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Single mothers in early twentieth century Sweden : two studies

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EUI

WORKING

PAPERS IN

HISTORY

EUI Working Paper HEC No. 90/1

Single Mothers in Early Twentieth Century Sweden:

Two Studies

E

lisabeth

E

lgan

and J

an

G

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EUROPEAN UNIVERSITY INSTITUTE, FLORENCE

DEPARTMENT OF HISTORY AND CIVILIZATION

EUI Working Paper HEC No. 90/1

Single Mothers In Early Twentieth Century Sweden:

Two Studies

E

lisabeth

E

lgan

and J

an

G

r

O

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BADIA FIESOLANA, SAN DOMENICO (FI)

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© Elisabeth Elgan and Jan Grondahl Printed in Italy in October 1990

European University Institute Badia Fiesolana 1-50016 San Domenico (FI)

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P A R T I

Soins maternels et argent paternel:

la loi suédoise de 1917 sur les enfants illégitimes

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Soins maternels et argent paternel: La loi suédoise de 1917

sur les enfants illégitimes*

Elisabeth Elgân

Au tournant du XIXe siècle, beaucoup de pays européens changent la

législation concernant les enfants illégitimes et leurs parents. En Suède, une

nouvelle loi est votée dans ce domaine en 1917. Nous allons ici étudier cette

législation à la lumière du débat qui l’entoure.

Ce débat est une très bonne occasion de voir comment les sexes et leurs

places respectives se construisent. Pour designer cette construction, sa

hiérarchie, ses évolutions et ses significations, l’histoire des femmes a

récemment eu recours au terme genre, g e n d e r en anglais.1 La nouvelle

signification que prend la maternité à l’époque qui nous intéresse ici, crée aussi

une nouvelle dimension de la paternité.

L’existence de mères célibataires met en cause le modèle de l’homme, père de

famille, qui donne à son épouse, gardienne du foyer, de quoi faire bouillir la

marmite et éduquer leurs enfants. Des historiennes anglo-saxonnes ont mis à

jour la propagation de ce modèle, qui est avant tout un idéal non une réalité,

dans tous les milieux sociaux et politique à cette époque.2 Des historiennes

suédoises ont également vu cette tendance dans la société suédoise.^ Les mères

célibataires subissaient les conséquences de cette subordination économique,

sociale et imaginaire des femmes. La difficulté de gagner sa vie tout en

*Cet article est le fruit d’une élude comparative plus large qui aborde quelques réformes concernant les femmes en Suède et en France dans la première moitié du XXe siècle, menée dans le cadre d’un projet de recherche intitulé Femmes, m atern ité et p o litiq u e s o c ia le en

S u ède 1900-1945, financé par la Fondation tricentenaire de la Banque de Suède.

1 Pour l’introduction de ce terme en français, voir “Le genre de l’histoire” Les cahiers du Grif 1988:37/38

2

Lewis Jane, “Introduction” et “Dealing with Dependency: State Practices and Social Realities, 1870-1945”, W om en’s W elfare W om en ’s Rights (London, Sydney, 1983), p 1-35; Lewis Jane, “The Working-Class Wife and Mother and State Intervention, 1870-1918”, L a b o u r

a n d Love (London, 1986), p 99-120; Pateman Carole, “The Patriarchal Welfare State”, Gutman Amy (ed.) D em ocracy a n d the W elfare State, (Princeton University Press, 1988), p 231-260; Land Hilary, “The Family Wage”, Feminist Review 1980:6; Rose Sonya O., “Gender at Work: Sex, Class and Industrial Capitalism”, History Workshop 1986:21, p 113-131

2

^Carlsson Christina, K vinnosyn o ch kv in n op olilik (Lund, 1986); Hirdman Yvonne, “Den socialistiska hemmafrun”, red. Àkerman Brita, mfl Vi kan , vi behv6vs\ (Stockholm, 1983), p 11-59; Ohlander Ann-Sofie “Det osynliga barnet? Kampen om den socialdemokratiska fam iljepolitiken”, red. Missgeld Klaus, mfl S o c ia ld e m o k r a t in s s a m h a lle 1889-1989 (Kristanstad 1989) p 170-190; Abukhanfusa Kerstin, P iskan och m oroten (Stockholm, 1987), p.347sq.

L’historienne américaine Karen Offen pense que ce modèle est également prédominant en France, Offen Karen, “Women and the Politics of Motherhood in France, 1920-1940”, EUI

Working P apers nr 87/293, p 11

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s’occupant d’un enfant, rendait la situation de ces femmes, seules avec des

enfants à charge, très difficile.

La situation avant 1917

Avant la loi de 1917, la situation des enfants illégitimes et de leurs parents était

régie par la loi de 1734 et par le décret sur l’infanticide de 1787

(B arnam ordsplakatet). L’enfant naturel n’avait droit qu’aux aliments de la part

de ses parents. L’enfant n’héritait pas de son père. Depuis 1866, il pouvait

hériter de sa mère, dans certaines conditions.4 Pour établir la paternité, il

suffisait de démontrer que l’homme avait eu des relations sexuelles avec la mère

au moment de la conception. Que l’homme soit marié ou célibataire n’avait

aucune importance. Que la mère ait eu des relations avec d’autres hommes à la

même période, ne constituait pas, non plus, un obstacle à l’établissement de la

paternité. Mais le tribunal pouvait donner à l’homme la possibilité de jurer qu’il

ne pouvait être le père de l’enfant. L’accusé pouvait ainsi réfuter la paternité

dont il était accusé. Selon l’opinion publique, cela était pratique courante.5 La

commission qui prépara la nouvelle loi avait commandé une enquête à l’Office

de statistiques (Kungliga Stalistiska Centralbyrâri). Cette enquête s’intéressa

entre autre aux procès de paternité jugés en première instance en 1910 et 1913-

Elle nous apprend qu’en 1910, seulement 5% des naissances illégitimes

donnaient lieu à un procès mais, dans 4/5 de ces procès, la femme obtenait

rapidement gain de cause. L’effet de la procédure a donc été plutôt de

dissuader les mères de porter plainte devant les tribunaux. En ville, en 1913,

dans seulement 7,6% des procès la preuve était administré par la parole

juratoire de l’homme alors qu’à la campagne cette même proportion était de

26,1%. Mais dans environ la moitié de ces cas, l’homme a failli, il n’a pas osé

jurer qu’il ne pouvait être le père de l’enfant.^

Du début du siècle, jusqu’à la première guerre mondiale, les naissances

illégitimes grimpent de 12% de l’ensemble des naissances, à près de 16%. Ce

taux oscillera entre 14% et 16% jusqu’aux années trente où il retrouve son niveau

Il y avait une catégorie d’enfants illégitimes qui était plus priviligée, c ’étaient les enfants dont les parents étaient fiancés ( tr o lo v a d e ). Ces enfants avaient les mêmes droits qu’un enfant légitime. Mais il semble qu’au cas ou leurs parents ne légalisaient pas leur union, leur statut était fragile. Selon Marja Taussi-Sjôberg (Taussi-Sjôberg Marja, Sktljas (1988), p 142sq) les droits très importants attachés aux fiançailles, ont, dans la pratique, été diminués progressivement tout au long de la deuxième moitié du XIXe siècle. Ce changement dans la pratique aurait donc précédé la dégradation du statut des fiançailles dans la législation matrimoniale suédoise. Après la loi de 1917, l’enfant dont les parents étaient fiançés garde le droit de porter le nom de son père. Il n’hérite plus de la famille de son père, seulement de son père.

