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sur la jurisprudence de la Cour NOTE D’INFORMATION August- September2017Août- Septembre on the Court’s case-law 210 INFORMATION NOTE

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(1)

European Court of Human Rights Cour européenne des droits de l’homme

210

August- September

Août- 2017 Septembre

Le panorama mensuel de la jurisprudence, de l’actualité et des publications de la Cour The Court’s monthly

round-up of case-law, news and publications

INFORMATION NOTE on the Court’s case-law NOTE D’INFORMATION sur la jurisprudence de la Cour

provisional/provisoire

(2)

-ooOoo-

Toute personne souhaitant reproduire et/ou traduire tout ou partie de la Note d'information, sous forme de publication imprimée ou électronique, ou sous tout autre format, est priée de s’adresser à publishing@echr.coe.int pour connaître les modalités d’autorisation. Pour toute nouvelle information relative aux publications, veuillez consulter le compte Twitter de la Cour : https://twitter.com/echrpublication.

The Information Note, compiled by the Court’s Case-Law Information and Publications Division, contains summaries of cases examined during the month in question which the Registry considers as being of particular interest. The summaries are not binding on the Court.

In the provisional version the summaries are normally drafted in the language of the case concerned, whereas the final single-language version appears in English and French respectively. The Information Note may be downloaded at www.echr.coe.int/NoteInformation/en.

Legal summaries published in the Case-law Information Notes are also available in HUDOC under Legal Summaries.

The HUDOC database is available free-of-charge through the Court’s Internet site (http://hudoc.echr.coe.int). It provides access to the case-law of the European Court of Human Rights (Grand Chamber, Chamber and Committee judgments, decisions, communicated cases, advisory opinions and legal summaries from the Case-Law Information Note), the European Commission of Human Rights (decisions and reports) and the Committee of Ministers (resolutions).

-ooOoo-

Établie par la Division des publications et de l’information sur la jurisprudence, la Note d’information contient les résumés d’affaires dont le greffe de la Cour a indiqué qu’elles présentaient un intérêt particulier. Les résumés ne lient pas la Cour. Dans la version provisoire, les résumés sont en principe rédigés dans la langue de l’affaire en cause ; la version unilingue de la Note paraît ultérieurement en français et en anglais et peut être téléchargée à l’adresse suivante : www.echr.coe.int/NoteInformation/fr. Les résumés juridiques publiés dans les Notes d’information sont aussi disponibles dans la base de données HUDOC sous Résumés juridiques.

La base de données HUDOC disponible gratuitement sur le site internet de la Cour (http://hudoc.echr.coe.int) vous permettra d’accéder à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme (arrêts de Grande Chambre, de chambre et de comité, décisions, affaires communiquées, avis consultatifs et résumés juridiques extraits de la Note d’information sur la jurisprudence), de la Commission européenne des droits de l’homme (décisions et rapports) et du Comité des Ministres (résolutions).

European Court of Human Rights/Cour européenne des droits de l’homme Council of Europe/Conseil de l’Europe

67075 Strasbourg Cedex France

Tel: +33 (0)3 88 41 20 18/Fax: +33 (0)3 88 41 27 30 publishing@echr.coe.int

www.echr.coe.int https://twitter.com/echrpublication Layout/Mise en page: Case-Law Information Unit/Unité de l'information sur la jurisprudence

Photograph: Council of Europe/Photo : Conseil de l’Europe

Cover: interior of the Human Rights Building (Architects: Richard Rogers Partnership and Atelier Claude Bucher)

Couverture : vue intérieure du Palais des droits de l’homme (architectes : Richard Rogers Partnership et Atelier Claude Bucher)

© Council of Europe/European Court of Human Rights – Conseil de l’Europe/Cour européenne des droits de l’homme, 2017

(3)

Life/Vie

Positive obligations (substantive aspect)/Obligations positives (volet matériel)

• Suicide of a mentally ill man voluntarily admitted to State psychiatric hospital for treatment after suicide attempt: case referred to the Grand Chamber

• Suicide d’un homme malade mental placé volontairement dans un hôpital psychiatrique public pour traitement après une tentative de suicide : renvoi devant la Grande Chambre

Fernandes de Oliveira – Portugal – 78103/14, judgment/arrêt 28.3.2017 [Section IV] ... 7

Use of force/Recours à la force

• Death of mentally ill prisoner after being restrained in a stranglehold by a prison officer: violation

• Décès d’un détenu atteint de troubles mentaux suite à sa maîtrise par clé d’étrangement par un agent pénitentiaire : violation

Tekin and/et Arslan – Belgium/Belgique, 37795/13, judgment/arrêt 5.9.2017 [Section II] ... 7

Effective investigation/Enquête effective

• Failure of Turkish and Cypriot authorities to cooperate in murder investigation: case referred to the Grand Chamber

• Défaut de coopération entre les autorités turques et les autorités chypriotes dans le cadre d’une enquête pour homicide : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Güzelyurtlu and Others/et autres – Cyprus and Turkey/Chypre et Turquie, 36925/07, judgment/arrêt 4.4.2017 [Section III] ... 8

ARTICLE 3

Inhuman and degrading treatment/Traitement inhumain et dégradant

• Conditions in which asylum-seekers were held in airport transit zone: case referred to the Grand Chamber

• Conditions dans lesquelles des demandeurs d’asile ont été retenus dans une zone de transit aéroportuaire : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Z.A. and Others/et autres – Russia/Russie, 61411/15 et al., judgment/arrêt 28.3.2017 [Section III] ... 9 Inhuman treatment/Traitement inhumain

Expulsion

• Expulsion to Serbia: case referred to the Grand Chamber

• Expulsion vers la Serbie: affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Ilias and/et Ahmed – Hungary/Hongrie, 47287/15, judgment/arrêt 14.3.2017 [Section IV] ... 9

ARTICLE 5 Article 5 § 1

Deprivation of liberty/Privation de liberté

• Twenty-three days’ de facto confinement in transit zone: case referred to the Grand Chamber

• Rétention de facto, pendant vingt-trois jours, dans une zone de transit : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Ilias and/et Ahmed – Hungary/Hongrie, 47287/15, judgment/arrêt 14.3.2017 [Section IV] ... 9

• Asylum-seekers held for lengthy periods in airport transit zone: case referred to the Grand Chamber

• Demandeurs d’asile retenus pendant de longues périodes dans une zone de transit aéroportuaire : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Z.A. and Others/et autres – Russia/Russie, 61411/15 et al., judgment/arrêt 28.3.2017 [Section III] ... 9

(4)

Article 5 § 4

Review of lawfulness of detention/Contrôle de la légalité de la détention

• Rejection of convicted prisoner’s appeal against continued detention without affording him opportunity to reply to prosecution’s submissions: Article 5 § 4 applicable; violation

• Rejet de l’appel formé par un détenu condamné contre son maintien en détention sans que celui-ci ait eu la possibilité de répondre aux arguments des autorités : article 5 § 4 applicable ; violation

Stollenwerk – Germany/Allemagne, 8844/12, judgment/arrêt 7.9.2017 [Section V] ...10

ARTICLE 6 Article 6 § 1 (civil)

