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Le rôle de la langue française véhiculaire dans l’apprentissage de l’italien des immigrés arabophones.

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Academic year: 2021

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Corso di Laurea Magistrale

in Scienze del Linguaggio

Tesi di Laurea

Le rôle de la langue française

véhiculaire dans

l’apprentissage de l’italien des

immigrés arabophones.

Relatore

Ch. Prof. Paolo E. Balboni

Correlatore

Ch.ma Prof.ssa Marie-Christine Jamet

Laureanda

Ida Giulia Bassanello

Matricola 822331

Anno Accademico

2012 / 2013

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Ringraziamenti

Questo lavoro è frutto di una ricerca che non sarebbe mai stata possibile senza l’aiuto e la preziosa collaborazione di alcune persone che tengo a ringraziare subito.

In primis il professor Balboni dell’Università Ca’ Foscari che, in quanto relatore, ha

approvato la mia idea e l’ha seguita con interesse nel suo concretizzarsi.

In secundis il professor Da Ros del Centro Territoriale Permanente di Conegliano

Veneto (TV), i professori Dupré e Pivato del Centro Territoriale Permanente di Montebelluna (TV) che mi hanno permesso di intervistare alcuni dei loro studenti: nomino personalmente gli intervistati poiché è a loro che devo la realizzazione dei questionari e delle interviste orali.

Un sentito e rinnovato GRAZIE ad Abdo, Abdul, Bachir, Brahim, Karim, Mohammed, Nadia, Saida, Safaa, Sami, Samira, Samya, Tariq. È stato un piacere conoscerli ed entrare nelle loro storie di vita anche se per un momento soltanto.

L’ultimo ringraziamento va alla mia famiglia: senza l’aiuto e il sostegno che mi hanno fornito in questi anni, non solo nella realizzazione di questa tesi di Laurea Magistrale ma da sempre, non avrei mai potuto pensare di intraprendere la carriera universitaria e sono loro immensamente grata.

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Indice

Introduction p. 6

Quelques notions de base p. 7

Capitolo 1: Les immigrés arabes francophones p. 8

1.1 La francophonie dans le monde p. 8

1.2.1 L’Organisation Internationale de la Francophonie p. 11

1.2.2 L’Agence Universitaire de la Francophonie p. 14

1.3 Un aperçu historique et socio-politique p. 15

1.3.1 Le Maroc p. 16

1.3.2 La Tunisie p. 16

1.3.3 Le Liban p. 17

1.4.1 Le système scolaire marocain et l’utilisation du français p. 19 1.4.2 Le système scolaire tunisien et l’utilisation du français p. 21 1.4.3 Le système scolaire libanais et l’utilisation du français p. 24

1.5 L’immigration vers l’Italie p. 27

Capitolo 2 : Langue arabe, française, italienne p. 30

2.1 Langues sémitiques et langues romanes : un bref excursus historique p. 30

2.1.1 L’arabe, langue semitique p. 30

2.1.2 Le français et l’italien, langues romanes p. 32

2.2 La typologie des langues p. 34

2.2.1 La typologie syntaxique p. 36

2.2.2 La typologie morphologique p. 38

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Capitolo 3: Gli arabofoni e la lingua italiana p. 42

3.1 La differenza tra errore e sbaglio p. 42

3.2 Gli errori più comuni degli arabi in italiano p. 44

3.2.1 Errori di ortografia p. 44

3.2.2 Errori di morfologia p. 46

3.2.3 Errori di sintassi p. 47

3.2.4 Errori di fonologia p. 49

3.3 Il possibile ruolo del francese: facilitazione o interferenza? p. 50

Capitolo 4: La ricerca sul campo p. 54

4.1 La metodologia della ricerca p. 54

4.2 Analisi delle interviste p. 57

4.2.1 intervista 1 p. 58 4.2.2 intervista 2 p. 72 4.2.3 intervista 3 p. 82 4.2.4 intervista 4 p. 93 4.2.5 intervista 5 p. 102 4.2.6 intervista 6 p. 110 4.2.7 intervista 7 p. 120 4.2.8 intervista 8 p. 128 4.2.9 intervista 9 p. 140 4.2.10 intervista 10 p. 149 4.2.11 intervista 11 p. 156 4.2.12 intervista 12 p. 164 4.2.13 intervista 13 p. 175

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4.3 Sintesi dei risultati osservati p. 185 4.4 Implicazioni glottodidattiche p. 188 Conclusioni p. 191 Appendice p. 193 Bibliografia p. 194 Sitografia p. 199

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Introduction

Ce travail se veut comme l’exposition d’une recherche de didactique des langues qui a eu lieu à travers des interviews qui ont été adressées à treize personnes et qui sont analysées dans le quatrième chapitre, après les prémisses présentées dans les premiers trois.

Ce qu’on veut démontrer est dans quelle mesure la connaissance de la langue française comme langue véhiculaire aide des immigrés arabophones insérés dans un parcours d’apprentissage guidé de l’italien à apprendre l’italien comme langue seconde. Cette idée naît d’une affirmation que l’on trouve chez Santipolo, Tosini et Tucciarone (2004) selon laquelle la connaissance du français pourrait aider les arabophones à apprendre l’italien, comme on le précisera ensuite au troisième chapitre et comme on le vérifiera à travers les données du quatrième chapitre.

Ce qui nous a poussés à conduire cette recherche est le focus non plus sur le français de France mais sur la francophonie qui, dans un monde postcolonial et globalisé a de bonnes chances d’être considéré comme une perspective innovative et intéressante. Le premier chapitre en effet parle de la francophonie et de ses organisations, des pays d’origine des interviewés, de leurs systèmes scolaires et de l’immigration vers l’Italie. Le deuxième chapitre trace un profil synthétique de trois langues impliquées, l’arabe, la français et l’italien, avec une attention particulière pour la typologie des langues à laquelle ils appartiennent.

Le troisième chapitre résume les erreurs les plus fréquentes des arabophones en italien et formule des hypothèses sur le rôle du français comme obstacle ou facilitation.

Le quatrième et dernier chapitre est l’analyse des interviews faites, à travers des graphes qui résument la situation et donnent un cadre général de référence.

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Les langues employées dans la rédaction sont le français pour la première partie et l’italien pour la seconde, c'est-à-dire à partir du troisième chapitre.

Quelques notions de base

Avant de commencer, il sera utile de préciser des notions que l’on utilisera au cours de ce travail et qui sont désormais acquises dans la didactique des langues.

En nous référant à Balboni (2012) la L1 est la langue maternelle. Dans notre cas, la L1 des interviewés est l’arabe, ou plus précisément un dialecte arabe parmi les nombreux dialectes arabes.

La L2, dite aussi langue seconde, est celle que l’on peut apprendre dans un contexte où elle est aussi langue de la communication quotidienne. Dans notre cas, le français est L2 pour les arabes déjà dans le pays d’origine (voir les paragraphes 1.4) et en Italie la L2 est l’italien.

La LE, langue étrangère (en italien «LS» ou «lingua straniera»), est une langue que l’on apprend à l’école mais qui n’est pas repérable dehors les institutions scolaires. Dans notre cas on n’a pas de LE mais par exemple le français appris en Italie par des italiens est LE.

Dans ce travail l’on fera un grand usage des symboles phonétiques de l’IPA (International Phonetic Association) que le lecteur peut trouver expliqués dans l’appendice.

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Chapitre 1

Les immigrés arabes francophones

Dans ce premier chapitre l’on abordera le sujet des arabes francophones qui émigrent en Italie.

Pour donner un cadre général suffisamment complet l’on traitera d’abord la francophonie et ses organisations, telles que l’Organisation Internationale de la Francophonie et l’Agence Universitaire de la Francophonie, avec une attention particulière pour le Maghreb1 et le Liban, d’où viennent les personnes interviewées. En

deuxième lieu l’on parlera brièvement de l’histoire et de la situation socio-politique des pays d’origine et ensuite l’on discutera du système scolaire et de l’utilisation de la langue française dans l’Éducation nationale de ces pays.

Pour conclure l’on décrira avec des chiffres le phénomène de l’immigration vers l’Europe, Italie en particulier.

