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Amico Aspertini a Lucca:un esempio di Sperimentalismo anticlassico

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Academic year: 2021

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LE CITTÁ D’ARTE CELEBRI : PISA E LUCCA (Les Villes d’Art célèbres : Pise et Lucques)

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PISE

CHAPITRE PREMIER

PHYSIONOMIE DE PISE

Une cité morte, enfermée dans l’anneau de ses tristes murs rouges, une vieille ville de province aux rues uniformes, dormant sur les deux rives de son fleuve, encerclée de médiocres faubourgs modernes et d’une plaine sans arbres, l’image terne, usée, avilie, d’une interminable déchéance, qui se trame depuis cinq siècles, – telle est Pise pour beaucoup de voyageurs hâtifs. Ils savent pourtant qu’une place herbeuse, tout au bout de la ville, entoure de silence trois insignes reliques, le Dôme, le Baptistère et le Camposanto; et ils se pressent de visiter ces monuments de marbre que domine la tour penchée. Rien autre ne compte, ici, pour les touristes qui, entre deux trains, saluent ces gloires solitaires, et repartent aussitôt pour Florence ou pour Rome.

Si telle est Pise, pourquoi a-t-elle chanté aux poètes un hymne si mélancolique? Pourquoi Alfieri, Byron, Keats et Shelley, pourquoi Leopardi, Michelet, et tant d’autres, l’ont-ils aimée d’un si pénétrant amour?

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CAPITOLO PRIMO

FISIONOMIA DI PISA

Una città morta, chiusa all’interno delle sue tristi mura rosse, una vecchia città di provincia dalle strade uniformi, che dorme sulle due sponde del suo fiume, circondata da mediocri sobborghi moderni e da una pianura senza alberi, l’immagine spenta, logora, degradata, di un’interminabile decadenza, che si trascina da cinque secoli: questa è Pisa per molti frettolosi viaggiatori. Tuttavia essi sanno che un campo erboso, sul limitare della città, circonda di silenzio tre insigni reliquie: il Duomo, il Battistero e il Camposanto; e si affrettano a visitare questi monumenti di marmo sovrastati dalla torre pendente. Nient’altro conta, qui, per i turisti che, fra due treni, salutano queste glorie solitarie, e subito partono per Firenze o per Roma.

Se tale è Pisa, perché ha cantato ai poeti un inno così malinconico? Perché Alfieri, Byron, Keats e Shelley, perché Leopardi, Michelet, e tanti altri, l’hanno amata d’un amore così penetrante?

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C’est que peu de villes enferment un pareil secret de tristesse. Il suffit de s’attarder quelques jours en elle pour l’entendre murmurer cette grande harmonie en mineur, qui s’élève de ses pierres chargées de souvenirs, de ces rives encaissées où l’Arno coule sur un limon sablonneux, de ces palais vides, de ces églises de marbre, a de cette plaine même, souvent brumeuse, qui la sépare des montagnes ou de la mer. L’histoire parle lei d’une voix tragique, et la ville gibeline est pleine de drames ou de légendes. Mais, sans même évoquer les vicissitudes d’un tel destin, le voyageur, qui écoutera au bord du fleuve cette musique du paysage, s’emplira dune tristesse féconde, qui le préparera à mieux goûter la poésie de ces lieux où tant d’humanité a vécu et souffert. Tristesse ou se mêle une certaine douceur, – la douceur d’une cité calme et d’un climat tiède, – et dont Leopardi avait si vivement senti, tout un hiver, le charme enveloppant! Combien de villes italiennes nous donnent-elles une sensation pareille ? Ferrare est moins grave, Mantoue plus théâtrale, Ravenne plus âprement désolée. Mieux que ces autres cités déchues, Pise porte, avec simplicité et noblesse, ce grand manteau de deuil qui lui sied. Ce sont des sœurs qui se ressemblent : mais Pise est plus que les autres riche en enseignements.

D’ailleurs, même avant d’entendre s’exhaler ce lyrisme qu’elle enferme, un voyageur attentif y goûtera un pittoresque que les touristes distraits lui dénient : murailles de brique encore couronnées de créneaux, et où les béliers florentins ouvrirent tant de brèches, palais blancs et noirs aux fenêtres en tiers-point, palais de la Renaissance aux façades d’un style pur, mais où de lourds balcons de marbre, suspendus à quinze mètres de haut, permettent à l’œil de mesurer l’énorme hauteur des étages, – ruelles où les tours du moyen âge servent aujourd’hui de maisons populaires, – églises parées de marbre, attirantes et vénérables, – cloîtres charmants, et jardins fermés, dont les sombres verdures dépassent les murs sévères, – citadelle rouge, au bout du fleuve, campaniles au bout de chaque rue, et toujours, au nord et à l’est, les lignes arrondies des monts Pisans, qui, selon les heures,

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Il punto è che poche città racchiudono un simile segreto di tristezza. È sufficiente fermarvisi qualche giorno per sentirla sussurrare in minore questa grande armonia che si eleva dalle sue pietre cariche di ricordi, da quelle rive incassate dove l’Arno scorre su un limo sabbioso, da quei palazzi vuoti, da quelle chiese di marmo, e da quella stessa pianura, spesso nebbiosa, che la separa dalle montagne e dal mare. La storia parla qui con una voce tragica, e la città ghibellina è piena di drammi e di leggende. Ma, senza neanche evocare le vicissitudini di un tale destino, il viaggiatore che ascolterà in riva al fiume questa musica del paesaggio si empierà di una feconda tristezza, che lo preparerà ad assaporare meglio la poesia di questi luoghi in cui tanta umanità ha vissuto e sofferto. Una tristezza intrisa di una certa dolcezza – la dolcezza di una città quiete e di un clima tiepido – e di cui Leopardi aveva così vivamente provato, per un intero inverno, il fascino avvolgente! Quante città italiane ci procurano una sensazione simile? Ferrara è meno austera, Mantova più teatrale, Ravenna più aspramente desolata. Meglio di queste altre città decadute, Pisa porta, con semplice nobiltà, quel grande mantello di lutto che le si addice. Saranno sorelle che si assomigliano, ma Pisa è più ricca di insegnamenti delle altre.

D’altronde, anche prima di sentire esalare questo lirismo che essa racchiude, un viaggiatore attento vi apprezzerà un carattere pittoresco che i turisti distratti le negano: mura di mattoni tuttora coronate da merli, in cui gli arieti fiorentini aprirono numerose brecce; palazzi bianchi e neri con le finestre a ogiva, palazzi del Rinascimento con le facciate dallo stile austero, ma dove pesanti balconi di marmo, sospesi a quindici metri di altezza, consentono all’occhio di valutare l’enorme altezza dei piani; viuzze in cui le torri del medioevo fungono oggi da case popolari; chiese adorne di marmo, affascinanti e venerabili; chiostri incantevoli e giardini chiusi, le cui buie verzure oltrepassano i severi muri; la cittadella rossa, in fondo al fiume; campanili alla fine di ogni strada, e tuttora, a nord e a est, le linee tondeggianti dei monti Pisani, che a seconda delle ore sembrano color della

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apparaissent couleur de brouillard, ou couleur de ciel, ou d’un beau vert d’émeraude sur lequel se détachent les notes claires des maisons et des villages. Il suffit d’aller sans hâte de la gare à la place du Dôme pour entre-voir tout cela, et en découvrir l’attrait pittoresque. L’attrait plus immédiat qu’éprouvent les voyageurs sur la grande place où se regardent le Dôme et le Baptistère, pour être incontesté, n’est pas moins saisissant. Ces demeures de marbre réservées à Dieu et aux morts, au bout de cette étrange prairie, et qui se détachent noblement sur les remparts roses, sur l’horizon des montagnes, et sur un ciel où le vent de mer accumule tant de nuages, sont les plus beaux asiles de silence et de recueillement que puisse souhaiter une âme encline aux rêves: rien de désordonné ne s’en dégage; ces deux églises, dont les marbres blancs ont bu le soleil pendant huit cents années, nous enseignent l’équilibre, si elles nous détournent de la joie: près de la porte de la cathédrale, en face. du campanile, une vieille statue du roi David, placée dans une niche, symbolise justement ces harmonieux regrets que les rêveurs accueillent ici dans leur cœur. A l’intérieur du Dôme, les colonnes antiques, apportées par les marins pisans, le Christ sombre de la mosaïque absidiale, et le saint Jean de Cimabuë qui veille près de lui, l’impérieux aigle de marbre de Giovanni Pisano et les raides figures qui gardent la chaire de la grande nef, se concilient avec la molle Sainte Agnès d’Andrea del Sarto, avec les broderies de marbre de Stagio Stagi, ou même avec le grand plafond d’or chargé d’ornements baroques: pourquoi? par quelle vertu? Par celle, sans doute, de cette puissante et claire architecture romane, austère mais séduisante, et qu’aucune décoration n’écrase, et qui fond sans peine en un même accord les contradictions des siècles. Dans la nef ronde et nue du Baptistère, on n’entend plus qu’une seule note sévère et robuste: le sacristain qui vous fait écouter le curieux écho de la voûte n’y éveille qu’une musique sévère, dont ne s’égaye qu’une seconde notre futilité; une harmonie grave convient à la Vierge de Niccola Pisano, qui a le visage de la

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nebbia, o color del cielo, o di un bel verde smeraldo sul quale spiccano le note chiare delle case e dei paesi.

