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15 Première Partie:

Le Conflit Belliqueux et les Etats faillis (“failed States”)

1.1 Le conflit belliqueux aujourd’hui p. 17

1.2 La théorie sur les causes des guerres intra-Etat p. 19 1.3 Toffolo : Un panoramique sur les Etats « faillis »

1.3.1 Un Concept de plus en plus important en évolution p. 27

1.3.2 Définition de « Etat Failli » p. 28

1.3.3 Données sur les « Etats faillis » p. 28 1.3.4 Les Implications internationales de la « faillite de l’Etat » :

visions et conséquences p. 29

1.3.5 Les « Etats faillis » et le conflit belliqueux p. 31 1.4 Critique du concept de » Etat failli » p. 34

1.5 Trouver des Solutions p. 37

1.6 Commentaire et suggestions p. 50

Notes p. 50

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17 Première Partie

LE CONFLIT BELLIQUEUX ET LES ETATS FAILLIS (“FAILED STATES”).

Comme l'objectif de la thèse est d'évaluer l'efficacité des opérations de l'ONU, en particulier en République Démocratique du Congo, il faut commencer à poser le problème, en général, de déterminer quelle est la situation qui caractérise le Congo et avec lui de nombreux autres pays d'Afrique et du monde. Avant tout, l'événement le plus bouleversant de la vie sociale, la guerre, qui prend aujourd’hui surtout la forme de guerre intra-état. En outre, la carence des institutions étatiques locales devant la guerre mais aussi devant la conduction d'une normale gouvernabilité. Au niveau populaire ce sont les deux principaux problèmes de la Paix dans le monde d’aujourd'hui, exacerbés en Afrique, le continent le plus soumis à des formes de colonialisme économique et en plus d’une tradition tribale qui ne s’adaptent pas à la formation du tissu social qui forme habituellement un Etat avec de pleins pouvoirs.

Cette partie a utilisé certaines études de la littérature internationale pour composer un cadre de données statistiques sur les guerres et sur les Etats qui sont incapables de subvenir à leurs besoins. Sur les causes et les théories sur ces guerres elle met les voix/articles prévalant. En outre, elle a surtout utilisé un article de l’Encyclopédie de la paix de l’Oxford qui résume de façon très précise le panoramique et les problèmes du type d’Etat mentionné ci-dessus. A cet article ont été ajoutées les considérations issues d'autres travaux ayant moins d’autorité, mais plus spécifiques, entre autres, sur le même concept de ce type d’Etat, sur lequel il n’y a toujours pas un accord entre les savants. Enfin j'ai fait des considérations personnelles qui m’ont été suggérées par l'étude de ce cadre si débilitant/affaiblissant et en même temps si défiant pour arriver à un renouvellement radical ; et ils me donnent une adresse pour un engagement d'étude et social pour parvenir à ce renouvellement.

1.1 Le conflit belliqueux aujourd’hui.

Aujourd’hui les guerres inter-états sont en déclin et en plus elles sont réduites à quelques unes seulement.

En fait, comme l’indique l’article de l’OIEP (Toffolo C. 2010) suivant, que j’intégrerai avec d’autres qui contribuent pour de différents aspects ; depuis le 11 septembre 2011, l’attention est passée des « Etats voyous » du Président des Etats-Unis, Bush, aux « Etats en faillite » ou « Etats faillis » qui sont beaucoup plus

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18 nombreux (et dangereux selon les USA); et ainsi les nouvelles théories augmentent et évoluent.

Donc, avant tout il faut considérer qu’aujourd’hui dans le monde il y a beaucoup de guerres civiles auxquelles l’attention de l’opinion publique s’est dirigée de l’après 1989.

Je présente un graphe (qui comme les suivants sont pris de Ramsbotham et al. 2011) sur l’évolution de tous les types de guerre des dernières décennies. On voit que les guerres intra-étatiques dans le monde en 2008 sont environ 30 sur le total des 35 guerres.

Le pire c’est que la plus part des guerres inter-états sont récurrentes : environ le 80%.

Les conséquences des guerres intra-étatiques actuelles sont terribles : environ 4,5 millions de morts (sur le total de 5,3 millions de morts dans toutes les guerres).

La survivance est autant terrible pour les 45 millions de personnes environ fuies à l’étrangère.

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19 Comme on peut constater dans le tableau ci-dessus aussi, la RDC accueille de nombreux réfugiés. Une bonne partie de ces derniers est concentrée à l’Est du pays, en particulier au Kivu et beaucoup sont originaires du Rwanda, notamment les Hutus et les Tutsis modérés ayant fui après le génocide de 1994, pour ne citer que ceux-là.

Figure 3.5 : Majeurs pays d’accueil des réfugiés et majeurs pays d’origine, 2008

Majeurs pays d’accueil des réfugiés

Pakistan 1,8 millions Syrie 1,1 millions Iran 980 000 Allemagne 572 700 Jordanie 500 400 Tchad 330 500 Tanzanie 921 900 Kenya 320 600

Principaux pays d’origine de réfugié

Afghanistan 2,8 millions

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Evaluation approximative sur la base de tous les réfugiés du HCRONU calculé comme les 45% du total

Somalie 561 000

Soudan 419 000

Colombie 374 000

RDC 368 000

1.2 La théorie sur les causes des guerres intra-Etat

Pour certains auteurs (par exemple, O. Ramsbotham et al. 104-111), un très important théoricien de ce type de guerres est Edward Azar (Azar 1990). Celui-ci a critiqué les études antérieures pour trois raisons:

- 1) en suivant la traditionnelle conception de l’Etat souverain, on considère comme division infranchissable l’intérieur d'un Etat et les rapports internationaux;

- 2) on divise les conflits selon les spécialisations académiques et aussi en plusieurs niveaux;

- 3) on ne tient pas compte du fait que l’éclatement/le déclenchement des conflits a un aspect de conflit latent peut-être autant fort et probablement violent.

Edward Azar a introduit dès les années ‘70 le concept de Conflit Sociale Prolongé (CSP) qui exprime qu’il ne s’agit pas de guerres classiques; il indique ces conflits dont les causes restent dans les profondeurs sous-jacentes et éclatent de temps en temps; ces conflits sont complexes, graves, généralement durables et souvent très violents; beaucoup les appellent aussi ‘conflits insolubles’. Plus précisément, le concept désigne les interactions hostiles entre groupes communautaires de forte identité, qui sont basées dans des haines raciales, ethniques, religieuses et culturelles profondes, et qui persistent sur de longues périodes de temps avec des flambées sporadiques de violence; sa théorie consiste à soutenir que lorsque l'identité d'un groupe est menacée ou frustrée, le conflit insoluble est presque inévitable. En outre, ces groupes sont amenés au conflit parce qu'ils souffrent d'un manque de satisfaction des besoins fondamentaux/de base, qui pour eux ne sont pas négociables; en outre, les Etats des pays non-occidentaux ne sont pas universalistes, mais dépendent ou sont l'expression de groupes qui créent friction avec d'autres groupes et aussi et opposition. Enfin, les relations internationales de dépendance économique, politique et militaire ajoutent d’autres causes supplémentaires souvent dominantes.

La théorie a été beaucoup mise en discussion par plusieurs parce qu’elle semblait beaucoup liée à l’anthropologie. L’article de l’OIEP ajoute que pour beaucoup elle vaut la théorie du choc des civilisations; avec l'affrontement entre

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21 l'islam et la civilisation occidentale dans le monde entier; d'autres par contre indiquent le manque des causes écologiques ou des ressources naturelles comme un manque de la théorie de Azar; d’autres encore, par opposition, mettent comme basique le choc mondial entre les forces économiques et la population, dans lequel les guerres locales représentent un soulèvement local, qui est réprimé localement ou à travers de fausses opérations de paix qui servent à maintenir l’exploitation du pays.

