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CONCLUSION GÉNÉRALE

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Academic year: 2021

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CONCLUSION GÉNÉRALE

Notre intérêt pour la causalité réside dans le fait que cette notion est à la base de chaque événement qui se déroule et se développe dans l’existence des hommes. En raison de ce fait, la langue qui est un instrument de communication des expériences que l’homme fait au quotidien, nous offre plusieurs moyens d’expression pour mettre en évidence les informations d’ordre causal. Ces moyens, cependant, ne sont pas toujours des outils suffisamment précis pour décrypter correctement les messages que nos interlocuteurs nous envoient pour communiquer. Il existe en effet diverses relations entre les mots qui créent une sorte d’ambiguïté que seul le contexte d’énonciation du message peut désambiguïser. Une de ces relations est la relation de synonymie qui implique que deux mots aient des composantes sémantiques en commun, à savoir que leur sémantisme se superpose dans la mesure où nous retrouvons dans leur signification plusieurs éléments semblables. C’est le phénomène qui se produit dans le cas de quelques verbes « causatifs » : il s’agit de verbes qui possèdent intrinsèquement dans leur sémantisme le concept de « être la cause de » et qui présupposent nécessairement la présence des deux éléments fondamentaux dans un processus de causation, à savoir un élément causateur et un élément causé. Or, cette caractéristique particulière nous a poussés à étudier la relation

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synonymique que ces verbes entretiennent les uns avec les autres. Nous avons observé en particulier si ces verbes peuvent être considérés comme des synonymes absolus, à savoir s’ils peuvent se substituer dans différents contextes d’emploi sans que ne change pour autant la signification du contexte et aussi l’effet pragmatique que ce message a sur son destinataire.

Trois questions ont constitué le point de départ de notre démarche : 1. les verbes causatifs sont-ils des synonymes absolus ?

2. peuvent-ils être classés dans une échelle de la synonymie pour établir quel est le meilleur représentant du concept « être la cause de » et quels verbes constituent le noyau central de ce concept ?

3. le contexte d’emploi revêt-il une importance dans l’étude de la synonymie ?

Pour essayer de répondre à ces trois questions nous avons mené notre recherche sur deux plans différents : recherche des outils linguistiques pour l’exploration du sens et approfondissement des notions de synonymie et de causalité.

Pour ce faire, nous avons procédé à la composition d’un corpus, dans la mesure où nous étions persuadés que la vérification de nos hypothèses de départ sur un corpus de langue en emploi était nécessaire pour toute analyse linguistique.

C’est ainsi que nous avons étudié tout d’abord les hypothèses avancées par la sémantique componentielle qui propose la décomposition du signifié des mots en sèmes. Cette approche nous a permis de mettre en évidence quelles étaient les caractéristiques fondamentales de nos verbes, à savoir le fait qu’ils présupposent la présences du causing theme et du caused theme dans leur sémantisme. Toutefois à travers l’analyse componentielle nous ne sommes pas parvenue à trouver une différence entre eux dans la mesure où ces verbes ne nous semblaient pas posséder de composant sémantiques réellement différenciateurs.

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Avec la grammaire des cas, en particulier avec l’étude des cas d’agent, de patient (ou expérienceur) et d’instrument, nous pensions aboutir à quelques résultats satisfaisants dans la mesure où la structure profonde entraînée par chaque verbe pouvait être différente. En analysant quelques cas déjà étudiés dans la littérature concernant la grammaire des cas, nous nous sommes rendu compte qu’une étude de ce genre se basait en grande partie sur les intuitions du chercheur et que, en raison de ce fait, les conclusions qui pouvaient être atteintes étaient personnelles et susceptibles donc d’être remises en question.

Convaincue de l’importance du corpus pour confirmer ou infirmer toute hypothèse linguistique, nous nous sommes tournée enfin vers la linguistique de corpus, une discipline relativement nouvelle qui propose l’analyse du sens des mots en partant de l’emploi d’un mot-clef à l’intérieur d’un corpus, réalisé en suivant des critères précis et explicites. Cette méthodologie d’analyse de la langue nous a permis d’établir des critères pour désambiguïser les verbes qui étaient l’objet de notre étude.

