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Information Note on the Court’s case-law Note d’information sur la jurisprudence de la Cour

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(1)

March/Mars 2013 No./N

o

161

Information Note on the Court’s case-law

Note d’information sur la jurisprudence de la Cour

Provisional version/Version provisoire

CONSEIL DE L'EUROPE COUNCIL OF EUROPE

(2)

on the Court. In the provisional version the summaries are normally drafted in the language of the case concerned, whereas the final single-language version appears in English and French respectively. The Information Note may be downloaded at <www.echr.coe.

int/ECHR/EN/Header/Case-Law/Case-Law+analysis/Information+notes>. A hard-copy subscription is available for 30 euros (EUR) or 45 United States dollars (USD) per year, including an index, by contacting the publications service via the on-line form at <www.

echr.coe.int/echr/contact/en>.

The HUDOC database is available free-of-charge through the Court’s Internet site (<http://hudoc.echr.coe.int/sites/eng/>). It provides access to to the case-law of the European Court of Human Rights (Grand Chamber, Chamber and Committee judgments, decisions, communicated cases, advisory opinions and legal summaries from the Case-Law Information Note), the European Commission of Human Rights (decisions and reports) and the Committee of Ministers (resolutions).

-ooOoo-

Cette Note d’information, établie par la Division des publications et de l’information sur la jurisprudence, contient les résumés d’affaires dont le greffe de la Cour a indiqué qu’elles présentaient un intérêt particulier. Les résumés ne lient pas la Cour. Dans la version provisoire, les résumés sont en principe rédigés dans la langue de l’affaire en cause ; la version unilingue de la note paraît ultérieurement en français et en anglais et peut être téléchargée à l’adresse suivante : <www.echr.coe.int/ECHR/FR/Header/Case-Law/

Case-Law+analysis/Information+notes>. Un abonnement annuel à la version papier comprenant un index est disponible pour 30 euros (EUR) ou 45 dollars américains (USD) en contactant le service publications via le formulaire : <www.echr.coe.int/echr/contact/fr>.

La base de données HUDOC disponible gratuitement sur le site internet de la Cour (<http://hudoc.echr.coe.int/sites/fra/>) vous permettra d’accéder à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme (arrêts de Grande Chambre, de chambre et de comité, décisions, affaires communiquées, avis consultatifs et résumés juridiques extraits de la Note d’information sur la jurisprudence), de la Commission européenne des droits de l'homme (décisions et rapports) et du Comité des Ministres (résolutions).

-ooOoo-

European Court of Human Rights Cour européenne des droits de l’homme

(Council of Europe) (Conseil de l’Europe)

67075 Strasbourg Cedex 67075 Strasbourg Cedex

France France

Tel: +33 (0)3 88 41 20 18 Tél. : +33 (0)3 88 41 20 18

Fax: +33 (0)3 88 41 27 30 Fax : +33 (0)3 88 41 27 30

[email protected] [email protected]

www.echr.coe.int www.echr.coe.int

© Council of Europe / European Court of Human Rights – Conseil de l’Europe / Cour européenne des droits de l’homme, 2013

(3)

3 ARTICLE 2

Positive obligations/Obligations positives Use of force/Recours à la force

• Gendarme accused of accidental killing by machine-gun fire during violent demonstration not given criminal penalty: violations

• Gendarme ayant tué accidentellement par un tir en rafale un passant en marge d’une manifestation violente dispensé de sanction pénale : violations

Aydan – Turkey/Turquie - 16281/10 ... 9 Positive obligations/Obligations positives

• Decision to force-feed rather than release prisoner on hunger strike: inadmissible

• Choix d’une éventuelle alimentation forcée au lieu de la libération réclamée par un détenu prati- quant la grève de la faim : irrecevable

Rappaz – Switzerland/Suisse (dec./déc.) - 73175/10 ... 10

ARTICLE 3

Inhuman treatment/Traitement inhumain

• Mother’s mental suffering faced with the prospect of her son dying in prison from AIDS without adequate medical care: violation

• Souffrances psychologiques endurées par une mère face à la perspective de voir son fils mourir du sida en prison, où il ne bénéficiait pas de soins médicaux adéquats : violation

Salakhov and/et Islyamova – Ukraine - 28005/08 ... 11 Inhuman treatment/Traitement inhumain

Degrading treatment/Traitement dégradant

• Inadequacy of procedure for protecting health of remand prisoner suffering from serious illness:

violation

• Caractère insuffisant de la procédure visant à protéger la santé d’une personne en détention provisoire atteinte d’une maladie grave : violation

Gülay Çetin – Turkey/Turquie - 44084/10 ... 12

• Possible force-feeding of prisoner on hunger strike in protest at his detention: inadmissible

• Possible alimentation forcée d’un détenu pratiquant la grève de la faim pour protester contre sa détention : irrecevable

Rappaz – Switzerland/Suisse (dec./déc.) - 73175/10 ... 14 Inhuman treatment/Traitement inhumain

Degrading treatment/Traitement dégradant Effective investigation/Enquête efficace

• Investigative and procedural flaws resulting in prosecution of domestic-violence case becoming time-barred: violation

• Vices de procédure et lacunes dans l’enquête ayant abouti à la prescription de poursuites pour violences domestiques : violation

Valiulienė – Lithuania/Lituanie - 33234/07 ... 14

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4

Degrading treatment/Traitement dégradant

• Detention for more than four years of prisoner whose forearms had been amputated: no violation

• Détention pendant plus de quatre ans d’un prisonnier amputés des deux avant-bras : non-violation Zarzycki – Poland/Pologne - 15351/03 ... 15

ARTICLE 4

Forced labour/Travail forcé

• Remuneration of a detainee for work performed in prison in the form of a reduction in sentence:

inadmissible

• Rémunération d’un détenu pour un travail effectué en prison sous la forme d’une réduction de peine : irrecevable

Floroiu – Romania/Roumanie (dec./déc.) - 15303/10 ... 17

ARTICLE 5 Article 5 § 1 (b)

Secure fulfilment of obligation prescribed by law/Garantir l’exécution d’une obligation prescrite par la loi

• Four hours’ detention of football supporter by police to prevent him taking part in a brawl: no violation

• Détention d’un supporter d’une équipe de football pendant quatre heures par la police afin de l’empêcher de participer à une bagarre : non-violation

Ostendorf – Germany/Allemagne - 15598/08 ... 17

ARTICLE 6 Article 6 § 1 (civil)

Access to court/Accès à un tribunal

• Courts’ refusal to examine a claim concerning repayment of a loan made to the trade representation of North Korea: violation

• Refus des tribunaux d’examiner une demande concernant le remboursement d’un prêt consenti à une représentation commerciale de la Corée du Nord : violation

Oleynikov – Russia/Russie - 36703/04 ... 19 Article 6 § 3 (a)

Information on nature and cause of accusation/Information sur la nature et la cause de l’accusation

• Conviction of applicant without his being informed of recharacterisation of the facts or being able to exercise defence rights in relation to that issue: violation

• Condamnation du requérant sans qu’il ait été informé de la requalification juridique des faits, ni qu’il ait pu exercer son droit de défense sur cette question : violation

Varela Geis – Spain/Espagne - 61005/09 ... 20

ARTICLE 8

Positive obligations/Obligations positives Respect for family life/Respect de la vie familiale

