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Synthèse de la Troisième partie

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Academic year: 2021

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Tav. LXIV Arma di Nasino (fotografie di D. Binder).

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Tav. LXV Arma di Nasino (fotografie di D. Binder).

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Tav. LXVI Arma di Nasino (fotografie di D. Binder).

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Tav. LXVII.Arma di Nasino (fotografie di D. Binder).

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Tav. LXVIII Arma dello Stefanin. Scavi 1952-62 (foto di D. Binder).

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Tav. LXIX Pertusello (fotografie di D. Binder).

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Tav. LXX Pertusello(fotografie di D. Binder).

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Tav. LXXI Pertusello(fotografie di D. Binder).

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Synthèse de la Troisième partie

La révision des sites et des assemblages céramiques de la Ligurie occidentale

Au-delà de la grotte des Arene Candide, qui a toujours joué un rôle de premier rang dans le cadre des études sur la néolithisation en raison de la qualité des recherches et de la conservation exceptionnelle des témoignages archéologiques (Cf. Partie II), on connaı̂t plusieurs sites néolithiques en Ligurie occidentale. Bien qu’ils aient livré des témoignages relatives aux phases les plus anciennes du Néolithique de la région, ces sites ont été toujours relégués à une position marginale en raison de la fiabilité inégale des contextes, des incertitudes relatives à l’association entre culture matérielle et données radiométriques ou du caractère réduit des assemblages parfois constitués seulement de quelques tessons diagnostiques ou mêlés à des éléments plus récents (Biagi, Starnini 2016:43). Par conséquent, les céramiques qui en proviennent ont presque toujours fait l’objet d’études partielles et à l’échelle du site.

L'analyse menée sur l’assemblage céramique des Arene Candide (fouilles 1997 -2012) nous a permis de mettre en évidence une évolution diachronique, et d’élaborer une périodisation chrono-culturelle articulée en différents horizons, caractérisé par des caractères spécifiques avec valeur de

« marqueurs » (Cf. Partie II, §4.6.1). Cette proposition, qui est pour des raisons évidentes une schématisation d'une réalité beaucoup plus complexe, offre toutefois la possibilité d’exploiter le potentiel informatif des autres assemblages céramiques de la région.

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Une révision systématique de ces assemblages céramiques, selon les critères utilisés pour les Arene Candide, a ainsi permis d'identifier certains éléments technologiques et décoratifs permettant de proposer leur attribution, précise ou générique, aux différents horizons identifiés dans le site clé.

Grâce à cette révision, le modèle diachronique élaboré à partir des céramiques des Arene Candide a pu être vérifié et mieux défini, dans un processus de feed-back.

Les implications de cette démarche se placent à deux niveaux : d'une part, on a pu étendre l'analyse à des séries céramiques souvent négligées en intégrant la caractérisation du système de production céramique et en définissant les styles dans les différents horizons chrono-culturels ; de l'autre, la

"synchronisation" des sites abouti à la constitution d’une base plus fiable pour l'étude du peuplement et de l'organisation et la gestion du territoire.

La constitution du corpus des sites

La révision de ces contextes et des assemblages céramiques associés s’est tout d’abord fondée sur l’inventaire des sites ayant livré des témoignages attribués au Complexe culturel Impresso-Cardial.

Une étude systématique de la bibliographie disponible, notamment des études céramologiques, a permis une premières sélection parmi les sites. La longue tradition de recherche archéologique, en particulier dans la région de Finale, a produit un nombre considérable des publications et ouvrages depuis la seconde moitié du XIXème siècle. Au cours de cette première phase, certaines études de synthèse se sont révélées particulièrement utiles (Bernabò Brea 1947; Odetti 1987a; Traverso 2000;

Murialdo et al. 2001; Biagi, Starnini 2016).

La situation révélée par la bibliographie a montré une forte hétérogénéité : certains sites n'ont pratiquement pas été étudiés après leur découverte dans la deuxième moitié du XIXe siècle, d’autres n’ont été que partiellement analysés, alors que pour certains nous disposons d’études plus approfondies, fondées sur des révisions plus récentes (par exemple, Arene Candide, Pollera et Riparo di Pian del Ciliegio). Sur la base des données publiées, un corpus préliminaire a regroupé des sites ayant livré des traces d’occupations référables au Complexe Impresso-Cardial et d’autre attribués génériquement au Néolithique. Ces informations ont été utilisées pour un catalogage de ces sites dans la base de données crée pour le Projet de Recherche Collectif ETICALP : Évolutions, transferts, interculturalités dans l’arc liguro-provençal : Matières premières, productions et usages, du Paléolithique supérieur à l’âge du Bronze ancien, dirigé par D. Binder.

La phase suivante a porté sur la localisation des assemblages céramiques correspondant et sur leur examen. Pour travailler sur les céramiques, aujourd’hui conservés ou exposées en différentes institutions (Museo Archeologico del Finale, Museo di Antichità di Torino, Museo Navale Romano di Albenga, Museo di Archeologia Ligure di Genova, Musée de Préhistoire Régional de Menton, Soprintendenza Archeologia, Belle Arti e Paesaggio per la città metropolitana di Genova e per le province di Imperia, La Spezia e Savona), plusieurs autorisations d'étude ont été demandées, mais certaines d’entre elles n'ont pas été accordées.