Pour ce qui concerne la deuxième question, nous avons approfondi nos connaissances sur les deux notions fondamentales exploitées tout au long de notre travail, notamment celle de causalité et celle de synonymie.

La causalité est un concept présent plus ou moins explicitement dans la langue et elle est considérée par François (1989) comme une des trois

caractéristiques principales du lexique verbal.

Elle est en effet considérée comme un trait qui compose le sémantisme de presque tous les verbes, comme par exemple dans tuer qui se compose de

CAUSER – MORT – QUELQU'UN. En ce qui concerne nos verbes, comme nous

l’avons souligné à plusieurs reprises, ce trait est le seul qui fasse partie de leur sémantisme. Nous avons donc dû chercher les différences dans d’autres éléments.

Les lectures sur la synonymie nous ont amenée à choisir le point de vue intensionnel, à savoir l’étude des propriétés communes et distinctives des membres d’une même classe. En effet, les verbes n’ont pas de référent réel dans le monde, ce qui fait que la seule façon de les étudier consiste à les réunir dans

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une même catégorie et à cerner les éléments d’union et de disjonction contenus dans leur signification. L’hypothèse d’une échelle de la synonymie avancée par Cruse (2001) et, par conséquent, de degré de synonymie entre les différents membres d’une même catégorie, nous a amenée à étudier une autre théorie sémantique, la sémantique du prototype, élaborée par E. Rosch (1975), qui nous propose des concepts tels que celui de meilleur représentant de catégorie et celui de degré d’appartenance des différents membres. D’où l’idée de vérifier s’il est possible d’établir une échelle de la synonymie, à savoir s’il existe, parmi nos verbes, un verbe qui puisse être considéré comme le meilleur représentant de cette catégorie et s’il existe des verbes qui sont plus synonymes que d’autres, et cela non pas avec des tests linguistiques proposés à des locuteurs français, mais à travers l’étude de la langue en emploi, en particulier de la fréquence. En effet, cette variable a été considérée par Rosch comme un indice de prototypicalité dans la mesure où les éléments les plus prototypiques sont aussi les éléments les plus fréquents dans la langue.

C’est ainsi que l’analyse sur corpus du lexique verbal de la cause nous a permis de vérifier les hypothèses du début et de répondre aux questions que nous nous étions posée au départ ou qui se sont posées au fur et à mesure du développement de notre thèse.

Remise en question de la synonymie absolue.

La synonymie absolue n’existe pas dans la langue dans la mesure où l’existence de nombreux domaines détermine une spécialisation de chaque verbe qui se distingue dans son emploi par rapport aux autres. Nous avons en effet remarqué que ce groupe particulier de verbes causatifs n’est pas employé dans les mêmes contextes et pour parler des mêmes sujets, il ne s’agit donc pas de synonymes absolus mais de parasynonymes.

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Pour une échelle incomplète de la synonymie

L’échelle de la synonymie entre ces verbes causatifs peut être réalisée en prenant en considération les verbes qui sont utilisés dans les mêmes contextes et dont les arguments relèvent des mêmes domaines.

Nous allons comparer les différents emplois de ces verbes : a. environnement : causer, engendrer, générer ;

b. santé : causer, provoquer ;

c. sentiments : causer, créer, déchaîner, déclencher, engendrer, éveiller, procurer, produire, provoquer, soulever et susciter ;

d. événements sociaux129 : déclencher, engendrer, entraîner et provoquer ;

e. mouvements d’opinion : déclencher et susciter ;

f. produits économiques : engendrer, entraîner et générer ; g. événements130 : provoquer.

Nous avons considéré comme plus synonymes que d’autres, les couples de verbes suivants, dans la mesure où ils sélectionnent des arguments qui relèvent du même domaine :

- causer et provoquer, qui relèvent du domaine de la santé et de celui des sentiments ;

- causer et engendrer, en raison du fait qu’ils relèvent du domaine de l’environnement et du domaine des sentiments ;

- engendrer et entraîner qui relèvent du domaine des événements sociaux et du domaine des produits économiques ;

- engendrer et provoquer qui relèvent du domaine des sentiments et des événements sociaux.