• Continuing failure to provide information concerning fate of newborn baby in hospital care: violation

• Refus continu de fournir des informations sur le sort d’un nouveau-né disparu à l’hôpital : violation Zorica Jovanović – Serbia/Serbie - 21794/08 ... 21

(5)

5 Respect for private life/Respect de la vie privée

• Lack of entitlement to compensation from State for paralysis caused by vaccine that was recommended but not compulsory: inadmissible

• Absence d’indemnisation par l’Etat pour une paralysie causée par une vaccination recommandée mais non obligatoire : irrecevable

Baytüre – Turkey/Turquie (dec./déc.) - 3270/09 ... 23 Respect for family life/Respect de la vie familiale

• Failure to execute a judgment confirming an order to return underage children to their mother in the United Kingdom: violation

• Inexécution d’un arrêt confirmant l’ordon nance de retour de deux enfants mineurs auprès de leur mère en Grande-Bretagne : violation

Raw and Others/et autres – France - 10131/11 ... 23

• Withdrawal of parental authority solely on strength of children’s uncorroborated allegations of violence: violation

• Retrait de l’autorité parentale basé sur la seule force des allégations de violence non-confirmées d’enfants : violation

B.B. and/et F.B. – Germany/Allemagne - 18734/09 and/et 9424/11 ... 25 Respect for home/Respect du domicile

Respect for correspondence/Respect de la correspondance

• Order requiring applicant company to copy all data on server it shared with other companies: no violation

• Décision enjoignant à la société requérante de remettre une copie de l’intégralité des données du serveur informatique qu’elle partageait avec d’autres sociétés : non-violation

Bernh Larsen Holding AS and Others/et autres – Norway/Norvège - 24117/08 ... 25

ARTICLE 10

Freedom of expression/Liberté d’expression

• Conviction of political activist for insulting French President by waving a satirical placard: violation

• Condamnation d’un militant politique pour offense au président de la République française pour avoir brandi un écriteau satirique : violation

Eon – France - 26118/10 ... 27

ARTICLE 14

Discrimination – Article 3

• Unjustified difference in treatment of remand prisoners compared to convicted prisoners in respect of release on health grounds: violation

• Différence de traitement injustifiée entre personnes en détention provisoire et per sonnes condamnées en matière de libération pour raisons de santé : violation

Gülay Çetin – Turkey/Turquie - 44084/10 ... 28

ARTICLE 34 Victim/Victime

• Standing of non-governmental organisation to lodge application on behalf of deceased mental patient: relinquishment in favour of the Grand Chamber

• Qualité d’une organisation non gouver nementale pour introduire une requête au nom d’un malade mental décédé : dessaisissement au profit de la Grande Chambre

Center of Legal Resources/Centre de ressources juridiques – Romania/Roumanie - 47848/08 .... 28

(6)

6

ARTICLE 35 Article 35 § 1

Exhaustion of domestic remedies/Epuisement des voies de recours internes Six-month period/Délai de six mois

• Negative opinion of Court of Cassation lawyer as to chances of success of appeal: remedies exhausted;

six-month rule observed

• Avis négatif de l’avocat à la Cour de cassation quant aux chances de succès d’un pourvoi : recours internes épuisés ; règle des six mois observée

Chapman – Belgium/Belgique (dec./déc.) - 39619/06 ... 29 Exhaustion of domestic remedies/Epuisement des voies de recours internes

• Establishment in accordance with Court pilot judgment of domestic remedy affording compensation in length-of-proceedings cases and requiring exhaustion: inadmissible

• Mise en place, conformément à la procédure de l’arrêt pilote de la Cour, d’un recours en droit interne à épuiser, octroyant une indemnité aux requêtes relatives à la « durée de la procédure » : irrecevable

Turgut and Others/et autres – Turkey/Turquie (dec./déc.) - 4860/09 ... 30 Article 35 § 3 (b)

No significant disadvantage/Absence de préjudice important

• Complaint relating to delays in proceedings that actually operated to applicant tenant’s advantage:

inadmissible

• Grief concernant des lenteurs de la procédure ayant en fait joué en faveur de la requérante locataire d’un appartement : irrecevable

Galović – Croatia/Croatie (dec./déc.) - 54388/09... 31

ARTICLE 46

Execution of a judgment/Exécution de l’arrêt General measures/Mesures générales

• Respondent State required to take general measures to alleviate problems concerning health-care for remand prisoners suffering from serious illness

• Etat défendeur tenu de prendre des mesures générales pour pallier certains problèmes relatifs au dispositif de protection de la santé et du bien-être des personnes en détention provisoire atteintes de maladie grave

Gülay Çetin – Turkey/Turquie - 44084/10 ... 31

• Respondent State required to take appropriate measures to establish a mechanism of redress for all parents of missing newborn children

• Etat défendeur tenu de prendre des mesures appropriées pour mettre en place un mécanisme de recours pour tous les parents de nouveau-nés disparus

Zorica Jovanović – Serbia/Serbie - 21794/08 ... 31

ARTICLE 1 OF PROTOCOL No. 1 / ARTICLE 1 DU PROTOCOLE No 1 Control of the use of property/Réglementer l’usage des biens

• Inability to recover “old” foreign-currency savings following dissolution of former SFRY: case referred to the Grand Chamber

• Impossibilité, après la dissolution de la RSFY, de recouvrer les « anciens » placements en devises étrangères : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Ališić and Others/et autres – Bosnia and Herzegovina, Croatia, Serbia, Slovenia and

“the former Yugoslav Republic of Macedonia”/Bosnie-Herzégovine, Croatie, Serbie, Slovénie et « l’ex-République yougoslave de Macédoine » - 60642/08 ... 32

(7)

7 ARTICLE 3 OF PROTOCOL No. 1 / ARTICLE 3 DU PROTOCOLE No 1

Vote

• Blanket ban on prisoners’ voting rights: cases adjourned

• Interdiction totale de voter visant les détenus : affaires reportées

Firth and Others/et autres – United Kingdom/Royaume-Uni - 47784/09 et al. ... 32

ARTICLE 4 OF PROTOCOL No. 7 / ARTICLE 4 DU PROTOCOLE No 7 Right not to be tried or punished twice/Droit à ne pas être jugé ou puni deux fois

• Conviction for war crimes of a soldier who had previously been granted amnesty: case referred to the Grand Chamber

• Condamnation d’un militaire poursuivi pour crimes de guerre et précédemment amnistié : affaire renvoyée devant la Grand Chambre

Marguš – Croatia/Croatie - 4455/10 ... 33

REFERRAL TO THE GRAND CHAMBER / RENVOI DEVANT LA GRANDE CHAMBRE ... 34

RELINQUISHMENT IN FAVOUR OF THE GRAND CHAMBER / DESSAISISSEMENT AU PROFIT DE LA GRANDE CHAMBRE ... 34

RECENT COURT PUBLICATIONS / PUBLICATIONS RÉCENTES DE LA COUR ... 34 Annual Report 2012 of the Court / Rapport annuel 2012 de la Cour

Handbook on non-discrimination / Manuel sur la non-discrimination

APPENDIX – SHORT SURVEY OF THE MAIN JUDGMENTS AND DECISIONS

DELIVERED BY THE COURT IN 2012 ... 36 ANNEXE – BRÈVE ANALYSE DES PRINCIPAUX ARRÊTS ET DÉCISIONS RENDUS

PAR LA COUR EN 2012 ... 52

(8)
(9)

