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TRIESTE

(Le Conseil die Libération de Trieste a l’honneur de présenter a cette Commission ce (mémoire qui résume les défsdjris de’ la plupart de la population die Trieste; en effet ce Conseil est l’interprète de la volonté de la population de Trieste1, puisque il a été confirmé dans Г Assemblée Gonstituente de Trieste' du 17 mai 1945, composée de 1348 délégués éilus par les Assemblées- des- établissements des chantiers, des instituts de crédit et assurances et de touts les autres centres d’activité productive.

Ce Conseil, avec la Consulte, représente -dansi cette ville le seul organisme élu de la meilleure manière démocratique possible et ayant égard aux contingences et aux ungetnceb 'du moment. Il est constitué pour le 70% de membres italiens et pour le1 30% de membres Slovènes, suivant la composition nationale de la popu­

lation dé la ville.

I

Le problème de 'l’appartenence statale de Trieste a donné lieu à des discussions vives et profondes non seulement aujourd'hui, mais aussi dans le passé, parce qu’il réfléchit les conditions parti­

culières de ce 'centre névralgique qui a atteint une importance si grande dans les ré'lationisi entre les états voisins. D’ancienne colonie romaine qu’elle était, avec quelques milliers, d’habitants, Trieste devint un muinicipe gothique et byzantin et ensuite un fief impérial dlomné en baronnie aux évêques. Dès 1200 elle engage la lutte avec Venise qui essaye de se l’assimiler voyant dansi Trieste une rivale P'Our ses commerces florissants'; elle cherche aussi protection auprès des Duos d’Autriche pour conserver son hinterland du Carso et de la Carniole jusqu’à embrasser plus tard tous les paye de l’Empire d’Autriche, surtout après avoir obtenu de- Marie Thérèse le port franc, ce qui apporta une augmentation de- plus en plus croissante de sa prospérité et de sa population, laquelle de 7250 habitants (3865 italiens et 3385 Slovènes) comme il résulte d’un premier recense­

ment de 1735, augmente à 28.000 à la fin du XIX siècle, 45.000 en 1815 et 80.000 en 1840. En 1900 la population est de 176.000 habitants' et, en 1919, 242.000 dont 118.959 italiens et 59.319 Slovènes, selon les chiffres officiels du recensement fait en conformité des lois autri­

chiennes, des défauts 'desquelles nous' allons- parler; c’est pourquoi о-n a calculé que les Slovènes atteignent le chiffre -de 80.000.

Comme Го-n voit, cette augmentation si rapide de la piopulation dans les deux derniers siècles ne représente guère T-accroissement démographique normale d’une ville,, elle -est due aux nouvelliesi con­

ditions économiques favorables, à la suite -de Tuniorn au hinterland qui se trouvait dans, un continuel développement économique. D’où

l’attraction urbanistique croissante qui attire la population de1 la campagne environnante,, offrant de nouvelles poisisiibilités de travail et de vie aux masses paysannes, de nationalité Slovène. Jusqu’à un certain moment il se vérifia l’asisimilation naturelle de ces éléments Slovènes qui furent italianisés spontanément; mais la conscience nationale slliovène s’étant affirmée plus fortement au XIX siècle,, cette assimilation naturelle alla en diminuant de pins, en plus, de façon qu’elle détermina une quantité touijlours, plus, forte de, Slovène®

lesquels, soit pour l’augmentation démographique soit pour l’aug­

mentation urbanistique, atteignirent une proportion numérique tou­

jours plus considérable; ein effet en 1910 les Slovènes atteignaient le nombre de 59.319 suivant le dernier recensement autrichien qui avait eu recours à l’artefice de la langue d’uisage, pour diminuer la quantité des minorités nationales surtout là où une majorité dirigeait les opérations de recensement. Il s’ensuit donc que même, cette quantité est sans doute inférieure à la réalité. D’après des calcul®

qu’on a faits ce chiffre doit être rectifié en 80.000.

Et ce chiffre ne peut nullement être dementi par Ile recensement et par les elections de 1921, où, pour la première fois,, l’administration italienne recueillit des, données, statistique® à ce proposi On a prou­

vé la tendlenoei de l’état italien à diminuer -la population sloivène avec de® déplacements de fonctionnaires (cheminots, maîtres, employés-, etc.) dans les provinces méridionales,, en commençant déj,a en 1919, initiant ainsi cette oeuvre -de dénationalisation que le fascisme accentua jusqu’à atteindre les forme® les, plus vexatoir-e® et inhumaines.