5Voir par ex. Lagberednin gen s fô rsla g till révision a v g ifterm dlsbalken och a v vissa d ela r

a v â rv d a ba lk en . III Fôrslag till lag om barn utom aktenskapet mm (Stockholm, 1915), p 168- 169; Sachs Hilda, M àn o c h b a rn (Stockholm, 1915),p 12; Petterson Jacob, D e utom

a kten sk a p et f ô d d a b a m e n och d eras stâllning (Stockholm, 1911), p 19; Tiselius Ellen, “Fôrslag till lag om barn utom aktenskapet I”, Hertha 1916:3; "De utomâktenskapliga bamens stâllning”, Hertha 1916:14

^ Utom a k t e n s k a p e t f ô d d a b a r n III, Kungliga statistiska Centralbyràn, Statistiska meddelanden, sérié A, band 1:10 (Stockholm, 1917), p 13, 28, 37

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d’avant-guerre. A Stockholm, cette proportion passe d’environ 1/3 à un peu

plus de 1/4.7

Plusieurs historiens et ethnologues suédois se sont intéressés à la situation des

mères célibataires et de leurs enfants à la fin du XIXe siècle.8 Ces études nous

montrent toutes les nuances de cette condition, de la misère et du mépris

généralisé à l’intégration plus ou moins heureuse. L’enquête de l’Office de

statistiques révèle que sur l’ensemble des femmes qui en 1889 ont donné

naissance à un enfant illégitime, près de 40% se sont mariés par la suite.9 Un

pasteur du nom de John Vestin, présente dans un article en 1915, des résultats

d’une petite enquête personnelle qu’il a menée dans sa paroisse de Gudmundrâ

et qui confirme ces chiffres. Il nous apprend aussi que parmi ses paroissiens,

environ 20% des enfants naturels ont des parents qui vivent en concubinage.10

Selon l’Office de statistiques, la plupart des enfants illégitimes avaient pour

mère une ouvrière, une domestique ou, dans une certaine mesure, une fille de

paysans.11 Au sujet des pères, nous ne pouvons connaître que ceux qui ont plus

tard épousé la mère, ceux qui étaient fiançés ( trolovade) ou ceux qui avaient fait

l’objet d’un procès. Ces renseignements laissent à penser que les pères

illégitimes sont, dans la grande majorité des cas, à chercher dans les mêmes

milieux que la mère.12

La responsabilité de l’enfant naturel repose sur la mère. Sa seule échappatoire

est le décret de 1787 (B am am ordsplakatet) qui lui donne le droit d’accoucher

et de déclarer l’enfant sans donner son nom. En 1889, 6% des mères

célibataires ont choisi cette solution.13 La responsabilité maternelle est

reconnue, mais du coup aussi renforcée, en 1905, par une réforme qui donne le

droit à l’enfant naturel d’hériter de sa mère et de la famille de sa mère.

Dans le débat on parle volontiers des souffrances injustes et de la mort

précoce qui seraient le lot des enfants naturels. C’est ici qu’il faut chercher la

raison de leurs tendances criminelles, pense-t-on. S’ils ne finissent pas voleurs,

7Stalistisk Ârsbok-, Sveriges O fficiella Stalistik, tous les chiffres sont calculés sur la base des naissances vivantes.

8 Kàlvemark Ann-Sofie, “Att vanta barn nar man gifter sig", Historisk Tidskrift 1977:2; Kâlvemark Ann-Sofie, “Hotet mot familjen”, Historisk Tidskrift 1978:1; Frykman Jonas, H oran

i b o n d e s a m b â lle t (Lund, 1977); Frykman Jonas, “Sexual intercourse and social norms”, Ethnolgia Scandinavica 1975; Taussi-Sjoberg Marja, Dufvans f d n g a r (1986) surtout p 22-40, p 150sq. Voir aussi les travaux de Birgit Persson.

9 Utom â k t e n s k a p e t f ô d d a b a r n II, Kungliga Statistiska Centralbyrân, Statistiska meddelanden, sérié A, band 1:5 (Stockholm, 1916), p33sq

10Vestin John, “De utom âktenskapet fôdda barnen”, Social Tidskrift 1915:2

11 Utom â k t e n s k a p e t f ô d d a b a r n 1, Kungliga Statistiska Centralbyrân, Statistiska meddelanden, sérié A, band 1:4 (Stockholm, 1914) I, p 51sq; voir aussi Vestin John, “De utom âktenskapet fôdda barnen”, Social Tidskrift 1915:2

17Utom âkten skapet fô d d a b a m II, op.cit. p 39sq, p 101-102; Utom âkten skapet fô d d a b a m III, op.cit. p 9-10, p 24-25; voir aussi Utom âktenskapet fô d d a b a m I, op.cit. p 52-53

^ Utom âkten skapet f ô d d a barn II, op.cit. p 85 sq

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ils seront prostitués ou vagabonds.1'* Mais on voit également l’enfant illégitime

comme un danger politique, un anarchiste, un antisocial en puissance.15 On

entend aussi dire que les enfants naturels coûtent trop cher à l’Assistance aux

pauvres (Fattigvârden).1(* La condition de la mère est plus rarement abordée.

Certains débatteurs soulignent cependant la difficile situation devant laquelle

elle se trouve quand elle doit travailler et élever son enfant en même temps.17

Plusieurs groupes de la société suédoise de l’époque s’intéressent aux enfants

illégitimes et à leurs parents: féministes, militants philanthropiques et pasteurs

de l’Eglise luthérienne d’Etat. Ces derniers ont exigé avec force, pendant tout le

XIXe siècle, que le droit à l’anonymat de la mère soit aboli. Petit à petit, ils

commencent à s’intéresser aux pères aussi.18 Un des leurs proposent, par

exemple, la prison pour les pères qui ne payent pas les pensions auxquelles ils

ont été astreints.19 Ces trois groupes sont l’élément moteur d’une pétition en

1910/1911 qui amène le gouvernement à se saisir de la question des enfants

illégitimes et des mères célibataires, ce qui donnera la loi de 1917. Le sens de la

pétition est résumé dans les mots suiviants:...“rfes m esures urgentes sont

nécessaires p o u r am éliorer la condition ju rid iqu e des enfants et des mères

f a c e a u x p ère

s”.20

La nouvelle loi

La loi de 1917 renforce le contrôle social exercé sur les familles

“désordonnés”.21 Sont instaurés à cet effet, les curateurs (b a rn a v â rd sm d ri).

Leur rôle est de faire établir la paternité, avec ou sans l’aide de la mère, et de

1 ^Riksdagens Protokoll, AK 1917:48, Sjôberg p 41; Riksdagens Protokoll, FK 1917:35, Petrén p 29, Hellberg p43; 1917:36, Petrén p 11

15Petterson J., op.cit. p 2, p 40; Utom akten skapet fô d d a barn II, op.cit., p 66sq

^ R ik s d a g en s Protokoll, FK 1917:35, Hellberg p 43; K on selja k ten 20 jan 1917, Justitiedep., proposition 6 l, 2 vol., Riksarkivet, Stockholm: “Petition ang. lagstiftning for tillgodoseende av utom aktenskapet fôdda barns och deras môdrars râttsliga stallning, m.m.”

