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L'industrie française pendant la guerre

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H I S T O I R E É C O N O M I Q U E E T S O C I A L E

DE LA G U E R R E M O N D I A L E

(Série française)

INDUSTRIE FRANÇAISE

PENDANT LA GUERRE

F L «

Arthur F O N T A I N E

Inspecteur général des Mines, Ancien Conseiller d'État,

Directeur honoraire au Ministère dy Travail,

Président du Conseil d'Administration des mines domaniales de la Sarre.

PUBLICATIONS DE LA DOTATION CARNEGIE POUR LA PAIX INTERNATIONALE

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Publications de la

Dotation Carnegie pour la Paix Internationale

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HISTOIRE ÉCONOMIQUE & SOCIALE

DE LA GUERRE MONDIALE

Série Française

D I R E C T E U R

JAMES

T. SHOTWELL

Professeur d'Histoire à l'Université Columbia (U. S. A.)

A V E C L A C O L L A B O R A T I O N D U

C O M I T É F R A N Ç A I S CHARLES GIDE, Professeur au Collège de France (Président).

ARTHUR FONTAINE, Président du Conseil d'Administration du Bureau International du Travail.

HENRI HAUSER, Professeur à la Sorbonne et au Conservatoire national des Arts et Métiers.

CHARLES RIST, Professeur à la Faculté de Droit.

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LA GUERRE & L'INDUSTRIE FRANÇAISE

p l l o 5 5 ^ 0 9

'INDUSTRIE FRANÇAISE

PENDANT LA GUERRE

PAR

Arthur F O N T A I N E

Inspecteur général des Mines, Ancien Conseiller d'Etat, Directeur honoraire au Ministère du Travail,

Président du Conseil d'Administration des Mines domaniales de 1a Sarre.

P U B L I C A T I O N S D E L A D O T A T I O N C A R N E G I E P O U R L A P A I X I N T E R N A T I O N A L E

LES PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE, PARIS Y AIE UNIVERSITY PRESS, NEW-H AVEN, U. S. A.

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PRÉFACE

A l'automne de 1914, quand l'étude scientifique des répercussions de la guerre sur la vie moderne passa tout à coup du domaine de la théorie dans celui de l'histoire, la Division d'Economie et d'Histoire de la Dota-tion Carnegie se proposa d'adapter son programme de recherches aux problèmes nouveaux que la guerre allait susciter ou, si l'on préfère, aux problèmes anciens qu'elle allait transformer.

Le programme existant, tel qu'il avait été rédigé dans la conférence des économistes tenue à Berne en 1911 et qui traitait des questions alors actuelles, avait déjà donné lieu à des travaux de haute valeur, mais pour bien des raisons, il ne pouvait plus être maintenu tel quel. Un nou-veau plan fut donc tracé, à la demande du Directeur de la Division. Il avait pour but de mesurer, par une vaste enquête historique, le coût économique de la guerre et les perturbations qu'elle causerait dans la marche de la civilisation. Il y avait lieu de penser qu'en confiant une telle entreprise à des hommes compétents et d'esprit pondéré, et en la menant selon la méthode vraiment scientifique, elle pourrait finalement fournir au public les éléments nécessaires pour se former une opinion éclairée — et servir par là les intentions d'une Fondation consacrée à la cause de la Paix internationale.

Le besoin d'une telle analyse, conçue et exécutée dans le véritable esprit de la recherche historique, s'est fait de plus en plus sentir au fur et à mesure que la guerre s'est développée, déclanchant toute la multi-plicité des forces nationales — non seulement celles qui visaient à la destruction, mais aussi celles qui aboutissaient à la création de nouvelles énergies productives. L'apparition de ces formes nouvelles d'activité économique qui, en temps de paix, se seraient traduites par un accrois-sement de richesse sociale et qui ont donné parfois l'illusion d'une pros-périté accrue — et, d'autre part, le spectacle de l'incroyable endurance dont firent preuve toutes les nations belligérantes pour supporter des pertes sans cesse accrues — ont rendu nécessaire de soumettre à un examen plus approfondi tout le domaine de l'économie de guerre.

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d'Histoire. Elle dut prendre pour règle de concentrer son travail sur les problèmes ainsi posés et de les étudier dans leur ensemble ; en d'autres termes, de leur appliquer les critériums et les disciplines de la méthode historique. En raison même de ce que la guerre, prise dans son ensemble, constituait un seul fait, quoique se répercutant par des voies indirectes jusqu'aux régions les plus reculées du globe, l'étude de la guerre devait se développer sur un plan unique, embrassant tous ses aspects à la fois et pourtant ne négligeant aucune des données accessibles.

Aussi longtemps que la guerre a duré, on ne pouvait songer à l'exécu-tion d'un tel programme. On pouvait tenter des études occasionnelles et partielles (quelques-unes ont été publiées sous la direction de la Divi-sion Economique), mais il était impossible d'entreprendre une histoire générale — et cela pour des raisons évidentes. D'abord toute étude auto-risée sur les ressources des belligérants aurait influencé directement la conduite des armées. Aussi les gouvernements avaient-ils grand soin de soustraire à toute enquête les données de la vie économique, même celles auxquelles, en temps normal, le public a accès. En dehors même de cette difficulté, les collaborateurs qui eussent été qualifiés pour ces études étaient pour la plupart mobilisés et par conséquent hors d'état de se livrer à de pareilles recherches. Le plan d'une histoire de la guerre fut donc ajourné jusqu'au moment où les circonstances rendraient possibles dans chaque nation non seulement la communication des docu-ments, mais la collaboration des spécialistes, économistes, historiens, hommes d'affaires ; et où leur coopération à ce travail collectif ne pour-rait plus donner lieu à des malentendus, ni quant à ses buts, ni quant à son contenu.

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orga-nisation nationale et ne faisant appel que suhsidiairement à une coopé-ration internationale. Aussi longtemps que les faits relatifs à l'histoire de chaque nation ne seraient pas parfaitement connus, il serait vain de procéder à des analyses comparatives et l'histoire de chaque pays cons-tituerait elle-même un inextricable labyrinthe. On décida donc de dis-soudre l'ancien Comité européen de recherches et de le remplacer par un Comité de direction (Editorial Board) dans chacun des principaux pays (ou par un seul directeur dans les petits pays). La tâche de ces Co-mités devait se concentrer, au moins pour l'instant, sur l'histoire écono-mique et sociale de leur pays respectif.

La première démarche du Directeur général fut de choisir les membres de ces Comités de Direction dans chaque pays. Si le plan de la Dota-tion avait besoin d'une justificaDota-tion, il suffirait de montrer les listes des

noms de tous ceux qui, hommes de science ou hommes d'État, ont ac-cepté la responsabilité de ces publications. Cette responsabilité est assez lourde, car elle implique l'adaptation du plan général aux conditions spéciales de chaque pays et à ses habitudes de travail. Le degré de réussite de l'entreprise dépendra du zèle avec lequel les collaborateurs de chaque nation accepteront d'y coopérer.

Une fois constitués les Comités de direction, un premier pas s'im-posait pour la mise en train de notre histoire. Pas d'histoire sans documents. Avant tout il fallait rendre accessibles pour les recher-ches, dans la mesure compatible avec les intérêts de l'Etat, tous les documents de quelque importance relatifs à la guerre, locaux ou natio-naux. Mais la constitution des archives est une lourde tâche qui appar-tient de droit aux Gouvernements et autres détenteurs de ces docu-ments historiques, non aux historiens ou économistes qui se proposent de les utiliser. C'est une obligation incombant aux propriétaires qui les détiennent pour le compte du public. Les collaborateurs qui se sont chargés de cette partie de l'Histoire de la Guerre ne pouvaient que se borner à un rôle d'enquêteurs, et en acceptant la situation telle qu'elle était, résumer leurs découvertes sous forme de guides ou de manuels bibliographiques ; et peut-être aussi, en procédant à une comparaison des méthodes employées, contribuer à faire adopter celles trouvées les plus pratiques. Tel a été dans chaque pays le point de départ de nos tra-vaux, quoiqu'on n'ait pas dans chaque cas rédigé sur ce point de mono-graphie spéciale.

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coura-geux pour oser briser les scellés. Par suite, des mines de matériaux indis-pensables à l'historien lui restent inaccessibles, quoique leur publica-tion ne puisse présenter bien souvent aucun inconvénient. Tant que l'état d'esprit né de la guerre pesait ainsi sur nos recherches et risquait de les entraver pendant bien des années encore, il fallait découvrir quelque autre solution.