D’autant moins croyables peuvent être le® données, statistique®

du recensement et des élections de 1921 parce que ce® dernière®,, en particulier, ont eu lieu sous le régime de véritable terreur fasciste comme il apparaît clairement de l’histoire des destructions de®, jour­

naux, des maisons du peuple, des sociétés de consommation, de crédit et du travail, dies, cercles de culture et d’autre® institution®, semblable® solit italiennes! que Slovènes,, de même que de® tueries, et en général des faits de terrorisme contre leis antifascistes, italiens et slolvèneis et leur® dirigent®.

Avec la destruction totale, de toute manifestation de vie nationale et culturelle Slovene, les persecutions contre le® Slovènes atteignirent un encroyable dégré qu’on défendit même 'l’emploi de la langue non seulement dan® le® écoles publique® mais aussi dan®, les écoles privées,, dans les lieux publics et partout sous' une menace con­

stante de représailles légale® et terrori'sltiques,.

Après une lutte incessante qui a coûté tant de sang et tant de souffrances à la population Slovène de Trieste, et de la Marche Julienne, à travers la longue et sanglante, guerre ,de- libération, cette

population a atteint en fin sa liberté et attend à présent sa »siiistéma- tion définitive.

Comme cette 'honorable Gommisision pourra vérifier, la popula­

tion Slovène quii demeure en masse compacte autour de Trieste jusqu’aux frcmtièrels septentrionale® de la Marche Julienne, con­

stitue presque la totalité des habitants dans- tous les faubourgs de Trieste et une minorité dans le centre de la ville même.

Il siérait pourtant bien difficile de créer une ligne de démarca­

tion entre l’élément italien et Télément sloivène et, en tout cas, une teille ligne devrait —en sacrifiant l’une aussi, bien que l’autre partie

— courir entre les faubourgs die Barooila, Roiano, Guardiella,, Soor- colÿa, Cologna, Santa Maria Maddalena, Servola, et le centre1 de la ville dans laquelle, nous le répétons, vivent aussi des quantités considérables de Slovènes.

Pour la solution du problème il est nécessaire donc de remar­

quer l'impossibilité de tracer une ligne divisoirie ethnique qui passe aux marges du centre de la ville et qui la »divise des. faubourgs» les plus immédiats ou bien à une certaine distance de la ville même, garantissant ainsi à la ville même un hinterland considérable mais cependant toujours trop restreint pour une nécessaire liberté de mouvement et surtout pour son ravitaillement aussi bien que pour le développement de son activité économique (commerciale et industrielle).

IL

Il est évident donc que le développement économique de Trieste est étroitement lié à celui de son hinterland qui, presque éliminé per l’annexion à l’Italie, reste pourtant le territoire économiquement indispensable et non remplaçable pour le développement commercial et industriel de la ville. Il esit représenté par les territoires, qui se trouvent au nord et à l’est et précisément par la Yougoslavie, par la Hongrie, par l’Autriche, par la Tchécoslovaquie, par une partie' de la Bavière et de la Galice avec Lwow qui appartient aujourd'hui à TUikraine. En effet, déjà à l’époque de sa naissance comme centre commercial Trieste demandait protection pour ses» trafics avec le Carso et la Carniole »en vue de ses luttes» contre Venise. Le hinterland le plus immédiat est celui de la Yougoslavie, laquelle détient aussi les» voies d’accès au port et qui, au moyen de tarifs différentiels des chemins die fer, pourrait faire »dévier .le trafic vers» s,es portai concur­

rents »de Fiume ou de SušaJk (Ligne Sainpief.ro—Fiume) »en cas de non appartenence de Trieste à son ensemble»statal. La ville de Trieste a dû isulbiir »de graves sacrifices économique® à cause die son appar- tenence à l’état italien lequel n»e» p»o»uvaiit lui assurer le libre débouché

des commerces du hinterland en concurrence aves les autres ports hanséatiques du Nord ni même avec celui de Venice et avec les autres ports non ipluis selon les nouvelles confoirmation® istataleis de l’Europe centrale et balcanique.