1.1

La Francophonie dans le monde

Le français est la langue officielle non seulement de la France mais aussi de nombreux autres États dans le monde, ce qui permet l’usage du mot « francophonie ».

Comme le montre la carte en bas, tirée du site web Raffinementfrancophone.worldpress.com, il faut distinguer plusieurs cas de figure:

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- les pays où le français est à la fois langue maternelle et langue officielle, comme la France, la Principauté de Monaco et le grand-duché du Luxembourg.

- les pays où il est la seule langue officielle puisque ces pays sont divisés sur le plan linguistique, donc il est langue véhiculaire, mais non maternelle, comme le Bénin, le Burkina Faso, la République Centrafricaine, la Côte d'Ivoire, le Gabon, la Guinée, le Mali, le Niger, la République du Congo, la République démocratique du Congo, la Réunion, le Sénégal et le Togo. Mentionnons aussi les départements français d'outre-mer (DOM) : Martinique et Guadeloupe, Saint-Pierre-et-Miquelon, Guyane française et les territoires français d'outre-mer (TOM) en Océanie : Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, îles Wallis et Futuna.

- les pays où il est langue co-officielle, avec d’autres langues officielles, comme la Belgique (français-néerlandais-allemand), la Suisse (français-allemand-italien), le

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Canada (français-anglais), Haïti (français-créole), le Burundi (français-kirundi), le Cameroun (français-anglais), les Comores (français-arabe), Djibouti (arabe-français), la Guinée équatoriale (espagnol-français), Madagascar (malgache-français), la Mauritanie (arabe-français), le Rwanda (kinyarwanda-français-anglais), les Seychelles (anglais-français-créole), le Tchad (arabe-français).

- les pays où le français est largement employé dans l’administration et dans l’éducation nationale sans toutefois être ni langue officielle ni maternelle, comme dans les pays du Magherb tels que le Maroc, la Tunisie, l’Algérie mais aussi Israël, Mauritanie, Liban, Moldavie, Romanie, Bulgarie.

- les pays où le français est reconnu dans des contextes de bilinguisme à l’intérieur d’États qui ont d’autres langues officielles. C’est le cas des cantons de Fribourg (français-allemand), du Valais (français-allemand) et de Berne (français-allemand), dans la province du Nouveau-Brunswick (français-anglais) et dans le Val d'Aoste (français-italien) en Italie. Le territoire autonome de Pondichéry en Inde a cinq langues reconnues : tamoul, français, anglais, télougou et malayalam.

Au total, le nombre de locuteurs ayant le français comme langue maternelle est de 60 millions environ, c'est-à-dire la population de la France métropolitaine.

Selon le rapport de l’Organisation Internationale de la Francophonie pour l’année 2012, disponible sur le site Fracophonie.org, le nombre de francophones dans le monde est de 220 millions, dont 96,2 millions en Afrique et 33,4 millions au Maghreb (selon Bianchini, 2007 : 64 % de Tunisiens, 57 % d’Algériens et 41,5 % de Marocains).

Le français est la neuvième langue parlée dans la planète et la seule, avec l’anglais, à être présente sur les cinq continents.

Comme on peut le constater d’après la carte, les pays d’Afrique qui ont le français comme langue officielle appartiennent à la partie centro-occidentale du continent,

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cependant des ex-colonies ou protectorats comme l’Algérie, le Maroc et la Tunisie emploient largement le français dans la vie quotidienne, comme on verra dans le détail aux paragraphes 1.4.1 et 1.4.2.

Les pays qui ont le français comme langue officielle adhèrent à l’Organisation Internationale de la Francophonie.

1.2 1 L’Organisation Internationale de la Francophonie

Cette organisation, dorénavant abrégée en OIF, regroupe des pays francophones et d’autres qui ne le sont pas mais qui veulent partager les valeurs promues par l’OIF. Comme on peut le voir sur le site officiel de l’OIF Francophonie.org, les pays membres sont 77, dont 57 états et gouvernements membres et 20 observateurs.

Les 57 membres sont :

- Albanie - Andorre - Arménie - Belgique - Bénin - Bulgarie - Burkina Faso - Burundi - Cambodge - Cameroun - Canada - Canada Nouveau-Brunswick - Canada Québec - Cap Vert - Chypre - Comores - Cote d’Ivoire - Djibouti - Dominique - Égypte - France - Gabon - Ghana - Grèce - Guinée - Guinée Bissau

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- Guinée équatoriale - Haïti - Laos - Liban - Luxembourg - Madagascar - Mali - Maroc - Maurice - Mauritanie - Moldavie - principat de Monaco - Niger - Qatar - République Centrafricaine - République du Congo - République démocratique du Congo - Roumanie - Rwanda - Sainte-Lucie

- Sao Tomé et Principe - Sénégal - Seychelles - Suisse - Tchad - Togo - Tunisie - Vanuatu - Vietnam - Fédération Wallonie--Bruxelles

Les 20 pays observateurs sont :

- Autriche

- Bosnie-Herzégovine - Croatie

- Émirats arabes unis - Estonie - Géorgie - Hongrie - Lettonie - Lituanie - Monténégro - Mozambique - Pologne

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- République Dominicaine - République Tchèque - Serbie - Slovaquie - Slovénie - Thaïlande - Ukraine - Uruguay

Toutefois le Mali, La Guinée Bissau et le Madagascar sont actuellement (janvier 2013) suspendus de l’OIF pour des raisons politiques.

Les pays du Maghreb membres de l’OIF sont la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie, alors que la Libye et l’Algérie ne le sont pas, la première pour des raisons historiques (la Libye était une colonie italienne) et la seconde pour des raisons de politique intérieure (Bianchini, 2007). Le Liban est un membre officiel.

D’après le site officiel on peut savoir que cette organisation est née en 1970 et elle vise à promouvoir la langue française, la paix et le développement durable au sein de la diversité culturelle des États membres, à travers des actions de coopération et de solidarité. L’OIF a des objectifs précis, établis en 1997 : l’instauration et le développement de la démocratie, la prévention, la gestion et le règlement des conflits, et le soutien à l’État de droit et aux droits de l’Homme, l’intensification du dialogue des cultures et des civilisations, le rapprochement des peuples par leur connaissance mutuelle, le renforcement de leur solidarité par des actions de coopération multilatérale en vue de favoriser l’essor de leurs économies, la promotion de l’éducation et de la formation.

Les missions de l’OIF pour la période 2005 – 2014 ont été définies en quatre points : 1. Promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique ;

2. Promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme ;

3. Appuyer l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche ; 4. Développer la coopération au service du développement durable.

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Les principes cardinaux de l’OIF s’inspirent en quelque sorte à la célèbre devise de France, « liberté, égalité, fraternité », sauf que la devise propre à l’OIF est « égalité, complémentarité, solidarité ».

Depuis 2002, le président de l’OIF est Abdou Diouf, ancien président du Sénégal.

1.2.2 L’Agence Universitaire de la Francophonie

Il s’agit d’une autre organisation au sein de la francophonie et elle est abrégée en AUF. L’AUF regroupe des universités francophones qui ont les mêmes buts, à savoir la coopération entre elles. Les universités membres sont 782, réparties en 98 pays, dont 55 sont membres de l’OIF.

Les services principaux offerts aux étudiants sont : l’accès aux ressources pédagogiques et scientifiques, des bourses de mobilité, la possibilité d’étudier dans un établissement non francophone ou d’étudier dans une autre université membre de l’AUF, des formations ouvertes et à distance (FOAD), c'est-à-dire des cours dispensés à distance, via les technologies numériques, qui ont la même valeur de ces qui sont dispensés en présence avec des examens traditionnels à la fin.

Les services offerts aux professeurs incluent : l’accès aux ressources pédagogiques et scientifiques, la possibilité de concourir aux prix scientifiques et d’obtenir une bourse de mobilité, des certifications de compétences, la possibilité de développer une FOAD. Pour les responsables des établissements, l’AUF offre son aide dans l’accompagnement des projets institutionnels de l’établissement, dans le renforcement des capacités de l’établissement par le numérique, dans le renforcement de la coopération universitaire pour la formation et/ou la recherche, dans le soutien aux départements universitaires de français.