Mais effectivement des données ultérieures ont confirmé la théorie (de Azar); par exemple celles sur les causes économiques de ces conflits (v. tableau).

Tableau 4.2 Les exportations de produits de base et le financement des conflits

Combattant Ressource Période Est. Revenu Rebelles angolais (UNITA) Diamants 1992-2001 Total $ 4 - 4.2 milliards Rebelles Sierra Léonais (RUF) Diamants Années 90 $ 25–125 millions/an Gouvernement libérien

Bois Fin années 90 $ 100–187

millions/an Gouvernement

soudanais

Huile Depuis 1999 $ 400 millions/an Gouvernement rwandais Coltan (du Congo) 1999-2001 Total $ 250 millions Afghanistan (Taliban, Alliance du Nord) Opium, lapis, lazulite, émeraudes Mi 90 – 2000 $ 90–100 millions/an Gouvernement cambodgien (Khmer rouge) Bois Mi – années 90 $ 230–390 millions/an Colombie (Rebelles FARC)

Cocaïne Fin années 90 $ 140 millions/an Source: Renner, 2002

Ainsi que l’écrivent Ramsbotham et al. (Ramsbotham, Woodhouse, Miall 2011, pp. 104-111) les guerres d’aujourd’hui ont des sources régionales.

A la fin de la guerre froide il y a eu la régionalisation de la politique mondiale ; ce fait a mis en évidence l'importance de l'échelon régional de l'explication des évènements. Les données de conflits contemporains présentent des différences régionales claires. Cela confirme les études qui ont mis l'accent sur

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22 l'importance du débordement de la guerre d’une zone à l'autre, ou sur un facteur déclenchant commun qui a généré un conflit violent dans une région vulnérable : par ex. la région des Grands Lacs en Afrique (conflits d'identité / la sécession et les mouvements de réfugiés), le Caucase (identité / sécession et les conflits entre factions après l'effondrement de l'Union soviétique) et l'Asie centrale (identité/la sécession et les conflits entre factions après l'effondrement de l'Union soviétique.

Les effets régionaux sont à la fois vers l'extérieur ("débordement", "contagion", "diffusion") et vers l’intérieur («influence», «ingérence», «intervention») (voir carte 4.1 suivante). Les Guerres "internes" ont des effets externes à travers la propagation d'armes, la dislocation économique, les liens avec le terrorisme, les inondations perturbateurs de réfugiés, et les retombées dans la politique régionale lorsque les États voisins y sont drainés en guerre ou les mêmes personnes chevauchent plusieurs Etats. A l'inverse, l'instabilité régionale affecte la politique intérieure des Etats à travers les modèles de clientélisme, les actions des gouvernements à l'extérieur, la circulation transfrontalière des personnes et des idées, les activités de marché noir, les réseaux criminels et les armes légères ou lourdes. Il existe également des sources évidentes de conflit régional où les bassins fluviaux s'étendent à travers les frontières de l'Etat ou bien là où il y a une disparité régional entre les frontières de l'État et la distribution de populations (généralement en raison de la perpétuation des anciennes frontières coloniales) établit des Etats ouverts aux effets déstabilisateurs des déplacements massifs de population.

Dans tous ça il est très grand le rôle de l'Etat. Nous devons passer d'un examen des facteurs contextuels du niveau international à des facteurs structurels du niveau de l'Etat.

C'est au niveau de l'Etat que la lutte critique se joue à la fin. Malgré la prédiction de la fin de l'Etat sous la double pression de la mondialisation et de ce que Falk appelle «les réalités locales de la communauté et du sentiment », l'Etat est néanmoins vu comme « le premier lieu de l'identité de la plupart des gens ». Clark reconnaît que l'Etat est encore le médiateur clé dans l'équilibre oscillant de manière continue entre les forces de la mondialisation (les « pressions internationales de plus en plus puissants ») et la fragmentation («les niveaux accrus de mécontentement intérieur qui sera inévitablement amené dans leur sillage »).

Les auteurs donnent une leur classification des causes de ces guerres (Ramsbotham et al. 2011, pp. 104)

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23 Table 4.1 Les préconditions d’Azar pour un conflit social prolongé

Anthropologie, Histoire, Sociologie

Contenus communaux Degré d’inhomogénéité ethnique

Psychologie, Biologie, Etudes développementaux

Nécessités Niveau de développement humain

Politique, Economie politique

Gouvernance Renforcement des capacités de l’Etat et degrés de répression politique

Relations internationales, Etudes stratégiques

Liens internationaux Volume des armes importées, etc.,

fomentation d’au de là des frontières

Compte tenu du monopole juridique sur la souveraineté encore formellement accordée à l'État dans le système international actuel, toutes les parties au conflit sont en tout cas conduit à concurrencer pour le contrôle de l'Etat, en fin de compte, si elles veulent instituer des programmes révolutionnaires (conflit du type 2), sauvegarder besoins communaux (conflit du type 3) ou simplement garantir les intérêts des factions (conflit du type 4). Même dans les Etats " faillis", généralement, cela reste encore la récompense ultime pour les éléments en conflit, comme, par exemple, en Somalie. Et la même chose s'applique aux différentes formes de terrorisme contemporain. Contrairement aux guerres interétatiques classiques ou aux troubles des niveaux intérieurs, les majeurs conflits meurtriers que ce livre traite sont définis comme tels par leurs transformations en crises intégrales de l'Etat lui-même, quoique il reste toujours acteur principal sur la scène internationale et le principal fournisseur des moyens de satisfaire les besoins domestique. Il est l'interconnexion vraiment critique entre les trois secteurs: social, économique et politique et, en plus, à un certain niveau d'escalade, de deux autres, le déclenchement de la guerre et la reconstruction d'après-guerre.

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24 Dans le secteur social, nous sommes préoccupés par les principaux types de division sociale autour de laquelle les lignes de faille des conflits peuvent se développer. Au cours des dernières années, le débat entre ceux qui insistent sur les racines «verticales» (ethniques) de conflit et ceux qui insistent sur les racines (classe) «horizontales» a été encore compliqué par l'arrivée d'autres idéologies révolutionnaires comme l’idéologie islamiste et les mouvements nationalistes hindous (mais aussi juive, chrétienne et même bouddhiste). D'autre part, d'autres encore ont souligné l'insuffisance des préoccupations de l'Ouest avec la classe et l'ethnicité dans la détermination des racines sociales des conflits dans certaines parties du monde, comme l'Afrique, où la vie sociale « tourne, dans un premier temps, autour d'un pot-pourri d’organisations plus compacts, des réseaux, des groupements, des associations et des mouvements qui ont évolué au cours des siècles en réponse à l'évolution des circonstances ». Selon le secrétaire général du Commonwealth, quarante-neuf des cinquante-trois États du Commonwealth sont ethniquement hétérogène, et, comme le note John Darby, les modèles de règlement complet donnés et l'inadéquation entre les frontières de l'État et de la distribution des

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25 peuples, « l'homogénéité ethnique, basée sur preuves passées, est presque toujours inaccessible ».

Dans le secteur économique encore, il y a un certain degré d'accord que le conflit prolongé a tendance à être associé à des modèles de sous-développement ou développement inégal. C'est un sujet très discuté, avec des preuves, d'abord, que, contre certaines théories traditionnelles de la révolution sociale et politique, il existe une corrélation entre les niveaux absolus de sous-développement économique et les conflits; deuxièmement, ce conflit est associé à un plus - rapide ou irrégulier développement où la modernisation perturbe les schémas traditionnels, mais ne délivre pas encore les récompenses adéquates ou prévues - en particulier lorsque cela est associé à l'urbanisation rapide et la croissance de la population entraînant une augmentation du nombre relatif de non qualifiés et des jeunes hommes chômeurs et, troisièmement, que, même là où il y a des niveaux raisonnables de développement en termes absolus, le conflit peut encore être généré où il y a injustice réelle ou perçue dans la répartition des avantages. Dans les trois cas la montée du mécontentement offre un terrain de recrutement fertile pour l'extrémisme idéologique et l'exclusion raciale.