Heureusement cette solution a pu se trouver grâce aux souvenirs et aux impressions personnelles, appuyées d'ailleurs sur des documenta dignes de foi, de ceux qui au cours de la guerre ont participé à la direc-tion des affaires ou qui, simples observateurs, mais favorablement pla-cés, ont pu recueillir de première ou de seconde main une connaissance précise de certaines phases de la guerre et de leurs conséquences sociales. C'est ainsi qu'a pu être établi le plan d'une série de monographies his-toriques ou descriptives où les faits seront exposés, non à titre officiel, mais néanmoins de source autorisée, monographies qui se classent à mi-chemin entre le type des mémoires personnels et celui des rapports offi-ciels. Ces monographies constituent le principal de notre œuvre. Elles ne sont pas limitées aux faits de guerre ni même à ses suites immédiates, car l'histoire de la guerre se prolongera longtemps après que celle-ci aura pris fin. Elles doivent embrasser aussi la période de « déflation » au moins assez pour permettre de se faire, sur les perturbations économiques dues à la guerre, un jugement plus sûr que ne le permettrait le seul examen des faits immédiatement contemporains.

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ce ne serait pas le cas, nul doute que d'autres ouvrages parallèles, publiés dans les autres pays, ne puissent servir de correctif.

Outre ces monographies destinées à utiliser les sources, d'autres études sont en préparation ayant un caractère technique et limité, et portant sur des points précis d'histoire ou de statistique. Ces mono-graphies ont, elles aussi, le caractère de travaux de première main, car elles enregistrent des faits recueillis assez près de leur source pour per-mettre des vérifications qui deviendraient impossibles plus tard. Mais d'autre part elles constituent aussi des applications de la méthode cons-tructive par laquelle l'historien passe de l'analyse à la synthèse. Mais il s'agit d'une tâche difficile et longue et qui commence à peine.

On pourrait dire, pour caractériser les premières phases d'une his-toire comme celle-ci, que l'on n'en est encore, suivant l'expression amé-ricaine, qu'à la « cueillette du coton ». Les fils emmêlés des événements restent à tisser pour fabriquer l'étoffe de l'histoire. Dans un travail cons-tructif et créateur comme celui-ci on peut être obligé de changer de plan et d'organisation.

Dans une entreprise qui implique une coopération aussi complexe et aussi variée, il est impossible d'établir, autrement que d'une façon très générale, la part de responsabilité des directeurs et des auteurs dans la rédaction des monographies. En ce qui concerne le plan de l'Histoire de la Guerre dans son ensemble et son exécution, c'est le Directeur géné-ral qui assume la responsabilité ; mais quant aux arrangements de détail et à la répartition des travaux entre les collaborateurs, c'est surtout l'affaire des Comités de direction et d'édition dans chaque pays, qui ont aussi à lire les manuscrits préparés sous leur direction. Néan-moins l'acceptation d'une monographie n'implique nullement l'approba-tion des opinions et conclusions qui s'y trouvent formulées. La Direcl'approba-tion borne son rôle à s'assurer de la valeur scientifique des travaux, et à vérifier s'ils rentrent bien dans le cadre du plan adopté, mais les au-teurs auront naturellement toute liberté de traiter les sujets à leur gré. De même aussi la Dotation, par le fait qu'elle autorise la publication de monographies, ne doit pas être considérée comme donnant son approba-tion aux conclusions qui s'y trouveront formulées.

C'est devant l'histoire seulement que la Dotation sera responsable d'où résulte pour elle l'obligation de réunir et de présenter tous les faits et tous les points de vue aussi complètement et aussi exactement que possible, sans chercher à en éliminer aucun, dès qu'ils sont essentiels à l'intelligence générale de la guerre.

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X I I P R É F A C E

guerre, contient un exposé général historique et statistique de la marche de tous les groupes d'industries pendant la guerre. Mais il n'épuise pas le sujet. Des volumes distincts, plus détaillés, sont consacrés en outre à diverses industries dont le rôle pendant la guerre fut particu-lièrement important, telles que les industries minérales, métallurgiques,

chimiques, hydro-électriques, textiles, etc.

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INTRODUCTION

Créée en 1910, en vue d'organiser une enquête scientifique et com-plète sur les causes de la guerre et les moyens de la prévenir, la Fonda-tion Carnegie a décidé de confier à des Comités naFonda-tionaux, institués dans un grand nombre de pays, la tâche de publier une Histoire

écono-mique et sociale de la Guerre mondiale.

D'après le programme très complet que le Comité national français a établi dans l'esprit même de la Fondation, le présent volume se rap-porte à la Politique intérieure de production et de consommation de la France. Il décrit Y Industrie en général : la vie des industries pendant la guerre, leurs déplacements, les progrès des unes, les chômages des autres. Toutefois certaines industries, en raison de leur rôle dominant dans les circonstances de guerre, forment le sujet chacune de volumes distincts auxquels le lecteur, curieux d'une description moins sommaire que notre description générale, devra se référer.

Afin de pouvoir noter avec précision les modifications apportées par la guerre dans la vie des industries, nous établirons d'abord un ta-bleau général de la situation de l'industrie française au moment de la déclaration de guerre. La statistique des différents groupes profession-nels nous permettra de les caractériser par des nombres d'établissements d'ouvriers, de chevaux-vapeur.

Une répartition territoriale de nos forces industrielles permettra ensuite une première opération essentielle : déterminer le bilan de nos pertes par suite de l'invasion allemande. Malgré la victoire de la Marne, les ennemis purent conserver dans leurs lignes quelques-unes des plus riches régions de notre territoire. Nous devrons établir le nombre, l'effec-tif, la puissance de production, les caractéristiques d'ensemble des usines qui, dès les premières semaines des hostilités, furent englobées dans les régions envahies.

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soit faute de clientèle; d'autres, pour suppléer celles des régions envahies, pour faire face à de nouveaux besoins, se créèrent ou se trouvèrent consi-dérablement accrues. Beaucoup se transformèrent, soit immédiatement, soit petit à petit, pour s'adapter aux besoins de la Défense nationale. Naturellement, les pouvoirs publics favorisèrent ces dernières : on leur procura largement le charbon et les matières premières ; on leur fournit la main-d'œuvre, soit en la prenant dans les autres industries, soit en affectant les mobilisés qui possédaient une compétence professionnelle à l'usine qui l'utiliserait le mieux.

Mais alors, quelle fût, dans ces conditions exceptionnellement diffi-ciles, la vie des autres usines ? Obtinrent-elles le charbon qu'on distri-buait aux usines de guerre par priorité ? Que leur resta-t-il ? Découvrirent-elles de la main-d'œuvre pour remplacer leurs ouvriers devenus soldats ou embauchés dans les usines de guerre ? Sans doute, elles firent appel au travail des femmes. des vieillards, à celui des réfu-giés ; mais il s'agissait parfois de durs travaux, trop pénibles pour les femmes, ou de travaux nécessitant une habileté qui ne s'acquiert qu'à la suite d'un long apprentissage professionnel.

L'étude de ces différents « déplacements » entre les industries ; les échanges de personnel que firent les usines, travaillant dans un but d'in-térêt civil, avec les usines de guerre ; l'étude des progrès ou des déca-dences qui, comme conséquence, se produisirent à l'intérieur de ces in-dustries, tout cela forme directement notre sujet.

* ¥ *

Ainsi défini, ce sujet n'est point encore suffisamment délimité. Tout d'abord, notre étude de «l'Industrie française pendant la guerre» ne touchera ni l'agriculture, laquelle fait d'ailleurs l'objet de divers volumes de la collection, ni la marine et la pêche, ni les professions libé-rales, ni les services publics.

D'autre part, pour faciliter les études de nos lecteurs, nous énumé-rerons ici, dès notre début, les industries qui, faisant l'objet de mono-graphies spéciales, sont décrites plus complètement que par nous dans divers volumes de « l'Histoire économique de la Guerre ».

Tels sont, en premier lieu, le Charbon et le Pétrole, sources princi-pales de l'énergie dans l'industrie et les transports, et plus peut-être qu'aucune autre matière, le nerf de la guerre. Leur importance consi-dérable -est illustrée par le fait que l'Etat s'est décidé à en réglementer d'une façon étroite la production, le commerce, les prix, quand il n a pas été jusqu'à en monopoliser le commerce.

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correspondant au fait que l'Etat français a centralisé à l'Office des Bois l'achat des coupes de bois et la répartition de ces matériaux. Cette décision s'explique par les besoins énormes de l'armement, de l'aviation, etc...

Des volumes spéciaux décriront la Métallurgie et le travail des métaux communs, dont l'activité domina la fabrication du matériel de guerre (canons, projectiles, obus, grenades, etc.), et du matériel de traction (locomotives, wagons, automobiles, tracteurs, etc.) ; les Industries

chimiques qui se consacrèrent à la production d'explosifs, gaz

asphyxiants, etc., etc. Sans doute, les besoins privés purent aussi être satisfaits, dans une certaine mesure, par ces industries, mais ce ne fut là que leur caractère accessoire. C'est pour la guerre qu'elles ont pris une extension soudaine et considérable.

