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Vivre de foi 3

TEXTES CHOISIS DE DON ALBERA

3. Vivre de foi 3

Si nous avons le bonheur de vivre de foi, nous sentirons dans notre cœur une vive reconnaissance envers Dieu qui nous a appelés à la Pieuse Société Salésienne, fondée de façon providentielle par le vénérable Don Bosco; nous la considérerons comme notre arche du salut et notre refuge, et nous l’aimerons comme notre bonne mère. Nous regarderons la maison où l’obéissance nous a envoyés au travail comme la maison de Dieu; et notre tâche, quelle qu’elle soit, comme la portion de la vigne que le proprié-taire nous a donné à cultiver.

Dans la personne des supérieurs nous verrons les représentants de Dieu, sur le front desquels la foi nous fera lire ces mots: qui vos audit, me audit;

qui vos spernit, me spernit (Lc 10, 16): qui vous écoute, m’écoute; qui vous méprise, me méprise. Leurs ordres seront considérés par nous comme les ordres de Dieu ; nous les exécuterons sans tarder et nous nous garderons bien de les juger mal à propos et de les critiquer.

Nous reconnaîtrons les Constitutions, les Règlements, l’horaire, comme autant de manifestations de la volonté de Dieu à notre égard et

3 Circulaire Sur la vie de foi (21 novembre 1912), in LC 95-99.

nous veillerons à ne jamais les transgresser. Les jeunes de nos oratoires et instituts seront aux yeux de notre foi un dépôt sacré, dont le Seigneur nous demandera un compte très strict.

Les confrères, avec qui nous partageons les douleurs et les joies, avec qui nous prions et travaillons, seront pour nous des images vivantes de Dieu, chargées par lui de nous édifier par leurs vertus, et de nous faire pratiquer la charité et la patience à cause de leurs défauts.

Oh! quand viendra le jour où, selon la belle image de saint François de Sales, nous nous laisserons porter par Notre-Seigneur comme un enfant dans les bras de sa maman? Quand donc, chers confrères, serons-nous préparés à voir Dieu en toute chose et dans tous les événements, au point d’y voir les espèces sacramentelles sous lesquelles il se cache? Ainsi serons-nous convaincus que la foi est un rayon de lumière céleste qui nous fait voir Dieu en toute chose et toute chose en Dieu.

C’est bien cela que nous admirons dans la vie de notre vénérable fondateur. Pourquoi donc, jeune garçon, a-t-il inventé tant de recettes pour attirer à lui les enfants de l’humble hameau des Becchi? Nous le savons tous : c’était pour les instruire et les éloigner du péché. Quel fut le but qu’il se proposa en embrassant la carrière sacerdotale en dépit d’innombrables obstacles? Sa devise nous le dit bien: da mihi animas. Il voulait sauver les âmes, sachant par la foi qu’elles avaient été rachetées par le sang de Jésus-Christ.

Ordonné prêtre, il se consacre aux enfants pauvres, parce qu’il les voit abandonnés de tous et grandissant dans l’ignorance et dans le vice. Comme nous étions édifiés en le voyant occupé pendant de longues heures à écouter les confessions d’une foule de jeunes, sans jamais donner le moindre signe de fatigue dans un si pénible ministère! En effet, sa foi très vive lui disait que la mission du confesseur était de soigner les plaies des âmes, de briser les liens qui les enchaînaient, de les guider sur le sentier de la piété et de la vertu.

Il ne voulait pas que les jeunes confiés à ses soins puissent rester dans le péché même pendant quelques heures; c’est pourquoi, s’ils avaient pu tomber dans une faute, il les exhortait au moyen de paroles très efficaces à la confesser le plus tôt possible, au besoin en se levant du lit pendant la nuit.