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Dans un premier temps, les céramiques ont été examinées pour vérifier les données publiées et/ou pour identifier des nouveaux éléments attribuables au Complexe Impresso-Cardial (Tab. 42). Cette opération a conduit à l’exclusion de certains sites du corpus, dans la mesure où l’on n’y a pas trouvé

d’éléments pertinents en regard des objectifs de cette recherche. Cela a finalement conduit à la sélection d'une vingtaine de sites (Tab. 43) qui ont été insérés dans la base de données créée pour le projet ANR CIMO. Céramiques Imprimées de Méditerranée Occidentale. Recherche interdisciplinaire sur la poterie du Néolithique ancien (6ème millénaire av. N.-E.) : matières premières, productions, usages et transferts, dirigé par D. Binder.

Chacun de ces sites a fait l’objet d’une révision systématique des contextes archéologiques, qui a prévu l’analyse en détail de la nature des opérations de fouilles et des méthodologies adoptées pour évaluer leur fiabilité, et des assemblages céramiques, à travers l’observation des individus selon les critères retenus pour cette recherche.

Aux sites inclus dans l'étude, il faut également ajouter la Tana di Badalucco, située à Pigna, près de la frontière, dans la Val Nervia, à la confluence du Rio Corvo et du Rio Murtatone. En effet, ce site a livré un tesson décoré avec des impressions de Cardidae et réalisé avec une terre glauconitique, provenant probablement de la Provence orientale (données projet ETICALP). Le site et l'ensemble des matériels n'ont pas fait l'objet de cette recherche car sont actuellement en cours d’étude, dans le cadre d’un projet de la Soprintendenza della Liguria, en collaboration avec le Museo di Archeologia Ligure et l'Université de Gênes (DISTAV) (Bianchi et al. 2015).

Répartition des sites et territoire

La distribution spatiale des sites du corpus montre qu'ils se situent essentiellement dans la zone comprise entre Finale Ligure et Albenga (Fig. 110). Dans cette aire, ils sont repartis selon quatre domaines géographiques, d'est en ouest :

1. le territoire de Finale, qui comprend les bassins versants des torrents Sciusa, Pora, Bottassano et des ruisseaux présents entre les villages de Final Marina et Borgio (Cf. Chapitre 2) ; 2. la Val Maremola, qui correspond au bassin versant du torrent homonyme, entre les

municipalités de Magliolo, Pietra Ligure, Tovo S. Giacomo et Giustenice (Cf. Chapitre 3) ; 3. le Toiranese et la Val Varatella, dans l'arrière-pays de Loano, qui correspond au bassin du

torrent de Varatella (Cf. Chapitre 4) ;

4. la Val Pennavaira, qui correspond au sous-bassin du Centa tributaire du Rio Pennavaira, dans l'arrière-pays d'Albenga (Cf.Cahpitre 5).

La quasi-totalité des sites du corpus est constitué de grottes ou d’abris sous roche ; en fait, les sites "en plein air" actuellement connus ne sont que deux, représentés par des découvertes de vestiges en position secondaire (San Sebastiano di Perti et Torre Bastia, cf. §2.5 et §2.14).

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L'existence de sites en plein air est facilement envisageable, aussi bien sur la base de considérations générales de peuplement confirmées par les découvertes référables au Complexe Impresso-Cardial situées au dehors du territoire ligurien (Radina, Sarti 2002; Guilaine 2007b; Briois, Manen 2009), que sur l’observation de la fonction potentiellement spécialisée des sites liguriens en grotte. Ces installations de plein air, probablement situées dans les plaines côtières, sont aujourd'hui vraisemblablement enfouies en raison de la progradation des plaines alluviales et de la remontée du niveau de la mer. Les études géologiques effectuées dans les contextes côtiers et les forages marins montrent en effet que les niveaux se rapportant à l'Holocène moyen sont maintenant recouverts par de puissants dépôts alluviaux (Montanari et al. 2014; Arobba et al. 2016).

Le cadre de la présence néolithique dont nous disposons actuellement doit donc être considéré

comme partiel et certainement très peu représentatif des structures de peuplement et de la gestion territoriale néolithiques (Biagi, Nisbet 1986; Biagi 1987). Cette lacune n’affecte pas seulement le nombre et la répartition des sites connus, mais aussi les tentatives de reconstruction des systèmes technico-économiques, car, comme mentionné, majoritairement les grottes représentent des sites spécialisés au sein d’une organisation territoriale composée de plusieurs installations complémentaires (Binder, Perlès 1990:257; Binder 1991; Brochier et al. 1999).

La présentation des sites et des assemblages céramiques

Les vingt sites sélectionnés et les assemblages céramiques associés sont traités dans les chapitres de 2 à 5, repartis selon les différents domaines géographiques. La présentation de chaque site est organisée en deux parties.

La première partie contient un résumé des recherches menées sur le site et un examen critique du contexte archéologique et stratigraphique. L'objectif est d’analyser les fouilles et les méthodologies adoptées, dans leur dimension historique, afin d'évaluer la fiabilité des contextes. Les modalités des opérations et le contexte d'origine des vestiges ont en effet influencé la composition des assemblages et donc l’étude de ces séries, en affectant de manière significative le potentiel interprétatif des données techno-typologiques en vue de l’élaboration d’une périodisation chrono-culturelle à l'échelle régionale.

