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Le Comité économique et social et les relations avec les pays et territoires associés (1958–1985)

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Jean-Marie PALAYRET

Le Comité économique et social et les relations avec les pays et

territoires associés (1958–1985)

[in Marie-Thérèse Bitsch, Gérard Bossuat (dir.)L’Europe et l’Afrique. De l’idée d’Eurafrique à la Convention de LoméI, Bruxelles, Nomos/Bruylant,2006]

Depuis que les Six sont convenus, en 1957, d’associer à la Communauté européenne les pays et territoires non européens entretenant avec la France, la Belgique, l’Italie et les Pays-Bas des relations particulières, le Comité économique et social (CES) suit de très près les négociations successives et les actions d’aide au développement dans lesquelles la Communauté est engagée, approfondissant au sein de ses sections spécialisées successives (section pour le développement des territoires d’outre-mer, section des Relations internationales) l’examen et le suivi des différents volets de la politique communautaire de coopération et élaborant, en séances plénières, souvent de sa propre initiative, près d’une trentaine d’avis sur les négociations et l’application des Conventions de Yaoundé et Lomé. Comment expliquer un tel intérêt de la part des partenaires économiques et sociaux pour un volet à la fois limité et fort complexe de la politique communautaire ?

Les syndicats ont toujours préconisé une nouvelle définition des relations entre les pays en développement et l’Europe. Ils ont été associés ou se sont intéressés aux tentatives faites pour établir de telles définitions, élaborées dans le cadre des Nations Unies ou du Programme d’action pour la Conférence mondiale de l’emploi de l’Organisation internationale du travail (OIT). Ils entendent faire la preuve de leur solidarité avec les travailleurs des PVD en étudiant les effets sur ces pays de toutes les politiques poursuivies par les gouvernements européens, les institutions et les entreprises européennes, afin d’apporter les corrections qui s’imposent.

Quant aux « opérateurs économiques » (industriels européens, agriculteurs, importateurs, patrons de PME, etc.), leurs intérêts sont directement engagés et ils entendent faire entendre leurs voix – parfois discordantes – auprès des parties prenantes aux négociations. Le CES peut constituer l’un des forums d’où exercer leur pression.

Pour une meilleure compréhension de l’action du CES, il convient en exergue à cette présentation de retracer les grandes lignes de la politique d’association/coopération menée par la Communauté.

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Depuis 1957, l’année de la signature du traité de Rome, on assiste à un double élargissement de la politique communautaire d’aide au développement :

— élargissement du champ d’intérêt à des pays de plus en plus nombreux : association des pays et territoires d’outre-mer (PTOM) puis constitution des États africains et malgache associés (EAMA), enfin Convention de Lomé avec les États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), suite à l’adhésion du Royaume Uni à la Communauté ;

— élargissement des moyens d’actions par la mise en place de nouveaux types d’aides : dans la première phase, il s’agit de s’intéresser à l’écoulement des produits africains vers l’Europe et d’organiser les investissements dans l’Afrique francophone ; dans la seconde phase, initiée en 1963 mis à part l’aspect politique de la transition entre l’époque coloniale et le temps des indépendances, le premier instrument conventionnel signé à Yaoundé instaure, notamment, des zones de libre-échange, une aide financière et technique, crée des institutions paritaires et prend en compte l’entrée du Royaume Uni dans la Communauté ; la troisième phase, qui débute en 1975, se décline en quatre conventions signées à Lomé ; c'est également le moment où l’on accueille les mécanismes régulateurs dans les échanges commerciaux ACP/CEE et initie la coopération industrielle.

L’

ÈRE DES CONVENTIONS D

ASSOCIATION

:

DE

R

OME À

Y

AOUNDÉ

II

(1958–1969)

La première question à propos de laquelle la Commission fait appel à la compétence du CES est celle du droit d’établissement des personnes et sociétés des pays membres dans les PTOM (janvier 1959). À l’origine le droit d’établissement est conçu comme une contrepartie aux ressources considérables qui étaient versées aux États associés par le Fonds européen de développement des pays et territoires d'outre-mer (FEDOM). Cette contrepartie consiste à mettre sur le même plan que les ressortissants des anciennes métropoles ceux originaires d’autres pays de la CEE. L’un des premiers soucis de la section TOM au sein de laquelle siègent de nombreux conseillers de l’outre-mer est de recevoir de la Commission l’assurance formelle que dans le projet de directive, priorité serait donnée aux mesures d’abolition des discriminations là où ces mesures favorisent le développement économique et social d’un pays ou territoire. Le CES éprouve également la difficulté de rester sur le plan d’un avis strictement technique en raison des changements politiques et de statut intervenus dans les territoires français divisés en Communauté franco-africaine et en départements et territoires d’outre-mer durant la période quinquennale prévue par le traité. Le danger de néo-colonialisme est également brandi par les syndicats des PTOM, qui craignent la concurrence pouvant en découler pour leurs industries naissantes. L’élimination des discriminations permettrait-elle à ces pays de prendre certaines mesures de précaution1 ?

Les membres africains de la Section TOM, appuyés par leurs collègues français qui souhaitent qu’il soit procédé à un examen des équivalences des titres et diplômes avant d’autoriser l’installation de certaines professions (architectes, géomètres-experts) désirent qu’une consultation préalable des autorités locales mais aussi des organisations des employeurs et des travailleurs ait lieu, ce qui provoque la protestation

1 Archives historiques des Communautés européennes (dorénavant AHCE), CES 151, rapport du

Groupe de travail (dorénavant GT) de la section des PTOM : examen des directives fixant les modalités d’application du droit d’établissement dans les PTOM, 17 février 1959.

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des « opérateurs économiques » allemands qui voient dans la demande d’ajournement de l’avis proposé à cet effet par le Bureau du CES une manœuvre de retardement2. Le CES regrette également l’absence de

l’élément de réciprocité pour les Africains en ce qui concernait le droit d’établissement. Un compromis est finalement trouvé dans la Convention de Yaoundé : un État associé conserverait la possibilité de ne pas exécuter cette obligation vis-à-vis des ressortissants de certains États membres de la CEE au cas où l’État membre considéré n’accepterait pas d’accorder des droits correspondants aux ressortissants de l’État associé de même profession ou catégorie.3

La Convention de Yaoundé, paraphée le 20 décembre 1962, constitue un exemple ingénieux de programme d’aide au développement. Elle vise à améliorer le sort des pays bénéficiaires, les EAMA, à la fois en facilitant les échanges commerciaux (la Convention accorde aux États associés un désarmement douanier identique à celui qui prévalait dans la Communauté et la protection du tarif extérieur des « Six ») et en leur apportant une contribution financière et technique. Tous les associés partageraient le contrôle de cette action dans les institutions et en ce qui concerne l’aide financière, c’est aux « Dix-huit » que reviendrait le choix des secteurs d’interventions.

