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L’oratoire est l’âme de notre Pieuse Société 4

TEXTES CHOISIS DE DON ALBERA

4. L’oratoire est l’âme de notre Pieuse Société 4

À la lecture des premiers volumes de la vie de notre vénérable Père, écrite avec tant d’amour et de scrupuleuse exactitude par notre cher Don Lemoyne, il apparaît clairement que l’œuvre première de Don Bosco, en réalité l’œuvre unique pendant de nombreuses années, a été l’oratoire festif.

C’est cet oratoire festif qu’il avait déjà entrevu dans le mystérieux songe des neuf ans et dans ceux qui ont suivi, et qui l’ont éclairé progressivement sur l’œuvre que la Providence lui confiait.

Il ne faut pas perdre de vue, mes chers confrères, que l’oratoire festif de Don Bosco est une institution complètement originale, différente de toutes celles qui lui ressemblent, tant par sa finalité que par les moyens qu’elle utilise.

Selon Don Bosco, l’oratoire n’est pas pour une catégorie donnée de jeunes de préférence à d’autres, mais pour tous indistinctement, à partir de sept ans et au-delà; on ne demande pas l’état de la famille ou la présentation du jeune par ses parents: l’unique condition pour y être admis est celle de venir avec la bonne volonté de se divertir, de s’instruire et d’accomplir avec

4 Lettre circulaire Les Oratoires festifs - Les missions - Les vocations (31 mai 1913),

tous les autres ses devoirs religieux.

Les causes de l’éloignement d’un jeune de l’oratoire ne peuvent être ni la vivacité de caractère, ni l’insubordination momentanée, ni le manque de bonnes manières, ni n’importe quel autre défaut juvénile, causé par la légèreté ou par l’entêtement naturel; mais seulement l’insubordination systématique et contagieuse, le blasphème, les mauvaises conversations et le scandale. Hormis ces cas, la tolérance du supérieur doit être illimitée.

Tous les jeunes, même les plus abandonnés et les plus misérables, doivent sentir que l’oratoire est pour eux une maison paternelle, un refuge, une arche du salut, le moyen le plus sûr pour devenir meilleur, sous l’action transformante de l’affection plus que paternelle du directeur.

“Ces jeunes (écrivait Don Bosco en 1843, c’est-à-dire presqu’au début de son œuvre) ont vraiment besoin d’une main bienfaisante qui prenne soin d’eux, qui leur enseigne la vertu et les éloigne du vice. La difficulté consiste à trouver le moyen de les réunir, de pouvoir leur parler, de les moraliser. Cette mission, qui fut celle du Fils de Dieu, seule sa sainte religion peut la mener à bien. Mais cette religion, éternelle et immortelle en soi, qui a été et qui sera toujours et en tout temps la Maîtresse des hommes, contient une loi tellement parfaite qu’elle sait se plier aux circonstances du moment et s’adapter aux différences de tempérament des hommes.

Parmi les moyens aptes à diffuser l’esprit de religion dans les cœurs incultes et abandonnés, on compte les oratoires festifs… Quand je me suis adonné à cette partie du ministère sacré, mon intention a été de consacrer toutes mes forces pour former de bons citoyens sur cette terre, afin qu’ils puissent être un jour de dignes habitants du ciel. Que Dieu me vienne en aide pour pouvoir continuer ainsi jusqu’à mon dernier souffle de vie”.

Et le Seigneur l’aida non seulement à poursuivre jusqu’à son dernier souffle de vie son aspiration apostolique, mais à la perpétuer d’une manière prodigieuse au milieu des peuples en tirant de son cœur magnanime la Pieuse Société Salésienne. Née dans et pour son oratoire, celle-ci ne peut vivre et prospérer que par l’oratoire.

C’est pourquoi l’oratoire festif de Don Bosco, qui se propage de plus en plus en se reproduisant en mille lieux et temps différents, tout en restant toujours unique dans sa nature, est l’âme de notre Pieuse Société. Si nous sommes les vrais fils d’un tel Père, nous devons conserver ce précieux héritage vital dans son intégrité et sa splendeur originelles.

Partout où se trouvent les fils de Don Bosco ils doivent faire fleurir son oratoire, ouvert à tous les jeunes, pour les réunir, leur parler, les moraliser et faire d’eux non seulement de dignes citoyens de la terre, mais surtout de dignes habitants du ciel.

