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Les Opérations de Paix de l’ONU

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Academic year: 2021

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Seconde partie

Les Opérations de Paix de l’ONU

Le problème posé par la thèse, l'efficacité des opérations de paix de l’ONU doit être précédé d’une connaissance précise soit de la théorie actuelle des conflits soit de la théorie à laquelle plus ou moins on s’en prend/se réfère dans la pratique, soit de la précision de ce qu’est aujourd’hui une opération de paix, en particulier de l'ONU. La première sera illustrée synthétiquement afin de voir surtout dans la pratique, comment opèrent les opérations interétatiques de paix avec mandat de l'ONU. J'ai recueilli sur elles des données panoramiques, j’en porte une interprétation de leur évolution historique dans les 60 années au cours desquelles elles ont opéré, et en particulier une évaluation de leur pertinence dans le contexte/cadre international actuel, parcouru par des tendances politiques qui, après une courte période d'enthousiasme à suite de la fin de la Guerre froide, aujourd'hui ne sont pas favorables. Les considérations portées ici sont celles des auteurs du livre qui servira de base par la suite pour l'évaluation statistique de la quatrième partie ; elles viennent d'une longue expérience d'étude sur ce type d'opérations et sont très équilibrées ; elles sont aussi substantiellement en conformité avec la plupart des considérations que j'ai aussi trouvées dans la littérature sur les évaluations qualitatives des opérations de la paix de l’ONU qui seront présentées dans la troisième partie. Toutes ces considérations attribuent un rôle à l'ONU, qui, bien que déclaré insuffisant dans de nombreux cas et affaibli par de nombreuses carences politiques et logistiques, est irremplaçable et peut croître encore plus qu’en ont constaté avec surprise dans les dernières années les chercheurs. En définitif, l'ONU peut être un valable instrument de Paix, il s’agit de comprendre quand, comment, avec quelles stratégies, quelles théories des conflits et de leurs solutions.

2.1 Conflit et Théorie de sa Résolution.

Dans cette partie j’utilise la traduction de la page introductive au Third Side qui résume son contenu et qu’on peut trouver sur Internet dans le site ci-dessous.

Je reporte aussi un extrait des pages 25-26, 423-425, 396-9, 425-426 de Ramnsbotham et al. (O. Ramnsbotham, T. Woodhouse, A. Miall : Contemporary Conflict Resolution Polity P., Cambridge, 2011) où ils approfondissent la dimension régionale du conflit interne, ainsi que le rôle de l’Etat.

Source: Ury William, The Third Side Harvard University Negotiation Project:

www.thirdside.org

Le Third Side offre une nouvelle voie prometteuse pour examiner les conflits autour de nous. Le Troisième côté/Third Side est la communauté - nous - en action

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suggère dix rôles pratiques que chacun de nous peut jouer sur une base quotidienne pour cesser les combats destructeurs dans nos familles, au travail, dans nos écoles, et dans le monde. Chacune de nos actions individuelles est comme une seule toile d'araignée, fragile peut-être, mais, quand uni avec les autres, capables d'enrayer le lion de la guerre. Bien que le troisième côté est à ses balbutiements dans nos sociétés modernes, il a été utilisé efficacement par les cultures plus simples pour des millénaires pour réduire la violence et promouvoir le dialogue.

2.1.1Sources Régionales de Conflit Contemporain.

La fin de la guerre froide et la régionalisation de la politique mondiale ont mis en évidence l'importance de l'échelon régional de l'explication. Comme indiqué dans le chapitre 3, les données de conflit présentent des différences régionales claires dans les conflits contemporains. Cela confirme les études qui mettent l'accent sur l'importance de débordement de la zone à l'autre, ou si un facteur déclenchant commun a généré un conflit violent dans une région vulnérable - la région des Grands Lacs en Afrique (conflits d'identité / la sécession et les mouvements de réfugiés), le Caucase (identité / sécession et les conflits entre factions après l'effondrement de l'Union soviétique) et l'Asie centrale (identité / la sécession et les conflits entre factions après l'effondrement de l'Union soviétique; voir Cederman et al, 2009).

Les effets régionaux sont à la fois vers l'extérieur ("débordement", "contagion", "diffusion") et intérieur («influence», «ingérence», «intervention») (Lake et Rothchild, 1997) (voir encadré 4.3 et carte 4.1). Guerres "internes" ont des effets externes via la propagation d'armes, la dislocation économique, liens avec le terrorisme, les inondations perturbateurs de réfugiés, et les retombées dans la politique régionale lorsque les États voisins sont traînés ou les mêmes personnes chevaucher plusieurs Etats. A l'inverse, l'instabilité régionale affecte la politique intérieure des Etats à travers des modèles de clientélisme, les actions des gouvernements à l'extérieur, la circulation transfrontalière des personnes et des idées, des activités de marché noir, des réseaux criminels et des armes légères. Il existe également des sources évidentes de conflit régional où les bassins fluviaux s'étendent à travers les frontières de l'Etat (Gleick, 1995), ou où un déséquilibre régional entre les frontières de l'État et de la distribution des peuples (généralement en raison de la perpétuation des anciennes frontières coloniales) établit des/les Etats ouverts aux effets déstabilisateurs des déplacements massifs de population (Gurr. 993: Gurr et Harff, 1994).

2.1.2Le Rôle de l'Etat.

A ce stade, nous passons d'un examen des facteurs contextuels au niveau international à des facteurs structurels au niveau de l'Etat. Partout où ses autres sources peuvent mentir, c'est au niveau de l'Etat que la lutte est critique à la fin joué. Malgré la prédiction de la fin de l'Etat sous la double pression de la mondialisation et ce que Falk appelle «les réalités locales de la communauté et le sentiment (1985:690), l'Etat est néanmoins considéré à rester« le lieu premier de l'identité de la plupart des

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gens " Kennedy, 1993:134 ). Clark reconnaît que l'Etat est encore le médiateur clé dans l'équilibre oscillant de manière continue entre les forces de la mondialisation (les « pressions de plus en plus puissants internationales ») et la fragmentation («les niveaux accrus de mécontentement intérieur qui sera inévitablement amené dans leur sillage ») (1997 : 202). Compte tenu du monopole juridique sur la souveraineté encore formellement accordée à l'État dans le système international actuel , toutes les parties au conflit à la fin sont en tout cas conduit à concurrence pour le contrôle de l'Etat si elles veulent instituer des programmes révolutionnaires (Conflit de Type 2), sauvegarder besoins communaux (Conflit du Type 3) ou simplement garantir les intérêts des factions (Conflit du Type 4) . Même dans les Etats " faillis" cela reste généralement encore la récompense ultime pour les éléments en conflit, comme, par exemple, en Somalie. Et la même chose s'applique aux différentes formes de terrorisme contemporain. Contrairement aux guerres interétatiques classiques ou des niveaux inférieurs de troubles intérieurs, les grands conflits meurtriers ce livre traite sont définis comme tels par leurs crises deviennent partie intégrante de l'Etat lui-même, problématique exprimé comme il est toujours aussi acteur principal sur la scène internationale et Comme chef de leurs besoins domestiques. Il est l'interconnexion essentiel entre les trois secteurs-là - sociaux, économiques et politiques - et, en plus, à un certain niveau d'escalade deux autres ... et la reconstruction d'après-guerre (chapitre 8 ) .

