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Trois lettres d'Henri Bergson à René Helleu

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(1)

GIORNALE CRITICO

DELLA

F

OSOFIA

ITALIANA

FONDA’I'O DA GK)VANNIGEN'I‘ILE

SE '1"I 'IMASERIE, VOL U M E 1 V ANNO LXXXVH(LXXXIX), FASC. I

"La…/A

(IASA IËDI'I‘RICE LE LET'I'ERE ,

(2)

SOMMARIO DELFASCICOLO

lanusS’l'rnâuix‘lt,Univers'u/{Iri(lo/[11ruglnugcplum/17dcla'l/(‘jz'lrmfic'no] wc./lioevo.

Gw-gm/m dc][mbk/[co(' [mgm/c dic/zf/z/rrmrvde![cs/lpri/Md z/c'll’i/man/(mc del/u

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I’m)LA ZAMIHC.<1, Soi/o gli(lu/(Momgamm/1 «peraccu/cm»a

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[Hfl’llc'f/lm/C' (ilungl'ouzmc/z[0.s'n/0ahruzzc'rudopo['Umta‘. 2. GIACOMODl-lCREU— <Jl …),Vilma/Zn[fimo/larc:[ul/('n‘,rer/[(I, mall/1...

RMN/r)RM,“…IIAN‘I'I, '1‘…{cl/rar :!'1 Imr/Bcrgro/lZiRom" I[cl/cu...

Discussioni

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postille:

Miu/umgulf/(mum. LMarnay…'1‘r>r.r.lN1, (l'a/{Ico[mfm/mr!l'un.2.SARABr.)…mu, Ga-Mm II/(‘L/Ik/l/cu...

BIaA'l'liltl-J(IIIZN'I‘I, UHalim()llocc'u/o[micron ...

Mmaux…M,\N(;1,\(mu.[.11cul/umfiloso/ia/[ml/ami (lc/lo room/duvlc/âde! Nouocw/m

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pmu/{141}…filoroj'ico

”gm-ammo (Irene Zavattcro)...

ï/H'ri/urmum/m(fix/dam.I!col/(cliodis/717170 nc/l’opc'mdi Giordano Bruno (Salvatore

Scrrapica)...

1/«Tm/Icicle[’11]/i///crév’» (idem! 'll’rmrxou(GianniPaganini)...

L,,/i[()_\-(,jiadog/1'{Hum/m'rl/ {Ml/rmi (StefanoBacin )...

DmmrtmmKan! (ChiaraFabbrizi)

(,“…mu'Il—[rlwzz'i/lw'(ManiaRiccardi)...

N/c/m’f/JL‘('l'America(Anna MariaNicddu)...

I],«Ufa/(1,110rz/ Wingaux/vin»(LuisaBcrrolini)...

Ilpr…/[um'!2007tomeO/Icm primadalla Consul/aNazionalediFl'los'o/iu(Massimo

Ferrari)... Li/Jrir/‘c'cuz/li... 30 59 72 83 134 143 157 165 174 175 176 179 183 188 190 192 194 197

(3)

TROIS LETTRES D’HENRI BERGSON A RENE HELLEU"‘

Les troislettres que

Bergson

adresse à René Helleu entre

septembre

et novembre 1927,

auxquelles

ferasuite une cartederemerciement en

réponse

aux félicitations pour l’attribution,en 1828 du Prix Nobel au

philosophe,

concernentla

publication

chez les Editions Helleu et

Sergent

de L’z'ntm'zio/l

philosophique,

la conférence faite au

Congrès

de

Philosophie

de

Bologne

le

10 avril1911 et

qui

sera bien

plus

tardinséréedansLa

pensée

et lemozwant‘.

Lalettre du4

septembre souligne

le rôle deXavier Léon: c’estl’occasion de revivrelafondation de la«Revuede

Métaphysique

etde

Morale»,

l’organisa—

tion de la Société

française

de

philosophie

et des

congrès

internationaux de

philosophie

qui

rapprochèrent

les deux hommes.

L’attitude des

jeunes

rédacteurs de la «Revue de

Métaphysique

et de Morale» à

l’égard

de

Bergson

n’a certes pas été

univoque:

elle s’est ressen—

tie d’événements totalement

étrangers

aux essors

dogmatiques

propres à sa

doctrine,

tels que la guerre mondiale. Au tout

début,

Brunschvicg

et Ha—

lévy

évoquent

cet

«appel

à la liberté de

l’esprit»,

lancé par

Bergson

«dans

une thèse devenue en peu d’années

classique»

contre la

«tyrannie

de la

science» et«la fascination de

l’objet»,

la durée etle mouvement n’étant pas des choses mais des

synthèses

mentales? Deux ans

plus

tôt,

Brunsehvicg

"'Jetiens a remercier Mme Laurencel'ielleu,arriere—petite—filled’Edouard Pelletanet

petite-fille

deRenéllelleu,cui m’aaimablementcommuniquélesdocuments,m’aurorisant&! espublier,etalaquelleje

dois

lesrenseignementsconcernantsafamille.

L'lntuilzbn

philosophique, Communication faite au_(longrès de Philosophie de Bo—

lognele 10avril 1911,gravures surbois de PE. Vibert, Editions d’Art Edouard Pelletan, IIelleuetSergentEditeurs,Paris 1927. Cetteconférence,quiserainséréedansI[apwzre'e

(’t/e

mouvanl(1934),avaitd’abordparudans lesAmdo!IVOCongres… oztcrnazzofmludz'filoxofm,

Bologna, I91],Genova,Formiggini 1911,etdans la«Revuedemétaphysiqueetde

morale»,

XIX, 6, 1911, pp. 807—809. Pourla collation des variantes,simplement stylistiques,

cf.

le pp.1534-1535 de l’édition des(lit/vraidite duCentenaire, établieparA.Robinet,etprelacée parH.Gouhier,auxPUF(1959).