Il suffit de mentionner sans autre justification : les industries de

Y Aéronautique, affectées tout entières à la préparation de la Défense na-tionale ; les Chemins de fer, qui étaient passés en grande partie sous les ordres du ministre de la Guerre ; accessoirement les Voies d'eau

inté-rieures et les Ports ;

Enfin les Industries textiles dont la principale activité fut pour l'habil-lement de l'armée, les toiles d'avions, etc.

On peut se demander pourquoi nous n'avons pas exclu complète-ment de notre compte rendu les industries qui font l'objet de volumes spéciaux : c'est que, même pour elles, il nous faudra exposer les chiffres d'ensemble qui sont indispensables pour faire ressortir la situation des autres groupes. Et que pour elles il y eut aussi, à côté de l'œuvre de guerre, une assez large activité pour les besoins civils. De même, d'ail-leurs, à l'inverse, il n'est peut-être pas un groupe industriel qui n'ait contribué plus ou moins à satisfaire les besoins des armées.

Il en est ainsi, notamment, pour les industries du bois : menuiserie, charpente, carrosserie, ébénisterie, tonnellerie, ustensiles divers, ins-truments de musique, tabletterie, brosserie, etc., etc... Ces industries travaillèrent pour les besoins de la Défense nationale au moins autant que pour ceux de la population civile, s'appliquant à fournir l'armée de caisses à obus, de carrosseries d'automobiles, de chariots, d'affûts, de pièces d'avions, etc., etc...

Il en est de même du groupe des industries qui travaillent les cuirs et peaux, de même pour les industries du caoutchouc qui produisirent surtout pour les automobiles militaires..., etc...

Voici les groupes d'industries que nous formerons dans notre étude ; ce sont ceux de la classification du Recensement général professionnel de

la France effectué le 4 mars 1906 (t. I, 2e partie, p. 127).

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Industries de l'alimentation. - Minoterie, beurrerie, fromagerie Alcool et sucre. Spiritueux et vins mousseux, bière, cidre, eaux ga-zeuses, glace. Boulangerie, pâtisserie. Conserves. Triperie. Fécule, amidon margarine, glucose.

Industries chimiques. - Produits pharmaceutiques et divers Huiles vegetales, bougies, parfumerie, huiles et graisses animales, colles, en-grais. Acides, sels et produits divers. Gaz d'éclairage, pétrole, agglo-mérés. Explosifs, phosphore, électrochimie. Substances tinctoriales couleurs, vernis, etc...

Caoutchouc, papier, carton, etc. — Caoutchouc et succédanés. Papier carton, cartonnages, objets en papier, papiers peints.

Industries du livre, polygraphie. — Reliure, brochure, etc. Imprimerie et gravure. Photographie.

Industries textiles proprement dites. — Filature de lin, chanvre jute et succédanés. Fabriques de toiles. Filature et tissage de coton, lame soie. Teinture, apprêt, blanchiement, impressions de fils et tissus. Bon-neterie, dentelles, guipure, broderie, etc... Passementerie, rubans, etc.

Travail des étoffes, vêtements. — Confection de gros ouvrages en tissus vêtements. Lingerie. Fabrique de parapluies. Chapeaux. Chaussons. Fleurs artificielles. Blanchissage, teinture, nettoyage.

. Travail Pailles, plumes, crins. — Vannerie, sparterie. Travail des crins et plumes.

Cuirs et peaux. — Préparation des peaux et cuirs. Chaussures,

ganterie. Objets divers.

Industries du bois. — Sciage du bois, charpente, menuiserie. Charron-nage, carrosserie. Ustensiles en bois. Ebénisterie. Instruments de mu-sique. Tabletterie, brosserie, menus objets.

Grosse métallurgie. — Production du fer, de l'acier et des métaux divers.

Travail du fer, de l'acier et des métaux ordinaires. — Forges, taillande-rie, tréfiletaillande-rie, clouterie. Charpente en fer, serrurerie. Tôlerie. Armuretaillande-rie, Chaudronnerie, fonderie, construction mécanique. Appareils électriques! Appareils et articles en cuivre ou bronze. Instruments de chirurgie. Instruments d'optique ou de précision. Horlogerie. Articles en "fer blanc, étain, plomb, nickel. Bimbeloterie. Galvanoplastie, etc., etc...

Travail des métaux fins. Taille des pierres précieuses.

Taille de pierres, moulages, terrassements, constructions en pierres. —

Travaux publics. Distributions urbaines. Plomberie, couverture. Entre-prise de bâtiments.

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Manutention et transports. — N.-B. Nous ne parlerons ni des trans-ports par chemins de fer, ni de la navigation.

Commerces divers, y compris l'industrie hôtelière, les banques, etc. Nous avons maintenu sur notre liste ce dernier groupe : commerces divers, et notamment les sous-groupes : hôtels, banques, parce qu'il ne sera pas sans intérêt de jeter un coup d'œil rapide sur les modifications générales qu'ils subirent sous l'influence des événements.

Notons tout de suite que, s'il est possible dans une monographie d'isoler une industrie bien homogène, les chiffres généraux dont on dispose pour caractériser la marche d'ensemble des phénomènes sont relatifs aux p-oupes d'industrie que nous avons indiqués et ne permet-tent pas toujours de les décomposer.

Avant d'entrer dans notre sujet, et avant même de donner le plan de notre ouvrage, il nous reste à définir l'étendue du territoire indus-triel sur lequel portera notre étude : celui de la France non envahie. Quant aux conditions du travail dans les régions occupées, elles se sont présentées, pendant la domination allemande, sous des caractères tout particuliers qui ne rentrent pas dans notre étude et feront l'objet d'une monographie spéciale.

Nous supposerons le front tel qu'il a été fixé quelques semaines après la première bataille de la Marne, plus exactement tel qu'il s'est stabilisé après la bataille des Flandres, qui se termina en novembre 1914. A partir de cette époque, et jusqu'au 2® trimestre 1918, il n'a plus varié assez pour modifier beaucoup la vie industrielle subsistant encore aux abords immédiats du combat, et c'est le point de vue qui nous occupe. Nous engloberons dans les régions inutilisables ou inutilisées quelques régions situées immédiatement en deçà du front et soumises aux bombardements et aux fluctuations de positions, qui étaient d'un rendement nul au point de vue industriel et souvent même furent éva-cuées.

Il serait vain d'ailleurs de pousser trop loin la précision de notre délimitation ; les documents statistiques de l'avant-guerre sont en effet établis par départements et, pour certaines données seulement, par arrondissements ; force est de conserver un certain arbitraire, pour cha-cune de ces petites régions, dans le compte des unités conservées et retranchées. L'aspect général des phénomènes ne s'en trouve guère mo-difié.

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dans les régions envahies, nous allons désigner les arrondissements qui, coupés par le front moyen, n'ont pas pu être considérés comme utili-sables. Dans les cas où le front ne les aurait entamés que plus ou moins légèrement, nous apprécierons le pourcentage de la perte de territoire.

Après la bataille des Flandres, c'est-à-dire à partir du mois de dé-cembre 1914, et à peu près pour toute la durée de la guerre, le front, tel que nous pouvons le considérer sans risque d'inexactitude au point de vue industriel, prenait naissance en Belgique, à Nieuport, à plusieurs kilomètres à l'est de Dunkerque ; passait par Ypres, entrait en France à l'est d'Armentières ; puis descendait vers le sud par une ligne légère-ment à l'ouest de Lille ; traversait Neuve-Chapelle, La Bassée, Lorette, et contournait l'est d'Arras.

Au sud d'Arras, le front décrivait un large demi-cercle passant par Albert, l'ouest de Péronne, Chaulnes, Roye, Lassigny, le nord de Sois-sons et Craonne. Puis il traversait le nord-est de Reims, Perthes, Vau-quois, le nord et l'est de Verdun, le sud-ouest de Saint-Mihiel et Pont-à-Mousson, à partir d'où il suivait approximativement la frontière d'Alsace-Lorraine jusqu'à l'est de Saint-Dié, plongeant de là directement au sud vers la frontière suisse. On trouvera, pages 8 et 9 un tracé schématique du front.

Les départements traversés par le front ou englobés dans les pays conquis étaient au nombre de dix :

Nord, Pas-de-Calais, Somme, Oise. Aisne, Marne, Meuse, Meurthe-et-Moselle, Vosges, Ardennes.