Access to court/Accès à un tribunal

• Supreme Court ruling that civil courts had no jurisdiction to hear pastor’s claim for wrongful dismissal by church: Article 6 not applicable; inadmissible

• Arrêt de la Cour suprême jugeant les juridictions civiles non compétentes pour connaître du recours pour licenciement abusif engagé par un pasteur contre l’Église : article 6 non applicable ; irrecevable

Károly Nagy – Hungary/Hongrie, 56665/09, judgment/arrêt 14.9.2017 [GC] ...11

Article 6 § 1 (administrative/administratif) Fair hearing/Procès equitable

Adversarial trial/Procédure contradictoire Equality of arms/Égalité des armes

• Lack of access to classified information constituting decisive evidence in judicial-review proceedings:

Article 6 applicable; no violation

• Impossibilité de prendre connaissance d’un élément de preuve déterminant, qualifié d’information confi- dentielle, lors du réexamen judiciaire d’une décision administrative : article 6 applicable ; non-violation

Regner – Czech Republic/République tchèque, 35289/11, judgment/arrêt 19.9.2017 [GC]...12

Article 6 § 1 (enforcement/exécution) Reasonable time/Délai raisonnable

• Failure to take execution stage of proceedings into account when determining start of limitation period for length-of-proceedings claim: violation

• Recours indemnitaire pour dépassement du délai raisonnable déclaré tardif faute de prise en compte de la phase d’exécution du jugement comme partie intégrante de la procédure : violation

Bozza – Italy/Italie, 17739/09, judgment/arrêt 14.9.2017 [Section I] ...14

Article 6 § 3 (b)

Adequate facilities/Facilités nécessaires

• Alleged inability of defendant in criminal proceedings to examine surveillance videotapes used in evidence against her: case referred to the Grand Chamber

• Impossibilité alléguée pour une accusée d’examiner des bandes de vidéosurveillance retenues comme éléments à charge : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Murtazaliyeva – Russia/Russie, 36658/05, judgment/arrêt 9.5.2017 [Section III] ...14

Article 6 § 3 (d)

Examination of witnesses/Interrogation des témoins

• Inability of defence in criminal proceedings to question witnesses: case referred to the Grand Chamber

• Impossibilité pour la défense d’interroger des témoins lors du procès pénal : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Murtazaliyeva – Russia/Russie, 36658/05, judgment/arrêt 9.5.2017 [Section III] ...15

(5)

ARTICLE 8

Respect for private life/Respect de la vie privée

Respect for correspondence/Respect de la correspondance

• Monitoring of an employee’s use of the Internet at his place of work and use of data collected to justify his dismissal: violation

• Surveillance de l’usage fait d’internet par un employé à son lieu de travail et utilisation des données collectées pour justifier son renvoi : violation

Bărbulescu – Romania/Roumanie, 61496/08, judgment/arrêt 5.9.2017 [GC] ...15

ARTICLE 8

Respect for family life/Respect de la vie familiale Positive obligations/Obligations positives

• Failure to take adequate steps to enforce order for children’s return under Hague Convention: violation

• Absence de mesures adéquates en vue de l’exécution d’une décision de retour d’enfants adoptée sur le fondement de la Convention de La Haye : violation

Severe – Austria/Autriche, 53661/15, judgment/arrêt 21.9.2017 [Section V] ...17

ARTICLE 10

Freedom of expression/Liberté d’expression

• Order banning publication of images from which accused in murder trial could be identified: no violation

• Décision d’interdire la publication d’images qui auraient permis de reconnaître une personne jugée pour meurtre : non-violation

Axel Springer SE and/et RTL Television GmbH – Germany/Allemagne, 51405/12, judgment/arrêt 21.9.2017 [Section V] ...18

Freedom to receive information/Liberté de recevoir des informations

• Refusal of request by a private individual not a party to the proceedings for copy of the judgment: Article 10 not applicable; inadmissible

• Refus de communiquer à un particulier la copie du jugement rendu dans le cadre d’une procédure à laquelle il n’était pas partie : article 10 non applicable ; irrecevable

Sioutis – Greece/Grèce, 16393/14, decision/décision 29.8.2017 [Section I] ...19

ARTICLE 14

Discrimination (Article 1 of Protocol No. 1/du Protocole no 1)

• Difference in entitlement to continued payment of State pension for pensioners employed in civil service and pensioners employed in private sector: no violation

• Différence entre retraités travaillant dans le secteur public et retraités travaillant dans le secteur privé concernant le droit à continuer de percevoir une pension de retraite publique : non-violation

Fábián – Hungary/Hongrie, 78117/13, judgment/arrêt 5.9.2017 [GC] ...20

ARTICLE 35 Article 35 § 1

Exhaustion of domestic remedies/Épuisement des voies de recours internes Effective domestic remedy/Recours interne effectif – Turkey/Turquie

• Availability of civil remedy in damages for damage to reputation: inadmissible

• Action civile en dommages et intérêts à épuiser pour les atteintes portées au droit à la réputation : irrecevable Saygılı – Turkey/Turquie, 42914/16, decision/décision 11.7.2017 [Section II] ...21

(6)

ARTICLE 1 OF PROTOCOL No. 1/DU PROTOCOLE N° 1 Peaceful enjoyment of possessions/Respect des biens

• Suspension of State pension for pensioner employed in the civil service: no violation

• Versement de la pension de retraite publique suspendu dans le cas de retraités travaillant dans le secteur public : non-violation

Fábián – Hungary/Hongrie, 78117/13, judgment/arrêt 5.9.2017 [GC] ...22

• Cancellation of shareholding and personal liability for company’s debts after it was struck off the register for failure to comply with statutory requirements: case referred to the Grand Chamber • Annulation de la participation et responsabilité personnelle du requérant pour les dettes d’une entreprise après radiation de celle-ci du registre des sociétés pour non-respect des obligations légales : affaire renvoyée devant la Grande Chambre Lekić – Slovenia/Slovénie, 36480/07, judgment/arrêt 14.2.2017 [Section IV] ...22

PENDING GRAND CHAMBER/GRANDE CHAMBRE PENDANTES Referrals/Renvois Fernandes de Oliveira – Portugal – 78103/14, judgment/arrêt 28.3.2017 [Section IV] ...23

Güzelyurtlu and Others/et autres – Cyprus and Turkey/Chypre et Turquie, 36925/07, judgment/arrêt 4.4.2017 [Section III] ...23

Ilias and/et Ahmed – Hungary/Hongrie, 47287/15, judgment/arrêt 14.3.2017 [Section IV] ...23

Z.A. and Others/et autres – Russia/Russie, 61411/15 et al., judgment/arrêt 28.3.2017 [Section III] ...23

Murtazaliyeva – Russia/Russie, 36658/05, judgment/arrêt 9.5.2017 [Section III] ...23

Lekić – Slovenia/Slovénie, 36480/07, judgment/arrêt 14.2.2017 [Section IV] ...23

OTHER JURISDICTIONS/AUTRES JURIDICTIONS Human Rights Review Panel/Groupe consultatif sur les droits de l’homme • Enforced disappearances in Kosovo • Disparations forcées au Kosovo Case of D.V., E.V., G.T., Veselinovic, H.S and I.R. v. EULEX/Affaire D.V., E.V., G.T., Veselinovic, H.S et I.R. c. EULEX – nos./nos 2014-11 to/à 2014/17 ...23