1Aiméephilm'ophz'quc IXQJ—189-31,«RevuedeMétaphysiqueetdeMorale»,1894,p. 485

(4)

STUD] utucmtcnu 135

appréciait déjà

«un

premier

numéro [dela Revue]

composé

de noms flam—

boyants»‘

et une

probable

collaboration de

Bergson,

de loin

plus

appréciée

quecelle deRavaisson.

Bergson,

poursapart,avaitdécliné l’invitationà écri-redans lepremiernuméro,maisil sedisait

disponible

«pourlaRevueàmet— tre au

point

une théorie de la

perception

extérieure

qui paraîtra

un

jour

en

volumeet dontsathèsen’est

qu’un

extrait»". La

jeune

revue

partageait

avec

Bergson

l’idéequelesconcepts

qui

concernentla discontinuité des chosesne

fontpas

partie

du flux de la conscience etelle lui attribuait lemérited’avoir

dissipé

la fascination de

l’objet,

touten seméfiant

cependant

des

conséquen-ces

possibles

desa confiance dans l’action et de son

appel

al’intuition. En

1894 Léon

rappelait

encore la promesse d’un article«car son livreest pres-que

achevé;

voici le titre:

perception

et mémoire: c’est son introduction>>Î

La collaboration recherchée de

Bergson

n’exclut pas d’ailleurs des accents

critiques, présents

dans lesnotes de Couturatsur

l’espace

et letemps.

Après

avoirblâmé la «fausse

conception

de la

philosophie

qui

règne

denos

jours

et

qui

tend à la fois àla

séparer

des sciences

positives

eta laconfondreavecla

psychologie»

", il

opposait

au temps vécu de

Bergson

et à

l’espace

perçu de Poincaré le faitque

l’espace

etletemps,aulieu d’être des données immédiates

de la conscience, sont «une construction de la raison». La dimension quan— titative,propre aux faits

physiques,

prime

la dimension

qualitative.

Bergson

en réalité «accélère les

phénomènes physiques

sans accélérer les

phénomè—

nes

psychiques>>7, détruisant

ainsila

possibilité

mêmedu mouvement. Le 13 août 1896, écrivant àElie

Halévy

àproposde

Perception

etmatière,Couturat confirmaitsa

«critique,

enrévélantla tendance desa

théorie,

que

j’ai

qualifiée

d’empirisme

transcendant»". En effet

Halévy

dira que

«malgré

toute notre courtoisie et toutesnos

insistances,

il ya cheznousde l’hostilité à

l’égard

de sa

philosophie,

et, dans la

Revue,

un fond de rationalisme

dogmatique

dont

ilse défie»".

Ms35‘)(lesrenvois

auxmanuscritsXavierLéon,conservésàla Sorbonneàla

Biblio-thèqueVictorConnu,sontindi uésparlesimple siglems.suividunumérodumanuscrit).

*X. LEON/E. HALEVY,

Corrmpnmlmzce (1891-1898), établie par P. Simon—Nahum, R.M.M., 1993,p. 25. ’MS. 368/1. °MM, 1896,p.659. ’Iszd.,p.666. , "

HRH.lles renvoisaux papiersElie

Ilalévy

conservés à l’ÉcoleNormaleSupérieure,

sont indiqués par le simple sigle f.E.Hsuivi du numéro du manuscrit). Celui ci, l’année suivante,parlaitde la«faussemétaphysique,méta

hysique

acontre-sensdeBergson»(lettre àBouglédu26.9.1897,f.E.H.),enl’accusantenLénnitived’anti—intellectualisme.D’icipeu il allait pro)osera Léon «un admirablesujet, demi-historique, demi—critiqueetthéorique

[…]: la

philosophie

utilitaire de la conscience». On aurait dû traiter de cevaste courant

d’idées ; «Nietzscheen

Allemagne (avec son discipleSimmel), Bergsori, en France,avec

son grou e, des savants commePoincaré en France, Mach en Autriche»—- qui considère

l’apparei

conceptuel

d’une théoriecommepurementconventionnel;c’estpourquoichacune

nepeut

sefroc

amer vraieou fausse,maisseulementse ranger dans la catégoriede l’uti—

lité(lettre ’lialévyaLéon du 27.6.1900,ms. 369). Ilavait récédemmenttaxéBergson et

Durkheim dematérialistes,bienqued’«unnouveaumateria ismequiaparrapportàl’autre l’inconvénient denepasparaîtreunephilosophiedesimplification»:c’est le«matérialisme

de VictorCousin»(177121., 1898).

, "Lettre

(5)

1.36 s'runt Ii RICERCI{1i

MaisLéon, lors desavisited’avril 1902 aErnest

Naville,

«une

espece

de

Ravaisson

genevois,

plus pontife

etmoins

intelligent»,

constate que

deja

a Ge— neveon

perçoit

dela

philosophie française

seulement l’échodu

hergsonisme

qui

«y

apparaît

comme la

négation

de la science (on veut fairede la Science

me disait—on, une sorte d’art) et de la

philosophie».

Par contre, au nomde la Raz/ue, Léon assuraitdoncsoninterlocuteur

«qu’il

existaiten Francedes anti-—

bergsoniens

résolus,

et

qu’un

ldéalisme

critique,

qu’un

spiritualisme

rationalis-teexistait

qui

prétendait

représenter

contre

Bergson

la tradition»“‘. Toutefois

sonaversion à

l’égard

de

Bergson s’estompa

bientôt,comme

déjà

en

témoigne

ce

qu’il

écrira,entreautre,au

sujet

de l’absence de celui—ciau

congrès

de Hei=

delberg:

«àLima, aNew

York,

àRome,partouton

jure

Surlui. C’est

peut—être

nous

qui

noustromponsetlui

qui

estun

grand

homme» “. Eneffetonavaiten—

tamédansla revue unediscussionentre

«dynamistes»

et«intellectualistes»

qui

était restée unpeudans l’ombre seulement a causede la

pédanterie

de Riboi.

mais

qui

seramiseenévidenceaumomentoù«l’école

psychologique

Française

3 “a

dirigée

pardes hommes comme

Bergson,

oumême Pierre

Janet»

13.