Pour de nombreux analystes, c'est le secteur public qui est l'arène clé, puisque les revendications sociales et économiques sont à la fin exprimées sous forme politique. Trois modèles principaux peuvent être discernés ici. Tout d'abord, le conflit peut devenir endémique, même dans les Etats où la démocratie libérale est établie lorsque les partis politiques deviennent basés sur une inscription et une communauté perçoit que le pouvoir de l'Etat a été définitivement «capturé» par un autre, et est donc conduit à contester la légitimité de l'Etat pour changer la situation, comme au Canada, en Belgique, en Espagne (Basques) ou en Irlande du Nord. Cela a également été une caractéristique dans un certain nombre de pays non-occidentaux, comme le Sri Lanka.

Deuxièmement, le conflit est probable dans les pays où les régimes autoritaires

manipulent avec succès l’appareil de l’Etat afin de s'accrocher au pouvoir et bloquent

l'accès politique à tous ceux ne font pas partie de leur propre réseau de patronage étroit, devenant par la suite un peu plus de « kleptocracies » d’exploitation, comme il se passe dans certains Etats postsoviétiques d'Asie centrale et les Etats africains postcoloniaux. Dans ce sa, la politique, en effet, devenue « à somme nulle » et le changement ne peut être effectué au moyen d'un défi direct au régime en place. Troisièmement, il y a ce qui semble être le phénomène croissant d'Etats « défaillants

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26 » ou « effondrés », qui, en l'absence de moyens adéquats pour augmenter les recettes ou maintien de l'ordre, succomber à la violence endémique et chaotique. Dans un rapport sur l'Afrique présenté au Conseil de Sécurité de l'ONU en Avril 1998, le Secrétaire général Kofi Annan a conclu :

La nature du pouvoir politique dans de nombreux pays africains, ainsi que les conséquences réelles et perçues de la capture et le maintien du pouvoir, est une source importante de conflits à travers le continent. Il est souvent le cas que la victoire politique prend une forme « le gagnant prend tout » à l'égard de la richesse et des ressources, du patronage, et le prestige et les prérogatives de bureau.

Là où il y a un manque de responsabilité des dirigeants, le manque de transparence dans les régimes, les chèques et les soldes inadéquats, le non respect de la règle de droit, l'absence de moyens pacifiques pour changer ou remplacer la leadership, ou le manque de respect des droits de l’homme, le contrôle politique devient excessivement importante, et les enjeux deviennent dangereusement élevés.

Enfin, il convient de noter comment, à un moment critique dans l'escalade du conflit, ce sont les secteurs du droit et de l'ordre et de sécurité qui deviennent de plus en plus importants. C'est le moment où les conflits internes traversent le Rubicon (le seuil) et deviennent une lutte violente pour le contrôle de l'Etat lui-même.

Les deux indicateurs clairs sont, d'abord, dans le secteur de la loi et de l'ordre, lorsque le système juridique et la police civile viennent d'être identifiés avec des

intérêts particuliers et ne sont plus considérés pour représenter l’autorité impartiale;

et, en plus, le secteur de la sécurité, lors des troubles civils, ne peut plus être contrôlé par des moyens non - militaires et des milices armées émergent. A ce stade, comme Barry Posen a noté , le «dilemme de la sécurité», bien connu des analystes des relations internationales, avec l' impact avec des effets dévastateurs sur la scène sociale de l'État - international reste inachevé. Une fois ce génie est sorti de la bouteille et les factions armées sont organisées et actives, il est très difficile de le remettre au-dedans à nouveau. Gurr est l'un de ceux qui a tracé ce qui est

habituellement la période de dix ou plus ans entre l'apparition manifeste du conflit et l'escalade de la confrontation militaire - la fenêtre cruciale des chances pour les mesures préventives.

Tableau 4.4 : Les causes immédiates du conflit interne

Entraîné à l’intérieur Extérieurement entraîné Elite déclenché Mauvais dirigeants (23) Mauvais voisins (3)

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27 Mass déclenché Mauvais problèmes

intérieurs (7)

Mauvais voisinage (1) Source: à partir de Brown, ed, 1996. 582, 597. Les chiffres entre parenthèses

attribuent les numéros de la liste de Brown des « grands conflits actifs ».

Donc, les causes de ces guerres sont diverses, mais elles peuvent être regroupées en deux catégories principales : l'une traditionnelle, à savoir le territoire, et l’autre nouvelle, la forme de l'État rejetée par une partie de la population. Cette dernière est dominante : en 2002, le nombre des causes classiques (liées au territoire) des guerres entre 1946 et 2002 était de 61 tandis que le nombre des nouvelles causes de guerre (liées à la forme de l’Etat rejetée par une partie de la population) était de 71.

Dans leur analyse intitulée « Sources régionales de conflit contemporain » qui suit les observations de F.P. Diehl ci-après, Ramsbotham et al illustrent d’autres aspects qui viennent intégrer et/ou compléter les théories ou les analyses/observations d’autres auteurs.

Tableau : Sources des conflits contemporains : un cadre

Global Transition géopolitique, division économique Nord-Sud, contraintes environnementaux, prolifération des armes, contestations idéologiques

Régional modèles de clientélisme, débordement, intervention, transfrontalière, démographie sociale, diaspora

Etat : Social Société faible: divisions culturelles, déséquilibre ethnique

Etat : Economique base de ressource pauvre, privation relative Etat : Politique Faible régime politique: gouvernement

partisan, régime illégitime

Etat : Partie en conflit Mobilisation du groupe, dynamiques intergroupes

Etat : Elite/Individu Politiques d'exclusion, intérêt des factions, direction rapace

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28 Dans cette partie et celles qui suivent, je me suis appuyé sur l’article de l’OIEP (Toffolo 2011) dont j’ai conservé sa structure mais j’ai modifié et/ou adapté des parties sur mesure à des autres contributions. L’auteur donne une excellente synthèse du problème des Etats « faillis » et le conflit, et illustre certaines causes et conséquences qui peuvent s’intégrer ou être intégrées par d’autres aspects examinés par d’autres auteurs.

Les Etats qui ont échoué présentent des caractéristiques similaires dues à de nombreuses et différentes causes. Le cas de la République Démocratique du Congo d’aujourd’hui est emblématique.

1.3.1 Etat en faillite : Un Concept de plus en plus important en évolution. Avant tout il est bon de rappeler que le concept est devenu très important depuis le 11 Septembre 2001, lorsque la nouvelle doctrine de la « guerre continue contre le terrorisme » a fait concentrer l’attention des Etats-Unis, non plus sur les « Etats voyous », comme avant, mais sur ces « Etats faillis », dont la vie sociale confuse cache et alimente de manière endémique le terrorisme.

Durant la Guerre Froide, l'échec d'un Etat était un fait extraordinaire, parce que chaque superpuissance assurait l'existence continue de ses alliés et parce que les conflits locaux étaient supprimés dans l'intérêt du programme les superpuissances. Au début des années 1990, quand la Guerre Froide prit fin et quelques Etats commencèrent à s'écrouler, ce phénomène était d’abord compris comme un problème seulement humanitaire et un problème de droits de l’homme pour les habitants locaux. Par conséquent, l’issue reçut de l'attention seulement de la part de ces activistes humanitaires et pour les droits de l'homme qui répondaient aux besoins des populations locales touchées. Ainsi pendant que les crises en Somalie, Haïti, Bosnie et Kosovo cristallisaient l'attention internationale et conduisaient même les Etats-Unis à intervenir, cela était fait dans le cadre d'un concept humanitaire. Les Etats-Unis se retirèrent rapidement de la Somalie (qui a été abandonnée à elle-même), après avoir perdu un hélicoptère dans le fameux incident “Black Hawk down” (« chute de l'hélicoptère aigle noir ») et aussi parce que dans ce temps-là la Somalie n'était pas vue comme vitale pour les intérêts nationaux des Etats-Unis, ainsi comme le Rwanda ou le Darfour ne seront pas vus eux-aussi comme vitales pour les intérêts nationaux américains plus tard.