Case of Sadiku-Syla v. EULEX/Affaire Sadiku-Syla c. EULEX – no./no 2014-34 ...23

United Nations Committee on Economic, Social and Cultural Rights (CESCR)/Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies (CESCR) • Family with young children evicted from rented room in flat without alternative housing • Expulsion d’un logement locatif d’une famille avec enfants dépourvue d’une autre solution d’hébergement Ben Djazia and/et Bellili – Espagne/Spain, Communication No./no 5/2015, 20.6.2017 ...24

RECENT PUBLICATIONS/PUBLICATIONS RÉCENTES Finding and understanding the case-law/Rechercher et comprendre la jurisprudence ...25

Case-Law Guides : updates and translations/Guides sur la jurisprudence : mises à jour et traductions ...25

Commissioner for Human Rights/Commissaire aux droits de l’homme ...25

(7)

ARTICLE 2 Life/Vie

Positive obligations (substantive aspect)/

Obligations positives (volet matériel) Suicide of a mentally ill man voluntarily admitted to State psychiatric hospital for treatment after suicide attempt: case referred to the Grand Chamber

Suicide d’un homme malade mental placé volontairement dans un hôpital psychiatrique public pour traitement après une tentative de suicide : renvoi devant la Grande Chambre Fernandes de Oliveira – Portugal – 78103/14, judgment/arrêt 28.3.2017 [Section IV]

The applicant’s son had been voluntarily placed in a State psychiatric hospital for treatment following a suicide attempt in early April 2000. On 27 April 2000 he escaped from the hospital premises and jumped in front of a train. He had already been admitted on several occasions to the same hospital due to his mental disability which was aggravated by an addic- tion to alcohol and drugs. According to his medical records, the hospital was aware of his previous sui- cide attempts.

In a judgment of 28  March 2017 (see Information Note 205) a Chamber of the Court held, unani- mously, that there had been a violation of Article 2 in its procedural aspect. In the Court’s view, in the light of the positive obligation to take preventive measures to protect an individual whose life was at risk and faced with a mentally ill-patient who had recently attempted to commit suicide and was prone to escaping, the hospital staff should have been expected to adopt safeguards to ensure that he would not leave the premises and to monitor him on a more regular basis.

On 18 September 2017 the case was referred to the Grand Chamber at the Government’s request.

Use of force/Recours à la force

Death of mentally ill prisoner after being restrained in a stranglehold by a prison officer:

violation

Décès d’un détenu atteint de troubles mentaux suite à sa maîtrise par clé d’étrangement par un agent pénitentiaire : violation

Tekin and/et Arslan – Belgium/Belgique, 37795/13, judgment/arrêt 5.9.2017 [Section II]

En fait – Les requérants sont les parents d’un détenu, présentant des troubles mentaux, ayant été placé dans une cellule individuelle dans une section ordi- naire d’une prison.

Trois agents pénitentiaires sont allés le voir dans sa cellule pour lui lire des mesures de sécurité particu- lières. Suite à une provocation de la part de ce der- nier, ils ont voulu le maîtriser de crainte qu’il ne les agresse et dans le but de le placer dans une cellule d’isolement. Cependant, le détenu décéda du fait de la manœuvre de maîtrise par clé de bras effectuée par un des agents aidé par les deux autres.

Les trois agents ont été poursuivis pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. La procédure sur le fond a toutefois abouti à leur acquittement.

En droit – Article 2 (volet matériel) : L’usage de la force dont les agents pénitentiaires ont fait preuve s’inscri- vait dans le cadre du motif énoncé à l’article 2 § 2 a) de la Convention, soit « la défense de toute personne contre la violence illégale ».

a) Le cadre juridique et administratif pertinent – Si le cadre juridique interne relatif à l’usage de la coer- cition par les agents pénitentiaires à l’encontre de détenus n’autorise l’usage de la force que lorsqu’au- cun autre moyen ne permet d’atteindre le même objectif et dans le respect du principe de proportion- nalité, il est toutefois très général et ne contient pas suffisamment de précisions quant aux mesures de coercition qui sont autorisées ou interdites. En parti- culier, aucune directive n’a été prise par les autorités belges interdisant les techniques d’utilisation de la force physique pouvant entraver les voies respira- toires et plus particulièrement la strangulation telle que le recommande le Comité européen pour la pré- vention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT).

b) La formation des agents – Les formations dis- pensées au personnel pénitentiaire en Belgique à l’époque des faits étaient lacunaires. En effet, les agents pénitentiaires impliqués dans les faits de l’es- pèce avaient bénéficié d’une formation relativement sommaire et sans spécificité aux détenus présentant des troubles mentaux. Depuis le décès du détenu, une formation de six jours est dispensée spéciale- ment sur la question des détenus ayant des troubles psychiatriques.

c) La nécessité et la proportionnalité de la force utili- sée – Il ne s’agissait pas d’une intervention nécessaire pour maîtriser une personne qui constituait une menace pour la vie ou l’intégrité physique d’autres personnes ou de lui-même.

(8)

Aussi, le détenu et son état de santé mentale étaient connus du personnel de la prison et sa place n’était pas dans une cellule d’une aile ordinaire de la prison mais plutôt dans une cellule de l’aile psychiatrique de la prison où travaillait du personnel mieux formé à l’interaction avec des personnes présentant des troubles psychiatriques.

Quoiqu’il en soit, le détenu était, en raison de ses troubles mentaux et de sa privation de liberté, par- ticulièrement vulnérable. Or le tribunal correction- nel ne l’a aucunement pris en considération dans l’analyse de la nécessité et de la proportionnalité de la force utilisée par les agents pénitentiaires. Au contraire, le détenu semble avoir été traité comme un détenu ordinaire disposant de toutes ses facultés mentales.

Il n’y a eu aucune réflexion des agents pénitentiaires sur la manière d’aborder le détenu quant à la notifi- cation des mesures en question et sa possible réac- tion négative ou agressive. Nonobstant l’imprévisi- bilité du comportement humain, il ne s’agissait pas en l’espèce d’une intervention menée au hasard qui aurait pu donner lieu à des développements inatten- dus auxquels les agents auraient pu être appelés à réagir sans y être préparés. Et aucune mesure autre que l’immobilisation et le placement en cellule de réflexion n’a été envisagée par les trois agents ou leurs supérieurs.

Aussi le risque létal d’une clé d’étranglement n’ayant été enseigné au cours de la formation suivie par R., il ne fait aucun doute qu’une telle mesure pouvait mener à l’asphyxie de la personne et était, partant, potentiellement meurtrière.

De surcroît, nonobstant le fait que, immobilisé au sol, entravé aux mains et aux pieds, le fils des requé- rants ne présentait plus de danger pour autrui, les agents pénitentiaires, pourtant nombreux sur les lieux, n’ont pratiqué aucun examen, même superfi- ciel, afin de s’assurer de son état de santé.

Dans ces circonstances, le recours à la force n’était pas « absolument nécessaire ». L’absence de règles claires peut également expliquer pourquoi R. a pris des initiatives qui ont mis la vie du détenu en dan- ger, ce qui n’eût peut-être pas été le cas s’il avait bénéficié d’une formation adéquate sur la façon de réagir dans une situation comme celle qui s’est pré- sentée à lui.

