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Information Note on the Court’s case-law Note d’information sur la jurisprudence de la Cour

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No. 145 October/Octobre 2011

Information Note on the Court’s case-law

Note d’information sur la jurisprudence de la Cour

Provisional version/Version provisoire

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The Information Note, compiled by the Court’s Case-Law Information and Publications Division, contains summaries of cases examined during the month in question which the Registry considers as being of particular interest. The summaries are not binding on the Court. In the provisional version the summaries are normally drafted in the language of the case concerned, whereas the final single-language version appears in English and French respectively. The Information Note may be downloaded at <www.echr.coe.

int/echr/NoteInformation/en>. A hard-copy subscription is available for 30 euros (EUR) or 45 United States dollars (USD) per year, including an index, by contacting the publications service via the on-line form at <www.echr.coe.int/echr/contact/en>.

The HUDOC database is available free-of-charge through the Court’s Internet site (<www.echr.coe.int/ECHR/EN/hudoc>). It provides access to the full case-law and materials on the European Convention on Human Rights, namely the decisions, judgments and advisory opinions of the Court, the reports of the European Commission of Human Rights and the resolutions of the Committee of Ministers.

Cette Note d’information, établie par la Division des publications et de l’information sur la jurisprudence, contient les résumés d’affaires dont le greffe de la Cour a indiqué qu’elles présentaient un intérêt particulier. Les résumés ne lient pas la Cour. Dans la version provisoire, les résumés sont en principe rédigés dans la langue de l’affaire en cause ; la version unilingue de la note paraît ultérieurement en français et en anglais et peut être téléchargée à l’adresse suivante : <www.echr.coe.int/echr/NoteInformation/fr>.

Un abonnement annuel à la version papier comprenant un index est disponible pour 30 euros (EUR) ou 45 dollars américains (USD) en contactant le service publications via le formulaire : <www.echr.coe.int/echr/contact/fr>.

La base de données HUDOC, disponible gratuitement sur le site internet de la Cour (<www.echr.coe.int/ECHR/FR/hudoc>), vous permettra d’accéder à la jurisprudence complète de la Convention européenne des droits de l’homme, qui se compose des textes suivants : décisions, arrêts et avis consultatifs de la Cour, rapports de la Commission européenne des droits de l’homme et résolutions du Comité des Ministres.

European Court of Human Rights Cour européenne des droits de l’homme

(Council of Europe) (Conseil de l’Europe)

67075 Strasbourg Cedex 67075 Strasbourg Cedex

France France

Tel: 00 33 (0)3 88 41 20 18 Tél. : 00 33 (0)3 88 41 20 18

Fax: 00 33 (0)3 88 41 27 30 Fax : 00 33 (0)3 88 41 27 30

www.echr.coe.int www.echr.coe.int

© Council of Europe/Conseil de l’Europe, 2011

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ARTICLE 3

Inhuman or degrading treatment/Traitement inhumain ou dégradant Extradition

• Extradition putting applicant at risk of lengthy, consecutive prison sentences: inadmissible

• Extradition exposant la requérante au risque de cumul de longues peines d’emprison nement : irrecevable

Schuchter – Italy/Italie (dec./déc.) - 68476/10 ... 9 Degrading treatment/Traitement dégradant

• Use of hood, handcuffs and leg shackles to restrain particularly dangerous suspect for two hours:

no violation

• Port du capuchon, combiné avec le port de menottes aux mains et aux pieds, imposé à un homme particulièrement dangereux pendant deux heures : non-violation

Portmann – Switzerland/Suisse - 38455/06 ... 10 Effective investigation/Enquête efficace

• Lack of effective investigation into raid of family home by masked police officers: violation

• Absence d’enquête effective sur l’irruption dans un domicile privé de policiers cagoulés : violation Hristovi – Bulgaria/Bulgarie - 42697/05 ... 11 Expulsion

• Order for applicant’s expulsion on national-security grounds without adequate assessment of risk of proscribed treatment in receiving country: deportation would constitute violation

• Ordonnance d’expulsion pour des motifs de sécurité nationale prononcée à l’encontre du requérant en l’absence d’appréciation adé quate du risque que l’intéressé subisse des traitements prohibés dans le pays d’accueil : l’expulsion emporterait violation

Auad – Bulgaria/Bulgarie - 46390/10 ... 12 Extradition

• Alleged risk of ill-treatment if Hutu suspected of genocide and crimes against humanity was sent to stand trial in Rwanda: extradition would not constitute violation

• Risque allégué de mauvais traitements au cas où un Hutu soupçonné de crimes de génocide et de crimes contre l’humanité serait envoyé au Rwanda pour y être jugé : l’extradition n’emporterait pas violation

Ahorugeze – Sweden/Suède - 37075/09 ... 14

ARTICLE 4

Forced labour/Travail forcé

• Obligation for lawyer to act as unpaid guardian to a mentally ill person: no violation

• Obligation pour un avocat de faire fonction de curateur légal (non rémunéré) d’une personne handicapée mentale : non-violation

Graziani-Weiss – Austria/Autriche - 31950/06 ... 14

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European Court of Human Rights / Information Note no. 145 – October 2011

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ARTICLE 6

Article 6 § 1 (criminal/pénal) Fair hearing/Procès équitable Extradition

• Alleged risk of flagrant denial of justice if Hutu suspected of genocide and crimes against humanity was sent to stand trial in Rwanda: extradition would not constitute violation

• Risque allégué de déni de justice flagrant au cas où un Hutu soupçonné de crimes de génocide et de crimes contre l’humanité serait envoyé au Rwanda pour y être jugé : l’extradition n’emporterait pas violation

Ahorugeze – Sweden/Suède - 37075/09 ... 15 Article 6 § 1 (administrative/administratif)

Fair hearing/Procès équitable

• Divergences in case-law of separate, autonomous and hierarchically unconnected administrative and administrative-military courts: no violation

• Divergence de jurisprudence entre une juridiction administrative ordinaire et une juridiction administrative militaire qui sont distinctes, autonomes et sans rapport hiérarchique : non-violation Nejdet Şahin and/et Perihan Şahin – Turkey/Turquie [GC] - 13279/05 ... 16 Article 6 § 3 (c)

Defence through legal assistance/Se défendre avec l’assistance d’un défenseur

• Questioning, under international letter of request, of a “legally assisted witness” without a lawyer:

violation

• Audition, sur commission rogatoire internationale, d’un « témoin assisté » en l’absence d’avocat : violation

Stojkovic – France and Belgium/France et Belgique - 25303/08 ... 18

ARTICLE 8

Private life/Vie privée

• Police records describing applicant’s occupation as “prostitute”, despite lack of any conviction for prostitution-related offences: violation

• Mémorisation par la police de la mention « prostituée » concernant la profession de l’intéressée, en l’absence de toute condamnation à cet égard : violation

Khelili – Switzerland/Suisse - 16188/07 ... 20 Family life/Vie familiale

• Failure to revoke an order for alien’s exclusion from national territory despite Court’s finding a violation of right to respect for private and family life: violation

• Absence d’annulation d’une interdiction de territoire frappant un étranger malgré un arrêt de la Cour constatant une violation du droit au respect de la vie privée et familiale : violation