La Commission a décidé, en raison des complications d’ordre politique ou institutionnel de ne pas saisir le Comité économique et social d’une demande d’avis sur le texte même de la Convention. Elle tient cependant, par l’entremise de Henri Rochereau, en charge du développement de l’outre-mer, à connaître l’opinion du Comité sur « certains aspects » des relations avec les États associés, tels que :

— l’organisation de contacts entre les catégories professionnelles des Six et celles des États africains et malgache associés ;

— les incidences de la Politique agricole commune sur certaines productions des pays d’outre-mer ;

— les conditions d’utilisation des crédits du Fonds européen d’investissement en vue de la diversification des économies des États associés,

— la formation des cadres et des techniciens.

Il n'est pas possible, ici, d’examiner en détail l’attitude adoptée sur chacun de ces aspects par les membres du Comité, mais seulement de dégager parmi les opinions qui sont alors formulées, celles qui constituent les linéaments d’une politique que le CES va poursuivre constamment au fil des années et des conventions successives.

On peut synthétiser comme suit les principales prises de position du CES sur ces différents aspects :

— priorité accordée à la prise en compte des habitants des pays associés et de leur prospérité à travers la hausse des revenus et l’amélioration d’un niveau social insuffisant,

— souci d’assurer un développement harmonieux et équilibré de la production et des échanges (diversification de l’économie dans un climat de coopération avec les entreprises de la CEE, stabilisation des recettes d’exportations en vue de pallier les conséquences des fluctuations des prix mondiaux) des pays associés pour leur permettre de s’adapter aux conditions nouvelles du marché mondial4,

2 AHCE, CES 151, lettre de J. Genton au président du CES, 20 février 1959; lettre de Staercke à J.

Genton, 30

3 AHCE, CES 979, annexe au procès-verbal de la 5e séance du GT “Convention d’association” de la

Section pour le développement de l’outre-mer, 10 septembre 1963 (doc. CES 315/63).

4 AHCE, CES975, Document de travail du GT, « Convention d’association » de la Section pour le

développement de l’Outre Mer sur « Quelques problèmes présentant un intérêt pour le CES en matière d’association » (rapporteur : Bodart), 7 octobre 1963 ; AHCE, CES1173, Compte rendu des délibérations du CES concernant l’élaboration d’un avis relatif à la « Prise en considération des intérêts des EAMA et des PTOM pour les produits homologues et concurrents des produits agricoles

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— insertion progressive des milieux économiques et sociaux dans la vie de la Convention (le CES porte un grand intérêt à la question institutionnelle5) ;

— l’attention particulière portée à la formation des cadres et d’une main-d’œuvre qualifiée dans les pays associés, aux transferts de technologie et aux investissements privés6.

Au moment du renouvellement de la Convention de Yaoundé (1969), outre la question de l’élargissement prévisible à de nouveaux pays d’Afrique, la question de fond est de savoir quelle place la Communauté devrait faire, à l’égard des PVD, aux solutions « mondiales », par rapport à l’approche « régionaliste ». En particulier il s’agit de savoir comment la Communauté pourrait concilier des préférences douanières généralisées (octroyées par les pays industrialisés à tous les PVD) et le système préférentiel contenu dans la Convention de Yaoundé. Sur ce point plusieurs clivages s’établissent au sein du CES, clivages nationaux, les Français, les Belges et les Italiens étant favorables au maintien du système régional, Néerlandais et Allemands montrant un intérêt plus grand pour une approche mondiale. Clivage entre groupe I et groupe II, sur le fait de savoir si une éventuelle réduction des préférences dites « inverses » serait dans l’intérêt des EAMA et s’il y aurait lieu de prévoir, le cas échéant, des compensations en leur faveur. Le CES est finalement d’avis qu’il y aurait lieu de distinguer par catégories de produits : s’il convenait de tenir compte pour les produits manufacturés et semi-finis de la solution qui interviendrait sur le plan mondial en faveur de l’ensemble des pays en voie de développement, dans le secteur des produits tropicaux la Communauté devrait, d’un commun accord avec les pays associés, envisager cas par cas, la possibilité de supprimer ou de réduire les discriminations existantes à l’encontre des produits en provenance d’autres PVD ; en ce qui concerne les produits agricoles transformés, le CES se prononce contre l’octroi d’une préférence générale aux produits en provenance des EAMA, compte tenu des répercussions qu’un tel régime pourrait avoir sur l’attitude des pays tiers en voie de développement7.

L’

ÈRE DE LA COOPÉRATION

:

DE

L

OMÉ

I

À

L

OMÉ

III (1970–1985)

La conjonction d’un certain nombre de faits, au cours de la période 1971–1974 a entraîné la modification des relations nouées entre la CEE et les EAMA.

Au moment de l’adhésion au traité de Rome du Royaume Uni, un protocole annexe dispose que la CEE élargie offrirait la possibilité, à un grand nombre de pays indépendants ou faisant partie du Commonwealth et présentant des structures économiques analogues à celles des pays signataires de la Convention de Yaoundé, de régler leurs relations futures avec la Communauté dans le cadre d’accords d’association ou d’accords d’autre type.

Au cours de cette période, la crise pétrolière met l’accent sur l’interdépendance des États ; l’avenir prend des couleurs plus vives pour européens », 28 octobre 1965.

5 Prenant modèle sur l’exemple du Conseil économique et social commun envisagé entre la France et

les États d’Afrique francophone, Emile Roche, président du CES avait demandé à Hallstein à plusieurs reprises qu’une formule d’association semblable à celle qui devait fonctionner pour l’Assemblée parlementaire européenne puisse être mise en place pour le CES, sous la forme d’une conférence économique et sociale annuelle et d’un secrétariat permanent chargé, entre autres, de réunir une documentation utile. AHCE, CES971, Lettres de E. Roche à Espéret (21 juin 1962) et à W. Hallstein (2 juillet 1962).

6 Ibid., CES976, Projet d’avis de la section pour le développement de l’Outre Mer sur « certains

problèmes intéressant l’association », (rapporteur : Bodart), 11 novembre 1963.

7 CES/155 d.5, Etude de la section pour le développement de l’Outre-mer sur les problèmes que

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les pays en voie de développement disposant de matières premières convoitées, tandis que s’assombrissent les perspectives des pays les plus démunis.

D’intenses négociations débutent au cours de la deuxième moitié de l’année 1973 avec les États qu’il est désormais convenu d’appeler ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique). Elles aboutissent, le 28 février 1975, alors qu’expire la Convention de Yaoundé, à la signature de la Convention de Lomé, qui engage les Neuf de la CEE, d’une part, et quarante-six États ACP d’autre part.

Au fil des rencontres et des conférences, un certain nombre de notions essentielles se sont dégagées, donnant son caractère propre à la Convention de Lomé. Tout d’abord, l’instauration de rapports nouveaux, fondés sur l’égalité des partenaires, établis entre la CEE et les ACP, permettant à ces derniers d’exprimer leur conception des liens à nouer avec le Communauté ; ensuite au niveau économique, à l’instar des « préférences généralisées » prônées par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), la CEE renonce à ses exigences de réciprocité en matière d’avantages commerciaux et imagine, pour les produits agricoles un mécanisme de stabilisation des recettes d’exportation des produits de base, le Stabex ; enfin, la CEE ouvre un nouveau volet, celui de la coopération industrielle pour valoriser les ressources des États les moins avancés.