Basta andare senza fretta dalla stazione alla piazza del Duomo per intravedere tutto ciò, e scoprirne il fascino pittoresco. Anche se innegabile, l’attrattiva più immediata avvertita dai viaggiatori nella grande piazza dove si guardano il Duomo e il Battistero, non è meno sorprendente. Queste dimore marmoree riservate a Dio e ai morti, all’estremità di questo insolito prato, e che si stagliano nobilmente sui bastioni rosa, sull’orizzonte delle montagne e su un cielo in cui il vento proveniente dal mare accumula una grande quantità di nubi, sono i più begli asili di silenzio e di raccoglimento che un animo incline ai sogni possa desiderare: nulla risulta disordinato; queste due chiese, i cui marmi bianchi hanno assorbito il sole per ottocento anni, anche se ci allontanano dalla gioia, ci insegnano l’equilibrio: vicino alla porta della cattedrale, di fronte al campanile, una vecchia statua del re David, collocata in una nicchia, simboleggia proprio gli armoniosi dispiaceri che i sognatori accolgono qui nel loro cuore. Dentro il Duomo, le antiche colonne, portate dai marinai pisani, l’oscuro Cristo del mosaico absidale, e il San Giovanni di Cimabue che veglia accanto a lui, l’imperiosa aquila di marmo di Giovanni Pisano e le rigide figure che custodiscono il pulpito della navata centrale, si conciliano con la flessuosa Sant’Agnese di Andrea del Sarto, con gli ornamenti di marmo di Stagio Stagi, o anche con il grande soffitto dorato pieno di decorazioni barocche: perché mai? Per quale virtù? Per quella, probabilmente, di questa potente e chiara architettura romana, austera ma affascinante, che nessuna decorazione appesantisce, e che fonde senza fatica in una stessa armonia le contraddizioni dei secoli. Nella navata circolare e spoglia del Battistero, si ode una sola nota severa e robusta: il sacrestano che vi fa ascoltare la strana eco della volta non produce che una musica severa, di cui si allieta solo una nostra seconda futilità; una profonda armonia si addice alla Vergine di

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Phèdre antique, ou à celle de Giovanni, au portail majeur, reine-mère orgueilleuse, mais si austère et si triste.

Tristesse poétique, du reste, et qui s’épanouit toute dans le Camposanto. On se souvient de l’éloquente rêverie qu’y a jadis traînée Michelet: il suffit de le vouloir, pour en retrouver l’écho exact, dans cette blanche demeure des morts. Les fresques tragiques de Traini, et celles de Benozzo, d’une grâce presque allègre, ne se contredisent pas : le temps a effacé les couleurs trop vives, et les jeunes vendangeuses florentines ne sont plus elles-mêmes que des ombres. Il n’y a de vivant ici que les rosiers qui croissent dans le jardin gazonné, entre les délicates fenêtres de marbre, sous le regard de ces visages pensifs sculptés aux retombées des arcs un carré d’herbe, des roses, quatre minces cyprès, c’est assez de nature pour embellir, dans ce silence, le sommeil de ceux qui sont couchés ici.

Il fait bon, si l’on a le goût de ces sombres enchantements, errer dans les galeries quand la pluie brouille les horizons et arrose la funèbre pelouse : l’ombre s’accumule sous la charpente aux grosses poutres visibles, les trois morts et les trois vifs, avec leur suite brillante, s’estompent dans la fresque où le Triomphe de la mort est peint en couleurs crues, les bas-reliefs du XIVe siècle et les statues maniérées du XIXe – la muse de Dupré et la pleureuse de Bartolini se confondent dans la perspective obscure des vastes couloirs glacés. Rien ne frappe plus le regard, que les fines arcatures de marbre, et la longue file de sarcophages rangés entre leurs piliers : des tombeaux vides, et des fenêtres aux parures blanches, ouvertes sur un pan de ciel pluvieux. Où sentirions-nous mieux l’ultime vérité humaine, – que tout est vanité, hormis les beaux songes que règle une harmonie intime, et qui s’envolent au delà des horizons prochains ?

Et pourtant, que le vent de mer chasse les nuages! les roses mouillées du jardin trembleront dans le soleil. Alors, sortez sur la place du Dôme: quel soudain miracle! Un ciel d’une profondeur sans mesure nous remémore que cette ville aux toits plats est une ville du Midi, et que là-bas,

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Nicola Pisano, che ha il viso della Fedra antica, o a quella di Giovanni, del portale maggiore, regina madre orgogliosa, ma così austera e triste.

Tristezza poetica, del resto, e che fiorisce tutta nel Camposanto. Si ricordi l’eloquente sogno che un tempo vi trascinò Michelet: basta volerlo, per ritrovarne l’eco esatta, in questa bianca dimora dei morti. Gli affreschi tragici di Traini e quelli di Benozzo, di una grazia quasi vivace, non si contraddicono: il tempo ha cancellato i colori troppo accesi, e le giovani vendemmiatrici fiorentine ormai non sono che ombre. Di vivo qui ci sono solo i rosai che crescono nel giardino erboso, tra le delicate finestre di marmo, sotto lo sguardo di quei volti pensosi scolpiti nelle imposte degli archi: un quadrato d’erba, delle rose, quattro minuti cipressi, costituiscono una natura sufficiente ad abbellire, in questo silenzio, il sonno di coloro che qui riposano.

Se vi piacciono questi oscuri incantesimi, è bello errare nelle gallerie quando la pioggia offusca l’orizzonte e bagna il prato funebre: l’ombra si addensa sotto l’intelaiatura dalle grosse travi visibili; i tre morti e i tre vivi, con il loro brillante seguito, sfumano nell’affresco in cui il Trionfo della morte è dipinto con colori freddi; i bassorilievi del XIV secolo e le statue manierate del XIX secolo – la Musa di Dupré e l’Inconsolabile di Bartolini – si confondono nell’oscura prospettiva dei vasti e gelidi corridoi. Niente colpisce più lo sguardo, a parte le fini arcatelle di marmo e la lunga fila di sarcofagi disposti tra i loro pilastri: tombe vuote e finestre con gli addobbi bianchi, aperte su un lembo di cielo piovoso. Dove potremmo sentire meglio l’ultima verità umana, – che tutto è vanità, salvo i bei sogni che regolano un’intima armonia e che volano al di là dei vicini orizzonti?

Eppure, basta che il vento proveniente dal mare scacci le nubi, perché le rose bagnate del giardino tremino al sole. Uscite allora sulla piazza del Duomo: quale improvviso miracolo! Un cielo di una profondità smisurata ci rammenta che questa città dai tetti piatti è una città del Mezzogiorno, e che

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au bout de la morne plaine d’alluvions, bleuit la Méditerranée. Un flot de joie se répand doucement et victorieusement sur ces monuments séculaires on n’y sent plus ce poids des siècles. Le soleil italien pénètre si intimement, si profondément leurs marbres, qu’on les croirait construits d’un or pur, léger, et qui ne vieillit pas. Tout était mortuaire, et voici que tout est limpide, juvénile et joyeux. C’est la terre des renouvellements, de l’éternelle renaissance. Le Camposanto même, où Byron venait au clair de lune et où Michelet s’enivrait d’une sombre philosophie, n’est plus qu’une heureuse maison blanche, aux lignes simples, enfermant un jardin hanté d’oiseaux.

Montez dans un tel moment sur la tour penchée. Vous ne penserez plus à l’énigme de son inclinaison : contents d’aimer ses beaux arcs réguliers, vous vous hâterez d’atteindre la plateforme, et contemplerez à vos pieds la ville aux toits bruns, les cours plantées d’orangers et l’Arno qui s’arrondit entre ses quais de pierre, traverse ensuite une plaine dénudée ou e n’apparaissent que de rares campaniles, et va se perdre au lobi dans la mer, qui brille comme un miroir, jusqu’à Livourne au sud, au nord, jusqu’aux monts de Carrare. A l’ouest, les bois de San Rossore moutonnent à perte de vue. De l’autre côté, les monts Pisans haussent vers l’azur leurs masses puissantes. A l’est, des collines, d’un bleu pâle ferment la vallée dont les chemins mènent vers Florence...

C’est alors qu’il faut oublier toute philosophie grave, et savourer uniquement la joie presque physique que donne la lumière. Lumière du matin, da midi ou da soir, ardent soleil montant, ou teintes nuancées du crépuscule, – qu’importe? Quand la terre communie avec le soleil, la vie n’a pas besoin de la pensée pour connaître la plénitude du bonheur.