La deuxième partie est consacrée à la présentation et à la révision des assemblages céramiques du site, selon les différentes phases au cours desquelles la recherche s’est déroulée. Il s’est agi tout d’abord d’un travail de collecte et d’analyse critique des données et des résultats obtenus au cours des recherches précédentes sur les mêmes assemblages. Cette phase a permis d’évaluer le degré de fiabilité des données en vue de leur réutilisation soit directement, soit en les réinterprétant à la lumière des nouveaux critères adoptés.

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Le Finalese

Caverna dei Pipistrelli (Cf. §2.1)

Après avoir fait l’objet de fouilles clandestines, la Caverna dei Pipistrelli a été explorée archéologiquement pour la première fois en 1897 par G. B. Amerano. Entre 1954 et 1956, M. Almagro y a réalisé trois campagnes de fouilles. Ces recherches ont reconnu une même séquence stratigraphique dans tous les secteurs fouillés. Sous un niveau remanié, deux couches (I et II), ont livré matériels de différentes époques (du Néolithique à l’époque moderne). Au sein de la couche III sous-jacente les fouilleurs ont distingué la partie supérieure (IIIA), contenant lithique et rare faune, de la partie la plus profonde (IIIB), complètement stérile ; les couches IV et V, séparées par une formation carbonatée, n’ont restitué que de rares pièces lithique et d’abondants restes d’Ursus spelaeus.

Ces recherches ont également permis de découvrir sept sépultures, généralement attribuées au Néolithique et récemment soumises à une révision anthropologique assortie de datations radiométriques (Cf. §2.1.1).

Dans le cadre de cette étude, nous avons réexaminé toutes les céramiques trouvées lors des campagnes de fouilles de 1954-1956, conservées au Museo Archeologico del Finale et celles de la collection Amerano au Museo di Antichità de Turin (Cf. §2.1.2.2). Nous avons également pris en compte certains exemplaires exposés au Museo di Archeologia Ligure, issues de recherches du XIXe siècle, bien qu'il n'ait pas été possible de les observer directement. Nous avons identifié des éléments de l’Impresso-Cardial parmi les matériaux des couches I et II des fouilles d’Almagro (1954-1956).

La petite taille des tessons et la présence de carbonates sur les surfaces ont considérablement limité les possibilités d'une lecture technologique de la série, mais on a pu néanmoins formuler quelques hypothèses. L'observation macroscopique a permis de proposer une production locale puisque les pâtes semblent produites avec des terres contenant des roches métamorphiques, très répandues dans la région du Finalese ; l’ajout des dégraissants n’a pas été détecté mais cela demande à être vérifié par une étude plus approfondie ; certains individus montrent des macrotraces d’un façonnage par juxtaposition des patches spiralés, avec l’ajout d'au moins un colombin pour la régularisation du bord.

En outre, la révision a permis d'identifier certains thèmes décoratifs qui, sur la base de la comparaison avec les Arene Candide, permettent de proposer une attribution chrono-culturelle de la série.

Certains individus décorés au sillon d'impressions, par pincements et avec impressions distinctes, obtenues avec un gastéropode et organisées en panneaux, pourraient peut-être suggérer une phase plus ancienne, qui renvoie aux premiers horizons individués aux Arene Candide et à Pendimoun (horizons AC1/AC2A et Pendimoun 1). Ces indices pourraient indiquer une première phase d’occupation approximativement entre 5700 et 5500 AEC.

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La présence d'impressions déroulées formant des faisceaux parallèles à lignes verticales ou obliques sur la partie médiane du vase rappelle les vases de l’horizon AC2B des Arene Candide. On peut alors envisager une phase d’occupation au début de la deuxième moitié de VIème millénaire AEC.

Plusieurs éléments identifiés au sein de l’assemblage récolté par Almagro, tels que la présence de lobes surélevés sur le bord, les bouteilles à corps globulaire avec cordons orthogonaux imprimés, les incisions en chevron montrent les influences culturelles des premiers aspects néolithiques padans, qui en Ligurie sont généralement associé à la phase initiale de la Culture des Vases à Bouche Carrée.

Le vase PPI-030 pourrait donc être attribué à cette phase (Fig. 118). De plus, ces céramiques présentent fréquemment des pâtes dégraissés à la calcite pilée, qui aux Arene Candide apparaissent à la fin du VIème millénaire AEC.

Le dépôt archéologique de la Caverna dei Pipistrelli a été en grande partie prélevé par les opérations menées depuis le XIXe siècle. Une première tentative de fouilles stratigraphiques conduits dans les années 1950 par Almagro et son équipe n’a pas permis d’obtenir des résultats positifs pour les phases de l’Holocène, en soulignant la présence des niveaux fortement remaniés ; toutefois la méthodologie de ces fouilles, approprié pour l'époque, n’aurait pas pu atteindre la résolution que nous recherchons aujourd'hui. Pour cela, nous croyons que la partie de la stratigraphie encore présente in situ mérite des nouvelles recherches micro-stratigraphiques. L’étude d’un nouvel ensemble de matériels, issus d’un contexte stratigraphiquement détaillé, pourrait en effet permettre de vérifier la périodisation proposée dans le cadre de cette révision.