Il ne découle pas de ce constat de la responsabilité de l’État défendeur sous l’angle de la Convention que la Cour entend exprimer une opinion sur l’acquitte- ment des trois agents pénitentiaires, prononcé par la

juridiction interne sur base de motifs concernant la responsabilité pénale individuelle de ces personnes.

Conclusion : violation (unanimité).

Article 41 : 20 000 EUR pour préjudice moral.

(Voir aussi Makaratzis c.  Grèce [GC], 50385/99, 20  décembre 2004, Note d’information  70 ; Saoud c. France, 9375/02, 9 octobre 2007, Note d’informa- tion 101 ; Renolde c.  France, 5608/05, 16  octobre 2008, Note d’information 112 ; et W.D. c.  Belgique, 73548/13, 6  septembre 2016, Note d’informa- tion 199)

Effective investigation/Enquête effective Failure of Turkish and Cypriot authorities to cooperate in murder investigation: case referred to the Grand Chamber

Défaut de coopération entre les autorités turques et les autorités chypriotes dans le cadre d’une enquête pour homicide : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Güzelyurtlu and Others/et autres – Cyprus and Turkey/Chypre et Turquie, 36925/07, judgment/arrêt 4.4.2017 [Section III]

The applicants were close relatives of three Cypriot nationals of Turkish-Cypriot origin who were found dead with gunshot wounds in the Cypriot-Govern- ment-controlled area of the island in 2005. Criminal investigations were immediately opened by both the Cypriot authorities and by the Turkish (includ- ing the “TRNC”) authorities. However, although eight suspects were identified by the Cypriot authorities and were arrested and questioned by the “TRNC”

authorities, both investigations reached a stale- mate and the files were held in abeyance pending further developments. Although the investigations remained open nothing concrete was done after 2008. The Turkish Government were still waiting for all the evidence in the case to be handed over so they could try the suspects, while the Cypriot investi- gation came to a complete halt following the return by Turkey of extradition requests by the Cypriot authorities. Efforts made through the good offices of the United Nations Peacekeeping Force in Cyprus (UNFICYP) proved fruitless due to the respondent States’ persistence in maintaining their positions.

In the Convention proceedings, the applicants com- plained of a violation of Article 2 by both the Cypriot and Turkish authorities on account of their failure to conduct an effective investigation into the deaths and to cooperate in the investigation.

(9)

In a judgment of 4  April 2017 (see Information Note 206), a Chamber of the Court held that there had been a procedural violation of Article 2 by Tur- key (unanimously) and by Cyprus (five votes to two) on account of the failure of both States to cooperate effectively with each other and take all reasonable steps necessary to facilitate and realise an effective investigation into the case.

On 18 September 2017 the case was referred to the Grand Chamber at the request of the Governments of both respondent States.

ARTICLE 3

Inhuman and degrading treatment/Traitement inhumain et dégradant

Conditions in which asylum-seekers were held in airport transit zone: case referred to the Grand Chamber

Conditions dans lesquelles des demandeurs d’asile ont été retenus dans une zone de transit aéroportuaire : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Z.A. and Others/et autres – Russia/Russie, 61411/15 et al., judgment/arrêt 28.3.2017 [Section III]

(See Article 5 § 1 below/Voir l’article 5 § 1 ci-dessous) Inhuman treatment/Traitement inhumain Expulsion

Expulsion to Serbia: case referred to the Grand Chamber

Expulsion vers la Serbie: affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Ilias and/et Ahmed – Hungary/Hongrie, 47287/15, judgment/arrêt 14.3.2017 [Section IV]

(See Article 5 § 1 below/Voir l’article 5 § 1 ci-dessous)

ARTICLE 5 Article 5 § 1

Deprivation of liberty/Privation de liberté Twenty-three days’ de facto confinement in transit zone: case referred to the Grand Chamber

Rétention de facto, pendant vingt-trois jours, dans une zone de transit : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Ilias and/et Ahmed – Hungary/Hongrie, 47287/15, judgment/arrêt 14.3.2017 [Section IV]

The applicants, Bangladeshi nationals, arrived in the transit zone situated on the border between Hun- gary and Serbia and submitted applications for asy- lum. Their applications were rejected and they were escorted back to Serbia.

In the Convention proceedings, they complained, inter alia, that their deprivation of liberty in the transit zone had been unlawful, that the conditions of their allegedly unlawful detention had been inadequate and that their expulsion to Serbia had exposed them to a real risk of inhuman and degrad- ing treatment.

In a judgment of 14 March 2017 a Chamber of the Court held, unanimously, that there had been a violation of Article  3 as regards the applicants’

expulsion to Serbia and a violation of Article 5 § 1.

In the Court’s view the Hungarian authorities had, in breach of Article  3, disregarded country reports and other evidence submitted by the applicants, imposed an unfair and excessive burden of proof and had failed to provide them with sufficient infor- mation. As regards Article 5 § 1, the applicants had been deprived of their liberty without any formal decision of the authorities solely by virtue of an elas- tically interpreted general provision of the law.

The Court also held, unanimously, that there had been no violation of Article 3 as regards the conditions of detention in the transit zone, but violations of Arti- cle 5 § 4 and Article 13 taken together with Article 3.

On 18 September 2017 the case was referred to the Grand Chamber at the Government’s request.

Asylum-seekers held for lengthy periods in airport transit zone: case referred to the Grand Chamber

Demandeurs d’asile retenus pendant de longues périodes dans une zone de transit

aéroportuaire : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Z.A. and Others/et autres – Russia/Russie, 61411/15 et al., judgment/arrêt 28.3.2017 [Section III]

The four applicants, who were asylum-seekers, were held in the international transit zone of Sheremetyevo Airport in Russia for periods ranging

(10)

from five months to one year and ten months after being refused entry into Russia. They had to sleep on a mattress on the floor in the boarding area of the airport, which was constantly lit, crowded and noisy, and were sustained on emergency rations pro- vided by the Russian office of UNHCR. There were no showers. In the Convention proceedings, they com- plained that they had been unlawfully deprived of their liberty (Article 5 § 1 of the Convention) and of the conditions in which they were held (Article 3).

In a judgment of 28  March 2017 (see Information Note 205) a Chamber of the Court held by six votes to one that there had been a violation of Article 5 § 1 of the Convention. The applicants asylum seekers’

confinement for lengthy periods in the airport transit zone without being able to enter Russian territory or a State other than that which they had left amounted to a de facto deprivation of liberty for which there was no legal basis in Russian law. The Chamber also found, by six votes to one, a violation of Article 3 on account of the conditions the applicants were forced to endure in the transit zone over extended periods.

On 18 September 2017 the case was referred to the Grand Chamber at the Government’s request.

Article 5 § 4

Review of lawfulness of detention/Contrôle de la légalité de la détention

Rejection of convicted prisoner’s appeal against continued detention without affording him opportunity to reply to prosecution’s submissions: Article 5 § 4 applicable; violation Rejet de l’appel formé par un détenu condamné contre son maintien en détention sans que celui-ci ait eu la possibilité de répondre aux arguments des autorités : article 5 § 4 applicable ; violation

Stollenwerk – Germany/Allemagne, 8844/12, judgment/arrêt 7.9.2017 [Section V]

Facts – The applicant was arrested and remanded in custody in connection with drugs offences. The deci- sion to detain him was reviewed on eight occasions.