Emre – Switzerland/Suisse (no./n° 2) - 5056/10... 20

ARTICLE 10

Freedom of expression/Liberté d’expression

• Conviction of trade-union leaders for strident criticism of their mayor employer: violation

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• Condamnation de responsables syndicaux ayant invectivé un maire en sa qualité d’employeur : violation

Vellutini and/et Michel – France - 32820/09 ... 21

• Criminal investigation for “denigrating Turkishness”: violation

• Enquête judiciaire pour « dénigrement de la turcité » : violation

Altuğ Taner Akçam – Turkey/Turquie - 27520/07 ... 23

ARTICLE 11

Freedom of association/Liberté d’association

• Dissolution of squatters’ association: violation

• Dissolution d’une association de squatters : violation

Association Rhino and Others/et autres – Switzerland/Suisse - 48848/07 ... 23

ARTICLE 14

Discrimination (Article 4)

• Obligation for lawyer to act as unpaid guardian to a mentally ill person: no violation

• Obligation pour un avocat de faire fonction de curateur légal (non rémunéré) d’une personne handicapée mentale : non-violation

Graziani-Weiss – Austria/Autriche - 31950/06 ... 24 Discrimination (Article 8)

• Denial of citizenship to a child born out of wedlock: violation

• Refus d’accorder la nationalité à un enfant né hors mariage : violation

Genovese – Malta/Malte - 53124/09 ... 25

ARTICLE 34 Victim/Victime

• Applicant purporting to have acquired Convention claim under a deed of assignment: absence of victim status

• Société requérante disant avoir acquis qualité pour agir sur le fondement de la Convention par un acte de cession de droits : absence de qualité de victime

Nassau Verzekering Maatschappij N.V. – Netherlands/Pays-Bas (dec./déc.) - 57602/09... 25

ARTICLE 35 Article 35 § 1

Exhaustion of domestic remedies/Epuisement des voies de recours internes Effective domestic remedy/Recours interne efficace – Georgia/Géorgie

• Provisions of new Prison Code affording improved protection of rights to health-care in prison:

effective remedy

• Dispositions du nouveau code des prisons assurant une protection renforcée des droits aux soins médicaux en milieu carcéral : recours effectif

Goginashvili – Georgia/Géorgie - 47729/08 ... 26

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European Court of Human Rights / Information Note no. 145 – October 2011

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Effective domestic remedy/Recours interne efficace – Turkey/Turquie

• Request to Principal Public Prosecutor at Court of Cassation to lodge application to have Court of Cassation’s decision set aside: ineffective remedy

• Recours en opposition auprès du procureur général près la Cour de Cassation : recours non effectif Akçiçek – Turkey/Turquie (dec./déc.) - 40965/10 ... 27 Article 35 § 3

Abuse of the right of application/Requête abusive

• Lack of fair trial complaint concerning a token fine: inadmissible

• Grief relatif à l’absence de procédure équi table, au sujet d’une amende symbolique : irrecevable Vasylenko – Ukraine (dec./déc.) - 25129/03 ... 28 Article 35 § 3 (b)

No significant disadvantage/Absence de préjudice important

• Subject matter of domestic proceedings sufficiently significant: preliminary objection dismissed

• Enjeu de la procédure interne suffisamment important : exception préliminaire rejetée

Giusti – Italy/Italie - 13175/03 ... 28

• Complaint concerning failure to execute a court order that had become devoid of purpose:

inadmissible

• Grief tiré de l’inexécution d’une décision de justice devenue sans objet : irrecevable

Savu – Romania/Roumanie (dec./déc.) - 29218/05 ... 29

ARTICLE 46

Execution of a judgment/Exécution des arrêts

• Failure to revoke order for alien’s exclusion from national territory despite Court finding a violation of right to respect for private and family life: violation

• Absence d’annulation d’une interdiction de territoire frappant un étranger malgré un arrêt de la Cour constatant une violation du droit au respect de la vie privée et familiale : violation

Emre – Switzerland/Suisse (no./n° 2) - 5056/10... 29 Measures of a general character/Mesures générales

• Respondent State required to take measures to ensure adequate safeguards in cases concerning the deportation of aliens at risk of ill-treatment in the country of destination

• Etat défendeur tenu de prendre des mesures pour assurer aux étrangers faisant l’objet d’une mesure d’éloignement des garanties adéquates face au risque de mauvais traitements dans le pays de destination

Auad – Bulgaria/Bulgarie - 46390/10 ... 29 Individual measures/Mesures individuelles

• Respondent State required to refrain from demanding repayment of compensation awarded for expropriation

• Etat défendeur tenu de ne pas réclamer le remboursement d’une indemnité d’expro priation

Zafranas – Greece/Grèce - 4056/08 ... 29

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ARTICLE 1 OF PROTOCOL No. 1 / ARTICLE 1 DU PROTOCOLE No 1 Peaceful enjoyment of possessions/Respect des biens

• Capping of retirement pensions: no violation

• Plafonnement des pensions de retraite : non-violation

Valkov and Others/et autres – Bulgaria/Bulgarie - 2033/04 et al. ... 30

• Inability to recover “old” foreign-currency savings following dissolution of former SFRY: admissible

• Impossibilité, après la dissolution de la RSFY, de recouvrer les « anciens » placements en devises : recevable

Ališić and Others/et autres – Bosnia and Herzegovina, Croatia, “the former Yugoslav Republic of Macedonia”, Serbia and Slovenia/Bosnie-Herzégovine, Croatie, « l’ex-République yougoslave de

Macédoine », Serbie et Slovénie (dec./déc.) - 60642/08 ... 32 Deprivation of property/Privation de propriété

• Calculation of compensation for expropriation based on specific characteristics of expropriated property, not on strict market value: inadmissible

• Calcul de l’indemnité d’expropriation basé sur les caractéristiques spécifiques des biens expropriés et non sur une évaluation marchande stricto sensu : irrecevable

Helly and Others/et autres – France (dec./déc.) - 28216/09 ... 32

RECENT COURT PUBLICATIONS / PUBLICATIONS RÉCENTES DE LA COUR ...33 1. Human rights factsheets by country / Fiches « droits de l’homme » par pays

2. Practical Guide on Admissibility Criteria in German / Version allemande du Guide pratique sur la recevabilité

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ARTICLE 3

Inhuman or degrading treatment/Traitement inhumain ou dégradant

Extradition

Extradition putting applicant at risk of lengthy, consecutive prison sentences:

inadmissible

Extradition exposant la requérante au risque de cumul de longues peines d’emprison­

nement : irrecevable

Schuchter – Italy/Italie - 68476/10 Decision/Décision 11.10.2011 [Section II]

En fait – De nationalité allemande, la requérante fut placée en détention en janvier 2009 après avoir été arrêtée en Italie en exécution d’un mandat d’ar- rêt international lancé par les autorités américaines, qui la soupçonnaient d’avoir été impliquée dans une série d’escroqueries commises aux Etats-Unis entre 1996 et 1999. Soupçonnée d’infractions pas- sibles de peines pouvant aller jusqu’à trente années d’emprisonnement, elle fit ensuite l’objet d’une demande d’extradition de l’Italie vers les Etats- Unis. Les juridictions italiennes émirent un avis favorable à l’extradition. Dans sa requête devant la Cour européenne, la requérante, qui souffre de dépression et de troubles alimentaires sérieux (ano- rexie), allègue que son extradition aux Etats-Unis aurait de graves conséquences sur sa vie et sur sa santé et l’exposerait au risque de se voir infliger une peine d’emprisonnement d’une durée excessive, notamment en cas de cumul arithmétique des peines, et d’être incarcérée dans des conditions qui, compte tenu de son état de santé, lui seraient fatales. Elle arguë également que le système carcéral américain ne lui permettrait pas de recevoir des soins adéquats et qu’elle y subirait une alimentation forcée consti- tutive d’une torture physique et mentale.