Article 2 9

ARTICLE 2

Positive obligations/Obligations positives Use of force/Recours à la force

Gendarme accused of accidental killing by machine-gun fire during violent demonstration not given criminal penalty:

violations

Gendarme ayant tué accidentellement par un tir en rafale un passant en marge d’une manifestation violente dispensé de sanction pénale : violations

Aydan – Turkey/Turquie - 16281/10 Judgment/Arrêt 12.3.2013 [Section II]

En fait – Les requérantes, sont la veuve et la mère d’A. Aydan, mortellement blessé le 6 septembre 2005 par des tirs provenant d’une jeep militaire alors qu’il attendait le bus à l’écart d’une manifes- tation. En juillet 2006, la cour d’assises décida de dispenser l’auteur des tirs de sanction pénale éta- blissant qu’il avait dépassé les limites de la légitime défense sous le coup d’une émotion, d’une crainte ou d’une panique excusables. La Cour de cassation puis l’assemblée plénière de la Cour de cassation confirmèrent la décision.

En droit – Article 2 (volet matériel)

a) Sur la question de savoir si le recours à la force meurtrière était « absolument nécessaire » : La jeep conduite par G.Y., auteur du tir mortel et gendarme sans lien avec l’encadrement sécuritaire de la manifestation, dans laquelle se trouvaient deux de ses collègues, a été attaquée par des manifestants.

G.Y. a déclaré avoir tiré par la vitre gauche du véhi- cule, après avoir lancé au préalable un avertissement oral. Toutefois, son arme étant en position automa- tique, il a tiré une rafale de sept balles. La cour d’as sises puis la Cour de cassation ont considéré qu’il ne convenait pas de condamner G.Y. à une peine dans la mesure où celui-ci avait dépassé les limites de la légitime défense sous l’effet d’une émotion, d’une crainte ou d’une panique excusables au sens de l’article 27 § 2 du code pénal. Cette situation est tout à fait distincte d’un cas où la force meurtrière est déployée par un agent lorsqu’il se fonde sur une conviction honnête considérée comme valable à l’époque des événements mais qui se révèle ensuite erronée. Il n’est pas suffisamment établi que la situation de danger créée par l’attaque des ma- nifestants était extrêmement violente, ce qui ne permet pas de conclure que G.Y. a agi dans la con- vic tion honnête que sa propre vie et son intégrité

physique, de même que la vie de ses collègues, se trouvaient en péril. Cela vaut d’autant plus qu’au- cun élément du dossier n’est de nature à justifier le recours à un moyen de défense potentiellement meurtrier comme des coups de feu tirés au hasard sur la foule. De plus alors que G.Y. prétend avoir tiré en l’air à titre d’avertissement afin de ne toucher personne, il ressort du dossier que trois impacts de balle ont été découverts sur un véhicule apparte- nant à un particulier. La quatrième balle a touché A. Aydan. Il n’est nullement établi que G.Y. a effectué un tir de semonce en l’air. En effet, vu les impacts des balles, il ne fait pas de doute que le tir en rafale était susceptible de provoquer un drame beaucoup plus tragique que ce qui s’est réellement produit. Ainsi, la force utilisée pour disperser les manifestants, et qui a causé la mort d’A. Aydan, n’était pas absolument nécessaire au sens de l’article 2.

Conclusion : violation (unanimité).

b) Sur la question de savoir si l’Etat défendeur a pris les dispositions nécessaires pour réduire autant que possible les conséquences néfastes du recours à la force : Alors qu’il a été reconnu que G.Y. avait volontai- rement dépassé les limites de la légitime défense en tirant au hasard sur la foule sous le coup d’une émo tion, d’une crainte ou de la panique, les juridic- tions internes l’ont dispensé de peine, décision qui ne constitue ni un verdict de culpabilité ni un acquittement. Une telle approche peut avoir des conséquences très dommageables et dangereuses car elle permet le recours à la force meurtrière par les agents de l’Etat sous le coup d’une émotion, d’une crainte ou de la panique même si la notion de dépassement de la légitime défense, en tant que telle, n’est pas inconnue du droit pénal européen.

Or, si les membres des forces de l’ordre ne sont pas de jure exclus du bénéfice du dépassement de la légitime défense, leur qualité ou leur fonction constituent des éléments qui peuvent être pris en compte lors de l’examen de l’affaire.

La Cour ne saurait partager la conclusion de l’assem blée plénière de la Cour de cassation selon laquelle une situation généralisée de danger créée par les actes de terrorisme commis dans la région où se trouve la ville lieu de la manifestation, com- binée avec « la violence des attaques subies par l’accusé et ses deux compagnons d’armes » et « les menaces de mort qui les ont accompagnées », justifie l’absence de condamnation de l’auteur du tir mortel. S’agissant de la situation généralisée de danger régnant dans la région, les responsables de l’application des lois doivent présenter les qualités morales et les aptitudes psychologiques et physiques requises pour le bon exercice de leurs fonctions

(10)

Article 2 10

(principe no 18 des Principes de base des Nations unies de 1990 sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu par les responsables de l’application des lois). Il en va de même, a fortiori, pour les forces de l’ordre qui exercent leurs fonctions dans une région où régnait à l’époque des faits une tension extrême et où on pouvait s’attendre à de tels trou- bles. Par ailleurs, l’absence d’imposition d’une sanc- tion pénale à un gendarme qui a utilisé de manière injustifiée son arme à feu risque d’être interprétée comme une carte blanche donnée aux forces de l’ordre qui accomplissent leurs fonctions dans cette région et qui doivent s’assurer que de telles armes ne sont utilisées que dans des cir constances appro- priées et de manière à minimiser le risque de dom- mages inutiles (principe no 11 b)). De même, l’application qui a été faite du code pénal n’est pas compatible avec les termes de l’article 2 de la Con- vention, selon lequel le recours à la force doit être absolument nécessaire et strictement propor tionné aux buts mentionnés dans cette disposition. Il serait possible dans certains cas à des agents de l’Etat de fouler aux pieds, en jouissant d’une quasi- impunité, les droits des personnes soumises à leur contrôle. En conclusion, l’Etat défendeur a failli aux obligations de garantir le droit à la vie.

Conclusion : violation (unanimité).

La Cour conclut aussi à la violation de l’article 2 sous son volet procédural pour absence d’enquête effective et de l’article 6 § 1 à raison de la durée de la procédure.

Article 41 : 15 000 EUR à la première requérante pour dommage matériel et 50 000 EUR pour pré- judice moral ; 15 000 EUR à la deuxième requérante pour préjudice moral.

Positive obligations/Obligations positives Decision to force-feed rather than release prisoner on hunger strike: inadmissible

Choix d’une éventuelle alimentation forcée au lieu de la libération réclamée par un détenu pratiquant la grève de la faim : irrecevable

Rappaz – Switzerland/Suisse - 73175/10 Decision/Décision 26.3.2013 [Section II]

En fait – En 2000, le requérant fut condamné à seize mois de prison ferme pour trafic de stupéfiants.

Incarcéré, il entama une grève de la faim. Il fut libéré pour trente jours puis à nouveau incarcéré ; il acheva de purger sa peine sans incident majeur.

