f
,
BIBLIOTHÈQUE INTERNATIONALE D'ÉCONOMIE POLITIQUE
publiée sous la direction d'
Alfred Bonnet
DÉFLATION'
EN PRATIQUE
(Angleterre, États=UnJs, France, Tchéco-S/ovaquJe)
CHARLES RIST
ProfesseUl' d'économie pn]j[i'pIC il la Faculté de Droit de Paris
MARCEL GIARD
, , LIBRAIRE-ÉDITEUR16,
RUE SOUFFLOT ET12,
RUE TOUL LIER lPARIS (5
e)1924
"
\
LA DÉFLATION
EN PRATIQUE
OUVRAGES
DU
M~ME AUTEUR
Histoire des doctrines économiques
depuis les
Physio-crates jusqu
'à
nos jours.
(E
n
co
ll
aboration avec
M.
Charles
G
ID
E, 4
' é
dit,
Pa
ri
s,
1923. -
Tcnin, édit)
Les finances de guerre de l'Allemagne
,
294
p.
(Payot,
é
dit.,
Pa
ri
s 1921).
Le retour
do l'or,
19~2,broch
ure
de
44
p.
au
Moniteur des Intér
ê:
s
Matériels, Paris,
23,
ru
e Chauchat.
TRADUCTI
ONS
D. Schloss. -
Les
~10desde
r
é
mnnération
du tra
vai
l
(Pa
ris,
1922.
M.
Gia
rd
,
é
dit.)
BIBLIOTHÈQUE INTERNATIONALE D'ÉCONOMIE POLITIQUE
publiée
BOUSla
direction d
'Alfred Bonnet
LA DÉFLATION
EN PRATIQUE
(Angleterre,
É
tats-Unis
,
France,
Tchéco-SJovaquie)
PAR
CHARLES RIST
Professeur d'économie politique
à l
a Faculté de Droit de ParisMARCEL GI
A
RD
LIBRAIRE-ÉDITEUR
16,
RUE SOUFFLOT ET12,
RUE TOULLlERP
A
RIS
(5')
1924
,
f ,~
\
i:
.'.
-AVANT
-
PROPOS
Nous assistons depuis
la
guerre aux expériences
moné-taires les plus variées et
les
plus
instructives que le monde
ait jamais
vues.
VOLûoir y découvrir à toute
force la
véri
{ication de telle
ou telle théorie
a
priori,
serait aussi contraire
cl,
la méthode
scientifique qu'
cl,
la
bonne. foi
.
Par
contre,
le
contrôle
des
théories anciennes
et
leur adaptation aux
faits nouveaux
est pour
l
'éco
nomiste une tâche d'un grand
intér~t.L'expérience
en économie
politiqLte
comm3
en
toute autr
e
science est
le souverain maître.
Observer les
faits, puis
es-sayer
de. les interpréter,
en tenant
compte de toutes
les
obser-l'ations
sérieuses,
c'est
la
seule
méthode
féconde.
01', les faits qui
se
déroulent depuis
quatre
ans en
Angle-terre, aux Etats-
Unis, en
Fral!ce, en
Tchéco-Slovaquie, ne
paraissent pas confirmer
la
conception
de la dé
flation
telle que la logique rationnelle
la forme a priori.
Le
méca-nisme par lequel
s'accomp
lit
dans un pay
s
troublé pal'
l'in-flation le rétcLblissement monétaire, est plus compliqué
que
celui
qu'on imagine
d'ordinaire,
sans cesse
r
pour
cela
de
rester
conform
e
cl,
ce
que
nous savo
ns des lois
générales
des
prix. Nous avons essayé, dans nos conclusions,
d'exposer
ce
mécanisme tel qu'il
nous
est apparu.
De nouvelles
expériences
se
poursuivent
sous
nos yeux.
\'1 AI'A1iT-PRUros
nous
a
pas
semb
l
ê
nécessa
ire
d'attend
r
e
que
tous
les
pays
fu
ssent
r
elJenus
à
une monnaie
saine pOUl'
raconter [
'
hi
s-toir
e
de
ce
r
etou
r,
après le fait accompli.
Nous cruyons
plu
s
profitable, même
au
ri
s
qu
e
d'alJoir un jour à modifier nos
conclusions,
d'exposer
dès maintenant les
r
és
ultats
auxquels
le
s
récentes expériences conduisent
l'a
bserlJateur sans
parti
pris
que nou
s
alJons
essayé
d'être. S'ils poulJaient,
tels
qu'ils
so
nt
,
se
r
lJir si
peu que ce
soit
à
éclaire
r
notre
politi-qu
e
mon
étaire
et surtout
à
rendre plus
énergiqu
e et
plus
sincère notre politique budg
étaire, l'ambition
de
l'auteur
serait pleinement satisfaite
(1).
(1) Quelques-unes des pages qui
suivent
ont paru
sous
form
e
d
'ar-ticle
s dans
l
e
.