En droit – Articles 2 et 3

a) Sur la durée de la peine encourue – Les infrac- tions pour lesquelles la requérante doit être jugée aux Etats-Unis ne sont pas passibles de la peine de réclusion à perpétuité, mais de peines d’empri- sonnement d’une durée maximale de trente ans.

Lorsqu’ont été commis plusieurs faits délictueux, le juge américain peut, en cas de condamnation, décider de ne pas cumuler les peines. Dans ces con ditions, on ne peut pas exclure le risque, en théo rie tout au moins, que la requérante soit con- damnée à une peine très longue équivalant en pra- tique à une réclusion criminelle à perpétuité. La Cour doit donc déterminer si, dans ce cas de figure,

la peine pourrait être qualifiée d’incompressible.

Elle observe à cet égard que la législation américaine ne prive pas la requérante de toute possibilité d’être libérée ou de voir sa peine commuée : elle pourrait notamment bénéficier d’une réduction de peine pour raisons extraordinaires et impérieuses ou solli- ci ter des mesures de clémence, en particulier un sursis pour raison de procédure (reprieve) ou une commutation de la peine (commutation). L’octroi de telles mesures dépend certes de l’exercice d’un pouvoir discrétionnaire, mais il n’en reste pas moins que la possibilité pour l’intéressée de bénéficier d’un aménagement de sa peine pouvant aboutir à terme à sa libération existe bel et bien en droit américain.

Il s’ensuit que la peine potentiellement perpétuelle qui pourrait lui être infligée n’est pas incompres- sible de jure. Par ailleurs, rien dans le dossier ne per met de conclure qu’elle ne pourra jamais de facto bénéficier d’un allègement de sa peine. En conclu- sion, à la lumière des critères énoncés dans sa ju- ris prudence, la Cour estime qu’il n’est pas établi que la requérante soit actuellement privée de tout espoir d’être libérée de prison dans le cas où elle serait condamnée à une lourde peine privative de liberté équivalant à une réclusion criminelle à perpétuité.

Conclusion : irrecevable (défaut manifeste de fon- dement).

(Voir aussi : Kafkaris c. Chypre [GC], no 21906/04, 12 février 2008, Note d’information no 105 ; Iorgov c. Bulgarie (no 2), no 36295/02, 2 septembre 2010, Note d’information no 133 ; Vinter et autres c.

Royaume-Uni, nos 66069/09, 130/10 et 3896/10, affaire communiquée, Note d’information no 138) b) sur les conséquences d’une éventuelle incarcéra- tion – En vertu du code américain, le juge qui se prononcera sur les mesures provisoires à prendre à l’arrivée de la requérante aux Etats-Unis devra de toute façon prendre en compte l’état de santé de l’intéressée. Il est vraisemblable qu’il demandera une expertise médicale qui lui permettra de décider des mesures à appliquer. Il n’ordonnera donc pas nécessairement l’incarcération de la requérante. En outre, s’il décide de lui infliger une peine privative de liberté, il devra tenir compte de son état de santé non seulement lors du prononcé de la peine, mais encore tout au long de l’exécution de celle-ci, ce qui pourrait exclure un placement ou un maintien en détention. Enfin, compte tenu de ses conclu- sions relatives au grief tiré de l’absence de soins adéquats, la Cour estime que la requérante n’a pas établi que, si elle était malgré tout incarcérée, sa vie serait en danger.

Conclusion : irrecevable (défaut manifeste de fon- dement).

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European Court of Human Rights / Information Note no. 145 – October 2011

Article 3 10

c) Sur l’absence alléguée de soins adéquats dans les prisons américaines – La requérante n’a étayé ses craintes de ne pas bénéficier d’un suivi médical adapté à son anorexie et à ses troubles psychiques par aucun élément objectif. Quoi qu’il arrive, son état de santé sera pris en compte tout au long de la procédure, y compris, le cas échéant, au moment de déterminer la peine qui lui sera infligée et lors de l’exécution de celle-ci. Il n’est donc pas possible de conclure qu’il est prévisible que les autorités américaines négligeront son état de santé.

Conclusion : irrecevable (défaut manifeste de fon- dement).

d) Sur le risque allégué de traitements contraires à l’article 3 – En ce qui concerne les craintes de la requérante quant à une éventuelle alimentation for cée, la Cour rappelle qu’une mesure thérapeu- tique considérée comme nécessaire selon les prin- cipes médicaux reconnus ne peut pas, en principe, s’analyser en un traitement inhumain ou dégra- dant. C’est le cas notamment de l’alimentation forcée dont le but est de sauver la vie d’un détenu qui refuse de s’alimenter. De l’avis de la Cour, rien ne permet de penser que, s’il devenait nécessaire d’ali menter la requérante contre son gré afin de lui sauver la vie, les autorités américaines agiraient de manière contraire aux principes qu’elle a élaborés dans sa jurisprudence quant à l’existence d’une né- cessité médicale, aux garanties procédurales entou- rant la décision de procéder à l’alimentation forcée et aux modalités de mise en œuvre de cette mesure, qui ne doivent pas franchir le seuil de gravité au- delà duquel un traitement emporte violation de l’article 3 de la Convention. Il n’est donc pas pos- sible de conclure qu’il est prévisible que la requé- rante sera soumise à des traitements contraires à l’article 3. Cette conclusion vaut aussi pour les craintes que l’intéressée semble éprouver relative- ment à la violence supposée du milieu carcéral américain.

Conclusion : irrecevable (défaut manifeste de fon- dement).

Degrading treatment/Traitement dégradant Use of hood, handcuffs and leg shackles to restrain particularly dangerous suspect for two hours: no violation

Port du capuchon, combiné avec le port de menottes aux mains et aux pieds, imposé à un homme particulièrement dangereux pendant deux heures : non-violation

Portmann – Switzerland/Suisse - 38455/06 Judgment/Arrêt 11.10.2011 [Section II]

En fait – A la suite de son évasion d’un établisse- ment pénitentiaire en février 1999 et de ses dif- férents délits subséquents, le requérant fut arrêté en mars 1999 vers 19 h 45 par des agents de la police. Conformément au procédé en usage pour l’arrestation de personnes potentiellement dange- reuses, il fut immobilisé à terre et menotté aux mains et aux pieds. Une fois relevé, le requérant serait devenu très agressif. Afin de se protéger et d’éviter une mise en danger de l’intéressé et d’eux- mêmes, les agents recouvrirent sa tête d’un capu- chon en tissu. Ils lui expliquèrent le but de la mesure, contre laquelle il ne se défendit pas, et s’assu rèrent qu’il respirait normalement. Arrivé au poste de police le plus proche, le requérant fut confronté au juge d’instruction. Par la suite, les agents de police lui enlevèrent le capuchon afin de lui permettre de lire et signer le procès-verbal, en lui enjoignant de ne pas regarder autour de lui. Le requérant refusa de signer et le capuchon lui fut alors remis. Il fut ensuite conduit dans une cellule et, à 21h50, emmené dans un autre poste de police.