Mais tous ces départements n'ont été atteints au point de vue indus-triel qu'à des degrés différents.

Dans le Nord, sur sept arrondissements, un resta utilisable, celui de Dunkerque ; les six autres doivent être considérés comme à peu près inutilisables, savoir : Lille, Avesnes, Cambrai, Douai, Valenciennes,

Hazebrouck.

Dans le Pas-de-Calais, sur six arrondissements, quatre restèrent en presque totalité libres (Boulogne-sur-Mer, Montreuil-sur-Mer, Saint-Omer, Saint-Pol) ; un seul devint complètement inutilisable, Arras. Pour l'arrondissement de Béthune, nous devons tenir compte de ce que la ligne du front le coupait de part en part, et du fait qu'il contenait quelques-unes de nos plus vastes exploitations minières, que les Alle-mands tentèrent d'occuper et bombardèrent à distance en arrière de nos lignes. On peut estimer à plus de moitié son inutilisation au point de vue industriel ; soit, pour le Pas-de-Calais, l'inutilisation des arrondis-sements de : Arras, et les trois cinquièmes de Béthune.

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Péronne. Mais pour celui de Montdidier, fortement entamé, nous sommes amenés à considérer qu'il devint, dès 1914, inutilisable pour moitié. Soit, arrondissements inutilisables dans la Somme : Péronne, et moitié de Montdidier.

Dans l'Oise, sur quatre arrondissements, trois restent utilisables (Beauvais, Clermont, Senlis). Un seul, celui de Compiègne, devint au point de vue industriel inutilisable'(sauf la région d'Estrées Saint-Denis, restée à peu près intacte). Nous considérons comme inutilisables : les trois quarts de l'arrondissement de Compiègne.

Dans, l'Aisne, sur cinq arrondissements, un seul resta libre, celui de Château-Thierry ; trois devinrent totalement inutilisables (Laon, Saint-Quentin, Vervins), ainsi que les trois quarts du cinquième, celui de Soissons. Total inutilisable dans l'Aisne : Laon, Saint-Quentin,

Ver-vins et les trois quarts de Soissons.

Dans la Marne, sur cinq arrondissements, trois restèrent utilisables (Châlons-sur-Marne, Epernay, Vitry-le-François) et deux devinrent inutilisables, savoir : Reims, Sainte-Meneliould.

Dans la Meuse, sur quatre arrondissements, un resta libre, celui de Bar-le-Duc ; les autres devinrent inutilisables, savoir : Commerey,

Mont-médy, Verdun.

En Meurthe-et-Moselle, sur quatre arrondissements, un peut être considéré comme utilisable, celui de Toul (1). Un seul fut complètement envahi : Briey, et les deux autres, Nancy et Lunéville, fortement bom-bardés, devinrent à demi inutilisables. Soit, comme arrondissements inutilisables en Meurthe-et-Moselle : Briey, moitié de Nancy et moitié de Lunéville.

Pour les Vosges, sur cinq arrondissements, quatre restèrent libres (Epinal, Mirecourt, Neufchâteau, Remiremont). Un seul, celui de Saint-Dié devint en partie inutilisable ; soit environ : le tiers de Saint-Saint-Dié.

Enfin, les cinq arrondissements du département des Ardennes se trouvaient englobés dans les régions envahies, savoir : Mézières, Rethel,

Rocroi, Sedan, Vouziers.

Nous arrivons ainsi à constater que dans dix départements envahis, vingt-deux arrondissements devinrent totalement inutilisables ; sept autres furent plus ou moins entamés.

Plusieurs de ces arrondissements comptaient parmi les plus riches de France et se trouvèrent perdus, au point de vue industriel, pour toute la durée de la guerre.

(1) En réalité, nous établissons une compensation numérique entre l'arrondissement de Com-merey (Meuse) que nous avons considéré comme totalement inutilisable, alors que de faibles parties restèrent libres, et l'arrondissement de Toul (Meurthe-et-Moselle) que nous considérons comme

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Nous verrons que les vingt-deux arrondissements inutilisables repré-sentaient 6 % du territoire total de la France, et que la superficie des dix départements, partiellement ou entièrement inutilisables, repré-sente 11,7 % du territoire total de la France.

Ces définitions données, il nous reste à indiquer notre plan. Il se divisera en deux parties.

La première comportera d'abord un examen général de l'état indus-triel avant la guerre, donnant les principales caractéristiques de l'en-semble des industries et commerces d'avant-guerre, et distinguant ce qui est devenu inutilisable par l'invasion de ce qui est resté utilisable. Puis l'on caractérisera l'ensemble de l'activité industrielle pendant la guerre, depuis le mois de juillet 1914 jusqu'à la fin de 1918, et même jus-qu'en 1920.

Une seconde partie contiendra des monographies succinctes des divers groupes industriels, chaque monographie comprenant une partie des renseignements généraux et une analyse d'année en année de la marche des principales industries. Sauf pour les mines, cette analyse détaillée sera basée principalement sur les rapports trimestriels des inspecteurs du travail. Pour cette raison, nos groupes seront (en sus du groupe des mines et carrières, dit groupe 0 ) les '15 groupes de la classification de l'inspection du travail. Ces 15 groupes sont d'ailleurs ceux du recense-ment indiqués aux pages 4 et 5 ci-dessus, mais en réunissant en un même groupe Travail des étoffes et Travail des pailles, plumes, crins ; — en un même groupe : Grosse métallurgie et Travail des métaux

ordi-naires. Le Travail des métaux fins et la Taille des pierres précieuses feront 2 groupes malgré leur peu d'importance.

Le plan du volume, y compris l'introduction ci-dessus, se présentera ainsi :

Introduction. — Motif, nature et plan du volume.

P R E M I È R E P A R T I E

Description générale

Chapitre premier. — Consistance des établissements de l'industrie fran-çaise avant la guerre, Importance industrielle du territoire envahi par rapport à l'ensemble.

(25)

Chapitre III. — Description générale de l'activité industrielle en France aux diverses époques de la guerre, par région et par industrie d'après les tableaux d'effectif. Analyse régionale des causes d'acti-vité et de dépression et des efforts tentés pour maintenir l'acti-vité.

Chapitre IV. — Caractéristiques générales autres que les effectifs. Salaire, coût de la vie, prix, bénéfices. Forces motrices. Matières premières et débouchés (importation, exportation).

Chapitre V. — Résumé. Conclusions.

D E U X I È M E P A R T I E

Monographies

Seize Monographies de groupes : Mines et Carrières, et groupes 1 à 15 des statistiques de l'Inspection du Travail.

(26)
(27)

PREMIÈRE PARTIE

(28)
(29)

CHAPITRE P R E M I E R

Tableau de la situation des industries françaises

avant la guerre

Entre différents documents susceptibles de nous fournir les éléments d'un tableau général donnant la situation des industries françaises dans les dernières années qui ont précédé la guerre, nous avons choisi les

Recensements généraux de la population qui normalement ont lieu en France tous les cinq ans. A partir de 1904, les résultats fournis par les recense-ments effectués dans les années dont le millésime se termine par un 1 sont surtout détaillés en ce qui concerne les caractères civils des habi-tants ; les recensements effectués dans les années dont le millésime se termine par un 6 renferment principalement des renseignements rela-tifs aux industries et professions. Il en résulte, le recensement profes-sionnel de 1916 n'ayant pas eu lieu, que le recensement susceptible de nous fournir des données industrielles détaillées est celui de 1906.

Nous utiliserons soit des chiffres extraits du recensement du 5 mars 1911 (population civile); soit des chiffres extraits du dernier recense-ment professionnel, celui du 4 mars 1906 ; mais nous corrigerons, avec le recensement de 1911 ou avec d'autres sources, ceux des chiffres de 1906 qui concernaient certaines industries dont l'évolution a été particulièrement rapide (métallurgie, industries chimiques, etc.). Les chiffres que nous donnerons concerneront successivement . le personnel, les établissements, les forces motrices. Nous avons moins de renseignements sur la production.

1. P e r s o n n e l

(30)

Les chiffres de 1906 diffèrent très peu de ceux de 1911, ce qui jus-tifie leur emploi, sous les réserves déjà indiquées.

En 1906, la population légale totale est de 39.252.245 habitants. Mais le classement professionnel porte non pas sur la population légale totale, mais sur la population présente totale dont le chiffre est de 38.844.653 habitants.

Population présente active : 20.720.879 habitants.

Rapport de la population active (armée comprise) à la population résidante totale : 53,3 % .

La population active industrielle est de 7.058.580 travailleurs.

(.Recensement de 1906, t. I, 4e partie, p. 7 ; non compris les chômeurs ni

la population « comptée à part » (militaires, détenus, hospitalisés, etc.) La répartition par régions de la population résidante et de la popu-lation active nous fournit déjà d'intéressantes remarques sur la réper-cussion de la guerre.