Moniteur des
lnt
érél
.
s
m(ltériels de 1922
et
192
3.
Nous
r
e
-m
ercions le
journal qui
avait
bien voulu
les accueillir
dans l
e
ur form
e
premi
ère,
de nous avoir autorisé
à
les
reprod
uire
ici, tr
ès
sensib
lement
LA DÉFLATION
·E
N PRATIQUE
CIIAPITRE
PREIvIIER
Qu
'
entend-on par Déflation?
Le
mot
déflation est employé
dans des
acceptions très
'
diverses. Il
importe de les
préciser pour
éviter des
équi-voques
et
mettre quelque cTarté
dans l'exposé,
qui va
suivre,
de politiques très différentes, cataloguées
cepen-dant par l'opinion
co
urante
sous
un~ seule
e
t même
ru-brique.
1
0Dans
son
acception
la
plus
radicale, déflation
signi-fie réduction matérielle des instruments
de
circulation.
L'opération
comporte
non
seulement
le retrait, mais la
destruction définitive
d
'
une
partie du cc
pouvoir d
'ac
hat»
supplémentaire
(dont
la
création constitue justement
l'in-flation) avec interdiction
de la
remettre en circulation.
Evidemment, ce type
d
e
déflation ne peut
s'appliqu
er
qu'au cas où l'inflation a eu
lieu
par
l'émission,
soit
de
billets de ban que
à
cours forcé, soit
de billets d
'É
tats,
tous susceptibles d'une
destruction totale.
LA DÉFLATlO~ E~ PHATIQUE
moyen de
chèques
(et l'on
sait
que
cctte méthode a
été
largement
employée pendant
la
gu
erre,
aussi bien par
les
banques
de dépôt
privées, que par certaines banques
d'émission,
comme la Banque d'Angl
eterre), -
la des
lruc-tion matérielle de
ces crédits
(une
fois remboursés) ne
peut naturellement avoir lieu. S'il s'agit d'une banque
cen-trale dont le s ta
tut est réglé par la loi,
on pourrait
cepcn-dant
conc
evoir une
interdiction d'accorder de nouveaux
crédits après
le remboursement d
es
premiers. Celtc
mc-sure correspondrait à
la destruction des
billets de ban lue
ou des
billets d'État, dans
les
pays où
l'inflation a eu
lieu
sous cette
derni
ère
forme.
En
fa
/
it, nous ne
connais-so
ns
pas
d
'exemple d
'un
e
mesure
semb
lable.
Quant
aux
banques de dépôts privées,
elles
son
t
évidcmment
lou-jours libres
de créer de nouveaux crédits, même au
profit
de l'État,
pour rempla
cer
les
crédits remboursés.
En
pra tique cependant
cette
liberté
n'est pas
absolue, car
leur
sécurité repose
sur la facilité
avec
laquelle
elles
trouveront
auprès
d
'
une
instance
supérieure (Banque
d'
émission,
ou
Tr
ésor)
les
instruments
de payement né_
cessaires en cas de retrait
de leurs
dépô ts. Leur faculté
de
créer
des
crédits est
donc limitée
par
le
s
possibilités
de création monétaire,
soit
d
c
la
Banque
centrale
d'émission,
soit du
Gouvernement. Ces possibilités fixcnt
aux
banques de
dépôts privées
des limites
difficiles ou
même impossibles
à
franchir.
QU'.,;.~TEND·O:'i PAR nÉrLATIO:'i?
3
aucun
motif de restreindre
le
chifIre des
cr~ditsqu'elles
peuvent accorder
même à l'État, ou aux particuliers
dé-sireux
de prêter
à
l'État.
2° Ceci
nous
conduit au
deuxième
sens
souvent donné
au mot déflation,
sens
plus modéré,
si l'on peut ainsi dire,
que
le précédent.
On entend souvent,
par déflation, le
si.m'ple
rembourse-ment aux banques
des moyens de paiements
créés
par
elles au profit de
l'État
(
billets
ou crédits)
~
les
banques
restant, d'aillenrs, libres de
l
e
s
employer
à nOU
fJeau
au
gré
des besoins
d~lcommerce.
Déflation n'est plus
alors
synonyme
de
contraction moné
taire
par
destruction de
moyens' de paiement.
Le
mot signifie substitution
de
moyens de paiement gagés s ur des
opérations
commer-cia
les
, à
des moyens
de pàiement
gagés sur les promesses
de l'État, ou encore
restitution par l'État
en
!afJwr
du
commerce et
de l'industrie
d'instruments de paiement
pri-mitivement créés à son seul profit.
A
vec
cette
méthode,
le
chifIre
des instruments
moné-taires,
soit
sous forme
de billets
(
de banque ou d'État
),
soit sous forme
d'insc;iptions
en
compte
courant
utili-sables par chèques,
peut rester inchangé, au moins
en
prmClpe.