C’est à ce moment-là qu’on lui enleva le capuchon de la tête et les menottes des mains et des pieds.

Par un jugement de mars 2001, le tribunal con- damna le requérant à une peine d’emprisonnement de dix ans qui fut réduite en appel à neuf ans. Par une lettre d’avril 2006, le requérant adressa une plainte pénale à l’Office du juge d’instruction. Il affirmait avoir été soumis à des traitements inhu- mains ou dégradants au sens de l’article 3 de la Convention lors de son arrestation, de son trans- port et de sa confrontation avec le juge d’instruc- tion. L’Office classa sans suite la procédure pénale.

Puis, en juillet 2006, le ministère public déclara le recours du requérant recevable, bien que celui-ci eût déposé sa plainte plus de sept ans après l’ar- restation litigieuse, et le considéra comme mal fondé. Le recours du requérant contre cette déci- sion n’aboutit pas.

En droit – Article 3 (volet matériel) : la Cour s’étonne que le requérant ait déposé sa plainte pénale plus de sept ans après les événements. En dépit de ce retard, les autorités internes l’ont néan- moins examinée, mais l’ont rejetée sur le fond. Ce fait n’est pas sans pertinence pour l’appréciation de l’impact que le traitement critiqué a pu avoir sur le requérant. En effet, il est probable que si l’impact avait été important, il n’aurait pas attendu si longtemps pour s’en plaindre. Au demeurant, le requérant, qui avait quarante ans au moment des faits, n’allègue pas avoir eu des problèmes de santé particuliers qui auraient rendu la mesure litigieuse plus difficilement supportable.

(11)

Le traitement litigieux pendant l’arrestation et le transport du requérant a été limité dans le temps, soit pendant à peu près deux heures. Le requérant est un homme particulièrement dangereux contre lequel les policiers devaient se protéger de manière adéquate. Ces derniers ont ainsi considéré néces- saire de recouvrir sa tête d’un capuchon et de le menotter pour éviter sa fuite et une mise en danger de lui-même et des agents présents. La Cour juge appropriées les mesures prises car elles ont été utili- sées à la fois pour réduire la liberté d’action de la personne arrêtée, pour préserver l’anonymat des policiers impliqués et, partant, pour les protéger ultérieurement contre d’éventuels actes de repré- sailles. Le port du capuchon a été accompagné des mesures de sécurité nécessaires. Le requérant ne s’est pas défendu contre le port du capuchon et a confirmé aux agents, à leur demande, qu’il arrivait à respirer normalement. Par la suite, il a été surveillé presque continuellement par un agent de police, conformément aux règles en vigueur en la matière.

Concernant l’allégation du requérant selon laquelle il aurait été soumis à un véritable interrogatoire de vingt ou trente minutes par le juge d’instruction une fois arrivé dans les locaux de la police alors qu’il portait le capuchon, la Cour estime qu’un tel comportement, s’il s’avérait être vrai, ne saurait être considéré comme compatible avec l’article 3. La Cour observe toutefois que, dans le cas d’espèce, la durée de la confrontation entre le requérant et le juge d’instruction est litigieuse entre les parties.

Cette divergence est partiellement due au fait que l’arrestation remonte à 1999 et que le retard du requérant dans le dépôt de sa plainte pénale rend plus difficile une reconstitution détaillée des évé- nements pertinents. Ainsi, le port du capuchon, même combiné avec le menottage du requérant, a été limité à environ deux heures, était accompagné de mesures de sécurité appropriées et n’avait pas pour but d’humilier ou de rabaisser l’intéressé. Il n’a donc pas atteint le seuil de gravité exigé pour tomber sous le coup de l’article 3.

Conclusion : non-violation (six voix contre une).

La Cour conclut aussi à la non-violation, par six voix contre une, de l’article 3 sous son volet procédural.

Effective investigation/Enquête efficace Lack of effective investigation into raid of family home by masked police officers:

violation

Absence d’enquête effective sur l’irruption dans un domicile privé de policiers cagoulés : violation

Hristovi – Bulgaria/Bulgarie - 42697/05 Judgment/Arrêt 11.10.2011 [Section IV]

Facts – The applicants, a married couple and their five-year-old daughter, alleged that in February 2004 masked police officers had burst into their flat, kicked and beaten up the father and threat- ened to kill the occupants. One of the officers had pointed a gun at the mother and daughter. The daughter was subsequently diagnosed as suffering from stress disorders. The mother lodged a criminal complaint against the police officers but the au- thor ities refused to prosecute as they found that the officers were on a special operation to arrest members of a criminal gang and that there was no evidence that they had used unnecessary force or threatened the applicants. The mother’s appeals were dismissed, inter alia, on the grounds that stress disorder could not be regarded as evidence of ill-treatment. The father was later given a six- year prison sentence for aiding and abetting forgery.

Law – Article 3 (procedural aspect): The appli cants’

allegation that masked police officers had intimi- dated and threatened them at gunpoint were detailed and coherent. The daughter, who was only five years old at the time, had been deeply affected by what she had experienced. The applicants’ com- plaints of intimidation and death threats shouted gunpoint by a masked police officer were there- fore at least arguable thus placing the authorities under an obligation to effectively investigate this complaint.

It was therefore a matter of concern that, as in other cases against Bulgaria involving special units,1 the impugned police officers had not been identified and questioned. In the Court’s view, while legitim- ate security concerns might require confidentiality when special forces officers were involved, domestic law and practice which, as here, apparently did not allow their identification, at least to those con- ducting the investigation, and their questioning in an appropriate form, had to be seen as incompat- ible with the duty to investigate arguable claims of ill-treatment. Indeed, the Court had serious reservations about the use of masked and armed officers to conduct an arrest in a family setting where there was no risk of armed resistance. Where the circumstances were such that the authorities were obliged to deploy masked officers to effect an arrest, the officers should be required to visibly display some anonymous form of identification,

1. Krastanov v. Bulgaria, no. 50222/99, 30 September 2004;

and Rashid v. Bulgaria, no. 47905/99, 18 January 2007.

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European Court of Human Rights / Information Note no. 145 – October 2011

Article 3 12

such as a number or letter. The deficiency that had been noted in this and in other cases against Bulgaria could fairly be described as conferring virtual impunity on a certain category of police officers and an investigation suffering from such a defect could not be seen as effective. The inves- tigation had suffered from other shortcomings too, including the fact that the decision not to pros- ecute had essentially been based on statements by a police officer and investigator who had not arrived at the scene until after the alleged incident, and the failure to question the applicants or any inde- pendent witnesses.

At a more general level these grave deficiencies had also to be seen against the silence (apart from a reference to “threats”) of Bulgarian criminal law on the issue of psychological suffering resulting from, for example, an aggressively conducted search, seizure and arrest operation. Unless complainants alleged physical injury at the hands of State agents, the authorities could not be required to open an investigation. Such a lacuna in the criminal law allowed those allegedly responsible for inflicting psychological trauma, in this case allegedly on a young child, to escape accountability.