Cependant, les faillites de l'Etat ont fini par être vues comme ayant des conséquences internationales (par exemple, leurs douteuses représentations dans les organismes internationaux, le nettoyage dans les échanges commerciaux, les trafics illicites qui inondent le marché des autres Etats, comme le trafic de drogue, des armes légères, la propagation de la maladie, l’immigration illégale, etc.) et ils ont aussi

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29 affecté les normes internationales sur la question nouvelle et cruciale : quand l’intervention d'un tiers pourrait être appropriée ?

A la suite des attaques terroristes aux Etats-Unis le 11 septembre 2001, l'attention au sujet des Etats faillis/échoués monta au sommet du programme du bureau de la politique étrangère de l'Occident. Maintenant, tels Etats, vus comme des terrains fertiles/propices pour le terrorisme, sont considérés comme redoutables pour la sécurité de tout le système international. La “Stratégie pour la Sécurité Nationale des Etats-Unis,” émise par le bureau du président en 2002, soutient que l'Amérique est maintenant moins effrayée par les Etats conquérants que par ceux en « faillite » parce que les Etats faillis propagent le chaos. Cette vision avait fait éco en 2002, à un discours du secrétaire aux affaires étrangères britannique Jack Straw, dans lequel il a déclaré que la « chute de l’ordre dans n'importe quelle partie du monde... invite à des menaces directes de notre sécurité nationale ». De la même façon, la corporation RAND (un groupe de réflexion étroitement lié au bureau des politiques étrangères et militaires des Etats-Unis) a établi que l'insécurité “au 21 siècle semble venir moins des chocs entre Etats puissants que des débris des Etats qui implosent”. Le concept a conduit à des recherches sur les meilleures façons de rétablir l'ordre dans ces « Etats déstructurés » ; mais il a aussi été critiqué parce qu'il peut être abusé pour justifier l'intervention militaire partisane et parce qu'il néglige les particuliers contextes historiques et internationaux uniques d’effondrements.

1.3.2 Définition de « Etat Failli ».

A défaut d’une définition unanime, on peut remarquer que les Etats dits « faillis » présentent des caractéristiques communes ou similaires illustrées par différents auteurs. Par exemple l’inégal niveau dans la distribution des richesses et le développement sont reconnus par tous comme principales causes de la mauvaise situation de ces Etats. La perte du contrôle de l’intégrité territoriale, le manque de sécurité et les violations des droits de l’homme sont aussi des caractéristiques reconnues par tous. Nous pouvons adopter pour le moment la définition selon Daniel Thürer (Thürer 1999); l'« Etat failli» ou « État déstructuré» est caractérisé par l'absence de toute structure officielle qui soit capable de garantir l'ordre et la justice.

D’après l’article de l’OIEP, le cas de la précédente défaite américaine en Somalie a renforcé ce concept comme le plus important de la politique internationale. Et il l’a fait étendre dans un certain nombre de situations très différentes (Etats embryonnaires, Etats de populations dans la misère, Etats modérés mais avec une guerre civile/conflit interne, États autoritaires qui sont confrontés à une résistance sociale qu’ils répriment, etc.). Le plus failli qu’on puisse bien penser être effondré est la Somalie.

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30 1.3.3 Données sur les « Etats faillis ».

A promouvoir ce concept, ce sont le “U.S.-based think tank Fund for Peace » (FFP) et la Foreign Policy, une publication bimensuelle de la Carnegie Endowment of International Peace. Depuis 2005, la Foreign Policy a publié un annuel “Index des

Etats faillis/« échoués », produit par le FFP, en utilisant son « ConflictAssessment

System Tool » (CAST), une méthodologie d'analyse quantitative des conflits développée en 1996. En plus, le FFP a breveté un software/processeur basé sur le CAST qui traite des centaines de milliers d'articles et rapports. Le résultat est un système de traitement composé, basé sur 12 variables:

1-croissantes pressions démographiques ; 2- mouvement massif de personnes déplacées ; 3- comportement cherchant la vengeance ; 4- trafic chronique d’êtres humains;

5- développement économique inégal entre des groupes ; 6- un sévère déclin économique ;

7- criminalisation de l'Etat ;

8- détérioration des services publiques ;

9- décline la primauté du droit et violations massives des droits de l'homme ; 10- l'appareil de sécurité agissant de manière indépendante ;

11- élites factionnalisées/divisées ; 12- intervention de facteurs externes.

Chaque variable est notée d’un nombre qui va de 0 (le plus stable Etat) à 10 (le moins stable). Les notes sont additionnées ensemble pour produire une note composée qui va de 0 à 120.

Les Etats marquant plus de 90 sont dits en “alerte” ou ‘en danger de faillite’. Des pointages entre 60 et 89,9 sont dans la catégorie “avertissement”; ceux entre 30 et 59,9 sont dans le besoin de “supervision”; des pointages au-dessous de 29,9 indiquent des Etats “durables”.

En 2008, la Somalie (114,2) avait le plus mauvais pointage. D’autre Etats en crise étaient le Soudan (113,0), le Zimbabwe (112,5) et l’Iraq (110,6).

Un total de trente cinq pays tombèrent dans cette catégorie “alerte”, suivis par quatre vingt douze pays dans le groupe “avertissement”. L’Etats le plus stable était la Norvège (16,8), accompagné de quinze autres pays dans le groupe “durable”. Les Etats-Unis (32,8), le Royaume Uni (32,9) et trente trois autres sont tombés dans la catégorie “supervision”. De brèves analyses individuelles du pointage des Etats sont disponibles sur le site web de FFP.

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31 La Banque Mondiale, usant son propre système de classification, en 2007, identifie trente pays à bas-revenus qu’elle considéra en danger de faillite. Cette même année, le Département de la Grande Bretagne pour le Développement International nomma quarante quatre “Etats fragiles”. La CIA porta le nombre à vingt. Aussi l’International Crisis Group suit les États fragiles en utilisant une méthode d'évaluation quantitative qui est plus contextuelle que l'Indice des États Faillis.

1.3.4 Les Implications Internationales de la « faillite de l’Etat » : Visions et conséquences.

Selon certaines estimations citées par Toffolo le nombre de personnes vivantes dans les pays souffrant d'insécurité due à la « faillite de l’Etat » ou à une « paralysie de

l’Etat »1 tourne autour de 2 milliards, une personne sur trois environ dans le monde.

Plusieurs instituts de recherche européens (Africanstudies Centre; Leiden; Trans-national Institute, Amsterdam; Centre of Social Studies; Coimbra University; Peace Research Center---CIP-FUHEM---, Madrid) voient le phénomène de l’Etat-failli

comme un problème lié aux conséquences du changement d’époque, en faisant valoir

qu'il ne peut pas être simplement un problème temporaire pour des pays particuliers, mais un signe avant-coureur d'un nouveau système international duquel les entités post-étatiques (par exemple, les armées privées) seront un "normal", s’il y a insatisfaction, composant.