Riparo di Pian del Ciliegio (Cf. §2.2)

Les recherches effectuées entre 1992 et 1997 par la Surintendance archéologique de Ligurie ont permis de mettre en évidence une séquence stratigraphique attribuable à la culture VBQ, au cours de la première moitié du Vème millénaire AEC (Del Lucchese 2009b). Une dizaine de tessons plus anciens ont été retrouvés éparpillés à l'intérieur des certaines couches ; ils sont interprétés comme résultant de re-dépositions générées par un ruisseau situé à proximité du site. Leur présence suggère indirectement l'existence d'au moins un site sur la terrasse proche de l’abri (Del Lucchese, Scotti 2009:42–44).

Les décorations de ces tessons, qui se rapportent à neuf individus, ont permis de les attribuer au Complexe culturel Impresso-Cardial (Del Lucchese, Scotti 2009:42–44; Capelli et al. 2017).

La révision effectuée dans le cadre de cette étude (Cf. §2.2.2.2) et la comparaison avec l’assemblage céramique des Arene Candide, nous permettent de proposer une attribution chrono-culturelle plus précise de cette petite série. Principalement sur la base de l'analyse de la décoration, on peut distinguer au moins deux ensembles renvoyant à deux moments distincts ; cela pourrait être corroboré par l’importante variabilité compositionnelle de pâtes céramiques de ce corpus.

Un premier ensemble (RPC-I) a été identifié par la présence de sillons d'impressions (RPC-001) et d'impressions distinctes, organisées en motifs linéaires parallèles et bien espacés entre eux (RPC-006,

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RPC-007). Ces éléments rappellent nombreux individus provenant des phases stratigraphiques les plus anciennes de la séquence des Arene Candide et peuvent donc être corrélés à l'horizon AC1A.

La présence d'un individu (RCP-007), produit avec une pâte contenant des inclusions d'origine volcanique provenant du secteur tyrrhénien tosco-latial (Capelli et al. 2008, 2009, 2017), offre un élément supplémentaire de comparaison avec l'horizon le plus ancien du site-clé, où est attesté

l'utilisation de la chamotte, obtenue à partir de céramiques à pâtes volcaniques (Cf. §4.5.2.2).

Un second ensemble (RPC-II) est représenté par des individus décorés par des cordons imprimés (RPC-002, RPC-003, RPC-004), avec des impressions distinctes organisées en bandes horizontales, affectant la partie médiane des vases (RPC-005), et avec des impressions tangentielles déroulées et couvrantes (RPC-008) ou pivotantes (RPC-009). Ces éléments montrent des parallèles avec les phases stratigraphiques les plus récentes de la séquence des Arene Candide (phases 6-10).

Bien que quantitativement pauvre, la série céramique permet donc de isoler au moins deux périodes d’occupation de la zone autour de l'abri, au cours du VIème millénaire AEC : RPC-I entre 5800 à 5650 AEC et RPC-II à la fin du VIème millénaire AEC.

Compte tenu de la nature du contexte de découverte, il n'est pas possible d'établir si ces céramiques sont le résultat de l'érosion de différents sites présents dans la terrasse de Pian del Ciliegio ou d'un seul contexte multi-stratifié.

Arma delle Mànie (Cf. §2.3)

A une période récent indéterminée, le dépôt archéologique de l'Arma delle Mànie a été prélevé

jusqu'au niveau des argiles du Pléistocène pour être employé pour la construction des terrasses en proximité de la grotte.

Après la découverte fortuite, en 1962, d’’industrie lithique moustérienne, la Surintendance a entrepris des fouilles systématiques sur le site en en confiant la direction d’abord à G. Isetti (campagnes de 1963 et 1964) et, après sa mort, à O. Giuggiola (de 1966 à 1980). Au cours de cette toute dernière période, onze campagnes de fouilles ont été menées sur le site. Il a été ainsi possible de détecter, sous un niveau remanié, la présence d’une série stratifiée du Paléolithique moyen. Un témoin, heureusement resté intact, entre une grande stalactite et la paroi orientale de la cavité, présente en son sommet des niveaux, avec de petit fragments céramiques, susceptibles de conserver les traces des dépôts les plus récents, détruits lors des travaux historiques (Cf. §2.3.1).

Les tessons néolithiques ont été récupérés à la fois lors du tamisage du sédiment remanié qui encombrait initialement la zone de fouille, et lors de la prospection de la partie la plus externe de la cavité, entre des blocs résultant de l'effondrement partiel de la voûte. Si leur existence a été signalée à plusieurs reprises, ils ne l'ont jamais été étudiés et étaient restés jusqu’ici inédits (Cf. §2.3.2.1).

La révision de toutes les céramiques récupérées lors des campagnes de fouilles 1966-1980 a permis d'identifier deux fragments de parois, qui peuvent être attribués avec certitude au Complexe culturel

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Impresso-Cardial en raison de leur caractéristiques décoratives (Cf. §2.3.2.2). Leurs petites dimensions n’ont permis ni la détermination des formes, ni la reconstruction du processus de production céramique, au-delà des quelques observations. La composition de pâtes pourrait signaler une production locale, employant des terres à inclusions métamorphiques, très communes dans la région du Finalese, sans ajout de dégraissant. Les conformations curvilignes de fractures pourraient être liées au façonnage par patches spiralés (SPT).