Ces nouveaux volets et surtout le dernier, intéressent et impliquent directement les opérateurs économiques et les organisations syndicales, qui cherchent, par l’entremise du CES, à influer sinon sur la négociation elle-même, du moins sur l’application de la nouvelle convention.

Le CES et la coopération dans le domaine des échanges commerciaux En instituant un système de stabilisation des recettes d’exportation, plus connu sous le sigle de STABEX, la Convention de Lomé introduit une innovation majeure dans les relations économiques internationales. C'est la première fois que des pays industrialisés et des pays en développement, exportateurs de produits de base, s’étendent pour mettre sur pied un système destiné à garantir à ces derniers un certain niveau de recettes d’exportation. On soustrait celles-ci aux fluctuations qu’elles subissent du fait du jeu des marchés ou des aléas de la production. Dans les grandes lignes, il s’agit d’instaurer un système de transferts compensatoires donnant aux pays intéressés l’assurance, pour certains produits de base, d’un niveau de revenu stable et suffisant sans porter atteinte aux mécanismes normaux du marché8. Ce mécanisme est

8 Les caractéristiques essentielles du mécanisme étaient les suivantes : lorsque pour un de ces

produits, les recettes d’exportation d’un Etat ACP représentaient au moins 7,5% de ses recettes totales, cet Etat était en droit de demander un transfert financier lorsque pour une année donnée ses recettes provenant de l’exportation vers la Communauté de ce produit accusaient une diminution d’au moins 7,5% par rapport à la moyenne mobile des recettes d’exportation de ce produit au cours des quatre années précédentes. Ces deux seuils – de dépendance et de déclenchement – étaient réduits à 2,5% pour 34 pays ACP les moins développés enclavés ou insulaires. Lomé I se voyait attribuer 375 millions d’unités de compte de l’aide financière de la Communauté au Stabex, montant qui devait être divisé en tranches annuelles. La Convention fixait le principe selon lequel les pays qui auraient bénéficié de transferts devaient, à la première bonne récolte ou lorsque les conditions seraient remplies contribuer dans les cinq années suivantes à la reconstitution des ressources du système. On assista à un réajustement du Stabex dans les conventions Lomé II et Lomé III, notamment avec la diminution progressive des seuils de dépendance et de déclenchement, de 7,5% à 6,5% sous Lomé II, puis à 6% sous Lomé III, et surtout par l’instauration du Sysmin qui couvrit les principaux minerais exportés par les pays ACP (cuivre et cobalt, phosphates, manganèse, bauxite et alumine, étain et plus tard, minerai de fer). Le système visait à anticiper les effets d’un « accident » provoquant pour l’un des produits exportés (seuil de dépendance : 15% des exportations, 10% pour les pays les plus pauvres) une baisse de la capacité de production ou une chute des recettes d’exportation. Dès lors que le dommage était significatif (baisse d’au moins 10% des capacités de production ou d’exportation) le droit au dédommagement était ouvert. A la différence du Stabex, le Sysmin ne se traduisait pas par un

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applicable à douze produits, à savoir : produits de l’arachide, du cacao, du café, du coton, du coco, du palmier et du palmiste, cuirs et peaux, produits du bois, bananes fraîches, thé, sisal et minerai de fer (ce dernier inscrit à titre exceptionnel).

Les composantes du CES s’accordent généralement à saluer le Stabex comme un élément courageusement novateur et ayant valeur d’exemple et à reconnaître qu’il peut contribuer à compenser la diminution de la portée des préférences commerciales en faveur des pays associés. Une telle mesure a été réclamée à maintes reprises par la Conférence permanente des Chambres de Commerce et d’Industrie de la CEE. L’Union des confédérations des industriels et des employeurs d'Europe (UNICE), tout en soulignant que les mécanismes à mettre en œuvre ne devraient ni interférer avec le libre jeu des marchés mondiaux, ni être incompatibles avec des accords mondiaux conclus ou à conclure, accepte la mise en place du système « à titre transitoire ».

Les organisations syndicales se divisent entre les tendances « mondialistes » et « régionalistes ». Pour la CMT, il est utopique de présenter le Stabex comme une mesure révolutionnaire. Il ne représente qu’une compensation financière accordée aux victimes de la dégradation des termes de l’échange. La CMT considère que le Stabex risque de remplacer un système organisant les prix au niveau mondial au lieu de le compléter et de pénaliser le développement des relations interrégionales avec les autres pays du Tiers-monde en provoquant, par la surproduction des produits couverts, l’effondrement des prix. Le Stabex inciterait à développer les exportations de produits bruts aux dépens de la transformation sur place et de la diversification des cultures. La seule solution valable à ses yeux restait de mettre sur pied une organisation du marché avec fourchettes de prix, contrats d’achats, organisation de stocks, contrats d’approvisionnement, fonds spécial de diversification et indexation des prix. D’autres mesures limitent la portée du système : le montant prévu pour cette assurance est trop restreint ; le Stabex ne concerne qu’un petit nombre de produits et de pays9. A contrario, la

Confédération internationale des syndicats libres (CISL) et la CES, tout en considérant que la solution mondiale des rapports entre pays industrialisés et pays en voie de développement est le grand but à atteindre, sont d’avis que cette approche globale n’excluait pas – bien au contraire – le cadre concret et les rapports préférentiels interrégionaux établis avec les États de l’ACP10. Elles souhaitent seulement corriger le

Stabex par un système de remboursement différencié favorisant les plus pauvres des pays ACP et assurer, au-delà de la stabilisation des recettes d’exportation, une croissance du revenu réel des producteurs. Dans son « Avis sur les questions relatives aux négociations de la Communauté avec les États africains, des Caraïbes et de Pacifique » élaboré les 26 et 27 juin 1974, le CES tente la délicate synthèse de ces positions divergentes : il approuve « le principe d’un mécanisme permettant de compenser la perte d’avantages qui résulte, pour les partenaires de la Communauté, de l’érosion de tarif douanier commun et de l’application du système de préférences généralisées ». Le champ d’application devrait être précisé et l’automaticité soumise à certaines conditions. Le Comité considère enfin qu’une attention particulière doit être apportée à la compatibilité des mécanismes proposés par la Commission avec les accords mondiaux quand il en existe pour les mêmes produits et au fait qu’ils ne doivent pas constituer un obstacle à leur extension ultérieure dans le cadre d’une coopération au niveau mondial. Il rappelle enfin que d’autres mécanismes transfert budgétaire mais par le financement de projets ou programmes proposés par les pays ACP.

9 La Convention de Lomé : Analyse et réflexion syndicale, Bureau d’Etudes, CMT, juin 1977, p. 31. 10 Interview de F. Baduel Glorioso paru dans Le Courrier, n°54, mars-avril 1979, Résolution générale

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pourraient être envisagés pour atteindre les objectifs poursuivis par la Commission tels que des accords comportant l’établissement d’une fourchette des prix, d’une organisation des stocks et de la création d’un fonds de diversification qui favoriserait les reconversions nécessaires11.