The criminal investigation into the applicants’

alleged psychological ordeal at the hands of the police had, therefore, not been effective.

Conclusion: violation (unanimously).

As regards the substantive aspect of Article 3, the Court found that the father’s allegations of ill- treatment had not been proved beyond reasonable doubt, so there had been no violation on that account.

Article 41: EUR 4,000 to each of the parents and EUR 6,500 to the daughter in respect of non- pecuniary damage.

(See also: Kučera v. Slovakia, no. 48666/99, 17 July 2007, Information Note no. 99; and Rachwalski and Ferenc v. Poland, no. 47709/99, 28 July 2009)

Expulsion

Order for applicant’s expulsion on national­

security grounds without adequate assessment of risk of proscribed treatment in receiving country: deportation would constitute violation Ordonnance d’expulsion pour des motifs de sécurité nationale prononcée à l’encontre du requérant en l’absence d’appréciation adé­

quate du risque que l’intéressé subisse des

traitements prohibés dans le pays d’accueil : l’expulsion emporterait violation

Auad – Bulgaria/Bulgarie - 46390/10 Judgment/Arrêt 11.10.2011 [Section IV]

Facts – The applicant, a stateless person of Pales- tinian origin, claimed asylum shortly after arriving in Bulgaria in May 2009. In a decision of Octo- ber 2009, the State Refugees Agency refused him refugee status, but granted him humanitarian pro- tection on the grounds that there was “a real danger and risk of encroachments upon [the appli cant’s]

life and person”. However, the following month the head of the State Agency for National Security made an order for the applicant’s expul sion on the grounds that he was a suspected ter rorist and that his presence in Bulgaria represented a serious threat to national security. The applicant sought judicial review of the expulsion order but the Supreme Administrative Court refused after finding that the expulsion order was valid under Bulgarian law and that the applicant’s fears for his safety if returned to Lebanon were “irrelevant” once a reasonable assumption that he presented a threat to national security in Bulgaria had been established. The applicant was held in detention pending his expul- sion for the maximum period of eighteen months permitted by Bulgarian law before being released subject to reporting restrictions.

Law – Article 3: A planned expulsion would be in breach of the Convention if substantial grounds were shown for believing that there was a real risk that the person concerned would be subjected in the receiving country to treatment prohibited by Article 3, even where he or she was regarded as presenting a threat to national security. Thus, any national-security considerations in the appli- cant’s case were irrelevant to the only salient issue:

whether his expulsion would give rise to a real risk of proscribed treatment. The Supreme Admin- is tra tive Court had not attempted to assess the question of risk, which it deemed “irrelevant”, and had instead confined itself to the question of the lawfulness of the expulsion order. Such an approach could not be considered compatible with the need for independent and rigorous scrutiny of the sub- stance of the applicant’s fears, which were plainly arguable in the light of the opinion that had been delivered by the State Refugees Agency. On the basis of that opinion coupled with information on the situation of Palestinian refugees in Lebanon and the applicant’s personal account, the Court found that there was at least prima facie evidence capable of showing substantial grounds for believ-

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ing the applicant would be exposed to a real risk if expelled there. The burden had therefore been on the State to dispel any doubts, but the Govern- ment had not presented any evidence on that issue on the grounds that the question of risk would in any event be examined at the time of expulsion. In the Court’s view, however, this could not be re- garded as a binding assurance that the applicant would not be expelled to Lebanon. Indeed, it was unclear whether the Government in fact could bind the authorities responsible for executing the order.

More generally, the Court was not persuaded that effective guarantees existed in Bulgaria against the arbitrary deportation of people at risk of ill-treat- ment. Since the Aliens Act 1998 and regulations for its application were silent on the question of risk assessment and there were no reported cases on the subject, it was unclear which standards and what information the authorities would use in any determination of the risk faced by the applicant if removed to Lebanon. Nor was there any indication as to whether, in the event of their choosing to send the applicant to a third country, the authorities would properly examine the risk of his onward transmission to Lebanon. Accordingly, in view of the absence of a legal framework providing ade- quate safeguards there were substantial grounds for believing that the applicant risked a violation of his Article 3 rights.

Conclusion: deportation would constitute a viola- tion (unanimously).

Article 13: The notion of an effective remedy in cases where the applicant had an arguable claim that he would be subjected to proscribed treat- ment if deported had two components: close, inde- pendent and rigorous scrutiny of the claim that substantial grounds for fearing a real risk of pros- cribed treatment existed, without regard to what the person may have done to warrant expulsion or to any perceived threat to national security; access to a remedy with automatic suspensive effect. As to the scrutiny requirement, the Supreme Admi- nistrative Court had expressly refused to deal with the question of risk on the grounds that it was irre- levant and the Court had already found under Article 3 that there were no adequate guarantees that the risk would be subjected to rigorous scru- tiny prior to enforcement of the expulsion order.

More importantly, the Government had not poin- ted to any procedure whereby the applicant would be able to challenge the authorities’ assessment of his claims. As to the second component, the do- mestic courts did not appear to have any power to

suspend the enforcement of expulsion orders issued on national-security grounds, even if an irreversible risk of death or ill treatment in the receiving State was claimed

Conclusion: violation (unanimously).

Article 5 § 1: Although the maximum period (eighteen months) allowed by the domestic law had not been exceeded, the grounds on which the applicant was detained, namely his pending depor- tation, had not remained valid for the whole period of his detention owing to the authorities’ failure to conduct the proceedings with due diligence. All the authorities had done during this period was to write three times to the Lebanese Embassy with requests for a travel document. There was no indi- cation that they had pursued the matter vigorous- ly or attempted to negotiate an expedited delivery, or of any efforts to secure the applicant’s admission to a third country. It was problematic too that domestic law did not require expulsion orders to specify the destination country as, where depriva- tion of liberty was concerned, legal certainty was required in respect of each and every element rele- vant to the justification of the detention and a lack of clarity over the destination country could ham- per effective scrutiny of the authorities’ actions.

Lastly, the delays could not be explained by the need to wait for the Supreme Administrative Court’s decision as not only did that court refuse to consi- der whether the applicant would be at risk if retur- ned to Lebanon, the deportation order was in any event immediately enforceable.

Conclusion: violation (unanimously).

Article 46: In view of the grave and irreversible nature of the consequences of the removal of aliens to countries where they might face ill-treatment, and the apparent lack of sufficient safeguards in Bulgarian law in that respect, the Government was required to take measures, including amendments to the Aliens Act 1998 or other Bulgarian legisla- tion and changes of administrative and judicial practice, to ensure that: (a) a mechanism existed requiring the competent authorities to consider rigorously, whenever there was an arguable claim, the risks an alien was likely to face as a result of expulsion on national-security grounds, by reason of the general situation in the destination country and his or her particular circumstances; (b) the destination country was always indicated in a le- gally binding act and a change of destination was amenable to legal challenge; (c) the mechanism allowed for consideration of the question whether, if sent to a third country, the alien might face a risk of being sent onwards to his or her country of

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European Court of Human Rights / Information Note no. 145 – October 2011

14 Article 3 – Article 4

origin without due consideration of the risk of ill treatment; (d) legal challenges had automatic sus- pensive effect pending the outcome of the exami- nation of any arguable claim of a substantial risk of death or ill-treatment in the destination country;

and (e) claims of a serious risk of death or ill-treat- ment in the destination country were examined rigorously by the courts.