L’individu MAN-001 est décoré d’impressions distinctes plutôt proches les unes des autres, alignées horizontalement, parallèles les unes aux autres et organisées en métopes, séparées par un espace vide. Le motif décoratif peut avoir été obtenu en imprimant un instrument à pointe arciforme ou l'extrémité du canal siphonal d'un gastéropode (Martı́nez Sánchez et al. 2017). Cet individu trouve une comparaison précise avec le vase AC-090 (Tav. XVII), à la fois pour la technique et pour la syntaxe décorative.

MAN-002 présente un cordon horizontal, imprimé peut-être avec le bord dentelé d'une coquille, très similaire à celui du vase AC-011 (Tav. XX).

Les comparaisons avec les Arene Candide permettent de lier les individus de l’Arma delle Mànie à

l’horizon AC2A et de placer au moins une phase d’occupation de site au milieu du VIe millénaire AEC.

Caverna delle Fate (Cf. §2.4)

La Grotta delle Fate est connue principalement pour les recherches menées dans la deuxième moitié du XIXème siècle dans les dépôts du Pléistocène. Explorée pour la première fois par A. Issel, la cavité a été fouillée par G.B. Amerano. Ces recherches ont livré beaucoup des vestiges, ensuite répartis entre différents musées : Museo di Archeologia Ligure di Genova-Pegli, Museo di Antichità di Torino, Museo di Storia Naturale di Genova et Museo Archeologico del Finale (Cf. §2.4.1.1).

Entre 1983 et 1986, la Soprintendenza Archeologica della Liguria, en collaboration avec le Musée de l'Homme de Paris, l’Istituto di Antropologia dell’Università di Torino, la Soprintendenza Archeologica del Piemonte et le Museo Archeologico del Finale, a entrepris quatre campagnes de fouilles sur le site. Les sédiments remaniés des fouilles anciennes ont été prélevés et tamisés, en permettant de récupérer de nombreux vestiges surtout paléolithiques, mais aussi néolithiques et de l'âge des métaux (Cf. §2.4.1.2).

C’était L. Bernabò Brea qui a le premier signalé la présence de «céramiques décorées avec impressions » sur ce site (Bernabò Brea 1947:70). Cependant, ces tessons n'ont jamais fait l'objet d'une étude systématique ; un seul tesson a été publié très récemment (Biagi, Starnini 2016:fig.8,2).

Dans le cadre de cette étude, nous avons examiné toutes les céramiques collectées par G.B.

Amerano, conservées au musée de Finale et ceux récupérés du tamisage pendant les campagnes de 1983-84. Sur la base des caractéristiques techno-typologiques observées, ces séries sont presque totalement attribuables à la Culture des Vases à Bouche Carrée ou à périodes successives.

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Actuellement, le seul individu céramique qui semble attribuable au Complexe Impresso-Cardial est représenté par la portion supérieure d’une coupe ornée de "sillon d'impressions", conservée au Museo di Archeologia Ligure et récemment publié (Biagi, Starnini 2016:fig.8,2), mais on ne peut pas exclure la présence d'autres éléments caractéristiques parmi les matériels stockés dans les dépôts du même musée.

Malheureusement, en disposant que d’un dessin, il n'a pas été possible de mieux caractériser l'individu d'un point de vue technologique.

La présence d'une telle décoration, si elle est confirmée, permettrait de proposer une attribution aux premiers siècles du VIème millénaire AEC, sur la base de comparaisons avec la céramique des Arene Candide.

San Sebastiano di Perti (Cf. §2.5)

Le site a été identifié grâce à des prospections de surfaces effectuées entre 1981 et 1982, à la suite de la découverte fortuite d'une hache en éclogite. D'autres prospections, répétées en 1992 et en 2004, ont permis de vérifier que les matériels archéologiques se retrouvent principalement à l’intérieur d’une cavité de quelques mètres carrés et en position secondaire sur le versant en contre-bas. Selon les auteurs des recherches, ces matériels pourraient témoigner des restes d’un site en plein air situé

sur une terrasse faisant face à la cavité, et qui aurait disparu à la suite de glissements de terrain (Cf.

§2.5.1). L’état de surface des céramiques plaide en effet plutôt en faveur d’une provenance hypogée, en raison de la présence de dépôts carbonés et de fractures peu altérées. En outre, la forte densité des terrasses construites dans la zone ouvre aussi l’hypothèse selon laquelle les matériels proviendraient de cavités proches exploitées pour les travaux agricoles. Aussi, en l'état actuel des recherches, l’interprétation de ce contexte comme site de plein air reste douteuse. Certains grains de céréales ont été soumis à datation radiométrique à Groningen et à Oxford. Les dates se situent entre 5730 et 5550 AEC (Tab. 59).