Les effets régionaux sont à la fois vers l'extérieur ("débordement", "contagion", "diffusion") et intérieur («influence», «ingérence», «intervention») (Lake et Rothchild, 1997) (voir encadré 4.3 et carte 4.1). Guerres "internes" ont des effets externes via la propagation d'armes, la dislocation économique, liens avec le terrorisme, les inondations perturbateurs de réfugiés, et les retombées dans la politique régionale lorsque les États voisins sont traînés ou les mêmes personnes chevaucher plusieurs Etats. A l'inverse, l'instabilité régionale affecte la politique intérieure des Etats à travers des modèles de clientélisme, les actions des gouvernements à l'extérieur, la circulation transfrontalière des personnes et des idées, des activités de marché noir, des réseaux criminels et des armes légères. Il existe également des sources évidentes de conflit régional où les bassins fluviaux s'étendent à travers les frontières de l'Etat (Gleick, 1995), ou où un déséquilibre régional entre les frontières de l'État et de la distribution des peuples (généralement en raison de la perpétuation des anciennes frontières coloniales) établit des/les Etats ouverts aux effets déstabilisateurs des déplacements massifs de population (Gurr. 993: Gurr et Harff, 1994).

2.1.3 Conflit et Théorie de sa Résolution. La pensée de Galtung

La résolution du conflit a depuis le début inclus la « résolution du conflit » à une fin du spectre et la « transformation du conflit » à l’autre. Il y avait toujours des tensions entre les deux.

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Nous commençons par donner un modèle simplifié de la pensée initiale de Johan Galtung sur la relation entre conflit, violence et paix. Galtung est un des fondateurs du domaine, et l’amplitude/largeur de sa compréhension de la structure et des racines de la violence est une correction de ceux/celles qui caricaturent la résolution du conflit comme une purement relationnelle, symétrique ou psychologique.

2.1.4 Le Modèle de Conflit de Galtung.

Dans la fin des années 60 Johan Galtung (1969 ; voir aussi 1996 : 72) a proposé un influant modèle de conflit qui concerne à la fois les confits symétriques et asymétriques. Il suggéra que ce conflit pourrait être montré comme un triangle, avec contradiction (C), Attitude (A), et comportement (B) à ses sommets (voir figure 1.1). Ici la contradiction se réfère à la situation du conflit sous-jacent, qui comprend « l’incompatibilité des buts » réelle ou perçue entre les parties du conflit engendrée par ce que Chris Mitchell appelle un « écart/mis-match entre les valeurs sociales et la structure sociale ». Dans un conflit symétrique, la contradiction est définie par les parties, leurs intérêts et le contraste des intérêts entre eux. Dans un conflit asymétrique, elle est définie par les parties, leur relation asymétrique et le conflit d’intérêts objectifs inhérent à cette relation. L’attitude comprend les perceptions ou manque de perceptions réciproques des parties et d’elles-mêmes. Celles-ci peuvent être positives ou négatives, mais dans les conflits violents les parties tendent à développer des stéréotypes déniant l’autre, et les attitudes sont souvent influencées par les émotions telles que la peur, la rage, la rancune et la haine. L’attitude couvre les éléments émotifs (sentiments), cognitifs (croyances) et innés (désir, volonté. Les analystes qui mettent l’accent sur ces aspects subjectifs sont dits avoir une vision expressive des sources du conflit (par exemple : « un conflit social existe quand au moins deux parties croient qu’elles ont des objectifs incompatibles » . Le comportement est le troisième composant. Il peut impliquer la coopération ou la coercition, les gestes signifiant conciliation ou hostilité. Le comportement dans le conflit violent est caractérisé par les menaces, la coercition et les attaques destructives. Les analystes qui emphatisent/mettent l’accent sur les aspects objectifs tels que les relations structurelles, la compétition pour les intérêts matériels ou les comportements sont dits avoir une vision instrumentale des sources du conflit (par exemple : il y a conflit « toutes les fois que des actions incompatibles arrivent, une action qui est incompatible avec une autre action empêche, obstrue, interfère, injure ou de quelque manière rend la dernière moins vraisemblablement efficace ».

Galtung soutient que tous ces composants vont se présenter ensemble dans un plein conflit. Un conflit structurel sans attitudes ou comportement conflictuelles est un conflit latent (ou structurel). Galtung voit le conflit comme un processus dynamique dans lequel la structure, l’attitude et le comportement changent constamment et s’influencent l’un l’autre. Comme la dynamique se développe, il devient un conflit manifeste, comme les intérêts des parties se heurtent ou la relation entre elles devient oppressive. Les parties s’organisent donc autour de cette structure pour poursuivre leurs intérêts. Elles développent des attitudes hostiles et un

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comportement conflictuel. Et ainsi, la formation du conflit commence à se développer et intensivement. Comme il fait ainsi, il se peut qu’il s’élargisse, tirant à l’intérieur d’autres parties, devienne plus profond et étendu, engendrant des conflits secondaires à l’intérieur des principales parties ou parmi les outsiders, qui sont aspirées dedans. Souvent, cela complique considérablement la nécessité de focaliser le noyau original du conflit. A la fin, cependant, résoudre le problème doit impliquer une série de changements dynamiques qui signifie désescalade du comportement du conflit, un changement dans les attitudes, et une transformation de la relation ou le contraste des intérêts qui sont au centre de la structure du conflit.

Une ultérieure idée due à Galtung (1990) est la distinction entre la violence directe (par ex., des enfants sont assassinés), la violence structurelle (des enfants meurent à cause de la pauvreté) et la violence culturelle (tout ce qui nous blinde à cela ou cherche à le justifier). On met fin à : la violence directe en changeant le comportement du conflit, la violence structurelle en supprimant les contradictions et les injustices structurelles, et la violence culturelle en changeant les attitudes. Ces réponses mettent en jeu de vastes stratégies de maintien de la paix, de consolidation de paix et de pacification (voir figure 1.1).

Galtung a défini « paix négative » comme la cessation de la violence directe et « paix positive » comme la victoire sur la violence structurelle et aussi bien que culturelle.

Ceux-là sont des termes légèrement illusoires.

La paix positive n’est pas à être méprisé (le terme « négatif » est un peu malheureux par rapport à cela). A un niveau intrapersonnel, toute personne qui a été incapable de dormir dans la douleur, le remord (pour le passé), l’anxiété (pour le future), etc., va connaitre la béatitude d'un esprit pacifique. La même chose va au niveau familial pour une personne qui a souffert de violence ou abus, ou, au niveau communautaire, la discrimination, la persécution, le nettoyage ethnique, le génocide, ou au niveau international la terrible destruction de la guerre. Surtout, depuis 1945 l’angoisse causée par la menace de l’holocauste nucléaire.

D’autre part, la paix négative par soi-même peut être couplée à la répression, la privation, l’exploitation, l’injustice. Pax Romana, Pax Britanica, Pax Sovietica ont toutes étaient associées avec l’écrasement forcé des légitimes aspirations humaines.

La paix positive, par contre, comprend les idées clé de « légitimité » et de « justice ». Dans la terminologie une structure ou relation sociale injuste n’est pas paisible. Pour réaliser la paix positive, alors l’injustice doit être supprimée. Cela fonctionne également à tous les différents niveaux, les injustices des relations économiques entre le « Nord et le Sud », les injustes relations politiques entre

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personnelles entre les individus. Elle s’applique à tous les différents types de « différences » qui distinguent les ensembles d’êtres humains : les différences de race (l’idée que certaines races sont « supérieures » à d’autres), de genre (domination du male), de classe (perpétuation des avantages et désavantages socio-économiques à travers la naissance, non le mérite), etc. A un niveau interpersonnel, la paix positive va au-delà de l’absence d’anxiété et embrasse l’idée d’une profonde paix intérieure à travers l’intégrité de l’être, physique, émotionnelle, spirituelle. Certains croient que ce type de paix est le vrai fondement d’une paix mondiale durable.