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L’OIF et l’AUF ont signé un accord qui vise à promouvoir la formation des maîtres du français et en français en Afrique, dans les pays où les progrès faits dans l’Éducation nationale ne sont malheureusement pas suffisants à assurer un cursus de qualité à tous les élèves. Cet accord est l’Initiative Francophone pour la Formation à Distance des Maîtres (IFADEM), financé par l’Agence Française de Développement (AFD), et il a été expérimenté avec beaucoup de succès au Bénin, Burundi, Haïti et Madagascar entre 2008 et 2010. Maintenant une expérimentation est en cours en République Démocratique du Congo ; Liban et Niger sont en cours de signer la convention et Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire et Togo expérimenteront l’initiative en 2013.

En outre l’AUF, l’OIF, l’AFD et le Ministère français des Affaires étrangères et européennes (MAEE) ont cosigné en 2011 une nouvelle offre francophone, le ELAN-Afrique : « École et langues nationales en ELAN-Afrique ». Le but de cette convention est de faciliter l’enseignement bilingue en français et dans les langues nationales déjà présentes sur le territoire africain. Les pays impliqués sont : Burkina Faso, Niger, Mali, Burundi, Cameroun, Sénégal, République Démocratique du Congo, Bénin.

1.3. Un aperçu historique et socio-politique

Avec ces prémisses, on procédera avec une description de la situation historique et socio-politique des pays d’origine des personnes interviewées, à savoir le Maroc et le Liban. On propose un résumé seulement des informations que l’on estime fondamentales pour la tractation successive, tirées de la page Wikipedia.org de chaque pays.

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1.3.1 Le Maroc

La population du Royaume de Maroc est d’origine arabe et berbère et compte environ 32 millions d’habitants. La religion officielle est l’Islam et la langue officielle est l’arabe. Le français, comme le dialecte arabe darija (hassani dans le Sud), le français et l’espagnol sont largement employés dans l’administration.

Outre que de l’OIF, le Maroc est membre de l’Organisation des Nations unies, de la Ligue arabe, de l’Union du Maghreb arabe, de l’Organisation de la conférence islamique, du Groupe des 77, de l’Union pour la Méditerranée, de la Communauté des États sahélo-sahariens. Il ne fait pas partie de l'Union africaine, mais il peut bénéficier de certains services offerts par cette organisation.

Après avoir été une colonie romaine, le Maroc a connu la domination de plusieurs dynasties musulmanes à partir du VIIIe siècle avec l’islamisation et depuis le XVIIe siècle c’est la dynastie alaouite qui règne. Au Maroc, le roi est à la fois le Commandeur des Croyants (Lugan, 2000), donc un chef civil et aussi spirituel.

En 1906 le Maroc a été placé sous le contrôle international et la France a acquis des droits spéciaux sur lui, jusqu’à quand, en 1912, le Maroc central est devenu un protectorat français et espagnol (traité de Fès).

L’indépendance date de 1956, mais le roi actuel Mohammed VI, suite aux événements du « printemps arabe » en 2011, a concédé une nouvelle constitution approuvée par un referendum en novembre 2011. La victoire du Parti de la Justice et du Développement a porté le roi à nommer Chef du gouvernement le secrétaire général du PJD, Abdel-Ilah Benkiran. Le Maroc est aujourd’hui une monarchie constitutionnelle.

1.3.2 La Tunisie

La Tunisie compte environ 11 millions d’habitants d’origine berbère dont la religion principale et officielle est l’Islam.

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La langue officielle est l’arabe mais le français est très largement pratiqué au sein de l’administration et du système d’Éducation national. L’OIF estime que le 63,6 % des tunisiens a une bonne maîtrise du français. Outre que de l’OIF, la Tunisie est membre de la Ligue arabe, de l’Union africaine et de la Communauté des États sahélo-sahariens. Son profil historique est assez culturellement diversifié, en effet la Tunisie a été le siège du Royaume des phénicienne au IXe siècle av. J.-C. avant de devenir une colonie romane en 44 av. J.-C avec Jules César.

La Tunisie est partie des colonies romanes d’Afrique qui adoptent le christianisme jusqu’à la conquête islamique, qui a lieu au VIIe ap. J.-C. Plusieures dynasties règnent sur la Tunisie mais la plus longue la dynastie berbère des Hafsides qui promeut le développement artistique et économique grâce aux commerces avec d’autres peuples de la Méditerranée comme les Vénitiens, les Génois et les Aragonais. Du XVIe au XIXe siècle la Tunisie est placé sous le contrôle de l’Empire ottoman et appelée Régence de Tunis. En 1881, suite à une grave crise économique, elle devient un protectorat français avec le traité du Bardo, qui est confirmé et précisé en 1883 avec les conventions de la Marsa. Les deux documents sont révoqués en 1956 lorsque l’indépendance est proclamée. La République de Tunisie est guidée de 1957 à 1987 Habib Bourguiba et de 1987 à 2011 par Zine el-Abidine Ben Ali, qui est finalement déposé par une révolution populaire. Aujourd’hui la République de Tunisie a un gouvernement provisoire dirigé par Ali Larayedh (chef du gouvernement), Fouad Mebazaa (président de la Chambre des députés) et Moncef Marzouki (président de la République).

1.3.3 Le Liban

La République libanaise compte environ 4 millions d’habitants qui appartiennent à plusieurs groupes ethniques et religieux. En effet, au Liban il y a trois groupes

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majoritaires, à leur tour divisés : les musulmanes (sunnites, chiites, druzes, alaouites et ismaéliennes), les chrétiens (les maronites, les grecs-orthodoxes, les grecs-catholiques- melkites, les arméniens apostoliques, les arméniens-catholiques, les syriaques-orthodoxes, les syriaques-catholiques, les protestants, les coptes, les assyriens, les chaldéens, les catholiques de rite latin) et une petite communauté juive.

Le Liban a traditionnellement eu un rôle d’intermédiaire entre l’Occident et l’Orient, c’est pour cette raison-là, sans doute, que la population présente une diversification si remarquable.

Mère patrie des Phéniciens, dominée ensuite par les Perses, les Assyriens, les Grecs (Macédoniens), les Romains, les Grecs byzantins, les Arabes, les Croisés, les Mamelouks, l'Empire ottoman et enfin la France, le Liban a obtenu son indépendance en 1943.

L’État reconnaît dix-huit religions et la liberté de culte est assurée pour toutes, cependant les divergences entre les communautés continuent de marquer l’histoire du Liban contemporain.

Une guerre civile liée à la question des réfugiés palestiniens2 a déchiré le Liban de 1975 à

1990 et même aujourd’hui, le Liban étant couramment en paix, les tensions sont assez fortes.

Le Liban est une République présidée par Michel Suleiman et dotée d'un système politique qui se fonde sur une répartition du pouvoir proportionnelle au poids de chaque communauté religieuse.

La langue officielle est l’arabe mais l’utilisation du français est normée par une loi spéciale : il est la première langue « étrangère » en usage au Liban et malgré un développement significatif de l’anglais, le 45 % de la population se déclare entièrement ou partiellement « francophone ».

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1.4.1 Le système scolaire marocain et l’utilisation du français

Après l’indépendance le gouvernement a mis en ouvre un programma d’arabisation (Bianchini, 2007), surtout en ce qui concerne l’enseignement de la langue arabe à l’école. L’enseignement de la langue berbère, dite aussi « tamazight » a été introduit et presque toutes les matières sont enseignées en arabe, sauf les matières scientifiques dès la première année de collège, comme l’affirme Bianchini (2007), qui sont dispensées en français.

L’école primaire dure six ans et le français y est enseigné pour huit heures par semaine à partir de la troisième année, le collège est de trois ans avec six heures de français chaque année et le lycée dure également trois ans et se termine avec le diplôme du baccalauréat (BAC). Après le BAC on peut accéder à l’Université, qui suit le régime Licence, Master, Doctorat propre aussi à la France et à l’Italie (processus de Bologne)3.