17R iksd ag en s P rotokoll, FK 1917:35, Petrén p 3 0 ; Tiselius Ellen, “Fôrslag till lag om barn utom aktenskapet I”, Hertha 1916:3

18K on selja k ten : "Skrivelse fràn Kyrkorâdet 8 oktober 1898 till Konungen”; “Utlàtande fràn Justitiekansleràmbetet angàende skrivelse fràn Kyrkorâdet av den 8 oktober 1898", avgivet den 27 december 1900; "Skrivelse frân Kyrkomôtet till Konungen 6 oktober 1903 angàende moment 7 circular 1778 om barnamord upphàvande"; “Skrivelse fràn Kyrkomôtet till Konungen angàende moment 7 i circular 1778 mot barnamord avskaffande 20 oktober 1908”; “Skrivelse frân Svenska Pràstfôreningen till Konungen inkom till Justitiedep. 28 oktober 1913” Les deux propositions parlementaires de 1906 qui demandent l’abolition de l’anonymat de la mère sont l’oeuvre de pasteurs, M otioner i AK 1906:129 et 1906:72

19lsberg H., “Lagberedningens fôrslag till lag om barn utom aktenskapet", Social Tidskrift 1916:2

211K onseljakten, Petterson J., op.cit. p 2; “Kvinnliga Diskussionsklubben i Stockholm”, Dagny 1910:41; “De ôvergivna môdrarna”, Dagny 1910:42

21Svensk fbrfattningssamling 1917:796

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s’assurer qu’une pension est fixée et versée par la suite. Tout accord entre le

père et la mère sur la pension doit recevoir l’aval du curateur, et dans certains

cas, du Conseil municipal de l’enfance (B arnavârdsnàm nden). Le curateur doit

surveiller la façon dont la mère emploie l’argent. Il ou elle doit aussi encourager

la mère à allaiter.22 La mère n’a plus le droit de rester anonyme. La commission

qui a préparé la nouvelle législation, se dit consciente d’avoir sacrifié le droit de

la femme à celui de l’enfant. Mais on a estimé que ce dernier était supérieur.23

Du côté des organisations féministes, on a fait remarquer les difficultés que cela

allait créer. Le Comité directeur des femmes sociaux-démocrates ÇSocial-

d e m o k r a tis k a k v in n o r n a s cen tralsty relsé)

et le Comité directeur de

l’Association nationale pour le suffrage politique des femmes ( Centralstyrelsen

f ô r L an d sfôren in g en f ô r kv in n an s p o litisk a rôstràtt),

la plus grande

organisation suffragiste suédoise réunissant des femmes de toutes tendances

politiques, font savoir au gouvernement qu’ils désirent que la femme soit quand

même protégée de façon qu’elle puisse cacher sa maternité au cas où elle

risquerait d’avoir des problèmes pour gagner sa vie, si sa maternité était

connue.24 L’Hospice général des enfants à Stockholm (A llm ânna B am hu set i

Stockholm

), la seule institution suédoise à recueillir des enfants sous couvert

d’anonymat, se retourne contre cette réforme qui menacerait son activité. Mais

son médecin en chef approuve la nouvelle disposition car il pense que c’est

une mauvaise chose de séparer l’enfant de sa mère:

"Tous les efforts et toute l ’activité d e l ’Hospice des enfants n'ont p u sauver

au cu n enfant. En séparant l ’enfant et la mère, il a en plus été fu n este d ’un

p oin t d e vue éthique et social

. '25 * * *

La mère a la garde de l’enfant selon la nouvelle loi, à moins que les autorités ne la

jugent indigne. Elle peut demander que le père l’aide pour les frais

d’accouchement et l’entretienne en partie pendant six semaines précédant

l’accouchement et six semaines après celui-ci. Les deux parents doivent

maintenant plus que les aliments à l’enfant. Ils doivent l’entretenir et l’éduquer

en fonction de leur moyens jusqu’à l’âge de 15 ans. Il s’agit avant tout, écrit la

commission préparatoire, de dégager la société d’une dépense qui incombe

aux pères.2^ La possibilité d’innocenter un homme sur sa parole au cours d'un

procès de paternité, est réduite. La fidélité de la femme à un seul homme, au

moment de la conception, n’est toujours pas exigée pour établir la paternité.

C’est toujours un père possible qu’on cherche, non pas le père réel. On ne

peut cependant pas faire condamner plusieurs hommes à être le père d’un

même enfant. Au cas où un premier procès échoue, on peut intenter procès à

un autre homme. L’enfant porte le nom de sa mère. Il n’hérite pas de son père.

2 2 Carlsson Victor, Lofving Birger, Lagstiftn in gen om b a r n u tom d k te n s k a p e t m m (Stockholm, 1938), p 75

23L agberedntngen s forslag, etc..., op.cit. p 180-185; voir aussi Utom akten skapet fd d c la barn II, op.cit. p 84 sq

2 4 K o n se lja k ten : Remiss fran Centralstyrelsen for Landsforeningen for kvinnans politiska rosLratt; remiss fr3n Socialdemokratiska Kvinnornas Centralstyrelse.Voir aussi Sachs H., op.cit. p 7

23K on seljakten : Remiss frin Stockholms Allmanna Barnhus 29 mars 1916 °L agberedn in gen s fo rs la g , etc... a.a;, p 101

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On considère d’habitude en Suède que la nouvelle loi a été d’une grande

importance pour améliorer le sort des enfants naturels et des mères

célibataires. Les pères auraient été plus souvent obligés de payer une pension.

La loi permettait de saisir la pension directement sur le salaire. Nombreux

étaient ceux qui avaient espéré que l’Etat prendrait en charge les pensions non

versées. L’Association nationale pour le suffrage politique des femmes

(Landsfôreningen f o r kvinnans politiska rôstrâtt),

par exemple, était de cet

avis. Cette association estime que cela serait le premier pas vers une nécessaire

allocation aux mères célibataires.27 La plus populaire des deux chambres du

parlement suédois, a aussi émis un voeu dans ce sens.28 La discussion à ce sujet

avait déjà commencé avant le vote de la nouvelle loi. En 1912, une commission

chargée d’étudier les retraites des personnes âgées était arrivée à la conclusion

qu’une allocation aux veuves et aux mères célibataires était justifiée quoique trop

chère. Le chef de file des sociaux-démocrates, Hjalmar Branting, plus tard

premier ministre, avait fait partie de cette commission. Il s’était prononcé en

faveur de l’instauration d’une telle allocation en ces termes:

"Une veuve ou u n e m ère célibataire (ain si q u ’un veuf) est d ’u n e certain e

m anière, m êm e si elle est cap able d e travailler, invalide dan s le sens qu'une

p artie d e sa fo r c e d e travail est acca p a rée p a r l ’éducation et l ’entretien des

enfants.

”29

Une autre commission, chargée d’étudier l’assistance aux pauvres, revient, dans

les années vingt, sur cette question. Elle constate combien c’est difficile pour

une mère seule de gagner assez pour elle et son enfant, ainsi la politique de

l’enfance doit avoir pour but de “rendre les m ères capables d ’accom plir leur

devoir en ce qu i con cern e le soin d e leurs e n fa n tf.