Cependant, la paix positive est aussi profondément problématique. Par exemple, « l’injustice » s’élève habituellement à « l’injustice perçue », et par cela nous sommes plongés immédiatement dans une arène compliquée et hautement controversée, qui virtuellement comprend l’ensemble des politiques. Rien n’est plus caractéristique du conflit violent que le fait que toutes les parties croient naïvement qu’elles sont victimes d’injustice, et que par conséquent la « justice » est de leur côté. A la fois les deux parties prient à Dieu pour la victoire. Le lien à cela est le paradoxe bien connu que beaucoup de ceux qui combattent l’injustice perçue eux-mêmes utilisent la force afin de faire le meme. Encore, il y a ici un danger des activistes doctrinaires pour « forcer le peuple à être libre » (phrase de Rousseau). Le fait que les gens ne peuvent pas se rendre compte qu’ils sont exploités (aux yeux des activistes) est interprété comme un « lavage de cerveau » ou « fausse conscience » ; ou il est vu comme « le problème de l’esclave heureux ». La conclusion peut donc être d’essayer de les forcer à la révolte. Derrière tout cela. D’autre part, il y a sans doute exploitation et injustice, beaucoup de laquelle est institutionnalisée et aussi culturellement et psychologiquement intériorisée. Il se peut même que les exploiteurs soient aussi ignorants que toute autre personne de la situation globale et, au contraire, croire vraiment qu’il n’y a pas d’injustice.

Nouveau Développement dans la Résolution de Conflit.

Les plus grands conflits armés qui sont devenus importants dans les années 90 suggèrent un nouveau modèle de la gestion de l’émergence et de la transformation du conflit. Ce modèle conçoit la naissance du conflit dans un changement social qui mène à un processus de transformation violente ou non-violente du conflit, et qui résulte dans une future situation sociale dans laquelle des groupes ou individus jusqu'ici supprimés ou marginalisés arrivent à articuler leurs intérêts et à défier les normes existantes et les structures du pouvoir. La Figure 1.10 montre schématiquement les phases du conflit et les formes d’intervention qui peuvent être propres à différents niveaux.

Un cycle de vie schématique du conflit voit une progression du changement social pacifique à la formation du conflit, au conflit violent et après à la transformation du conflit jusqu’au changement social pacifique. Mais celui-ci n’est pas le seul chemin. La séquence peut aller de la formation du conflit à la transformation du conflit et revenir au changement social, permettant la violence. Ou il peut aller de la formation du conflit au conflit violent et après revenir à la création de conflits nouveaux.

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En réponse, il y a eu une différenciation et un élargissement dans le but de l’intervention des tierce-parties. Tandis que la résolution classique de conflit était concernée principalement à l’entrée dans le conflit lui-même en permettant aux parties en conflit violent de résoudre les issues entre elles de manière non violente, l’approche contemporaine est celui de prendre une vision d'ensemble du calendrier et de la nature de l’intervention. Dans les années ‘90 est né le modèle d’intervention complémentaire et contingent de la tierce-partie de Fisher et Keashly (1991), , avec sa tentative de lier les stratégies de résolution appropriée et coordonnée (conciliation, médiation, maintien de la paix) pour les phases du conflit (ségrégation, polarisation, violence). Le modèle de Lederach (1997) de résolution du conflit et des niveaux de transformation du conflit a été aussi influent, avec ses emphases sur le processus « bottom-up » et la suggestion que le niveau moyen peut servir de lien aux deux autres (voir Figure 1.11). Francis (1994) a développé le modèle original de Curle du conflit asymétrique, intégrant les stratégies classiques de résolution de conflit à l’intérieur de vastes stratégies pour la transformation des conflits de ce type (voir Figure 1.12). Encarnacion et al. (1990) ont élaboré des modèles d’intervention de la tierce-partie pour souligner la façon dont les parties externes peuvent venir à être parties essentielles à travers une croissance de leur niveau d’implication, et pour mettre l'accent sur l’importance des « parties intégrées » de l’intérieur du conflit qui souvent jouent des rôles clé dans les mouvements d’accélération pour la résolution (voir Figure 1.13). William Ury (2000) a développé un influent modèle, qui concerne ce qu'il appelle « rôles du troisième côté » dans la résolution des conflits pour/à l’escalade/désescalade des niveaux de conflit (Voir Figure 1.14).

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En général il y a eu un changement. Tandis qu’avant on voyait l’intervention des tiers comme la responsabilité première des organismes externes, après, on a apprécié le rôle des «tiers/tierce-parties» internes, ou des artisans de paix autochtones. Au lieu des outsiders qui offrent des forums pour prendre en charge les conflits dans une médiation instantanée, l'accent est mis sur la nécessité de construire des circonscriptions et des capacités au sein des sociétés, et d’apprendre des cultures autochtones comment gérer les conflits de façon durable au fil du temps. Ceci suggère un modèle multipiste (à la place des premiers modèles de la piste officielle et

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de la piste des forums mentionnés au-dessus), dans lequel l’accent est mis sur l’importance des ressources indigènes et des acteurs locaux, ce que nous appelons la troisième piste (voir Figure 1.15).

Le conflit, vieux de 64 ans, en Kashmir, par exemple, est vu plus simplement comme un conflit inter-état entre l’Inde et le Pakistan, en retournant en arrière dans le temps de la partition en 1947. Mais il est profondément affecté par les changements à la fois aux deux niveaux globaux (la fin de la Guerre froide, la réaction djihadiste contre l’hégémonie occidentale, la guerre sur terreur) et le niveau régional (les guerres d’Afghanistan), aussi bien que par l’économie, la politique et les luttes idéologiques aux niveaux sous-régional, provincial local – comprenant l’influence transversale des grandes diasporas. C’est à ce niveau de l’Etat que ces deux dimensions (externe et interne) enfin ont leur choc, à cause de la nature ambivalente de l’Etat, qui est en même temps le principal acteur sur la scène international et aussi (en théorie) le principal répondeur aux besoins sociaux internes. La transformation de conflit doit fonctionner simultanément à tous ces niveaux – du global au local -- ; ce qui préfigure la piste de ce que nous appelons le cosmopolitan conflict resolution.

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2.2 Les opérations de l’ONU.

2.2.1 L’organisations interne de l’ONU.

L’ONU est une organisation bien structurée comme le démontre l’organigramme ci-après du Département des Opérations de Peacekeeping, qui ressemble ou me donne l’image d’une solide structure de protection civile au rayon d’action planétaire ; et par conséquent prédisposée et destinée à être efficace si chaque membre et chaque acteur intéressé fait correctement sa part sans chercher à détourner en son propre avantage individuel les quatre buts principaux de l’Organisation Mondiale, au détriment de la majorité absolue des êtres humains et de leurs environnements :

1) Maintenir la paix dans le monde;

2) Développer des relations amicales entre les nations;

3) Aider les nations à travailler ensemble pour aider les pauvres à améliorer leur sort, pour vaincre la faim, la maladie et l’analphabétisme et pour encourager chacun à respecter les droits et les libertés d’autrui;

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L’ONU dispose d’un personnel assez réduit pour une structure d’une telle dimension mondiale et ses données illustrées dans les tableaux ci-après montrent une variation assez modeste de ces dernières par rapport à l’augmentation des pays membres et du nombre d’opérations, surtout après la fin de la Guerre Froide. Ses coûts d’administration et du personnel sont presque insignifiants comparés à ceux d’autres structures des Etats, et sont donc soutenables. Par conséquent le manque de moyens appropriés ò ses tâches est un des facteurs limitant l’efficacité des opérations de l’ONU.