Mais dès que le soleil est tombé dans la mer, c’est au bord du fleuve que le crépuscule est doux. Dans l’eau unie et jaune, les premières étoiles posent des reflets d’argent pâle. Deux rangées de palais – la plupart démesurés pour une petite ville de province – se regardent, sur les deux

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laggiù, in fondo all’uggiosa pianura delle alluvioni, biancheggia il Mediterraneo. Un’ondata di gioia si diffonde dolcemente e vittoriosamente su questi monumenti secolari: non vi si sente più questo peso dei secoli. Il sole italiano penetra così intimamente, così profondamente i loro marmi, che li si crederebbe costruiti con un oro puro, leggero e che non invecchia. Tutto era funebre, ed ecco che tutto è limpido, giovanile e allegro. È la terra dei rinnovamenti, dell’eterna rinascita. Lo stesso Camposanto, dove Byron veniva al chiaro di luna e dove Michelet s’inebriava di un’oscura filosofia, non è che una felice casa bianca, dalle linee semplici, che racchiude un giardino frequentato da uccelli. A un certo punto salite sulla torre pendente. Non penserete più all’enigma della sua inclinazione: contenti di ammirare i suoi begli archi regolari, vi affretterete a raggiungere la sommità, e contemplerete ai vostri piedi la città dai tetti scuri, gli aranceti e l’Arno che s’ingrossa tra i lungofiumi di pietra, attraversa quindi una pianura spoglia dove appaiono solo pochi campanili, e va a perdersi lontano nel mare, che brilla come uno specchio, a sud fino a Livorno, e a nord fino ai monti di Carrara. A ovest, i boschi di San Rossore si estendono a perdita d’occhio. Dall’altro lato, i monti Pisani innalzano verso l’azzurro le loro potenti masse. A est, colline di un blu pallido chiudono la vallata le cui strade portano a Firenze…

Questo è il momento in cui bisogna dimenticare qualsiasi filosofia seria e assaporare unicamente la gioia quasi fisica che dona la luce. Luce del mattino, del mezzogiorno o della sera, sole ardente che sorge, o colori sfumati del crepuscolo: che importa? Quando la terra è in comunione con il sole, la vita non ha bisogno del pensiero per conoscere la pienezza della felicità.

Ma non appena il sole è calato sul mare, è in riva al fiume che il crepuscolo è dolce. Sull’acqua uniforme e bionda, le prime stelle posano riflessi di pallido argento. Due file di palazzi – la maggior parte giganteschi per una piccola città di provincia – si guardano sulle due rive.

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rives. Près du Pont du Milieu, sous les très vieilles arcades da Borgo bourdonne la foule des artisans que l’heure a liberté, – une petite foule, à laquelle donne quelque importance l’étroitesse de cette me du moyen âge. C’est le seul moment et le seul endroit où Pise paraisse vivante et bavarde. Mais il suffit de s’éloigner da Borgo et de suivre les quais aux dalles blanches, pour retrouver cette paix confidentielle qui a séduit les poètes.

Sans errer dans les ruelles parallèles au fleuve où se cachent les débris de tours de guet, ces tours carrées où se barricadaient les grandes familles avec leurs clients, les jours de guerre intestine – entre Raspanti guelfes et Bergolini gibelins, – on trouve, le long des quais, une longue suite de palais pleins de légendes. C’est dans le palais Médicis, aux grandes arcatures en tiers-point, que Cosme Ier aurait fait périr, entre les bras de sa femme, Éléonore de Tolède, leur fils Garzia, accusé de fratricide : légende calomnieuse, mais à laquelle l’âme du tyran prêtait quelque vraisemblance. Le Palais royal, bâti au XVIe siècle pour Cosme, a abrité après lui tous les grands-ducs de Toscane, l’odieux Francesco-Maria aussi bien que Ferdinand Ier le Pacifique, qui fit revivre Pise, et ceux de la maison de Lorraine, débonnaires bienfaiteurs de la Toscane. Le beau palais Toscanelli près du palais Médicis) a servi de demeure à Byron (1821-1822), et le palais voisin accueillit Alfieri. Sur l’autre rive, dans une maison plus simple. Shelley passa le dernier hiver de sa courte vie : Byron et lui conversaient le long du fleuve. Byron faisait plus de bruit dans Pise, mais Shelley, qui y pleura Keats en vers immortels, nous touche aujourd’hui davantage. Presque autant que le cimetière de Rome, ombragé d’immenses cyprès, cette rive déserte est propice à l’évocation de ces ombres élégiaques.

Au delà de ce palais, vers l’est, s’étend un quartier confus où l’on ne va guère, et dont le pittoresque est pourtant inouï là se dressait, jusqu’au déclin du XVIIIe siècle, la citadelle florentine bâtie par San Gallo. Il n’en reste que quelques bastions et quelques murs, enfermant un dédale de

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Vicino al Ponte di Mezzo, sotto i vecchissimi portici del Borgo, ronza la folla degli artigiani che l’ora ha liberato, una piccola folla, alla quale conferisce una qualche importanza la strettezza di questa strada medievale. È il solo momento e il solo posto in cui Pisa sembra viva e chiacchierona. Ma basta allontanarsi dal Borgo e seguire i lungofiume di lastre bianche, per ritrovare quella pace confidenziale che ha sedotto i poeti.

Senza errare per le stradine parallele al fiume, dove si celano i frammenti di torri di vedetta – quelle torri quadrate dove si barricavano le grandi famiglie con i loro clienti nei giorni di guerra intestina, tra i guelfi Raspanti e i ghibellini Bergolini – troviamo sui lungarni una lunga fila di palazzi pieni di leggende. Proprio nel palazzo dei Medici, con le grandi arcatelle a sesto acuto, Cosimo I avrebbe fatto morire, fra le braccia di sua moglie, Eleonora da Toledo, loro figlio Garzia, accusato di fratricidio: leggenda calunniosa, ma alla quale l’animo del tiranno attribuiva qualche verosimiglianza. Il Palazzo reale, costruito nel XVI secolo per Cosimo, ha ospitato dopo di lui tutti i granduchi di Toscana, l’odioso Francesco-Maria così come Ferdinando I il Pacifico, che fece rivivere Pisa, e quelli della casata dei Lorena, bonari benefattori della Toscana. Il bel palazzo Toscanelli (accanto al palazzo Medici) è servito da dimora a Byron (1821-1822), e il palazzo vicino ospitò Alfieri. Sull’altra riva, in una casa più semplice, Shelley passò l’ultimo inverno della sua breve vita: lui e Byron conversarono lungo il fiume. Byron fece più scalpore a Pisa, ma Shelley, che vi pianse Keats in versi immortali, oggi ci commuove maggiormente. Quasi quanto il cimitero di Roma, ombreggiato da immensi cipressi, questa riva deserta è propizia all’evocazione di queste ombre elegiache.

Al di là di questo palazzo, verso est, si estende un quartiere confuso, non molto frequentato, ma di un pittoresco straordinario: là si ergeva, fino al declino del XVIII secolo, la cittadella fiorentina costruita da San Gallo. Non ne resta che qualche bastione e qualche muro, che racchiude un dedalo

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galeries bizarres et d’obscurs et délicieux jardins; on passe sous une voûte basse, on longe le vieux rempart qu’ombragent les hauts peupliers de la berge, on s’enfonce dans une rue aux maisons pauvres; une petite place poudreuse a pour fond une maison où la légende faisait naître Galilée; si l’on entre dans le jardin créé par la princesse Corsini-Scotto, on goûte mieux encore le charme inattendu de cette forteresse ruinée, transformée en bosquets d’yeuses et de lauriers. Et tout cela sans doute est sans beauté régulière : mais qui ne s’attarderait avec plaisir dans ce labyrinthe créé par les siècles ?

Si vous êtes venu errer là un jour de soleil, retraversez le fleuve et longez les murs plus minces du nord-est, jusqu’au bout d’un quartier d’artisans, où passent dans la rue les chars de la campagne traînés par des boeufs. Après avoir suivi ces rues anciennes aux noms charmants, – la rue de la Rose, la rue Sainte-Marthe, la rue du Jardin, qui entourent une jolie église baroque cachée par les maisons, –arrêtez-vous devant ce Port des gondoles, où jadis abordaient les barques lentes qui, par un canal traversant les marais, venaient de la campagne : les marais sont asséchés, le canal a été en partie comblé, et l’on ne voit plus de gondoles dans ce bassin inutile. Mais il reste une petite place bizarre et pittoresque, où murmure une fontaine.

Par d’autres rues aussi calmes, le voyageur arrive à la grande église froide et triste des Franciscains. Leur couvent et leur cloître enferment aujourd’hui le musée civique. Avant d’y revenir étudier l’art de la cité, que le voyageur y entre au moins pour voir la tendre Madone de Gentile da Fabriano au manteau d’or, les tapisseries des Médicis, et les drapeaux de ce fameux Jeu du pont qui suffit pendant trois siècles à la combativité des Pisans asservis.

Si le voyageur continue sa promenade paresseuse dans ces quartiers d’aspect provincial, il visitera Santa Caterina, où conversent éternellement l’archange Gabriel et la Vierge annoncée. Plus loin, derrière le palais

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di gallerie bizzarre e di bui e deliziosi giardini; si passa sotto una volta bassa, si rasenta il vecchio bastione che ombreggiava gli alti pioppi dell’argine, ci si addentra in una strada di case povere; una piccola piazza polverosa dove la leggenda fa nascere Galileo; se si entra nel giardino creato dalla principessa Corsini-Scotto, si apprezza ancora meglio il fascino inatteso di questa fortezza rovinata, trasformata in boschetti di lecci e di alloro. Tutto ciò è forse privo di una bellezza regolare: ma chi non si attarderebbe con piacere in questo labirinto creato dai secoli?

