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ORALITÀ E SCRITTURA

CAPITOLO IV – ANALISI ROMANZO

2. ORALITÀ E SCRITTURA

Le fondamenta della letteratura creola poggiano su un’imponente tradizione orale, ovvero, la cosiddetta « oraliture ». Jean Bernabé, firmatario dell’Éloge de la créolité, insieme a Raphaël Confiant e Patrick Chamoiseau, approfondisce l’origine del neologismo :

Le mot oraliture, néologisme inventé par les ethnologues africanistes dans les années 1960, désigne en un sens que je considère comme minimaliste, l’ensemble des traditions orales recueillies et notées à l’écrit. Mais se borner à

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une telle acception revient à faire un investissement terminologique important pour un bien piètre bénéfice épistémologique. Ce mot est un mot-valise dont le radical renvoie à l’oralité et dont le suffixe (-ture) tend à le rendre solidaire des implications propre au mot « littérature ». Cependant, il y a lieu d’éviter l’assimilation de l’oraliture à la littérature, même si ces deux instances partagent des caractéristiques communes. La notion de littérature orale est une pure contradiction.281

L’« oraliture » porta con sé quasi tutto il patrimonio culturale della tradizione orale, nata nell’ambito del sistema della piantagione. Una cultura proferita dai « conteurs » che, di notte, si adoperano a dare la propria visione del mondo attraverso i loro racconti, proverbi, canzoni e

filastrocche. L’« oraliture », tuttavia, nasce nel momento in cui l’« oralité » viene messa per iscritto. Quando temiamo per la perdita del

patrimonio culturale orale di una comunità :

Quand, dans une communauté, on décide de transférer sur un support externe (écriture, magnétophone) la tradition orale pour la conserver, c’est là le signe évident que cette tradition est déjà morte, vidée non seulement de son sens, de sa substance, mais de sa capacité de transmission intergénérationnelle par la seule vertu de la mémoire.282

Il solo uso della memoria non è più uno strumento sufficiente per trasmettere il sapere. Citiamo ancora a questo proposito Jean Bernabé :

281 J. Bernabé, De l’oralité à la littérature antillaise : figures de l’Un et de l’Autre, in AA. VV.,

Littérature et dialogue interculturel, sous la direction de Françoise Tétu de Labsade, Ste Foy, Les

Presses de l’université de Laval, 1997, p. 52.

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Le passage de la mémoire à cour terme (fondement et condition de la parole) à la mémoire à long terme collective définit le passage de l’oralité à l’oraliture.283

Gli scrittori antillesi sono molto sensibili alla propria tradizione orale in quanto il passaggio dall’orale allo scritto non è, come nel caso della cultura occidentale, un fenomeno assimilato. La letteratura antillese è altresì di recente costituzione.

È con Aimé Césaire e la sua « négritude »284, come abbiamo già visto, che inizia, una vera e propria tradizione letteraria autoctona. Rammentiamo i tentativi dello scrittore per recuperare il legame, a suo avviso perduto, tra il popolo antillese e l’Africa. Quest’ultima defraudata dei propri figli, per essere ridotti in schiavitù. Abbiamo già avuto occasione di sottolineare, infatti, che è palese nella sua opera, il tentativo di creare il mito dell’Africa perduta :

À un monde totalement raciste, automutilé par ses chirurgies coloniales, Aimé Césaire restitua l’Afrique mère, l’Afrique matrice, la civilisation nègre. Au pays, il dénonça les dominations et son écriture, engagée, prenant son allant dans les modes de la guerre, il porta des coups sévères aux pesanteurs

283 Ivi, p. 52.

284 Ricordiamo che per le informazioni letterarie legate ad Aimé Césaire e al suo movimento letterario

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post-esclavagistes. La Négritude césarienne a engendré l’adéquation de la société créole, à une plus juste conscience d’elle-même.285

Lo scrittore si pone così come ispiratore dei futuri movimenti letterari, come d’altronde confermano gli intellettuali creoli :

C’est la Négritude césarienne qui nous a ouvert le passage vers l’ici d’une Antillanité désormais postulable et elle-même en marche vers un autre degré d’authenticité qui restait à nommer. La Négritude césarienne est un baptême, l’acte primal de notre dignité restituée.286

Pur criticando la figura di Aimé Césaire, soprattutto in ambito politico, gli scrittori creoli riconosceranno sempre in lui un punto di riferimento essenziale.

Raphaël Confiant e gli autori della « créolité » superano tuttavia le intenzioni di Aimé Césaire. Non si rifanno più al mito dell’Africa perduta, ma valorizzano la cultura autoctona. Essi si considerano come custodi della tradizione orale ed eredi diretti del « conteur » :

Le romancier de la Créolité est un « marqueur de paroles » c’est-à-dire un héritier du conteur d’autrefois.287

È Édouard Glissant d’altronde che, per primo, concretizza nella sua opera letteraria, il legame tra tradizione orale e scrittura. Egli scrive :

285 P. Chamoiseau, R. Confiant, Lettres créoles, tracées antillaises et continentales de la littérature

1635-1975, op. cit., p. 28.

286 Ivi, p. 30.

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Toute écriture, ou plutôt toute œuvre d’écriture, prend la succession d’une expression et d’une « vision » orales et tant que l’humanité ou plutôt les humanités ont été ancrées dans l’oralité, nombre de fonctions de l’être humain se sont maintenues. Par exemple, la fonction de la mémoire : il fallait, avant l’écriture, exercer sa mémoire, et on sait que les conteurs et les chanteurs grecs étaient capable d’apprendre par cœur quarante mille vers et de les réciter. Cet exercice de la mémoire, de la répétition – car la mémoire ne se fait pas sans répétitions, sans ressassement – disparaît au fur et à mesure que d’une part, l’écriture s’affirme, et que d’autre part, on abandonne cette espèce d’étendue, d’étalement des facultés de l’homme, qui le porte à « apprendre les choses », les réciter, les redire […]288

L’autore sottolinea dunque come l’esercizio della memoria inizi a perdere la sua efficacia, in presenza della scrittura.

Per quanto concerne la società antillese, invece, la sua recente costituzione impone quasi l’obbligo di esercitare la memoria per non dimenticare il passato. Le particolari condizioni storico-culturali del popolo antillese fanno si che autori come Raphaël Confiant si sentano in dovere di integrare, nel proprio lavoro di scrittura, la tradizione orale. Infatti, nei successivi paragrafi, analizzeremo gradualmente le tecniche di scrittura scelte dall’autore, per raggiungere un simile obiettivo.

288 É. Glissant, Le chaos-monde, l’oral et l’écrit, in AA. VV., Écrire la «parole de nuit» La nouvelle

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