Cette analyse souligne trois tendances globales:

1) Dans les pays du tiers-monde l’héritage coloniale et un processus de construction d’Etat post colonial ont mené a des concentrations de pouvoir qui polarisent profondément les populations et donc délégitime l’Etat;

2) après que la Guerre Froide ait gelé tous les conflits locaux pendant des décennies, sa brusque fin a “pavé” le chemin pour un soudain et vicieux retour des forces sociales domestiques;

3) cela est arrivé dans le contexte d’un processus accéléré de la globalisation, accompagnée par des plans d’ajustement structurels qui à long terme mine la légitimité de l’état en diminuant l’habileté à délivrer des services publics.

1 Je pense que mon expression “Etats paralysés” peut être acceptée par tous pour indiquer les Etats dits “faillis”,car la

paralysie peut être locale, temporaire, minimale, moyenne, maximale, partielle et à tel point que l’Etat soit comparable aux Etats dits « faillis », mais jamais totale pour un Etat.

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32 Tandis que les premiers deux tendances sont du mi-terme, la troisième représente une tendance mondiale qui, n’étant pas contrôlé par aucun organisme politique international, peut amener à long-terme à une déstructuration sociale générale.

Désigner les pays comme “Etats faillis” a aussi des conséquences pour la loi internationale. Même si les Etats perdent leur habileté à gouverner, leur personnalité légale reste: ils ne perdent pas leur qualité de membre dans les organisations internationales, leurs relations diplomatiques, ou bien leur obligation sous la loi internationale. Néanmoins, dans les assises internationales ils réagissent à l’éventuelle intervention non sollicitée, et cela a eu un effet sur les normes internationales légales citées pour l’intervention dans les Articles 2 et 39 de la Charte de l’ONU (Art.2 , coma 7 : « Aucune disposition de la présente Charte n'autorise les Nations Unies à intervenir dans des affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d'un Etat ni n'oblige les Membres à soumettre des affaires de ce genre à une procédure de règlement aux termes de la présente Charte; toutefois, ce principe ne porte en rien atteinte à l'application des mesures de coercition prévues au Chapitre VII », Art. 39 : « Le Conseil de sécurité constate l'existence d'une menace contre la paix, d'une rupture de la paix ou d'un acte d'agression et fait des recommandations ou décide quelles mesures seront prises conformément aux Article 41 et 42 pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales », respectivement définis sous les chapitres VI (Règlement pacifique des différends) et VII (Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression) de la Charte de l’ONU, respectivement définis sous les chapitre VI (Règlement pacifique des différends) et VII (Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression) de la Charte de l’ONU.

Il y a quelques années le Conseil de Sécurité des Nations Unies est arrivé à montrer l’intervention comme justifiée s’il y a une violation systématique des droits de l’homme ou bien une sérieuse ignorance de l’obligation de faire des réformes démocratiques. Par exemple, en 1991, en référence aux Kurdes de l’Iraq, le Conseil de Sécurité des Nations Unies soutenait que de “sérieuses violations des droits de l’homme commises par un Etat contre ses propres citoyens constituaient une menace à la paix”.

En 2002 le Conseil a soutenu que la magnitude de la tragédie humaine en Somalie était suffisante pour constituer une menace à la paix. Peu de temps après, concernant Haïti, le Conseil décréta qu’une forme de gouvernement irréconciliable avec les principes démocratiques représentait une menace à la paix. Daniel Thürer

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33 (Thürer 1999) a soutenu que “il pourrait être tenu comme donné que le simple fait de sérieuses et systémiques violations des droits de l’homme ou de grosses infractions du principe de démocratie interne est suffisant pour permettre une intervention forcée par le Conseil de Sécurité dans les affaires internes d’un Etat, au moins dans le cas d’un Etat dans lequel l’autorité gouvernementale a rompu” (cité aussi par Toffolo 2011, p. 120).

Le Conseil de Sécurité comprend lui-même s’il est capable d’intervenir dans les “Etats faillis” pour rétablir l’ordre interne, par la force militaire, si nécessaire, dès que le seuil de menace à la paix selon l’article 39 est atteint. Il n’est pas obligé d’obtenir le consentement de l’Etat concerné. Ces nouvelles règles d’engagement sont entrain de changer le caractère du système international.

1.3.5 Les Etats faillis et le conflit belliqueux

Les Etats qui ont échoué présentent des caractéristiques similaires dues à de nombreuses et différentes causes. Le cas de la République Démocratique du Congo d’aujourd’hui est emblématique.

Selon Toffolo (Toffolo 2011, p. 129), les Etats qui ont échoué ne peuvent pas remplir leurs fonctions de base pour leur peuple. Dans les Etats en faillite, il y a une paralysie du gouvernement, une rupture de la loi et de l'ordre, et un banditisme général, la violence et à la limite le chaos social. La faillite de l'Etat peut être causée par différents facteurs, comprenant l'extrême corruption, une bureaucratie impénétrable, l'inefficience judiciaire, un nombre élevé de délits, de crimes, une élite prépondérante divisée, l'interférence militaire, l'existence d’acteurs armés non étatiques et la croissance d'activités économiques illégales/informelles. Beaucoup d'Etats en faillite contiennent aussi de multiples groupes ethniques qui sont géographiquement concentrés. Dans cette situation l'élite peut être divisée le long des lignes ethniques suivant les ethnies, et si certains groupes ethniques dominent le pouvoir de l'Etat, d'autres peuvent voir l'Etat comme illégitime. Un Etat en « faillite »/« échoué » perdra aussi de légitimité dans une bonne partie de la population à cause de ses inhabilités à fournir l'éducation, la santé, et d'autres services.

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34 En fait, l'échec des Etats est certainement lié à la récurrence des guerres en leur sein. Call et Cousins2 rappellent que des études spéciales ont démontré qu’entre un tiers et la moitié des pays qui sont entrés en guerre retournent au/reprennent le conflit avant la fin de cinq années; plus précisément, certaines études donnent 23% de probabilité de retour à la guerre dans cinq ans et 17% au cours des cinq années successives. Une autre étude par Barbara Walter indique que les guerres entre 1945 et 1996 ont été renouvelées à 36%. Doyle et Sambanis (Doyle et Sambanis 2006, p. 87 Tableau 3.2 reporté ci-dessous) ont démontré que les guerres civiles entre ces mêmes années ont été renouvelées à 30% au cours des/dans les deux ans suivant la fin de la guerre.

Dans le Tableau 3.2 de l’étude de Doyle et Sambanis, pour la même période, on a les issues de toutes les guerres, les résultats et la récurrence, dans les deux ans après la fin de la guerre.

2Call et Cousins, Finir la Guerre et Consolider la Paix, Copie avec Crise, document de travail Académie Internationale de la Paix, 2007, p. 9

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35 Dans le Tableau les conflits sont partagés en vertical par ceux qui ont terminé par la

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36 victoire d’une partie et ceux qui ont terminé par des négociations, ou indépendantes ou de l’ONU. La deuxième colonne donne le cas d’insuccès deux ans après le conflit. Une autre étude a sélectionné les conflits qui sont finis grâce à une négociation, et dans ce cas, le pourcentage s'élève à 44%. Il s'ensuit qu'un pays pauvre qui n'a pas eu de guerres a 14% de chance d’y tomber.

Il est clair que dans ces conditions un Etat ne peut pas être à la merci des tempêtes belliqueuses sans qu’il y ait de grands effets négatifs sur la population de cet Etat.

1.4 Critiques du Concept de « Etat failli »

Mais Call et Cousins (Call et Cousins 2007 p. 8), s’opposent à traiter comme Etats faillis les Etats qui simplement œuvrent après une guerre, parce qu'il est très facile de glisser sur l'idée que l'Etat devrait surtout donner ordre et sécurité sans prêter trop d’attention à la justice économique et au développement. Enfin (p. 9), ils soulignent que souvent un Etat modèle (de l'Occident) est superposé sans se soucier des cultures et traditions locales, lesquelles permettraient de résoudre les mêmes problèmes d'une manière qui serait plus naturelle et peut-être plus stable pour la population.