Se siete venuti per errare qui in un giorno di sole, riattraversate il fiume e costeggiate le mura più sottili di nord-est, fino al limitare di un quartiere di artigiani, dove passano per strada i carri della campagna trainati da buoi. Dopo aver seguito queste vie antiche dai nomi affascinanti, – via della Rosa, via Santa Marta, via del Giardino, che circondano una graziosa chiesa barocca nascosta dalle case, – fermatevi davanti a quel Porto delle gondole, dove un tempo attraccavano le barche lente che, percorrendo le paludi attraverso un canale, venivano dalla campagna: le paludi si sono prosciugate, il canale è stato in parte colmato e non si vedono più gondole in questo bacino inutile. Ma resta una piccola piazza bizzarra e pittorica, dove mormora una fontana.

Per altre strade altrettanto tranquille, il viaggiatore arriva alla grande chiesa fredda e triste dei Francescani. Il loro convento e il loro chiostro includono oggi il Museo civico. Prima di tornarci per studiare l’arte della città, che il viaggiatore vi si addentri almeno per vedere la delicata Madonna col mantello d’oro di Gentile da Fabriano, gli arazzi dei Medici e le bandiere di quel famoso Gioco del Ponte che per tre secoli è stato sufficiente a soddisfare la combattività dei pisani assoggettati.

Se il viaggiatore continua la sua pigra passeggiata in questi quartieri dall’aspetto provinciale, visiterà S. Caterina, dove conversano eternamente l’arcangelo Gabriele e la Vergine annunciata. Più avanti, dietro il palazzo

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archiépiscopal dont le beau cloître enferme un Moïse gesticulant d’Andrea Vaccà (1700), un grand jardin de citronniers – le jardin de l’archevêque, où ne pénètre point le touriste, – sert d’asile, le soir, à tous les oiseaux du voisinage. Si rien ne trouble leur bavardage, il trouble peut-être les prières de ceux qui n’ont pas, comme saint François, le pouvoir de leur imposer silence. Mais le promeneur solitaire, qui n’est pas obligé à dos devoirs religieux. s’amusera quelques instants de leur chœur enfantin.

Ainsi, Pise offre à la flânerie cent prétextes. Hormis le jardin botanique, tous ces jardins, il est vrai, sont fermés au passant. Seulement, après des heures consacrées à étudier l’art pisan, celui qui veut reposer ses yeux et son esprit en pleine nature, trouve, non loin de la ville, des forêts, des plages et des montagnes. Entre l’embouchure du Serchio et celle de l’Arno, s’étendent les bois de San Rossore, merveilleuse forêt, plus touffue que les autres forêts d’Italie. Les Médicis y avaient des cascine, c’est-à-dire des fermes avec de vastes pâturages et de grandes laiteries; ils y avaient même fondé, en 1622, un élevage de dromadaires, qui subsiste encore. Une vieille tour de briques située au nord, près du Serchio (la tour Riccardi), et de longues avenues ajoutent au pittoresque de ces bois, coupés de prairies. L’un de ces chemins mène, vers la mer, à une villa royale, séjour d’élection des souverains d’Italie, qui ont succédé dans ce domaine aux grands-ducs.

Mais si, en sortant de Pise, on suit la rive gauche de l’Arno, le spectacle, plus austère, a aussi plus de grandeur. Les chemins s’en vont vers d’anciennes bourgades, chacune possédant son église romane, dont la plus vénérable, San Piero in Grado, qu’entoure une lande humide, se dressait jadis au bord même de la Méditerranée, dans ce Porto Pisano d’où les nefs italiennes s’élancèrent à la conquête de l’Orient. Depuis des siècles, la mer s’est retirée plus loin, et des pinèdes se sont élevées à la place de l’ancien estuaire de l’Arno. C’est entre leurs futaies magnifiquement monotones, entre San Rossore et Tombolo, que l’on gagne la plage où se rejoignent le

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arcivescovile, nel cui bel chiostro si trova un Mosè gesticolante di Andrea Vaccà (1700), un grande giardino di limoni – il giardino dell’arcivescovo, dove il turista non può entrare – funge da asilo, la sera, a tutti gli uccelli del vicinato. Se niente turba il loro cinguettio, può darsi che esso turbi le preghiere di coloro che non hanno, come San Francesco, il potere di farli tacere. Ma il passeggiatore solitario, che non è obbligato a doveri religiosi, si divertirà qualche istante ad ascoltare il loro coro infantile.

Così, Pisa offre cento pretesti per passeggiare. Tranne il giardino botanico, tutti questi giardini, in verità, sono chiusi al viandante. Soltanto dopo aver trascorso delle ore a studiare l’arte pisana, colui che vuole riposare gli occhi e lo spirito in mezzo alla natura, trova, non lontano dalla città, foreste, spiagge e montagne. Tra la foce del Serchio e quella dell’Arno, si estendono i boschi di San Rossore, una meravigliosa foresta, più fitta delle altre foreste italiane. I Medici vi possedevano delle cascine, ossia delle fattorie con vasti pascoli e grandi latterie; nel 1622 vi avevano fondato anche un allevamento di dromedari, che sussiste tuttora. Una vecchia torre di mattoni situata a nord, vicino al Serchio (la torre Riccardi), e lunghi sentieri accrescono il pittoresco di questi boschi, intervallati da prati. Uno di questi sentieri conduce, verso il mare, a una villa reale, dimora d’elezione dei sovrani d’Italia, che subentrarono ai granduchi in questa proprietà.

Ma se, uscendo da Pisa, si segue la riva sinistra dell’Arno, lo spettacolo, più austero, è ancora più grandioso. Le stradine conducono ad antiche borgate, ciascuna dotata della propria chiesa romanica, tra le quali la più venerabile, quella di S. Piero a Grado, circondata da una landa umida, si ergeva un tempo proprio in riva al Mediterraneo, in quel Porto Pisano da dove le navi italiane si lanciavano alla conquista dell’Oriente. Con il passare dei secoli, il mare si è ritirato e pinete si sono elevate al posto dell’antico estuario dell’Arno. Tra le loro fustaie magnificamente monotone, fra San Rossore e il Tombolo, si raggiunge la spiaggia dove si

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fleuve et la mer, la Marina di Pisa, qui occupe cette bocca d’Arno dont Gabriele d’Annunzio a chanté la beauté chaude et âpre, et où le bruit des vagues répond au bruit du vent dans les pins. Là encore, la déchéance de Pise est inscrite l’hiver, quelques pêcheur à peine tirent leur barque sur ce sable qui a comblé son port.

On retrouve sur ces rives le souvenir de Shelley, qui périt non loin de là au cours d’une promenade en mer : la mer rejeta son corps sur ces sables où Byron et Leigh Hunt, avec une emphase inutile, vinrent brûler son cadavre. Les romantiques ont les premiers compris toute la beauté de cette contrée sévère : leur souvenir y flotte encore, et l’anime pour nous.

De ces bords, le voyageur remontant vers le nord, retrouve les lignes bleues des monts Pisans : il est facile de les atteindre, et de gagner au moins la vallée de Calci où s’abrite une immense et riante Chartreuse. Au-dessus, le mont de la Verruca dresse sa crête aiguë et pierreuse, où se hérissent de petits pins étiques et où s’effritent les dernières pierres d’une forteresse féodale; de son assise, on jouit d’une vue incomparable : l’Apennin s’élève au delà des monts Pisans, la mer blanchit le long des pinèdes; mais surtout, la place où est Pise attire le regard : si ce n’est plus – de si loin – qu’un petit espace, l’esprit se souvient de tout ce qu’il contient de mélancolie et de gloire. De cette gloire, il nous resto à décrire les plus beaux monuments; et nous voudrions persuader les voyageurs de s’arrêter plusieurs jours au moins devant tant de chefs-d’oeuvre. Mais que ceux à qui il ne serait pas donné de s’attarder longtemps à Pise en savourent au moins la complexité et « l’accord romantique » qui toucha Leopardi; car, pour l’avoir compris et goûté, il ne faut ni méditations profondes, ni profonde philosophie il suffit d’avoir erré un soir de printemps ou d’automne sur le Lungarno désert, et dans les galeries de marbre qui protègent l’enclos dos morts.

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congiungono il fiume e il mare, Marina di Pisa, che occupa quella bocca d’Arno, la cui calda e aspra bellezza fu cantata da Gabriele d’Annunzio, e dove il rumore delle onde risponde al rumore del vento fra i pini. Lì è ancora iscritta la decadenza di Pisa: d’inverno, alcuni pescatori tirano a fatica la loro barca su quella sabbia che ha riempito il porto.

Su queste rive si ritrova il ricordo di Shelley, che morì non lontano da lì durante una passeggiata in mare: il mare restituì il suo corpo su quelle sabbie dove Byron e Leigh Hunt, con un’inutile enfasi, vennero a bruciare il suo cadavere. I romantici hanno compreso per primi tutta la bellezza di questa austera contrada: il loro ricordo vi aleggia ancora, e lo ravviva per noi.