The applicant was convicted at his trial and given a custodial sentence. He appealed. The trial court also issued a separate order continuing his detention.1 The applicant’s appeal against that order and his subsequent request for a hearing were dismissed by the Court of Appeal.

1. Under German law, a person is detained on remand, rather than after conviction, until his or her conviction becomes final, including during appeal procedures.

In the Convention proceedings the applicant com- plained that the proceedings before the Court of Appeal had been unfair since that court, in breach of the principle of equality or arms, had examined both his appeal against the order for his continued deten- tion and his request for a hearing without affording him an opportunity to reply to the Chief Public Pros- ecutor’s written submissions.

Law – Article 5 § 4: The set of proceedings that led to the court of appeal’s decision not to release the applicant pending the outcome of his substantive appeal had commenced after the trial court’s judg- ment convicting him. Accordingly, Articles 5 § 1 (c) and 5 § 3 of the Convention were no longer applica- ble to the applicant’s detention.

Although Article 5 § 4 of the Convention did not nor- mally come into play as regards detention governed by Article 5 § 1 (a) of the Convention (lawful detention after conviction by a competent court), it was appli- cable in the applicant’s case because domestic law provided that a person is detained on remand until his or her conviction becomes final, including during appeal proceedings, and accorded the same proce- dural rights to all remand prisoners. Where a Con- tracting State provided for procedures going beyond the requirements of Article 5 § 4 of the Convention, the guarantees afforded by that provision neverthe- less had to be respected in those procedures.

It was not disputed that the Court of Appeal took its decisions relating to the continuation of the appli- cant’s detention and his request for a subsequent hearing without informing him of the written obser- vations of the prosecution authorities and giving him the opportunity to comment on them. For review proceedings to be “truly adversarial” and for equality of arms to be ensured, a party had to be informed whenever observations were filed by another party and be given a real opportunity to comment. In addi- tion, as this was the first time the Court of Appeal and the Chief Public Prosecutor’s Office had been involved in the proceedings the applicant could not have known their positions regarding his detention.

The proceedings were thus not truly adversarial and the principle of equality of arms had been violated.

Conclusion: violation (four votes to three).

Article 41: finding of a violation constituted suffi- cient just satisfaction in respect of non-pecuniary damage.

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ARTICLE 6 Article 6 § 1 (civil) Access to court/Accès à un tribunal

Supreme Court ruling that civil courts had no jurisdiction to hear pastor’s claim for wrongful dismissal by church: Article 6 not applicable;

inadmissible

Arrêt de la Cour suprême jugeant les juridictions civiles non compétentes pour connaître du recours pour licenciement abusif engagé par un pasteur contre l’Église : article 6 non applicable ; irrecevable

Károly Nagy – Hungary/Hongrie, 56665/09, judgment/arrêt 14.9.2017 [GC]

Facts – The applicant was a pastor employed by the Reformed Church of Hungary. In 2005 he was dis- missed for a comment he had made in a local news- paper. He brought a compensation claim against the Church in a labour court but the proceedings were discontinued for want of jurisdiction, since the appli- cant’s relationship with his employer was regulated by ecclesiastical law. The applicant subsequently lodged a claim in the civil courts, but this too was ulti- mately discontinued after the Supreme Court ruled, following an analysis of the contractual relationship, that the civil courts had no jurisdiction either. Before the European Court the applicant contended that the Supreme Court’s ruling that the State courts had no jurisdiction had deprived him of access to a court, in breach of Article 6 § 1 of the Convention.

In a judgment of 1  December 2015 (see Informa- tion Note 191) a Chamber of the Court held, by four votes to three, that there had not been a violation of Article 6 § 1. The Chamber found that, although the Supreme Court had held that the State courts had no jurisdiction to examine the applicant’s claim, it had in fact examined the claim in the light of the relevant domestic legal principles of contract law.

The applicant could not, therefore, argue that he had been deprived of the right to a determination of the merits of his claim.

On 2 May 2016 the case was referred to the Grand Chamber at the applicant’s request.

Law – Article 6 § 1: For Article 6 § 1 in its civil limb to be applicable, there had to be a dispute over a “right”

which could be said, at least on arguable grounds, to be recognised under domestic law, irrespective of whether that right was protected under the Conven- tion. In order to decide whether the “right” in ques-

tion had a basis in domestic law, the starting-point had to be the provisions of the relevant domestic law and their interpretation by the domestic courts.

Save in the event of evident arbitrariness, it was not for the Court to question the interpretation of the domestic law by the national courts. It was the right as asserted by the claimant in the domestic proceed- ing that had to be taken into account in order to assess whether Article 6 § 1 was applicable. Where there was a genuine and serious dispute about the existence of the right asserted by the claimant under domestic law, the domestic courts’ decision that there was no such right did not remove, retrospec- tively the arguability of the claim.

It was undisputed that, in accordance with domestic law, claims involving internal laws and regulations of a church could not be enforced by State organs.

It was further uncontested that, should domestic courts establish that an ongoing dispute concerned an ecclesiastical claim unenforceable by domestic organs, they had to terminate the proceedings. The main question that arose before the domestic courts therefore revolved around the exact nature of the applicant’s relationship with the Reformed Church.

The applicant’s ecclesiastical service was based on his Letter of Appointment, issued by the parish pres- byters assigning him to the position of pastor in the Reformed Church of Hungary. Pursuant to the text of that letter, the applicant was asked to perform tasks

“defined by ecclesiastical laws and legal provisions”.

However, instead of turning to the ecclesiastical courts with his pecuniary claims, he first instituted labour proceedings. When those proceedings were discontinued he turned to the civil courts. Follow- ing detailed examination of the issue of the State court’s jurisdiction and the right of access to a court of persons in ecclesiastical service, all of the national courts discontinued the proceedings holding that the applicant’s claim could not be enforced before the national courts since his pastoral service and the Letter of Appointment on which it was based were governed by the ecclesiastical rather than the State law. The Supreme Court had confirmed that the applicant’s relationship with the Church had been of an ecclesiastical nature.

Domestic legislation did not provide churches or their officials with unfettered immunity against any and all civil claims. The applicant’s claim did not involve a statutory right. Instead, it concerned an assertion that a pecuniary claim stemming from his ecclesiastical service, governed by ecclesiastical law, was actually to be regarded as falling under the civil law. Having carefully considered the nature of his claim, the domestic courts, in so far as they dealt with the substance of the matter, had unanimously

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held, in accordance with the provisions of domestic law, that that was not the case.

Given the overall legal and jurisprudential frame- work existing in Hungary at the material time when the applicant lodged his civil claim, the domestic court’s conclusion that the applicant’s pastoral ser- vice was governed by ecclesiastical law and their decision to discontinue the proceedings could not be deemed arbitrary or manifestly unreasonable.