Le CES et la coopération industrielle

L’une des innovations les plus frappantes de la Convention de Lomé est l’importance qu’elle attribue au thème de la coopération industrielle. Celle-ci constitue désormais un volet bien individualisé de la coopération auquel est consacré un titre spécial, le titre III. La place que prend ce type de coopération traduit les changements qui sont en train d’intervenir dans les relations économiques internationales et qui tendent à attribuer aux pays en développement une part croissante dans les productions industrielles et dans les échanges internationaux de produits transformés.

Cette nouvelle forme de coopération s’assigne des objectifs concrets pour promouvoir le développement industriel des ACP reconnu comme une nécessité impérieuse. On peut citer : une meilleure répartition de l’industrie à l’intérieur de ces pays et entre eux (coopération régionale), la multiplication des liens entre l’industrie et les autres secteurs de l’économie, notamment l’agriculture, la promotion de la commercialisation de leurs produits industriels, le renforcement de la participation au développement par les petites et moyennes entreprises locales ACP et les industriels de la Communauté, l’amélioration des transferts de technologies et leurs adaptations aux conditions et besoins spécifiques des ACP12.

En vue d’atteindre ces objectifs, la Communauté allait contribuer à la mise en œuvre de programmes et projets destinés : à favoriser le développement des infrastructures, la création d’entreprises manufacturières ; des actions de formation, de promotion et d’études industrielles ainsi qu’un effort particulier en faveur des petites et moyennes entreprises pour leur permettre d’entrer en relations avec les entreprises de même ordre de grandeur en Europe et pour les aider dans leur développement13. La coopération financière et technique fournirait les

moyens pour la réalisation de la coopération industrielle. C’est ainsi que s’agissant de la création d’entreprises, les prêts de la Banque européenne d’investissements auraient un rôle privilégié à jouer ainsi que les « capitaux à risque » financés à partir du FED.

Au CES, si l’on s’accorde généralement à reconnaître que l’incorporation de ce volet industriel à la Convention est, du moins dans son principe, une bonne chose, des intentions diverses sont formulées concernant une meilleure répartition de l’industrie entre pays industrialisés et Tiers-monde, la facilitation des transferts de technologie, la promotion commerciale, la diversification de l’industrie, l’aide à apporter aux petites et moyennes entreprises.

La composante syndicale s'interroge sur le fonds : l’industrialisation devait-elle être une fin en soi ? Était-elle le plus sûr moyen d’arriver à une existence meilleure pour tous ? Quel genre d’industrialisation choisir ? Avait-on envisagé toutes les conséquences qu’impliquait une industrialisation ? La Convention de Lomé ne risquait-elle pas de devenir un canal privilégié pour consolider, sous des formes diverses, la présence de multinationales dans le Tiers-monde ? En ce qui concerne les objectifs, les représentants du IIe groupe se sont montrés particulièrement attentifs

11 JO des Communautés européennes, N° C116/1.

12 Raymond-Marine LEMESLE, La Convention de Lomé : principaux objectifs et exemples d’actions,

1975-1995, CHEAM, 1996, p. 58-59.

13 CES/587 d.10, Convention de Lomé, Annexe au PV de la 128e session plénière du CES, Bruxelles,

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aux transferts de technologie. La technique (et son transfert) n’était pas neutre, elle influençait par son utilisation tous les éléments de la vie (culture, conditions de vie et de travail, loisirs, etc.). Elle était finalement un élément essentiel de la dépendance des peuples. Son utilisation ne devrait donc se concevoir que dans le cadre d’un plan rigoureux de développement, prévoyant son adaptation aux conditions nationales et la formation du personnel dans les pays concernés.

Le respect des objectifs et des priorités de développement des pays ACP est une autre notion mise en avant par les syndicalistes. Cela postule du côté des ACP, qu’ils précisent leurs plans et qu’ils les fassent connaître ; qu’ils s’efforcent de synchroniser leurs politiques face aux investissements étrangers de façon à éviter les risques de chantage de la part des multinationales ; du côté des sociétés étrangères, qu’elles soient dans l’obligation de respecter ces objectifs et priorités. La CMT estime ainsi que les investissements devraient être conformes aux besoins du pays et non créés artificiellement et permettre la création d’emplois stables, garantissant des conditions sociales minima (suivant les normes internationales de l’OIT) en matière de rémunérations, de conditions de travail et des droits syndicaux. Elle y ajoute l’acceptation par avance de voir respecter la volonté des pays de prendre en main les moyens de production, de commercialisation14.

Tout en exprimant un jugement globalement positif sur la coopération proposée, les industriels européens ne manquent pas d’être préoccupés : l’industrialisation des pays ACP ne devrait pas s’effectuer au prix de réduction d’activité en Europe.

L’industrie européenne se déclare prête à contribuer au développement industriel des pays en voie de développement (fournissant les capitaux, le savoir-faire et la technologie) mais insiste en effet sur la contrepartie d’un climat d’accueil favorable pour que la coopération industrielle puisse se développer dans les meilleures conditions. Le climat favorable dépendait, notamment, de la sécurité des personnes d’une part et de la protection des investissements d’autre part. L ’UNICE et la Conférence permanente des Chambres de Commerce et d’Industrie de la CEE estiment par exemple que la coopération industrielle avec les pays associés peut être facilitée par des accords bilatéraux de protection et une garantie communautaire des investissements privés contre les risques non-commerciaux (nationalisation, expropriations, guerres, etc.), la liberté de circulation des capitaux et leurs revenus. En ce qui concerne les transferts de technologie, soulignant les efforts consentis par les entreprises pour la recherche, elles demandent une certaine rémunération et la garantie que les pays ACP ne céderaient pas les connaissances acquises à des pays tiers. Elles soulignent cependant elles aussi l’urgence de la mise en œuvre d’une politique de formation de la main-d’œuvre qualifiée dans les pays associés15. Le CES marque son accord de principe

sur l’idée d’une garantie communautaire des investissements privés dans ses avis sur le renouvellement ou l’application des conventions d’association CEE/ACP, tout en demandant que des considérations sociales soient prises en compte (dont l’obligation pour les projets de respecter les sigles de l’OIT)16.

14 La Convention de Lomé : analyse et réflexion syndicale, Bureau d’Études CMT, juin 1977, p. 32 à 34. 15 CES/583, d3, Observations de l’UNICE au sujet du renouvellement de la convention de Yaoundé, 29

octobre 1973 et 16 avril 1974. Résolution de la Conférence permanente des Chambres de Commerce et d’Industrie de la CEE sur la « coopération financière et technique CEE/Pays associés et associables dans le cadre du renouvellement de la Convention de Yaoundé », 10 mai 1974, supplément to the « Succiut Observation of UNICE on the ACP memorandum », 29 october 1974, UNICE, Department of External Relations.