En 2008, le tribunal cantonal condamna le requé- rant à une peine de prison ferme de cinq ans et

huit mois pour différents délits. Le jour de son incarcération en mars 2010, le requérant entama une grève de la faim, d’une part, afin d’obtenir la légalisation de l’usage et de la vente du cannabis, d’autre part, en signe de protestation contre une condamnation qu’il considérait trop lourde. S’esti- mant atteint dans sa santé, le requérant demanda à être libéré. Le 26 août 2010, le Tribunal fédéral rejeta cette demande, reconnaissant l’alimentation forcée comme une alternative valable à la libération.

En décembre 2010, le requérant mit fin à sa grève de la faim sans que l’alimentation forcée n’ait été mise en œuvre.

En droit – Article 2 : Lorsqu’un détenu entame une grève de la faim, les conséquences que cela peut avoir sur son état de santé ne sauraient entraîner une violation de la Convention à partir du moment où les autorités nationales ont dûment examiné et géré la situation. Ceci est particulièrement vrai lorsque l’intéressé persiste dans son refus de s’ali- menter, malgré la dégradation de son état de santé.

Dans le cas d’espèce, les autorités administratives et judiciaires concernées reconnurent immédiate- ment les risques que la grève de la faim comportait pour l’état de santé et la vie même du requérant et prirent les dispositions qu’elles estimèrent utiles afin de pallier ces risques. Ainsi, dans un premier temps, le requérant fut libéré pour une durée de quinze jours. Il fut ensuite réincarcéré et, après avoir repris sa grève de la faim, transféré à l’hôpital pour y purger sa peine sous surveillance médicale, puis soumis au régime des arrêts domiciliaires.

Incarcéré de nouveau, suite à l’arrêt du Tribunal fédé ral du 26 août 2010, le requérant reprit son jeûne et fut une nouvelle fois transféré à l’hôpital.

La situation médicale du requérant devint alar- mante à compter d’octobre 2010. A cette date, il ne se trouvait déjà plus en prison mais était hospitalisé dans le quartier carcéral de l’hôpital. Il y était suivi en permanence par une équipe médicale qui tenait les autorités informées de l’évolution de la situation et qui s’était déclarée prête à « assurer le confort » du requérant au cas où celui-ci aurait décidé de poursuivre son choix de fin de vie. De surcroît, afin d’éviter une ultérieure dégradation de son état de santé, l’autorité administrative, suivie en cela par le tribunal cantonal, ordonna que le requérant fût alimenté de force. Face au refus du médecin traitant de pratiquer un tel acte contre la volonté de son patient, le tribunal cantonal alla même jusqu’à lui signifier une injonction formelle et personnelle, sous peine de poursuites pénales. Il ne peut donc pas être reproché aux autorités nationales de ne pas avoir dûment examiné et géré la situation comme l’exige l’article 2 de la Convention et leur volonté

(11)

11 Article 2 – Article 3

de préserver la vie du requérant ne saurait être mise en doute. Au surplus, il n’est nullement établi que, pendant son hospitalisation, le requérant ait été privé des soins dont il aurait pu bénéficier s’il avait entamé une grève de la faim en liberté.

Conclusion : irrecevable (défaut manifeste de fon- dement).

Article 3 : S’agissant de la décision d’alimenter le requérant de force, il n’est pas établi que cette décision ait effectivement été mise à exécution. En ce qui concerne la nécessité médicale, l’alimentation forcée du requérant avait été ordonnée au moment où son état de santé était devenu alarmant et elle devait être pratiquée par une équipe médicale qualifiée, à l’intérieur d’un établissement hospitalier vraisemblablement équipé pour faire face à ce type de situations, les seules objections soulevées par les médecins étant d’ordre déontologique et non médical. En ce qui concerne l’existence de garanties procédurales, l’article du règlement régissant la situation des détenus en grève de la faim ne contient pas de dispositions spécifiques réglementant l’alimentation forcée. Toutefois, les décisions ordonnant au médecin qui avait pris en charge le requérant de procéder à l’alimentation forcée de ce dernier étaient fondées sur l’arrêt du Tribunal fédé- ral du 26 août 2010, lequel avait examiné en détail la question de l’alimentation forcée du requérant, établissant, à cette occasion, plusieurs principes jurisprudentiels qui fixent désormais l’état du droit suisse en la matière. Le tribunal avait également considéré comme une base légale suffisante la clause générale de police prévue par la Constitution fédérale, autorisant la restriction des droits fonda- mentaux par des voies autres que la voie législative, en cas de danger sérieux, direct et imminent. Or la Cour avait déjà estimé qu’une disposition analogue réunissait les qualités de prévisibilité, de clarté et de proportionnalité exigées. Par consé- quent, à supposer même que la décision d’alimenter de force le requérant eût été exécutée, au cas où le requérant n’aurait pas interrompu sa grève de la faim, aucun élément ne permet d’affirmer a priori que cela aurait donné lieu à des traitements dépas- sant le seuil minimum de gravité exigé par l’article 3 de la Convention. Toute affirmation en ce sens ne serait, à ce stade, que pure spéculation.

Conclusion : irrecevable (défaut manifeste de fon- dement).

(Voir aussi Horoz c. Turquie, no 1639/03, 31 mars 2009, Note d’information no 117, et Nevmerjitski c. Ukraine, no 54825/00, 5 avril 2005, Note d’in- formation no 74)

ARTICLE 3

Inhuman treatment/Traitement inhumain Mother’s mental suffering faced with the prospect of her son dying in prison from AIDS without adequate medical care: violation Souffrances psychologiques endurées par une mère face à la perspective de voir son fils mourir du sida en prison, où il ne bénéficiait pas de soins médicaux adéquats : violation

Salakhov and/et Islyamova – Ukraine - 28005/08 Judgment/Arrêt 14.3.2013 [Section V]

Facts – The second applicant is the mother of the first applicant, who died in August 2008. The first applicant was arrested in November 2007 on suspicion of theft of a mobile phone and placed in pre-trial detention. He had been HIV positive since 2005 and his health sharply deteriorated in March 2008 with constant fever and serious diges- tive problems. An ambulance was called on several occasions. According to the Government, the authorities only learned of the HIV infection in early June 2008 after a hospital examination. A specialist diagnosed the first applicant with pneu- monia and candidosis and concluded that the HIV infection was at the fourth clinical stage, but that there was no urgent need for hospitalisation. On 17 June 2008 the European Court issued an interim measure under Rule 39 of its Rules requiring the first applicant’s immediate transfer to hospital for treatment. He was only transferred three days later and was kept under constant guard by police officers and, according to his mother, was con- tinuously handcuffed to his bed. On 4 July 2008 he was found guilty of acquiring the mobile phone by fraud and sentenced to a fine. He remained in detention for two weeks after the verdict as a preventive measure, despite his critical condition.

Following his release on 18 July 2008 his health deteriorated and he died on 2 August 2008.

The second applicant subsequently complained to the prosecution authorities that her son had not received timely and adequate medical care in detention and that this had led to his death. In March 2009 a commission set up by the Ministry of Public Health concluded that the hospital bore no responsibility for the first applicant’s death. The investigation was subsequently closed and reopen- ed several times. In 2010 a forensic investigation ordered by the prosecutor found, in particular, that at the time of his examination in June 2008 the

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Article 3 12

first applicant had required urgent hospitalisation and in-patient medical treatment. A criminal in- vest igation into the hospital’s liability was opened in December 2010.