Nous allons d'abord soustraire du chiffre de la population résidante totale et ensuite de celui de la population active industrielle le nombre approximatif d'habitants qui se sont trouvés pris dans les régions en-vahies à partir de novembre 1914. Le Recensement de 1906, donnant dans le t. I, 4e partie, le chiffre de la population active industrielle et ceux de

la population résidante totale, arrondissement par arrondissement (1), il nous suffira de soustraire des nombres totaux les nombres se référant aux arrondissements envahis.

Le total de la population des territoires qui doivent être considérés comme envahis était en 1906 .

Arrondissements Habitants Avesnes 206.954 Cambrai 193.517 Douai 148.517 Hazebrouck 107.570 L i l'e • 804.917 Valenciennes ." 242.795 Arras 174.362 Trois cinquièmes de Béthune 212.097

Péronne 95.863 Moitié de Montdidier 28.481

Trois quarts de Compiègne 70.296

Laon 150.057 Saint-Quentin 142.030

A reporter 2.577.456

(1) Résultats statistiques du Recensement général de la population en 1906, t. I, 4e partie,

p. 2. Comme base de calcul des proportions, on a pris la population totale moins la population

comptée à part (militaires, détenus, hospitalisés, etc.).

(31)

Arrondissements Habitants Report Vervins 2.577.456 1 0 1 . 0 1 4 5 2 . 5 7 2 1 9 6 . 5 7 2 2 5 . 5 1 1 6 5 . 7 9 4 4 6 . 2 9 2 6 6 . 0 1 6 116.001 9 5 . 8 8 9 4 5 . 8 9 7 3 0 6 . 7 4 9 3 7 . 9 0 3 Trois quarts de Soissons

Reims Sainte-Menehould .. Commercy Montmédy Verdun Moitié de Nancy . . . Briey Moitié de Lunéville Toutes les Ardennes Moitié de Saint-Dié

T O T A L 3 . 7 3 3 . 6 6 6

Ce total de 3.733.666 habitants doit être à certains points de vue diminué du nombre des mobilisés et des réfugiés qui, lors des avances successives des Allemands, ont pu s'enfuir devant eux vers l'intérieur de la France. Tel quel, il nous fournit des proportions, caractérisant l'importance relative des régions envahies.

Constatons d'abord que ce total de 3.734.000 habitants représente 9,6 % de la population résidante de la France entière à la veille de la guerre et que la France restée libre pendant la guerre ne comprenait que 35.111.000 habitants (38.844.653 — 3.733.666).

Nous allons procéder aux mêmes opérations en ce qui concerne la population active industrielle (mines et carrières ; industries proprement dites ; manutentions et transports ; services publics industriels) soit 7.058.580 travailleurs (sections 3, 4, 5 et 9 B du Recensement de 1906).

Voici les nombres de ces travailleurs qui résidaient dans les arron-dissements rendus inutilisables par l'invasion. (.Recensement de 1906, t. I, 4e partie, même tableau, p. 2).

Arrondissements Travailleurs Lille Avesnes Cambrai Douai Valenciennes Hazebrouck

(32)

Arrondissements Travailleurs

Report 638.927

Trois quarts de Compiègne 13.998

Laoa 24.569 Saint-Quentin 40.891 Vervins 24.388 Trois quarts de Soissons 8.340

Reims 48.569 Sainte-M enehould 3.388 Commercy 10.644 Montmédy 6.315 Verdun 10.933 Moitié de Nancy 32.275 Briey 30.812 Moitié de Lunéville 11.928

Toutes les Ardennes 73.675 Un tiers de Saint-Dié 10.458

T O T A L 990.110

Ainsi la région perdue pour la France du fait de la guerre, contenait 14 % de la population active industrielle totale.

Pour l'ensemble des dix départements touchés par l'invasion et dont l'activité était pour nous très compromise, on trouve une population active industrielle de 1.544.000 habitants (21,8 %).

Par différence, nous voyons que la partie de la France industrielle qui devait rester libre ne se composait approximativement que de 6.068.000 travailleurs (7.058.580 — 990.110).

Complétons ces chiffres en y ajoutant celui qui représente la super-ficie du territoire français perdu du fait de l'invasion. La supersuper-ficie to-tale de la France, non compris l'Alsace-Lorraine, est de 536.408 kilo-mètres carrés. D'autre part, la superficie des dix départements envahis est de 62.942 kilomètres carrés, soit 11,7 % du territoire de la France entière.

Mais les dix départements n'ont pas été complètement envahis et inutilisables, le chiffre 11,7% est trop fort. Relevons donc dans l'Annuaire

du Bureau des Longitudes la superficie des arrondissements que nous avons énumérés, en affectant des coefficients approximatifs déjà indi-qués les arrondissements de Béthune, Montdidier, Soissons, Compiègne, Nancy, Lunéville, Saint-Dié. Nous trouvons un total d'environ 32.000 kilomètres carrés, soit en gros 6 % de la superficie de la France entière.

(33)

évaluée à 1 % et la zone inutilisable s'étend au delà encore. En sorte que l'on peut donner les chiffres de 8 % et même de 9 % pour la zone inutilisable. Enfin, la superficie totale des départements touchés par l'invasion atteint 11 % du territoire. On a donc pu dire, en ce sens étendu, que 10 % du territoire français était rendu industriellement inutilisable. Il y a lieu toutefois de noter que la notion d'inutilisation industrielle en deçà de nos lignes, à peu près nette pour les établissements, l'est moins déjà pour le matériel en partie évacué, et est inexacte pour la population active qui s'est retirée à l'arrière.

La comparaison des différents chiffres globaux que nous avons obte-nus nous permet de faire les remarques suivantes :

Alors que la portion du territoire envahi ne représentait que 6 % du territoire de toute la France, la densité de la population, plus forte dans ces belles régions que dans les autres, y faisait habiter 9,6 % soit près de 10 % de la population totale de la F rance.

Si nous rapprochons maintenant ce pourcentage, représentant la perte en habitants, du pourcentage représentant les pertes subies du fait de l'invasion, non plus en habitants, mais en travailleurs indus-triels (y compris mines, transports), nous voyons que c'est ce dernier rapport qui est le plus élevé ; 14 % de la population industrielle totale. Nous pouvons donc conclure que le dommage subi du fait de l'enva-hissement par l'ennemi a porté de la manière la plus sensible sur les ré-gions les plus peuplées, et notamment sur les travailleurs industriels.

Etablissons maintenant la proportion dans laquelle la population active totale répartissait son activité entre les diverses industries.

Le tableau suivant donne le nombre de personnes travaillant dans chaque branche d'activité, y compris 166.293 chômeurs, et en distinguant la main-d'œuvre féminine de la main-d'œuvre masculine

(.Recensement de 1906, t. I, 2e partie, page 58).

I N D U S T R I E S OU PROFESSIONS

Ensemble des Travailleurs Travailleurs travailleurs masculins féminins

Pêche 78.000 72.650 5.350

8.777.053 5.452.392 3.324.661 Forêts et agriculture

Industries extractives . . . 281.027 275.406 5.621 Industries mal désignées. .

Indles de l'alimentation.

Industries chimiques Caoutchouc, papier, carton

11.283 5.309 5.974 479.061 388.975 90.086 124.644 109.913 14.731 84.655 49.969 34.686

(34)

Ensemble des Travailleurs Travailleurs travailleurs masculins féminins

Report 9.835.723 6.354.614 3.481.109

Industries du livre . 107.481 84.468 23.013 Industries textiles 913.989 403.307 510.682 Travail des étoffes, vête- 510.682 ments 1.551.131 171.000 1.380.131 Travail des pailles, plumes,

crins 42.568 23.585 18.983 Cuirs et peaux 334.203 279.974 54.229 Industries du bois 704.695 659.306 45.389 Métallurgie 69.829 69.102 727 Travail des métaux

ordi-naires 758.377 716.694 41.683 Travail des métaux fins . 28.342 19.270 9.072 Taille de pierres précieuses 5.385 3.243 2.142 Taille, polissage des pierres 46.612 44.947 1.665 Terrassement, construction

en pierre 550.130 548.336 1.794 Travail des pierres et terres

au feu 166.831 147.509 19.322 T O T A U X pour les industries

de transformation 5 . 9 7 9 . 2 1 6 3 . 7 2 4 . 9 0 7 2 . 2 5 4 . 3 0 9 Manutention et transport 887.337 646.229 241.108 Commerces, s p e c t a c l e s ,

banques 2.002.681 1.231.701 770.980 Professions libérales 483.179 290.415 192.764 Soins personnels, service

domestique 1.012.232 231.313 780.919 Services publics généraux 1.142.861 1.042.525 100.336 Services publics industriels 77.293 59.929 17.364

T O T A U X 20.720.879 13.027.467 7.693.412 Bien qu'ils soient extraits du Recensement de 1906, nous pouvons retenir ces chiffres généraux, parce qu'ils ne diffèrent pas sensiblement de ceux de 1911. Le tableau ci-dessous extrait du recensement de 1911 comporte d'ailleurs diverses rectifications de classification par rapport au précédent.

