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Soyez tous missionnaires! 5

TEXTES CHOISIS DE DON ALBERA

5. Soyez tous missionnaires! 5

Les missions étaient le sujet de prédilection des discours de Don Bosco

5 Lettre circulaire Les Oratoires festifs - Les missions - Les vocations (31 mai 1913), in LC 121-124.

et il savait susciter en nous un tel désir de devenir missionnaire que la chose nous paraissait la plus naturelle du monde. Et quand le consul de la République d’Argentine à Savone, émerveillé de ce qu’il voyait à l’Oratoire, lui demanda une institution semblable pour la province de Buenos Aires, il accepta tout de suite le projet de proclamer la parole divine jusqu’en Patagonie et en Terre de feu.

Humainement parlant, cette pensée pouvait sembler d’une grande témérité, parce que les missionnaires qui avaient tenté auparavant de pénétrer dans ces vastes régions presque inexplorées avaient été cruel-lement assassinés. Mais pour Don Bosco, les missions devaient être le deuxième but de sa Congrégation et rien ne l’empêcha de le poursuivre dans toute son extension.

Une fois son projet approuvé et encouragé en haut lieu par Sa Sainteté Pie IX, Don Bosco prépara la première expédition de quelques-uns de ses fils, sous la direction de Don Giovanni Cagliero, pour le 11 novembre 1875. Il se priva de ses meilleurs sujets; il se soumit à des privations de toute sorte pour préparer tout le nécessaire; il traça l’itinéraire avec la plus grande minutie et pourvut à tous les menus besoins, même matériels, de ce long voyage.

Qui peut raconter les soins et les sollicitudes de Don Bosco pour cette première expédition qui devait être suivie bientôt de beaucoup d’autres, portant un nombre toujours plus grand de généreux apôtres au milieu des tribus sauvages? Qui dira la satisfaction de son cœur quand il les savait arrivés à destination sur le sol américain? Sa jubilation lorsqu’il vit ses fils pénétrer dans les Pampas et en Patagonie et pousser toujours plus loin, intrépides, à travers la Terre de Feu jusqu’à l’extrême pointe australe du détroit de Magellan?

Et quand il vit la Patagonie Septentrionale érigée en Vicariat Apos-tolique avec la consécration épiscopale du premier des évêques qu’il portait dans son cœur, et lorsque la Patagonie Méridionale et la Terre de Feu furent érigées en Préfecture Apostolique, et quand certains de ces pauvres sauvages convertis se prosternèrent devant lui pour lui exprimer leur gratitude, il en éprouva de telles satisfactions que personne ne pourra jamais les décrire ici-bas et qui le consolèrent abondamment de toutes les peines qu’il avait endurées! […]

Dès lors, les missions furent le cœur de son cœur et il ne semblait plus vivre que pour elles. Non qu’il négligeât les nombreuses autres œuvres, mais ses préférences allaient aux pauvres de la Patagonie et de la Terre de Feu. Il en parlait avec un tel enthousiasme qu’on en était émerveillé et

grandement édifié par son ardente préoccupation pour les âmes.

Chaque battement de son cœur semblait répéter: Da mihi animas!

Fascinées par le charme de sa voix quand il parlait des missions, de prodi-gieuses vocations à l’apostolat naissaient à l’instant dans le cœur de ses fils, et les bienfaiteurs ne pouvaient pas ne pas coopérer efficacement par de généreuses offrandes à une œuvre vouée au salut des âmes: Divinorum divinissimum est cooperari in salutem animarum, a dit l’Aréopagite.

Et le Seigneur a béni copieusement sa soif ardente des âmes en donnant à ses fils, à sa demande, de vastes et nombreux territoires de mission qui donnèrent en peu de temps de bons fruits de sainteté et de civilisation.

Durant ma visite aux maisons et aux missions d’Amérique il y a dix ans, j’ai pu toucher du doigt la réalité de ce que je dis. Après les missions de la Patagonie et de la Terre de Feu, il y a eu celles des Bororos du Mato Grosso au Brésil, puis celles des Jivaros dans l’Est de l’Équateur, et dernièrement les nouvelles et immenses missions des Indes et de la Chine.

C’est là l’immense champ sur lequel notre Congrégation doit faire descendre, unies au sang rédempteur de Jésus-Christ, les sueurs des labeurs apostoliques, et aussi, si c’est nécessaire, comme c’est déjà arrivé en Patagonie, le sang de ses fils.

Dès lors, chers confrères, vous n’aurez pas de peine à comprendre la lourde charge qui pèse sur votre Recteur Majeur pour trouver un personnel sûr et zélé et des moyens matériels en faveur de ces missions. Ces besoins en personnel et en moyens se font même sentir de plus en plus fort, et c’est pourquoi j’éprouve la nécessité de faire appel à vous, mes bons confrères, pour avoir de l’aide.

Veuillez donc, vous aussi, partager avec moi ce lourd fardeau, en prenant grandement à cœur nos missions, premièrement dans la prière et ensuite dans les œuvres. Que la prière, qui est la puissance de Dieu dans nos mains, monte sans cesse afin d’obtenir la grâce de la vocation à l’apos-tolat pour nous et pour les jeunes confiés à nos soins. Prions dans ce but avec une grande intensité de foi et d’affection, en comptant sur la puissante intercession de notre chère Madone et de notre vénérable Père.

Mais la prière ne suffit pas, il faut aussi unir celle-ci avec le travail.

Celui-ci peut être d’abord personnel ; il consiste à acquérir en particulier les vertus du missionnaire, à savoir une piété profonde et un grand esprit de sacrifice pour toute la vie, et pas seulement pour quelques années.

L’ennemi des âmes semble avoir trouvé le moyen d’empêcher les fruits de l’apostolat en mettant dans le cœur de certains des appelés à la mission mille difficultés, et plus encore de présenter l’idée des missions sous l’aspect

d’un voyage scientifique et d’une partie de plaisir, ou encore comme un simple essai: s’il réussit, c’est bien; sinon on retourne en arrière… Fatale illusion qui tarit l’apostolat à sa source et crée une multitude de merce-naires des âmes! Quand la flamme de l’apostolat s’est allumée dans un cœur, elle ne devrait plus jamais s’éteindre.

Que votre travail s’étende aussi aux autres. Parlez toujours avec enthou-siasme de nos missions en évitant de répéter : on peut être missionnaire partout (ce qui est absolument faux pour ceux qui sont appelés à l’apostolat parmi les infidèles) ; décrivez aux jeunes de nos oratoires la beauté de cet apostolat ; faites des économies et mettez quelque chose de côté pour aider les missions ; recueillez la petite obole des jeunes ou l’offrande généreuse des Coopérateurs.

Beaucoup de maisons se plaignent de ne plus trouver d’offrandes. La vraie cause n’est peut-être pas dans le manque de bienfaiteurs, mais d’avoir voulu diriger toutes les aumônes vers les besoins locaux, sans aucune préoccupation pour les missions. Les directeurs qui se trouvent dans ces conditions devraient y penser un peu et y remédier, en réanimant chez leurs bienfaiteurs la volonté de venir aussi en aide à nos missions, qui constituent la plus grande gloire de notre Congrégation.

Oui, travaillez, mes bons confrères, en employant ces moyens et d’autres en faveur de nos missions, mais que votre travail vise surtout à susciter au milieu des jeunes confiés à nos soins de nombreuses, sincères et solides vocations.