Les Université et Instituts marocains membres titulaires ou associés de l’AUF sont vingt-neuf et bien qu’il n’existe pas de loi qui réglemente les langues de l’enseignement universitaire, on peut compter plus de 600 filières francophones surtout dans les Lettres, les Sciences et les Sciences humaines (Bianchini, 2007).

Pour une majeure clarté, l’on propose un schéma du parcours scolaire tiré directement de l’Aperçu sur le système éducatif marocain diffusé par le gouvernement du Royaume du Maroc.

3 Texte disponible online à l’adresse :

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Cela dit, l’utilisation de la langue française au Maroc présente un cadre bien plus compliqué qu’il ne peut le sembler : selon Fouzia Benzakour (2007) les variétés de français seraient nombreuses. Elle parle (2007, p. 52-53) de « français basilectal du petit peuple, français basilectal des lettres arabisés, français élitaire (langue haute qui se marginalise), français mésolectal ».

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Le français du petit peuple est la variété de ceux qui sont peu alphabétisés et ont appris cette langue « sur le tas » comme des jardiniers, des guides touristiques de fortune et des employés de maison. Cette variété se distingue par un lexique assez limité, une syntaxe très simplifiée et une phonétique plus arabe que française.

Le français basilectal des lettres arabisés vient de l’arabisation de l’administration marocaine suite à l’indépendance et il présente des expressions recherchées associées à des structures syntaxiques simplifiées et à des calques à l’arabe, bien qu’il ne se produise que rarement dans de réelles situations de communication.

Le français élitaire est la langue des cadres de la société, qui ont appris cette langue dans des instituts parfaitement ou exclusivement francophones. Pour cela, cette variété démontre un grand prestige et elle véhicule un status social duquel tous les locuteurs ont sûrement conscience.

La variété mésolectale est l’« appropriée » (p. 53), elle est la langue de la presse et de la télévision.

Après l’imposition comme langue coloniale, Benzakour conclut, le français a gagné un rôle secondaire en faveur de l’arabe avec l’indépendance mais ces impositions linguistiques ont porté aujourd’hui la langue de Voltaire à s’adapter aux exigences identitaires des locuteurs, en harmonie avec la situation linguistique (n’oublions pas la langue berbère, elle aussi parlée et enseignée) particulièrement riche du Maroc.

1.4.2 Le système scolaire tunisien et l’utilisation du français

Pendat la période du Protectorat, le français était la langue de l’enseignement et de l’administration. Depuis l’indépendance la Tunisie a connu un programme d’arabisation assez massive, dès 1956 l’arabe est entré soudainement dans tout le système scolaire national. Toutefois une arabisation si rapide n’a pas donné de bons résultats dans l’immédiat, en effet à partir des années 1990 l’on a réintroduit progressivement le

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français, surtout dans l’enseignement des matières scientifiques (Bouhdiba, 2011). Aujourd’hui le français est enseigné depuis la deuxième année du primaire (Della Puppa) et à partir du collège toutes les matières scientifiques sont en français. De même pour les études supérieures et l’Université, où les Facultés littéraires sont en arabe et les scientifiques en français. Cela oblige paradoxalement les étudiants en matières scientifiques à être davantage bilingues que leurs collègues étudiants en lettres.

Les écoles privées peuvent se permettre une majeure liberté dans le choix d’enseigner le français déjà dès la première année du primaire et c’est pour cette raison que les familles économiquement aisées préfèrent envoyer leurs enfants dans une école privée.

Voici un tableau qui clarifie le parcours scolaire tunisien, tiré de la dix-neuvième ressource web :

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La situation du français en Tunisie est très nuancée. Saya Mansour (deuxième ressource web) affirme qu’il est difficile de définir le français de Tunisie comme langue seconde, étrangère, de l’enseignement ou de la culture puisque des enjeux historiques et politiques rendent compliquée une catégorisation. Le français, continue Mansour, est sans aucun doute la langue des échanges économiques, de l’enseignement scientifique et des cadres de la société, mais la situation de bilinguisme en Tunisie fait ainsi qu’il y ait des contaminations entre l’arabe (seule langue officielle, pourtant) et le français, surtout par des locuteurs non parfaitement francophones. C’est le cas de ceux qui n’ont pas fréquenté

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des écoles privées ou n’ont pas étudié dans des Université francophones et, pour cela, prestigieuses.

Les échanges vers la France et l’Europe sont assez répandus parmi les tunisiens francophones et l’arabe et le français semblent être complémentaires en Tunisie : l’arabe pour l’identité des habitants et le français pour l’ouverture à tout l’espace européen et francophone (Abou, Kasparian, Haddad, 1996).

1.4.3 Le système scolaire libanais et l’utilisation du français

Le parcours scolaire libanais a été révisé en 1994, avec le Plan de restructuration du

système éducatif au Liban : il se compose maintenant d’un cycle primaire de six ans

divisés en deux sous-cycles (au lieu des cinq précédents), d’un cycle moyen de trois ans (quatre avant 1994) et d’un cycle secondaire de trois ans et qui permet une spécialisation progressive (la première année est commune, la deuxième il y a un choix entre l’option humanités et sciences, la troisième entre humanités, socio-économie, sciences générales et sciences de la vie).

Après le BAC les élèves peuvent accéder à l’Université. La formation universitaire francophone suit généralement le modèle du processus de Bologne, l’anglophone le système anglais4.

Déjà dans le premier cycle les élèves étudient une langue étrangère, normalement le français, pour sept heures par semaine pour les premiers trois ans et six heures dans les derniers six ans (comme pour l’arabe). Dans le cycle moyen ils étudient deux langues étrangères, la première pour six heures par semaine et la deuxième pour deux heures ;

4 D’après les Données mondiales de l’éducation (Unesco, 2011) le système anglais se compose d’un cycle de

undergraduate studies sanctionné par le bachelor’s degree (4 ou 5 ans), d’un deuxième cycle (graduate, 1 an) et

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d’habitude la deuxième langue est l’anglais, mais il peut y avoir une inversion : l’anglais première langue et le française deuxième.

Dans le cycle secondaire l’enseignement des langues étrangères est différencié par filière : la première année est commune pour tous avec cinq heures soit d’arabe soit de langue étrangère. La deuxième année prévoit six heures d’arabe et de langue étrangère pour l’option humanités, trois pour l’option sciences. En troisième année les filières deviennent quatre et les heures d’arabe et de langue étrangère sont : six pour les humanités, quatre pour l’option socio-économique, deux pour les sciences générales et les sciences de la vie.

Les universités libanaises membres titulaires ou associés de l’AUF sont dix-neuf et dans le secteur universitaire privé l’enseignement est dispensé quasi exclusivement en français ou anglais, dans les universités publiques aussi en arabe (El-Soufi, 2011).

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L’utilisation de la langue française au Liban est normé par un article de la Constitution, l’article 11, qui est en réalité assez vague : « une loi spéciale [jamais élaborée] déterminera les cas où il en sera fait usage ». La Constitution elle-même, en effet, reconnaît le droit de chaque communauté de parler sa propre langue mais encourage en

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même temps l’enseignement d’une langue étrangère, le français ou l’anglais (El-Soufi, 2011).

Le Liban présente dans les faits un bilinguisme assez répandu et un mélange d’arabe dialectal-français assez particulier, ce qui porte l’anthropologue Abou Saleh Prince (1962, 1978) à parler de « sur-dialecte bilingue ». L’arabe oral, qui se différencie de l’arabe classique comme dans tous les pays arabophones, se fonde avec le français dans la majeure partie des milieux sociaux et ce phénomène croissant s’adapte à toutes les circonstances de la vie quotidienne (El-Soufi, 2011).

Pour Abou Saleh Prince (1963, p.12), en conclusion, le bilinguisme arabe-français au Liban n’est pas une coexistence des deux langues, mais devient « l’instrument d’une étroite collaboration de la tradition culturelle française et de la tradition arabe dans la formation de la personnalité libanaise ».