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Le CES et la coopération financière et technique

La coopération financière et technique a pour objectif de corriger les déséquilibres structurels dans les divers secteurs de l’économie des pays ACP, par un effort complémentaire à celui engagé par les États. Aussi la Communauté verse-t-elle aux États ACP un montant de 3.390 millions d’unités de compte (en abrégé MUC) dont 3000 du Fonds européen de développement (FED) et 390 de la Banque européenne d’investissements (BEI). La part essentielle de cette aide devait être fournie sous forme de subventions (2100 MUC), 430 devant être fournis sous forme de prêts spéciaux consentis, en règle générale, pour une durée de 40 ans et portant intérêt à 1 % par an. De ces subventions, 95 MUC pouvaient être utilisées sous forme de « capitaux à risque » pour renforcer notamment les fonds propres des entreprises des États ACP. Une amélioration importante de la Convention de Lomé réside dans l’accroissement des responsabilités des pays ACP dans l’administration et la gestion de l’aide. À cet égard, une attention particulière est portée à la programmation de l’aide afin d’assurer que celle-ci s’inscrive dans le cadre de plans et programmes de développement de chacun des États ACP. Les États ACP doivent participer de manière active à chacune des diverses étapes des projets et ceci jusqu’au stade de l’évolution finale des résultats.

Le mouvement syndical international approuve ces objectifs mais n'a, à l’expérience, guère trouvé de preuves qu’un effort décisif a été fait pour les respecter. Dans le souci d’améliorer l ’économie, d’augmenter les possibilités d’emploi et de satisfaire les besoins essentiels des populations des pays ACP, la coopération financière aurait dû être davantage centrée sur l’appui aux projets régionaux et interrégionaux dans les domaines de l’industrie, des communications, de l’adduction d’eau ou dans des secteurs comme l’enseignement, la santé et la recherche technique. Du point de vue des productions, les financements auraient dû être affectés prioritairement au développement d’une agriculture diversifiée, à la transformation des matières premières et produits locaux et à l’encouragement à la création de petites et moyennes entreprises, de préférence sous la forme de coopératives, ces dernières s’adaptant généralement mieux aux besoins diversifiés de marchés souvent limités.

L’expérience des microréalisations devait, en raison de l’effet entraînant qu’elles ont sur les collectivités, être activement poursuivie. Il est en outre nécessaire d’améliorer le mécanisme de programmation de l’aide en vue d’assurer que les projets soient conformes aux objectifs et aux priorités des États concernés. Les syndicats des pays en développement devraient participer activement à la préparation et à la mise en œuvre des projets locaux. Enfin, les organisations syndicales plaident pour une augmentation du FED et des prêts au titre de la BEI en raison des pertes subies à cause de l’inflation et des besoins accrus des ACP17.

L’UNICE insiste pour sa part sur la nécessité de perfectionner les instruments pour la programmation et le contrôle du FED en autorisant l’émission par les institutions de la Convention de recommandations ou de sanctions à l’égard de tout État ACP qui agirait de manière déraisonnable et sans consultation contre les intérêts de la CEE, ces sanctions pouvant aller jusqu’à la suspension de l’aide. Il serait opportun de prévoir la possibilité de certaines actions de prolongement des investissements telles que la fourniture de matériel d’entretien et la formation du personnel correspondant18.

17 Résolution générale adoptée par le 3e congrès de la CES, chapitre XI : « Convention de Lomé »,

Munich, 8 décembre 1978.

18 CES/995, d. 12. Note de l’UNICE sur le « renouvellement de la Convention de Lomé », 6 décembre

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À la veille de l’ouverture officielle des négociations en vue de la conclusion de Lomé II, le CES se penchant sur l’expérience à tirer des premières années d’application de la Convention ACP/CEE et sur les perspectives de son renouvellement aboutit à un constat assez proche de celui du groupe II. Dans son avis adopté le 27 mai 1979, il estime que la coopération financière devait reposer sur les axes suivants : soutien des projets à dimension générale, dans le domaine des infrastructures (eau) ; développement de productions agricoles diversifiées et de productions industrielles basées sur la transformation des matières premières locales ; le Comité plaide enfin pour une coopération agricole visant l’autosuffisance alimentaire des pays ACP et en faveur d’une augmentation du budget du Fonds européen de développement et des crédits accordés aux ACP pour la Banque européenne d’investissement19.

Problèmes sociaux divers de la Convention CEE/ACP

Le CES est le premier, à l’instigation des représentants syndicaux à alerter la Commission et les négociateurs des Conventions sur les problèmes que connaissent les travailleurs migrants originaires des ACP et à recommander, dès Lomé I, l’inclusion de dispositions spécifiques dans la future convention. Ces dispositions auraient dû garantir la non-discrimination par rapport aux nationaux des États membres en ce qui concerne l’application des réglementations concernant les rémunérations, les conditions de travail, la sécurité de l’emploi, le droit syndical, les conditions de logement et de santé ; le droit à bénéficier des mêmes garanties sociales que les ressortissants de la Communauté20.

En adoptant une déclaration commune sur le « statut des ressortissants de l’une des parties contractantes résidant légalement sur le territoire d’un État membre ou d’un État ACP » les négociateurs de Lomé II abordent pour la première fois la question. Les dispositions retenues garantissent aux 400 000 ressortissants ACP résidant légalement dans les États membres de la CEE, l’égalité de traitement avec les nationaux en matière de conditions de travail et de rémunérations ainsi que pour les prestations de sécurité sociale liées à l’emploi. Les États ACP prennent des engagements réciproques21.

L

E LONG COMBAT DU

CES

POUR LA PARTICIPATION DES PARTENAIRES ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX DANS LES

I

NSTITUTIONS DE L

ASSOCIATION

CEE/ACP

Le CES est, dès le départ, soucieux d’exploiter au maximum toutes les clauses des conventions qui peuvent permettre d’insérer les « représentants des milieux économiques et sociaux » dans le processus de décision. Les organisations syndicales se montrent particulièrement actives, voire activistes, en ce domaine.

Les organisations internationales, européennes et africaines n'ont pas attendu les négociations de la Convention de Lomé pour poser le problème de leur insertion dans des activités concernant l’association. Dès le début des négociations Yaoundé I, elles soulignent que d’importants intérêts des travailleurs de la Communauté et des pays associés sont en jeu et que, par conséquent, les organisations syndicales devraient être informées et consultées. À la fin de 1970, après la conclusion de Yaoundé

19 CES/995 d. 2. Extrait du PV de la réunion du groupe II du 31 mai 1978. Convention de Lomé

(rapporteur M. Soulat) ; Ibid., Avis du Comité économique et social sur « La mise en oeuvre de la Convention de Lomé vers une nouvelles Convention », JO des Communautés européennes, N°C114 du 7 mai 1979.

20 JO des Communautés européennes N° C114/8 du 7 mai 1979, Avis du CES sur la mise en oeuvre de

la Convention de Lomé vers une nouvelle convention.

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II, la CISL et l’Organisation européenne de la Confédération mondiale des travailleurs (OE-CMT) rappellent leurs positions. Du côté des organisations syndicales des pays associés, des opinions analogues sont exprimées au cours des années de la part des gouvernements des pays associés. Que ce soit en avril 1961 à Dakar par l’Union panafricaine des travailleurs croyants (UPTC), en janvier 1969 à Lomé ou en septembre 1973 à Genève par l’UPTC et l’OE/CMT conjointement, les organisations syndicales de la Confédération mondiale du Travail soulignent la nécessité d'être associées à l’application des conventions. Chaque fois, elles insistent sur la création d’un Conseil économique et social des conventions22. Toutes ces

demandes se heurtent à une fin de non-recevoir de la part de la Commission et ne rencontrent que peu d’intérêt de la part des gouvernements des pays associés.

