Traduzioni francesi ottocentesche delle opere storiche e filosofiche di Manzon
2. Di Latour è anche l’unica traduzione francese a tutt’oggi realizzata e pubblicata della Storia della
Colonna Infame (1842). Edita una prima volta, tempestivamente, nel 1843 e poi molte volte riedita anche
nel corso del XX e del XXI secolo,9 l’Histoire de la Colonne Infâme, par Alexandre Manzoni, traduite de l’italien,
par Antoine de Latour, avec une préface du traducteur où sont analysées et traduites en partie les Observations de P. Verri
sur la torture10 si apre con una Préface du traducteur di 23 pagine così articolata: La Colonne Infâme. - Les
Observations de Verri sur la torture. - Le livre de Manzoni.
Nella sua Préface il traduttore mostra di cogliere l’intento di Manzoni e lo spostamento d’asse del suo lavoro rispetto a quello di Verri (di cui nella stessa introduzione traduce ampi stralci), la sua portata universalizzante ottenuta tramite la trasposizione dell’analisi sul piano della morale:
Il semble que Manzoni ait voulu se borner modestement à achever l’œuvre de Verri; mais par la conclusion plus haute qu’il y ajoute, il la transforme tout entière, et d’un plaidoyer énergique, mais qui n’avait plus pour nous qu’une sorte d’intérêt historique, il fait une de ces leçons éloquentes qui s’adressent à tous les temps11.
Mais en attaquant la torture, Verri, dans son livre, semblait faire une part trop grande à l’ignorance des temps. Manzoni est venu réclamer contre ce prétendu interrègne de la conscience humaine, et prouver pour l’honneur de l’espèce, et à la honte éternelle de quelques lâches, que le cri de l’innocence a pu être entendu dans tous les temps […]12.
Dans les observations de Verri, la Colonne infâme est l’épisode, ici elle est l’objet même de l’œuvre. Ce n’était, dans le philosophe du XVIIIe siècle, qu’un argument en action à l’appui d’une théorie. La théorie a triomphé: la justice a eu raison de
la torture; reste l’histoire qui offre encore un côté neuf et intéressant. Verri l’avait rapetissée aux proportions d’un exemple; Manzoni l’élève à la dignité d’un enseignement moral. Dégagé du plaidoyer dont il était la traduction saisissante et dramatique, le procès de Piazza s’agrandit de tout l’horizon d’une question de morale supérieure substituée à une discussion légale13.
Questione di «genio»? Questione di approccio, soprattutto, come Latour non manca di sottolineare:
C’est là, au surplus, une méthode qui lui est familière. S’il prend la plume pour répondre à une assertion philosophique de M. de Sismondi, au lieu d’un chapitre, il écrit toute une savante apologie de la morale catholique. Un autre jour, qu’il aura à défendre sa tragédie de Carmagnola, sous ce titre modeste, Lettre sur les Unités, il donnera une poétique à peu près complète du drame moderne. Croit-il nécessaire d’ajouter à son Adelghi (sic) quelques notes historiques ? ce qu’il appellera sans ostentation un Discours sur quelques points de l’Histoire des Lombards en Italie, sera un livre plein de vues hardies et d’une portée toute nouvelle. Il ne lui a pas été donné de pouvoir seulement effleurer les questions sérieuses; dès qu’il y touche, il est irrésistiblement entraîné à les approfondir et à les résoudre; heureuse impuissance du génie qui ne peut s’exposer impunément à certaines tentations sublimes, et qui ne saurait se soustraire à l’empire de sa pensée.14
Si smarrisce bensì, a tratti, anche Latour, nelle malizie della retorica manzoniana15 o di quella italiana
tout court16; può travisare il significato di un sostantivo e costringersi poi a una lunga aggiunta per tentare
9 Citiamo tra le altre l’edizione del 1982 (Paris, Maurice Nadeau/Papyrus) con prefazione di L. Sciascia, anch’essa poi più volte
rieditata, e l’edizione digitale proposta nel 2015 da La République des Lettres.