1.5 L’immigration vers l’Italie

La tractation synthétique de cet argument, qui est la condition préliminaire pour l’apprentissage de l’italien L2, est difficile. On se limitera à indiquer des chiffres pour donner un aperçu immédiat de la situation, grâce aux sites caritasitaliana.it et dossierimmigrazione.it.

En 2011 les immigrés résidents dans l’Union Européenne sont 33.306.100, soit le 6,6 % de la population totale.

Les immigrés résidents en Italie sont 5.011.000, soit le 8,2 % de la population. Les Africains sont environ 1.105.000 et le Maroc est le pays d’origine pour le group non communitaire le plus nombreux, avec ses 506.300 présences régulières. Les autres pays du Maghreb le suivent : la Tunisie registre 106.300 personnes, l’Algérie 28.000 ; la Mauritanie et la Libye moins de 15.000. Les Marocains habitent pour la majeure partie dans le Nord, en Lombardie, Émilie-Romagne, Piémont, Vénétie.

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Voici deux tableaux qui résument la situation de 2006 à 2010, sur le site comuni-italiani.it :

Les Marocains en Italie

Année Résidents en Italie % Hommes Communes de résidence Variation par rapport à l’année précedente 2006 343.228 60,0% 6.106 2007 365.908 59,2% 6.122 6,6% 2008 403.592 57,9% 6.186 10,3% 2009 431.529 56,8% 6.245 6,9% 2010 452.424 56,3% 6.323 4,8%

Les Tunisiens en Italie

Année Résidents en Italie % Hommes Communes de résidence

Variation par rapport à l’année précedente 2006 88.932 65,5% 3.694 2007 93.601 64,9% 3.701 5,3% 2008 100.112 64,1% 3.762 7,0% 2009 103.678 63,8% 3.818 3,6% 2010 106.291 63,4% 3.888 2,5%

Les immigrés libanais sur le territoire italien sont environ 4.000, selon les statistiques de comuni-italiani.it (2010) et eux aussi, ils vivent dans le Nord de l’Italie, en Lombardie en particulier.

On propose un même tableau :

Les Libanais en Italie

Année Résidents en Italie % Hommes Communes de résidence Variation par rapport à l’année précedente

2006 3.450 64,9% 536

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2008 3.779 62,7% 575 8,9%

2009 3.860 64,5% 598 2,1%

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Chapitre 2

Langue arabe, française, italienne

Dans ce chapitre l’on propose une description historique et typologique des langues en question, l’arabe comme langue maternelle des interviewés, le français comme langue véhiculaire (langue seconde dans le pays d’origine) et l’italien, leur L2 en tant qu’immigrés en Italie.

Pour ce faire, dans un premier paragraphe l’on distinguera les langues en question en suivant une approche historique-comparative et dans le second l’on tracera une confrontation de leurs différences structurales, mises en évidence par l’approche typologique.

Tout cela vise à souligner la distinction substantielle entre l’arabe d’un côté et le français et l’italien de l’autre pour donner un cadre de référence suffisamment clair de la situation linguistique dans laquelle se trouvent les personnes interviewées.

2.1 Langues sémitiques et langues romanes: un bref excursus historique

La description historique et les aperçus de littérature que l’on propose ici sont très brefs et synthétiques puisqu’ils ont un but précis : illustrer le contexte du contact des langues entre elles. Pour ce faire on a donc choisi de ne présenter que les informations que l’on estime essentielles.

2.1.1 L’arabe, langue sémitique

L’arabe appartient à la famille des langues sémitiques, comme l’amharique, l’hébreu, le tigrinya et le maltais. Le terme « sémitique » a été employé pour la première fois en 1781 par Schlözer, qui faisait référence au chapitre X du Livre de la Génèse où l’on divise

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toutes les peuples et leurs langues en trois grandes familles correspondantes aux trois enfants de Noé : Sem, Cam et Iafet (Garbini-Durand, 1994). Les langues sémitiques seraient donc celles de Sem, le pèredu groupe qui s’est installé en Mésopotamie, Syrie et Arabie méridionale. La question d’ethonografie linguistique et de classification que cette étiquette amène avec soi a été longuement débattue au cours des siècles (pour plus de détails voir Garbini-Durand, 1994 : 15), toutefois aujourd’hui on l’emploie pour indiquer certaines langues parlées au Moyen-Orient, au Proche-Orient et en Afrique du Nord. L’arabe est la langue sémitique la plus parlée, avec ses 240 millions de locuteurs, elle est la langue officielle ou co-officielle de vingt-sept pays : Arabie Saoudite, Bahreïn, Émirats Arabes Unis, Irak, Israël, Jordanie, Koweït, Liban, Oman, Palestine, Qatar, Syrie, Yémen, Algérie, Comores, Djibouti, Égypte, Érythrée, Libye, Maroc, Mauritanie, Somalie, Soudan, Tchad, Tunisie, République arabe sahraouie démocratique, Somaliland (quatrième ressource web). Selon Garbini et Durand (1994) l’origine de la langue arabe date du IIIe siècle après le Christe est liée à la présence de l’article al- devant tous les mots. Le premier témoignage en arabe est considéré l’inscription funéraire du roi Imru’ al-Qays, 328 après le Christe, mais le premier vrai texte en arabe est le Coran, le texte sacré de l’Islam, qui date du VIIe siècle (610-632). L’autre œuvre significative qui fonde la littérature arabe est la poésie préislamique, la Ğāhiliyy (L’Ignorance), qui remonte au IVe siècle, malgré l’incertitude dans l’authenticité de toutes ses transcriptions. Ces deux textes sont donc les « monuments littéraires » sur lesquelles les philologues du VIIIe et IXe siècle ont normé la langue arabe classique, qui mantient même aujourd’hui la seule forme cursive et se présente comme une vraie forme d’art (Garbini-Durand, 1994).

Toutefois, déjà à partir du VIe siècle les dialectes qui sont pourtant la base de la langue classique commencent à se différencier et la conquête islamique répand l’arabe sur un territoire très vaste, ce qui ne fait qu’augmenter la possibilité de développement de formes dialectales.

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Aujourd’hui les pays arabophones vivent dans une situation de diglossie : deux variétés de la même langue sont couramment utilisées pour des buts différents. L’arabe classique est la langue des médias et des communications officielles alors que les dialectes prévalent dans les situations de communication informelles (Deheuvels, 2010).

Pour concrétiser cela dans notre analyse, tout locuteur arabe de langue maternelle connaît au moins deux variétés de sa langue, la langue littéraire et un dialecte ou plus, propres à sa région de provenance et à son groupe ethnique.

Les dialectes arabes peuvent être divisés en deux macrogroupes : les dialectes occidentaux (tunisien, algérien, marocain) et les dialectes orientaux (égyptien, siro-libanais, irakien) mais les parlées urbaines ou des groupes nomades ont ils aussi des traits spécifiques (Deheuvels, 2010).

2.1.2 Le français et l’italien, langues romanes

Comme on peut le lire dans le manuel de philologie romane par Renzi et Andreose (2006) l’italien et le français sont des langues indo-européennes, c'est-à-dire que leur origine commune est l’indo-européen, d’où s’est évolué le latin, qui a ensuite été la base pour la formation des langues romanes : le français, l’italien, l’espagnol, le portugais, le roumain et tous les dialectes y compris.

Plus précisément c’est le latin vulgaire effectivement parlé dans tout l’Empire romain qui a été le vrai fondement de celle qu’aujourd’hui on appelle « langues romanes ».

À partir du VIIIe siècle après le Christe l’on commence à avoir des témoignages en latin vulgaire écrit, bien que la distinction entre latin parlé et écrit date déjà du Ve, selon Renzi (2006).

Le latin vulgaire (du vulgus, le « peuple » en latin) parlé dans la région qui actuellement correspond à la France coexiste avec le provençal, une langue encore parlée en Provence, dans le sud de la France.