Les céramiques ont fait l’objet d’une étude typologique et d’analyses pétro-minéralogiques en lames minces (Cf. §2.5.2.1). Dans le cadre de cette recherche, nous avons réexaminé toutes les céramiques afin de compléter les observations relatives aux aspects technologiques, en normalisant les critères d’analyse à ceux utilisés pour les autres assemblages céramiques. On a ainsi identifié 24 individus, dont certaines inédits (Cf. §2.5.2.2). AÈ travers de la comparaison des résultats de cette révision avec ceux des Arene Candide (fouilles 1997-2012), nous pouvons proposer une attribution chrono-culturelle de l’assemblage de San Sebastiano di Perti.

Un groupe restreint d'individus (SSP-I) comporte des éléments décoratifs faisant référence à

l'horizon AC1B des Arene Candide et à Pendimoun 1A et pourrait indiquer une phase de fréquentation du site entre 5700 et 5600 AEC. Il s’agit de deux individus ornés de sillons d’impressions, en un cas

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exceptionnellement minces (SSP-003), et d’un tesson avec décor probablement pincé (SSP-026), ainsi que quelques individus ayant des impressions limitées au bord du vase (SSP-013, SSP-016).

Un deuxième ensemble (SSP-II), composé de quelques vases décorés d’impressions déroulées, en structures géométriques (SSP-006, SSP-010, SSP-001) et à impressions distinctes arciformes en métopes (SSP-002, SSP-007, SSP-027) trouve de parallèles avec l’horizon AC2A, ainsi que avec nombreux sites du Cardial géométrique de la région tyrrhénienne.

Par conséquent, les ensembles céramiques identifiés pourraient suggérer une série d'occupations successives sur une période relativement limitée, approximativement comprise entre 5700 et 5500 AEC, en accord avec les résultats radiométriques disponibles pour le site (Tab. 59, Fig. 136).

Caverna del Sanguineto (Cf. §2.6)

Entre 1869 et 1907, la Caverna della Matta o del Sanguineto a fait l'objet de plusieurs recherches archéologiques menées par diverses personnalités très actives dans la région de Finale, notamment Deo Gratias Perrando, M. Yeats Brown et V.A. Brook, A. Issel et E. Celesia, M. Pacini Candelo, G. B. Rossi et G.B. Amerano. Ces recherches ont permis de découvrir une grande quantité des vestiges, principalement liés à la Culture des Vases à Bouche Carrée et à l'âge du Bronze, aujourd'hui conservés en diverses institutions muséales (Cf. §2.6.1.1).

En 1963, une campagne de fouilles dirigée par V. Fusco de l’Université de Milan a permis de reconnaı̂tre, sous un puissant niveau remanié, une succession de couches avec des traces de combustion et de matériels, pour la plupart attribués à la culture VBQ (Cf. §2.6.1.2).

En 1981, dans le cadre d'un plus vaste programme de recherche sur les grottes du Finalese, promu par la Surintendance et coordonné par A. Del Lucchese, des sondages ont été réalisés sur le site. Dans la zone proche du tunnel, il a été possible d'identifier une stratification en place, épargnée par une ancienne tranchée. Il s’agit d’une couche d'environ 10 cm d'épaisseur, de couleur rougeâtre, compacte et riche en pierres. Elle était creusée par deux petits trous, dont l'un recreusait à son tour une petite fosse ovale, plus grande et moins profonde (Fig. 138). Dans le remplissage de ces trous ont été

récupérés des tessons céramique, partiellement attribués au Complexe Impresso-Cardial (Fig. 140) (Cf. §2.6.1.3).

Dans le cadre de cette étude, toutes les céramiques du site, conservés au Museo Archeologico del Finale (à l'exception des fragments de la Fig. 142 non retrouvés) et au Museo di Antichità de Turin, ont été examinés. Cela n'a permis d'identifier que deux fragments sûrement rattachables au Complexe Impresso-Cardial : une portion médiane de vase (MTT-002) et un élément de préhension (MTT-003), les deux issus des fouilles de 1981 ; nous pensons qu’une partie des individus attribués au début du Néolithique dans les études précédentes offrent de meilleures comparaisons avec les céramiques de la Culture VBQ et des périodes successives (Cf. §2.6.2.2).

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Malheureusement, la petite taille de la série et des portions de vases conservées ne permettent pas de formuler de considérations autour du processus de production céramique ; on n’a pu avancer que quelques observations relatives aux techniques décoratives.

MTT-002, le seul fragment diagnostique trouvé dans le dépôt néolithique conservé, présente des bandes obliques et horizontales, marginées par une fine rainure et remplie d'impressions créées avec le bord dentelé d'une valve maintenue dans une position légèrement oblique par rapport au plan tangentielle du vase. MTT-003 est une languette décorée à la base par de courtes impressions faites avec un instrument non identifié. Les éléments sont trop peu nombreux pour permettre une attribution culturelle fiable. Cependant, l'analogie étroite entre MTT-002 et l’individu AC-101 des Arene Candide plaide pour placer l’occupation de la Caverna del Sanguineto, qui reste indéterminée en ce qui concerne la nature et la durée, dans la deuxième moitié du VIème millénaire AEC.

Caverna dell’Acqua o del Morto (Cf. §2.7)

Les recherches archéologiques dans la Caverna dell’Acqua o del Morto ont commencé au cours du dernier quart du XIXème siècle. Les fouilles de G.B. Amerano ont affecté tant l’intérieur de la cavité

que la zone située en face de la grotte, où il pensait avoir trouvé un site en plein air (Cf. §2.7.1.1).