10 Paris, Baudry, Librairie Européenne, 1843. 11 Histoire de la Colonne Infâme, cit. p. viij 12 Id., p. xxiij
13 Id., p. xxv 14 Id., p. xxiv-xxv
15 «– Se l’altro avesse insistito, – come! – avrebbe potuto dire l’uomo celebre e potente, – volete voi che il capitano di giustizia
si faccia beffe di me, a segno di raccontarmi come una notizia importante, che non è accaduto quello che non poteva accadere?» (A.
MANZONI, I Promessi Sposi, Storia della Colonna Infame, a cura di L. Badini Confalonieri, Roma, Salerno Editrice, 2006, vol. I, 791-792.39); «– Si l’on eût insisté: – Comment, aurait pu dire l’homme puissant et célèbre, voulez-vous que le capitaine de justice se soit moqué de moi, au point de me raconter comme une nouvelle importante que ce qui devait arriver n’est point arrivé en
effet?» (Histoire de la Colonne Infâme, cit. p. 114). I corsivi sono miei.
16 «Nè c’è da maravigliarsene: non s’è egli visto un ossequio dello stesso genere mantenersi più a lungo, anzi diventar più forte
nella politica, più tardi nella letteratura, più tardi ancora in qualche ramo delle Belle Arti?» (Storia della Colonna Infame, ed. cit., 781-782.7); «Et il ne faut pas s’en étonner; vit-on jamais un culte de ce genre se maintenir plus longtemps, devenir même plus puissant dans la politique, renoncer plus tard à son empire dans les lettres, plus tard encore dans quelques branches des beaux- arts?» (Histoire de la Colonne Infâme, cit. p. 93-94). I corsivi sono miei.
Traduzioni francesi ottocentesche 132
di restituire alla frase un senso irrimediabilmente compromesso17, ma si tratta di inciampi puntuali e
infrequenti della sua traduzione.
3. Un’unica traduzione in lingua francese è disponibile, nell’800 e fino ai giorni nostri, anche per il dialogo Dell’invenzione, quella di Marcellin de Fresne, prima ed. 1858: De l’invention, dialogue philosophique de
Manzoni. Pour servir d’introduction aux œuvres de Rosmini, traduit de l’italien et précédé d’une Notice sur Rosmini par M de Fresne, Ancien conseiller d’État.18 Il traduttore conosceva personalmente Manzoni19; le lettere scambiate
tra i due testimoniano un dialogo di grande franchezza, a tratti anche acceso. Dialogo e consuetudine di cui poche tracce rimangono nella brevissima Préface del traduttore, che così si apre:
Le dialogue intitulé l’Invention a pour objet de faire connaître un des côtés de la philosophie de Rosmini. L’auteur, Alexandre Manzoni, se proposait d’en exposer l’ensemble dans une suite de douze dialogues, dont un seul a vu le jour. Rosmini avait applaudi à ce premier essai; mais Rosmini vint à mourir; sa mort plongea Manzoni dans la douleur et le travail fut abandonné20.
Su Manzoni null’altro viene detto, né qui, né sostanzialmente nella lunga Notice sur Rosmini, una biografia che scivola nella vera e propria agiografia, ma che poco si avventura nel cuore della sua filosofia. Manzoni vi è naturalmente nominato: per la «tendre amitié» che lo lega a Rosmini (p. 6); come «auteur des Fiancés» accorso al capezzale del filosofo morente (p. 22) di cui è amico, divulgatore e devoto ammiratore, ma letteralmente scompare dietro la figura di Rosmini su cui si concentra l’esclusivo interesse del traduttore. Poco stupisce quindi che scompaia anche, nella traduzione, molto della chirurgica precisione e sobrietà lessicale della partitura retorica di Manzoni, e pressoché tutto della sua ironia, dei suoi paradossi incarnati nella stessa architettura sintattica, come ben esemplifica il seguente passo:
PRIMO Superficiale, è benissimo detto; ma non basta. Dite, falsa e cieca in sommo grado. In ultimo, significa appunto questo: gli effetti sono di tanta importanza, di tanto rischio, di tanta estensione, che bisogna essere cervelli oziosi, per occuparsi delle cagioni. Se ci fu mai un’epoca in cui le speculazioni metafisiche siano state produttrici d’avvenimenti, e di che avvenimenti! è questa,
della quale siamo, dirò al mezzo? o al principio? Dio solo lo sa; certo, non alla fine. Per non parlar del momento presente, vedete la prima
rivoluzione francese. Ne prendo il primo esempio che mi s’affaccia alla mente: quello d’un uomo eternamente celebre, non già per delle qualità straordinarie, ma per la parte tristamente e terribilmente principale, che fece in un periodo di quella rivoluzione: Robespierre. Giudicato dalla posterità, dirò così, immediata e contemporanea, per null’altro che un mostro di crudeltà e d’ambizione, non si tardò a vedere che quel giudizio, come accade spesso de’ primi, era troppo semplice; che quelle due parole non bastavano a spiegare un tal complesso d’intenti e d’azioni; che, nel mostro, c’era anche del mistero. […] Ma un’astrazione filosofica, una speculazione metafisica, che dominava i pensieri e le deliberazioni di quell’infelice, spiega, se non m’inganno, il mistero e concilia le
contradizioni […]21.