Cette situation devient intolérable au point qu’elle crée à l’égard de l’association une méfiance voire une hostilité peut-être injustifiée mais explicable dans les milieux populaires tant européens qu’africains23. C’est

finalement une initiative de Claude Cheysson, Commissaire européen responsable du Développement et de la Coopération qui va débloquer la situation. Le Commissaire décide en effet d’organiser durant les négociations de la Convention de Lomé, deux rencontres (22 juin et 23 novembre 1974) entre les organisations syndicales (en l’espèce la CES, le CMT et la CISL) et des représentants des pays ACP. La CES a préparé, en vue de la réunion du 23 novembre 1974, un document de travail contenant certaines propositions d’insertion du mouvement syndical dans le fonctionnement de l’association :

— Création d’une instance consultative de caractère général (Comité économique et social de l’association ou organisation de contacts plus informels et périodiques) ;

— Création d’une commission industrielle à composition tripartite ; — Création d’une commission de la formation chargée notamment de l’organisation des stages ainsi que de l’attribution des bourses et de l’accueil des boursiers,

— Création d’un groupe d’experts indépendants ayant pour tâche d’examiner la conformité des autres politiques de la Communauté avec celle qu’elle entend poursuivre dans le domaine du développement ;

— L’organisation de rencontres entre représentants des organisations syndicales de la Communauté et des pays ACP24.

Entre-temps, la Convention de Lomé est signée le 28 février 1975. Elle ne traite pas expressément de l’insertion des syndicats aux mécanismes mis en place. Certaines dispositions, de l’avis des confédérations syndicales internationales CES et CMT, existent en ce sens puisqu’ils prévoient que tant le Conseil des ministres que l’Assemblée consultative pourraient créer toutes instances ad hoc nécessaires pour étendre les contacts à des domaines autres que purement politiques25.

D’autres dispositions (articles 26g, 27, 33b, 36c et 38) font allusion au rôle

22 Sur tous ces points, cf. La Convention de Lomé : analyse et réflexion syndicale, Bureau de la CMT,

juin 1977, p. 17.

23 CES/611, Convention de Lomé; lettre de J. Kulakowski, secrétaire de la Confédération européenne

des syndicats (CES) à D. Delfini, secrétaire général du CES, 19 septembre 1975.

24 Ibid.

25 Convention de Lomé, art. 74.6 et 74.9 et art. 80.5.

Les articles 74.6 et 74.9 stipulaient que le “Conseil des ministres [pouvait] prendre toutes les dispositions appropriées pour assurer le maintien de contacts et de consultations effectifs ainsi que de coopération effective entre les milieux économiques et sociaux des États membres et ceux des États ACP. Le Conseil [pouvait] créer des Comités […] ainsi que des groupes de travail ad hoc chargés d’effectuer les travaux qu’il juge[ait] nécessaires.” L’article 80.5 étendait cette dernière prérogative à l’Assemblée consultative de l’association CEE-ACP.

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que les opérateurs économiques pourraient jouer dans le cadre de la coopération, industrielle et de la promotion commerciale26.

Lors du rapport présenté aux membres du CES à la fin du mois de février, à la veille de la signature de l’accord, Claude Cheysson les invite à réfléchir sur les possibilités pratiques qui pourraient être trouvées quant à une participation des représentants des milieux économiques et sociaux au Comité de coopération et au Centre de développement industriel prévus27 et la création « d’organes analogues au Comité économique et

social »28. Le Commissaire européen réitérait ses propositions le 24 avril

1975 au cours d’une rencontre CEE/CES, CMT, CISL.

Les prises de position des mouvements syndicaux européen, africain et international sont consignées dans deux documents :

— la résolution du Congrès de la CES (Londres 22-24 avril 1976) intitulée : « La Convention de Lomé dans le cadre du nouvel ordre économique international » et

— les conclusions de la rencontre entre les organisations syndicales internationales (CMT, CISL) et les organisations régionales d’Europe (CES), d’Afrique (OUSA) et des Caraïbes (Bruxelles, 15–16 décembre 1976).

En les résumant brièvement, on constate que les syndicats concernés expriment un appui général, mais pas inconditionnel à la Convention de

Lomé. Ils demandent que soient organisées une information et une consultation régulière des organisations syndicales ainsi qu’une association étroite au programme de coopération industrielle et une participation au programme de coopération technique et financière29. À

noter enfin l’importance essentielle que les syndicats attachent au renouvellement de la Convention, à la préparation de laquelle ils demandent d’être associés dès le début des consultations. Pour leur part les prises de position des représentants des employeurs sont exprimées principalement dans une note conjointe du 3 décembre 1976 de laquelle il ressort que l’Union des industries et des employeurs de la Communauté européenne (UNICE) du Centre européen des entreprises à participation publique et des entreprises d'intérêt économique général (CEEP) et la Conférence permanente des Chambres de commerce et d’industrie (CPCCI)30 attachent un intérêt particulier au fait que les employeurs soient

associés aux travaux du Comité de coopération industrielle (CCI), demandent la création d’un organe consultatif auprès du CCI et proposent une répartition précise des sièges au sein de cet organe consultatif entre les groupes A, B et C du Comité économique et social31.

26 CES/611 d.3, Rapport (Précigout) du groupe de coordination Relations professionnelles pays tiers de

la section Relations extérieures (doc. CES553/75 rév.), 28 juillet 1975.

27 Claude Cheysson était d’avis “que la réussite de toutes ces actions de coopération industrielle

dépendra[it] très largement de la façon dont les opérateurs européens ser[aient] associés à cet effort […] Les forces du travail [devaient] aussi être associées dans la réflexion et dans certains cas, dans la négociation et bénéficier des avantages que la collaboration industrielle é[tait] susceptible d’apporter en faveur de nos propres secteurs industriels."

28 CES/587 d. 10bis, Convention de Lomé, PV de la 128e session plénière du CES, Bruxelles, 26-27

février 1975, exposé de M. Cheysson [doc. CES240/75, annexe].

29 Les syndicats devaient pouvoir remettre des programmes, projets et plans, sous réserve de l’accord

de l’Etat ACP concerné (art. 27) ; ils devaient être associés aux programmes de formation (art. 30), à tout plan financier et technique (art. 32), ils devaient avoir la possibilité de participer aux travaux du Comité et du Centre de développement industriels (art. 35 et 36), les provisions pour le financement et la coopération technique devraient avoir pour but la promotion d’objectifs sociaux aussi bien qu’économiques de développement ,in La Convention de Lomé, analyse et réflexion syndicale, op. cit., p. 28.

30 Communiqué de presse de l’UNICE. L’industrie européenne et la Convention de Lomé, 13 décembre

1976.

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L’intérêt des syndicats pour la Convention s’explique, compte tenu du fait que les politiques de développement étaient de plus en plus liées aux problèmes économiques et sociaux internes des pays industrialisés comme des pays en développement. Les syndicats s’inquiètent également des bénéficiaires réels de l’aide au développement, du contenu économique et social des projets, sans que cette préoccupation puisse porter atteinte à l’indépendance des pays ACP. L’intérêt des employeurs, particulièrement pour la coopération industrielle s’explique par l’importance qu’ils attachent à la consultation régulière des opérateurs économiques ayant une expérience concrète de la coopération industrielle avec les pays en développement.