La

correspondance

deLéon

témoigne

qu’il

se

‘approcha

de

Bergson

sul‘s

tout lors de la création, àl’occasion du

congrès international

de Paris, de la société de

philosophie

un cénacle exclusif

composé

de60

membres,

dont

44 fondateurs et 16 invités, une «association de défense,

particulierement

contreles

prétentions

des sciencessociales»”. Leslettres que Léon adressa

"’Lettre

du 3, 4, 5, 6, Avril 1902,ms. }86. Dix ansapresil croira voir aussi alaSor—

bonneunretourala tradition. Voiraceproposla lettre deLéona llalévydu 5.1.1912,ms.

368/2: «L.—B. [Levy—13111111] constate la réaction contre lui ala Sorbonne et voit une ilt

fluence de laphilosophiedeBergsonverslaquellesetournent lesétudiants._le ui ai

répondu

queje voyais bien cette réaction mais pasce retoura Bergson. Simplement un retourala

philosophietraditionnelle».

Lettredu25.8.1908,ms. 369.

"

lialévyajoutait:«j’aipresqueachevé la lecture des‘Sentitnents’de Ribot. L…]

quelle

anémie hilosophique! quellesécuritédans leso)hisme! Quelle inintelligencedu vraisens

tantde adialectiquedeses adversairesque

l…l

de lasienne propre! ilest interessant( e

constater, en toutcas, qu’après avoirpuissammentcontribué avec'l’aine, aux environsde

1870, a introduite en Franceles théories de l’association…isme, il déclare actuellement la

guerre, sansréserves,a cememe associationnisme» (14.13.11). La dénonciation du

determi-nismeassociationnistequant ala réduction dumoi alasommedesétatsdeconscienceétait

laconclusion de l’essai deBervson. .

”JrL. FABMNI, Lespbiomphcrdu laRépublique, Paris, Les Edition de Minuit 1988,

p. 42. Avanttoutechose,il dutvaincreles hésitations d’llalevy, qui craignaitladispersiondes énergiesvouées aassurer un rôle internationalalaRevuedenréta/J/Jyriqm',bien att—deladu

provincialisnie

danslequellasociétédephilosophierisquaitdes'enfermet. linoutre,llalévv

mettaitengardecontrele verbalisme facile,soutenant quela penséedemande unexercice

solitaireetqu’ellen’estpasapteauxassemblées.Voira ceproposcequ’ilécritaLeon:«Ce

quejecrains c’estquelaSociéténedevienne lapréoccupationdominante,al’exclusion de

laRevue. Songe qu’uneSociétérestetoujoursquelquechose delocal;uneRevue peutseule

êtrenationaleetinternationale. Il fautquenotreRevuedevienne d’unefaçonpermanente,la

meilleurerevuedephilosophieexistante:elle l’aétéquelquefois» (lettre de 1900, ms. 369).

Et,le 3.121900:«jenepuisrefuser de ‘marcher’alasuitede toi,Lalandeet(]outurat»,mais pour conjurertoutrisquede«remplissage»oude «bavardage»,«songequ’il nesuiht pas. pourfairepenserleshommes de les faireparlerencommun. Desjardinsn’a paslondé une

religion,niDickMayunesciencesociale,niLaBodiniereunelittérature.(l’estalacondition

(6)

STUD] r RICERCIHi 137

a

Halévy

de novembre à décembresont une

chronique

détaillée

qui

va de la

premiere

hypothèse

de Lalandeaustatutélaboré

qui

voitalorsdanslasociete” de

p/Jl'lmop/az'e

la continuationde la Revue, lesdeux ayantpour

objectif

com-mun de «travaillerau

rapprochement

etala collaboration dessavants etdes

philosophes»

“.

En fait, on

voyait

le

bergsonisme

comme un

prolongement

du

réalisme,

ou

positivisme spiritualiste,

même si on peut douter de la thèse

historiogra-phique

de

Bergson qui

se considérait dans la

lignée

directe de Ravaisson si

l’on en

juge

d’apres

son discours de

réception

de février 1904 à l’Académie

dessciencesmoraleset

politiques.

Léon

soulignera

l’influencesuivieetdurable decet

héritage

enécrivant à

Windelband,

àl’occzsiondu

congrès

deHeidel—

berg,

pour encourager Boutroux à

rédiger

«un rapportsurla

philosophie

en

France dansle derniertiers du 19c

siècle;

cemémoire dansnotre

pensée

de—

vant étrele

pendant

du célèbre rapport quefit autrefoisMr. Ravaisson pour

l’exposition

universelle de1867» ”.