Il faut pour ce faire,

d’abord se retourner vers le père pour exiger qu’il paye sa part mais quand cela

ne donne rien il faut que la société aide la mère. Puisque les mères célibataires

sont déjà en contact avec le Conseil municipal de l’enfance

(.B am avârdsnàm nden

), par l’intermédiaire du curateur, il ne sera pas difficile de

surveiller leurs foyers et contrôler l’emploi qu’elles feraient de l’allocation.

Cette allocation devrait être accordée sous condition que la mère s’occupe de

son enfant d’une façon jugée satisfaisante.30 Cette allocation aboutira à la fin des

années trente, mais prendra alors la forme d’une avance des pensions non

versées.

Après 1917, la plupart des pères ont reconnu leurs enfants illégitimes. On

estime qu’au milieu des années trente, seulement 9% des enfants illégitimes en

ville, et 13% à la campagne, étaient de père inconnu.31 Mais pour payer la

2 7 K on selja k ten : Remiss frin Centralstyrelsen f6r Landsforeningen for kvinnans politiska rostratt

28R iksdagens Protokoll, AK 1917:49

2 9 A lderdom sforsakrin gskorn m itten , B e td n k a n d e o c b fO rslag a n g d e n d e a llm d n pensionsfO rsakring (Stockholm, 1912), p 52-54, p 131-132

3 0 FOrslag till lag om d e n offen tlig a ba m a v d rd en , Fattigvirdslagstiftningskom m ittens betankanden (Stockholm, 1921), p 46sq, citation p 47, 48

31Statens offentliga u lredn in ga 1936:47, p 30

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pension, les pères se faisaient tirer l’oreille: en 1935, la moitié des enfants pour

lesquels un montant de pension avait été fixé et qui étaient suivis par un

curateur, ne recevaient pas d’argent.32 En 1937 est donc établi le principe d’une

allocation-avance sur pension. Le père fautif devra reverser plus tard aux

autorités les sommes avancées. Cette allocation-avance est réservée aux enfants

reconnus et bénéficiaires théoriques d’une pension. Si la mère a des revenus

supérieur à un certain seuil, l’avance n’aura pas lieu.33

La logique du système

La mère célibataire est l’objet de tous les soupçons. Ses aptitudes maternelles

sont mises en doute.34 L’avance sur pension n’est pas donnée aux mères

d’enfants dont on n’a pas pu établir la paternité, la commission qui a préparé la

réforme l’explique de la façon suivante:

“ Une allocation fi x e q u i serait assurée à la m ère célibataire dès qu e ses

revenus passen t a u dessous d ’un certain seuil, ne p eu t être recom m an dée

c a r l ’intérêt q u ’a u ra la m ère d e fa i r e établir la patern ité dim inuera. Cela

a u r a p o u r co n séq u en ce q u e la m ère refu sera p ro b a b lem en t d a n s d e

nom breux cas d e don n er des renseignements au sujet du p ère

.”35

L’Office de statistiques avait commencé la présentation de son enquête avec le

jugement suivant sur les mères célibataires:

"les mères, qu i souvent m anquent d e capacités p o u r accom p lir le devoir

m aternel, ne sont p a s capables d e porter seules la responsabilité m orale et

économ ique q u ’implique l'éducation d'un enfant

",3^

Le curateur fait partie d’un dispositif de surveillance de ces mères suspectes. Le

curateur pouvait être fonctionnaire municipal ou bénévole. 11 pouvait être

homme ou femme (dans les villes c’étaient souvent des femmes fonctionnaires,

employées à cet effet). Mais malgré les directives de la loi, tous les enfants

n’avaient pas de curateur. En 1935, environ 94 500 enfants illégitimes avaient un

curateur, contre 52 000 qui n’en avaient pas. Parmi ces derniers il y a ceux dont

les parents vivent ensemble.37 Les responsables municipaux sont accusés de

manquer de zélé.38 On espère que l’absence d’allocation pour les enfants dont

on n’a pas établi la filiation, incitera les municipalités à s’occuper plus de la

question. En punissant ainsi économiquement les mères célibataires, on crée un

moyen de chantage pour faire fonctionner le système de la loi de 1917.

32ibid., p 40

33Svensk forfattningssamling 1937:383

3 4 iM gberedningens fOrslag, etc..., op.cit. p 133 sq, Ulom akten sk a p et fO dda b a m I, op.cit. p 3: voir aussi FOrslag till lag om den offentliga bam av d rd en , op.cit. p 46sq

33Statens offen tliga u tredn in gar 1936:47, p 31

3 ^ Utom d k te n sk a p et fO d d a b a r n 1, Kungliga Statistiska Centraibyran, Statistiska meddelanden, serie A, band 1:4 (Stockholm, 1914), p 3

37Statens offentliga u tredningar 1936:47, p 66-68 38ibid., p 42, 68-69

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La surveillance que le curateur doit exercer sur la façon dont la mère emploie la

pension, est aussi un signe de cette suspicion. Il est recommandé que la

pension soit versée par mensualités afin que la femme ne la dépense pas sans

considération pour l’enfant.39 Une suspicion plus générale envers les capacités

féminines se fait jour dans les réactions négatives à la proposition que les

femmes puissent être curateurs dans le cadre de la nouvelle loi.40

Mais d’une façon globale, la proposition de la nouvelle loi est très

favorablement accueillie quand elle est présentée en 1915. La critique vient

essentiellement de ceux qui pensent que la proposition ne va pas assez loin en

ne proposant pas l’avance sur la pension et le droit d’héritage après le père.41

C’est autour de cette dernière question que se cristalisera la plus grande partie

du débat, au parlement et ailleurs.

Le débat parlementaire, pourtant si calme et unanime au sujet de la nouvelle loi,

prend une tournure plus passionnée quand on commence à parler du droit

d’hériter. Ceux qui sont contre, pensent que la façon dont on établit la paternité

en Suède ne donne pas toute l’assurance que le père légal soit également le père

biologique. Si on veut vraiment établir la paternité, il faudra commencer par

exiger que la femme ait été d’une fidélité irréprochable au moment de la

conception. Cela aura pour conséquence que beaucoup d’enfants se

retrouveront sans père.42 Si l’enfant naturel pouvait hériter, cela équivaudrait à

favoriser le concubinage et rabaisser le mariage, ajoutent certains.43 Ceux qui

sont pour le droit d’héritage des enfants naturels y voient un avantage moral.