C A T É G O R I E S P R O F E S S I O N N E L L E S

Professions agricoles Professions industrielles Professions commerciales

Professions libérales et services publics administratifs

Service domestique

Militaires, marins, pêcheurs . . . .

(35)

En France, la catégorie professionnelle la plus importante par le nombre de personnes qu'elle occupe est l'agriculture, environ 42 % de la population active du pays. Bien que le rapport croisse sans cesse au profit des industries, l'Industrie dans son ensemble (industries extrac-tives, industries de transformation, manutention et transports, services publics industriels) ne vient qu'après, avec 7.224.873 travail-leurs, chômeurs compris, dont 5.979.216 pour le groupe des industries de transformation proprement dites. Le groupe du commerce représente deux millions de personnes seulement.

Quels sont les divers départements qui ont le plus grand nombre de personnes engagées dans l'industrie ? D'après le Recensement de 1911, il y a 17 départements ayant de 30 à 40 % de leur population active occupée dans l'industrie, et 17 départements plus de 40 % . Nous don-nons la liste des départements les plus industriels de France, afin que l'on puisse noter immédiatement que, sur 17, il y en a 9 qui ont été en-vahis, et notamment celui où le pourcentage des travailleurs industriels est le plus élevé :

Nord Territoire de Belfort Meurthe-et-Moselle . Seine Vosges Loire Bouches-du-Rhône . Pas-de-Calais Ardennes Rhône Seine-Inférieurev . . . Oise Seine-et-Oise Somme Aisne Aube Marne

Nous allons maintenant déterminer la proportion des pertes en per-sonnel que l'invasion a fait subir à chacun des sous-groupes profession-nels de notre industrie.

Dans le tableau ci-après, outre des éléments plus précis relatifs à la population active des sous-groupes industriels dans les parties du territoire envahies, nous donnons, concernant les grands groupes seu-lement, quelques chiffres sommaires obtenus en rapprochant de la population active de la France entière, non plus la population active comprise dans la partie inutilisée de chacun des dix départements, mais

(36)

la population active totale des dix départements (y compris les arron-dissements non envahis de ces départements). Outre que les dix dépar-tements ont été troublés totalement dans leur situation industrielle par les événements de guerre, ces chiffres permettent des rapprochements entre certaines données que les recensements ne donnent pas par arron-dissements, mais seulement par départements.

Le Recensement de 1906 donne (t. I, 4e partie, p. 34 à 201) le tableau

de la population active par arrondissements en le détaillant par

sous-groupes professionnels. Consultez aussi pour le personnel actif total par groupes d'industries, le Recensement de 1906, t. I, 2e partie, p. 58, et

pour le détail par sous-groupes le même t. I, 2e partie, tableau VII,

p. 194 à 255. Afin d'établir la concordance complète entre les tableaux, nous avons tenu compte, dans les chiffres de l'un comme de l'autre, des employés et ouvriers sans emplois.

I N D U S T R I E S O U S O U S - G R O U P E S

D ' I N D U S T R I E S

Pêche maritime Pêche en eau douce Forêts .

Culture et élevage. . Mines et minières.. . Carrières

Industries mal dési gnées N O M B R E D E T R A V A I L L E U R S ( R E C E N S E M E N T D E 1 9 0 6 ) occupes dans les régions envahies (29 arrond" en totalité ou en partie) Pour la France entière 74.135 3.865 62.423 8.714.630 205.898 75.129 11.283 1 265 9.572 447.512 86.063 8.348 866 Pour cent de perte par l'invasion 6,8 15,3 5,1 Rapport de la population active totale des 10 départ*" touchés, à la population active totale de la France (1) 14,2 24,6 9,8 41,8(2) 57,5 11,1 20,6 7,6 11,0 Industries de l'alimentation Minoterie,beurrerie, fro-magerie Alcool et sucre Liqueurs et spiritueux. A reporter 101.693 25.503 23.850 151.046 5.656 10.764 3.998 20.418 5,5 42,2 16,7

(1) Sans distinguer dans ces 10 départements les arrondissements envahis des non envahis. (2) Ce chiffre s'applique à toutes les mines sans distinction, en 1906. Nous donnons les chiffre? suivants recueillis à la veille de la guerre.

Nombre total d'ouvriers (fond et jour) employés dans les mines françaises de combustible dans le premier semestre 1914 : 205.000, dont, pour les mines occupées par l'ennemi à fin 1914, 90.000, soit 44 % du total.

(37)

Rapport de la N O M R R E D E T R A V A I L L E U R S population ( R E C E N S E M E N T D E 1906) active totale des 10 départ48 occupés active totale des 10 départ48

dans les touchés, régions Pour à la envahies cent de population

I N D U S T R I E S (29 arrond1» perte active

O U S O U S - G R O U P E S Pour ia France < ïn totalité ou par totale de la

D ' I N D U S T R I E S entière en partie) l'invasion France

Reports 151.046 20.418

Bière, cidre,eau gazeuse,

glace, etc 32.770 13.610 41,5 Boulangerie, pâtisserie. 206.853 19.382 9,3 Produits alimentaires divers, confiserie.... 27.869 4.011 14,4 Conserves de poissons 14,4 et de viandes 52.602 5.328 10,1 Abatage de viande, tri- 10,1

perie 4.449 606 13,5

Fécule, amidon, mar- 13,5 garine 3.472 1.265 36,4

T O T A U X 479.061 64.620 13,4 2 0 , 4 Produits pharmaceu- Industries chimiques

tiques et divers 13.044 2.750 21 Huiles, bougies, e t c . . . 27.078 3.114 11,5 Huiles, graisses

ani-males 16,706 1.412 8,4 Acides et sels divers... 15.212 3.077 20,2 Gaz d'éclairage, pétrole. 40.072 3.816 9,5 Matières explosibles,.. 2.515 84 3,3 Matières colorantes... 10.017 1.776 17.7 T O T A U X 124.644 16.029 12,8

Caoutchouc, papier, carton

Caoutchouc et succéda-nés 15.590 1.047 6,7 Papier, carton 40.592 1.816 4,4 Cartonnages, objets en 4,4 papier 26.017 1.951 7,4 Papiers peints 2.456 70 2 T O T A U X 84.655 4.884 5,7 Industries du livre

Reliure, brochure, etc. 13.914 471 3,5 Imprimerie et gravure. 86.246 8.978 10,4 Photographie,tableaux. 7.321 534 7,2 T O T A U X 107.481 9.983 9,4

1 7 , 6

(38)

I N D U S T R I E S O U S O U S - G R O U P E S D ' I N D U S T R I E S N O M B R E D E T R A V A I L L E U R S ( R E C E N S E M E N T D E 1 9 0 6 ) occupés dans les régions envahies (29 arrond'" Pour la France en totalité ou

entière en partie) Pour cent de perte par l'invasion Industries textiles proprement dites

Industries textiles mal

désignées 26.160 8.985 34,3 Lin, chanvre, jute 47.513 23.235 48.8 Toile 66.771 35.418 53 Coton 167.202 34.712 20,7 Laine 171.349 110.220 64',3 Soie 123.597 3.759 3 Teinture, apprêts,

im-pressions de tissus.. 49.790 15.788 31,7 Bonneterie 56.682 7.774 13,7 Dentelles, broderies... 156.554 25.903 16,5 Passementeries,rubans. 48.371 3.807 7,8

TOTAUX 913.989 269.601 29,4

Travail des étoffes, vêtements

Confection de gros ou-vrages en tissus.. . Confection de vête ments Lingerie Parapluies Chapeaux, chaussons. Fleurs artificielles, etc Blanchissage, nettoyage des vêtements.... Tota 35.615 3.520 9,8 938.905 80.890 8,6 212.716 14.820 6,9 5.448 254 4,6 95.233 6.002 6,3 31.794 1.609 5 231.420 18.120 7,8 1.551.131 125.215 8

Travail des pailles, plumes, crins

Vannerie, sparterie.... 29.240 8.996 30,7 Crins et plumes, 13.328 61 0,4

Totaux 42.568 9.057 21,2

Cuirs et peaux

Préparation des peaux

et cuirs 51.077 3.009 5,8 Objets divers en cuir ou

(39)