Law – Article 3 (the second applicant’s complaint):

The second applicant had made every effort to save her son’s life by appealing to the hospitals, pros- ecution authorities and courts. He had, however, remained in detention after the prosecution had agreed to his release on account of the gravity of his condition and even after he received a non- custodial sentence. The second applicant had been reduced to a passive witness of these events in a state of complete helplessness and had seen her justified concerns that the authorities were under- estimating the seriousness of her son’s condition disregarded. Her efforts to have her son’s handcuffs removed during his stay in hospital had also been fruitless. Lastly, even after his death, the authorities had manifested an equally unacceptable attitude towards the second applicant, in particular, by ignor- ing her requests for access to her son’s medical file.

In sum, a number of factors taken together indicated that the second applicant’s rights under Article 3 had been violated: the parent-child bond between her and the first applicant; her active efforts to save his life or at least alleviate his suffering; the cynical, indifferent and cruel attitude demonstrated by the authorities both before the death and during the subsequent investigation; the fact that the second applicant had had to witness her son’s slow death without being able to help him in any way; and, lastly, the duration of her suffering (about three months). The second applicant had therefore been a victim of inhuman treatment.

Conclusion: violation (unanimously).

The Court further concluded unanimously that there had been violations of Article 3 in respect of the inadequate medical assistance that had been provided to the first applicant in the detention facilities and the hospital and of his handcuffing in the hospital. It unanimously found violations of Article 2 in respect of the authorities’ failure to protect the first applicant’s life and to conduct an effective investigation into the circumstances of his death.

Article 34: Despite becoming aware at the latest on the evening of 17 June 2008 of the interim meas- ure issued by the Court, the authorities had waited for one day and decided on 18 June 2008 that no urgent hospitalisation of the first applicant was required. In other words, instead of complying with the indicated interim measure, they had de-

cided to re-evaluate its soundness. And, as they had later acknowledged themselves, that re-evaluation had been erroneous. It was only on 20 June 2008 that the domestic authorities had transferred the first applicant to hospital. The interim measure had thus not been complied with for a period of three days, without any acceptable explanation. The State had therefore failed to meet its obligations under Article 34.

Conclusion: violation (unanimously).

Article 41: EUR 50,000 in respect of the non- pecuniary damage suffered by the first applicant, to be paid to the second applicant in her capacity as his successor in the proceedings before the Court after his death; and EUR 10,000 in respect of the non-pecuniary damage suffered by the second applicant herself.

Inhuman treatment/Traitement inhumain Degrading treatment/Traitement dégradant Inadequacy of procedure for protecting health of remand prisoner suffering from serious illness: violation

Caractère insuffisant de la procédure visant à protéger la santé d’une personne en détention provisoire atteinte d’une maladie grave : violation

Gülay Çetin – Turkey/Turquie - 44084/10 Judgment/Arrêt 5.3.2013 [Section II]

En fait – En février 2007, la requérante, qui se trouvait en détention provisoire depuis décembre 2006, commença à se plaindre de problèmes gas- triques et digestifs. En septembre 2008, la cour d’assises la déclara coupable d’homicide volontaire et la condamna à quinze années de réclusion crimi- nelle. En raison de recours contre cette décision, l’intéressée resta en détention provisoire. En avril 2009, on diagnostiqua chez elle un cancer de l’estomac à un stade avancé. Toutes ses demandes de libération provisoire furent rejetées. En février 2011, la Cour de cassation confirma la condam- nation de la requérante, qui devint ainsi définitive.

En juin 2011, la procédure visant à surseoir à l’exé- cution de sa peine débuta, faisant suite à un rap port médical indiquant que sa maladie était incurable et que tenter de la traiter en milieu carcéral mettrait sa vie en danger. Le 12 juillet 2011, la requérante succomba à sa maladie avant l’aboutissement de la procédure qu’elle avait engagée pour obtenir soit une libération provisoire, soit un sursis à sa déten- tion ou une grâce présidentielle.

(13)

Article 3 13 En droit

Article 3 : Nul ne conteste la gravité de l’état de santé de la requérante ni le fait que cet état n’a cessé d’empirer au fil du temps, ce qui a posé des pro- blèmes quant à sa prise en charge en milieu carcéral.

Durant la période de détention provisoire, les demandes d’élargissement de la requérante furent toutes rejetées alors même que des rapports médi- caux venaient étayer ses demandes. Les juridictions ont refusé de mettre en œuvre les procédures applicables aux détenus atteints de maladie grave, au motif que seules les personnes ayant fait l’objet d’une condamnation définitive pouvaient en bénéficier. Une telle interprétation est due en partie à l’imprécision des dispositions pertinentes et à l’absence d’une norme claire commandant aux magistrats de prendre dûment en compte le tableau clinique du détenu dans l’application du code de procédure pénale. Ainsi, le régime de protection des détenus malades ne présentait pas la clarté, la prévisibilité et l’effectivité voulues.

Une fois sa condamnation devenue définitive, la requérante répondait en pratique aux conditions requises pour se prévaloir des dispositifs légaux censés protéger la santé des détenus atteints de maladie grave, sachant qu’elle se trouvait dès lors dans la phase terminale de sa maladie. Son avocate déposa une nouvelle demande de grâce présidentielle ainsi qu’une demande de sursis à l’exécution de la peine. Le 8 avril 2011, le service de l’hôpital en charge de la requérante la déclara inapte à demeurer incarcérée. Mais le parquet, ayant l’obligation légale de saisir la chambre de spécialistes de l’Ins- titut médicolégal, a attendu une vingtaine de jours pour le faire. Or rien ne permet de croire que cette chambre est plus compétente pour apprécier l’état de santé d’un individu que le service hospitalier spécialisé qui l’a suivi régulièrement. Dès lors, il n’est pas compréhensible que l’Institut ait estimé utile de réexaminer la requérante en la faisant trans férer dans une autre ville et qu’il ait attendu jus qu’au 8 juin 2011 pour ce faire, alors qu’il s’agissait uni- que ment de savoir si la maladie diagnostiquée à l’hôpital relevait de l’application d’un dispositif légal.

Enfin, les médecins légistes ont ensuite attendu une semaine avant de rendre leur rapport autorisant finalement la remise en liberté de la requérante.

Celui-ci n’a pas été communiqué au procureur concerné mais simplement mis à disposition, une semaine après son établissement le 15 juin 2011, sur le portail officiel du ministère de la Justice, et il n’a été reçu par le parquet que le 18 juillet suivant, six jours après la mort de la requérante. Les pro- cédures en cause ont ainsi été appliquées en privi-

légiant plutôt les formalités que les considé rations humanitaires et ont, ainsi, empêché la requérante, alors mourante, de vivre ses derniers jours dans la dignité. La détention dont elle a fait l’objet sans jamais parvenir à bénéficier du système de protec- tion offert en théorie en droit turc a porté atteinte à sa dignité et l’a soumise à une épreuve d’une intensité qui a dépassé le niveau inévitable de souffrances inhérentes à une privation de la liberté et à un traitement anticancéreux.

Conclusion : violation (unanimité).