Croissance du personnel ONU du Secrétariat (années 1997-2003): Budget Régulier 55-63

Compte d'appui 346- 683

Personnel supplémentaire gratis 138

Dans tous les cas une administration minimale: un ministère italien la dépasse en nombre de plusieurs fois.

Coûts d’un peacekeeper 835-2.304 $/a

Coûts de l’administration sur le coût total des opérations di PK: 4.58%- 5.17%.

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Source: W.J. Durch, V.K. Holt, C.R. Earle, M.K. Shanahan: The Brahimi Report and the Furute od the UN Peacekeeping Operations, Stimson Center, Washington, 2003, pp. 53-55.

2.3.2 Donnés Statistiques sur les Opérations de l’ONU.

Les opérations de paix de l’ONU ont commencé dès les premières années de sa création en 1945 par 51 Etats. Ces opérations ont évolué dans le temps et leur nombre a drastiquement augmenté depuis la fin de la Guerre Froide, comme on constate dans les tableaux ci-dessous.

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Fonte: J. Dobbins et al. (eds.) : The UN’s Role in Nation Building, From the Congo to Iraq, RAND, Santa Monica, 2005, pp. 214-239.

Les efforts pour finir les guerres civiles sont influencées par trois facteurs clés qui caractérisent l'environnement de la paix civile d'après-guerre: le degré d’hostilité des factions; la mesure des capacités locales restantes après la guerre; et le montant de l'aide internationale. Ces trois facteurs constituent ensemble la logique d'un « triangle de consolidation de la paix » ou « peacebuilding triangle ».*4i La destruction des capacités locales et les besoins d'aide internationale pour rétablir une paix stable augmente avec l’intensité de l'hostilité. Les auteurs se sont appuyés sur leurs deux précédents travaux pour soutenir cette hypothèse. Ils ont constaté que le contrôle des niveaux d’hostilité et des capacités locales augmente la chance pour la paix après une guerre civile. Les opérations de paix devraient être conçues pour s’adapter au cas afin de façonner la transition de la guerre à la paix. Le monitorage précieux qui peut être suffisant pour renforcer la confiance et servir de sage-femme à la paix est l'observateur inactif, qui, d’une part témoigne simplement de l'effondrement d'une paix entre les factions hostiles ; et d’autre part aurait dû exiger l'autorité exécutive de transition solide pour le succès. Une opération de paix complétée par des programmes de reconstruction économique a aussi un rôle de premier plan dans la promotion de la paix à long terme. Il faut également souligner les exigences de la peacebuilding. En fait, elle nécessite la fourniture d’une sécurité temporaire, la construction de nouvelles institutions capables de résoudre pacifiquement les futurs conflits, et une économie capable d’offrir du travail civil aux ex-militaires et un progrès matériel aux futurs citoyens. Toutefois, la peacebuilding n’a pas besoin de la direction d’une grande puissance sauf, éventuellement, en cas de violence résiduelle abondante. Dans des circonstances moins violentes le multilatéralisme marchera bien en offrant divers avantages. Enfin, en termes d’opposition, on n’a constaté que les atouts de la peacebuilding des victoires militaires. En fait, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale beaucoup de conflits internes ont été réglés par des victoires militaires en éliminant l’opposition militaire organisée. Mais, un accord de paix global réalisé par une opération de paix aura de

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meilleurs résultats. Il en résulte un message politique simple qui signifie que l’ONU est très faible dans l’usage de la force, mais elle peut être très bien en médiation et dans la réalisation d’une paix globale négociée. La nouveauté dans ce livre est la démonstration de cette affirmation avec attention et l’explication du pourquoi et comment c’est le cas. Dans l’exploration/du pourquoi, on constate que l’ONU, en tant que organisation multilatérale, ne peut pas gérer rationnellement la force comme il faut, mais elle est appropriée pour faire la médiation, mobiliser et gérer l’assistance internationale légitime. Les capacités institutionnelles de l’ONU reflètent de vastes visions sur l’illégitimité du colonialisme et la croissante acceptabilité du peacekeeping et de la peacebuilding. Dans l’explication du comment mentionné plus haut, on a identifié les causes des échecs dans la war-making de l’ONU et on a exploré les quatre innovations qui mènent au succès (formes améliorées de peacekeeping, peacekeeping, peacebuilding, et l'application discrète). Il en résulte que les autorités intégrées dans les opérations de peacebuilding devraient être taillées sur mesure des circonstances qu’elles affrontent. Etant donnée l’augmentation de l'utilisation des opérations de paix autorisées par l'ONU dans les années 90, ces conclusions s’avèrent importantes, car elles reflètent une nouvelle vague d'interventionnisme et la redéfinition d'une nouvelle génération de stratégies de peacekeeping conçues pour répondre aux attentes libérées par la nouvelle volonté d'intervenir. Les liaisons entre interventionnisme, nouvelles stratégies et peacebuilding de succès étaient intimes et sérieuses En fait, la bonne intention de l’intervention est importante seulement si l’intervention peut à la fois prétendre produire une amélioration durable de la paix et des droits de l’homme. Mais l’intervention reste peu probable même si elle est éthiquement justifiable et politiquement viable. On verra dans les pages suivantes ce qu’on écrit Doyle et Sambanis à propos du nouvel interventionnisme.

2.3 Doyle et Sambanis : Présentation des Opérations de l’ONU. 2.3.1 Faire la Guerre, Peacebuilding et l’ONU.

Dans la suite j’utilise les pages 1-23 « Introduction au Peacekeeping » de Doyle et Sambanis 2006.

Selon Doyle et Sambanis, les contours de la guerre civile au cours des vingt dernières années ont été marqués par les crises de certains pays: la Somalie, Haïti, Bosnie, Cambodge, El Salvador, Guatemala, entre autres. Les réponses de la communauté internationale à ces émergences ont été mitigées par d’occasionnels succès mais aussi par des échecs éclatants.

Après la Guerre Froide, les Etats membres de l’ONU élargirent son agenda en définissant ce qui est légitime dans le domaine de la souveraineté de l'Etat et ce qui est soumis à une intervention internationale légitime.*10ii De 1990 à 1993, le Conseil de Sécurité de l’ONU a adopté une nouvelle interprétation du Chapitre VII de la Charte de l’ONU: les dispositions d'exécution concernant la paix et la sécurité

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d'intervention collective. Mais on est allé vite vers une profonde crise à cause des engagements non respectés et du recours croissant à la force. En Bosnie et en Somalie, « peace enforcement » équivalait à «war-making », puisque les Nations Unies menacèrent d’imposer par force les divers résultats aux factions armées qui ne reconnaissaient aucune autorité politique supérieure à la leur. Au Rwanda, par exemple, l'ONU enregistra un terrible échec et même la tentative d'exercer la constriction comme accord de paix échoua. Plus de 700.000 Tutsis et Hutus modérés tombèrent entre les mains des extrémistes génocidaires qui s’étaient emparé du pouvoir. Le bilan actuel sur les décisions de l’ONU de faire la guerre suggère que l'ONU a joué un rôle efficace dans la légitimation des coalitions pour l'application interétatique ou sécurité collective armée. Par contre, l'ONU s’est montrée très inefficace dans l’imposition de la paix dans les nombreux conflits internes qui émergèrent dans l'après-Guerre Froide Mondiale.

Mais ceci n’est que la moitié de l’histoire, car la preuve laissée par les opérations de paix en Namibie, El Salvador, Cambodge, Mozambique, Slavonie Est (Croatie), Timor Est suggère une conclusion apparemment contradictoire mais en fait complémentaire. Ici, l'ONU a réussi à promouvoir la paix par le consentement et une amélioration du Chapitre VI basée sur les négociations de paix et la mise en œuvre créative, multidimensionnelle de l'autorité de transition issue des accords de paix.