N O M B R E D E T R A V A I L L E U R S ( R E C E N S E M E N T D E 1 9 0 6 } occupés dans les régions envahies I N D U S T R I E S (29 arrond'8

ou S O U S - G R O U P E S Pour la France en totalité ou D ' I N D U S T R I E S entière en partie) Reports 99.159 7.507 Chaussures, ganterie en peau 235.044 21.324 T O T A U X 334.203 28.831 Industries du bois

Sciage du bois,

menui-serie 324.280 29.350 Charronnage, carrosse-rie 106.543 7.777 Ustensiles en bois 118.940 6.525 Ébénisterie 88.390 7.139 Instruments de musique en bois 8.044 235 Tabletterie, brosserie, menus objets, e t c . . . 58.498 5.462 T O T A U X 704.695 56.477 Métallurgie

Métallurgie, fer et acier. 56.490 34.246 Métaux divers 13.339 2.618

T O T A U X 69.829 36.864

Travail des métaux ordinaires

Forges,taillanderie, etc. 179.238 32.049 Clouterie, articles en fer

ou acier 26.398 3.209 Charpente en fer 66.038 6.514 Tôlerie 11.697 3.354 Armurerie 7.875 134 Chaudronnerie, fonde-rie, etc 282.656 49.467 Appareils électriques.. 19.648 1.577 Articles en c u i v r e , bronze 60.796 4.505 A reporter 654.346 100.809 Rapport de la population active totale des lO^départ4* touchés, Pour à la cent de population perte active par totale de la l'invasion France 9 8,6 7,2 5,4 2,9 9,3 16 15.9 60,6(1) 19.6 52.7 17,8 12 9,8 28,6 1,7 17,5 7,4 62,1

(40)

N O M B R E D E T R A V A I L L E U R S ( R E C E N S E M E N T D E 1 9 0 6 ) occupés dans les régions envahies I N D U S T R I E S ( 2 9 a r r o n dts

o u S O U S - G R O U P E S Pour la France en totalité on

D ' I N D U S T R I E S entière en partie) Reports 654.346 100.809 Instruments de chirur-gie 1.787 34 Instruments d'optique. 9.210 652 Instruments de mu sique en métal 2.480 Articles en fer blanc, etc. 42.515 3.220 Gravure sur métaux . . 4.730 92

Horlogerie,

bimbelote-rie 39.436 1.907 Galvanoplastie 3.873 144

T O T A U X 7 5 8 . 3 7 7 1 0 6 . 8 5 8

Travail des métaux fins. 28.342 310

Taille des pierres

pré-cieuses 5.385 Taille de pierres et moulages

Taille de pierre 40.766 5.336 Moulages en plâtre... 5.846 323

T O T A U X 4 6 . 6 1 2 5 . 6 5 9

Terrassements et constructions en pierre

Travaux publics 74.740 7.863 Distributions urbaines. 9.779 509 Plomberie, couverture. 53,024 6.353 Entreprises de bâti-ments 412.587 41.491 T O T A U X 5 5 0 . 1 3 0 5 6 . 2 1 6

Travail des pierres et terres au feu

(41)

I N D U S T R I E S O U S O U S - G R O U P E S D ' I N D U S T R I E S N O M B R E D E T R A V A I L L E U R S ( R E C E N S E M E N T D E 1 9 0 6 ) occupés dans les régions Pour envahies cent de (29 arrondtB perte

Pour la France en totalité ou (par entière en partie) l'invasion

Rapport de la population active totale des 10 départ*8 touchés, à la population active totale de la France Manutention Manœuvre 369.715 31.755 8,5 Manutention 25.297 3.672 14,5 T O T A U X 395.012 35.427 8,9 14,5 Transports

Transport par terre... 123.579 7.674 6,2 Transport par voie

fer-rée 304.262 35.100 11,5 Transport par eau, etc. 64.484 11.513 17,8

T O T A U X 492.325 54.287 11 17,4 Commerces divers Commerces de désigna-tion imparfaite 124.369 4.449 3,5 Produits agricoles 48.917 5.640 11,5 Commerces de liquides. 90.058 6.095 6,7 Comestibles 491.400 50.286 10,2 Débitants de boissons. 257.460 41.385 16 Restaurants,hôtels,etc. 311.706 14.033 4,5 Combustibles, produits chimiques, etc 68.149 7.936 11,6 Papiers, livres, e t c . . . . 35.640 2.531 7,1 Matières premières,

ou-tils 61.575 7.167 11.6 Objets pour

l'habille-ment 194.891 15.969 8,1 Matériaux, objets

di-vers 86.427 7.525 8,7

Commissionnaires,cour-tiers 73.233 6.257 8,5 Location d'objets

di-vers 20.385 1.621 7,9

T O T A U X 1.864.210 170.794 9,1 14,5

Commerces forains, agences, etc.

Jeux, spectacles 50.124 4.576 9,1 Agences diverses 13.307 575 4,3

(42)

Rapport de ia N O M B R E D E T R A V A I L L E U R S POPULATION (RECENSEMENT DE 1 9 0 6 ) a c t i v e - A — — — totale des occupés 10 départ" d a n s les touchés, régions Pour à la I N D U S T R I E S ( ^ R T V " S ? *

O U DrDu ™E S Pour la France en totalité ou Ppar totale de la

'NDOSTR1ES entiere en partie) l'invasion France

Banque, assurances, etc. 75.040 5.483 7,3 11,4

Professions libérales Professions judiciaires, etc. 56.274 4.958 8,8 Enseignements, études, e tc 234.409 16.269 6,9 Lettres et arts 46.495 2.159 4.6 Professions médicales.. 146.001 11.130 7,6 T O T A U X 483.179 34.516 7,1 Soins personnels 65.939 4.206 6,3 Service domestique . . . 946.293 69.580 7,3 Services généraux de l'État 1.142.861 50.013 4,3 Services industriels de l'État 77.293 2.886 3,8 5,9

Population active

to-tale 20.720.879 1.805.759 8,7 14,4 Population active des

industries de

trans-formation seulement. 5.979.216 821.555 13,7 21,1 La colonne qui donne la perte subie par chaque groupe ou sous-groupe d'industrie contient des chiffres particulièrement instructifs.

(43)

Comparez ces chiffres à la perte en territoire, 6 % ; en population résidante totale, 10 % ; en population industrielle active, 14 % .

Les industries les moins éprouvées sont : le travail des étoffes, 8 % ; les cuirs et peaux, 8,6 % ; les industries du bois, 8 % ; les métaux fins et pierres précieuses, 1 % et moins.

Les proportions de perte les moins élevées, si nous négligeons les métaux fins, sont celle de la pêche maritime, qui est nulle ; celle de la pêche en eau douce qui n'est que de 6 , 8 % , et celle de la culture et de l'élevage qui n'est que de 5,1 % . C'est l'industrie qui s'est trouvée le plus touchée dans les riches contrées du Nord, abondamment pourvues d'usines et d'outillage en pleine activité.

Il est intéressant, pour les groupes les plus fortement éprouvés, de passer en revue les pertes subies par les sous-groupes. Dans les industries

textiles proprement dites, elles ont atteint respectivement: pour celui de la laine, 64,3 % ; pour celui delà toile, 53 % ; pour le lin, chanvre, jute, 48,8 % ; teinture, apprêts, impressions de tissus, 31,7 % ; proportions élevées qui font ressortir le dommage énorme subi par l'industrie textile française, Le sous-groupe de la métallurgie : fer et acier, subit 60,6 % de pertes, sensiblement plus de la moitié ; et celui des métaux divers, 19,6 % .

Dans les industries de l'alimentation, quelques sous-groupes subirent des pertes particulièrement importantes : alcool et sucre, 42,2 % ; bière, cidre, eau gazeuse, glace, etc., 41,5 % ; fécule, amidon, margarine, 36,4 % .

Dans le travail des pailles, plumes, crins, la vannerie sparterie enregistre 30,7 % de perte.

On notera dans le « travail des métaux ordinaires » la perte de la tôlerie, qui s'éleva à 28,6 % et dans « le travail des pierres et terres au feu », celle de la verrerie-émaillerie, qui s'élève à 36 % .

Pour l'ensemble des industries de transformation, alors qu'elles occu-paient 5.979.000 travailleurs dans la France entière, avant l'invasion

allemande, celle-ci devait leur faire perdre 822.000 travailleurs, effectif correspondant aux régions envahies. Soit une perte de 13,7%, peu diffé-rente du chiffre de 1 4 % qui caractérise la perte de la population indus-trielle active totale, et très supérieure au chiffre de 8,7 % , qui caractérise la perte en population active de toutes catégories (agriculture et professions libérales comprises).