Consequently, having regard to the nature of the applicant’s complaint, the basis for his service as a pastor and the domestic law as interpreted by the domestic courts, the applicant had no “right” which could be said, at least on arguable grounds, to be recognised under domestic law. To conclude other- wise would result in the creating by the Court, by way of interpretation of Article 6 § 1, of a substan- tive right which had no legal basis in the respond- ent State. Accordingly, Article 6 did not apply to the facts of the applicant’s case and the application was incompatible ratione materiae with the provisions of the Convention.

Conclusion: inadmissible (ten votes to seven).

Article 6 § 1 (administrative/administratif) Fair hearing/Procès equitable

Adversarial trial/Procédure contradictoire Equality of arms/Égalité des armes Lack of access to classified information

constituting decisive evidence in judicial-review proceedings: Article 6 applicable; no violation Impossibilité de prendre connaissance d’un élément de preuve déterminant, qualifié d’information confidentielle, lors du réexamen judiciaire d’une décision administrative : article 6 applicable ; non-violation

Regner – Czech Republic/République tchèque, 35289/11, judgment/arrêt 19.9.2017 [GC]

En fait – En septembre 2006, l’Office national de la sécurité décida de mettre fin à la validité d’une attes- tation de sécurité, délivrée au requérant pour lui permettre d’occuper la fonction d’adjoint d’un vice- ministre de la Défense, au motif que l’intéressé pré- sentait un risque pour la sécurité nationale. La déci- sion ne mentionnait toutefois pas les informations confidentielles sur lesquelles elle se basait ; celles-ci étant classées dans la catégorie « réservé », la loi n’en permettait pas la divulgation à l’intéressé.

Sur recours du requérant, le président de l’Office confirma l’existence du risque. La demande en annu- lation du requérant fut ensuite rejetée par le tribu- nal municipal auquel les documents en question avaient été transmis par l’Office. Le requérant et son avocat ne furent pas autorisés à les consulter. Puis les recours du requérant n’aboutirent pas.

Invoquant l’article 6 § 1 de la Convention, le requé- rant se plaignait de l’iniquité de la procédure admi- nistrative en raison de l’impossibilité de prendre connaissance d’un élément de preuve déterminant, qualifié d’information confidentielle, mis à la disposi- tion des tribunaux par le défendeur.

Par un arrêt du 26 novembre 2015, une chambre de la Cour a conclu à l’unanimité à l’absence de viola- tion de l’article 6 § 1 de la Convention, jugeant que le processus décisionnel avait satisfait autant que pos- sible aux exigences du contradictoire et de l’égalité des armes et qu’il était assorti de garanties aptes à protéger les intérêts du requérant.

Le 2  mai 2016, l’affaire a été renvoyée devant la Grande Chambre à la demande du requérant.

En droit – Article 6 § 1

a) Applicabilité – L’exercice par le requérant de sa fonction était conditionné à l’autorisation d’accès aux informations confidentielles. Le retrait de son attestation de sécurité l’a donc privé de la possibi- lité d’exercer pleinement ses fonctions et a eu des conséquences négatives sur sa capacité à obtenir un nouvel emploi dans la fonction publique. Dans ces conditions, le lien entre la décision de retirer l’attestation de sécurité du requérant et la perte de ses fonctions et de son emploi était plus que ténu ou éloigné. Il pouvait dès lors se prévaloir d’un droit à contester en justice la légalité de ce retrait.

La relation de travail entre le requérant et le minis- tère de la Défense était basée sur les dispositions du code du travail, qui ne contenait aucune règle spé- cifique applicable aux fonctions exercées au sein de de l’administration d’État, de sorte que, au moment des faits, il n’existait aucune fonction publique au sens traditionnel du terme comportant pour ses agents des obligations et privilèges exorbitants du droit commun. Sachant que les litiges en matière d’emploi portent sur des droits civils au sens de l’ar- ticle 6 § 1 de la Convention, la décision par laquelle l’attestation de sécurité a été retirée au requérant et la procédure ultérieure ont affecté ses droits civils.

Cela étant, à supposer même que le requérant fût à considérer comme ayant été un fonctionnaire, le requérant a pu introduire un recours devant les

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juridictions administratives pour contester la léga- lité de la décision de l’Office. Il s’ensuit que l’article 6 trouve à s’appliquer en l’espèce sous son volet civil.

De ce fait le requérant peut prétendre à la qualité de victime au sens de l’article 34 de la Convention.

Conclusion : exceptions préliminaires rejetées (quinze voix contre deux).

b) Fond – Conformément aux prescriptions au droit tchèque en cas de contestation en justice du refus de délivrance ou du retrait d’une attestation de sécurité, la procédure intentée par le requérant a subi deux limitations par rapport aux règles de droit commun tendant à garantir un procès équitable : d’une part, les documents et informations classifiés n’étaient accessibles ni à lui-même ni à son avocat et, d’autre part, dans la mesure où la décision de retrait était basée sur de telles pièces, les motifs à la base de la décision ne lui ont pas été communiqués.

La Cour prend note des pouvoirs conférés aux juri- dictions nationales. Les tribunaux avaient accès à tous les documents classifiés, sans restriction, sur lesquels l’Office s’est basé pour justifier sa décision ; ils avaient le pouvoir de se livrer à un examen appro- fondi des raisons invoquées par l’Office pour ne pas communiquer les pièces classifiées et d’ordonner la communication de celles dont ils estimaient qu’elles ne méritaient leur classification ; ils pouvaient éga- lement apprécier le bien-fondé de la décision de l’Office ordonnant le retrait de l’attestation de sécu- rité et sanctionner, le cas échéant, une décision arbitraire. Leur compétence embrassait l’ensemble des faits de l’espèce et ne se limitait pas à l’examen des moyens invoqués par le requérant, lequel a été entendu par les juges et a pu soumettre également ses conclusions écrites.

Les juridictions nationales ont dûment exercé les pouvoirs de contrôle dont elles disposaient dans ce type de procédure, à l’égard tant de la nécessité de maintenir la confidentialité des documents classés que de la justification du retrait de l’attestation de sécurité du requérant, motivant leurs décisions au regard des circonstances concrètes du cas d’espèce.

Ainsi, la Cour administrative suprême a considéré que la communication des documents classifiés aurait pu avoir pour conséquence la divulgation des méthodes de travail du service de renseignements, la révélation de ses sources d’information ou des tenta- tives d’influence d’éventuels témoins. Elle a expliqué qu’en vertu de la loi, il n’était pas possible d’indiquer où précisément résidait le risque pour la sécurité ni d’indiquer de manière précise les considérations à la base de la conclusion constatant un tel risque, les

raisons et considérations à l’origine de la décision de l’Office trouvant leur origine exclusive dans les infor- mations classifiées. Dès lors, rien ne permet de pen- ser que la classification des documents en cause ait été décidée de manière arbitraire ou dans un objec- tif autre que l’intérêt légitime présenté comme étant poursuivi.

Aussi, la haute juridiction a considéré qu’il se déga- geait à l’exclusion de tout doute des documents classifiés que le requérant ne remplissait plus les conditions légales pour pouvoir être mis au secret.