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Les premiers témoignages en français ancien sont des textes juridiques, comme les

Serments de Strasbourg (IXe siècle), des textes religieux, comme le Sermon de Valenciennes, la Vie de Saint Lethgier, la Vie de Saint Alexis (Xe-XIe siècle) ou des

textes poétiques-profanes, comme la chanson de geste, dont la plus célèbre est sans aucun doute la Chanson de Roland, la première œuvre de la littérature française (Renzi-Andreose, 2003. Pour plus d’informations sur des textes en ancien français : Delbouille, 1972). Pour le provençal l’on peut citer des textes juridiques comme les Jurememts de

Lautrec (Xe siècle), deux textes liturgiques, la Passion de Augsburg et l’Aube pascale de Fleury (Xe siècle) avec un texte d’argument religieux tels que la Chanson de sainte Fois d’Agen, (XIe siècle. Pour plus d’informations sur le provençal des origines : Hilty, 1995).

Le français acquiert le statut de langue officielle avec l'ordonnance de Villers-Cotterêts, en 1539, et la création d’une monarchie absolue sous Louis XIV impose aussi une unité linguistique du Royaume. La première grammaire du français voit le jour au XVI siècle, quand l’Académie française publie la célèbre Grammaire de Port-Royal par Claude Lancelot (cinquième ressource web). Aujourd’hui, selon la page Wikipedia consacrée à la langue de Molière, le français est parlé approximativement par 60 millions de personnes en France, 200 millions dans le monde et il est une des vingt-trois langues officielles de l’Union Européenne, comme d’ailleurs l’italien.

Les premiers témoignages en langue italienne datent du IXe siècle et comme pour le français il ne s’agit pas de textes littéraires, mais d’inscription à marge des textes, de textes juridique ou religieux. Les plus significatifs sont connues comme Placito

Capuano, Indovinello Veronese, Pianto di Maria, Iscrizione di San Clemente. En fait,

l’italien moderne a ses origines dans les variétés dialectales de la Toscane, de la Sicile et de Rome (Renzi-Andreose, 2006) et à partir du XIIe siècle l’italien vulgaire se développe

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sous un point de vue littéraire grâce au père de la langue italienne, Dante Alighieri (Commedia, De Vulgari Eloquentia).

Au XVIe siècle Pietro Bembo (1525) indique Dante, Petrarca et Boccaccio comme les auteurs de référence pour écrire en italien (Bembo, 1525), même si la première grammaire de l’italien est de peu précédente à l’œuvre de Bembo, les Regole della volgar

lingua par Fortunio en 1516 (ressource web numéro 7 et 8. Pour une analyse plus

exhaustive de la littérature italienne des origines : Fassò, 1995).

L’Italie vit dans une situation linguistique peu définie, où les dialectes dominent, jusqu’à l’unité nationale en 1861, mais à partir de la fondation du Royaume d’Italie les problèmes de compréhension entre habitants de régions différents sont très graves et évidents. La langue nationale est donc diffusée par l’Éducation nationale et à partir des années 1950 aussi par la télévision (ressource web numéro 9).

Aujourd’hui l’italien est la langue officielle de quatre États : Italie, Saint-Marin, Suisse, Vatican et co-officielle de six : Croatie, Slovénie, Malte, Libye, Somalie, Éthiopie. On estime le nombre de locuteurs de l’italien, natifs ou non natifs, à peu plus de 60 millions dans le monde (ressource web numéro 10).

2.2 La typologie des langues

L’approche typologique est l’une des approches les plus animées de la linguistique contemporaine. En nous rapportant à Grandi (2003), la typologie des langues étudie les 6000 langues environ parlées sur la planète sur le plan synchronique et à travers des « types linguistiques ». Ce sont les instruments du linguiste-typologue, à savoir des « insiemi di proprietà strutturali reciprocamente indipendenti »5 (Grandi, 2003 : 59) et des «

modelli di descrizione delle lingue storico-naturali »6 (Grandi, 2003 : 14) à travers

5 « Ensemble de propriétés structurales réciproquement indépendantes », toute traduction de l’italien est de Ida

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lesquelles l’on peut procéder à une classification des langues dans le but de décrire, expliquer et finalement prévoir les phénomènes qui caractérisent toutes les productions linguistiques. La langue étant un moyen de communiquer, donc d’accomplir des actions à travers les mots, les configurations typologiques de langues différentes peuvent apparaître comme des stratégies adoptées par les locuteurs natifs d’une langue ou d’une autre pour s’exprimer. Par exemple, le fait de poser le sujet avant l’objet d’une phrase répond à une nécessité bien précise : l’efficacité dans la communication, et en effet le 98 % de langues parlées prévoit un ordre S(ujet) – O(bjet) (Grandi, ressource web numéro 1).

En plus des types, il existe des universaux linguistiques et des tendances universelles. Les universaux sont des caractéristiques partagées par toutes les langues du monde, alors que les tendances n’appartiennent pas à la totalité des langues mais à une majeure partie. À titre d’exemple, un universel est la distinction entre sujet et verbe, une tendance est l’ordre SO qui prévaut sur l’ordre OS que l’on a déjà présenté. Pour une majeure exhaustivité, on indique également que les universaux se divisent en universaux absolus (qui ne contemplent pas de variation interlinguistique) et universaux implicationnels (qui en impliquent d’autres). Pour exemplifier : un universel absolu est l’affirmation que toutes les langues ont des catégories pronominales qui se composent d’au moins trois personnes et deux nombres, un universel implicationnel est la découverte que dans les langues qui utilisent des prépositions le génitif se trouve normalement après le substantif, alors que dans les langues avec des postpositions il le suit.

Les parties de la structure d’une langue qui sont l’objet d’étude le plus intéressant pour la typologie linguistique sont, selon Grandi (2003), la syntaxe et la morphologie. Il met sur un autre plan le lexique et la phonologie parce que le lexique est extrêmement variable, arbitraire et susceptible de contamination, la phonologie et la phonétique sont par contre « impermeabili alle influenze provenienti dall’esterno »7 (Grandi, 2003 : 23). La

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morphologie et la syntaxe, au contraire, occupent une position moyenne et reflètent la structure d’une langue mieux que ne le fassent le lexique et la phonologie.

Avec la prémisse qu’aucune langue n’appartient complètement à un seul type mais elles sont typologiquement mixtes, voyons comment tout cela peut s’appliquer à la langue arabe, française et italienne.

2.2.1 La typologie syntaxique

La recherche sur la typologie des langues liées à la syntaxe se focalise sur la position du verbe transitif (V), du sujet (S) et de l’objet (O) dans une phrase déclarative-assertive indépendante. L’ordre des mots dans les langues naturelles peut donc se concrétiser en six combinaisons, que l’on propose dans l’ordre de fréquence tirée de la page Wikipedia.org sur la typologie syntaxique8 :

- SOV (ex : l’homme la femme voit), présenté par le 41 % des langues - SVO (ex : l’homme voit la femme), présenté par le 39 %

- VSO (ex : voit l’homme la femme), présenté par le 15 % - VOS (ex : voit la femme l’homme)

- OSV (ex : la femme l’homme voit) - OVS (ex : la femme voit l’homme)

Le 95 % des langues suit donc soit l’ordre SOV, SVO ou VSO, alors que le restant 5 % est représenté par les trois derniers ordres, évidemment beaucoup moins rependus que les premiers trois. De plus, l’ordre OVS n’avait pas été considéré comme possible jusqu’aux années 1960, avec la découverte de la langue hixkaryana au Brésil (Grandi, 2003).

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Grandi (première ressource web) affirme également que la position du S n’est pas aussi intéressante pour la typologie que l’ordre du verbe et de l’objet, puisque ces derniers permettent de prévoir la position d’autres mots. En résumant, si l’ordre dominant d’une langue est VO, dans le syntagme prépositionnel il y aura des prépositions plutôt que des postpositions et dans le syntagme nominal le génitif et les adjectifs suivront le substantif. Vice versa, si l’ordre dominant est OV, dans le syntagme prépositionnel il y aura des postpositions et dans le syntagme nominal le génitif et les adjectifs précéderont le substantif.

Tout cela suggère un principe d’économie et de logique qui est à la base des langues. Il y a généralement un ordre dominant dans la construction de tous les syntagmes et toutes les phrases : soit l’ordre est tête + modificateur/complément (VO), soit l’inverse, modificateur/complément + tête (OV).