Fouillée avait

argumenté

sur l’affinité entre

Bergson

et Boutroux dans les pages de sa

Philosophie française

dam“ la seconde moitié du XIX"

siècle,

publiées

en 1901 dansla Revueet

ajoutées

àla nouvelle édition de l‘Histoire

"_Ï. BiiNRuläi, Les sources e! [etcomm/tr de [aplu'luxo/J/Jireo)ermporaz'z/c en France,

Paris. Alcan 1933, t. [I, p. 659, relie lesCongrèsinternationaux etla Sociétéfrançaisede

philosophie

al‘involutionnisme deLalande,méconnaissant l‘influence deLéon. Apropos

de lafondation dela Sociétéfrançaise dephilosophieil fautlirece queLéon écrivit à Ha—

lévv, le 30novembre 1900:«Hierentre91“:et 11‘/2, entreBergson,Belot, Lalande, Delbos,

Coutnrar,BrunschvicgettnoiestnéelaSociétédep)hieayantpourobjetde remédieràla dispersiondestravauxpphiquesencréantun centre

de

communicationetd’inforimition,de

travaillerau

rapprocl‘iement

etala collaboration dessavantsetdespphes,d’instituer,entre

les penseurs, ( esdiscussionspourpréciserlesensetla fonction des différentsproblèmes;

dedéterminer, parlacritique, lelangagepphique;des‘occuperdettes lesquestions

rela-tives aI’Ensciglrzdelapphie; depréparerles futurscongres.Ellesecomposede membres

titulairesetde membrescorrespondants.lilleseraadministréeparunbureaucomposéd’un

secrétairegénéral. d‘unsecretairedes séances, d’untrésorierarchiviste,tousnommés pour

4 ans et rééli Yibles. Elle seraformée des membres titulaires fondateurs suivants: tous les

membres de

lllnstitut

section pphie, les prof. de )phiedeslycées deParisquiontété les

collaborateurs de la Revue+(lide, Poincaré,

Painlevé,

lladamard,Duelaux, Liard, Rabier,

Andler,],etl’.Tannery.Léon,Paulhan, Weber,Ilalévy,Fontaine,Pillon,LeRoy,Sorel,Berr,

Lacombe, (louturat,entout50membres. Admiremoningéniositéenn’admettant queles collaborateurs de la Revuecela m'a ermisd’écarter, aumoinsprovisoirement,uncertain

nombre deprof.encombrantsou

nuls

commeRicardou,Martin,LeBansais, Malapert,La—

chelier, Dereux,Landry. lleig, Laurent, Révelin, l’onsegrive, dontnousétions menacés.Il m'a fallu beaucoupde diplomatiepour obtenircettefermeture, Beroson était partisan de

l’ouverture

complete,

l...] En dehors de l’lnstitut dontaucun mem ne neviendra, la

So-ciéténerenfermeguèreque nosamis. l..._lEnfingrâceaux correspondantslasociété peut

devenirqqchosedeplusquelocal,ellepourra êtrenationaleetmêmeinternationale». ce propos cf. R. RaotuilAN‘i'l, Dal/ajin'ologz'a (le/la .rerzruzz'one all'e/iaz(le/l'effort, Firenze, Le

Lettere 1993,p .213—255.

'

" LettreLu30.3.1908, ms.386.En août 1913,a

provosde l’Erm/surlamétap/lerfque

d'Ar/Ït/o/e, BergsonécriraaBeni—Ubi qu‘il«est le meilleur

livre

sur cesujet,etcelanon seu—

lement en France,mais aussien Allemagne. (.)bligé, au momentoùje préparaismathèse,

dem’occuperde laconceptionduproblemedutempschezAristoteet,parconséquent, de

tenir comptedecequiaétéécritsur cepenseur,seull’ouvragede Ravaissonm‘aparutout

afait satisfaisant»U. BILNRUUI,Sonya/frymrHenriBergson, Neuchâtel,Delachaux&Niestlé

(7)

138 s'runi E IUCERCHE

de la

philosophie

pour

l’enseignement

secondaire

qui

avait paru pourlapre— mièrefois en 1875. La

philosophie

de la

contingence

n’avait

pas

«réintégré

le mental et sesmodes essentiels

parmi

lesvrais facteurs du déterminisme»

contre l’«évolutionnisme étroit» et

l’«usurpation

du

mécanisme»,

comme

avaientsu le faire

Guyau

etFouillée

lui-même;

elle neleur avait

opposé

rien

d’autre

qu’un

«indéterminisme

psychique»,

élevant au rang de cause de la

réalité

l’«inintelligible»

et l’«inconnaissable». Cette

philosophie

nouvelle de la

contingence

n’était

qu’un mélange

de criticisrne et

d’empirisme anglais,

qui

tenait compte aussides facteursmorauxetsociaux. Fouillée

opposait

un déterminisme

supérieur,

nonsettlement àl’«idée vide de

contingence»,

mais à

Bergson

lui—même. Cette réaction

‘intellectualiste’, qui

entre 1912 et 1915 animalespagesde

Benda,

de Maritainetànouveaude

Fouillée,

n’eut

cepen-dantpas

beaucoup

d’écho dans la Revue“’.

LefaitqueLéon suivitle cours au

Collège

deFrancedurant la

première

annéedu siècle eny cherchantdesmatériaux pourla Revue

témoigne

éga-lement d’une

proximité

accrueentre

Bergson

et ses rédacteurs. Ilsuivra ses

leçons

même par la suite et, à propos du discours

inaugural

de 1904, ilne

manquera pas de noter aussi les aspects les

plus

mondains: «Salle bondée archi

bondée; beaucoup

de

femmes, quelques

unes de

jolies»”‘.

En outre,

danssa

correspondance,

il

s’occupe

duSouvenirdu

présent

etla

fourre

recon— naissance, parudans lenuméro de décembre 1908 de la «Revue

philosophi-que». Aproposdecetarticle ilécrit a

Halévy:

sur la fausse reconnaissance, sur la sensation du déjà vu. Article excellent ou l’on

retrouvele

Bergson

psychologue,

le

Bergson incomparable;

[.

..]

l’interprétation

berg-sonienne. C’est une défaillance de la volonté: la mémoire est

contemporainede la perception et toute prête à sortir de l’inconscient pour s’insérerdans le réel; mais

danslaviecourantenousn’utilisonsquelessouvenirsutiles àl’action;siletondela

vies’abaisse,sinotrevolonté

défaille,

alors l’élan dela mémoire n’est plus

retenuet

lessouvenirschoisis;etlephénomènede la faussereconnaissance

s’explique

parcette

absence dediscernement, c’estla mémoirecontemporainede laperceptionetinutile pourl’action,quiseprécipiteverslaconscience. Mais

quetoutcelaestfin, joli,

plein

d’observationsvraies,subtiles, pénétrantes"’.