En pratique, évidemment,
la remise
en circulation des
billets ou des crédits
remboursés pourra
se
faire
attendre
plus ou moins
longtemps. Elle d
épe
ndra de l'
intensit
é
des besoins de c/édit
d~l
commerce
e
t de l'industrie. Elle
s'efIectuera plus ou moins vite, suivant
que l'on
sera en
période de
dépression
ou
d'essor
économique.
Elle
res-tera cependant
toujours possible, tandis qu'elle était
exclue dans
la conception
précédente de la
déflation.
LI DÉFLATlO:"l EN PRATIQUE
directement
les instr
uments
monétaires,
m
alS
d'accroÎlI'e
la mar
ge
de crédit
dont dispo
sent les banques
l:l,Ubénéfice
de
s
besoins privés. L
es
banqu
es
u
seront-
elles
ou non de
cette
~marge ?
C'est un
e
question d
e
fait. Mais si
elles
sont amenées à
en us
er,
cette
marge
accrue
évitcr
a
le
risque
que l'on
courrait
sans
cela, d'ob
liger
la
Banque
d'émissio
n
à
franchir la limite maximum d
'émission que
la prud
ence
élélnentaire commande, comme nous
lc
ver-r011
S,
de lui assigner
en régime de papier-monnaie.
3°
Qu
el que
soit
le
système adopté -
le
type radical
ou
le
type
modéré -
dans
les deux
cas
la
préface de
la
déflation
est
le rembour
sement par l'État
(so
it sur
le
produit
d'emprunts
à
l011
g
terme, soit
sur les excédents
budgétaires) des
sommes
qui lui
~nt
été
avancées par
les banques.
Une autre méthode consiste pour
les
banques
à céder au
public les
titres
d'emprunt
ou
les
bons du
Tré-sor
qu'elles
avaient
elles-mêmes mi
s
en portefeuille,
et
dont
elles avaient avancé'
le prix
à
leur cli
entèl
e cn créant
des
crédits. Cette seconde méthode, comme
la
première,
aboutit à
ramener
à
la
banque le
pouvoir
d'achat
origi-nairement
créé
par
elle
ex
nihilo
,
retour
qui
s'accomplit
grâce
à
des
sommes
prélevées
cette
fois sur
l
'épar
gne
péritable
du public,
c'est-à-dire au
mo
yen
d'un reven-u
effectif
que le public
renonce
à
consommer.
Ce
remboursement des
crédits est
une
opéra tion
dis-tincte de la remise
ou
de la non-remise
ultérieure en
cir-culation des
crédits
remboursés.
Nous
appell
erons
dans
ce qui
suit
«
déflation financière
))
ce
remboursement.
La
déflation
financi
è
re
est ou
non
accompagnée d'
un
c
dé-flation
monétaire,
selon
qu'en fait
elle aboutit ou non
à
une rcstriction des instruments
monétaires
en circ
ula-tio11, ou des dépôts
en
banque utilisables
par
ch
èques.
défla-QU'~.'iTE.~D·ON PAR nÉFLATIO~?
5
tion
financière précède toujours
la
déflati.on moné
Laire.
Mais
la seconde
n'intervient pas nécessairement quand
la premièr
e es t r
éalisée.
Il
peut
y avoir
déflati.on
financière sans d
éflation mon
étaire
consécutive
.
li
s
uf-fit pour
cela
que les
crédits Ou
les
bi
llc
ts remboursés
soient
remis
ens
uite en
circulation.
On voit,
dès
m
aintenant,
quel
s conflits
d'intér
ê
ts vont
naîtr
e
d'un
e
politique
d
e
déflation.
L'opération se
r
és
um
e en une a
mputation du revenu
des particuliers,
tel
qu'il
s'es
t
établi à
la
suite
de l'
i
nfla-tion.
Amputation
d
éfinitiv
e si
l
es crédits
r
emboursés
sont
définitivement détruits
(déflation radica
le)
-
am-putation
momentanée
si les
b
a
nques
l
es
remettent en
circulation (déflation m
odéré
e).
Même
dans ce
dernier
cas,
les
particuliers ne retrouveront
qu'à titre de
prêts
des sommes
qu'ils possédaient
en
pleine
propriété avant
de
les
verser
à
l'État
ou
aux banques
.
Cette
amp
utation est-elle
légitim
e?
En
apparence on
l'entre simplement
dans
l'ordr
e.
La
d
épense
d' É ta t
ini-tiale,
contrairement à l
a
natur
e
d
es
choses,
et
grâce à
la
aéation monétaire en
quoi co
n
siste
justement l'inflation,
n'avait
exigé
de personne
a
u
cun sacrifice d
e
revenu. Le
rembo
u
rsement
, ultérieurement
prél
evé
sur
la
véritable
épargne, constitue tardivement ce sacrific
e, et p
ermet
de
faire
disparaître
la
monnaie
créée
qui en tenait lieu.
Mais
ce
n'est qu'une
a
pparen
ce.