Daniel Thürer (Thürer 1999) analyse la situation des « Etats faillis » et s’interroge particulièrement sur le comportement de la communauté internationale. Il soutient lui aussi que le concept de « Etat failli » ne signifie pas la fin de l’Etat en tant que tel, bien que des questions restent posées et demandent des réponses et le débat encore ouvert. D. Thürer est donc sur la même ligne que C.T. Call et E. M. Cousins qui rejettent la faillite de l’Etat, également, à quelque nuance près.

Et surtout, écrit Thürer, le phénomène n'est certes pas nouveau. Donc, il faut examiner les problèmes posés de longtemps par les États sans gouvernement, tant sous l'angle du droit international que sous celui des principes généraux du droit constitutionnel. Il doute si dans de tels cas, les (autres) États ou l’ONU puissent assurer un respect minimal de la dignité et de la sécurité de la personne humaine ; et aussi si il y a les possibilités pratiques pour mettre en œuvre les garanties accordées par les traités relatifs aux droits de l'homme ou par le droit international humanitaire? Mais son étude arrive à la conclusion que les quelques exemples de « Etats faillis » éxaminés par lui n'annoncent pas la fin de l'État en tant que tel.

Aussi le Crisis States Research Centre (CRSC) à la London School of Economics rejette la tendance généralisée à se référer à des Etats peu performants comme «faillis» et souligne que, même dans les soi-disant «États faillis» certaines

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37 parties du gouvernement peuvent continuer à fonctionner (par exemple, le gouvernement local). Le CSRC définit un Etat “failli” comme un Etat qui ne peut plus effectuer sa sécurité de base ou fondamentale et les fonctions de développement, n’a plus un contrôle effectif sur son territoire et ses frontières, et ne peut plus reproduire les conditions pour sa propre existence.

Selon Toffolo, le concept de l’échec de l’Etat a été critiqué, premièrement à cause de son potentiel pour l’abus politique par les savants et les Etats. En effet, il y a quelque désaccord sur ce qui constitue un “bon gouvernement” ou “gouvernance légitime”. La distinction est très importante parce qu’aujourd’hui les Etats puissants peuvent utiliser cette désignation contestée comme une justification pour intervenir dans un Etat en crise sans chercher sa permission.

Le concept de « Etat failli » peut aussi être utilisé comme un synonyme d’Etat “bandit”, avec de possibles conséquences international bien graves. Cette connexion est évidente dans le travail de Robert Rotberg, qui préside la World Peace Fondation. Rotberg a décrit les États voyous comme "montée des Etats-nations qui violent toujours les normes internationales de comportement, de façon outrageuse." Par exemple, l’Afghanistan et l'Irak sont deux Etats qui ont été considérés par les puissances occidentales dans ces deux façons, avec des conséquences énormes. Dans ces Etats la règle est : "pas de règles connues de l'ordre mondial » et " la prédominance militaire de Washington pourrait être négligée".

Une deuxième critique de ce concept est qu'il est trop expansif, décrivant autant de différents problèmes qu'il manque de clarté conceptuelle, de précision analytique, ou de valeur heuristique. Le terme met dans le même sac des États qui se trouvent dans des situations très différentes : ceux qui émergent de longues dictatures, ceux avec des niveaux élevés de conflit armé interne, ceux qui ont subi une catastrophe naturelle entraînant une crise humanitaire complexe, et ceux qui ont de graves problèmes de corruption endémique. Ce concept ainsi échoue à capturer les trajectoires historiques et les contextes des différents Etats, qui doivent être reconnus plus exactement afin de traiter avec succès les caractéristiques uniques de certains effondrements, ainsi que de la sécurité et les questions humanitaires que chaque effondrement soulève. Prévenir ou inverser l’effondrement ne peut se produire que dans le contexte de la prise en compte de l'histoire du développement institutionnel du pays, qui évolue typiquement selon des trajectoires puisées dans les pratiques passées. Les analyses des « Etats faillis » ignorent le contexte international, qui inclut

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38 l'impact de la libéralisation économique et les politiques d'ajustement structurel d'une part, et des choses telles que la prolifération généralisée des armes légères et non, de l'autre.

En outre, la prescription de la libéralisation économique et les réformes démocratiques comme solutions pour les problèmes que les « Etats faillis » affrontent, n'a pas résolu les problèmes de la répartition inégale des richesses et de développement dans le pays intéressé, lesquels sont considérés comme les principales causes de l'échec de l'Etat.

1.5 Trouver des Solutions.

Selon Toffolo (Toffolo 2011, p. 131), une croissante aire de la recherche est dévouée à la recherche de solutions pour les “Etats faillis”, non seulement pour l’intérêt de leurs populations locales mais aussi en vue d’arrêter la violence et les activités illégales qui se répandent dans la région locale et dans le système International en général.

D’autre part l’intervention dans les Etats faillis soulève de très grand problèmes.

Un érudit qui a de l’autorité F.P. Diehl (Diehl 2003) a souligné que la communauté internationale a la nécessité d’intervenir dans ces situations des « Etats faillis » et il indique certaines lignes de conduite de cette intervention. Elle a intérêt à intervenir parce qu’il y a des intérêts humanitaires, des fois impérieux, il y a un problème de droits de l’homme des fois très gravement violés, il y a des intérêts de sécurité soit pour les propres citoyens soit pour les relations internationales (terrorisme). Les réponses de la communauté ont le problème du choix du temps opportun pour intervenir, des actions plus appropriées à réaliser (déploiement préventif contre la violence, l’assistance humanitaire, fournir des services protectifs, le renforcement des forces de sécurité aux points névralgiques du Pays, la supervision des élections, la construction de l’Etat et de la nation, la vérification du contrôle des armes). Le tout dépend beaucoup des organisations qui interviennent : l’OTAN, l’UA, l’UE, l’Organisation des Etats Américains…

Mais surtout il y a le problème de l'intervention qui ne représente pas un intérêt à la hauteur de la tâche, il se produit souvent sans une préparation valable (voir les Etats-Unis en Somalie, ou le Rwanda où le Conseil de Sécurité des Nations Unies a fait l'acte de peacekeeping comme s'il s'agissait d'une opération comme les autres). En outre, il existe des problèmes de coordination au sein de l'ONU, ainsi que sur le terrain; généralement ils restent largement inattendus.

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39 Enfin, F.P. Diehl met en garde contre trois dangers. A certains moments, dans les guerres qui ouvrent les veines des Etats, il y a plus de deux groupes identifiés (au Liban une demi-douzaine de diverses troupes militaires). En outre, dans le cas des guerres internes les emplacements géographiques sont très délicats; les interventions de maintien de la paix devraient souvent se répandre dans de nombreuses parties du territoire avec des stratégies différentes en fonction du lieu, et enfin il n’y a pas un front de guerre, car les zones de paix et les zones de guerre se mêlent les unes aux autres, alors que les armes légères peuvent être décisives (qu’on pense à la guerre en Yougoslavie). Enfin, il dit qu'il est très difficile de choisir une stratégie qui maintient un soutien à l'État, mais qui conduise progressivement au retrait des forces engagées. Les risques de la dépendance de l'État sont grands.

La situation des États faillis est tellement décourageant que dans la littérature est apparu aussi un travail (Rajan 2011) qui propose aux citoyens de ce pays de ne pas voter leurs candidats, mais une personnalité étrangère, la seule qui serait en mesure de résoudre les problèmes du pays, car indépendant et de vision étendue/holistique. Il est clair que beaucoup voient en cette proposition un retour au colonialisme.