Evidemment, le consentement ne garantit pas le succès. Les guerres d’Angola rejetèrent tous les accords censés mettre fin au conflit et le génocide rwandais démentit les accords d’Arusha. Il faut noter aussi qu’une réalisation des accords/faible mine même les meilleurs accords. En outre, toutes les opérations réalisées avec succès ont eu des défis à relever. Au Cambodge en 1993l’ONU entreprit une opération de paix multidimensionnelle, mais obtint un succès partiel, n’ayant pas réussi à neutraliser complètement les Khmer Rouge, auteurs d’une résistance sporadique armée. En plus, le Cambodge pâtit du coup d’Etat de 1997. Le pays avait lutté auparavant avec un gouvernement accusé de plusieurs fraudes électorales. En El Salvador, Guatemala, Namibie, Croatie et Mozambique on eut une paix plus robuste. Mais là aussi, les perspectives d’une intégration sociale dans le long terme restèrent problématiques. En Bosnie, la communauté internationale tenta de regrouper la partition du territoire issue des accords de Dayton. Mais dans ce pays, l’actuelle stabilité est directement due au peacekeeping de la NATO (Force de Stabilisation). La communauté internationale assuma temporairement la souveraineté au Kosovo et à Timor Est ; aujourd’hui ce dernier Etat est indépendant ; la tâche d’aider au développement d’une politique viable au Kossovo doit encore commencer. Mais, malgré les défis relevés et les succès eus, l'avenir de l'ONU comme peacemaker fut mis en difficulté au Congrès américain et ailleurs par ceux qui s’interrogent sur le rôle de paix de l'ONU dans le passé et dans le futur. Il est clair que la peacebuilding multilatérale ne peut pas remplacer la politique étrangère nationale ; bien que la peace enforcement des états échoue régulièrement. La peacebuilding multilatérale est caractérisée par son impartialité et ne serait pas choisie par les Etats qui cherchent des avantages unilatéraux. La peacebuilding multilatérale réussie construit des Etats qui fonctionnent et donc ils peuvent défendre

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leurs intérêts. Ainsi elle ne serait pas la meilleure voie pour les pays qui veulent des clients. Si les Etats cherchent une paix durable pour finir une guerre civile, la peacebuilding multilatérale bien conçue et bien gérée peut produire cette paix qui bénéficiera à tous en distribuant équitablement les coûts. En clair, on devrait éviter de tout jeter en bloc.

Arrêter les guerres civiles n’a jamais été plus important qu’aujourd’hui. Depuis la fin de la Guerre Froide presque tous les nouveaux conflits armés ont eu lieu dans des Etats souverains. A elles seules, les guerres du Rwanda et d’Angola firent des millions de victimes dans les années 90. Les conflits internes sont devenus la principale préoccupation des organisations chargées du peacekeeping et de la sécurité internationaux. Les guerres civiles sont déstabilisantes et s’accompagnent d’insécurité et d’externalités économiques. Au-delà des morts et des déplacés, elles détériorent le niveau de santé d’entières régions.*15iii Elles sont contagieuses et réduisent le taux de croissance économique des pays impliqués et de leurs voisins. Les guerres civiles typiques se font entre l’armée d’un gouvernement et une ou plusieurs organisations rebelles. Les civils sont généralement la cible des conflits internes et les objectifs visés sont la sécession, le contrôle de l’Etat ou la prédation d’une ressource. Les décès de civils sur l’ensemble des décès liés à la guerre ont augmenté de 90 pour cent en 1990, par rapport aux 50 pour cent du XVIIIe siècle. Les guerres civiles ont fait environ 13 millions de réfugiés et 38 millions de déplacés internes. Il faut alors considérer les théories sur les origines et les solutions des guerres civiles; les principes sous-jacents et les pratiques de l'ONU en tant qu'institution; et le débat sur les doctrines et les stratégies d'intervention. Mais il faut avoir l’objectif principal d'expliquer comment la communauté internationale, surtout l'ONU, peut aider à la reconstruction de la paix dans les pays déchirés par la guerre civile.

Le livre de Doyle et Sambanis aborde le problème de l'organisation politique, mais l’évaluant en des façons qui s'appuient sur et appliquent les théories et les méthodes pertinentes en science politique. L’attention est focalisée sur le rôle international dans la peacebuilding, même s’il n’est qu’une partie de ce qui en fait un succès ou un échec, et on soutient que la paix durable est la mesure de la peacebuilding réussie.

2.3.2 Le Nouvel Interventionnisme.

En 1998, le Secrétaire-Général Kofi Annan, décrivant le nouveau rôle de l’ONU, dit que leur rôle est d’intervenir pour prévenir le conflit où c’est possible, de l’arrêter quand il a éclaté ou au moins le contenir et le bloquer. Le Secrétaire Général reflétait ainsi l’activisme du Conseil de Sécurité qui, entre 1987 et 1994 avait multiplié de plusieurs fois ses résolutions, ses opérations de peacekeeping et le nombre de sanctions économiques qu’il a imposées. Il en est de même du nombre de casques bleus déployés dans les opérations de peacekeeping et des budgets

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témoignèrent toutes du nouveau rôle que la communauté internationale voudrait que l’ONU joue.

Les interdictions juridiques internationales contre l'intervention étaient plus que jamais d'actualité compte tenu des exigences de la dignité nationale des Etats nouvellement indépendants du Tiers-Monde et l'ex-Second Monde. Mais les règles sur ce qui constitue une intervention et ce qui constitue une protection internationale des droits humains fondamentaux évoluèrent également. La souveraineté fut redéfinie pour inclure la protection des droits humains; les frontières traditionnelles entre le consentement des états souverains et l’intervention de force sont devenu flues; peacekeeping et peace enforcement fusionnèrent presque en peacekeeping robuste, ce qui signala la volonté d’utiliser la force chaque fois il semblait nécessaire. Une renouvelée ONU était considérée comme un agent légitime de décider quand la souveraineté a été et n'a pas été violée.

La revitalisation du Conseil de Sécurité de l’ONU a conduit à la réaffirmation de l’Article 2, alinéa 7 de la Charte de l’ONU, interdisant l’intervention sans mandat du Conseil de Sécurité sous le Chapitre II. L'ONU a alors réclamé le monopole des «mains nettoyeuses» sur l'intervention légitime. Malgré l’interdiction d’autorisations d'autre force que l'ONU définie dans le chapitre VII, alinéa 7, la Convention sur le génocide et le dossier de la condamnation du colonialisme et de l'apartheid donne une certaine base légitime pour intervenir dans un conflit interne. La pratique du Conseil de Sécurité a élargi les motifs traditionnels d'intervention. L’ONU, face à la famine du peuple somalien, s’est appuyée sur de nouvelles interprétations avancées au cours de la guerre froide pour intervenir, vue l’incapacité du gouvernement somalien à faire face à la crise alimentaire. Le Conseil de Sécurité a demandé aussi l’accès humanitaire international en insistant pour que l’aide internationale arrive aux populations affectées, comme en Yougoslavie et en Iraq.

Il faut noter que le respect de la souveraineté change à selon des régions. On distingue ainsi l’ASEAN de l’OUA et de l’OAS ; l’ASEAN reste le bastion de la souveraineté stricte où la nonintervention est la règle; a défini les standards de bonne gouvernance démocratique et considère les différends ou conflits internes comme préoccupation régionale; a déclaré les coups d'Etats contre la démocratie, donc illégitimes et a sanctionné ceux d’Haïti et du Pérou. Quant à l’Union Européenne, elle considère la démocratie un des critères pour l’adhésion.