Les hommes réfléchiront avant de faire des enfants à droite et à gauche.44 Cela

améliorera la conduite des maris qui seront obligés d'être francs avec leurs

épouses, ne pouvant plus cacher aussi facilement leurs fautes.45 Les partisans de

39Lagberedningens forslag, etc..., op.cit. p llOsq

40K on seljakten : Voir par ex Remisser fran Uppsala, Hallands, och Gotlands landskansli. 41 K o n se lja k ten : Remiss fran Centralstyrclsen for Landsforeningen for kvinnans politiska rostratt; remiss frdn Socialdem okratiska Kvinnornas Centralstyrelse; remiss fr&n BarnavJrdsbyrSn i Stockholm; Utdrag av protokollet, hdIlet vid sammmantrade med styrelsen for Stockholms stads rattshjalpskontor; Tiselius Ellen, “Forslag till lag om barn utom aktenskapet II”, Hertha 1916:4

42R iksdagen s Protokoll, FK 1917:35: Gezelius p 36-43, Alexandersson p 60-66; R iksd ag en s

Protokoll, AK 1917:48 StatsrAdet Stenberg p 16-21, Petersson i Lidingo villastad p 32-37. Voir aussi: L agberednin gen s forslag, etc..., op.cit. p 125sq; Isberg H., “Lagberedningens forslag till lag om barn utom aktenskapet”, Social Tidskrift 1916:2

43R iksdagens Protokoll, FK 1917:35: Gezelius p 36-43, Rogberg p 52-59, von Mentzer p 70-71;

R iksdagen s Protokoll, AK 1917:48 Statsridet Stenberg p 16-21, Petersson i Lidingo villastad p 32-37, Pettersson i Bjalbo p 43

4 4 R iksdagen s Protokoll, FK 1917:35, Petren p 31-35, Hellberg p 45-32, von Koch p 55-59, Stadener p 68-69; R iksdagens Protokoll, AK 1917:48: Pettersson i Sodertalje p 26-29 Voir aussi: “Lagstiftningen om barn utom aktenskapet", Social Tidskrift 1916:6; “Om arvsratt efter fader for de utom aktenskapet fodda barnen”, Social Tidskrift 1917:3; “Forslag till lag om barn utom aktenskapet”, Hertha 1917:5; Sachs H., op.cit.; Tiselius Ellen, “Forslag till lag om barn utom aktenskapet I”, Hertha 1916:3

45Riksdagens Protokoll, FK 1917:35, PetrSn p 31-35, von Koch p 55-59

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l’héritage peuvent envisager deux sortes de paternité illégitime: une paternité

minime là où l’on n’est pas sûr, à cause de l’inconduite de la mère, que l’homme

soit le vrai père et une où il est hors de doute que l’homme est le père. La

première paternité impliquera juste le paiement de la pension, la deuxième

entraînera le droit pour l’enfant d’hériter. L’héritage aurait l’avantage

psychologique de rendre plus égaux enfants légitimes et enfants illégitimes,

disent-ils, quitte à laisser quelques enfants sans véritable père.4^ C’est donc la

conduite morale de la mère qui conditionnera le droit de l’enfant.

Les femmes sociaux-démocrates avaient fait remarquer qu’à leur avis, le droit de

la femme n’était pas assez garanti par la loi. Elles voulaient que son droit de

garde sur l’enfant soit assuré.47 Certains juristes partagent cette opinion et

pensent que le droit du père était disproportionné par rapport à celui de la

mère et que la mère célibataire était dans ce cas bien moins dotée que la mère

légitime.48

Le nouveau système de l’enfance illégitime peut être interprété comme une

volonté de contrôler et d'éduquer l’illégitimité que l’on considère comme un

problème social en soi. En 1916, on pouvait lire l’analyse suivante dans un des

journaux féministes:

"La patern ité et la m aternité hors m ariage doivent être considérées com m e

des an om alies d e la vie sociale et ce n ’est p a s dan s l ’intérêt d e la société de

reconnaître une telle condition plus qu e ne l'exige la surveillance du droit d e

l ’en fan t p a r rapport a u x parents.

'49

Une quinzaine d’années après le vote de la loi, les questions familiales et

natalistes passionneront le débat public en Suède. La volonté d’éducation

sociale se manifestera alors de nouveau en ce domaine. Une commission

d’experts nommée par le gouvernement afin d'étudier les “aspects socio-

éthiques du problèm e d e la population”

recommande par exemple, d’éduquer

les Suédois pour leur faire comprendre la supériorité du mariage sur

l’illégitimité. Le mariage serait la solution au problème des mères célibataires:

“c ’est du p lu s h au t intérêt q u e la plu s g ra n d e p a r tie p o ssib le d e la

popu lation vive dan s des relations m onogam es sous fo r m e d e m ariages et

qu e les relations hors m ariage se légalisent. Ceci est très im portant à la fo is

p o u r l ’individu, pu isqu e l'état m atrim onial l ’a id e à poursuivre u n e relation

stable, et p o u r la société qui a intérêt à assurer un ordre objectif. Cet intérêt

apparaît fortem ent en ce qui con cern e les enfants. En légalisant, on fi x e les

devoirs du p èr e envers l ’enfant d ’une toute autre m anière. Le p ère naturel a,

cela est vrai, l ’obligation d e subvenir au x besoins d e l ’en fan t et cec i est un

devoir q u ’on doit exiger d e lui, m ais l ’avenir d e l ’enfant n ’est cependant p a s

4 ^ R ik sd a g en s P ro lo ko ll, FK 1917:35, Petren p 31-35, von Koch p 55-59; K ik s d a g e n s

Protokoll, AK 1917:48: Pettersson i Sodertalje p 26-29 och p 57, Persson i Norrkoping p 48-53 Voir aussi: Petterson J., op.cit. p 34-35; “Om arvsrau efter fader for de ulom aktenskapel fodda barnen”, Social Tidskrift 1917:3

47K on seljakten : Remiss fran Socialdemokratiska Kvinnornas Centralstyrelse

4 8 K o n s e lja k t e n : “Utdrag av protokollet, ballet vid sammmantrade med styrelsen for Stockholms stads rattshjalpskontor den 16 maj 1916"

49Tiselius Ellen, "Forslag till lag om barn utom aktenskapet II’’, Hertha 1916:4, p 72-79

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garan ti d e la m êm e fa ç o n dan s la relation illégitime qu e dan s la relation

légitime et d e ce fait, la p la c e de la fem m e est évidem m ent plu s difficile.

'50

Peu nombreux sont ceux et celles qui replacent la condition des mères

célibataires dans un contexte socio-économique plus large que la relation entre

le père et la mère. La social-démocrate Anna Lindhagen fait exception: dans un

article en 1910, elle propose en outre le renforcement des obligations

paternelles, des salaires plus élevés pour les femmes, des logements moins

chers, des crèches, des allocations d’accouchement et des maisons d’accueil

pour mères et nourrissons, pour résoudre les problèmes des mères

célibataires. Elle est par ailleurs la seule à faire le lien entre la législation du

travail suédoise qui interdit le travail industriel à une femme pendant six

semaines après l’accouchement, sans indemnité, et la nécessité d’une allocation

pour les mères célibataires.51 D’autres féministes tendent aussi à dire qu’il ne

suffit pas de faire prendre leurs responsabilités aux hommes pour résoudre le

problème des mères célibataires.52

En résumé, nous pouvons donc dire que le débat suédois autour de la nouvelle

loi de 1917 est un débat qui se mènent dans les termes du “social”, des formes

de vie qu’il convient d’apprendre aux marginaux et aux pauvres. Les pères

présumés des enfants illégitimes seront contraints à payer une pension et les

mères seront surveillées et aidées par un curateur. Chaque cas d’illégitimité

devra, en théorie, être suivi par un curateur. Il s’agit donc de faire prendre leurs

responsabilités aux hommes et aux femmes. Mais ces responsabilités ne sont

pas les mêmes selon les sexes. Les débatteurs et les législateurs, ne peuvent que

très rarement concevoir la mère célibataire autrement que comme un être

dépendant. Dépendant d’un homme ou des autorités ou des deux. La mère

célibataire est en plus soupçonnée de ne pas être une bonne mère.