LE PREMIER Monde superficiel, oui; ajoutez faux et aveugle. En définitive, cela revient à dire: il s’agit des choses les plus importantes, les plus pleines de dangers, les plus considérables dans leurs conséquences; mais il n’y a que des gens, n’ayant rien à faire, qui puissent s’en occuper et en rechercher les causes. Eh bien! s’il fut jamais une époque où les spéculations métaphysiques
se sont promptement transformées et traduites en faits terribles, c’est certainement l’époque au milieu de laquelle nous vivons ! Sommes-nous au milieu ou au commencement ? Dieu seul le sait. A la fin ? Assurément non. Pour ne pas parler du moment actuel, voyez la première
révolution française. Je prends le premier exemple qui se présente à ma mémoire : il y eut un homme qui sera éternellement célèbre, non pour ses qualités extraordinaires, mais pour le rôle terrible qu’il joua dans une des plus tristes périodes de cette révolution, Robespierre. La postérité pour ainsi dire immédiate et contemporaine ne vit en lui qu’un monstre de cruauté et d’ambition ; mais bientôt on reconnut, comme cela arrive presque toujours, après un premier jugement, que ce jugement n’était pas complet; que deux mots, ambition et cruauté, ne suffisaient pas pour expliquer chez un homme une telle complication de pensées et d’actes; que dans le monstre il y avait du mystère. […] Mais une abstraction philosophique, une spéculation métaphysique, dominaient les pensées
et les déterminations de ce malheureux; voilà le mystère ; voilà, si je ne me trompe, ce qui explique et concilie tous les contrastes. […]22.
17 «E una tale inverisimiglianza avventa, per così dire, ancor più in una risposta successiva.» (Storia della Colonna Infame, ed. cit., 798.62);
«Et cette prodigieuse invraisemblance, ne fait pour ainsi dire qu’aventurer de plus en plus l’accusé dans une nouvelle série de réponses.» (Histoire
de la Colonne Infâme, cit. p. 130). I corsivi sono miei. Latour fraintende qui evidentemente il significato di “avventare” –
«Crescere, Allignare, Venire innanzi» (Giunte alla 4a Ed. del Vocabolario della Crusca, agg. §. III) – che traduce come “avventurare”.
18 Paris, Auguste Vaton, 1858.
19 Cfr. A.MANZONI, Scritti storici e politici a cura di L. Badini Confalonieri, 2 voll., Torino, UTET, 2012, vol. II, pp. 1012-1018. 20 De l’invention, dialogue philosophique de Manzoni, cit., pp. 1-2.
21A.MANZONI, Dell’invenzione. Dialogo, in Opere morali e filosofiche, cit, p. 742. I corsivi sono miei. 22 De l’invention, cit., p. 118-120. I corsivi sono miei.
Traduzioni francesi ottocentesche 133
Si fa qui sentire, nelle torsioni impresse al ritratto di Robespierre e al giudizio sulla Rivoluzione francese, anche la pressione dell’ideologia del traduttore, e più generalmente del contesto politico, culturale e ideologico del paese di approdo, che risulterà così invasivo nelle traduzioni della Morale
Cattolica.