Il était important que la communauté internationale ait eu un nouveau moyen légitime d'exprimer sa volonté collective sur une base impartiale internationale. Le Conseil de Sécurité se vante d'être l'équivalent d'un parlement mondial ou le jury mondial représentant les Etats individuels, la volonté collective et la voix de la communauté internationale. Le Conseil de Sécurité comprend cinq membres permanents et dix membres nonpermanents. Les autorisations d’intervention nécessitent l’absence de veto et le vote favorable de neuf des quinze Etats incorporant des représentants d'une variété de cultures, de races et de religions. Il devrait comprendre les représentants de tous les types de pays, d’économies et de régimes politiques. Si l'opération mandatée est dirigée par l’ONU et si les troupes et le financement sont nécessaires, la contribution optionnelle de nombreux autres Etats en

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troupes sera nécessaire. On aura ainsi une intervention impartiale véritablement internationale et donc claire.

Il faut noter que ces développements correspondirent à une synergie entre le pouvoir et la volonté. Mais après l'effondrement de l'URSS, les Etats-Unis expérimentèrent un monopole de pouvoir éclipsant tous les autres Etats. En même temps, toute la communauté internationale adopta une stratégie de multilatéralisme autoritaire, depuis la première guerre du Golfe en janvier 1991 jusqu’à la catastrophe à Mogadiscio le 3 Octobre 1993, en Somalie. On remarque que les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité, où la leadership est aux EEUU, ont eu un degré d'engagement aussi en ressources et de leadership qu’on n’avait jamais vu. L'administration Clinton, pour répondre à un agenda urgent domestique, encouragea le Secrétaire Général Boutros Boutros-Ghali à renforcer son rôle de l’ONU dans les crises internationales. La petite minorité dissidente de la Chine et de la Russie n'était pas prête à résister aux Etats-Unis sur les questions qui ne touchent pas leurs intérêts nationaux primordiaux. La repoussée réussie de l'agression de Saddam Hussein dans le Golfe et le sauvetage d'un segment de la population somalienne affamée conduit par les Etats Unies en décembre 1992, pré-annonçait un partenariat remarquable: le Conseil de Sécurité avait décrété, les États-Unis avaient dirigé et beaucoup d'autres pays ont payé et soutenu.

Mais, des mains nettoyeuses ne signifient pas nécessairement de meilleures mains et jusqu’à présent la communauté internationale a besoin de trouver un moyen de promouvoir une paix durable. Cela s'est avéré être un défi dans les années ‘90 avec les interventions massives de l'ONU, les opérations d’application à la guerrière qui provoquèrent en Somalie et en Bosnie une ferme résistance comme aux temps de la colonisation. Mais, ailleurs l'ONU a su trouver une façon de cultiver le consentement et construire une paix avec de véritables racines autochtones. Ces opérations de peacebuilding reposaient sur des innovations importantes de peacemaking, de peacekeeping et de reconstruction institutionnelle, ainsi que de résiduels peace enforcement, qui ont évolué pour répondre à des aspects particuliers de ces défis.

2.3.3 Les Générations des Opérations de Paix de l’ONU.

Dans cette partie Doyle et Sambanis analysent l’évolution des opérations de paix de l’ONU. Avec la fin de la Guerre froide au début des années 90, l’agenda de l’ONU pour la paix et la sécurité s’étendit. En 1992, à la demande du Conseil de Sécurité, le Secrétaire Général Boutros Boutros-Ghali prépara un important rapport, « An Agenda for Peace ». En plus de la diplomatie préventive, le Secrétaire Général expose les quatre rôles interconnectés que l’ONU devrait jouer dans le contexte du rapide changement des politiques internationales d’après-Guerre Froide:

1) preventive diplomatie, la diplomatie préventive qui implique des mesures de consolidation de la confidence, de faire des enquêtes, un avertissement tôt et l’éventuel déploiement de casques bleus autorisés par l’ONU. La diplomatie préventive essaie d’éloigner le danger de violence et d’augmenter les perspectives

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2) peace enforcement, le renforcement des capacités qui autorise unilatéralement l’emploi de forces militaires issues des armées nationales pour assurer le cessez-le feu ordonné par le Conseil de Sécurité comme prévu dans le Chapitre VII de la Charte de l’ONU, sous la direction du Secrétaire Général;

3) peacemaking, la pacification qui est conçue pour chercher à amener les parties en conflit à un accord à travers des moyens pacifiques comme indiqué dans le Chapitre VI de la Chartre de l’ONU;

4) Peacekeeping, le maintien de la paix qui établie une présence de l’ONU consentie par toutes les parties intéressées pour surveiller la trêve pendant que la diplomatie poursuit son cours pour une paix globale à réaliser de commun accord.

5) postconflict reconstruction, la reconstruction aprèsconflit qui sert à forger l’économie et créer la confidence parmi les ex-belligérants en développant les infrastructures pour une paix durable.

Il faut noter que l’Agenda pour la paix du Secrétaire Général est le point culminant d’une évolution de la doctrine de l’ONU et l’ajustement des instruments utilisés en peacekeeping depuis 1945. Il combine de manière radicale des instruments de warlike enforcement et de peacelike négociations. Un unique vocabulaire sépare des stratégies distinctes qui s’adaptent au caractère générique de la doctrine de peacebuilding ou construction de la paix de l’ONU. Ces stratégies ont embrassé les trois générations du paradigme de peacebuilding. Elles comprennent les premières activités définies sous le Chapitre VII de la Charte de l’ONU, la 1ère génération de peacekeeping ou force d’interposition; la seconde génération d’opérations fondées sur le consentement des parties; et la plus ambitieuse troisième génération qui opère dans le cadre des mandats du Chapitre VII et sans le consentement global des parties. Dans les circonstances actuelles, ces opérations impliquent moins de conflits entre Etats, mais beaucoup plus avec plusieurs factions non toutes clairement identifiables dans les guerres civiles, et dont quelques-unes seulement participent de manière permanente à la négociation de paix. Les opérations en cours donc s’immiscent dans les aspects de souveraineté interne au-delà des compétences de l’ONU.

La Charte de l’ONU, né après la Seconde Guerre mondiale, peut être vue comme conçue pour les conflits interétatiques; ainsi, de 1900 à 1941, environs 80 pour cent des guerres étaient entre les armées de différents Etats; par contre, de 1945 à 1976, 85 pour cent de toutes les guerres étaient sur le territoire d’un Etats et orientées vers l’intérieur. La première génération de peacekeeping était conçue pour répondre aux crises interétatiques par le stationnement des Casques bleus non armés ou légèrement armés de l’ONU, entre des parties hostiles en vue de surveiller une trêve. Un éminent officier de peacekeeping de l’ONU, F.T. Liu a noté que monitorage, consensus/consentement, neutralité, non usage de la force, et peacekeeping non armé constituaient une combinaison stable et interdépendante. Ces principes clés ont été articulés par le Secrétaire Général Dag Hammarskjöld et l’ex-premier ministre canadien Lester Pearson conjointement avec la première opération de peacekeeping, la UN Emergency Force (UNEF) dans le Sinaï; elle était envoyée pour séparer Israël et Egypte à la suite de l’intervention Franco-Britanico-Israelienne dans le Suez en 1956. Le principe de neutralité se référait au pays d’origine des

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troupes de l’ONU et excluait à priori l’usage de troupes provenant des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité; l’impartialité était la précondition pour le consentement de toutes les parties et impliquait que l’ONU ne prenait pas position aux côtés d’une partie. Cela permettait aux peacekeepers de n’avoir à utiliser la force qu’en cas de self-défense. Finalement, on peut dire que le Secrétaire Général exerçait le contrôle de la force et le Conseil de Sécurité l’autorisait.