Elisabeth Elgân, Département d’histoire de l’Université d’Uppsala

5®Statens offentliga u tredningar 1938:19, p 43

51Lindhagen Anna, “Fatliga ensamma môdrar och deras barn”, Dagny 1910:39; Konseljakten: “Utdrag av protokollet, hâllet vid sammmantràde med styrelsen for Stockholms stads ràttshjàlpskontor den 16 maj 1916”

CO

Dagny 1910:38, “Vârt ràttssamhàlle”, sign. A.K.; Rogberg Ina, Hvad skola vi gôra?”, Dagny 1910:41; Sachs Hilda, op.cit. ; Persson Birgit, “Frida Stéenhoff-bekàmpare av patriarkatet”, Arbetarhistoria 1987:4/1988:1

Christina Carlsson (Carlsson C., op.cit., p 266sq) et Ann-Sofie Ohlander (Ohlander A-S., ôp.cit., p 170-190) ont montré comment les femmes sociaux-démocrates, dans les premières années du siècle, ont pris position pour la mère célibataire en exigeant que le père prenne ses responsabilités et verse une pension. Elles ont aussi demandé des maisons pour mères et nourrissons et une allocation-avance des pensions. Carlsson voit dans ces revendications, la volonté de rendre la paternité possible hors mariage.

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P a r t II

Single Mothers and Poor Relief

in a Swedish Industrial Town (Gdvle)

at the Beginning of the Twentieth Century

J

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G

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ndahl

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1 S I N G L E M O T H E R S A N D P O O R R E L I E F IN A S W E D I S H I N D U S T R I A L T O W N (GflVLE) A T T H E B E G I N N I N G O F T H E T W E N T I E T H C E N T U R Y B y J a n G r 6 n d a h 1 D e p a r t m e n t of H i s t o r y U n i v e r s i t y o f U p p s a 1 a

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I N T R O D U C T I O N F o r the S w e d i s h r e s e a r c h p r o j e c t "Women, M o t h e r h o o d a n d S o c i a l P o l i c y " I am e x a m i n i n g h o w the m o s t e x p o s e d m o t h e r s w e r e t r e a t e d b y s o c i e t y a n d i n w h a t w a y t h e y w e r e v i e w e d a t t h e b e g i n n i n g o f t h e c e n t u r y , a n d h o w d é m o c r a t i s a t i o n , w o m e n ' s e n t r y i n to p o l i t i c a l a s s e m b l i e s a n d t h e i n c r e a s i n g a c t i v i t y in s o c i a l r e f o r m c h a n g e d this. B y the m o s t e x p o s e d m o t h e r s I m e a n s i n g l e w o m e n w i t h c h i l d r e n to p r o v i d e for, ie u n m a r r i e d m o t h e r s , w i d o w s a n d d i v o r c e e s . In t h e l a r g e r t o w n s e s p e c i a l l y , s i n g l e m o t h e r s c o n s t i t u t e d a l a r g e p a r t o f the p o p u l a t i o n . T h e y o f t e n h a d d i f f i c u l t i e s in p r o v i d i n g f or t h e m s e l v e s a n d w e r e t h e n d e p e n d e n t u p o n a s s i s t a n c e to k e e p t h e i r f a m i l i e s together. T h e m a n y u n m a r r i e d m o t h e r s a n d i l l e g i t i m a t e c h i l d r e n c o n s t i t u t e d a n i m p o r t a n t s o c i a l p r o b l e m a n d the c o n s e q u e n s e s for m o t h e r a n d c h i l d w e r e o f t e n d i s t r e s s , s e p a r a t i o n a n d s o c i a l stigma. T h e m o t h e r s w e r e o f t e n f o r c e d to l e a v e t h e i r c h i l d r e n in i n a d e q u a t e f o s t e r - h o m e s , a n d the m o r t a l i t y r a t e f o r i l l e g i t i m a t e c h i l d r e n w a s m u c h h i g h e r t h a n f o r o t h e r c h i l d r e n . T h e b u r d e n of i l l e g i t i m a t e b i r t h s w a s p l a c e d a l m o s t t o t a l l y u p o n the m o t h e r s . M e n c o u l d d e n y p a t e r n i t y b y t a k i n g t h e oath. F r o m th e e n d of t h e 1 9 1 0 "s a n d in t h e n e x t t w o d e c a d e s , t h e f i r s t r e a l l y s e r i o u s a t t e m p t s w e r e m a d e t o w a r d s a W e l f a r e State. A l a r g e p a r t of t h i s c onc e r n e d m o t h e r h o o d , c h i l d w e 1f a r e a n d t h e s o - c a 1 1 e d p o p u l a t i o n p olic y. S o c i a l q u e s t i o n s w e r e a l s o s e e n a s a n a t u r a l a r e a of i n t e r e s t for w o m e n a n d w o m e n ' s o r g a n i s a t i o n s , a n d the f e w w o m e n p o l i t i c i a n s t h a t e x i s t e d , w e r e m o s t l y e n g a g e d in s o c i a l m a t t e r s . If t h i s " p i o n e e r i n g g e n e r a t i o n " w a s a b l e to e x e r c i s e p o l i t i c a l i n f l u e n c e , t h e n i t w a s m o s t p r o b a b 1y in t h i s area. A n i n v e s t i g a t i o n of t h i s k i n d c a n n o t be c a r r i e d o u t o n a n a t i o n a l level, b u t it is f e a s i b l e on a local level. D a t a o n t h e p l a c e of s t u d y a n d t he g r o u p s of p e o p l e in t h e s t u d y h o w e v e r , a r e c o m p a r e d to o t h e r a c c e s s i b l e d a t a on a n a t i o n a l l evel a n d f r o m o t h e r towns. I t h i n k t h a t

it is i m p o r t a n t t o r e 1 a t e t h e s o c i o - p o 1 i t i c a 1 1 e g i s 3. a t i o n a n d t hi e d e b a t e on a n a t i o n a l level to the f a c t s o n s o c i a l p o l i c y a s it r e a l l y h a p p e n e d t o m o t h e r s i n n e e d o f a s s i s t ance, b e c a u s e s u c h a 1ar g e par t o f 8 w e d i s l'i s o c i a 1 p o l i c y w a s ( a n d i s ) t he c o n c e r n o f 1 o cal g o v e r n m e n t , e v e n if it w a s r e g u l a t e d b y a f r a m e - w o r k of g o v e r n m e n t l e g i s l a t i o n . T h i s e s s a y w i l l m a i n l y d i s c u s s t h e s i t u a t i o n in a n d a r o u n d 1910. It w i l l d e a l m o s t l y w i t h t he u n m a r r i e d m o th e r s , w h i l s t the w i d o w s a n d d i v o r c e e s s h a l l f u n c t i o n as c o m p a r a t i v e g r o u p s . It is m a i n l y b a s e d on m y p a p e r s t h a t I r e f e r to in t h e list of l i t t é r a t u r e a t t h e e n d of t h e e s s a y . T H E P L A C E OF I N V E S T I G A T I O N I h a v e c h o s e n the t o w n of G a v l e f o r m a n y r e a so n s . In 1 9 1 0 it w a s the f i f t h l a r g e s t t o w n w i t h a p prox . 3 5 , 0 0 0 i n h a b i t a n t s , ie not l a r g e e n o u g h f o r the g r o u p s in m y s t u d y to b e c o m e too u n w i e l d y , a n d n e i t h e r w a s it, in S w e d i s h terms , an i n s i g n i f i c a n t s mall town. A s in a l m o s t a l l S w e d i s h t o w n s at t h i s time, w o m e n c o n s t i t u t e d the g r e a t e r p a r t of i n h a b i t a n t s , a n d m o s t of t h e a d u l t w o m e n w e r e u n m a r r i e d or wido w s . G a v l e w a s an i n d u s t r i a l c e ntre, a p o r t a n d t r a d e town, e m p l o y i n g m a n y w o m e n in b r a n c h e s 1 i k e t ex tiles, t a i 1ori n g , t o b a c c o a n d p o rcel a i n , a n d e v e n m o r e w o m e n w e r e e m p 1 o y e d a s m aids, h o u se k e e p e r s , 1 a u n ■::! r e s s e s , c 1 e a n e r s a n d s e a m s t r e sses, a n d o t h e r s i m i 1 a r j o b s . A t t h e f i r s t 1 o c a 1 g o v e r n m e n t e 1 e c t i o n i n 1 9 1 9 w i t h u n i v e r s a 1 a n d e q u a 1 s u f f r a g e , w o m e n c o n s t i t u t e d 5 8 % of t h o s e e n t i t l e d to vote. In t h i s e l e c t i o n t h e S o c i a l - D e m o c r a t s s e i z e d t he p o l i t i c a l p o w e r in t h e t o w n , w h i c h t h e y h a v e h e l d o n t o e v e r s i n c e .