Da queste rive, il viaggiatore risale verso nord, ritrova le linee blu dei monti Pisani: è facile raggiungerli e arrivare almeno alla valle di Calci dove trova rifugio un’immensa e ridente Certosa. Al di sopra, il monte della Verruca innalza la sua cresta aguzza e sassosa, dove si ergono piccoli pini scheletrici e dove si sgretolano le ultime pietre di una fortezza feudale; dalla sua base si gode di una vista ineguagliabile: oltre i monti Pisani sorge l’Appennino, il mare biancheggia lungo le pinete; ma è soprattutto lo spazio occupato da Pisa che attira lo sguardo: anche se, da una tale distanza, non è che una piccola area, lo spirito ricorda tutto ciò che essa contiene di malinconico e glorioso. Di questa gloria, ci rimangono da descrivere i più bei monumenti; e vorremmo persuadere i viaggiatori a fermarsi più giorni almeno davanti a tanti capolavori. Ma coloro che non potranno trattenersi a lungo a Pisa ne assaporeranno almeno la complessità e «l’armonia romantica» che colpì Leopardi; poiché, per comprenderla e apprezzarla, non c’è bisogno né di meditazioni profonde, né di profonda filosofia: basta aver errato una sera di primavera o d’autunno sul Lungarno deserto e nelle gallerie di marmo che proteggono il recinto dei morti.

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Figura 1

Vue générale de Pise prise du Lungarno Regio.

Veduta generale di Pisa dal Lungarno Regio.

Figura 2

Le Baptistère, la Cathédrale et la Tour penchée.

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Figura 3

Vue générale de Pise.

Veduta generale di Pisa.

Figura 4

Corridor oriental du Camposanto.

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Figura 5 Palais de l’Horloge. Palazzo dell’Orologio. Figura 6 San Francesco. San Francesco.

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Figura 7

Le cloître de San Francesco (Mussée civique).

Il chiostro di San Francesco (Museo civico).

Figura 8

Le port des gondoles.

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Figura 9

Fontane du XVI siècle (via del Giardino).

Fontana del XVI secolo (via del Giardino).

Figura 10

L’Arsenal.

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Figura 11

Terrasses des jardins Corsini (ancienne cittadelle de Pise).

Terrazze dei giardini Corsini (antica cittadella di Pisa).

Figura 12

Vue des rives de l’Arno à San Rossore.

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Figura 13

Les bords de l’Arno à Pise, en montant de l’ancienne cittadelle.

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CHAPITRE II

ORIGINES DE PISE – MONUMENTS DU MOYEN AGE

Les auteurs anciens parient des lointaines origines de Pise avec assez d’imprécision et de variantes, pour que nous soyons autorisés à conclure qu’on ignore tout de sa naIssance. Strabon en attribue la fondation à des habitants de Pisa en Elide, conduits par Nestor : ce n’est là qu’un rap-prochement étymologique. Le nom de la cité vient-il, comme on l’a dit, du vieux mot homérique, , qui désigne des prairies imbibées d’eau?

ce n’est pas invraisemblable. N’en retenons qu’une chose à savoir que cette bourgade maritime, commandant le confluent et l’estuaire de deux fleuves, est très probablement d’origine grecque.

Cette situation aurait dû favoriser de bonne heure le développement de la colonie : mais, sans doute, un paludisme, qui depuis a disparu, écarta les immigrants. Aujourd’hui, les alluvions de l’Arno ont transformé lentement ce rivage. Le Serchio, l’Auser des Latins, rejoignait l’Arno à Pise, et ils se perdaient ensemble dans la Méditerranée à vingt stades (3 kil. 700) des murs de la ville. Mais les sables de l’Arno comblèrent cet estuaire marécageux et peu à peu les deux fleuves se divisèrent : depuis quelques siècles, le Serchio se jette directement dans la mer, trois lieues plus au nord. Au temps d’Auguste, Strabon parle de Pise comme d’une petite ville ayant sensiblement perdu de son importance, malgré l’activité de ses chantiers de

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CAPITOLO II

ORIGINI DI PISA – MONUMENTI DEL MEDIOEVO

Gli autori antichi parlano delle lontane origini di Pisa in modo abbastanza impreciso e vario, perché possiamo essere autorizzati a concludere che si ignora tutto della sua nascita. Strabone ne attribuisce la fondazione ad alcuni abitanti di Pisa in Elide, condotti da Nestore: non è che un accostamento etimologico. Il nome della città deriva, come è stato detto, dall’antica parola omerica, ,che designa delle praterie impregnate d’acqua? Non è inverosimile. Ne deduciamo una cosa sola e cioè che questa borgata marittima, che domina il confluente e l’estuario di due fiumi, è di probabile origine greca.

Questa situazione avrebbe dovuto presto favorire lo sviluppo della colonia: ma forse una malaria, che poi è scomparsa, scacciò gli immigrati. Oggi, le alluvioni dell’Arno hanno lentamente trasformato questo lido. Il Serchio, l’Auser dei Latini, si congiungeva con l’Arno a Pisa e insieme si perdevano nel Mediterraneo a venti stadi (3,700 km) dalle mura della città. Ma le sabbie dell’Arno colmarono quell’estuario paludoso e a poco a poco i due fiumi si divisero: da alcuni secoli, il Serchio sfocia direttamente nel mare, tre leghe più a nord.

Ai tempi di Augusto, Strabone parla di Pisa come di una cittadina che aveva sensibilmente perso la sua importanza, malgrado l’attività dei cantieri

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navires et des carrières de marbre qu’elle exploitait. Infestée par les pirateries des Ligures, elle s’était donnée à Rome vers 190 avant J.-C. : Rome y envoya une colonie. Protégée par Auguste, elle reçut le nom de Colonia Julia Pisana. Mais, cette ville, qui, au temps de son indépendance. n’a jamais frappé monnaie, resta obscure jusqu’au déclin de l’Empire les quelques ruines de Thermes romains – ces prétendus Bains de Néron – subsistant encore aujourd’hui à côté de la porte de Lucques, et dont la fondation ne remonte pas au delà du temps d’Adrien, manquent de grandeur et de richesse.

Cependant, quand l’affaiblissement et le morcellement de l’Empire, rendirent une plus grande autonomie aux cités qui surent se défendre, Pise commença à reprendre peu à peu l’importance que lui donnait sa situation géographique. L’Itinéraire de Rutilius (vers 420) parle déjà de ce Portus pisanus, à l’embouchure de l’Arno, d’où les Pisans devaient dominer une partie de la Méditerranée. Mais de nombreux fragments de sculpture, datant de la fin du Haut Empire, nous attestent mieux encore la richesse relative de la cité. Si quelques-uns des sarcophages antiques peuplant les galeries du Camposanto ont été importés de Grèce ou d’Asie au moyen âge, la plupart ont été sculptés à Pise aux IVe et Ve siècles. Beaucoup sont de grandes urnes de marbre, élégamment décorées de cannelures en forme de strigiles et aux angles desquelles sont sculptés des lions rugissant ou dévorant leur proie. Parfois on y remarque le groupe d’Eros et de Psyché, dont l’amour symbolise les ardeurs de l’âme vers la vie éternelle. Les imagiers du moyen âge ont copié ces thèmes décoratifs de la sculpture funéraire des derniers siècles de l’Empire ce qu’ennoblit l’idée de la mort demeure, parmi les choses humaines, la plus profondément durable.

Si l’on se plait à rêver le long des blanches arcades du Camposanto, on goûtera pour leur sens, autant que pour leur beauté, ces marbres témoins d’un obscur passé. Une stèle funéraire de style attique, commémorant une femme morte en couches, nous la montre assise, grave et songeuse, devant

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navali e delle cave di marmo che sfruttava. Infestata dalle piraterie dei Liguri, si era consacrata a Roma verso il 190 a.C. : Roma vi mandò una colonia. Protetta da Augusto, ricevette il nome di Colonia Julia Pisana. Ma questa città, che, ai tempi della sua indipendenza, non ha mai coniato monete, restò sconosciuta fino al declino dell’Impero: le poche rovine delle terme romane – i cosiddetti Bagni di Nerone – che permangono ancora oggi accanto a Porta a Lucca e la cui fondazione non va oltre i tempi di Adriano, mancano di grandiosità e ricchezza.

Tuttavia, quando l’indebolimento e il frazionamento dell’Impero restituirono una più grande autonomia alle città che seppero difendersi, Pisa cominciò gradualmente a riconquistare l’importanza conferitale dalla sua collocazione geografica. Già l’Itinerario di Rutilius (420 circa) parla di questo Portus pisanus, alla foce dell’Arno, da dove i pisani avrebbero dominato una parte del Mediterraneo. Ma numerosi frammenti di sculture, risalenti alla fine dell’Alto Impero, testimoniano ancora meglio la relativa ricchezza della città. Se alcuni dei sarcofagi antichi che popolano le gallerie del Camposanto sono stati importati dalla Grecia o dall’Asia nel medioevo, la maggior parte sono stati scolpiti a Pisa nei secoli IV e V. Molti sono grandi urne di marmo, elegantemente decorate da scanalature a forma di strigile e ai cui angoli sono scolpiti dei leoni ruggenti o che divorano la preda. Talvolta vi si nota il gruppo di Eros e Psiche, il cui amore simboleggia gli ardori dell’anima verso la vita eterna. Gli scultori del medioevo hanno copiato questi temi decorativi dalla scultura funeraria degli ultimi secoli dell’Impero: ciò che viene nobilitato dall’idea della morte rimane, tra le cose umane, quella più profondamente durevole.