L'impartialité et la neutralité sont fréquemment prises l’une pour l’autre; chercheurs et praticiens parlent souvent de maintien de la paix comme «neutre» ou « impartial », et ils ont tendance à confondre la nécessité d'impartialité avec une politique de « stricte neutralité » et une disposition de passivité. Dans ce livre, on définit la neutralité comme synonyme de non interférence avec le respect des résultats et l'impartialité du peacekeeping comme l'application égale des règles impartiales. On peut dire, par exemple, que les bons policiers agissent de manière impartiale mais pas neutre quand ils empêchent un individu de faire d’un autre individu une victime. Il est important que les casques bleus soient impartiaux et non passive ou non neutre, par exemple, à propos du vainqueur des élections libres et démocratiques et concernant la violation de la paix et les obstacles à leur capacité à mettre en œuvre leur mandat. Cela est étroitement lié à l'interprétation du quatrième principe de peacekeeping. En fait, le peacekeeping n’utilise pas les soldats pour gagner les guerres, mais plutôt pour préserver la paix. Mais, les peacekeepers doivent également protéger leur droit de s'acquitter de leurs fonctions, ainsi comme elles ont été convenues au début de l'opération. L'augmentation des coûts de noncoopération pour les parties rebelles doit permettre l'usage de la force pour défendre le mandat. L'utilisation limitée de la force pour protéger un mandat autorisé par un traité de paix ou pour faire exécuter un cessez-le-feu convenu, ne fait pas du peacekeeping un synonyme de peace enforcement ; mais il génère de préoccupations avec le fluage de la mission si la nécessité d'utiliser la force est grande.

Pendant la guerre froide, l'ONU a eu beaucoup de succès dans les conflits interétatiques et beaucoup de succès dans les règlements territoriaux et de matériaux. Le succès du peacekeeping traditionnel dépendait aussi de la réussite des négociations de paix selon la stratégie de pousser les parties à l'accord par des moyens pacifiques comme ils sont définis dans le Chapitre VI de la Charte des Nations Unies. Les initiatives de rétablissement de la paix des Nations Unies cherchent à persuader les parties à parvenir à un règlement pacifique de leurs différends. Donc, les traditionnelles opérations de peacekeeping sont référées au déploiement d'une présence des Nations Unies sur le terrain avec le consentement de toutes les parties concernées, renforçantes la confiance pour surveiller une trêve tandis que les diplomates négocient une paix globale. Le peacekeeping a été conçu comme un arrangement intermédiaire où il n'y avait aucune décision formelle de l'agression; et a été fréquemment utilisé pour surveiller une trêve, établir et surveiller une zone tampon, et aider à la négociation de la paix. Les missions de monitorage ou d'observateur avaient plusieurs objectifs en commun avec les opérations traditionnelles de peacekeeping, même si elles étaient généralement moins bien

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armées et axées sur la surveillance et les rapports au Conseil de Sécurité et au Secrétaire Général.

Les opérations de monitorage et de peacekeeping traditionnel fournissaient la transparence de ce qu’on faisait à tout le monde et étaient censées augmenter les coûts de défection d'un accord. La légitimité internationale des mandats de l'ONU a accru les avantages de la coopération des parties avec les Casques bleus. Mais le prix de la première génération de peacekeeping, comme dans la longue opération de Chypre, était quelquefois le retardement des conflits plutôt que leur résolution. On reconnaît toutefois qu’aujourd'hui, ces activités de monitorage continuent à jouer un rôle important.

Le monitorage et les opérations traditionnelles de peacekeeping étaient strictement liés par le principe du consentement qui découle de la perception des parties de l’impartialité et l'autorité morale des peacekeepers. Le consentement réduit le risque des peacekeepers et préserve la souveraineté de l'Etat d'accueil. Mais son érosion peut affecter sérieusement l’habileté des peacekeepers à s'acquitter de leur mandat. Donc les peacekeepers sont incités à augmenter le consentement des parties. Depuis que l'érosion du consentement peut transformer les opérations de peacekeeping en perte de plusieurs milliards de dollars d’investissements, les Nations Unies devraient élaborer des stratégies pour augmenter le consentement. Cette flexibilité est plus facile avec les opérations multidimensionnelles de la deuxième génération. En plus des fonctions militaires traditionnelles les peacekeepers ou Casques bleus sont souvent engagés dans divers services de police et des tâches civiles, dont l'objectif est un règlement à long terme du conflit sous-jacent. Ces opérations sont basées sur le consentement des parties, mais la nature et les fins pour lesquelles le consentement est accordé sont qualitativement différentes du peacekeeping traditionnel.

En plus du monitorage et du peacekeeping traditionnel, la stratégie clé était de favoriser la coopération économique et sociale pour prévenir de futures violences et jeter les bases d'une paix durable. On peut donc dire que le peacekeeping multidimensionnel est visé pour l'expansion des capacités et la transformation institutionnelle. Dans ces opérations, l'ONU est typiquement impliquée dans la réalisation d’accords de paix qui vont aux racines du conflit. D’ailleurs, l’observation du Secrétaire Général-Boutros Boutros-Ghali dans son rapport de 1992, « An Agenda for peace », para 21, va dans le même sens et confirme cette assertion. En fait on y lit: “La peacemaking/rétablissement de la paix et le peacekeeping, pour avoir vraiment du succès, doivent inclure des efforts globaux pour identifier et supporter les structures qui tendront à consolider la paix ... Cela peut comprendre le désarmement préliminaire des parties en conflit et le rétablissement de l'ordre, la garde et la possible destruction des armes, de rapatrier les réfugiés, l'appui conseil et la formation pour le personnel de sécurité, le monitorage des élections, de faire progresser les efforts pour protéger les droits de l'homme, la réforme ou le renforcement des institutions de l'État, et la promotion de la participation politique formelle et informelle.”

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L'ONU a un important dossier de succès qui traite des divers types d’opérations de paix aussi variées que celles en Namibie, El Salvador, au Cambodge, au Mozambique et en Slavonie Est (Croatie). Le rôle de l'ONU dans l’aide au règlement de ces conflits a été quadruplé et a servi de peacemaker, peacekeeper, peacebuilders dans leurs différents rôles, et de façon très limitée, comme peace enforcer lorsque les accords sont entrain de décoller.

Dans le lexique du Secrétaire Général Boutros Boutros-Ghali les missions de "peace-enforcing" sont des opérations de troisième génération, qui s'étendent des opérations militaires de bas niveau à l'application des cessez-le-feu et, si nécessaire, l’administration de l'aide à la reconstruction des Etats dits échoués. Comme au chapitre VII, concernant l’action d’application de l'ONU pour repousser l'agression, la caractéristique déterminante des opérations de «troisième génération» est l'absence de consentement de l'une ou plusieurs des parties à une partie ou tout le mandat de l'ONU. Ces opérations étaient de trois types: dans la première, les forces internationales tentent d'imposer l'ordre sans l’important consentement local et doivent conquérir les factions; dans le second, les forces internationales n'ont pas eu un consentement unanime et ont choisi d'imposer des accords distincts aux partis au milieu d'une guerre en cours; dans le troisième, les forces internationales utilisent la force pour mettre en œuvre les conditions d'une paix globale.

C’est sur l’Article 42 de la Charte de l’ONU, qui autorise le Conseil de Sécurité à prendre les mesures nécessaires pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales, que s‘appuient les opérations de contrôle; l'article 25 permet aux États membres d'accepter d'exécuter les décisions du Conseil de Sécurité, et l'article 43 de s'engager à mettre à la disposition du Conseil de Sécurité, sur son invitation, le nécessaire.