Comme on peut le lire chez Cristofaro et Ramat (1999) et chez Grandi (première ressource web) la typologie syntaxique des langues romanes est normalement SVO, soit en italien soit en français, pour des phrases déclaratives-assertives indépendantes non marquées, c'est-à-dire sémantiquement neutres, puisqu’il est clair qu’une phrase comme « c’est la femme, que l’homme voit » (et non pas l’enfant, par exemple) est correcte mais met en évidence un élément précis (la femme) et la phrase se présente comme sémantiquement connotée. En italien, parallèlement, la même phrase neutre sera « l’uomo (S) vede (V) la donna (O) »9.

La seule différence importante entre français et italien est la présence du sujet. En français il est obligatoire de l’exprimer puisque souvent les verbes sont homophones alors qu’en italien les verbes contiennent quasiment toujours l’indication du sujet dans la désinence, comme on peut le remarquer dans la conjugaison du verbe manger / mangiare au présent de l’indicatif : « je mange [ʒəmɑ̃ʒə] / tu manges [tymɑ̃ʒə] / il mange

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[ilmɑ̃ʒə] / ils mangent [ilmɑ̃ʒə] » versus « (io) mangio [‘io‘mandʒo], / (tu) mangi [‘tu’mandʒi]/ (lui) mangia [‘luj’mandʒa] / (noi) mangiamo [‘nojman’dʒamo] / (voi) mangiate [‘vojman’dʒate ] / (loro) mangiano [‘loro’man’dʒano] ».

L’arabe standard présente une typologie syntaxique VSO (Grandi, première ressource web) mais le sujet peut occuper la première position à condition d’être à l’accusatif et d’être précédé par l’élément « ?inna ». Si c’est le cas, le verbe est concordé au sujet en genre et nombre, sans quoi il se trouve en première position à la troisième personne du singulier. On propose les exemples de Grandi : « ?ištarā rrajulāni kitāban » littéralement : « acheta les deux hommes un livre » > « les deux hommes achetèrent un livre » contre « ? inna rrajulayni štarayā kitāban » :« les deux hommes achetèrent un livre ».

Dans les nombreux dialectes arabes l’ordre dominant est SVO, comme dans les langues romanes, ce qui pourrait faciliter l’apprentissage de la langue italienne.

2.2.2 La typologie morphologique

La typologie morphologique étudie la façon dont les mots d’une langue sont formés. Pour ce faire, cette branche de la typologie linguistique se sert de deux paramètres, l’indice de synthèse et l’indice de fusion. Le premier concerne le nombre de morphèmes (les plus petites unités d’une langue dotées de sens) présents dans un mot, le deuxième indique la possibilité de segmenter le mot à son intérieur. Suivant la classification de Grandi (première ressource web) l’on peut compter quatre typologies morphologiques qui sont originées de la combinaison de valeurs de l’indice de synthèse et l’indice de fusion : - le type isolant, dans lequel les mots n’ont pas de structure interne et ne subissent pas de modifications morphologiques. L’indice de synthèse est bas et l’indice de fusion est zéro. Un exemple est la langue chinoise, dans laquelle les mots peuvent même avoir de différentes fonctions syntaxiques sans être modifiés.

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- le type polysynthétique, dans lequel les mots peuvent être aussi longs qu’une phrase et concentrer à leur intérieur plusieurs morphèmes lexicaux et grammaticaux, comme la langue inuktitute (parlée en Alaska). L’indice de synthèse est maximum et l’indice de fusion est moyen.

- le type agglutinant, dans lequel les mots sont modifiés avec des morphèmes qui indiquent les catégories de genre, nombre et fonction syntaxique. Un exemple classique est le turc, où l’indice de synthèse est moyen voir haut et l’indice de fusion est plutôt bas. - le type fusionnel, dans lequel les racines ne sont pas toujours facilement distinguables des morphèmes, comme les langues indoeuropéennes (français et italien compris). L’indice de synthèse est moyen voir bas et l’indice de fusion est moyen voir haut.

Focalisons l’attention sur le dernier type, le fusionnel, auquel appartiennent le français et l’italien : ces deux langues romanes ont deux genres (féminin, masculin), deux nombres (singulier, pluriel) et la fonction syntaxique d’un mot n’est pas indiquée par des morphèmes grammaticaux qui en font partie (sauf des résidus de déclinaison latine comme l’opposition « je/moi » et « io/me »). La morphologie verbale est elle aussi assez similaire dans les deux cas : elle se base sur un système de modes et temps, nombre et personne10.

Les différences les plus significatives se retrouvent dans la formation morphologique du pluriel, qui en français est sigmatique alors qu’en italien elle est vocalique (« le chaT/les chaTS » « il gattO/ i gattI »), dans l’utilisation des articles partitifs (moins emphatisée en italien qu’en français), dans la formation des diminutifs (beaucoup plus développés en italien qu’en français) et dans l’utilisation de certains modes (le subjonctif en italien n’a pas un emploi sémantique mais purement grammatical).

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Pour parler de la typologie morphologique de l’arabe il faut introduire un sous-type du type fusionnel : le type à fusion interne. Dans ce type les morphèmes se tressent et ce qui change est le rangement des voyelles.

Par exemple, la racine consonantique K T B indique l’écriture et tout ce qui y a affaire, donc « katb » veut dire « écriture », « kitab » « livre » et « katib » « écrivain » ( troisième ressource web).

Comme on peut le lire chez Deheuvels (2010) les catégories de cas, genre, nombre et définition (article défini est « al » et l’indéfini est un suffixe nasal qui est placé à la fin du mot) sont exprimées morphologiquement. Le nombre duel n’est conservé que dans l’arabe standard, le pluriel peut se construire à travers une modification vocalique du mot ou un affixe. Le système des cas, toutefois, tend à disparaître dans l’arabe dialectal.

Le système verbal exprime les personnes, le mode et il se base sur l’opposition entre l’aspect perfectif (action ponctuelle) et imperfectif (action itérative). Par exemple, «

qataltu » : « j’ai tué » s’oppose à « aqtulu » : « je tue/ je suis en train de tuer » On peut remarquer que la catégorie de l’aspect verbal est quasi totalement absente soit en français qu’en italien11.

2.2.3 La typologie phonologique

L’aspect phonétique et phonologique ont été longuement exclus des études typologiques, comme on l’anticipait dans le paragraphe 2.2, mais aujourd’hui des études sur cela ont été conduites.

Ce qui nous intéresse ici ce sont les caractéristiques phonétiques et phonologiques qui différencient ou réunissent les trois langues en question. Pour le français et l’italien on fait référence à Renzi-Andreose (2006) et pour l’arabe à Deheuvels (2010) et Garbini-Durand (1994).

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En français on peut remarquer la présence des voyelles nasales [ɑ̃] [ɛ̃] [œ̃] [ɔ̃], du R fricatif uvulaire, qui sont des traits absents en italien, alors qu’en français les sons [tʃ] et [ts] ne sont pas présents. Le français prévoit de géminations de consonnes seulement à l’écrit mais pas à l’oral, par exemple le mot « donné » qui est prononcé [do’ne].

En arabe à côté des consonnes occlusives sourdes et sonores il y a les consonnes emphatiques qui complètent la série [t] [d] [θ], prononcées avec une tension du système phonatoire, en position de pharyngalisation. Les consonnes peuvent être brèves ou longues, comme en italien (mais pas en français). En outre le phonème occlusif bilabial sourd [p] peut devenir un allophone de son correspondant sonore [b] dans certains contextes, tandis que tant en français quant en italien les deux phonèmes sont bien distingués.

En dernier lieu, en arabe classique les voyelles elles aussi ont une longueur phonologiquement importante mais les cardinales ne sont que trois : [a], [i] [u], même si au cours des siècles dans certains dialectes les segments [e] et [o] on été ajoutés.