Il promet

également

que le

prochain

article

paraîtra

dans la Revue de

métaphysique.

A propos de celu1sur la fausse reconnaissance,

Bergson

avait

déjà

dit

qu’«[il]

datait de 1897 etétait une

réponse

aux

critiques

dematière

”‘

Voir]. BliNDA,Lebergronirvze, ouunephilosophiede la mob/[ile, Paris,Mercurede

France 1912; In,Surle_rt/ccèrduliergronz'rmc, Mercure deFrance 1913;]. MARI'l'AIN, La

philosophie bergyonz'enne, Paris,'I'e'qui 1913; l\. FOUILLIËE, Lapenséeetler nouvelles écoles“

antz'l'ntelleclzmlzîrler,Paris,Alcan 19] 3.

"’«Assistéàla

leçondeBergson;admirableetdéconcertante,lnimprimabledans laRe— vue.Jesuivraison coursetj’attendraiunedesanalysesoùil excellepourenfaireunarticle»

(lettre de[19OOJ,ms.368/1). “‘Lettredu20.1

1.1904,ms.368/1. “'Lettre

(8)

s'runi 11 RICERCHE 139

et mémoire» 3”.

Logiquement donc,

l’Énergie

spirituelle,

qui

rassemble des matériaux

publiés

entre 1901 et laguerre

mondiale,

prend place

juste

après

l’Ei‘yaz', toutcommel’ensemble des

analyses

qui

seront

synthétisées

dans Ma—

tièreetIrzémoz're. Et

justement

il Léon,

qui

lui

proposait

unesorted’autobio—

graphie

intellectuelle,

surle modelede lacontribution deCroce &la

critique

de soi-même parue dans le

premier

numéro de 1919 de la Revue,

Bergson

annonçait l’énergie

spirituelle,

lui écrivant

«qu’il

avaitcette intention en

pu-bliantenvolume le recueil deses

articles,

mais

qu’il

seraitun

livre,

nonpasun articletropcourt»“. Ilest

probable

qu’il

plusieurs

reprises,

Léon reçut de lui

certaines confidences comme le prouvent,

justement

à proposde L’z'ntm‘tz'on

philosophique,

des remarques au

sujet

du «pauvre

Bergson»

et du «mal que

lui avaitdonnéla rédaction decetteconférence refaite

plus

de20foiset

qui

nele satisfaitpas:jel’ai

plaint

etlouécommeilconvenait». La

phrase

initiale

de La

pause?

etlemozwarzt—«ce

qui

ale

plus

manqué

àla

philosophie,

c’est

la

précision»

exprimait

pour

Bergson

nonsettlementune

règle

méthodolo—

gique

mais aussiun choix de vie,caril avoue «sonsoucidenerien écrite

qui

ne soit

l’expression

d’expériences particulières

de faits concrets, sonhorreur

des

généralisations

vides»33.

D’ailleurs, les

prémisses

de Miamisont

justement

la dénonciation d’une

«confusion

préalable»

entre durée et extension, succession et

simultanéité,

qualité

et

quantité.

Lemanquede

«point

decontact»entrelestermesde cha— que

couple

condamne la

psychophysique

«atournerdansuncerclevicieux». En réalité cettepagedel’Ersar'rurlerdomzéerz'mméclzâterremeten

question

toute

psychophysique,

puisqu’elle

ne

s’occupe

que de «formuler avec

pré-cision et pousser à ses

conséquences

extrêmes une

conception

familièreau sens commun»:la«confusion de la

qualité

avecla

quantité

etde la sensation

avec l’excitati0n»”. Le fait d’écrire peu, dese refusercontinuellement aux

sollicitations, tel

qu’on

le voit

apparaître

aussi dans sa

correspondance

avec

Léon, manifeste un «souci de l’exactitude»: d’où la «rancoeur d’être loué

en France pourdes mérites

qui

lui

déplaisent

—alors

qu’on

leloueàl’étran—

ger— ce à

quoi

il tient —

pour orienter la Science

(il

vient de se créer une Revue

allemande,

une Revue

physiologique

qui

se

revendique

dematière et mémoire)»“.

De même, la

question

de la candidature de

Bergson

à l’Académie

té-moigne

entre eux d’une connivence

profonde:

Léon n’hésite pas à lui dire

«franchement

qu’il

passe pour un ‘arriviste’».

D’ailleurs,

la

vigoureuse

dé—

fense que le futur

prix

Nobel mena enfaveur de son propre comportement

qui

d’ailleursavait itrite' Boutrouxet

Lachelier,

ne

dissipa

pas entièrementles

réserves de Léon,

qui

écrivit a

Halévy

a propos d’unevisite àSéailles: «On

“’"Lettredu 21.10.1908,ms.369. ""Lettredu 16.3.1919,ms. 568/2.

“"’Lettredu 5.10.1911,ms. 568/1.C’étaitunsoucipartageaussi parLachelier,quisou—

lignait

combien «la

précision

répugnealagrandepartiedesesprits,nonseulement chez les

enfants,mais aussic1ezlesgrandespersonnes» (Lettrer1856—1918, Paris, 1933,p. 187). *”Erraisurlet donnée; inzmédiatcr(le la amat—rence, Paris,Quadrige/PUF 1982,p.52.

Lettredu 5.10.1911,ms.368/1.

(9)

140 STUDI E RICERCI ir

reparle

Académie: pas la moindre acrimonie contre

Blergsonl;

il ltti

prête

seulement [...] ttnecertaine

‘inélégance

morale»? En réalité la

candidature

de

Bergson

fut en

quelque

sorte une candidature de

repli,

pour

empêcher

l’élection deFunck—Brentano2“.