Article 14 combiné avec l’article 3 : Les faits dénon- cés tombent sous le coup de l’article 3 dont la violation a été constatée. Le fait pour la requérante de relever du statut des « détenus à titre provisoire » correspondait bien à la notion de « toute autre situation » visée à l’article 14, et l’intéressée pouvait prétendre se trouver dans une situation similaire à celle des « personnes condamnées ». L’article 14 trouve donc à s’appliquer en l’espèce.

Les dispositifs légaux excluent les personnes détenues à titre provisoire du bénéfice des mesures d’élargissement. Il existe donc une différence de traitement entre les personnes détenues à titre provisoire et celles qui ont fait l’objet d’une con- damnation définitive, les premières ne bénéficiant pas de la même protection judiciaire que les secondes en cas de maladie présentant un pronostic fatal à court terme. Or les Règles pénitentiaires européennes1 énoncent qu’aucune distinction n’est permise entre les personnes placées en détention provisoire et celles privées de leur liberté à la suite d’une condamnation. D’autres recommandations abordent également la question du traitement des individus dont l’état de santé laisse prévoir une issue fatale. En conséquence, l’approche adoptée par la Cour dans l’arrêt Laduna c. Slovaquie relatif à une différence de traitement entre les prévenus et les condamnés quant à l’exercice du droit de rece voir des visites en prison est confirmée. Cette approche vaut à plus forte raison dans la présente affaire, qui concerne la protection de la dignité des détenus atteints d’une maladie présentant un pronostic fatal à court terme.

Conclusion : violation (unanimité).

Article 46 : Les questions soulevées dans le cas d’espèce risquent de se poser à nouveau dès qu’une personne détenue à titre provisoire souffrira d’une

1. Recommandation Rec(2006)2 du Comité des Ministres aux Etats membres du Conseil de l’Europe sur les Règles pénitentiaires européennes, adoptée le 11 janvier 2006.

(14)

Article 3 14

maladie présentant un pronostic fatal à court terme. A titre exceptionnel, la Cour indique les mesures générales aptes à pallier certains des pro- blèmes constatés quant aux dispositifs procéduraux pour assurer la protection de la santé et du bien-être des détenus.

Les magistrats devraient être soumis à une norme explicite les engageant à tenir dûment compte, lorsqu’il s’agit de décider du sort des personnes détenues à titre provisoire, qui sont donc par défi- nition présumées innocentes, de leur état de santé et de la compatibilité de leur tableau clinique avec la vie carcérale, en ayant égard à des considérations humanitaires.

En outre, dans les cas où l’état de santé d’un détenu est exceptionnellement grave, la Cour de cassation devrait pouvoir, tout au long de la procédure menée devant elle, décider de le remettre en liberté, et ce notamment lorsque le pourvoi est automatique.

Concernant la suspension de la peine d’un détenu pour raisons de santé et le recours en grâce pour raisons médicales formé devant le président de la République qui sont essentiellement axés sur l’appréciation de constats médicaux objectifs et, de par leur nature, sur des considérations humanitaires, le système de protection pourrait offrir aux détenus provisoires souffrant de maladies présentant un pro nostic fatal à court terme une possibilité de bénéficier de moyens comparables à ceux ouverts aux condamnés, que ce soit par la création de nou- velles normes ou dans le cadre des normes existantes.

Concernant le mécanisme officiel d’expertise médi- co légale qui vise à répondre à la question de savoir si la maladie dont souffre un détenu est compatible avec la vie carcérale, la procédure actuelle, qui con- fère à l’Institut médicolégal un rôle décisif, dev rait être simplifiée afin d’éviter un formalisme excessif, de manière à ce que les détenus atteints d’une maladie présentant un pronostic fatal ne se trouvent plus abandonnés, victimes de retards, d’er reurs de jugement ou d’autres dysfonctionnements.

La Cour laisse à l’Etat défendeur le soin de prendre les mesures générales qu’il estimera nécessaires pour atteindre les buts recherchés.

Article 41 : 20 000 EUR conjointement aux ayants droit de la requérante pour préjudice moral ; demande pour dommage matériel rejetée.

(Voir Laduna c. Slovaquie, no 31827/02, 13 dé- cembre 2011, Note d’information no 147)

Possible force-feeding of prisoner on hunger strike in protest at his detention: inadmissible Possible alimentation forcée d’un détenu pratiquant la grève de la faim pour protester contre sa détention : irrecevable

Rappaz – Switzerland/Suisse - 73175/10 Decision/Décision 26.3.2013 [Section II]

(See Article 2 above/Voir l’article 2 ci-dessus – page 10)

Inhuman treatment/Traitement inhumain Degrading treatment/Traitement dégradant Effective investigation/Enquête efficace Investigative and procedural flaws resulting in prosecution of domestic-violence case becoming time-barred: violation

Vices de procédure et lacunes dans l’enquête ayant abouti à la prescription de poursuites pour violences domestiques : violation

Valiulienė – Lithuania/Lituanie - 33234/07 Judgment/Arrêt 26.3.2013 [Section II]

Facts – In February 2001 the applicant applied to a district court to bring a private prosecution after allegedly being beaten by her partner on five separate occasions in January and February 2001. In Janu- ary 2002 the court forwarded her complaint to the public prosecutor, ordering him to start his own pre-trial criminal investigation; the applicant’s part- ner was then charged with systematically causing the applicant minor bodily harm. The investigation was twice halted by police investigators for lack of evidence, but on each occasion was reopened on appeal on the grounds that it had not been suf- ficiently thorough. The public prosecutor discon- tinued the investigation in June 2005 as a legislative reform in May 2003 meant that prosecutions in respect of minor bodily harm now had to be brought by the victim privately unless the case was of public interest or the victim could not protect her rights through a private prosecution. The district court upheld that decision. When the applicant lodged a new request to bring a private prosecution, this was refused without examination of the merits as the prosecution had become time-barred.

Law – Article 3: The applicant had suffered ill- treatment that was sufficiently serious to reach the minimum level of severity required to engage the Government’s positive obligation under Article 3.

In reaching that conclusion, the Court took into

(15)

Article 3 15 account the physical injuries sustained by the appli-

cant (in the form of bruising and scrapes to the face and body), the aggravating circumstance that the violence had continued over a period of time with five episodes within a month, and the feelings of fear and helplessness to which the ap plicant had been subjected. On this latter point, it noted that the psychological impact was an important aspect of domestic violence.

The Court went on to examine whether the do- mestic legal system, and in particular the applicable criminal law, had failed to provide practical and effective protection of the rights guaranteed by Art- icle 3. The Court was satisfied that at the material time Lithuanian law provided a sufficient regulatory framework in that it was a criminal offence to cause minor bodily harm. Although after 1 May 2003 such offences could only be prosecuted on a complaint by the victim, who in turn became the private prosecutor, the public prosecutor neverthe- less retained the right to open a criminal invest- igation if the offence was of public importance or the victim was unable to protect his or her interests.

As to the manner in which the law was implemented in the applicant’s case, the applicant had contacted the district court almost immediately with a view to bringing a private prosecution and had provided specific descriptions of each incident and the names of witnesses. While the authorities had initially acted without undue delay, the case was transferred to a public prosecutor after the applicant’s partner repeatedly failed to appear at court. Thereafter, the investigation was twice discontinued for lack of evidence only to be reopened after senior prosecu- tors ruled that it had not been sufficiently thorough.