Article 41: EUR 3,500 in respect of non-pecuniary damage.

Extradition

Alleged risk of ill­treatment if Hutu suspected of genocide and crimes against humanity was sent to stand trial in Rwanda: extradition would not constitute violation

Risque allégué de mauvais traitements au cas où un Hutu soupçonné de crimes de génocide et de crimes contre l’humanité serait envoyé au Rwanda pour y être jugé : l’extradition n’emporterait pas violation

Ahorugeze – Sweden/Suède - 37075/09 Judgment/Arrêt 27.10.2011 [Section V]

(See Article 6 § 1 below/Voir l’article 6 § 1 ci- dessous – page 15)

ARTICLE 4

Forced labour/Travail forcé

Obligation for lawyer to act as unpaid guardian to a mentally ill person: no violation Obligation pour un avocat de faire fonction de curateur légal (non rémunéré) d’une personne handicapée mentale : non-violation

Graziani-Weiss – Austria/Autriche - 31950/06 Judgment/Arrêt 18.10.2011 [Section II]

Facts – A district court held a list of possible legal guardians containing the names of all practising lawyers and public notaries in the district. Since the local association of guardians did not have the capacity to appoint a legal guardian for a mentally ill person who had no close relatives, the court appointed the applicant, whose name had been the next on the list, as her guardian in matters of ma- nagement of income and representation before the

courts and other authorities. The applicant com- plained that his professional and free-time activities did not allow him to take on such a task and that listing only lawyers and public notaries and exclu- ding other persons who possessed knowledge of law from the list of potential guardians had been discriminatory. His appeals were dismissed.

Law – Article 4: Given that Article 4 offered no definition of “forced or compulsory labour”, the Court took as a starting point the definition from the International Labour Organization Conven- tion No. 29 which defines this term as “all work or service which is exacted from any person under the menace of any penalty and for which the said person has not offered himself voluntarily”. In the applicant’s case it had not been disputed that the refusal to act as a guardian could give rise to disci- plinary sanctions and that there existed the element of the “menace of a penalty”. However, represen- tation of a person before courts and other admi- nistrative authorities was not outside the ambit of the normal activities of a practising lawyer and the applicant must have been aware that he might in the future be called upon to act as somebody’s guardian. There had therefore been an element of prior consent to such tasks. The applicant had not alleged that there were a significant number of cases in which he had to act as a guardian or that acting as the mentally ill person’s guardian was particu- larly time-consuming or complex. The burden placed on the applicant had, therefore, not been disproportionate and the service the applicant had been required to perform did not constitute forced or compulsory labour.

Conclusion: no violation (unanimously).

Article 14 in conjunction with Article 4: The main activities of practising lawyers consisted of repre- senting clients before the courts and various other authorities, for which they had received special training and passed appropriate examination.

Other persons who had studied law, but who were not practising lawyers, were not allowed to repre- sent parties before the courts in cases where repre- sentation was mandatory. It was also possible that they did not work in a law-related field. Even though there had undeniably been a difference in treatment between practising lawyers and notaries on the one hand, and other legally trained persons on the other, for the purposes of their appointment as a guardian in cases where legal representation was necessary, members of these two groups were not in relevantly similar situations.

Conclusion: no violation (unanimously).

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ARTICLE 6

Article 6 § 1 (criminal/pénal) Fair hearing/Procès équitable

Extradition

Alleged risk of flagrant denial of justice if Hutu suspected of genocide and crimes against humanity was sent to stand trial in Rwanda: extradition would not constitute violation

Risque allégué de déni de justice flagrant au cas où un Hutu soupçonné de crimes de génocide et de crimes contre l’humanité serait envoyé au Rwanda pour y être jugé :

l’extradition n’emporterait pas violation

Ahorugeze – Sweden/Suède - 37075/09 Judgment/Arrêt 27.10.2011 [Section V]

Facts – The applicant, a Rwandan national of Hutu origin, left his home country in 1994. Since 2001 he had resided in Denmark, where he was granted refugee status. In 2008 he was arrested in Sweden under an international arrest warrant. The Swedish authorities then received a request for his extradi- tion to Rwanda to stand trial on charges including genocide and crimes against humanity. In their submissions, the Rwandan authorities relied on recent legislative changes in their country which they said guaranteed the applicant a fair trial. They also indicated that he would be detained in deten- tion facilities that offered adequate accommoda- tion and treatment. The applicant’s case was refer- red to the Swedish Supreme Court, which, after careful examination, ruled that there was no legal impediment to the applicant’s extradition. Subse- quently, the European Court issued an interim measure under Rule 39 of its Rules, suspending the applicant’s extradition pending its examination of the case. Meanwhile, in its Uwinkindi decision of 28 June 20111 the International Criminal Tri- bunal for Rwanda (ICTR) ruled for the first time that a suspect could be transferred to Rwanda in order to stand genocide charges. In so holding, it noted that Rwanda had made material changes to its laws such that the ICTR was confident that the

1. Prosecutor v. Jean Uwinkindi, Case No. ICTR-2001-75- R11bis, Decision on Prosecutor’s request for referral to the Republic of Rwanda.

case would be prosecuted consistently with inter- nationally recognised fair-trial standards.

Law – Article 3: The applicant had submitted no medical certificates in support of his claim that he suffered from heart problems that would require bypass surgery within a few years. In addition, given the high threshold for a medical condition to raise an issue under Article 3, the applicant’s alleged heart problems could not at present be regarded as sufficiently serious as to constitute compelling humanitarian reasons for not extra- diting him to Rwanda. His allegations that he was at risk of persecution because he was a Hutu were not valid since no decision of the ICTR or of any national jurisdiction refusing transfer or extra- dition to Rwanda had ever been based on such grounds, nor was there any evidence of a general situation of persecution or ill-treatment of the Hutu population in Rwanda. Finally, the Rwandan authorities had provided assurances that the appli- cant would be detained and would serve any prison sentence imposed on him in certain named facili- ties, which the ICTR and some international dele- gations had found to meet international standards.

Lastly, under Rwandan law, the sentence of life imprisonment in isolation could not be imposed on persons who had been transferred to Rwanda from other States. In the light of these considera- tions, the Court was satisfied that the applicant would not face a real risk of treatment proscribed by Article 3 if extradited to Rwanda.

Conclusion: extradition would not constitute a vio- lation (unanimously).

Article 6: Under the principles first set out in the Soering judgment,2 a decision to extradite or expel could exceptionally give rise to an issue under Article 6 if the person concerned risked a flagrant denial of a fair trial in the requesting State. The test to be applied was a stringent one: a flagrant denial of justice went beyond mere procedural irregula- rities or lack of procedural safeguards which might have resulted in a breach of Article 6 had they occurred within one of the Contracting States.