Deux approches générales ont été préconisées: l’une en faveur de plus de participation de la part de la population locale. L’autre préconise une restauration militarisée top-down de l'ordre. De puissants think tank/groupes de réflexion tel que RAND Co. ont de plus en plus appelé à une majeure intégration des opérations militaires et humanitaires. Ensemble ces acteurs, les militaires et les opérateurs humanitaires, devraient se concentrer sur trois tâches centrales:

1) démanteler les instruments de la violence (à travers l’éducation et la réhabilitation des ex-combattants et la reconstruction des forces de sécurité, aussi bien les Ministères de la défense, de la justice et de l’intérieur);

2) Supprimer les stimuli à la violence (en distribuant l’aide amplement et honnêtement et en incluant la population locale dans la planification du développement);

3) créer la sécurité pour la reprise économique (à travers la garantie des ressources naturelles clés, le renforcement des réseaux de distribution et des réseaux de transport, en compagnie avec l’investissement étranger direct). Pour que cela arrive, il faut une facilitation des restrictions sur l’implication des organisations de développement dans les problèmes de sécurité.

Cette vision a été faite entendre par le secrétaire américain à la défense, Robert Gates ; il a soutenu que les ressources doivent être distribuées entre le pouvoir rigide (militaire) et le pouvoir souple (développement) afin de régler les problèmes des

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40 “Etats faillis”. Thürer (cité aussi par Toffolo 2011 p. 131) a suggéré que la Charte de l’ONU pourrait être amendée pour transférer la responsabilité de tels Etats au Conseil de tutelle de l’ONU.

1.6 Commentaires et Réflexions.

Ce morceau de ma thèse est composé de jugements et d’impressions personnels et ne tient pas compte des théories politiques de l’Etat, et est peu ou pour rien académique. Il peut donc être ignoré. Il fait partie de ce que j’appelle, depuis presque mon adolescence, « les idées parasites » parce que chaque fois que je réfléchissais ou écrivais sur un sujet ou un argument donné j’étais inondé d’idées ou inspirations hors sujet ou qui n’étaient pas, sinon peu, liées à l’argument que je traitais ou avais à traiter. Je les écrivais comme elles me venaient sans trop y penser, au brouillon ou sur une feuille de papier que je prenais souvent la peine d’avoir à porter de main et je les rassemblais dans une enveloppe que je gardais, afin de ne pas les perdre et d’y réfléchir plus tard. Une sorte de matière première multi usage qui pouvait me servir pour autre chose. Elles étaient des fois une expression, une phrase, un paragraphe ou morceau de texte que j’écrivais d’un trait. A un certain moment, j’avais la tête pleine de ces idées qui surgissaient même dans la vie courante et la seule façon de m’en débarrasser était de les écrire. Je les écrivais sur un morceau de papier que je portais toujours sur/avec moi, n’importe où, n’importe quand et n’importe comment, en classe pendant les cours, dans le bus, aux toilettes par exemple, en plein jour si ce n’était au milieu de la nuit. Et quand je ne pouvais pas les écrire ou ne voulais pas me lever du lit, je les mémorisais pour les écrire au petit matin. Parfois il m’était arrivé d’avoir du mal à lire quelque note mal écrite à la volée, que je recopiais ensuite. Quand je suis venu en Italie, au début des années 90, après quelques années de séjour, à un certain moment j’avais décidé de ne plus écrire et de « suspendre » ma plume. Et bien que j’avais la plume facile, comme me l’avait dit le Professeur de lettres Waly Coly Faye (Que la terre lui soit légère!), à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, que j’avais montré mon premier manuscrit, je n’écrivais plus. J’avais de grosses déceptions. Mes motivations ou stimuli étaient au plus bas niveau. Pendant des années, je n’avais plus écrit sinon de façon sporadique. Et maintenant, j’ai peur de la page blanche. Mais ma plume est inox et contient toujours du miel pour chanter l’Amour et de la bile pour nourrir les dictatures. Ce morceau est un souvenir et un nouveau point de départ pour

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apprendre à écrire. C’est pourquoi j’ai choisi de le maintenir avec la possibilité de le rendre plus académique, même s’il constitue une anomalie dans cette thèse.

Tout ce que je sais est que je ne suis rien.* Et par amour et par formule « il n’y a de divinité et de puissance que Dieu », qu’Allah cache mon secret bien gardé.*

***

Quand les experts discutent leurs théories, de leurs discussions jaillit une lumière que l’aspirant expert peut cueillir à travers leurs éclaircissements, leur complémentarité et leur confirmation ou reconnaissance de la validité des théories des uns et des autres. Mais quand leurs confrontations tendent et/ou deviennent contraposition, négation ou omission3 de la théorie de l’autre, où le moins expert peut-il mettre le doigt ? C’est cette l’impression que j’ai en étudiant les auteurs ci-dessus.

***

Tous les écrits précédents, même ceux critiques, en effet, se réfèrent aux organismes mandataires ou intéressés aux opérations de l’ONU ou d’autres Etats. Ils considèrent peu les doits humains et surtout le droit à la paix ; et ils ne considèrent pas le point de vue des populations, sinon comme variable dépendante. En plus ils tiennent peu compte des grandes tendances politiques internationales, aussi parce ils n’ont pas claire la situation politique de l’après 1989 (il n’y avait et il n’y a pas une théorie dominante sur le sujet). Je prendrai l’avis de me référer à la théorie initialement suggérée par Lanza Del Vasto, après par Galtung et enfin précisée par Drago (Drago 2007), une théorie qui se base sur le concept des quatre modèles de développement. Le premier est né par la révolution libérale anglaise, américaine des Etats Unis et française ; le deuxième par la révolution socialiste russe et chinois ; le troisième par la révolution non-violente Indienne et celles du 1989 ; le quatrième par les révolutions arabes du printemps. Ces modèles, en étant incommensurables entre eux à cause des différents choix de base, à un certain temps coexistent et ainsi donnent un essentiel pluralisme politique.

Pour ces raisons j’ajoute des considérations qui cherchent à corriger cette vision du haut de la situation internationale, parce que je suis convaincu que soit les peuples soit les modèles de développement comptent et donc, il faut aussi tenir compte de leur point de vue.

L’après chute du mur de Berlin en 1989 qui marque la fin de la Guerre Froide Mondiale fait apparaître certaines puissances de l’Occident comme un chef de famille qui soudain, n’ayant plus un ennemi juré à combattre, se retourne contre les membres de sa propre famille élargie ou d’une famille tiers pour satisfaire ses désirs

3 Comme, par exemple, dans l’article de l’OIEP, ceux qui soutiennent la possibilité de faillite de l’Etat et y théorisent et ceux qui en fin de compte la nient avec d’autres théories, toutes reconnues ou partagées par des experts ; et quand un expert fait un panoramique des experts sur un sujet tel que « Les Etats faillis et le conflit » en omettant de citer ne serait-ce que le nom d’un expert de référence, par exemple Azar, dans le même article de l’OIEP.

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de libérer son énergie. Ainsi les mains, souvent invisibles et parfois arrogantes, des dirigeants de certaines grandes puissances ont télécommandé et/ou alimenté dans des pays tiers des conflits internes aux conséquences désastreuses, qui ne laissent indifférent personne, dans leurs propres intérêts au nom de causes partagées par le commun des mortelles. L’ex-président Sarkozy n’avait-il pas le premier reconnu et soutenu le gouvernement en exil de l’opposition libyenne ? Et pourtant il a agi pour impliquer l’ONU et avoir la légitimité internationale. Le Président Hollande n’est-il pas le premier ou parmi les premiers à soutenir l’opposition syrienne et à reconnaitre et chercher à faire reconnaître sa légitimité ? L’ex-administration Bush n’a-t-elle pas trompé tout le monde sur la guerre contre l’Iraq ? Pour ne citer que ceux-là. Et provocant ainsi des réactions de toutes sortes à tous les niveaux, en particulier l’explosion du terrorisme ou d’autres formes de violence et l’augmentation du nombre de réfugiés. Est-ce qu’ils ne donnent pas eux-mêmes l’image/la possibilité d’être perçus ou interprétés d’une manière ou d’une autre ? et d’être considérés comme des maîtres dans l’art de faire du mal/bien aux autres avant de récolter tôt ou tard le fruit amer/délicieux de ce que leurs mains sales/propres ont semé.