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U N M A R R I E D WOMEN, D I V O R C E E S A M D W I D O W S W I T H U N D E R A G E C H I L D R E N IN GfiVLE IN 1 910 - S O M E S T A T I S T I C S I h a v e g o n e t h r o u g h e x t r a c t s f r o m t h e p a r i s h r e c o r d s f o r t h e 1910 census. F r o m t h e s e I h a v e m a d e e x c e r p t s of t h e i n f o r m a t i o n a b o u t a l l the f a m i l i e s of u n m a r r i e d a n d d i v o r c e d m o t h e r s a n d w i d o w s w i t h undet— a g e c h i l d r e n , l i v i n g at the s a m e a d d r e s s a s t h e mother. T h e s e f a m i l i e s c o n s t i t u t e t h e g r o u p s in my study. D u r i n g t he last, d e c a d e s of t h e n i n e t e e n t h c e n t u r y , in S w e d e n , th e p e r c e n t a g e of all t he n e w b o r n r o s e a m o n g s t i l l e g i t i m a t e c h i l d r e n to o v e r 10% a n d t he p e r c e n t a g e t h e n c u l m i n a t e d in t h e d e c a d e s 1 9 1 0 - 1 9 4 0 at a b o u t 15%, a n d t h e n d e c r e a s e d a g a i n . 1 T h e i l l e g i t i m a t e b i r t h r a t e in G a v l e in t he 1 8 9 0 ' s w a s 13.8%, 1 9 0 1 - 1 9 1 0 1 7 . 7 % a n d in b o t h t h e 1 9 1 0 ' s a n d 1 9 2 0 ' s 2 2 . 7 % of all t h o s e born. D u r i n g t h e l a t t e r d e c a d e o n l y S t o c k h o l m a n d U p p s a l a h a d a h i g h e r p e r c e n t a g e (of t h e l a r g e t o w n s ) t h a n Gavle. In t h e m i d d l e of t he 1 9 3 0 ' s t h e s e f i g u r e s f a l l s to a p p r ox . 15%. D u r i n g the f i r s t 35 y e a r s of t h i s c e n t u r y n e a r l y 5 , 0 0 0 i l l e g i t i m a t e c h i l d r e n w e r e b o r n in a t o w n w i t h a b o u t 3 5 , 0 0 0 i n h a b i t a n t s . T h i s m e a n s t h a t b e t w e e n 1901 a n d 1910, 1 , 5 0 0 illeg. c h i l d r e n w e r e b o r n in a p o p u l a t i o n w h e r e t he a v e r a g e number, of u n m a r r i e d a n d p r e v i o s l y m a r r i e d wome n, a g e d b e t w e e n 20-45, w a s a l i t t l e m o r e t h a n 3,000. A s a l m o s t all of the u n m a r r i e d w o m e n b e l o n g e d to t h e w o r k i n g class, it c a n be c a l c u l a t e d t h a t a l m o s t 4 0 % of t h e w o r k i n g c l a s s c h i l d r e n in t h e t o w n d u r i n g the f i r s t d e c a d e s of t h e c e n t u r y w e r e b o r n i l l e g i t i m a t e . 2 A c c o r d i n g to a s u r v e y p u b l i s h e d in 1916 b y t h e S w e d i s h C e n t r a l S t a t i s t i c a l O f f i c e (SCB) on t h e illeg. c h i l d r e n b o r n in 1889, i n c l u d i n g b e t r o t h a l c h i l d r e n , a t the c o m i n g of a g e of t h e child, in t o w n s o u t s i d e S t o c k h o l m , a b o u t o n e t h i r d of t h e i r m o t h e r s h a d m a r r i e d , of w h i c h m o r e t h a n half w i t h t h e c h i l d ' s f a t h e r , s o c a l l e d l e g i t i m a t i o n . T h i s d o e s n o t h o w e v e r m e a n t h a t all t h e s e c h i l d r e n w e r e i n t e g r a t e d in t h e s e n e w l y f o r m e d f a m i l i e s . M a n y of t h e s e m a r r i a g e s w e r e a l s o e n t e r e d i n t o s e v e r a l y e a r s a f t e r t h e b i r t h of t h e illeg. c hildren. Df t he r e m a i n i n g m ot h e r s , w h o d i d n o t m a rry, m a n y l e f t t h e i r c h i l d r e n in care. J u s t h o w m a n y is u n c e r t a i n , b e c a u s e a h i g h p e r c e n t a g e of the t o w n s n ot l e g i t i m a t e d c h i l d r e n h a v e n o t b e e n p o s s i b l e to t r a c e f o r t he i n v e s t i g a t o r s . H o w e v e r , it c a n b e e s t i m a t e d t h a t t h e g r e a t e r p a r t of t he d e c r e a s e is d u e to t he b o a r d i n g o u t of ch i l d r e n . In t o t a l t h i s s h o u l d m e a n t h a t at l east a b o u t o n e half of all t h e illeg. n e w - b o r n in 1 889 in c o u r s e of t i m e w e r e l e f t in care. T h e s u r v e y a l s o s h o w s t h a t it w a s u s ual f o r th e m o t h e r to k e e p h e r c h i l d d u r i n g t h e y o u n g e s t y e a r s a n d t h e n to b o a r d it out, b u t a l s o t h a t i m m e d i a t e l y a f t e r b i r t h a l a r g e p r o p o r t i o n of t h e illeg. c h i l d r e n w e r e m o v e d to f o s t e r - p a r e n t s in the c o u n t r y s i d e . A l s o later m a n y illeg. c h i l d r e n l e f t t h e t o w n s f o r the c o u n t r y s i d e , w h i l s t t he f i g u r e s a r e c o n s i d e r a b l y less f o r illeg. c h i l d r e n m o v i n g to t h e t o w n s b e f o r e c o n f i r m a t i o n . 3