La doctrine perspicace de ces opérations de paix a montré ses limites dans les opérations de Somalie et Bosnie. Des études récentes ont tracé la logique stratégique sur le terrain de la pratique qui est située entre le peacekeeping traditionnel de l'ONU et la traditionnelle action d'enforcement de l'ONU. Ces opérations militaires comportent des interdictions/sont limitatives. Mais bien que l’ONU n’autorise pas les parties à utiliser la force pour régler leurs différends, elle utilise la force collective (si nécessaire) pour leur amener à les négocier. En ex-Yougoslavie, l'ONU avait établi des points forts, court-circuités par les Serbes, pour protéger les principaux corridors humanitaires. Parfois, l’ONU menace de frappes aériennes, comme à Sarajevo en février 1994, pour dissuader les attaques des parties et aurait dû le faire pour protéger Dubrovnik en 1992 contre les bombardements serbes. Forcer une paix dépend de la réalisation d'une prépondérance complexe des forces qui soutiennent un règlement acceptable pour la communauté internationale, à la fois militaire et populaire, qui ensemble permettent d’imposer une paix.

Les pays contribuant de diverses manière à fournir des contingents négocient en détail les modalités avec le Secrétaire Général; avec une organisation régionale conformément au chapitre VIII; ou avec le dirigeant d'une coalition multinationale autorisée en vertu du chapitre VII. De nombreuses opérations s'appuient sur une

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protection des Nations Unies (FORPRONU) et les opérations de l’IFOR (Implementation Force) de l'OTAN en ex-Yougoslavie; et comme on l’appelle le "Chinese chapter Seven" pour faire respecter une opération du Chapitre Six. Il réaffirme la «règle du Katanga » de l'opération ONUC : le principe traditionnel que la force peut être utilisée pour l'auto-défense du peacekeeping et pour accomplir la mission (mobilité de la force).

Le résultat de ces trois «générations» était une expansion sans précédent du rôle de l'ONU dans ses divers secteurs d’intervention parmi lesquels la protection de l'ordre mondial et la promotion des droits fondamentaux de l'homme dans les pays déchirés par les guerres civiles. L'autodétermination et la souveraineté ont été renforcées et un minimum de paix, de réhabilitation et d’autonome autodétermination a été introduit en Namibie, au Cambodge, en El Salvador, au Mozambique et en Slavonie Orientale. Des dizaines de milliers de vies ont été sauvées en Somalie et dans l'ex -Yougoslavie. Mais, en 1993 et 1994 la peace enforcement, « troisième génération », a rencontré d’anciens types de problèmes et a fait apparaitre de nouveaux types de problèmes propres au caractère mondial de l'ONU. Les débâcles en Somalie et en Bosnie ont contraint à repenser radicalement à quand et où l'ONU devrait être impliquée. Le Président Clinton avait beaucoup discrédité l’ONU déclarant hypocritement à l'Assemblée générale qu'elle avait besoin d'apprendre quand dire non. Beaucoup ont cru alors que l'ONU n'était pas bien adaptée à monter des opérations de paix efficaces. D’autres pensaient que ces opérations devraient être déléguées aux organisations régionales comme l'OTAN ; ce qui a généré une «quatrième génération» de peacekeeping, le peacekeeping délégué.

Comme dit précédemment, chaque opération de paix de l’ONU a eu des défis à relever et la peacebuilding n’échappe pas à la règle. C’est ce que démontrent les auteurs dans la partie suivante.

2.3.4 Le Défi du Peacebuilding.

Dans cette partie Doyle et Sambanis analysent le défi du peacebuilding. Ils affirment que l’ONU a été et peut continuer à être efficace dans les opérations de paix, à la condition pas simple de prendre à cœur le vrai sens de ses succès et de ses échecs.

La mesure de la paix réussie est une question méthodologique complexe et débattue. Beaucoup utilisent les Corrélats de la Guerre (COG/COW), définissant la paix par moins de 1000 morts au combat par an. Doyle et Sambanis ont adopté un standard similaire comme mesure de la paix qu’ils appellent la paix «négative» ou la paix "souveraine", qui signifie que dans cette paix seule la souveraineté a le monopole légitime de la violence. A cette mesure standard s’ajoute une seconde définition de la paix: la paix «positive» ou " participative ", qui rabaisse les « paix de la tombe » (les anciens ennemis sont tous morts ou en prison) pour une paix participative. En plus on utilise des données du projet Polity pour coder un degré minimal d'assentiment et de participation politique. Ils ont ajouté la deuxième définition précédente de la paix, pour deux raisons: 1) lier, selon l'association

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ordinaire, au mot "paix" une condition d'entente et d'acceptation; 2) identifier la paix avec la participation. L'association statistique entre la paix et la démocratie peut être en forme de U; lequel symbolise les autocraties inflexibles et les démocraties bien établies qui maintiennent toutes deux la paix civile ; par contre, les semi-démocraties tendent plus vers la guerre civile. La paix participative est donc un état difficile pour mesurer si l'état après-guerre a pris une voie vers la paix civile démocratique.

On se rend donc bien compte de comment peut être le défi de la peacebuilding. Les régimes politiques stables et participatives sont généralement le reflet et s'appuient sur une identité nationale partagée, des institutions étatiques qui fonctionnent bien, une classe moyenne large et une économie en croissance. Par contre, c'est juste ces éléments qui manquent, à la fois en partie et souvent dans l’ensemble, à l'environnement opposé de l'après-guerre civil typique. Le succès de la peacebuilding n’est pas l'espoir, il est la surprise.

La paix participative est, cependant, un effort de valeur (d’où la mesure/hence measuring), car elle offre la perspective de la paix comme un mécanisme autonome de résolution des conflits ---la promesse que les litiges futurs seront négociés, résolus selon des procédures constitutionnellement acceptées/convenues. En outre, les alternatives probables semblent pires. Par ailleurs, le caractère destructeur de l'anarchie civile est inacceptable pour tous ceux qui souffrent et pour une grande partie de la communauté internationale, spectatrice forcée de la souffrance. Et même si la seconde souffrance est faible, il semble être assez pour lancer les opérations de paix quand la destruction devient écrasante ou lorsque les parties sont finalement d’accord sur une paix. Par ailleurs, l'humiliation et les coûts de la hiérarchie internationale rendent le néocolonialisme inacceptable à l'époque actuelle. Il y a trop de peuples postcoloniaux qui, ayant subi les indignités du néocolonialisme, sont déterminés à se gouverner. En outre, aucune des puissances ne s’est déclarée prête à payer le prix élevé, militaire e et économique, de la domination permanente. Le livre de Doyle et Samabnis résume et répande les résultats antérieurs sur les déterminants de la peacebuilding, mais aussi en donne une discussion plus finement texturée, qui reflète d'autres aspects de la réussite sur le plan économique, social et des libertés publiques, car ceux-ci varient parmi les cas d’études. Il a aussi une comparaison systématique basée sur une analyse statistique et une analyse plus nuancée de la qualité de la paix dans les études de cas.

La distinction des stratégies et des résultats est un autre défi méthodologique, mais en réalité ils ne sont jamais entièrement séparables. Toutefois, la séparation analytique doit être soulignée autant que cela est possible. On a constaté, concernant l’usage de la force, par exemple, qu’une stratégie de la force gérée par l’ONU s’avère souvent inefficace dans l’imposition de la paix; par contre est efficace quand elle est utilisée en de petites interventions discrètes pour mettre en œuvre un traité de paix globale. Les complications résident dans le degré de compatibilité de la coercition avec l’accord et on en discute dans les études des différents cas.

On distingue aussi l'accomplissement d'un mandat de l’établissement d’une paix. La peacebuilding, globalement planifiée et exécutée, atteint une paix durable ; mais

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