Autant notre Pieuse Société se lance dans les activités les plus variées, autant il convient que toutes visent à produire le fruit précieux et naturel de notre Société, qui est l’oratoire festif ; autrement nous ne méritons pas d’être considérés comme les vrais fils de notre Père. […]

Don Rua disait un jour à un Salésien qui désirait ouvrir un oratoire festif:

“Là-bas il n’y a rien, pas même un terrain et un local pour rassembler les jeunes, mais l’oratoire festif est en toi: si tu es un vrai fils de Don Bosco, tu trouveras bien où le planter et le faire pousser comme un arbre magnifique et riche de bons fruits”. Et c’est ce qui arriva : en quelques mois naissait un bel oratoire spacieux, rempli par des centaines de jeunes, dont les plus grands étaient devenus en peu de temps les apôtres des plus petits.

Certes, l’oratoire a besoin de personnel et de secours, mais ce ne sont pas là les facteurs principaux. Donnez-moi un directeur rempli de l’esprit de notre vénérable Père, assoiffé des âmes, riche de bonne volonté, brûlant d’af-fection et d’intérêt pour les jeunes, et l’oratoire fleurira à merveille, même s’il y manque beaucoup de choses. Le même Don Rua, après avoir indiqué les fruits multiples et salutaires obtenus dans plusieurs oratoires, continue:

“Mais vous pourriez croire qu’on ne peut obtenir de bons résultats que dans les oratoires qui possèdent un local adapté, c’est-à-dire une chapelle convenable, une vaste cour, une salle de théâtre, des équipements de gymnastique et de nombreux jeux attrayants.

Ce sont là certainement des moyens très efficaces pour attirer de nombreux jeunes dans les oratoires et pour que les bons principes qui ont été semés dans leurs cœurs mettent en eux des racines profondes.

Je dois cependant vous dire avec grande joie qu’en plusieurs endroits le zèle des confrères a suppléé au manque de tous ces moyens. On a lancé des oratoires comme a fait Don Bosco au Refuge: une salle de classe ou une pauvre salle servant de chapelle, un petit morceau de terrain sans couverture servant de cour de récréation. Dans de telles conditions, il semblait impossible de continuer. Et pourtant les jeunes, attirés par les bonnes manières des Salésiens, y ont accouru en grand nombre.

L’intérêt manifesté à leur égard leur arracha ces mots de la bouche:

ailleurs nous trouverions de grandes salles, de vastes cours, de beaux jardins, des jeux de toute sorte, mais nous aimons mieux venir ici où il n’y a rien, parce que nous savons qu’on nous aime bien”.

C’est justement ainsi: l’affection sincère du directeur et de ses auxi-liaires supplée à beaucoup de choses. Ne croyons pas que nous avons fait l’oratoire, comme le voulait Don Bosco, quand nous avons mis sur pied un lieu de récréation où sont rassemblés quelques centaines de jeunes.

Il est certes souhaitable que l’oratoire soit abondamment fourni en toute sorte de commodités et de divertissements afin d’accroître le nombre des jeunes, mais tout cela doit aller de pair avec le souci de mettre en œuvre tous les moyens possibles pour les rendre meilleurs et les enraciner dans la religion et dans la vertu.

Ne pensons pas que pour bien prêcher il suffit de leur dire ce qui nous passe par la tête; il faut préparer les instructions, les explications de l’évangile, et même les leçons de catéchisme; dites-leur des choses adaptées à leurs besoins et de la façon la plus intéressante que vous pourrez, pour la sanctification individuelle et pour la restauration de toute chose dans le Christ Jésus.

Quand un directeur d’oratoire festif aura obtenu chaque dimanche un bon nombre de communions, il peut être certain que dans son oratoire il n’y a pas seulement des petits gamins qui jouent, mais des jeunes gens affectionnés qui seront le nerf des Compagnies, des Cercles et de toutes les œuvres de perfectionnement qui doivent embellir l’oratoire, comme les fruits garnissent l’arbre. C’est de ces fruits dont parle longuement le rapport sur les oratoires festifs et les écoles de religion, que chaque directeur aura reçu, je l’espère, et qu’il relira de temps en temps. Je vous renvoie donc à ce rapport pour ne pas m’étendre trop dans cette lettre, et je voudrais même que vous en fassiez le thème de vos discussions lors de vos assemblées.

Si l’étude et l’expérience vous suggèrent quelques modifications pratiques ou des ajouts, veuillez m’en informer. Dans ce rapport, vous pourrez trouver un vaste répertoire de ce qu’on peut faire pour attacher les adultes à l’oratoire. N’oubliez pas cependant que la raison d’être de toutes ces œuvres est d’être un moyen pour accroître la vitalité de l’oratoire, alors que la communion en est la vie même.