De plus, qu’est-ce que la foi n’a pas suggéré à Don Bosco pour rendre sa prédication plus fructueuse? Il s’était imposé la loi d’éviter toute parole ou phrase, même très élégante, qui ne fût pas parfaitement comprise par ses jeunes auditeurs. Il évitait toute expression abstraite et difficile

à comprendre et il s’habitua à un langage, que j’appellerais concret, qui parlait aux sens des enfants, afin d’attirer leur attention et de se rendre maître de leur volonté. C’est à son art et à sa sainteté que l’on peut attribuer la singulière efficacité de sa parole.

C’est aussi l’esprit de foi qui lui a inspiré son admirable système préventif : non seulement ce système lui assura une place enviable parmi les éduca-teurs de la jeunesse d’après les spécialistes, mais il est aussi pour nous la preuve la plus convaincante de son zèle ardent pour empêcher le péché.

Pourquoi a-t-il voulu que ses élèves soient mis dans l’impossibilité morale de commettre des manquements? Uniquement par son désir d’éviter l’offense à Dieu.

Il savait d’expérience combien l’assistance des jeunes coûte à celui qui veut suivre le système préventif. Tant que lui-même en eut la force, il précédait ses fils par son exemple et les stimulait par ses chaleureuses exhortations. Je me rappelle qu’un dimanche d’août il dit à un assistant qui avait laissé les jeunes de l’oratoire tout seuls à cause de la fatigue: quand il y a tant de jeunes en récréation, nous devons à tout prix les assister. Nous nous reposerons à un autre moment.

Il se serait fait un scrupule de tenir une conversation, d’écrire une lettre sans l’assaisonner de quelque pensée religieuse, et il savait le faire avec tant de grâce et tant de finesse que personne ne s’en offusquait. Aussi pouvait-on lui rendre ce témoignage que personne ne l’a jamais accosté sans se sentir meilleur. La foi lui enseignait qu’un prêtre manquerait à son devoir s’il faisait autrement.

J’ai été plusieurs fois en sa compagnie quand il prenait congé de ses missionnaires sur le bateau, et ce fut dans ces moments vraiment précieux que j’ai pu avoir la meilleure preuve de sa foi vive et de son zèle ardent.

À l’un il disait: j’espère que tu sauveras beaucoup d’âmes. Il suggérait à l’oreille d’un autre: tu auras beaucoup à souffrir, mais souviens-toi que le paradis sera ta récompense. Il recommandait à ceux qui devaient prendre la direction d’une paroisse de prendre soin spécialement des enfants, des pauvres et des malades.

Il répétait à tous: nous ne cherchons pas l’argent, nous cherchons les âmes. Il souhaitait à un jeune prêtre, le jour de sa première messe, la ferveur dans la foi et dans la dévotion au Très Saint Sacrement. À un autre il recommandait de ne faire aucune prédication sans parler de Marie. Et lui-même en donnait l’exemple.

Étant entré très jeune à l’Oratoire, je me souviens qu’après avoir entendu dès les premiers jours son petit mot du soir, je ne pouvais m’empêcher de

me dire à moi-même: combien Don Bosco doit aimer la Madone!

Et qui parmi les anciens n’a pas observé avec quel sentiment, avec quelle conviction il nous parlait des vérités éternelles, et comment bien souvent il arrivait qu’en parlant spécialement des fins dernières, il était tellement ému qu’il en perdait la voix?

Nous ne pourrons pas oublier non plus avec quelle foi il célébrait la Sainte Messe et avec quelle exactitude il accomplissait les cérémonies, jusqu’à porter sur lui en permanence le livret des rubriques pour les rappeler de temps en temps à sa mémoire.

C’était aussi sa foi qui lui faisait considérer sa Congrégation et ses maisons comme l’effet d’une protection toute spéciale de la Vierge Auxi-liatrice, envers qui il professait la plus sincère gratitude. Et on l’entendit s’exclamer: que de prodiges le Seigneur a opérés au milieu de nous! Mais combien d’autres merveilles il aurait accomplies, si Don Bosco avait eu plus de foi; et en disant cela, ses yeux se remplissaient de larmes! (MB VIII 977).