En effet, le comportement de ce dernier présentait un risque pour la sécurité nationale. À cet égard, en mars 2011, le requérant fit l’objet de poursuites pénales pour association au crime organisé, compli- cité d’abus de pouvoir public, complicité de malver- sations dans des procédures de passation de mar- chés publics et d’adjudication publique ainsi que pour complicité de violation de règles impératives en matière de relations économiques. Il est com- préhensible que quand de tels soupçons existent, les autorités estiment nécessaire d’agir rapidement sans attendre l’issue de l’enquête pénale, tout en évi- tant la révélation, à un stade précoce, des soupçons pesant sur les intéressés, ce qui risquerait d’handica- per l’enquête pénale.

Il n’en reste pas moins qu’il aurait été bienvenu que, dans toute la mesure compatible avec la préserva- tion de la confidentialité et de la bonne conduite des investigations visant le requérant, les instances nationales, à tout le moins la Cour administrative suprême, eussent explicité ne fût-ce que sommai- rement, l’intensité du contrôle auquel elles s’étaient livrées et les reproches retenus à l’encontre du requérant. À cet égard, la Cour note avec satisfaction les nouveaux développements positifs dans la juris- prudence de la Cour administrative suprême.

Eu égard à la procédure dans son ensemble, à la nature du litige et à la marge d’appréciation dont dis- posent les autorités nationales, les limitations subies par le requérant dans la jouissance des droits qu’il tirait des principes du contradictoire et de l’égalité des armes ont été compensées de telle manière que le juste équilibre entre les parties n’a pas été affecté au point de porter atteinte à la substance même du droit du requérant à un procès équitable.

Conclusion : non-violation (dix voix contre sept).

(Voir Fitt c.  Royaume-Uni [GC], 29777/96, 16  février 2000, Note d’information  15 ; Ternovskis c.  Lettonie, 33637/02, 29  avril 2014 ; Schatschaschwili c.  Alle- magne [GC], 9154/10, 15  décembre 2015, Note d’information 191 ; et Miryana Petrova c.  Bulgarie, 57148/08, 21 juillet 2016)

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Article 6 § 1 (enforcement/exécution) Reasonable time/Délai raisonnable

Failure to take execution stage of proceedings into account when determining start of limitation period for length-of-proceedings claim: violation

Recours indemnitaire pour dépassement du délai raisonnable déclaré tardif faute de prise en compte de la phase d’exécution du jugement comme partie intégrante de la procédure : violation

Bozza – Italy/Italie, 17739/09, judgment/arrêt 14.9.2017 [Section I]

En fait – Au terme d’une procédure judiciaire intro- duite en 1994 contre l’Institut national de la sécurité sociale à propos de la réévaluation d’une pension, la requérante obtint en appel un jugement favorable qui devint définitif en janvier 2004. En l’absence de paiement de la somme due par l’administration, la requérante obtint du juge de l’exécution une saisie- attribution en janvier 2005.

Le recours « Pinto » introduit ensuite par la requé- rante en mai 2005 afin d’obtenir un dédomma- gement pour la durée de la procédure fut déclaré tardif, au motif que la « décision interne définitive » à prendre comme point de départ du délai de for- clusion (six mois) n’était pas la décision du juge de l’exécution mais celle du juge du fond.

Dans sa jurisprudence récente, la Cour de cassation est revenue sur cette approche séparée du fond et de l’exécution, au profit d’une appréciation globale du délai raisonnable.

En droit – La présente affaire porte essentiellement sur la question de savoir : i) si, dans le cadre procédu- ral de la voie de recours « Pinto », la décision du juge de l’exécution peut passer pour la « décision interne définitive » de la procédure principale au sens de l’article 35 de la Convention et ii) dans l’affirmative, si le rejet de la demande de satisfaction équitable par les juridictions « Pinto » a constitué une violation du droit de la requérante à un procès dans un délai rai- sonnable au sens de l’article 6 § 1 de la Convention.

a) Recevabilité

Article  35 § 1 (délai de six mois) : Jointe au fond, l’exception de tardiveté est rejetée pour les raisons expliquées ci-après.

b) Fond

Article 6 § 1 (délai raisonnable) : Bien qu’il ne soit pas complètement aligné sur la jurisprudence de Stras- bourg, le revirement opéré par la Cour de cassation en 2016 va dans le sens d’une approche globale de la durée de la procédure. À l’époque de la présente affaire, cependant, les tribunaux italiens séparaient strictement la procédure sur le fond et la procédure d’exécution.

En l’espèce, s’agissant d’un jugement obtenu contre l’État, selon la jurisprudence de Strasbourg la requé- rante n’était pas tenue d’engager une quelconque procédure d’exécution : une fois le jugement devenu obligatoire et exécutoire, dès janvier 2004, l’autorité défenderesse savait ou était censée savoir qu’elle était tenue de verser à la requérante la somme due.

L’exécution du jugement ne soulevait pas de difficul- tés particulières.

Faute de paiement spontané par l’Administration, le droit revendiqué par la requérante n’a trouvé sa réalisation effective qu’avec la saisie-attribution pro- noncée par le juge de l’exécution.

Partant, c’est la décision du juge de l’exécution qui doit être regardée comme la « décision interne défi- nitive » de la procédure principale dans la présente affaire.

Quant à la durée de la « procédure » ainsi globa- lement entendue (de 1994 à 1998, puis de 1999 à 2005), son caractère excessif ressort des critères bien établis de la jurisprudence de la Cour et de ses conclusions dans de nombreuses affaires similaires.

Conclusion : violation (unanimité).

Article 41 : 3 000 EUR pour préjudice moral.

Article 6 § 3 (b) Adequate facilities/Facilités nécessaires Alleged inability of defendant in criminal proceedings to examine surveillance videotapes used in evidence against her: case referred to the Grand Chamber

Impossibilité alléguée pour une accusée d’examiner des bandes de vidéosurveillance retenues comme éléments à charge : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Murtazaliyeva – Russia/Russie, 36658/05, judgment/

arrêt 9.5.2017 [Section III]

(15)

(See Article 6 § 3 (d) below/Voir l’article 6 § 3 d) ci- dessous)

Article 6 § 3 (d)

Examination of witnesses/Interrogation des témoins

Inability of defence in criminal proceedings to question witnesses: case referred to the Grand Chamber

Impossibilité pour la défense d’interroger des témoins lors du procès pénal : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Murtazaliyeva – Russia/Russie, 36658/05, judgment/

arrêt 9.5.2017 [Section III]

The applicant, an ethnic Chechen, was arrested and convicted of preparing an act of terrorism, inciting others to commit an act of terrorism, and carrying explosives. She was sentenced to nine years’ impris- onment, reduced to eight years and six months on appeal.

In the Convention proceedings, the applicant com- plained, in particular, that she had not been able to effectively examine the surveillance videotapes which had been used as evidence against her in the domestic proceedings and that she had not been able to question a witness testifying on her behalf nor two attesting witnesses.

In a judgment of 9 May 2017 a Chamber of the Court held, unanimously, that there had been no violation of Article 6 §§ 1 and 3 (b); by four votes to three that there had been no violation of Article 6 §§ 1 and 3 (d) as regards the complaint concerning the absence of the witness testifying on her behalf; and by five votes to two that there had been no violation of Arti- cle 6 §§ 1 and 3 (d) as regards the two attesting wit- nesses. In the Court’s view the applicant’s conviction was based on abundant evidence against her and the witness on her behalf was unlikely to have out- weighed it or strengthened the applicant’s position.