De plu® les lignes le» plus importantes de navigation furent transférées de Trieste vers les centres maritimes, de Venise1, Bari, Naples elt 'Gênes, de façon que l’importance maritime de la ville atteinte en 1913 diminua fortement et influença d’une façon éton­

nante ses trafics traditionnels. Pour se qui se rapporte- à l’industrie il est nécessaire- -de remarquer que lets industrie® typiques -du ciment, des briques,, du marbre -et -de® sel® -subirent de, grandes: contractions de même que Tim-dusitrie du bois. On peut dire la même chose pour les industries demi typiques, telles que -par exemple- les industries textiles, celle de( la peausserie, du p-apier et de la bière.

Si les industries atypiques, et précisément ce-ll-eis des construc­

tions navales -des Chantier® de San Marco-, Monfalcone, Ars-enale del Lloyd, Fablbrica Macchine Sant’Andrea -ont -eu un développement particulier dans ces dernières année®, cela est dû avec toute évidence à ce que c’étaient des industries de guerre que l’était fasciste dévelop­

pait dans ses intentions évidentes d’agression contre des, états voisins ; étant donnée sa tendence d’expansionisme vers la Slovénie, 1-a Croatie, la Dalmatie -et -en général vers le centre bialcaniqu-e comme le démontrera plus- tard 1-e décour® de la deuxième- grande guerre-.

Et comme une- répétition de ces- intentions agressives, n’est plus, con­

cevable, il s’ensuit que la florissante industrie d,e- guerre, qui alimen­

tait surtout les Chantiers de Trieste et Monfalcone-, n’aura pas la possibilité de se développer ou d’être substituée par d-esi linitiatives, différentes à -l,a construction de p-aqu-ebot®, -déterminant de cette façon un collapsusi profond de tout 1-e fondamental système écoino-

miquedndusitiriel de Trieste.

D’où la grande préoccupation des larges masses populaire®, de la ville représentées par ce Conseil, lesquelles désirent une solution politique du problème actuel qui les mette à l’abri de telle® crises substantielles et qui, leur garantisse l-e pain cotidien et l’avenir.

III.

Il est naturel que la population slave (,Slovène et croate) de la Marche Julienne désire son union à la Yougoslavie pour des, raisons de caractère national et donc pour atteindre la liberté pour laquelle elle a tant sacrifié pendant les longues années, de l'oppression. Mais, il est aussi fondamentalement important d’éxaminer leis, causes pour lesquelles la population italienne désire entrer dans la République Fédérative Populaire Yougoslave dans, laquelle Trieste serait la sep­

tième république® fédérale. Les larges maissieisi italiennes qui, à cause des raisons économiques que nous avons remarquées plus haut, sont convaincues qu’elles peuvent compter sur une situation meilleure et sur un avenir économique plus sûr, aspirent à cette réalisation aussi pour des raison® de caractère politique.

Le peuple de Trieste veut adhérlir à la constitution yougoslave, parce qu’il sait bien que cette constitution respecte d’une façon ample et sûre tous les droits, les aspirations, les traditions, les usi et coutu­

me® de la population italienne à laquelle elle garantira ваш® doute tout libre développement de sa langue, de sa culture et de sa civili­

sation, et cela non contre le® peuple® slave®,, mais dan® une entente fraternelle avec ce® peuple®', ce qui est une prémisse indispensable pour tout fbienêtre économique, pour toute vie en commun de race®

différentes dans cette partie extrême de la terre adriatique et en fin pour la paix entre ce® deux peuples et entre tous les autreisi.

Le Conseil de Libération die Trieste demanlde' dlonc quei cette honorable Commission, après avoir vérifié le® éléments de* fait et de droit auxquelles nous venons de faire allusion brièvement, mais qui trouve la reispondance la plus juste dans la réalité d’une situation historique, ethnique, économique, politique et sociale qui sera sans doute remarquée par les exports qu’on a envoyés ici, s«' rend inter­

prète de la volonté décidée!, fondée et légitime des masses, populaires italiennes et Slovènes que la ville de Trieste soit unie à la République Fédérative Populaire Yougoslave en qualité de septième république.

Trieste, mars 1946

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