Léon chercha sûrementpar tous les moyens à nepas heurter

l’extrême

susceptibilité

de

Bergson

àproposde

l’interprétation

desa

doctrine,

puisque

celui—ci s’était montré

«plus

qu’affecté

de l’article de Goblot» sur la Them rz'e nouvelle du raisonnement

déductz'f:

il l’«accuse de dénaturer sa

pensée

et de caricaturersa forme» 27.

Ainsi,

à l’occasion d’un

compte rendu sur Le

bergsonz'rme

ou une

philosophie

de la mobilité de

Benda,

il écrivait

qu’il

v;.

lait mieux «adoucir si la revuetient a conserver avec

Bergson

des

relations

courtoises>>2“. EtcequeLéonpensaitdecettedoctrineetdes dettes

que celle-ci avaitcontractéà

l’égard

del’histoire de la

discipline,

est

exprimé

dans une

invitation à retirerun

article,

adresséeà Mircea

Djuvara:

la thèse que

Schopenhauer

futundesesprécurseurs—thèse

déja

soutenueparRays“

sen dans la conclusion de son

Schopenhauer

est une thèse contestable. N’y a—t-il

paschez

Schopenhauer

l’abîme kantienentrelenoumeneetle

phénomène,

d’oùson

pessimisme quiestle fond essentiel detoutesa

philosophie

etBergsonaucontrairene prétend—il pasjustement révolutionnerla

philosophie

en instituantl’imn'ianentisnw? 1...] ilsemble

plutôt

quel’ancêtrede

Bergson

soit

Schelling

bien plus

qtteSchopen—

hauerz”.

Entre—temps

Léon s’était liéd’amitié avec Federico

Enriques, président

du comité

organisateur

du IV"

congrès

internatiorml de

philosophie

en 1911. Cette communauté intellectuelle était due au fait

que Léon

fréquenta

tou—

jours

dessavants,commele

démontre

la liste des membres de la SociétéFran—

çaise

de

Philosophie,

et rechercha tout

particulièrement

la collaboration de Poincaré ainsi que celle de

Helmholtz.

Dans une missive du 4 octobre 1910

Lettrede[novembre 1901|,ms, 368/],

!“Le 18

novembre

1901, Lachelier écrivaitaRenouviet'que pourlasuccessiondeRa—

vaissonilauraitpréléréuneternecomprenant aussi

EspinasetSéailles,maisquecedernier

n’aurait aucunechance,tandis queBrentanoenaurait certainement

beaucoup(Int/[mr de France,ms.4688, 11.399—400).TheodorFunck-Brentano(1830-1906),sociologue, professeur de droit internationalal’Ecole des sciences

politiquesdeParis,naturaliséfrançaisen 1870. créaavecDick MayleCollègelibredes sciences sociales (1895).

Lettredu4.2.1912,ms, 368/2.

””

Lettredu 5.10.1912,ms. 568/2.

3"Lettredu 505.191},

ms, 388/1. Meme cetteaffinité fut écartée

en mars 191‘)par

Bergson lui—mémecommedépourvuedetout«fondement»;

eneffet,il jugeait«quetoutes

lesphilosophiesde l’intuitionavaientdescaracteres etdesoriginescommunes, quesapen— séese rattachaita Platon,aBerkeley,aMaine de Biran,aRavaisson,plustardaW.James,

qu’elles’étaitdes l’oriwineet al’époque même ouBoutroux enseignaitle

kantisme

oppo—

sée alaphilosophical emandeet quesatheseétait unecritiquedel’Esthettquetranscen—

dantale»(lettredu 16.3.1919, ms. 368/1). Pourunecomparaison entreMaine deBiranet

BergsonvoirenparticulierG. MADINllak,Couture/icec'! mom/emenLL'Inde.tm‘[a[)bz'lm-upluc

/i'mzçzzi.te(le(fond/[Zuc-zi

Bwin/1115

Louvain,Nauwelacrrs 1967’, 11.(Fotittltilt,Maine deBmw c/Bergson,«Lesétudesbergsontennes», 1, 1948,

pp. 151-175et 11).,Bar,/{ronclle (für/tr Jet

(10)

STUD] F. RICERCHE 141

Léon

parle

une

premiere

fois a

Halévy

des vicissitudes

qui

caractérisèrent la

préparation

du

congrès

de

Bologne:

«unelettre

d’Enriques;

le

Congrès

aura

lieu le6

avril, Enriques

sedit content de

l’organisation,

surde l’adhésion de

beaucoup d’étrangers,

mécontent des

philosophes français

qui

se refusent à

lui envoyer leurs mémoires pour le

premier janvier.

11 me

charge d’essayer

d’obtenirceuxdeBoutroux,

Bergson,

Poincaré,

Langevin,

etc.»Unefoister

minéle

congrès,

Léon lui en

communiquera

le résultatle21 avril:

Enriques

«meditqueson

Congrès

aétéun succès, quelesvoix ennemiessesontrues, que seul Croce dans une interview manifeste

jésuitiquement

son

dégoût

en

reconnaissant lesuccès du

Congrès

maisen

s’attaquant

à

Enriques

lequel

va

répondre»

”.

L’z'ntuz'lz'on

pbz'lm'op/Jz'que

sera

publié

en 1927, a une

époque

de renou-veau du livre d’art. dans la collection ‘Moralistes et

philosophes’

aux Edi—

tions Helleu et

Sergent.

En effetRené Helleu (1884-1964),

déja

en 1929,est Président de la Chambre

Syndicale

des éditeurs de livres d’art et l’un des quatre secrétaires du Comité

d’organisation

du Salon international du livre

d’art

qui

se déroula a Paris, au Petit

Palais,

en 1931. D’abord

employé

par

Edouard Pelletan (1854-1912), il

épouse

sa fille

Jeanne

en 1912 et

prend

la suite

après

le décès deson

beauapère.