Entre 1982 et 1983, la Surintendance archéologique de la Ligurie a effectué des fouilles stratigraphiques, dirigées par A. Del Lucchese, dans le but de déterminer l’éventuelle présence de stratigraphie encore en place et de vérifier la nature des dépôts présents au dehors de la cavité. Ces recherches ont clairement montré que les niveaux néolithiques avaient été complètement remaniés.

Les sondages effectués hors de la grotte ont indiqué que les dépôts de la salle principale, la plus externe, ont été prélevés pour être réemployés lors de la construction des terrasses artificielles dans cette zone (Cf. §2.7.1.2).

Les céramiques issues de ces recherches, effectuées à plusieurs reprises depuis le XIXème siècle, sont actuellement conservées en différentes musées. Les matériels trouvés lors des fouilles de G. B.

Amerano sont répartis entre le Museo Archeologico del Finale, le Museo di Archeologia Ligure de Gênes et le Museo di Antichità di Turin ; les éléments provenant des fouilles les plus récentes sont conservés dans les dépôts de la Surintendance à Gênes et au Museo Archeologico del Finale. Trois tessons avec l'indication générique de provenance de la "Caverna dell’Acqua" sont conservés au Musée de Préhistoire de Menton.

Dans le cadre de cette recherche, nous avons réexaminés toutes les céramiques conservés à Turin et à Finale. Par ailleurs, deux des trois tessons conservés au musée de Menton ont également été pris en compte, en bénéficiant de la documentation fournie par D. Binder. Ce travail a permis de réviser l'attribution culturelle au Complexe Impresso-Cardial de certains individus provenant de la grotte et d'élargir le corpus céramique du premier néolithique, en identifiant certaines céramiques inédites (Cf. §2.7.2.2). Malgré l’absence d’un contexte fiable, leur lecture technologique a néanmoins permis de

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reconnaitre des éléments caractéristiques des horizons chrono-culturels identifiés aux Arene Candide.

Un premier groupe (MRT-I) est constitué d’individus ornés avec la technique du sillon d’impressions (MRT-002, MRT-010 et MRT-011) et fait référence à l’horizon AC1A du site-clé, chronologiquement compris entre 5800 et 5650 AEC, sur la base des dates actuellement disponibles.

Les individus MRT-001 et MRT-003 (MRT-II), pourraient faire référence à un moment plus récent, au milieu du VIème millénaire AEC, car ils offrent davantage de similitude avec les exemplaires de l'horizon AC2A.

Un groupe ultérieur, composé des individus MRT-005, MRT-006, MRT-007 et MRT-012, présente des caractères techno-typologiques qui permettent de le distinguer du reste du corpus. En fait, on note l’utilisation prédominante de la calcite pilée en tant que dégraissant, ainsi que la présence de caractères décoratifs (gravures) et typologiques (bouteilles à corps globulaire) qui renvoient aux aspects culturels du premier Néolithique de l’aire padane, en accord avec ce déjà mis en évidence pour d’autres vases du même site (Bagolini, Biagi 1973, 1974). Ces éléments suggèrent de les interpréter comme les restes des occupations du site à la fin du VIème millénaire AEC, voire plus tard. AÈ cet égard, MRT-007 trouve en effet une comparaison précise avec un vase issu lors de campagnes récentes (campagne ACN11-1) dans les premières étapes de la Culture VBQ.

Caverna della Fontana o dell’Acqua (Cf. §2.8)

Au cours de la deuxième moitié du XIXème siècle, plusieurs chercheurs ont conduit des fouilles dans la Caverna dell’Acqua o della Fontana. En 1958, une nouvelle campagne de recherche dans le site a été dirigée par O. Cornaggia Castiglioni. Ce dernier montré que, même si le dépôt archéologique avait été en grande partie enlevé pour des aménagements agricoles ou par les fouilles anciennes, des occupations superposées de la Culture des Vases à Bouche Carrée étaient préservées dans certaines parties de la salle principale (Cf. §2.8.1).

Dans le cadre de cette recherche, nous avons examiné directement toutes les céramiques présentes au Museo Archeologico del Finale et confirmé leur attribution à la Culture VBQ. En ce qui concerne les céramiques issues de fouilles du XIXème siècle conservées au Museo di Archeologia Ligure de Gênes, nous n’avons pris en compte que uniquement deux tesson exposés dans la vitrine dédié à cet site, mais on ne peut pas exclure que, parmi les éléments stockés dans les dépôts du même musée, soient présents d’autres éléments imputables aux premières phases néolithiques (Cf. §2.8.2.2).

Faute d’une analyse directe, les observations restent limitées ; les caractéristiques décoratives de ces tessons plaident pour l’attribution au Complexe Impresso-Cardial du seul individu FNT-001. La décoration au sillon d’impressions peut être rapprochée, alors, à l’horizon AC1A, identifié aux Arene Candide. La partie du vase FNT-002 à décor gravé trouve beaucoup rapprochements avec la poterie de

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la première phase VBQ, en accord avec ce que nous avons mis en évidence pour la Caverna dell’Acqua o del Morto (Cf. §2.7.3).