This revealed a serious flaw on the part of the State.

Furthermore, even though the legislation had changed in May 2003, the prosecutor had decided to return the case to the applicant for private pros- ecution only in June 2005, two years after the legislative reform,. That decision was upheld des- pite the risk of the prosecution becoming time- barred and despite the fact that, even after the reform, it was still possible for the public prosecutor to pursue the investigation if it was in the public interest. As a result of that decision and even though the applicant acted without delay, her ap- plication for a private prosecution was dismissed as being out of time.

The practices at issue in the instant case and the manner in which the criminal-law mechanisms had been implemented had therefore not provided the applicant adequate protection.

Conclusion: violation (six votes to one).

Article 41: EUR 5,000 in respect of non-pecuniary damage.

(See also: Opuz v. Turkey, no. 33401/02, 9 June 2009, Information Note no. 120; Sandra Janković v. Croatia, no. 38478/05, 5 March 2009, Informa- tion Note no. 117; Hajduová v. Slovakia, no. 2660/03, 30 November 2010, Information Note no. 135;

Kalucza v. Hungary, no. 57693/10, 24 April 2012;

and Đorđević v. Croatia, no. 41526/10, 24 July 2012, Information Note no. 154)

Degrading treatment/Traitement dégradant Detention for more than four years of

prisoner whose forearms had been amputated:

no violation

Détention pendant plus de quatre ans d’un prisonnier amputés des deux avant-bras : non-violation

Zarzycki – Poland/Pologne - 15351/03 Judgment/Arrêt 12.3.2013 [Section IV]

Facts – The applicant lost both his forearms in an accident and is certified as having a first-degree dis- ability, requiring the assistance of another person.

In June 2002 he was remanded in custody on suspicion of a number of offences against a minor and of coercing a person into committing perjury.

He was convicted in 2002 and in 2003 the appeal court upheld the first-instance judgment sentencing him to three years’ imprisonment. While in custody the applicant was informed of the procedure for obtaining prostheses and given assistance in making the application and seeking reimbursement of the cost. He asked to be fitted with bio-mechanical pros- theses, but was unable to afford the non-refundable portion of the price. In July 2003 he was granted leave from serving his sentence to seek orthopaedic care outside the penitentiary system and obtained two basic-type mechanical prostheses free of charge and underwent physiotherapy. He returned to prison in July 2004. In October 2006 he was granted parole and released.

Before the European Court, the applicant com- plained that, in view of his disability and his special needs, his protracted detention had been in breach of Article 3 of the Convention.

Law – Article 3: Persons in custody are in a vulnerable position and the authorities are under a duty to protect them. Where the authorities decided to place and maintain in detention persons

(16)

Article 4 16

with disabilities, they should demonstrate special care in guaranteeing conditions that correspond to the special needs resulting from the disability. In this type of case, three factors in particular had to be taken into account in assessing whether con- tinued detention was compatible with the prisoner’s state of health where this was giving cause for concern. These were: (a) the prisoner’s condition, (b) the quality of care provided and (c) whether or not the prisoner should continue to be detained in view of his or her state of health. In applying these principles, the Court had already held that detain- ing persons suffering from a serious physical dis- ability in conditions inappropriate to their state of health or leaving such persons to rely on their cell- mates in receiving assistance to relieve themselves, bathe and get dressed or undressed, amounted to degrading treatment.

A series of medical reports which had been drafted both before and after the applicant had been equipped with basic-type mechanical prostheses had clearly stated that he was not self-sufficient and fit to be detained in prison. However, through- out both periods of his detention the authorities had taken steps to ensure the applicant was assisted by his fellow inmates. They had made arrangements within the remand centre to enable the applicant to call on his fellow inmates when the need arose.

Other special arrangements had also been made in an attempt to relieve or to make up for the hard- ships of his detention such as the possibility of taking showers six times a week. Therefore, it could not be said that the authorities had abandoned their obligations towards the applicant and left him to rely entirely on the availability and goodwill of his fellow prisoners.

Moreover, the applicant’s condition had clearly not required any specialised care, for which formal nurse training would have been necessary. He was for the most part autonomous, especially after he started using the prostheses, and the assistance which he needed was limited to common washing and dressing tasks which required higher precision.

It was true that the Court had often criticised the scheme of providing routine assistance to a prisoner with a physical disability through cellmates, even if they were volunteers and even if their help had been solicited only when the prison infirmary was closed. In the particular circumstances of the present case, however, the Court did not find any reason to condemn the system which had been put in place by the authorities to secure the adequate and necessary aid to the applicant.

As regards obtaining prostheses, full reimbursement of the cost of the basic-type mechanical prostheses had been approved without any undue delay and the necessary notices had been obtained with regard to the financing of bio-mechanical pros- theses, which the applicant had decided to get.

Eventually, the applicant had obtained mechanical prostheses free of charge and had undergone the necessary physiotherapy. Thus, the penitentiary authorities had actively looked for, and had succeeded without undue delay in providing, an appropriate solution to the applicant’s situation.

Moreover, the case did not relate to a systemic problem caused by flaws in the medical-insurance system for providing orthopaedic or prosthetic care to detainees deprived of any financial means.

Under the Polish legislation every patient seeking to obtain bio-mechanical prostheses could claim only a very limited refund and had to pay the dif- ference from his or her funds. Consequently, bearing in mind that the basic-type mechanical prostheses had been available and indeed provided to the applicant free of charge and that a refund of a small part of the cost of bio-mechanical prostheses had also been available, the respondent State could not be said to have failed to discharge its obligations under Article 3 by not paying the full costs of a prosthetic device of an advanced type. In conclu- sion, the Court noted the pro-active attitude of the prison administration vis-à-vis the applicant. The authorities had provided the applicant with the regular and adequate assistance his special needs warranted. Moreover, there was no evidence of any incident or positive intention to humiliate or debase the applicant. Therefore, even though a prisoner with amputated forearms was more vulnerable to the hardships of detention, the treatment of the applicant in the circumstances of the present case had not reached the threshold of severity required to constitute degrading treatment contrary to Art- icle 3 of the Convention.

Conclusion: no violation (five votes to two).

(17)

17 Article 4 – Article 5 § 1 (b)

ARTICLE 4

Forced labour/Travail forcé

Remuneration of a detainee for work

performed in prison in the form of a reduction in sentence: inadmissible

Rémunération d’un détenu pour un travail effectué en prison sous la forme d’une réduction de peine : irrecevable

Floroiu – Romania/Roumanie - 15303/10 Decision/Décision 12.3.2013 [Section III]

En fait – Condamné à une peine de prison de cinq ans et dix mois pour vol, le requérant fut autorisé, à sa demande, à travailler pour entretenir le parc automobile de la prison pendant son incarcération entre décembre 2007 et janvier 2012, date de sa mise en liberté conditionnelle. Il effectua ainsi 114 jours de travail. S’agissant d’un travail consi- déré comme étant un travail de gestion courante dans l’intérêt de la prison, il ne fut pas rémunéré mais reçut, en contrepartie, 37 jours de réduction de la peine à exécuter.

Devant la Cour européenne, le requérant se plaint d’un manque de rémunération pour les travaux effectués lors de sa détention.