Car l
e
r
emboursement
intervient généraleme
nt quand tout le systè
m
e éco
nomi-que
a eu
le
temps
d
'être
transformé
par la hausse
de~
prix,
conséqu
ence elle-même de l'
inflation originaire
.
Or,
cette
hausse des prix,
si
ell
e
s'est prolongée,
a
forc
é
in-directement
le sacrifi
ce
de reve
nu que
l'on
avait
cru
esquive
r
à
l'origine.
La
d
épréciation générale
de
l
a
6
LA OÉFLATIO:'i EX PRATIQUEréduit le
revenu
réel
d
e3
particuliers
du montant de
tous
les
biens
et services
que l'État,
p
ar le
papier-monnaie,
a
d
éto
urnés
à son
profit.
L
a
déflation, en amputant à son tour le revenu, n'opère
donc
pas
un
e
restitutio
in integl'um,
mais
a
joute
un
sa-crifice
nouveau
à celui
que
l'inflation
avait
déjà
con-so
mmé en
sourdine.
Ce
nouveau sacrifi
ce, s
uccédant
au
premier, ne
p
e
ut se
justifler
que
de deux m
a
nières: soit
par des
avantages
monétaires, -
t
els
que le r
etour du
ch
ange
national
au
pair ou l'obtention d'
une
marge
d'
élas
ti
cité garantissan
t
contre
une inflation nouvell
e;
-
soit par le
désir de
ren-dr
e au revenu
des personn
es
dépouillées
par
l'inflation
un
pouvoir d'achat
plu
s
élevé.
On
admet,
en effet,
que
réparties
sur une
assez
longue
p
ériode et fréquemment
r
épétées, les amp
utations successiv
es de revenu réagissent
sur le
niveau des
prix pour
l'abaisser. D'où
un
déplace-ment du
revenu r
éel
inverse de celui qui
s'était effectué
a
u
cours
de
la
période
d'inflation, car l'appréciation de
la
monnaie
profitera
surtout
aux bénéflciaires de revenus·
fixes,
les
plus
éprouvés
par l
a crise
précédente
de
dépré-ciation.
Seulement
cette baisse
des
prix
met
elle-même
toute
l'éco
nomie
dans un
grave
état de
malaise, très
défavora-bl
e à
la
production.
Il a
rrive un moment où les avan
tages
purement
moné-taires
de
la
déflation, risqu
ent d
'être compensés par ses
inco
nvé
nients
économiques.
QU EXTE.~Il-O~ r.\11 UÉFL.\TIO:>i?
7
détruisant,
le pouvoir d'achat des bi
ll
ets
de hanque
(sous
prétexte
de rembourser l'emprunt forcé originairement
réalisé par
l'émission) -
n'est
-
i
l
pas préférab
l
e
de rem
-bourser
l~ssouscripteurs
des
emprunts
vo
l
ontaires,
-
ce
qui
allégerai
t les finances de l'
État,
tout
en
laissant
aux
mains des particuliers
le
capital
remboursé,
et en
faci
l
i-tant ainsi
une reprise de la production, très favorable
à
l'appréciation
même
de la monnaie?
Telles sont
les question
'
que
soulève
l
a
déOation,
e
t
c'est dans
la balance
à
établir entre
ses
avantages
mo-nétaires et ses inconvénients économiques,
que réside
toute
la
difficulté:
Celle-ci
'
accroît encore si
l'expérience démontre que
les effets monétaires
eux-
mêmes,
généra
l
ement
at-tendus d'une déflation
radicale, ne
se
produisent pas
toujours
,
-
si
l'on
constate
par
exemple
que la monnaie
retirée d'un côté par
l'impôt
ou
l'emprunt,
réapparaît
de
l'autre sous
forme de
crédits
de banque, les particuliers,
pour payer
l'impôt
ou souscrire
à
l'emprunt,
étant
obligés de recourir aux avances
de
l
eurs
banquiers.
C'est ce qui s'est
produit, nous le
'
verrons,
en
Tchéco
-Slovaquie.
Nous nous bornons,
pour le
moment,
à signaler
la
dif-ficulté, sans l'examiner
de près.
Deux remarques cependant
doivent
être
faites tout de
suite
:
La
première, c'est qu'il n'y a
pas de
solution
a priori
au problème
de la déflation. Quoi qu'en disent ou pensent
certains publicistes
-les uns touj
ours
disposés
à
déclarer
l'économie politique en état
de faillite, les autres trop
enclins
à
donner de
simples
préférences personnelles pour
8
LA nÉFLATIO:'l' E:'\ l'R.\TIQUEcette qu
estion de
so
lution
orthodoxe
ni de solution
héré-tiqtte
.
Il
s'ag
i
t
d'
un problèm
e
pratique,
comportant,
comme tous
l
es
probl
èmes
pratiques, des
solut
ions
di-verses
suivant
l
cs époques
et
l
es cir
constances.