Au printemps 1975, le Bureau et la section des Relations extérieures du CES entreprennent à leur tour de fournir des éléments de réponse aux questions soulevées par la démarche de Claude Cheysson. Le Comité devrait-il être associé à certains organes dont la création est prévue par la Convention et dans ce cas, lesquels ? Serait-il indiqué de créer à l’intérieur de la Communauté CEE/ACP un organisme particulier de participation des milieux socio-économiques communautaires ? Faudrait-il se limiter à consulter les représentants du monde économique et social communautaire dans le cadre du Comité économique et social pour autant que des questions de sa compétence se poseraient à l’occasion de l’application de la Convention de Lomé ?

La section Relations extérieures chargée d’examiner la question s’est montrée prudente dans ses recommandations. Elle estime qu’il serait peu réaliste de suggérer la création d’un véritable Comité économique et social de la Convention en raison du grand nombre de pays ACP et du caractère hétérogène des structures politiques et sociales de ces pays (le nombre des pays possédant un organe analogue au CES était relativement faible). Elle lui préfère la tenue, à titre expérimental, d’une conférence interprofessionnelle à laquelle le Comité économique et social serait associé, conférence qui pourrait se développer ultérieurement en un Conseil économique de l’association. Elle estime en revanche souhaitable que le CES soit associé « par certains de ses membres » aux sessions des comités consultatifs ad hoc dont la création est prévue par l’Assemblée consultative et le Conseil des ministres ainsi qu’à la gestion des organes d’exécution de l’accord, en particulier le Comité de coopération et le Centre de développement industriels32. Enfin la section préconise que les

conseillers multiplient les contacts avec leurs homologues des pays associés suivant l’expérience acquise au cours de visites d’information effectuées par une délégation du CES en Côte d’Ivoire et au Sénégal en mars 1974, lesquelles ont permis de fructueux échanges de vues33,

notamment en ce qui concerne le renouvellement de la Convention d’association. L’avis présenté le 26 novembre 1975 par le CES sur la Convention de Lomé I reprend les recommandations de la section (Rapport Evain) à l’exception d’une restriction d’ordre juridique : le Comité économique et social, en tant qu’organe consultatif, ne peut en effet exercer son action vis-à-vis de l’extérieur que dans son intégralité, il importe en conséquence qu’il participe dans son ensemble aux travaux des organes d’exécution de la Convention et non par l’intermédiaire de quelques conseillers34.

32 CES/611 d.3, rapport (Précigout) du groupe de coordination de la Section des Relations extérieures,

cit., 28 juillet 1975.

33 CES/587 d.9, Convention de Lomé. Compte rendu sur la visite d’information d’une délégation du

Comité économique et social en Afrique occidentale, 12 juillet 1972 [doc. CES 627/74 rév.].

34 CES/612 d. 4, Politique de coopération et de développement, Compte rendu des délibérations du

CES, 135e session plénière, 26-27 novembre 1975. (doc CES 1244/75); JO des Communautés

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Finalement rien n'est réalisé dans le cadre de l’article 74 à l’initiative du Conseil ACP/CEE. Le CES échoue notamment dans sa tentative d’instituer un « groupe de contact » assurant sa représentation auprès du Comité de coopération industrielle institué par l’article 35 de la Convention, en raison du risque de conflit qui pouvait s’ensuivre avec les organisations européennes et nationales concernées par cette action et du manque de volonté politique démontré en cette affaire par le Conseil des ministres CEE. En revanche l’Assemblée consultative allait utiliser la procédure prévue à l’article 80 § 5 de ladite Convention, qui n’était pas, à proprement parler, destiné au monde économique et social, pour tenter de réaliser cette consultation. En juillet 1976, elle charge son comité paritaire de lui soumettre des propositions concernant une consultation des organisations représentatives des milieux économiques et sociaux et le 9 juin 1977, une première rencontre a lieu dans le cadre du Comité paritaire de l’Assemblée consultative entre une délégation de 18 conseillers du CES (deux par État membre) et des responsables des milieux économiques et sociaux des États ACP35.

Cette première consultation, très informelle et sans vote pour répondre aux vœux des pays ACP soucieux d’éviter l’institutionnalisation d’une nouvelle procédure de concertation dans le domaine de la coopération économique, porte sur la coopération industrielle, les investissements étrangers, la division internationale du travail et les transferts de technologie36. L’Assemblée consultative s’étant « félicitée

des résultats positifs » obtenus, de nouvelles auditions des organisations économiques et sociales représentatives sont organisées par le Comité paritaire en septembre 1978 à Luxembourg (on y traite pour la première fois un thème spécifique, celui du textile) et à Genève (en marge des travaux de l’OIT) en juin 1979. Le Comité économique et social joue plus fortement qu’auparavant un rôle d’impulsion et de coordination pour la préparation de ces auditions. Son action prend la forme de contacts avec les organisations socio-économiques européennes intéressées (CES, UNICE, COPA, CEEP), avec les co-présidents du Comité paritaire, le Parlement européen et le Bureau international du Travail et d’une insertion dans la préparation concrète de la réunion. La réunion de Genève est un véritable succès tant par le nombre des participants et le niveau de ceux-ci que par les résolutions adoptées. En plus des représentants « politiques », les pays ACP ont envoyé à Genève une importante délégation syndicale (plus de 20 pays représentés). Du côté de la CEE, à côté des représentants de la Commission, le CES est représenté par 26 conseillers, que viennent étoffer diverses délégations de la CES, de l’UNICE, de la CEEP et du COPA. Au cours des débats, un consensus s’établit sur la participation ultérieure des milieux économiques et sociaux dans la Convention, sur la base des propositions faites au nom des travailleurs par M. Soulat. Le principe d’une rencontre annuelle sous l’égide du Comité paritaire est acquis, ainsi que celui d’un thème commun de discussion communiqué « préliminairement » aux parties au dialogue. Unanimement, les parties demandent aux négociateurs d’introduire dans le texte de la nouvelle Convention des dispositions relatives à ce type de concertation qui pourrait, dans les secteurs concernés, jouer un rôle accru dans l’élaboration des programmes indicatifs et donner à ce style de

35 CES/19662, d.2 Politique de coopération et de développement ; note sur « La coopération entre les

milieux économiques et sociaux des États membres et ceux des États ACP dans le cadre de la Convention de Lomé » (s. d).

36 CES/1125, d. 2, visite du président R. Vanni aux Caraïbes (1980), note sur « La participation des

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rencontre, dans la mise en œuvre de la coopération économico-industrielle, un caractère plus formel37.