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Capitolo 3

Gli arabofoni e la lingua italiana

In questo terzo capitolo si esporranno gli errori che gli arabofoni commettono più di frequente nella produzione scritta e orale in italiano. Si tratta di osservazioni generali che derivano da analisi di dati svolte da Della Puppa (2005) sul rapporto tra arabo L1 e italiano L2. La prospettiva glottodidattica adottata da Della Puppa tratta in maniera marginale il ruolo del francese, che sarà invece la ‘lente di ingrandimento’ tramite la quale si analizzeranno gli errori prodotti dagli intervistati nel quarto capitolo di questo lavoro. Altrimenti detto, gli errori di cui si parlerà in questa terza parte riguardano il rapporto tra arabo L1 e italiano L2 e fungono da ultima cornice introduttiva prima dell’approdo ad un’analisi quantitativa e qualitativa di quegli errori che potrebbero derivare dal francese ed essere indice del grado di influenza del francese L2 sull’italiano L2.

Per fare ciò si definirà in un primo paragrafo di questo terzo capitolo la differenza tra errore e sbaglio e che cosa si intende con errore, in un secondo paragrafo si esporranno gli errori più comuni dei quali verranno proposti degli esempi e nell’ultimo paragrafo si formuleranno delle ipotesi sul ruolo del francese, che da una parte potrebbe essere un’interferenza e dall’altro una facilitazione.

3.1 La differenza tra errore e sbaglio

Nella letteratura esistente e tutt’oggi in pubblicazione si è soliti adottare la distinzione proposta da Corder (1967) tra errore e sbaglio. Come riporta Pallotti (1998: 313):

«In entrambi i casi abbiamo una violazione della norme della lingua di arrivo, ma mentre un errore riflette una regola sistematica dell’interlingua dell’apprendente (ad es. non coniugare i

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verbi, oppure usare no come particella negativa invariabile), uno sbaglio è dovuto a un incidente di produzione momentaneo da parte di un apprendente che normalmente segue la regola violata.»

Altrimenti detto, gli errori sistematici sono causati dalla non conoscenza di una regola o dalla sua regolare applicazione in forma scorretta e sono radicati in quella che si definisce «interlingua». Il concetto di interlingua, formulato da Selinker (1972), indica il sillabo interno all’apprendente e quell’insieme di norme che l’apprendente tenti di applicare alla lingua target (che può essere indifferentemente seconda o straniera) basandosi sulla propria elaborazione e generalizzazione di regole già note. Si propone l’analisi di un errore di questo tipo svolta da Pallotti (reperibile dal secondo sito indicato in sitografia) per chiarire con un esempio: «loro bugiàno» al posto di «fanno la spia». Il verbo «bugiàno», che presumibilmente deriverebbe da «bugiare», è inesistente in italiano ma rivela la conoscenza del paradigma di un verbo in –are, come «mangiare» che dà loro «mangiano», pur senza la ritrazione dell’accento dalla penultima alla terzultima sillaba nella terza persona plurale del presente indicativo. In più, l’apprendente che dice «bugiàno» crea un verbo dal sostantivo «bugia» seguendo la stessa regolarità di spia/spiare, telefono/telefonare e i più recenti film/filmare e chat/chattare.

Parallelamente a queste produzioni linguistiche, che sono da una parte errate ma anche logiche e reiterate, esistono gli sbagli, che sono frutto di condizioni particolari e spesso momentanee che influenzano la produzione in L2 o LS. Possono essere legate allo stato psico-fisico in cui si trova il locutore o scrivente (per esempio stanchezza, distrazione, ecc.) o alle caratteristiche del momento o del luogo nel quale avviene la comunicazione (per esempio una eccessiva eco, un rumore improvviso, ecc.) ma si tratta di regole linguistiche che l’apprendente conosce e sa applicare correttamente in condizioni per così dire ottimali. Possono valere come esempi la dimenticanza non sistematica di un accento,

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la grafia scorretta di una parola laddove poi si ha modo di appurare che l’ortografia è nota all’apprendente.

Chiarito cosa si intende con errore, si proseguirà con una descrizione di quali siano i più frequenti negli arabofoni che comunicano in italiano, cercando di ipotizzarne le cause.

3.2 Gli errori più comuni degli arabi in italiano

Per una maggiore chiarezza si distinguerà tra errori di ortografia, di morfologia, di sintassi e di fonologia.

Tra gli esempi che vengono presentati per ogni tipo di errore, i primi sono tratti dalla letteratura che concerne i bambini arabi inseriti nelle scuole dell’obbligo italiane (Della Puppa, 2007 e il primo sito) e i successivi, separati da un punto e virgola, dalle interviste che sono state registrate e trascritte. Il numero e la lettera tra parentesi indicano la catalogazione delle interviste, di cui si troverà la scansione con la stessa sigla in basso a destra nel prossimo capitolo.

3.2.1 Errori di ortografia

Per quanto riguarda gli errori nella scrittura delle parole sono stati evidenziati dagli studi precedenti e dalle interviste i seguenti casi:

- uso indiscriminato delle vocali e/i, sia in posizione di sillaba tonica che atona, per esempio: «adiso» (Della Puppa, primo sito) per «adesso», «salutari» (Della Puppa, primo sito) per «salutare»; «titto» (11b) per «tetto», «deficele» (3a) per «difficile».

- uso indiscriminato delle vocali o/u, per esempio: «cuminciata» (Della Puppa, primo sito) per «cominciata», «nesono» (Della Puppa, primo sito) per «nessuno»; «oguale» (5b) per «uguale», «disocopatto» (9b) per «disoccupato». Coerentemente con quanto detto nel paragrafo 2.2.3, gli errori che riguardano queste coppie di vocali si spiegano con l’assenza dei fonemi [e] e [o] nell’alfabeto arabo, dove le tre vocali sono [a], [i], [u].

(45)

- omissione di alcune vocali: «frtello» (Della Puppa, primo sito) per «fratello» ; «defcile» (4a) per «difficile». Le vocali in arabo sono spesso omesse nella grafia (Deheuvels, 2010). - scambio tra [p] e [b], [s] e [dz] : «cipo» (Della Puppa, 2005: 186) per «cibo»; «terasso» (8b) per «terrazzo». I fonemi [p], [dz] e [ts] non esistono in arabo(quinto sito).

- scempiamento dei doppi nessi consonantici, per esempio: «riceta» (Della Puppa, 2007: 65) per «ricetta», «stano» (Della Puppa, 2007: 186) per «stanno»; «tuto» (4a) per «tutto», «mama» (12b) per «mamma». Questo errore è probabilmente dovuto ad una trascrizione in grafemi di ciò che gli intervistati sentono pronunciare da madrelingua italiani veneti, che tendono per la loro varietà dell’italiano a eliminare le consonanti doppie (Lorenzetti, 2002).

- inserzione di una consonante doppia per ipercorrezione: «raggazza» (Della Puppa, 2007: 65) per «ragazza», «pelli» (Della Puppa, 2007: 185) per «peli»; «maritto» (6b) per «marito», «frattelo» (2b) per «fratello». Anche i parlanti nativi dell’italiano possono fare errori di ipercorrezione, come ad esempio «accellerazione» per «accelerazione».

- scempiamento dei nessi consonantici complessi, per esempio gn o gl: «inseganti » (Della Puppa, 2007: 187) per «insegnanti», «folie» (Della Puppa, 2007: 65) per «foglie»; «sinificato» (13b) per «significato», «familia» (2b) per «famiglia». I fonemi [ɲ] e [ʎ] sono infatti assenti in arabo (Deheuvels, 2010).

- omissione di accenti: «andro» (Della Puppa, 2007: 185) per «andrò», «perche» (Della Puppa, 2007: 185) per «perché»; «papa» (3b) per «papà», «citta» (13b) per «città». L’accento tonico delle parole infatti non è segnato in arabo perché tale ruolo è ricoperto dalla lunghezza vocalica (Deheuvels, 2010).

- difficoltà a interiorizzare e usare quelle regole di alcuni digrammi o trigrammi come

sc+i/e, sc+a/o/u e l’uso di h dopo c e g, come per esempio: «laciare» (Della Puppa, 2007:

187) per «lasciare», «pagliacco» (Della Puppa, 2007: 187) per «pagliaccio», «gioce» (Della Puppa, 2007: 187) per «giochi»; «piascuto» (13b) per «piaciuto», «riucito» (1b)

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