Les
eHets
de
l
a qu
inin
e so
nt
scientifiquement
connus. :
:V[ais son
dosag
e
ou
m
ê
me
so
n
emp
l
oi varie
s
uivant
les
personnes
et
l
es
m.a
l
adies.
Il
en
est de m
êm
e d
e la déflation. Tout au
plus pourra
it-on
not
er qu'il
existe d
e
l
a part des hommes
politiques
et
d
es
h
ommes
d'a
Haire
s
une
tendance
à
sous-estimer les
risq
ues
perm
a
nent
s
des maladies
monétaires
et
à
s'exagérer,
p
a
r
contre,
l
es
in
convénients
écono-miques momentanés qu'entraîne
l
eur
guérison. Ce
qui
l
es
inclin
e
vo
l
ontiers à tra
i
ter de
do
gmati
ques
les
éco-nomistes,
plus
se
nsibl
es
qu'eux
a
ux
d
angers
d'une
mau-va
i
se
monnaie, par
ce
qu'ayant
gardé
une mémoire
plus
fidè
l
e
des
expériences
du
passé
.
D
'aill
eurs
-
et
c'est notre
deu
xième
remarque
-
le
con
flit
d'
int
érêts s
i
gna
l
é
tout
à
l'heure ne
se présente
que
l
orsq
u'un
État est devenu
capabl
e
de rembourser
sa
d
ette,
c'est-à
-dir
e
qua
nd
son
budget est en équilibre
.
Ju
sque-l
à
il ne sa
urait
véritablement
s'agir
poUl' lui
de
déflation,
mais se
ulement
d
'
un
arrêt plus
ou moins
com-plet de l'inflation.
Et,
par suite,
l
es
«
d
angers
»
de la
dé-flation p
euvent
y
êtr
e
n
ég
li
gés.
40
Jusqu'
ic
i
nous
avons dist
in
gué
d
eu
x types
de
dé-fl
ation
monétaire,
b
asés
l'un
et l'autre
sur
une
déOation
financière
préa
l
a
bl
e
.
Or,
il
en exis
te
un
trois
i
ème,
fort
différent
des
précé-dents. C'est ce
lui
dont
l
a crise
de
1920 no
us a donné
le
s
p
ectacle.
Et
c'est
lu
i
que
l
'on
vise
très
souvcnt -
sur
-tout
en Ang
l
ete
rre et
a
ux
États-Unis
-
par
le mot
l(déflation
».
QU·E:'I'TENn-o.~ PAR DliF'LATIO.~?
9
du tau.'/;
de l'escomp
t
e
une baisse des prix et
u
n
arrêt
de
la
spéculation,
quand
ce
ll
e
-ci s'est développée au point
de devenir dangereuse. Les États
-
Unis
ont r
ecOuru
à
ce
mode de déD.ation, au début de 1920,
afin
de protéger
leur
étalon
d'or menacé
.
Les banques d'émi
ssion e
mo
-péennes,
en suivant
leur
exemp
l
e,
n'ont fait q
u
e s'inc
liner
devant
une
inéluctabl
e
nécessité. La dépression
consécu
-tive
s'est accompagnée
d'une réduction,
cette
fois
spo
n
-tanée,
de la
circulation,
tenant
à
la baisse
généra
l
e
des
prix.
Cette
déflation
spontanée
s'oppose
à
l
a déflation
voulue,
envisagée
pl
us haut.
C'est celle
à
laquelle
on assiste
à
la
suite
de toute
grande
période d'essor économique
.
La provoq uer
est
un devoir
pour
toute grande
banque d'émission
consciente
de
son
rôle économique.
Elle s' oppo e essentiellement aux
types précédents,
en ce qu'il s'agit
ici d'une déflation des
créd
its
privés,
et
non d
'
une
déflation des
crédits créés aù
profit de l'État,
la
seule dont
il
ait été question
plus haut. Nous
propo-sons
de l'appeler
déflation de crédit
pour l
'en
distinguer.
Ces deux types
de déflation
ont cependant
quelque
chose
de commun: ils
impliquent l'un
et
l'autre une réduction
des revenus nominaux des particuliers,
l
a
baisse des prix
consécuti,-e
à la hausse du taux de l'escompte
équiva
l
ant
à une diminution
de tous les revenus.
Seu
l
ement
l
a
réduc
·
tion
résulte
dans
un
cas
de l
a
bai
sse
des pri
x,
dans l'a
u
tre
d'un prélèyement
direct
sous
for me d'emprunt ou d'impôt.
D'ailleurs, la déflation
spontanée
de
crédit
peut
conduire
à
une déflation
voulue.
On peut profiter,
en effet,
d
u
retour de
la
monnaie
dans les banques
0u
au
Trésor pour
en supprimer
définitivement une
certaine
portion.