In G a v l e in 1910, t h e r e w e r e a b o u t 3 5 0 u n m a r r i e d m o t h e r s w h o t o o k c a r e of t he ir ap p r o x . 4 2 5 undei— age, illeg. c hi l d r e n . T h e r e w e r e p r o b a b l y a f e w s c o r e s to a d d to t his f i g u r e , w h o l i v e d in G a v l e but. h a d n o t h a d

time, or wish, to b e r e g i s t r e d in t h e town, w h i c h c o r r e s p o n d s to t h o s e

1 H i s t o r i s k S t a t i s t i k , v o l u m e 'l, t a b l e 3 8 2 B e f o l k n i n g s r o r e l s e n i S v e r i g e 1 8 9 1 — 1900 t a b l e 5, S O S B e f o l k n i n g s r o r e l s e n 1 9 0 1 - 1 9 1 0 t a b l e 5, S O S B e f o l k n i n g s r o r e l s e n 1911 - 1 9 2 0 t a b l e 4, S O S B e f o l k n i n g s r o r e l s e n 1 9 2 1 - 1 9 3 0 t a b l e 4, S O S B e f o l k n i n g s r o r e l s e n 1931 - 1 9 3 7 t a b l e 4, S O S B e f o l k n i n g s r o r e l s e n 1 9 38 - 1 94 0 t a b l e 3. S O S F o l k r a k n i n g e n 1 9 1 0 p a r t II t a b l e 5, S O S F o l k r a k n i n g e n 1 9 2 0 p a r t III t a b l e 4, S O S F o l k r a k n i n g e n 1 9 3 0 p a r t II t a b l e 8

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d in t h e p a r i s h r e c o r d s w h o w e r e n o t e d s u c h a s " n o t p r e s e n t " o r " u n k n o w n a d d r e s s " a n d m o s t l i k e l y h a d left Gavle. M o r e o v e r t h e r e w a s a g r o u p of 34 u n m a r r i e d m o t h e r s , g e n e r a l l y h o u s e k e e p e r s , u n d e r t h e e n t r y of " b a n n s of m a r r i a g e a c c o r d e d " . In the. t o w n in 1910, t h e r e w e r e a l s o 2 2 0 w i d o w s a n d 16 d i v o r c e e s , w i t h in t ota l a b o u t 4 7 0 u n d e r - a g e c h i l d r e n in their care. Of t h o s e f o r m e r l y m a r r i e d , appr ox . 4 5 h a d h a d illeg. c h i l d r e n b o r n a f t e r m a r r i a g e . A c c o r d i n g to th e p a r i s h r e g i s t e r , 8 7 m a r r i e d w o m e n w e r e a l o n e w i t h t h e i r u n d e r - a g e c h i ld r en . 17 of t h e s e h a d illeg. c h i l d r e n b o r n a f t e r t heir m a r r i a g e , a n d w i t h f a t h e r s o t h e r t h a n t h e ir h u s b a n d s . T h e r e w e r e approx. 2 5 0 f o s t e r - c h i l d r e n a n d a b o u t 4 0 a d o p t e d c h i l d r e n in th e t o w n . * If o n e b e a r s in m i n d t h a t a p pr ox . 2 , 0 0 0 illeg. c h i l d r e n w e r e b o r n in G a v l e in a 15 y e a r p e r i o d b e f o r e 1910, t h e n t h e n u m b e r of c h i l d r e n l i v i n g w i t h u n m a r r i e d m o t h e r s is low. M a n y u n m a r r i e d m o t h e r s h a v e c e r t a i n l y e n t e r e d i nt o m a r r i a g e later, a n d it- is a l s o p o s s i b l e t h a t m i g r a t i o n o u t in t h i s c a t e g o r y of w o m e n w a s g r e a t e r t h a n t h e m i g r a t i o n to t he town. M o r e o v e r , s o m e of t h e c h i l d r e n d ied, but. it. is m o s t l i k e l y t h a t t he m a j o r i t y of the m o r e t h a n 1 , 5 00 " m i s s i n g " c h i l d r e n w e r e left to a n o t h e r g u a r d i a n in or o u t s i d e the town. T Y P E S O F H O U S E H O L D T o w h a t e x t e n t m o t h e r s l ived o n l y w i t h t h e i r c h i l d r e n o r t o g e t h e r w i t h o t h e r adult, p e r s o n s h a s g r e a t b e a r i n g o n t h e e v a l u a t i o n of h o w e x p o s e d t h e i r p o s i t i o n s p l a u s i b l y were. T a b l e o n e s h o w s t h e b r e a k d o w n of the d i f f e r e n t t y p e s of h o u s e h o l d s . T a b l e 1 U n m a r r i e d a n d f o r m e r l y m a r r i e d w o m e n w i t h u n d e r - a g e c h i l d r e n in G a v l e 1 9 10 d i v i d e d i nto d i f f e r e n t t y p e s of h o u s e h o l d s . P e r c e n t a g e s i n g l e s i n g 1e w it h w i th in w i t h o n l y u n d e r - a g e c h i l d r e n w i t h a l s o adult- chi l d r e n r e l a t i v e s adult-m a n p o o r r e 1 ief i n s t i t u t i o n u n m a r r i e d 5 8 . 2 3. 1 3 3 . 6 2 . 2 2 . 8 = 1 0 0 n = 3 1 8 w i d o w s . 42. 7 56. 4 0 0 0 . 9 = 1 0 0 n = 2 2 0 d i vo.r c e es 6 8 . 8 3 1 . 2 0 o 0 = 100 n = 16 S o u r c e s : 1U t d r a g ur fd'r s a m l i n g s b o k ( e x c e r p t s fr p m the p a r i s h b o o k f o r the ce n s u s ) , G a v l e b o r g s lan 1 9 1 0 nr 5 5 a n d 56. T h e w i d o w s a n d th e d i v o r c e e s o f t e n l i v e d t o g e t h e r w i t h a l s o adult, c h i ld ren . T h e u n m a r r i e d m o t h e r s s e l d o m d i d this. T h e r e a s o n is t h a t t h e y s e l d o m h a d m o r e t h a n o n e child. Q u i t e a f e w u n m a r r i e d w o m e n a c t u a l l y l i v e d w i t h a d u l t illeg. c hi l d r e n , b u t t h e y g e n e r a l l y t h e n h a d n o u n d e r - a g e c h i l d r e n , a n d t h e y a r e t h e r e f o r e n o t i n c l u d e d in the g r o u p s of study. M a n y of t h e u n m a r r i e d m o t h e r s l i v e d w i t h . t h e i r p a r e nts. P r o b a b l y m o r e of t h e u n m a r r i e d t h a n t h e t a b l e s h o w s l i v e d w i t h men, w i t h o u t it a p p e a r i n g in t h e p o p u l a t i o n r e g i s t r a t i o n . .2.2% s e e m s to b e a s u s p i c i o u s l y low figure. W h e n the m o t h e r s h a d a d u l t c h i l d r e n in t h e i r h o m e s o f t e n t h e s e p r o v i d e d f o r t h e f a m i l y w h i l e the m o t h e r s s t a y e d at h o me. T h e a v e r a g e a g e was, d u e to n a t u r a l r e a s o n s , c o n s i d e r a b l y h i g h e r a m o n g s t t h e p r e v i o u s l y m a r r i e d a n d t h e i r c h ildren. T h e s e m o t h e r s w e r e m o s t l y o v e r 3 5 y e a r s 4

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