L’échelle de la synonymie ne peut que regrouper un nombre limité de verbes dans la mesure où ces verbes, ne relevant pas des mêmes domaines, n’apparaissent pas dans les mêmes contextes.

129 Nous avons nommé « événements sociaux » ces événements qui bouleversent la vie d’une

communauté, tels que crises, émeutes, évacuation, dessaisissement.

130 Par « événements » nous entendons des phénomènes atmosphériques ou naturels,

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En ce qui concerne l’hypothèse de meilleur représentant de catégorie et donc d’exemplaire prototypique, selon le nombre d’occurrences des verbes (en annexe b), ce rôle peut être revêtu par le verbe provoquer dont les occurrences sont les plus nombreuses (167). Il faut toutefois contrôler le domaine dont il relève qui doit être, selon nous, plutôt général, c'est-à-dire qu’il doit être employé dans plusieurs domaines, ce qui arrive dans quatre cas sur sept. Pour avoir une confirmation de cette hypothèse il faudrait pouvoir vérifier l’emploi de ce verbe par rapport aux autres verbes, dans un corpus plus vaste, composé notamment de textes relevant de la presse, de la littérature, ou de la langue parlée.

Importance du contexte

C’est grâce au contexte que nous avons pu déterminer les différences entre les verbes pris en considération : sauf dans quelques cas, notamment dans les cas des deux périphrases verbales de donner lieu et de être la cause de qui ont des constructions syntaxiques différentes qui sont caractérisées par la présence des prépositions à et de, les différences entre les verbes sont plutôt sémantiques dans la mesure où les arguments qui sont sélectionnés par ces verbes correspondent à des préférences sémantiques définies, appartenant à des domaines particuliers. En raison de ce fait, les arguments en position d’objet syntaxique constituent un principe de désambiguïsation.

L’analyse du contexte d’emploi de ces verbes a donc été nécessaire pour les différencier dans la mesure où ils ne peuvent pas être classés en prenant en considération seulement leur sémantisme et les composants du sens qui les caractérisent ; en effet, les caractéristiques « internes », à savoir les éléments qui nous permettent de classer un verbe en tant que causatif, sont les mêmes pour tous les verbes que nous avons pris en considération : c’est grâce au cotexte syntaxique et sémantique que nous avons pu mettre en évidence les particularités de chaque verbe.

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A propos de la taille du cotexte ...

En ce qui concerne ce que Sinclair (1991 : 33) a affirmé à propos de la dimension du contexte linguistique, notamment le fait que le nombre des mots qui précèdent et qui suivent le mot-clef ne doit pas être supérieur à quatre ou cinq, nous avons remarqué qu’en français cette dimension doit être un peu plus étendue dans la mesure où dans plusieurs cas, nous avons trouvé les sujets des verbes très détachés du paradigme verbal. Cela n’est toutefois pas valable pour les objets syntaxiques des verbes qui se trouvent généralement immédiatement à la suite du verbe ou quelques mots après.

Perspectives

L’analyse de la langue à travers les paramètres que nous fournit la linguistique de corpus semble donner plus de fiabilité aux résultats que nous obtenons. Nos résultats en particulier, correspondent à l’observation effective de la langue en emploi ; une seule limite qui pourrait être envisagée est le fait que notre corpus est un corpus spécialisé dans la mesure où il se compose de textes relevant de la langue de la presse. Pour les raisons que nous avons évoquées dans le chapitre II sur la composition du corpus que nous avons employé, nous avons en effet omis volontairement de nos analyses d’autres genres de langue, notamment la langue littéraire ou la langue orale.

La suite naturelle de ce travail pourrait donc consister à analyser selon les mêmes principes ces deux autres types de langue et à voir si les résultats correspondent, de façon à pouvoir les utiliser dans les définitions de ces verbes qui seraient ainsi plus spécifiques et, par conséquent, plus utiles aux locuteurs dans le choix du mot exact.

Notre langue maternelle étant l’italien, la deuxième perspective que nous entrevoyons est celle d’une analyse contrastive de ce même groupe de verbes. Les résultats d’une étude de ce genre pourraient être utilisés lors de la constitution d’un lexique bilingue de la cause à l’usage de tout locuteur qui éprouve l’exigence de s’orienter dans la synonymie interlinguistique.

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