C'est
la méthode
suivie en
Angleterre pour
l
a
r
éd
uction des
10
LA UEFLATIO:'i E:'i PIIATIQU ESeulement, dans
ce cas,
comme précédemm
ent,
lru
déflation n'est
r
éell
e
que
si
l'État est
en
mesure,
soit.
grâce
à
d
es
excédents
budgétaires,
soit
grâce à
des
em-prunts
à
long t
er
me, de
n
e
pas
r
emettre en circula
tion
so
us
une a
utre forme la
monnaie
d
e
papier qui
lui
est
spo
ntanément rev
enue.
Les types
de d
éflati
on
que nous venons d
e
distinguer-ne
l
e sont
p
as
toujours
n
ettement,
même
par ceux qui
,
sont ch
argés
de
formul
er la
politique
monétaire des
gr
a
nds
pays.
Il
est
'Tai qu'ils se
mêlent fréquemment
dans
la
r
éalité.
Cependant,
comme
on
va
le voir, ni
leur
'
on
gm
e,
ni leurs
effets,
ni le
ur
mécanisme ne
sont
le
s
mêmes.
No
u
s
abordons maintenant
l'examen
des méthodes
.
pratiques
de
déflation,
telles qu'elles
ont été
conçues-et a
ppliqu
ées
depuis l
a
fin de
la
guerre.
Nous
résume
-ron
s,
dans un chapitre final,
les conclusions qUI
sem-blent
se
dégager de
ces expériences.
CHAPITRE
II
La méthode anglaise
Dans
chaque
pays
les
pro
céd
és
de déflation
sont
na-turellement conditionnés
par ceux qui,
préalablement,
avaient conduit
à
l'inflation.
Nous
ne pouvons
éviter
de-rappeler d'abord,
en quelqu
es
mots,
l
e
mé
canisme
an
-glais
de l'inflation,
quoiqu'il
soit con
nu. Il
a
été
parti-cu
li
èrement compliqué, d'où
il
s
uit
qu'en
Ang
l
eter
r
e
·
celui
de
l
a
déflation est aussi
des plus
comp
l
exes.
L
'inflation
Le processus
d
e
l'inflation
ang
l
aise a
été
d
o
ubl
e
:
il
s'est
poursuivi simultanément
par
l
a
création
d
e
crédits-en
banques,
et
p
ar
l'émission
d'un papier-monnaie
gou-vern
emental,
les
«CUl'rency-J'Il
otes
n.
D'un
côté, l
e
gouvernement s'est
fait ouvrir
de
s c
r
é
dits.
par
les
banques, -
soit
par
l
a
Banque
d'
Angleterre (ce
sont l
es
fameuses
«
YV
ays
and Means
a
d
va
n
ces
n)
-
soit
.
12
LA UÉFLATION E:'i PRATIQUEsouscription
(1
).
Dan
s
l
es
deux
cas, ces avances
dcs
banques, faites
so
us
forme d
'ins
cription
s en
compte
courant,
augmentaient d'autant
le
pouvoir d'a
chat
du
public.
D'un autre
côté, ce gonflement
du pouvoir
d'achat,
en
fai
sant
hau
sser tous
les
prix, rendait n
écessaires
des
ins-truments de
circulation
plus
abondan ts
pour les
règle-ments de
sala
ires,
les ac
hats
au détail,
et
c.,
l
esquels
n
e sc
font pas par
c
h
èques.
C'est ici que
sont
intervenus
lcs
Currency-Notes,
dont
les
coupures,
plus
:faibles que
les
hillets de
la
Banque
d'Anglet
erre, sont indispensabl
es
aux petites transactions
.
Le
gouvernement s'est
ch
argé
lui-même d'assurer,
à chaque
instant,
le
r
cmh
oursement
de
leurs
dépôts par
les
hanqu
es,
en
fourni
ssa
nt
sans
limite à ce
lles
-ci la
monnai
e
de
p
a
pier demand
ée, contrc
cession
d'un chiUre
correspondant
de
l
eur
«
balance
))
à
la
Banque
d
'
Angleterre.
Ainsi
s'est
trouv
é
r
éalisé
p
endant tout
e
la guerre, et
jusqu'à
la fin de
1919,
un
méca
nism
e
qui p
ermettait
au
gouvernement
d'
obtenir des
avances
indéfini
es
des
han-qu
es,
parce
qu
e
lui-m
ême
l
eur
assurait
indéfinime
nt
la
monnaie destinée
à
faire fa
ce
au retrait
d
e l
eurs
dépôts.
C'est ce
système,
d
'une
efficacité
vr
aiment
mer
-v
eilleuse,
qui a fmi par f
aire
passer
le chiiTre
des
com-ptes
-
co urants
créditeur
s
de
s
banques de 1.0
32
millions
de
livr
es
sterlin
g
à
2,~
56
,
entre la fll1 de 1913 et
la
fin
de 1919;
et celui
des Currenc
y-
Notes
de zéro
à
356
mil-lions de
livres au
co
ur
s
de
la
même période.