Se ci si diletta a vagheggiare lungo le bianche arcate del Camposanto, si apprezzeranno, sia per il loro significato che per la loro bellezza, questi marmi testimoni di un oscuro passato. Una stele funeraria di stile attico, che commemora una donna morta durante il parto, ce la mostra seduta, seria e pensierosa, davanti ad un’altra donna che tiene in grembo il neonato in

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une autre femme qui porte le nouveau-né emmailloté: cette belle sculpture de Paros blond, reproduisant un des thèmes fréquents de l’art funéraire du IVe siècle avant notre ère, a été certainement importée à Pise. Non loin de cette stèle, un morceau de plus basse époque figure le groupe célèbre des trois Grâces : c’est une petite réplique assez secondaire d’un chef-d’œuvre fameux, et elle a pu être exécutée à Pise même. Mais ce groupe mutilé, dont charme demeure profane, prend un accent singulier parmi tant d’oeuvres chrétiennes. On voit aussi dans cette maison des morts des sarcophages païens qui ont été réutilisés comme tombeaux au moyen âge, et le plus célèbre est celui où est sculptée l’histoire de Phèdre : les restes de la comtesse de Toscane, Béatrice, y ont été enfermés (1076), et l’on verra que les bas-reliefs dont l’a orné un sculpteur du IIe siècle de notre ère ont inspiré, au XIIIe, Nicolas de Pise.

Rien ne nous montre mieux les profondes racines qui rattachent Pise à sa vie antique. Dans un autre quartier de la ville, sur la rive gauche de l’Arno, près de l’église San Martino, un fragment de haut relief romain enchâssé dans le mur d’une maison (via San Martino, n° 35), évoque aux yeux de celui qui le découvre tout à coup ces anciennes origines. Cette sculpture, qui n’est pas antérieure au déclin du IIIe siècle après Jésus-Christ, figure une femme debout, relevant son voile d’un geste grave. Mais au moyen tige, une légende s’était formée au sujet de ce marbre : le quartier de la rive gauche ne date que de l’époque carolingienne, et Von croyait que ce relief était le portrait d’une noble Pisane, Chinsica de’ Sismondi, laquelle, selon la tradition, aurait sauvé la ville lors d’une incursion de pirates sarrasins. Tout ce quartier de la rive gauche en prit le nom même de Chinsica. Il n’est pas invraisemblable que cette sculpture provienne d’un sarcophage romain où aurait été ensevelie la vraie Chinsica. Mais il est nécessairement antérieur de plusieurs siècles à la date où elle a pu vivre : cette légende pisane rajeunit, on le voit le monument qui la perpétue.

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fasce: questa bella scultura di marmo pario chiaro, che riproduce uno dei temi frequenti dell’arte funeraria del IV secolo a.C., è stata sicuramente importata a Pisa. Non lontano da questa stele, un pezzo di epoca più tarda raffigura il celebre gruppo delle tre Grazie: è una piccola riproduzione abbastanza secondaria di un capolavoro famoso, che è stata probabilmente realizzata proprio a Pisa. Ma questo gruppo mutilo, il cui fascino resta il profano, assume un accento singolare fra tante opere cristiane. In questa casa dei morti ci sono anche dei sarcofagi pagani che nel medioevo sono stati riutilizzati come tombe, e il più celebre è quello su cui è scolpita la storia di Fedro: vi sono state rinchiuse (1076) le spoglie mortali della contessa di Toscana, Beatrice, e si vedrà che i bassorilievi di cui l’ha adornato uno scultore del II secolo d.C. ha ispirato, nel XIII secolo, Nicola Pisano.

Niente ci mostra meglio le profonde radici che ricongiungono Pisa alla sua vita antica. In un altro quartiere della città, sulla sponda sinistra dell’Arno, vicino alla chiesa di S. Martino, un frammento di alto rilievo romano incassato nel muro di una casa (via San Martino, 35), evoca agli occhi di colui che lo scopre all’improvviso queste antiche origini. Questa scultura, che non è anteriore alla fine del III secolo d.C., raffigura una donna in piedi, che con un gesto grave si solleva il velo. Ma nel medioevo era nata una leggenda a proposito di questa statua di marmo: il quartiere della riva sinistra risale all’epoca carolingia, e si riteneva che questo rilievo fosse il ritratto di una nobil donna pisana, Kinzica de’ Sismondi, la quale, secondo la tradizione, avrebbe salvato la città al momento di un’incursione di pirati saraceni. Tutto il quartiere della riva sinistra assunse il nome stesso di Kinzica. Non è inverosimile che questa scultura provenga da un sarcofago romano dove sarebbe stata seppellita la vera Kinzica, ma è necessariamente anteriore di diversi anni alla data in cui lei avrebbe vissuto: questa leggenda pisana ringiovanisce, si vede, il monumento che la perpetua.

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La lutte contre les Sarrasins, tout en éprouvant Pise, contribua à sa grandeur. La nécessité de combattre la fortifia, la victoire lui inspira des ambitions nouvelles. Sa flotte s’était peu a peu accrue, et sa puissance maritime, attirant chez elle tout un peuple de marchands qui déborda hors de ses murs,jusque sur la rive gauche du fleuve, fit grandir sa puissance continentale. Au Xe siècle, Lucques, la cité voisine, résidence des ducs de Toscane, gardait son antique supériorité sur Pise. Mais dès le début du XIe siècle, Pise reprit l’avantage et battit sa rivale (1003). Toutefois, sa vrai force était sur mer. Elle louait ses flottes aux Grecs de Calabre, et les aida ainsi à prendre Messine, en 976, et, en 1006 à remporter devant Reggio sur les vaisseaux fatimites une victoire plus durable. Cependant Moudjehid (où mieux Moëzz-Ibn-Bâdis), l’émir des Baléares, – le Mugetus des vieilles chroniques pisanes, – avait pris Cagliari (1002) et achevé l’asservissement de toute la Sardaigne. En 1012, une incursion des Sarrasins menace de détruire Pise : ils ne se rembarquent qu’après avoir laissé dans la cité de nombreuses ruines. Alors, les Pisans s’allient aux Génois et vont chercher les Infidèles en Sardaigne : de 1015 à 1020, une série de victoires purge l’île des soldats de Moudjehid : les vainqueurs, il est vrai, ne s’entendent point pour le partage de leur conquête, mais ce sont les Pisans qui en chassent les Génois, la gardent, et s’installent même sur plusieurs points de la Corse. Leurs progrès dans le Sud ne sont pas moins éclatants. Ils combattent les vaisseaux fatimites jusque sur les côtes d’Afrique. Surtout, en 1063, ils détruisent glorieusement a Palerme la plus belle flotte dos Sarrasins, et reviennent chargés d’un immense butin. Malgré la prospérité de port d’Amalfi, ils tendaient à devenir la première puissance de la Méditerranée. Selon plusieurs chroniqueurs, qu’on a du reste contestés, leurs vaisseaux prirent part à la première Croisade : il est certain qu’à compter de ce temps, leurs entreprises commerciales s’étendirent jusqu’en Syrie, et qu’ils nouèrent dos relations suivies avec les îles Ioniennes,

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La lotta contro i saraceni, nel mettere a dura prova Pisa, contribuì alla sua grandezza. La necessità di combattere la fortificò, la vittoria la spinse a nuove ambizioni. A poco a poco la sua flotta si era ingrandita, e la sua potenza marittima, attirando su di lei un intero popolo di mercanti che strabordò fuori dalle mura, fin sulla riva sinistra del fiume, accrebbe la sua potenza continentale. Nel secolo X, Lucca, la città vicina, residenza dei duchi di Toscana, manteneva la sua antica superiorità su Pisa. Ma dall’inizio dell’XI secolo, Pisa riconquistò il vantaggio e batté la rivale (1003). Tuttavia, la sua vera forza era sul mare. Affittava le sue flotte ai Greci della Calabria, li aiutò così a conquistare Messina nel 976 e nel 1006 a riportare, davanti a Reggio, una vittoria più duratura sui vascelli fatimidi. Tuttavia Moudjehid ( o meglio Moëzz-Ibn-Bâdis), l’emiro delle Baleari – i Mugetus delle antiche cronache pisane – aveva conquistato Cagliari (1002) e portato a termine l’asservimento di tutta la Sardegna. Nel 1012, un’incursione dei saraceni minacciò di distruggere Pisa: si reimbarcarono solo dopo aver lasciato nella città numerose rovine. Allora i pisani si allearono con i genovesi e andarono a cercare gli Infedeli in Sardegna: dal 1015 al 1020, una serie di vittorie liberò l’isola dai soldati di Moudjehid; i vincitori, a dire il vero, non si accordarono affatto sulla spartizione della conquista, ma furono i pisani che scacciarono i genovesi, rimasero in Sardegna e s’insediarono anche in diversi punti della Corsica. La loro avanzata nel sud non fu meno eclatante. Combatterono i vascelli fatimidi fin sulle coste dell’Africa. Soprattutto, nel 1063, distrussero gloriosamente a Palermo la più bella flotta dei saraceni e ritornarono carichi di un enorme bottino. Malgrado la prosperità del porto di Amalfi, essi miravano a diventare la prima potenza del Mediterraneo. Secondo diversi cronisti, che del resto sono stati contestati, le loro navi presero parte alla prima Crociata: è certo che a partire da quel periodo le loro imprese commerciali si estesero fino in Siria e che allacciarono relazioni continuative con le isole Ionie,

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Rhodes, les côtes d’Asie mineure, et Constantinople où les Comnène leur accordèrent des privilèges.