La nouvelle convention signée à Lomé le 31 octobre 1979 (Lomé II) en présence, pour la première fois, du président du Comité économique et social des CE donne partiellement droit, dans ses articles consacrés à la participation des milieux économiques et sociaux, aux vœux exprimés par le CES. Dans la nouvelle Convention, l’article 74 §6 est remplacé par l’article 168 § 6. Celui-ci est assorti d’une déclaration commune des parties contractantes qui « reconnaît important d’instaurer un dialogue effectif avec les milieux économiques et sociaux de la Communauté européenne et des pays ACP ; à cette fin des réunions pourront se tenir sous l’égide du Conseil des ministres ACP/CEE sur des sujets bien définis et d’intérêt commun. » En d’autres termes, il s’agit bien d’instaurer un dialogue, même si celui-ci devait se faire dans le respect de principes qui pouvaient en réduire la portée. Au nombre de ces limitations figurent l’imprécision de la formule « sur une base ad hoc » et le principe de réunions sélectives sur un sujet qui serait reconnu comme important et d’intérêt commun38. L’article 80 §5 stipule que l’Assemblée consultative

pouvait créer des comités consultatifs ad hoc chargés d’effectuer des travaux spécifiques qu’elle déterminerait. Cette disposition est identique dans la nouvelle Convention, sous la forme de l’article 175 §5. L’alinéa 7 du même article introduit un mécanisme propre de concertation des milieux économiques et sociaux ainsi formulé : « L’Assemblée consultative peut, sur une base ad hoc, établir tous les contacts qu’elle estime souhaitable en vue de recueillir les avis des milieux économiques et sociaux sur la politique de coopération prévue par la présente Convention. » L’Assemblée consultative se voit ainsi dotée d’un certain pouvoir d’initiative. En outre l’alinéa 7 donne des indications sur ce que devaient être les résultats de la consultation : il s’agit de recueillir des avis, c’est-à-dire s’engager peut-être vers la création d’une structure plus formelle de contact sans pour autant aller jusqu’à la création d’un organe consultatif. Enfin le domaine de compétence accordé par l’article 175 §7 à l’Assemblée consultative n’est pas limité à la seule coopération industrielle, mais porte sur l’ensemble de la politique de coopération39.

Dans son avis adopté le 26 mai 1981 sur Lomé II le Comité enregistre avec satisfaction les textes, demandant

« qu’en application de [ceux-ci] et différemment de ce qu’il en a[vait] été durant Lomé I, le Conseil organise périodiquement de telles réunions, afin d’examiner en commun les problèmes posés par la mise en œuvre de la Convention, et notamment sur tout ce qui concerne le développement industriel, le développement rural, la promotion des PME, les microréalisations, les problèmes de formation, et de façon générale, l’impact social de la Convention »40.

En dépit des difficultés d’organisation auxquelles elles sont confrontées (absence de budgétisation), les rencontres entre les représentants des milieux économiques et sociaux ACP/CEE et le Comité paritaire de l’Assemblée consultative prennent alors un rythme annuel et

connaissent un succès croissant. Elles ont le plus souvent Genève pour

37 Ibid, p. 20-24.

38 La notion d’intérêt commun pouvait être en effet à l’origine du non examen de sujets aussi

importants que l’industrie textile ou les préférences généralisées qui suscitaient des réactions économiques « épidermiques » de la part de la CEE et des ACP. Il pouvait en être de même de l’instauration de la forme des rencontres sur des sujets définis. On pourrait être tenté de croire qu’il s’agirait de faire de ces rencontres des réunions ponctuelles informelles et tendre ainsi à refuser à cette concertation le caractère permanent que le CES souhaitait lui donner.

39 Ibid, p. 27-29.

40 CES/1503, d. 4, Politique de coopération et de développement, Avis du Comité économique et social

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cadre, coïncidant avec la conférence annuelle du BIT. Les 30 et 31 mai 1980, l’audition a pour thèmes l’information des milieux économiques et sociaux sur le contenu de la seconde convention ACP/CEE et le rôle des petites et moyennes entreprises (PME) dans la coopération industrielle et agricole41. Les 4 et 5 juin 1982, les débats portent sur l’agriculture et le

développement rural42; en juin 1983 les discussions ont lieu en présence

du Forum européen de la jeunesse et portent sur la promotion de la formation professionnelle dans les États ACP et la situation des travailleurs migrants43. La rencontre de 1984 revêt une importance particulière

puisqu’elle se déroule au cours de la négociation de Lomé III et au moment où la structure institutionnelle de la Convention est examinée. Les thèmes de la rencontre portent sur le rôle et l’insertion des partenaires économiques et sociaux dans la coopération industrielle, le déroulement et l’évolution des négociations sur la future Convention pour autant qu’ils concernaient les partenaires économiques et sociaux44.

Le CES va enfin voir ses efforts récompensés avec l’entrée en vigueur de la Convention de Lomé III, dont l’une des innovations est de prévoir explicitement (art. 25 – 2b)

« des contacts et consultations avec les représentants des milieux économiques et sociaux des États ACP et de la Communauté, en vue de recueillir leur avis sur la réalisation des objectifs de la Convention » et de faire obligation au Conseil (art. 23 2b) de « prendre toutes les dispositions pour établir des contacts suivis entre les milieux économiques et sociaux de la Communauté et des États ACP, et pour organiser des consultations régulières avec leurs représentants sur des sujets d’intérêt mutuel » afin « d’instaurer un dialogue effectif entre ces milieux et d’assurer leur contribution à l’effort de coopération et de développement »45.

Beaucoup de tâtonnements, quelques erreurs, un certain espoir, voilà donc comment on pourrait résumer l’activité dépensée durant cette période. Comment expliquer ces atermoiements ? À la Commission et au Conseil, à plus forte mesure au Conseil ACP/CEE, on ne s’est jamais écarté du texte des conventions, on s’est plutôt contenté dans ce domaine d’une interprétation restrictive. De l’autre côté, la pression qu’ont exercé les milieux économiques et sociaux pour participer à la Convention de Lomé a été faible et disparate. Loin de présenter un front uni, de nombreuses organisations représentatives préfèrent l’action individuelle et ponctuelle dans un secteur particulier. Faute de cette unité, il est bien difficile aux autorités paritaires d’assurer une réalité aux dispositions que les Conventions de Lomé ont prévues à cet effet. En définitive l’impact du CES se fait surtout sentir lorsque ses prises de positions ou avis confirment ou viennent appuyer les propositions de la Commission, et lorsque cette dernière a le bon goût (ou l’habileté) de le consulter assez tôt, c’est-à-dire avant que le Conseil des ministres de la Communauté ne procède au premier examen des textes présentés par le Collège.

41 CES/1662 d. 2, Politique de coopération et de développement, Allocution de R. Vanni, au colloque de

Marseille : « La coopération et les échanges après Lomé II », septembre 1979.

42 CES/1662, Réunion ACP/CEE groupes d’intérêts économiques et sociaux à Genève, 4 et 5 juin 1982.

[CES690/82], synthèse des débats, 10 septembre 1982.

43 Ibid., Press release « ACP-EEC », Consultative Assembly Joint Committee », 7 juin 1983.

44 CES/1662, d.4, Groupe ad hoc Lomé. Organisation de la prochaine rencontre entre représentants des

milieux économiques et sociaux, ACP et CEE (septembre 1984). Note du secrétariat, 5 décembre 1983, [R/CES 1158/83].

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