(1)
Les banques du Royaume-Uni autres qu
e
l
a Banque d
'An-g
l
eterre,
d
é
tenai
e
nt,
àla
fin d
e
1913, pour
e
nviron
211.000,000 de
LA METHODE ANGLAISE
13
Pendant ce
temps,
le
régime d'émission de
la
Banque
d'Angleterre n'était pas modifié, et,
si la
circulation de
ses billets s'est élevée
de 30 millions de
livres
sterling à
91
millions
entre
ces deux dates,
c'est
uniquement par
.
suite
de
la concentration
dans
ses
caisses des réserves d'or
du pays. Le
chiITre
légal de sa
circulation
fiduciaire
(c'est-à-dire sans couverture
métallique)
est
resté intangible.
Où se trouve
dans
ce système
l'instrument monétaire
correspondant au
billet
à cours
forcé de la Banque de
France?
Sont-ce
les avances
en compte-courant
de
la
Banqu
e
d'Angleterre à l'État?
(1) ou
sont-ce
les
Cur-ren
cy
-l\'otes
? En
d'autres termes,
lorsqu'on
parle de
déflation en Angleterre,
faut-il
entendre
le
rembourse-ment des
«
W
a,ys
and
i\Ieans
advances»,
ou plus
spécia-lement
celui
des Currency-Notes
?
Evidemment
,
ce
dernier remboursement
est celui
qui
correspond
le mi
e
ux
à ce
que l'on appelle,
en
France,
les remboursements du
gouvernement
à
l
a
Banque.
Les
avances
par voies
et
moyens de
la
Banque
d'An-gleterre ont souvent été
purement temporaires. Elles
grossissaient
(
e
t
parfois
beaucoup
)
pour diminuer
ensuite,
sans que
l'ensemble de la
circulation en
fût
affecté
durablement.
Ainsi,
pendant la durée d'un grand
em-prunt,
la
suspension
de l'émission des bons du Trésor
gonflait
,
mais seulement
pour un temps,
le
chiffre des
avances
de la Banque.
(1) Les avances ne
sont
du
r
es
t
e
pas connues
par le bilan de
l
a
Banque, mais uniquement par
les
comptes h
e
bdomadair
es
publi
és
par
l
e
Trésor,
et
où figurent
l
es
chiLIres
d
es
«IVays and Means advances».
Celles-ci n
e
pro,iennent pas
touL
es
d
e
l
a Banque d'Ang
l
eterre,
Une
partie provient d'
a
utre
s
caisses
publiqu
es
.
Ce sont
l
es
Depall-mental AdlJallces,
mais
e
ll
es
ne
consti tuent pas un
e
création
cie
14
LA DEF ... ATlO:'< Fi'i PRATIQUEPar
contre,
quand les
avances
de la
Banque
d'Angle-"terre ont abouti
par l'intermédiaire
des banques de
dépôts
à
rendre nécessaire une
émission de
Currency-Notes,
ceux-ci
sont
entrés définitivement
dans la
circula-tion,
consolidant ainsi
pour
touj ours l'accroissement de
pouvoir d'ac
hat
originairement obtenu par l'avance de
la
Banque.
Jusqu
'à
ce moment on pouvait
le considérer
comme temporaire. Or, c'est
bien le
caractère des
billets
graduellement avancés par
la
Banque de France
au
gouvernement et figurant
sous cette
rubrique
à son
bilan, de
s'être
définitivement intégrés
à la
circulation.
Néanmoins,
les
quelque
deux
cent
millions de livres
·
d
'avances
par voies
'
et moyens que
le
gouvernement
an-glais
devait
encore
à
la
Banque à
la
fin de 1919, doivent
être
assimilés aux C
urrency-
i'\
otes et
leur
rembourse-ment considéré comme
une
véritable déflation.
S'ils
n'ayaient pas
été
r
emboursés,
ils auraient fini par
abou-tir, eux
aussi,
à
un
e
émission supplémentaire
de
billets
<e
l'
État (1)
.
Le
Rapport du
Comité
Cunliffe
Au cours
même de la
guerre, on s'est préoccupé des
moyens
de revenir
à
un régime normal,
quand
l
es
hos-tilités auraient
pris fin. Jamais l'Angl
eterre
n'a
admis
l'idée qu'une
création
illimitée
de monnaie
pût
se
JUS-tifier
autrement
que da
ns un
seul cas: celui où le
sort
du
pays est en
j
eu en
face de l'ennemi.
(1) Nous donnons
en
appendice
la
traduction du
passage
caracté-ristique du Comité CunlifIe qui
exp
liqu
e
la
méthode d
'
inl1aLÏon
an-glaise, ainsi qu'un passage non moins
important
d
'
un rapport de
Sir
Basil
B
l
ackett où
la
définition de
j
'
inflation
et
de la ddlation
en
LA ~IÉTIIOOE AXGLAISE
15
On
se
rappelle qu'un
«
Committee on Currency and
Foreign
Exchanges n,
présidé
par
l
ord Cunl
i
fIe,
fut
chargé
·
de tracer
le
plan de
la
politique
à suivre. Ce
plan
se
trouve
développé dans
le
premier rapport
provisoire du
comité (First
Interim Report)
du 15
août
1918.