What was required was such a fundamental breach of the fair-trial guarantee as to amount to a des- truction of the very essence of that right. Although, in decisions in 2008 and early 2009 the ICTR and various national jurisdictions had refused to trans- fer or extradite genocide suspects to Rwanda owing to concerns that they would not receive a fair trial, those decisions had mainly focused on difficulties for the defence in calling witnesses who feared

2. Soering v. the United Kingdom, no. 14038/88, 7 July 1989.

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European Court of Human Rights / Information Note no. 145 – October 2011

16 Article 6 § 1 (criminal/pénal) – Article 6 § 1 (administrative/administratif) reprisals. However, changes had since been made

to the Rwandan legislation that afforded witnesses immunity from prosecution in respect of their statements or actions at trial and a new witness- protection programme had been launched. Wit- nesses residing outside Rwanda could give testi- mony via video-link. Accordingly, there was no reason to conclude that the applicant would be unable to call witnesses or to have their evidence examined by the Rwandan courts. As to the appli- cant’s allegations of a lack of qualified defence lawyers in Rwanda, the ICTR had noted in the Uwinkindi case that many members of the Rwan- dan bar had more than five years’ professional experience, that Rwandan lawyers were obliged to provide pro bono services to indigent defendants and that a legal framework and budgetary provi- sion for legal aid had been set up. Defendants were also free to appoint foreign defence counsel. Fur- ther, in the light of the findings in the Uwinkindi case and the experience of international investiga- tive teams, there were not sufficient grounds for calling into question the independence and impar- tiality of the Rwandan judiciary. Nor had the appli- cant substantiated allegations that he would be denied a fair trial because of testimony he had given in earlier ICTR cases or his former position in the Rwandan aviation authority.

The Court explained that, although the ICTR’s decision in Uwinkindi was not yet final it had nevertheless attached considerable weight to its conclusions: this was the first transfer decision the ICTR had taken since the legislative changes in Rwanda and it had found that the issues that had led it to refuse transfers in 2008 had been addressed to such a degree in the intervening period that it was confident that the accused would be prosecu- ted in a manner consistent with internationally recognised fair-trial standards. The Court further noted that the ICTR’s decision to transfer Uwin- kindi for trial in Rwanda had been made pursuant to the ICTR Rules of Procedure and Evidence that required it to be satisfied that the accused would receive a fair trial in the Rwandan courts. The stan- dard thus established clearly set a higher threshold for transfers than the test for extraditions under Article 6 of the Convention, as interpreted by the Court.

In the light of these considerations, the applicant would not face a real risk of a flagrant denial of justice if extradited to stand trial in Rwanda.

Conclusion: extradition would not constitute a violation (unanimously).

Article 6 § 1 (administrative/

administratif) Fair hearing/Procès équitable Divergences in case­law of separate,

autonomous and hierarchically unconnected administrative and administrative­military courts: no violation

Divergence de jurisprudence entre une juridiction administrative ordinaire et une juridiction administrative militaire qui sont distinctes, autonomes et sans rapport hiérarchique : non-violation

Nejdet Şahin and/et Perihan Şahin – Turkey/Turquie - 13279/05 Judgment/Arrêt 20.10.2011 [GC]

En fait – Le fils des requérants, pilote dans l’armée, trouva la mort en mai 2001 dans un accident au cours duquel son avion s’écrasa lors d’un transport de troupes sur le territoire turc. Les parents deman- dèrent sans succès le bénéfice de la pension men- suelle pour ayants droit prévue par la loi relative à la lutte contre le terrorisme. Ils saisirent le tribunal administratif, puis ils portèrent leur affaire devant la Haute Cour administrative militaire. Devant la Cour européenne, les requérants se plaignent d’une divergence dans l’appréciation que les juridictions administratives ordinaires et les juridictions admi- nistratives militaires ont faite des circonstances de l’accident d’avion. Alors que les premières ont éta- bli l’existence d’un lien de causalité entre cet évé- nement et la lutte contre le terrorisme – condition sine qua non de l’admissibilité au bénéfice des droits à pension prévus –, les secondes ont conclu à l’ab- sence d’un tel lien.

Par un arrêt du 27 mai 2010, une chambre de la Cour a conclu, par six voix contre une, à la non- violation de l’article 6 § 1, en considérant que les requérants ne sauraient prétendre avoir subi un déni de justice en raison de l’examen de leur litige par ces juridictions ou de la solution retenue par ces dernières dans les circonstances de l’espèce.

En droit – Article 6 § 1 : il ressort des éléments du dossier que la différence dont se plaignent les requé rants ne réside pas dans les situations de fait examinées par les différentes juridictions nationales – ces situations étant semblables – mais bien dans l’application du droit matériel et la chose jugée en résultant. Cependant, le simple constat d’une diver gence de jurisprudence ne saurait en soi con-

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stituer un motif autonome pour conclure à un manquement aux exigences de l’article 6. En effet, encore faut-il que la Cour apprécie cette divergence à l’aune de ses incidences au regard des principes du procès équitable et, notamment, du principe de la sécurité juridique.

La situation en l’espèce révèle un conflit d’attri- bution entre les juridictions administratives ordi- naires et la Haute Cour administrative militaire, qui ont été appelées à se prononcer, de manière parallèle, sur une même question juridique. Or, nonobstant l’intervention du Tribunal des conflits sur la question du partage des compétences entre ces juridictions et l’affirmation par ce dernier de la compétence de la Haute Cour pour connaître du type de contentieux en cause, les juridictions administratives ordinaires ont continué à accueillir des demandes similaires à celles des requérants et à statuer sur le fond de celles-ci. Les jugements du Tribunal des conflits ne sont pas des jugements de principe et, en outre, ne se sont pas imposés, par leur seul pouvoir de conviction, à l’ensemble des juridictions administratives ordinaires. Cela étant, le rôle de cette instance n’est pas de résoudre les divergences de jurisprudence sauf dans le cas par- ticulier où elles seraient inconciliables dans leur exécution au point qu’il en résulterait un déni de droit pour le justiciable concerné, ce qui n’est nul- lement le cas dans la présente affaire.

Dans un contexte juridique interne caractérisé, comme en l’espèce, par une pluralité de cours su- prêmes exemptes de toute soumission à une hié- rarchie juridictionnelle commune, la Cour ne sau- rait exiger la mise en place d’un mécanisme de contrôle vertical des choix jurisprudentiels opérés par ces dernières. Poser un tel impératif serait aller au-delà des exigences du procès équitable prévu par l’article 6 § 1. Dans un tel système juridiction- nel, l’élaboration d’un consensus jurisprudentiel est un processus qui peut s’inscrire dans la durée ; des phases de divergences de jurisprudence peuvent dès lors être tolérées sans qu’il y ait pour autant remise en cause de la sécurité juridique.

Deux juridictions, dotées chacune de sa sphère de compétence et statuant dans des affaires différentes, peuvent fort bien trancher de façon divergente mais néanmoins rationnelle et motivée une même question juridique soulevée à partir de faits sem- blables. Les divergences qui apparaissent conjonc- turellement entre les juridictions ne sont que le résultat inévitable du travail d’interprétation des normes de droit et de leur adaptation aux situations de fait auxquelles elles doivent répondre. Ces diver- gences peuvent en outre être tolérées dès lors que

le système juridique interne offre la capacité de les résorber. Or, en l’occurrence, les cours suprêmes en cause – le Conseil d’Etat et la Haute Cour admi- nistrative militaire – ont la possibilité de régler elles-mêmes ces divergences, soit en alignant leurs positions, soit en respectant le cloisonnement de leurs compétences respectives et en s’abstenant d’intervenir l’une et l’autre dans un même domaine juridique. La Cour ne pouvant se transformer, par le biais d’un contrôle des choix opérés par les juges nationaux quant à l’interprétation des textes de loi et des éventuelles incohérences en résultant, en une troisième ou quatrième instance, son rôle n’est pas d’intervenir au seul motif de l’existence d’une di- ver gence de jurisprudence. Son contrôle au titre de l’article 6 § 1 de la Convention se limite donc à intervenir au cas où la décision contestée est manifestement arbitraire.