Et encore, certaines démarches diplomatiques ou manipulations politiques de la part de certains représentants de l’Etat ou de certains individus ne sont-elles pas de même nature qu’une tentative de corruption et/ou de confusion au niveau international? Par exemple, comment réagira le Président de la République française si un autre Etat reconnaît l’indépendance de la Corse et que fera l’administration américaine si un autre Etat tente de dicter sa loi aux Etats-Unis ?

Mais le mal/bien ne vient pas seulement de l’Occident et il n’y a pas que du mal/bien après la fin de la Guerre Froide. Beaucoup d’Etats « faillis » portent en leur sein les germes de leur décadence/renaissance. Les pays de l’ex-bloc de l’Est donnent l’image d’une personnalité longtemps étouffée, réprimée ou marginalisée qui a eu soudain la possibilité de s’affirmer et a cherché ou cherche à s’affirmer, même dans le désordre/la perturbation. Les pays faibles comme l’Afrique sont des cibles privilégiées ou terrains fertiles pour les pays aux dirigeants rapaces ou qui veulent agir de façon éco. La chute du mur de Berlin en 1989 a annoncé le début d’une nouvelle ère après une série de violences, celle des dernières décennies, et donc une occasion à prendre en vol : l’ère de la démocratie pas nécessairement à l’occidentale et la possibilité de construire un monde réellement meilleur nonviolent fondé sur le bien et le bien-être communs qui comprennent, au moins en partie, ceux de chaque individu, de chaque être vivant.

***

A la lumière de ce qu’ont dit les experts, je me demande si un Etat, entendu comme territoire délimité ayant un ensemble de ressources naturelles et humaines, de fait ou reconnu par la communauté internationale, peut faillir ? N’est-il pas plus

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approprié de parler de « Régimes, Chefs d’Etat et/ou de Gouvernement ou Elites dirigeantes faillis » qui ont choisi de façon arbitraire ou démocratique, légitime/illégitime le mode de gestion et d’administration des ressources naturelles et humaines de l’Etat qu’ils ont dirigé ou veulent diriger à tout prix ?

Beaucoup de dirigeants ou ex-dirigeants africains portent la dette de leur pays sur leur tête (même dans la tombe, car « les morts ne sont pas morts ») et marchent sur la tête/font n’importe quoi ou/et foulent aux pieds/piétinent violemment et avec mépris, inaperçus/visiblement leur peuple.

En fait, ils s’identifient et/ou sont identifiés à l’Etat, alors qu’ils ne sont que de simples acteurs d’un tel Etat, condamnés à réussir ou échouer/manquer leurs fonctions de base entre les limites d’un temps déterminé, au maximum de la durée/espérance de vie du chef/des chefs. Les régimes et leurs chefs passent et l’Etat demeure, prêt à se reconstituer, même si ses ressources naturelles sont saccagées et ses populations décimées, s’il est bien guidé ou laissé à lui-même sans l’intervention destructive d’un être humain. En dernière instance, les problèmes d’un Etat dit « failli » en particulier ou d’un Etat stagnant en général, peuvent être réduits à un problème d’individus intra-étatiques et/ou interétatiques.

Et comme me dit mon frère Djibril Sène au cours d’une conversation, « Si la locomotive d’un train ne fonctionne pas bien, ce train ne peut pas être performant », même s’il accroche les voitures des TGV les plus modernes sur les voies ferrées de meilleure qualité. J’ajoute qu’un train avec une locomotive performante et des voitures qui ne fonctionnent pas, ne se synchronisent pas avec le mouvement de la locomotive et qui doivent être trainées comme de gros cailloux, ne peut pas satisfaire les aspirations des voyageurs non plus, et risque de s’arrêter ou de dérailler à tout moment. De même un Etat mal gouverné ne peut pas se développer de façon durable. En d’autres termes, une classe dirigeante d’un Etat dont la majorité qui décide pense plus à se servir qu’à servir le peuple, ne peut pas porter le niveau de vie des masses du seuil de pauvreté à un niveau standard de bien-être social, en tenant compte des indicateurs de quantité, de qualité et de temps. Par ailleurs, quand on est obligé de jouir des privilèges dus à la « faillite » ou mal gouvernance de tels Etats, de près ou de loin, directement ou indirectement, une identification avec les populations privées et/ou opprimées peut seulement être partielle, où qu’on puisse se trouver sur la Terre.

Cela revient à dire que la lutte n’est pas seulement à mener au niveau des Etats « faillis » mais aussi, autant ou plus, au niveau des Etats développés ou en

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voies de développement, dont les dirigeants font jouir à leurs peuples « volente o nolente »/avec ou sans leur consentement, de ces privilèges infectés qui risquent de créer tôt ou tard des problèmes aux consommateurs. Par conséquent, la société civile et par extension l’électorat potentiel d’un pays doit se demander de quelle sauce elle s’alimente et appliquer le principe de précaution, pour ne pas avoir à regretter d’avoir fait ou de n’avoir pas fait quelque chose. Même le soi-disant « homme le plus puissant au monde » a ses faiblesses et ne peut tout faire tout seul, et n’hésitera pas, devant le danger de mort extrême, à fuir ou à se cacher comme une souris devant un chat ou à se déshonorer en violant à travers sa propre personne un commandement sacré : « tu ne tueras point ». Par conséquent, dans une humanité globalisée interdépendante, consciente et éprise de justice sociale aucun individu est indispensable et tout individu peut être privé de ses pouvoirs sans avoir besoin de massacrer ou de faire massacrer un noncoupable ou des innocents, ou de leur faire vivre des situations indésirables.

Comment sortir du préconcept qu’il faut imposer un unique type de modèle de développement et enfin d’Etat ?

D’abord il faut corriger une erreur/incohérence de départ : vouloir dans un système mondial démocratisé imposer un unique type d’Etat. La démocratie n’implique-t-elle pas la liberté de choix limitée par la liberté autrui.4 Homogénéiser une chose au niveau global n’est-il pas un appauvrissement et une limite à la créativité quand on sait que la diversité est une richesse ? La nature n’est-elle pas un ensemble de diversités aussi bien que l’être humain lui-même ? Autrement serions-nous attirés par autrui ou autre chose ? Même ce qui serions-nous répugne ou que serions-nous rejetons, parfois sans réfléchir, est une sorte de poussée vers autre chose (la même chose diversifiée), une sorte de lieu à deux entrées uniques à l’antipode où on peut entrer indifféremment grâce à l’acceptation (acceptation de ce qui ne dépend pas de nous et dont on ne peut rien, tels que les autres tels qu’ils sont) qui demande un effort et le courage de changer ce qui est en notre pouvoir, ou bien faire le « tour du monde » pour entrer de l’autre côté opposé avec tous les risques que cela comporte. Les modèles de développement ont tous une valeur, à plus forte raison les nouveaux qui apprennent des erreurs des anciens modèles pour mieux s’adapter aux nécessités de notre temps. En fait les anciens modèles de développement ont montré leurs

4 De la célèbre phrase « Ma liberté s’arrête où commence celle d’autrui », une devise du libéralisme classique,

attribuable à Kant, mais aussi à d’autres comme, par exemple, le père du libéralisme, John Locke (Anglais fin du XVIIe siècle), par Voltaire et ou John Stuart Mill et tous les auteurs classiques partisans du libéralisme dans les XVIIIe et XIXe siècles.

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