2. Etablissements

Nous allons maintenant essayer, pour les établissements, les compa-raisons faites pour les effectifs.

(44)

un groupe de deux ou plusieurs personnes travaillant en commun en un lieu déterminé). Mais si on laisse de côté les établissements qui n'occu-pent aucun employé ou ouvrier (exemple le mari et la femme), le nombre total des établissements ne serait plus que de 2.313.518.

Voici la répartition des établissements entre les grands groupes professionnels (Recensement de 1906, t. I, 2e partie, p. 182, tableau I, II).

G R O U P E S D ' I N D U S T R I E S Pêche Forêts et agriculture Industries extractives Industries de transformation Manutentions et transports Commerce, spectacles, banques . . .

Professions libérales

Soins personnels, domestiques.. .

Services publics industriels

T O T A U X

Nous passerons rapidement sur la classification des établissements selon leur importance (c'est-à-dire d'après le nombre de salariés se trou-vant occupés dans chacun), classification qui met en relief la concen-tration industrielle. Un tableau du Recensement donne par département le personnel des établissements de plus de 100 salariés, en indiquant en regard : 1° la population active industrielle du département, patrons et salariés ; 2° le nombre des employés et ouvriers occupés dans l'en-semble des établissements de l'Industrie, quelle que soit leur impor-tance. Il met en relief le degré de concentration du personnel salarié des établissements industriels. Et un rapide coup d'œil permet de cons-tater que parmi les départements où la concentration est la plus pro-noncée se trouvent précisément sept des départements envahis

(Recen-sement de 1906, t. I, 2® partie, tableau p. 126). Les noms des dé-partements envahis sont en italique.

Population Total du person-Population nel dans des éta-active Ensemble des blissements de Départements totale salariés des plus de 100 Départements en Î906 établissements salariés

(45)

Total du person-Population nel dans les éta-active Ensemble des blissements de totale salariés des plus de 100 Départements en 1906 étalissements salariés

Meurthe-et-Moselle... 118.240 87.897 5 9 . 8 5 3 Vosges 110.068 72.381 4 8 . 9 4 4 Rhône 206.122 115.896 43.427 Isère 114.405 69.386 33.650 Bouches-du-Rhône... 135.308 84.876 32.727 Saône-et-Loire 85.619 52.301 30.231 Somme 108.471 62.878 2 7 . 1 3 0 Ardennes 66.361 46.700 2 4 . 1 6 8 Gard 64.585 41.958 23.674 Aisne 97.334 56.557 2 2 . 3 7 8

Connaissant le nombre total des établissements en France, soit 3.720.565, il serait intéressant de déterminer combien ce chiffre contient

d'établissements de la zone envahie. Nous connaîtrions ainsi l'ampu-tation effectuée du fait de l'invasion dans les établissements industriels de la France. Mais nous ne pouvons effectuer cette distinction qu'avec une certaine approximation, parce que le Recensement de 1906 donne le chiffre d'établissements par départements, et non par arrondissements. Nous donnerons donc deux chiffres : A, chiffre pour les dix départements,

sans en déduire les parties non envahies (chiffres trop forts, mais

résul-tant directement des statistiques) ; B, chiffres approximatifs, résultant

d'hypothèses plausibles et tenant compte seulement des parties envahies

ou inutilisables.

A. Le Recensement de 1906, t. I, 2e partie, tableau IX, p. 268,

donne la répartition des établissements industriels par départements. Voici les chiffres pour les dix départements qui nous intéressent :

A . N O M B R E D ' É T A B L I S S E M E N T S D E S D I X D É P A R T E M E N T S

Tous les établisse- comprenant au moins un salarié au plus (1)

ments, y compris —— ~ ceux n'employant Chiffres pour

l'en-pas de personnel semble des éta- pour les indus-(agricoles, indus- blissements (agri- tries de

triels et com- coles, industriels, transformation Noms des départements merciaux) commerciaux) seulement (2) Nord 84.773 67.268 30.551 Pas-de-Calais 59.464 42.743 13.716 Somme 41.134 28.065 9.434 O i s e . . . 30.171 21.540 7.994

A reporter 215.542 159.616 61.695

(1) Tableau I X , ibid., mais sans tenir compte de quelques établissements dont le nombre de travailleurs ne fut pa3 déclaré (colonne 17).

(46)

A - N O M B R E D ' É T A B L I S S E M E N T S D E S D I X D É P A R T E M E N T S T O U S les établisse- comprenant au moins un salarié ou plus ( 1 )

ments, y compris " " — — ceuT n'employant Chiffres pour

l'en-pas de personnel semble des éta- pour les indus-( agricoles, indus- blissements indus-(agri- tries de

triels et com- coles, industriels, transformation Nomi des départements merciaux) commerciaux) seulement (2)

Reports 215.542 159.616 61.695 Aisne 37.398 24.360 9.541 Marne 37.815 22.956 6.642 Meuse 23.571 13.867 3.540 Meurthe-et-Moselle.. 29.706 18.841 6.116 Vosges 34.281 20.582 5.901 Ardennes 20.024 13.606 5.062 T O T A U X 398.337 273.828 98.497

B. Chiffres pour les dix départements en ne tenant compte que des parties réellement envahies.

En raison du silence des recensements, il faut ici faire des hypothèses : pour raisonnables qu'elles soient, les chiffres obtenus ne sont que gros-sièrement approchés. Ils sont cependant beaucoup plus voisins de nos pertes réelles que ceux du tableau A.

Nous évaluons ainsi à 200.000 le nombre d'établissements de toutes catégories (agriculture, industrie, commerce, etc...) englobés dans la partie réellement envahie de l'ensemble des dix départements ; et pour les établissements comprenant au moins un ouvrier, à 140.000. Nous n'avons pas les éléments du même calcul pour les industries sépa-rément.

Les chiffres relatifs à l'ensemble des dix départements envahis permettent de faire ressortir par de nouvelles caractéristiques la con-centration du personnel des exploitations dans ces régions ; l'importance, au point de vue de la production intensive, des établissements qui s'y trouvaient.

Donc, pour ces dix départements, le total des établissements de toute catégorie est de 398.337 ; il est de 273.828 pour les établissements d'au moins un ouvrier ou plus, dont 98.497 pour les industries de transfor-mation. Les 398.337 établissements situés dans les départements tou-chés par l'invasion représentent 10,7 % des établissements de la France entière. Cette proportion est de 11,8 % pour les établissements de toute nature qui occupent du personnel. Le chiffre de 10 % , nettement infé-rieur à celui de 14,4 % qui indique la perte en effectifs pour les mêmes

établissements, souligne à nouveau la concentration du personnel dans les régions envahies. Enfin, dans les industries de transformation, nous

(47)

trouvons, pour la catégorie des établissements employant du personnel, 16,3 % , chiffre supérieur à 11,8 et qui fait ressortir aussi le caractère industriel des départements du Nord et de l'Est.

Nous n'insisterons pas sur la perte de nos plus importantes mines de houille et de fer, fait bien connu de tous. Mais analysons la situation pour les industries de transformation : nous pouvons la caractériser par un moyen détourné.

Le nombre des établissements des industries de transformation (occupant du personnel) dans la totalité des dix départements touchés par l'invasion a été évalué approximativement à 98.497. Rapporté à l'ensemble des établissements de même catégorie pour l'ensemble de la France, on trouve, nous l'avons vu, la proportion de 16,3 % de perte.

Ce rapport de 16,3 % , perte en établissements, est intéressant à comparer avec le rapport établi en se basant sur des établissements de même catégorie, mais exprimant la perte en population active. Le rapport de la population active des régions envahies (en considérant aussi, comme pour le rapport de 16,3 % , la totalité des dix départements touchés et en ne prenant que les industries de transformation seulement (soit 1.265.658 personnes), à la population active de la France entière (pour ces mêmes industries de transformation seulement, soit 5.979.216 personnes) est de 21,1 % . Il est donc sensiblement supérieur à celui de 16,3 % . Nous tirons de là la même conséquence, mais plus nette, que pour l'ensemble des exploitations industrielles, commerciales et agri-coles.

Le lecteur aura fait la remarque que ce rapport de 21,1 % tombe à 13,7 % quand on ne considère que la partie réellement envahie des dix départements (voir ci-dessus, tableau p. 28). Mais on doit admettre que la caractéristique industrielle des régions réellement envahies ne diffère pas sensiblement de celle de l'ensemble des dix départements

21 1

auxquels elles appartiennent, et que le rapport T~^-est bien le même que

I D j O

le rapport de 13,7 au chiffre inconnu que nous ne pouvons déterminer. La conclusion serait identique.

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