En droit – Article 4 : Depuis l’entrée en vigueur en 2006 de la nouvelle loi sur l’exécution des peines, la législation roumaine requiert le consentement des détenus avant qu’ils ne soient affectés à un tra vail en prison. D’ailleurs, c’est à la suite d’une demande du requérant d’effectuer un travail qu’une commis- sion spéciale l’avait affecté à un travail d’entretien du parc automobile de la prison. Quant au manque de rémunération du requérant pour le travail effectué, une telle circonstance ne soustrait pas en soi un tel type de travail du « travail normalement requis d’une personne soumise à détention » au sens de l’article 4 § 3 a) de la Convention. En outre, les Règles pénitentiaires européennes1 font du prin- cipe de normalisation du travail accompli en prison un des principes de base en la matière. Plus spécifiquement, la règle 26.10 prévoit qu’« en tout état de cause, le travail des détenus doit être rémunéré de façon équitable ». Dans le cas d’espèce, le droit interne prévoit que les détenus peuvent exercer en détention soit un travail rémunéré, soit, pour ce qui est de la gestion courante de la prison,

1. Recommandation Rec(2006)2 du Comité des Ministres aux Etats membres du Conseil de l’Europe sur les Règles pénitentiaires européennes, adoptée le 11 janvier 2006.

des travaux non-rémunérés mais ouvrant droit à une réduction de la peine. Le choix appartient à la personne détenue, qui est informée des con- ditions d’exercice de chaque type de travail. Pour les 114 jours travaillés pour entretenir le parc auto- mobile de la prison, le requérant a bénéficié d’une réduction substantielle, s’élevant à 37 jours de sa peine à exécuter. Dès lors, le travail effectué par le requérant n’était pas dépourvu de toute forme de rémunération. Par conséquent, le travail accompli par le requérant peut être considéré comme un

« travail requis normalement d’une personne soumise à la détention », au sens de l’article 4 § 3 a) de la Convention.

Conclusion : irrecevable (défaut manifeste de fon- dement).

ARTICLE 5

Article 5 § 1 (b)

Secure fulfilment of obligation prescribed by law/Garantir l’exécution d’une obligation prescrite par la loi

Four hours’ detention of football supporter by police to prevent him taking part in a brawl:

no violation

Détention d’un supporter d’une équipe de football pendant quatre heures par la police afin de l’empêcher de participer à une bagarre : non-violation

Ostendorf – Germany/Allemagne - 15598/08 Judgment/Arrêt 7.3.2013 [Section V]

Facts – The applicant travelled from Bremen to Frankfurt-am-Main with a group of football supporters to attend a football match. Acting on information received from the Bremen police that the supporters were preparing for violence and that the applicant was their leader, the Frankfurt police carried out a search, seized a mouth-protection device and several pairs of sand-filled gloves and placed the group under surveillance. They also ordered the applicant to remain with the group and arrested him when he failed to do so. His mobile phone was seized and he was kept in police custody for four hours before being released an hour after the match ended.

A complaint by the applicant to the Frankfurt police of unlawful detention was dismissed and a

(18)

18 Article 5 § 1 (b) subsequent action against the land of Hesse also

failed after the administrative courts held, in reliance on the Hessian Public Security and Order Act that the applicant’s detention had been neces- sary to prevent the imminent commission of a violent offence.

Law – Article 5 § 1: Despite the relatively short duration of his detention, the applicant had been deprived of his liberty within the meaning of Article 5 § 1. The Frankfurt police had based their assessment that he was preparing to commit violent offences on a number of factual elements: the infor- mation they had received from the Bremen police;

the devices typically associated with hooligan brawls that had been found on other members of the group; the applicant’s contact with a hooligan from Frankfurt; and, lastly, his failure to comply with the order to remain with the group. The police had therefore had sufficient information to assume that the applicant was planning a hooligan brawl during which concrete and specific offences, namely assaults and breaches of the peace, would be committed. His detention could thus be clas- sified as having been effected “to prevent his com- mitting an offence” for the purpose of Article 5

§ 1 (c).

Police experience showed that hooligan brawls were usually arranged in advance, but did not take place inside or near the football stadium. Accordingly, seizing the applicant’s telephone and separating him from the group would not have sufficed to prevent the brawl. However, in order to comply with Art- icle 5 § 1 (c), detention also had to be “effected for the purpose of bringing [the suspect] before the competent legal authority”. The legal basis of the applicant’s detention, the Hessian Public Security and Order Act, was aimed exclusively at preventing, not prosecuting, offences and was not aimed at bringing the applicant before a judge in a criminal trial. Article 5 § 1 (c) could not be interpreted also to cover preventive police custody in the circum- stances of the applicant’s case as this could not be reconciled with Article 5 § 1 (c) as a whole, which was to be read in conjunction with Article 5 § 3.

In particular, the term “trial” in Article 5 § 3 did not refer to a judicial decision on the lawfulness of preventive police custody but only to a criminal trial. Nor was the Court convinced by the Govern- ment’s argument that the State’s obligation under Articles 2 and 3 to protect the public from offences should be taken into account in the interpretation of Article 5 § 1 as, while the Convention required States to take reasonable steps within the scope of their powers to prevent ill-treatment, it did not permit them to protect individuals from the crim-

inal acts of others by measures which were them- selves in breach of the Convention. The State’s positive obligations under the Convention did not, therefore, as such warrant a different or wider inter- pretation of the permissible grounds for deprivation of liberty that were exhaustively listed in Article 5

§ 1. The applicant’s detention could not, therefore, be justified under Article 5 § 1 (c).

As to possible justification under Article 5 § 1 (b) as detention “in order to secure the fulfilment of any obligation prescribed by law”, the Court was satisfied that the obligation imposed on the appli- cant was sufficiently specific and concrete to com- ply with the requirements of its case-law. In order to ensure that individuals were not subjected to arbitrary detention in such circumstances, it was necessary to ensure, prior to concluding that the obligation at issue had not been satisfied, that those concerned had been made aware of the specific act they were required to refrain from and had shown themselves to be unwilling to comply. In the ins- tant case, the applicant had been made aware that he was required to refrain from arranging a brawl between opposing groups of hooligans and, prior to his arrest, had been ordered to remain with the group of travelling supporters or face arrest. By seeking to evade police surveillance and entering into contact with another hooligan he had shown that he was not willing to comply with his obli- gation to keep the peace. His detention had there- fore served to fulfil the obligation of preventing him from arranging and taking part in a brawl and had not had a punitive character.

In the case of a duty not to commit a specific of- fence at a certain time and place – as opposed to a duty to perform a specific act – the obligation had to be considered as having been “fulfilled” for the purposes of Article 5 § 1 (b) at the latest when it ceased to exist owing to the lapse of the time by which the offence was due to have taken place. It was not excluded that the person concerned might be able to show prior to the moment the offence was due to take place that he or she no longer intended to commit the offence, in which case his or her detention would have to be terminated forthwith. However, there was nothing to suggest that during his time in custody the applicant had indicated any willingness to comply with his duty to keep the peace. His obligation had therefore been fulfilled for the purposes of Article 5 § 1 (b) when it ceased to exist once the match was over and the other hooligans had been dispersed, and it was at that point that he had been released. His detention for four hours had thus been proportion- ate to the aim of securing the immediate fulfilment

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