Pelletan,

de

‘religion positiviste’,

ami

et éditeur d’Anatole France —il

figure

sur la

fresque

d’Henri Martin, dans un des couloirs de la

Sorbonne, parmi

les

disciples

d’Anatole France —

qui

dans son discourspourles

obsèques

de l’«éditeurartiste»le

désigne

comme «lettré, savantmême,

latiniste, helléniste,

il dédiasavieauxarts». Dès 1920,

et

pendant

une

décennie,

Helleu s’associeavecRené

Sergent, adjoignant

ainsi

lecommercedelibrairieaseséditions“.

"‘Ms. 368/1. Cf. aussila lettre du29novembre 1910:

«jeviensderecevoir une let-tre d'Enriques me remerciantdes démarches quejefais pourle Congrèscardit-il ‘nous

autres italiens nous attachons leplus grand prix ala pensée françaiseaveclaquelle L...1

nous nous sentons beaucoup plus en communauté qu’avec celle des autres pays’», A la

veille du congrès, letîl mars, Léon lui écrit à nouveau: «Jeviensdevoir Enriques.Son

Congrèss’envoleenfumée. Pasundesallemandsannoncésnevient,niRiehl,niEucken,ni

Windelband, ni()stwald [...J Endésespoirdecause on atélégraphié{\Vaihingerpourlui

proposeruneséancegénérale—

et ce serale seul allemand. [...]Bref leseulpaysquiarrive enbon ordrec’estlaFranceetjecroisyêtrepour qq.chose. L’absence deBergsoneût, de l’aveu d’Enriques,été un véritable désastreet leCongrès aurait sombrétoutentier. [...]

Pourtoute l’organisation des séances, des discussions etc. Enriques vientme demander

conseil:j’aieu avecluidéjauneentrevuede deuxheures,j’enauraiencore unedemain».Le

lendemain:«Detout cequ’Enriquesm’a raconté, ilressortquel’inimitiélaplusviverègne

entreles italiens, qu’Enriques a en toutes les peinesdu monde àsauverla façade; u’en

particulier Croceet sesdisciplesontmarchéàfond contrelui—etontmême

prétentillui

interdire d’y prendrela parole commephilosoahe;Enri uessait u’ilva avoiràsoutenir unelutte,et avec monsatanismebienconnu,

jelui

aidit:i estvisibe

qu’on

vavouloir faire

sombrer le Congrès pourvous engloutir dans lenaufrage. Mais leCon rès nesombrera

pasgrâceala France—et

Enriquesserasauvé».Cf.aussien particulier alettre deCroce aGentile du }février 1910,in B. (erng LettersaGiovanniGentile, Milano,Mondadori

1981, pp.368-570. ,

Cf. a

cesujet Les" ()bri'zuer d'EdouardPelle/an, Paris, Imprimerie Nationale 1924; RenéHelle” (1884-1964),

«,Bibfiographie

de la France» 153‘"année. '5tsérie, 15 mai 1964,

(11)

142 STUD! li RICERCHE

S‘Cergue(Vaud)Suisse 4Sept, 1927

CherMonsieur,

Jevous retournesous ce

pli l’épreuve

dela

plaquette.

Vous verrez que jen’ai

changé

qu’unou deuxmotsdemontexte.J’ai corrigé

quelques

très

légères

inexacti-tudes

typographiques;

j’ai

indiqué

une erreurdemiseenpage( interversion des pages

53et60);etenfinj’ai suggéré,pourles pages58—59, une

disposition analogue

àcelle

despages30—31.Surlapage detitrej’aiajoutéensous—titrelesindications relativesau

Congrèsde

Bologne,

enparticulierladate,quejeviensseulementde recevoir. La seconde lettrequevous avezbien voulu m’adresser au sujetde

l’inscription

liminaire,surlapagequisuitcelledutitre,m’arriveal’instant même, alorsquej’avais

déjà rédigé

cetteinscription.comme vousverrez,sous forme d’unedédicaceaXavier

Léon,le fondateur desCongrèsde

Philosophie.

Jedésirerais

beaucoup

maintenir cet-tedédicace’3.Depuis35ans,Xavier Léonest undesgrandsanimateurs de lapensée

philosophiques,

grâceasa«Revue de

Métaphysique

etdeMorale», grâcealaSociété de

Philosophie qu’il

afondée,grâceaussi àsesproprestravaux. Sondévouementa la

philosophie

etsondésintétessementsontvraimentadmirables;iln’ajamaisrienvoulu accepterpourlui—même,ni distinction

honorifique

niaucuneautrerécompense“.Je croisqu’unedédicacecommecellequej’aiinscriteferait

plaisir

àtousles

philosophes

etamisdelaphilosophie.Elleauraitd’autrepart

l’avantage

derappelercommevous ledésirez,sansrépéterle sous—titredulivre, qu’il s’agitd’unecommunication faiteau Congrèsde

Bologne

”.

”-’

(If.p. [7 I: «A Xavier Léon lepremierorganisateurdescongrèsdephilosophiequia tantcontribuépar lapenséeetparl’action auprogrèsde laconnaissancephilosophiquej€

dédietresaffectueusement cetteconférence faireaucongresdeBologneH. B.»

Dans

la brochureparue pourle 'l'rwz/crmt'rc de [a Revue deMétaphysiquee/deMorale.