As regards the two attesting witnesses, the overall fairness of the trial had not been prejudiced and the applicant had been able to effectively present her case and the arguments in her defence.

On 18 September 2017 the case was referred to the Grand Chamber at the applicant’s request.

ARTICLE 8

Respect for private life/Respect de la vie privée

Respect for correspondence/Respect de la correspondance

Monitoring of an employee’s use of the Internet at his place of work and use of data collected to justify his dismissal: violation

Surveillance de l’usage fait d’internet par un employé à son lieu de travail et utilisation des données collectées pour justifier son renvoi : violation

Bărbulescu – Romania/Roumanie, 61496/08, judgment/arrêt 5.9.2017 [GC]

En fait – Le requérant fut licencié par son employeur, une société privée, pour avoir utilisé le réseau inter- net de son entreprise pendant ses heures de travail au mépris du règlement intérieur, qui interdisait l’uti- lisation des ordinateurs de l’entreprise à des fins per- sonnelles. Son employeur avait surveillé pendant un certain temps ses communications sur un compte Yahoo Messenger que l’intéressé avait été invité à ouvrir afin de répondre aux demandes de rensei- gnements des clients. Les enregistrements produits durant les procédures internes montraient qu’il avait échangé des messages de nature strictement privée avec des tiers.

Dans la procédure devant les organes de la Conven- tion, le requérant alléguait que la rupture de son contrat reposait sur une violation de son droit au respect de sa vie privée et de sa correspondance et que les juridictions internes avaient failli à protéger ce droit.

Par un arrêt du 12 janvier 2015, une chambre de la Cour a conclu par six voix contre une à l’absence de violation de l’article 8. Selon la chambre, rien n’indi- quait que les autorités internes avaient failli à ména- ger un juste équilibre, dans les limites de leur marge d’appréciation, entre le droit du requérant au respect de sa vie privée protégé par l’article 8 et les intérêts de son employeur (voir la Note d’information 192).

Le 6  juin 2016, l’affaire a été renvoyée devant la Grande Chambre à la demande du requérant.

En droit – Article 8

a) Applicabilité – Le type de messagerie instantanée sur internet en question est une forme de commu- nications faisant partie de l’exercice d’une vie privée sociale. Par ailleurs, la notion de « correspondance » s’applique à l’envoi et à la réception de messages, même depuis l’ordinateur de l’employeur.

(16)

Le requérant avait bien été informé de l’interdiction d’utiliser internet à des fins personnelles posée par le règlement intérieur de son employeur. Toutefois, il n’a pas été informé à l’avance de l’étendue et de la nature de la surveillance opérée par son employeur ni de la possibilité que celui-ci ait accès à la teneur même de ses communications.

Il n’est pas certain que les règles restrictives de l’employeur aient laissé au requérant une attente raisonnable en matière de vie privée. Cela étant, les instructions d’un employeur ne peuvent pas réduire à néant l’exercice de la vie privée sociale sur le lieu de travail. Le respect de la vie privée et de la confi- dentialité des communications continue à s’imposer, même si ces dernières peuvent être limitées dans la mesure du nécessaire.

Ainsi, les communications que le requérant a effec- tuées depuis son lieu de travail étaient couvertes par les notions de « vie privée » et de « correspondance ».

Il s’ensuit que l’article 8 de la Convention est appli- cable en l’espèce.

b) Fond – Compte tenu des circonstances parti- culières de l’espèce, à la lumière de la conclusion relative à l’applicabilité de l’article  8 et compte tenu de ce que l’atteinte à l’exercice par le requé- rant de son droit au respect de sa vie privée et de sa correspondance a été le fait d’un employeur privé, il y a lieu d’analyser le grief sous l’angle des obliga- tions positives de l’État.

Peu d’États membres ont encadré de manière expli- cite la question de l’exercice par les employés de leur droit au respect de leur vie privée et de leur cor- respondance sur leur lieu de travail. Ainsi, les États contractants doivent se voir accorder une marge d’appréciation étendue pour évaluer la nécessité d’adopter un cadre juridique régissant les conditions dans lesquelles un employeur peut adopter une politique encadrant les communications non profes- sionnelles, électroniques ou autres, de ses employés sur leur lieu de travail.

Cependant, la proportionnalité et les garanties procédurales contre l’arbitraire sont des éléments essentiels. Dans ce contexte, les autorités natio- nales devraient tenir compte des facteurs suivants : L’employé a-t-il été informé de la possibilité que l’employeur prenne des mesures de surveillance de sa correspondance et de ses autres communications ainsi que de la mise en place de telles mesures ? Quels ont été l’étendue de la surveillance opérée par l’employeur et le degré d’intrusion dans la vie privée de l’employé ? L’employeur a-t-il fourni des raisons à l’appui de la surveillance des communications de l’employé ? Aurait-il été possible de mettre en place

un système de surveillance reposant sur des moyens et des mesures moins intrusifs que l’accès direct au contenu des communications de l’employé ? Quelles ont été les conséquences de la surveillance pour l’employé qui en a fait l’objet ? L’employé s’est-il vu offrir des garanties adéquates, notamment lorsque les mesures de surveillance de l’employeur avaient un caractère intrusif ? Enfin, les autorités internes devraient veiller à ce que les employés dont les com- munications ont été surveillées puissent bénéficier d’une voie de recours devant un organe juridiction- nel ayant compétence pour statuer, du moins en substance, sur le respect des critères énoncés ci-des- sus ainsi que sur la licéité des mesures contestées.

Les juridictions nationales ont correctement cerné les intérêts en jeu, en se référant explicitement au droit du requérant au respect de sa vie privée, ainsi que les principes de droit applicables de nécessité, de finalité, de transparence, de légitimité, de pro- portionnalité et de sécurité énoncés dans la direc- tive 95/46/CE du Parlement européen et du Conseil, du 24  octobre 1995, relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circula- tion de ces données. Les tribunaux internes ont en outre recherché si la procédure disciplinaire avait été menée dans le respect du principe du contradictoire et si le requérant s’était vu offrir la possibilité de pré- senter ses arguments.

Il n’apparaissait pas que l’intéressé eût été informé à l’avance de l’étendue et de la nature de la surveillance opérée par l’entreprise ni de la possibilité que celle-ci ait accès au contenu même de ses communications.

Les juridictions nationales ont omis de rechercher si le requérant avait été averti préalablement de la pos- sibilité que l’employeur mette en place des mesures de surveillance ainsi que de l’étendue et de la nature de ces mesures. Pour pouvoir être considéré comme préalable, l’avertissement de l’employeur doit être donné avant que celui-ci ne commence son acti- vité de surveillance, a fortiori lorsque la surveillance implique également l’accès au contenu des commu- nications des employés.

La question de l’étendue de la surveillance opérée et du degré d’intrusion dans la vie privée du requérant n’a été examinée par aucune juridiction nationale, alors qu’il apparaît que l’employeur a enregistré en temps réel l’intégralité des communications passées par le requérant pendant la période de surveillance, qu’il y a eu accès et qu’il en a imprimé le contenu.

Les juridictions nationales n’ont pas suffisamment vérifié la présence de raisons légitimes justifiant la mise en place de la surveillance des communications du requérant. Par ailleurs, ni le tribunal départemen-

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