Libre et puissante, cette race, mêlée d’éléments grecs, étrusques et latins, devait enfanter un art a en effet l’architecture pisane est née en ce XIe siècle qui vit croître avec une si heureuse fécondité la fortune de la ville. Enrichis par la victoire de Palerme, les Pisans rebâtirent leur cathédrale : le monument s’éleva dans un style où se fondaient harmo-nieusement les influences byzantines et lombardes, et qui offrit un clair et séduisant modèle à tous les architectes de la région. Bientôt, la république réédifia dans le même style et revêtit de marbre la plupart de ses églises. Ainsi est éclose cette architecture qu’on appelle généralement l’architecture pisane, et qui constitue l’un des plus florissants rameaux de l’art roman.

Il faut en chercher les premiers motifs dans la cathédrale, dans l’église S. Paolo in Ripa d’Arno, sur la rive gauche, et dans deux autres situées à quelque distance de la ville, S. Piero a Grado et S. Cassiano, enfin dans deux curieux petits édifices de plan octogonal, tous deux situés sur la rive gauche, S. Agata et S. Sepolcro.

Cette petite chapelle de S. Agata, enclose dans le jardin d’un couvent de Bénédictines, a été édifiée vers 1065 ; c’est une jolie construction de briques, à grandes arcatures en plein cintre, dominant des ouvertures étroites, assemblées trois par trois, et qui dérive très visiblement de l’ar-chitecture byzantine. On en trouverait les divers motifs dans l’Hagia Théotokos, bâtie au XIe siècle à Constantinople. Mais il est plus que probable qu’elle a été imitée des églises grecques de l’Italie méridionale. L’église octogonale de S. Sepolcro, attribuée à l’architecte Diotisalvi, dont nous reparlerons, a été fondée quatre-vingts ans plus tard environ : l’imitation de S. Agata est certaine, quoique la tradition y voie une copie du Saint-Sépulcre de Jérusalem, tel qu’il était avant sa reconstruction, à l’époque gothique ; on y perçoit effectivement un souvenir de l’antique architecture chrétienne de Syrie. En tout cas, ces deux monuments sobres et

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Rodi, le coste dell’Asia minore e Costantinopoli dove i Comneni concessero loro alcuni privilegi.

Libera e potente, questa stirpe, frammista di elementi greci, etruschi e latini, doveva pur partorire un’arte: in effetti l’architettura pisana è nata in quell’XI secolo che vide crescere con una così felice fecondità la fortuna della città. Arricchiti dalla vittoria di Palermo, i pisani ricostruirono la cattedrale: il monumento venne eretto in uno stile in cui si fondevano armoniosamente le influenze bizantine e lombarde e che offrì un modello chiaro e seducente a tutti gli architetti della regione. Presto la repubblica riedificò nello stesso stile e rivestì di marmo la maggior parte delle chiese. Così è sbocciata quell’architettura che è generalmente chiamata architettura pisana e che costituisce uno dei più fiorenti rami dell’arte romanica.

Bisogna cercarne i primi motivi nella cattedrale, nella chiesa di S. Paolo in Ripa d’Arno, sulla riva sinistra, e nelle altre due situate a poca distanza dalla città, S. Piero a Grado e S. Cassiano, infine nei due singolari edifici a pianta ottagonale, entrambi situati sulla riva sinistra, S. Agata e S. Sepolcro.

Questa piccola cappella di S. Agata, racchiusa nel giardino di un convento di Benedettine, è stata edificata verso il 1065; è una graziosa costruzione di mattoni, con grandi arcatelle a tutto sesto, che sovrastano delle strette aperture, riunite a tre a tre, e che deriva palesemente dall’architettura bizantina. Se ne troverebbero diversi motivi nell’Hagia Theotokos, edificata a Costantinopoli nell’XI secolo. Ma è più che probabile che sia stata imitata dalle chiese greche dell’Italia meridionale. La chiesa ottagonale di S. Sepolcro, attribuita all’architetto Diotisalvi, di cui riparleremo, è stata fondata circa ottant’anni più tardi: l’imitazione di S. Agata qui è certa, sebbene la tradizione vi veda una copia del San Sepolcro di Gerusalemme, così com’era prima della sua ricostruzione, nel periodo gotico: effettivamente vi si coglie un ricordo dell’antica architettura cristiana della Siria. In ogni caso, questi due monumenti sobri e ristretti,

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restreints, bien qu’ils aient été certainement étudiés par les architectes du Baptistère, ont exercé peu d’influence sur la vraie architecture pisane. Il n’en est pas de même de S. Piero a Grado et de S. Paolo in Ripa d’Arno.

S. Piero a Grado (ad gradus arnenses) dresse ses murailles mal crépies et son campanile quadrangulaire, à baies géminées, dans la triste plaine qui, des bois de S. Rossore et de l’Arno, sépare Pise de la mer. Cette église, qui semble aujourd’hui délaissée, a cependant dominé le centre le plus actif de la puissance pisane, ce Porto pisano dont un curieux relief de l’abside du Dôme nous montre une image simplifiée, et qui, depuis des siècles, a été comblé par les alluvions. La légende voulait que saint Pierre, arrivant en Italie, eût débarqué en cet endroit et y eût dédié un autel, enfermé aujourd’hui encore dans l’église. Le sanctuaire, certainement très ancien, a été agrandi et transformé dans la suite : deux piliers, interrompant la série de colonnes antiques qui bordent la nef, indiquent l’ancienne limite de la chapelle primitive et le point de départ, vers l’est, de cet agrandissement, – sur la date duquel les auteurs ne s’accordent pas, mais qui ne saurait être postérieur au début du XIIe siècle. Très voisine des basiliques romaines, par son plan, ses absides, ses colonnes antiques de provenances diverses, sa charpente apparente, l’église est bien lombarde par sa sobre décoration extérieure, composée de maigres pilastres et d’étroites arcatures sur modillons. Son campanile, moins sévère de style, n’est sûrement pas antérieur au XIIIe siècle. A l’intérieur, de vieilles fresques du XIIIe siècle, sur lesquelles nous reviendrons, ajoutent singulièrement à l’intérêt de cette église vénérable et déchue.

S. Paolo in Ripa d’Arno s’élève à l’ouest de la ville, sur la rive gauche, dominant une place tranquille entourée de quelques platanes. C’est me très vieille église de plan basilical, fondée vers 805, mais plusieurs fois remaniée; le bras gauche du transept a été agrandi au XIe siècle; la petite coupole, la belle façade de marbre et même l’extrémité antérieure de la nef

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anche se sono stati certamente studiati dagli architetti del Battistero, hanno esercitato poca influenza sulla vera architettura pisana. Non è lo stesso per S. Piero a Grado e S. Paolo in Ripa d’Arno.

S. Piero a Grado (ad gradus arnenses) innalza le sue mura mal intonacate e il suo campanile quadrangolare, con aperture geminate, nella triste pianura che, a sud dei boschi di S. Rossore e dell’Arno, separa Pisa dal mare. Questa chiesa, che sembra oggi abbandonata, ha tuttavia dominato il centro più attivo della potenza pisana, quel Porto pisano di cui ci mostra un’immagine semplificata un singolare rilievo dell’abside del Duomo, e che, dopo secoli, è stato colmato dalle alluvioni. La leggenda voleva che San Pietro, arrivando in Italia, sbarcasse in questo posto e vi dedicasse un altare, racchiuso ancora oggi nella chiesa. Il santuario, certamente molto antico, è stato ingrandito e trasformato in seguito: due pilastri, che interrompono la serie di antiche colonne che fiancheggiano la navata, indicano l’antico limite della cappella primitiva e il punto di partenza, verso est, di questo ampliamento; per quanto riguarda la data gli studiosi non sono d’accordo, ma non dovrebbe essere posteriore all’inizio del XII secolo. Molto simile alle basiliche romane, per la pianta, le absidi, le antiche colonne di diversa provenienza, la struttura apparente, la chiesa è lombarda per la sobria decorazione esterna, costituita da esili pilastri e strette arcatelle su modiglioni. Il campanile, dallo stile meno severo, sicuramente non è anteriore al secolo XII. All’interno, vecchi affreschi del XIII secolo, sui quali torneremo, accrescono in modo singolare l’interesse di questa chiesa venerabile e decaduta.