Ses
con-clusions ont
été
souvent
reproduites;
nous les
résumons
-cependant
ici,
car elles
forment comme
la
charte ou
le
programme
de la déilation
en
Angleterre. On verra
qu'elles s'adaptent exactement
aux méthodes ang
l
aises
d'inflation que nous avons
exposées.
E
ll
es
rep
osent
d'ailleurs
sur
des idées générales, dont
la
portée n'est
pas
restreinte
à
la
seule
Angleterre.
1
er
PRINCIPE. -Une limite
à
la
création
du
c
r
édit es
t
indispensable
en tout pays. Cette limite, avant
la gu
erre,
était fournie en
Angleterre par
l'
encaiss e-
or de
la
B
aflque,
dont
le drainage
à l'étranger
fonctionnait comme
un signal
d'alarme. La suppression
pratique
(1) de
la
remboursa-bilité
du billet depuis 1914 et
l'interdiction
de
la libre
exportation du métal
j
aune,
l'ont fait
disparaître.
Elle
ne sera
pas rétablie tant que sera maintenue cette double
prohibition, à laquelle on ne saurait
encore
renoncer
sans
danger. Il ne reste donc qu'un moyen de
limit
er
le
crédit,
c'est
de mettre un
terme
à
la
possibilité indéfinie qu'ont
les banques de
se
procurer ces moyens de paiement trop
commodes
que
sont
les
«Currency- Notes
n
.
Que faire
pour cela?
Fixer
un
maximum
à l'émission des
Cur-rency-
Notes
non
couverts (2),
et
exiger
pour
toute
émis-sion
dépassant ce maximum une couverture
en
billets
de la Banque d'Angleterre
.
Comme
l'é
mission
non cou
-(1) On sait que
théoriquement
les billets sont
r
es
tés remboursabl
es
.
Mai
s
la théorie n
'a j
a
mais
j
oué,
e
t
ne
jou
e
pas
e
ncore
à
l'h
e
ure
actue
ll
e.
(2
)
Une couverture
or de 28
5
00 000
livr
es
es
t
a
ff
ectée
d
ep
uis
l
e
d
é
bul
16
LA DI~FLATIO:'l EN PHATIQUEverte de
ces
derniers
est strictement contingentée
(1),
autant
dire
que
l'on
impose
un
maximum
infranchis-sable
à
la circulation
fiduciaire
du
papier
sous sa double
form
e de
bill
ets
d
e b
a
nque et
de Currency-Notes. D'autre
part,
la
Banque
d'Angleterre,
quand
elle voit
diminuer
sa réserve
d
e
billets, él
ève
le
taux de
son escompte. Par
suit
e,
un
e création
exagérée
de
crédi
ts entraînant une
forte
d
eman
de
d
e
Currency-
lotes,
aboutira
à
une
de-mande parallèle de
billets
de
la
Banque pour
les couvrir,
et
déclanchera
automatiquement le
fr
ein
du
taux de
l' escompte.
L'inflation
sera
enr
ayée.
2e PRINCIPE.
-
Ce
n
'est pas tout d'enrayer l'inflation,
il faut
rédui
re les
moyens
de cir
culati
on
existants.
La perte
a
u
change
d
e la
liv
re
sterling vis-à-vis des monnaies d'or
est, conformément à
ùne doctrine
d
evenue classique,
la
preuve d'une
sur
abon
d
a
nce
de papier.
Il
faut donc faire
de la
déflation. Jusqu'à quel p
oint
?
Il n'est pas question,
bien
enten
du, de
redescendre
au
niveau de
la circulation
d'avant-
gu
erre. U
ne
partie
a
u
moins de
la
hausse
des
prix
est ac
quise. U
n
suppléme
nt de
moyens de paiement
est
indispensable.
Mais
lequel
?
C'est l
e cours du change
qui nous servira de gu
ide.
Dès
que
la
livre ster
lin
g sera
revenue
a
u
pair,
la
preuve
sera
faite
que
le
papier en
cir-culation
n
e
dép
asse
plus
l
es
b
esoins
.
3e PRINCIPE. -
Ce
qui restera
à ce moment
de
Cur-r
ency-
Notes
non
co
uverts pourra être remis
à
la Banque
d
'A
ngleterr
e
et a
j outé
sa
ns
d
anger
à sa circulation
fidu-ciaire.
Ce sera le
résidu
d'inflation.
Il
sera couvert comme
l'a
ctuell
e circulation fidu
cia
ire
de
la
Banque
par des
titres
de
la
dette
publique.
Que
ce
r
ésidu d'infl
at
ion soit inév
itable, c'est ce que
le
LA MÉTIIODE A~·r.LAISE