Dès lors, même si l’interprétation donnée par la Haute Cour administrative militaire de la loi a été défavorable aux requérants, cette seule interpré- tation, aussi injuste puisse-t-elle leur paraître en comparaison de la solution retenue par les juri- dictions administratives ordinaires, n’est pas en soi constitutive d’une atteinte à l’article 6. Et au vu de l’affirmation par le Tribunal des conflits de la compétence de la Haute Cour administrative mili- taire pour connaître du type de contentieux en cause, dans les circonstances de la présente affaire, la décision d’incompétence adoptée par le tribu- nal administratif à l’égard des requérants n’était aucunement entachée d’arbitraire. Les requérants ne peuvent pas non plus prétendre avoir subi un déni de justice en raison de l’examen de leur litige par la Haute Cour administrative militaire ou de la solution retenue par cette dernière. En effet, la décision adoptée par la Haute Cour administrative militaire à l’égard des requérants s’inscrit dans les limites de sa compétence propre et ne comporte en soi aucun élément pouvant justifier l’interven- tion de la Cour. Les jugements relatifs aux requé- rants ont été dûment motivés en fait et en droit et l’interprétation à laquelle s’est livrée la Haute Cour administrative militaire quant aux circonstances soumises à son examen ne saurait être qualifiée d’arbitraire, de déraisonnable ou de nature à enta- cher l’équité de la procédure, mais relève simple- ment des modalités d’application du droit interne.

Au vu de tout ce qui précède, la Cour rappelle qu’elle doit éviter toute immixtion injustifiée dans l’exercice des fonctions juridictionnelles, de même que dans l’organisation juridictionnelle des Etats.

De même, les juridictions nationales étant les pre- mières responsables de la cohérence de leur juris- prudence, son intervention à cet égard doit en

(18)

European Court of Human Rights / Information Note no. 145 – October 2011

18 Article 6 § 1 (administrative/administratif) – Article 6 § 3 (c) conséquence demeurer exceptionnelle. Or les cir-

constances de l’espèce ne nécessitent pas une telle intervention et il n’appartient pas à la Cour, dans ce contexte, d’apporter une réponse à la divergence de jurisprudence litigieuse au regard de l’article 6

§ 1. En tout état de cause, le recours individuel à la Cour ne saurait être utilisé comme un méca- nisme de traitement ou de résorption des diver- gences de jurisprudence pouvant surgir en droit interne ni comme un mécanisme de contrôle visant à suppléer aux incohérences décisionnelles des juri- dictions nationales.

Conclusion : non-violation (dix voix contre sept).

Article 6 § 3 (c)

Defence through legal assistance/Se défendre avec l’assistance d’un défenseur

Questioning, under international letter of request, of a “legally assisted witness” without a lawyer: violation

Audition, sur commission rogatoire internationale, d’un « témoin assisté » en l’absence d’avocat : violation

Stojkovic – France and Belgium/

France et Belgique - 25303/08 Judgment/Arrêt 27.10.2011 [Section V]

En fait – En 2003, un vol à main armée fut commis dans une bijouterie de Courchevel (France). Les déclarations d’un suspect, recoupées avec des enre- gistrements téléphoniques, laissèrent penser au magistrat instructeur que le requérant était impli- qué dans l’affaire. Le juge d’instruction délivra une commission rogatoire internationale. Il y prescri- vait l’audition du requérant, qui se trouvait détenu pour une autre cause en Belgique, à titre de témoin assisté par des officiers de police judiciaire belges, et en présence de son avocat, du juge d’instruction et de deux officiers de police français. Informé de son statut de témoin assisté avant l’audition, le requérant demanda aussitôt l’assistance d’un avocat

« de la justice française ». Cependant, il fut inter- rogé sans qu’il fût accédé à sa demande. Au cours de cette audition, qui se déroula en mars 2004, il reconnut avoir participé à un vol à main armée en 2003, dans une bijouterie de Courchevel. Il dé- nonça d’autres vols à main armée, reconnaissant sa participation à certains d’entre eux, notamment à Saint-Tropez et à Biarritz. En 2005, les autorités belges remirent le requérant aux autorités françaises en vertu d’un mandat d’arrêt européen. Il fut mis

en examen et accusé du chef de vols à main armée commis en bande organisée, à Courchevel, Biarritz et Saint-Tropez. Concernant les faits commis à Courchevel, l’ordonnance de mise en accusation précisait que les faits imputés au requérant résul- taient, entre autres, de ses propres déclarations,

« précises et circonstanciées », faites lors de l’audi- tion en Belgique. En revanche, le requérant refusa de s’exprimer sur les faits lors des interrogatoires devant le juge d’instruction français, parce qu’il estimait que ses aveux avaient été recueillis illé- galement. Devant la cour d’assises, il reconnut l’ensemble des infractions dont il avait été accusé.

Il fut condamné à six ans d’emprisonnement en 2008.

En droit – Article 6 § 3 c), combiné avec l’article 6 § 1

a) Sur la recevabilité de la requête

i. A l’égard de la Belgique – Le requérant relevait bien de la juridiction de la Belgique au sens de l’article 1 de la Convention. En effet, en tant qu’Etat requis, la Belgique, était tenue1 de faire exécuter la commission rogatoire internationale dont le requérant était l’objet dans les formes pré- vues par sa législation, laquelle ne prévoyait pas au cours de son audition, qui eut lieu pour l’exécution de cette commission rogatoire, l’assistance d’un avocat. Dans ces conditions, le grief tiré de la vio- lation de l’article 6 § 3 avait sa source dans la légis- lation belge. Par contre, en l’absence de toute procédure pénale ultérieure en Belgique contre le requérant, et même de toute action intentée par celui-ci contre les autorités belges pour contester son audition et l’absence d’avocat au cours de celle- ci, la violation alléguée doit être regardée comme résultant non d’une situation continue mais d’un événement instantané qui s’est produit en mars 2004. Ces dates étant antérieures de plus de six mois à l’enregistrement de la requête devant la Cour (en 2008), celle-ci, en tant qu’elle est dirigée contre la Belgique, doit être rejetée comme tardive.

Conclusion : irrecevable (tardiveté).

ii. A l’égard de la France – La présence, lors de l’audition du requérant par des policiers belges, du juge français saisi ainsi que d’un magistrat du par- quet français de la même juridiction, bien qu’ils n’aient pas eu de rôle actif dans la conduite de l’interrogatoire, est significative. S’il n’apparte- nait pas au juge d’instruction français de contrôler

1. En vertu de l’article 3 de la Convention européenne d’entraide judiciaire en matière pénale (STE no 30), adoptée le 20 avril 1959 et ratifiée par la France le 23 mai 1967 et par la Belgique le 13 août 1975.

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