S. Paolo in Ripa d’Arno s’innalza a ovest della città, sulla riva sinistra, e domina una piazza tranquilla circondata da alcuni platani. È una chiesa molto antica dalla pianta basilicale, fondata verso l’805, ma più volte rimaneggiata; il braccio sinistro del transetto è stato ingrandito nell’XI secolo; la piccola cupola, la bella facciata di marmo e anche l’estremità anteriore della navata non risalgono che al XII secolo: vi si è voluta vedere

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ne datent que du XIIe : on a voulu y voir une imitation de la cathédrale. Malgré ses vicissitudes, le monument reste harmonieux. L’intérieur, avec ses larges arcatures d’un dessin maigre, posant sur de minces colonnes, sa charpente, son austère abside de pierre nue, sa grande obscurité, représente bien ce qu’étaient les églises carolingiennes: on y ressent une profonde impression religieuse, surtout aux tombées du jour, quand seules de petites lumières percent la nuit et éclairent ces murailles aveugles. Près du seuil, un énorme sarcophage romain, à strigiles et à têtes de lion, qui enferme les restes d’un jurisconsulte du XIIe siècle, Burgandio, évoque la plus lointaine aurore de l’art pisan. On a cru longtemps qu’il fallait voir dans la coupole et la façade à galeries de marbre de S. Paolo les plus anciens prototypes de ces nouveautés décoratives qui ont donné à l’architecture pisane sa marque propre : aujourd’hui il est admis, au contraire, que ce furent là des embellissements imités de ceux de la cathédrale. Malgré cela, il reste assez de sa forme ancienne, dans ce sanctuaire mélancolique, pour que nous y respirions plus que dans tout autre monument de la ville, le charme sévère et profond d’un obscur passé.

L’église de S. Cassiano, petit bourg voisin de Pise, sur la rive gauche du fleuve, n’est pas, dans sa forme actuelle, antérieure à la cathédrale : un relief exécuté en 1180 par ce Biduinus que nous retrouverons à Lucques, décore l’architrave du portail principal, prouvant que la façade n’a été achevée qu’au XIIe siècle. Mais ses arcs élégants et sobre, ainsi que les incrustations en losanges ou de forme circulaire décorant le tympan de ces arcs, nous permettent, mieux qu’aucun autre exemple pisan (si ce n’est, peut-être, la façade se S. Frediano, petite église du XIe siècle, située près du palais de l’Université), d’observer l’importance des influences byzantines sur cette architecture. Elles se superposent aux influences lombardes, qui dominent encore dans le plan et l’ornementation de S. Piero a Grado. Les Grecs de Constantinople avaient couvert l’Italie méridionale de monuments

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un’imitazione della cattedrale. Malgrado le sue vicissitudini, il monumento resta armonioso. L’interno, con le sue ampie arcatelle dal disegno povero, che poggiano su colonne sottili, la sua struttura, l’austero abside di pietra nuda, la grande oscurità, ben rappresenta com’erano le chiese carolingie: vi si prova una profonda sensazione religiosa, soprattutto all’imbrunire, quando solo delle piccole luci squarciano la notte e rischiarano queste mura cieche. Vicino alla soglia, un enorme sarcofago romano, strigilato e con teste di leone, che racchiude i resti di un giureconsulto del XII secolo, Burgandio, evoca la più lontana aurora dell’arte pisana. Si è a lungo creduto che bisognava vedere nella cupola e nella facciata con le gallerie di marmo di S. Paolo i più antichi prototipi di quelle novità decorative che hanno dato all’architettura pisana la propria impronta: oggi, al contrario, si suppone che questi erano degli abbellimenti che imitavano quelli della cattedrale. Ciò nonostante, rimane abbastanza della forma antica in questo santuario malinconico, perché vi possiamo respirare, più che in qualsiasi altro monumento della città, il fascino severo e profondo di un oscuro passato.

La chiesa di S. Cassiano, piccolo borgo vicino a Pisa, sulla riva sinistra del fiume, non è, nella forma attuale, anteriore alla cattedrale: un rilievo, realizzato nel 1180 da quel Biduinus che ritroveremo a Lucca, decora l’architrave del portale principale, dimostrando che la facciata non è stata terminata che nel XII secolo. Ma gli archi sobri ed eleganti, così come le incrostazioni a losanga o di forma circolare che decorano il timpano di questi archi, ci permettono, meglio di qualunque altro esempio pisano (tranne, forse, la facciata di S. Frediano, piccola chiesa dell’XI secolo, situata vicino al palazzo dell’università), di osservare l’importanza delle influenze bizantine su questa architettura. Esse si sovrappongono alle influenze lombarde, che predominano ancora nella pianta e nell’ornato di S. Piero a Grado. I greci di Costantinopoli avevano ricoperto l’Italia meridionale di monumenti bizantini e gli arabi li avevano imitati, non solo

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byzantins, et les Arabes avaient copiés, non seulement en Sicile, mais jusqu’en Sardaigne, là du moins où, du VIIIe au XI siècle, ils avaient réussi à se fixer : nous connaissons assez les incursions continues des Pisans dans ces régions diverses, pour comprendre qu’ils y aient cherché des modèles.

Le plus souvent, d’ailleurs, ils surent concilier les influences venant du nord et celles venant du midi. La séduction de leur architecture nationale est faite de cette fusion harmonieuse : la cathédrale nous en donne le plus admirable exemple.

Peu de monuments ont été aussi souvent étudiés; mais on discute encore sui- certains points importants de son passé : sans vouloir imposer au lecteur une théorie personnelle, j’exposerai brièvement les deux thèses principales entre lesquelles se divisent les critiques, apportant chacun des arguments séduisants, mais non irréfragables. La noble simplicité et l’imposante harmonie de cette vaste église frappe tous ceux qui la voient pour la première fois sur sa grande place, gazonnée comme une prairie ; et, ce qui les frappe aussi, dès l’abord, c’est la richesse et la beauté de ses marbres aux teintes variées, marbre noir, marbre vert, marbre rose, et, surtout, ce marbre blanc que les siècles ont blondi, et qui domine dans la construction. De ce clair accord de lignes et de couleurs, faut-il déduire que le dôme de Pise est né d’un seul coup, comme la création logique d’un même architecte?

Selon M. Supino1, qui a étudié l’art pisan avec tant de pénétration et d’amour, l‘ancienne tradition et la première apparence auraient raison, et la cathédrale se serait édifiée, telle à peu près que nous la voyons, entre 1063 et 1121. La façade daterait de la première moitié du XIIe siècle et serait l’œuvre de l’architecte Rainaldo, qui y a inscrit son nom.

Au contraire, selon l’autre thèse à laquelle Rohault de Fleury, M. Fontana, M. Venturi et M. Papini ont apporté des arguments très forts, il

1I. B. Supino, Arte pisana (Florence, 1904). La Costruzione del Duomo di Pisa (Mem. letta il 26

febb. 1913 alla Classe di Scienze morali della R. Accademia delle Scienze dell’ Istituto di Bologna).

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in Sicilia, ma perfino in Sardegna, laddove, perlomeno dall’VIII all’XI secolo, erano riusciti a stabilirsi: conosciamo abbastanza le continue incursioni dei pisani in queste diverse regioni, per comprendere che vi avevano cercato dei modelli.

Il più delle volte, d’altronde, seppero conciliare le influenze provenienti dal nord e quelle provenienti dal centro. Il fascino della loro architettura nazionale è costituita da questa fusione armoniosa: la cattedrale ce ne fornisce l’esempio più meraviglioso.

Pochi monumenti sono stati così spesso studiati; ma si discute ancora su alcuni punti importanti del suo passato: senza voler imporre al lettore una teoria personale, esporrò brevemente le due tesi principali tra le quali si dividono i critici, fornendo ciascuno degli argomenti più allettanti, ma non inconfutabili. La nobile semplicità e l’imponente armonia di quest’ampia chiesa colpisce tutti coloro che la vedono per la prima volta nella grande piazza, ricoperta d’erba come un prato; ciò che sorprende anche in questo caso, fin dall’inizio, é la ricchezza e la bellezza dei suoi marmi di vari colori: marmo nero, verde, rosa e, soprattutto, quel marmo bianco che i secoli hanno imbiondito e che domina nella costruzione. Da questo chiaro accordo di linee e colori bisogna dedurre che il duomo di Pisa è nato tutto d’un colpo, come creazione razionale di uno stesso architetto?

Secondo Supino1, che ha studiato l’arte pisana con tanto amore e penetrazione, la tradizione antica e la prima impressione avrebbero ragione, e la cattedrale sarebbe stata edificata, pressappoco così come noi la vediamo, tra il 1063 e il 1121. La facciata risalirebbe alla prima metà del XII secolo e sarebbe opera dell’architetto Rainaldo, che vi ha iscritto il proprio nome.

Al contrario, secondo l’altra tesi, alla quale Rohault de Fleury, Fontana, Venturi e Papini hanno apportato degli argomenti molto forti, bisognerebbe

1I. B. Supino, Arte pisana (Firenze, 1904). La costruzione del Duomo di Pisa (Mem. Letta il 26

febb. 1913 alla Classe di Scienze morali della R. Accademia delle Scienze dell’Istituto di Bologna).

Figura

Figura 5  Palais de l’Horloge.  Palazzo dell’Orologio.  Figura 6  San Francesco.  San Francesco
Figura 22  La torre pendente.  La tour penchée.  Figura 23  Le Baptistère.  Il Battistero

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