IIommagcâM. Xavier Léon(Paris,Puf 1924,pp.7—8), Bergsonavaitdéjaexprimésonjugement

flatteur: «laphilosophie françaisedestrentedernièresannéesvousdoitbeaucoup:vousl’avez

aidéeaprendreconscienced’elle-même,etaussi asetrianiiestet' danstoutesaforceauxyeuxde

l’étran er.J’aigardélesouvenirdenotrepremièreconversation. Vousvouliez fonderunerevue

oùse(onneraicntrendez—vousceuxquis’intéressentala hautespéculation:d’unepart,les puis“

philosophes,théoriciens de laconnaissanceetthéoriciens del’action,del’autre,lesptits savants,

ceuxsurtoutquepréoccupentlesprincipesetles méthodes. Voussentiezquec’étaitenFrance

qu’une publication decegenre était désirable,en Francequ’elleétait possible. Nous avor)S

toujourseupeudegoûtpourlesgrands

slysternes.

Silaphilosophiedébute cheznous, avecle

cartésianisme,paruneconstructionmétap iysique,cetteconstructionfutprécisémentcelle

d’un

ontjetéentrelaphilosophieetlascience. Surcepontn’ontcessédepasser, de uislors4)…

lhsophes

etsavants,ceux-lapratiquantsouvent unesciencepositive,ceux—ciphi osophantsur

leurscience. Laestlamarquecaractéristiquede laphilosophie française. Justementparceque»

pendantles deux dernierssiècles,laphilosophieapénétrétoutce uisefaisaitenFrance,€ €

s’estféconde'eetrenouveléesanscesse;jedoutequ’enaucunpays, ansaucunepériodedeson

histoire,elleait été aussiconstammentcréative. Maisjustement )arcequ’elleétaitmêléeàtout lereste,onpouvaitparfoisnepasl’apercevoiroudumoinsla

distinguer.

Vousvouliez

qu’ell€

sedégageât, qu’ellesemontrâtenpleinelumière».Etencore: «Jamaisautantqu’àla .S’acz'éle' de

Philosophienousn’avonscompriscommentlaphilosophiepourradeveniroeuvrecollective.et

progresseravecrégularitécommelascience»(up.all.,p. 10).XavierLéon(1868—1935).

"‘

Cf.aceproposle(lamp/crendugénéraldans la «Revue demétaph situeetdemorale».

XIX, 5, 1911,pp.617-684: H.Norero, apresavoirregretté«l’absence

d);

plusieurs

penseurs

illustres delangueallemandeoudelangue anglaise»,soulignait««nelesmaîtresde la

(12)

STUD]15RICERCHE 14.3

Veuillez, jevousprie,mediresivousêtes demonavisausujetdecettesolution dupetit

problème

soulevéparla secondepage.Je

préviendrais

aussitôt XavierLéon,

àquijen’aipasencorefaitpartdemonprojet dedédicace.

_]esuissurlepointdequitterS'Cergue.Monadressesera, apartirde

jeudi

pro—

chain inclusivement: HôteldeBaignots

Dax(Landes).

Croyez, jevousprie,cherMonsieur,àmessentiments bien

sympathiques

H.Bergson PS.

jeseraisheureux d’avoirunenouvelleépreuve

figureraient

letitreetlapage

suivante.«

Pourrais-jeégalementjeteruncoupd’oeilsur

l’épreuve

des illustrations?

Hôtel deBaignots Dax(Landes)

19Sept. 1927 Cher Monsieur,

je m’empressedevousretournerles deux illustrations. Ellesmeparaissent tout

à fait satisfaisantes. Dans leportrait de

Berkeley

lesnoirs sontun peuaccusés; mais

peut-êtreya—t-ileulauneintentionde l’artiste.

Jen’aiplus présenteàl’espritlaphysionomiede

Berkeley,

tellequeladonne la

grande

éditionFraserdesOeuvres

complètes;

etjenepourrais naturellementme re—

porter acetouvrage quesij’étaisaParis ”. Maisjepense quelegraveuradû travailler sur quelque document digne de foi, —

peut—être sur ce portrait de l’édition Fraser

lui—même?

Quantala

place

adonnerauxillustrations,il m’estdifficilede

répondre

avotre question,parce quejene

possède plus l’épreuve

etquejenesaispasà

quelles

parties

de mon texte

correspondent

les numéros de pages quevous

m’indiquez.

Detoute

manière,ilnefaudraitpas queleportraitde

Berkeley

vintavantlespages oùjecom—

menceam’occuperde lui:on ne

comprendrait

pascequeceportraitvientfaire.—La

vignette donnant

quelque

chose du

Collège

deFrancepourraitêtreplacéeàlafin. Si

vous

préférez

l’insérerdans letexte,ilyauraitpeut-êtrelieu de lamettredans levoisi— nagede lapageoùje

rappelle

quejesuis

professeur

au

Collège

deFrance(c’estunpeu

avantl’endroitoùjecommenceà

parler

deSpinozaetde

Berkeley).

Placée àlafin,elle

aurait

l’avantage

defairependantàlavuedeBolognequiestaudébut"‘,

pourtémoigner,parleurprésenceetleurcollaboration,de leur vifintérêtaudéveloppement

de laphilosophie»(arr. cit.,p.618).Quanta «M.Bergson,saluéen termeschaleureuxpar M.

Kül e,représentantde laKantgere/lrc/mft, [il] mitenlumièrecequ’ilentendparl’espritde

phiosophie,e'est-à—dire l’intuitionplu'loyopbz' ue;et,àpeinearrivé,reparti,sacourteapparition

suffitàdémontrer lavertudesonpresigeet ’étendue desoninfluence»(art. cit.,p.639). ”The War/er

u/G. Berkeley,infourvolumes, byAC.Fraser, Oxford, ClarendonPress

19013. Le )ortraitest ravéparVibett d’aprèsla peinturedeJamesLathamconservéeau

Trinity

colllege

deDubin. "’Le

portraitde Berkeleyestala page49, dans laprécédente ilestquestion de«cet idéalisme» ui«nefaitqu’unavec sonnominalisme». L’illustrationavecLaSeine,lepalaisde

l’Institutet a(filéalapa e64précèdeleparagraphe quicommencepar «Larelationd’une

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