Arma dell’Aquila (Cf. §2.9)

Aujourd'hui, l'Arma dell'Aquila est partiellement détruite par une carrière d’exploitation de la Pietra del Finale ; cependant, jusqu’aux années 1940, elle était composée de trois cavités - deux grottes et un abri sous roche - et par un talus externe, formant un conoı̈de de glissements de terrain emballant de gros blocs calcaires. AÈ l'exception d'un sondage limité, effectué par G. B. Amerano en 1891, le site n'a pas été affecté par les ferventes activités archéologiques qui ont caractérisé la région du Finalese dans la seconde moitié du XIXème siècle.

En 1934, la découverte fortuite de tessons et de faunes dans le talus externe au cours des activités d’extraction a déclenché le début d’une nouvelle saison de recherches sur le site. Celles-ci ont été

effectuées de 1934 à 1937 par le médecin F.H. Zambelli avec le groupe spéléologique Aldobrandino Mochi de Imperia, puis, en 1938 et 1942, par l'ingénieur C. Richard, assisté de V. Chiappella. Les fouilles de C. Richard ont concerné principalement l’abri avec la réalisation d’une tranchée au contact avec la paroi orientale, large environ 2 mètres et qui traversait le site de manière longitudinale selon l’axe sud-nord. Ces recherches ont permis l’identification de plusieurs niveaux anthropiques, appelés

"foyers" (numérotés en chiffres arabes : par exemple 2e, 3ème, 4ème, 5ème foyers, etc.), séparés les uns des autres par des couches considérées comme stériles, fouillées pour niveaux artificiels (numérotés en chiffres romains : par exemple, I couche au-dessous du 5ème foyer), d'épaisseur variable d'environ 20-25 cm chacun. Au total, sept "foyers" attribués au Néolithique et trois se rapportant au Paléolithique ont été documentés. Au cours des fouilles, sept sépultures et des ossements humains dispersés dans différents niveaux néolithiques ont également été découverts (Cf.

§2.9.1).

Récemment, une revue systématique de tous les restes squelettiques trouvés sur le site, ainsi que la reconstruction et l'analyse de leur distribution spatiale et stratigraphique et une série de datations radiométriques ont permis de faire l’hypothèse des plusieurs moments d’utilisation funéraire de l’abri dont certains placés au VIème millénaire AEC (Cf. §2.9.1.1).

Les céramiques de l’Arma dell’ Aquila ont été partiellement publiées dans les années immédiatement postérieures aux fouilles et à l’occasion d’une première révision du site. Récemment, l’assemblage a fait l'objet d'une révision systématique menée par E. Starnini et P. Biagi ; cette révision a permis une publication complète des fragments diagnostiques issus de fouilles menées par G.A. Silla, F.H. Zambelli et C. Richard (Cf. §2.9.2.1) ainsi que des analyses pétro-minéralogiques pour la caractérisation des pâtes céramiques (Cf. §2.9.2.1.1).

Dans le cadre de cette étude, nous n'avons pas procédé à l’examen approfondi de l’assemblage pour éviter d’interférer avec l'étude en cours par E. Starnini et P. Biagi. Cependant, grâce à leur

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disponibilité, nous avons pu employer une partie de la documentation graphique des céramiques, ainsi que les résultats des analyses, avant leur publication en 2018.

Notre révision du corpus, bien que préliminaire (Cf. §2.9.2.2), nous a permis de le comparer avec les Arene Candide et de proposer une attribution de la série en référence aux horizons chrono- culturels identifiés dans le site-clé.

La récurrence des décors pincés, digitaux et instrumentaux (peut-être avec une lame ou un fragment de coquille?), organisées en structures orthogonales, renvoie directement à la phase Impressa de Pendimoun 1A, identifiée dans le secteur sud (Binder et al. 1993:fig.24), et à l’horizon AC1B des Arene Candide (Cf. Partie II, §4.6.1.2), où on retrouve, en particulier, l’association d’impressions pincées et de courtes incisions sur l’individu AC-091. Ce rapprochements nous permettent de placer la production de ce groupe de vases dell’Arma dell’Aquila (ensemble AQL-I) entre 5700 et 5600 AEC. AÈ cette phase peut également être attribué le vase à col AQL-019, qui trouve une comparaison précise, tant pour la technique et la syntaxe décorative que pour la forme, avec certains individus du site provençal (Binder et al. 1993:fig.22, 7-8). La présence de bords ondulés, probablement attribuable au façonnage complet des vases par patches spiralés, sans l'ajout d'un colombin pour la régularisation du bord, pourrait fournir une renvoi supplémentaire à Pendimoun (Gomart et al. 2017).

Un deuxième groupe d'individus (ensemble AQL-II), décorés de courtes impressions distinctes, trouve de plus des parallèles avec les céramiques de la phase 1B de Pendimoun et avec l'horizon AC2A des Arene Candide, bien que dans les deux derniers contextes, la position stratigraphique de ces éléments par rapport aux évidences du Cardial ancien reste toujours mal cernée (Cf. Partie II, §4.6.1.3).

La présence de cordons, décorés et non, renvoie à la partie supérieure de la séquence stratigraphique des Arene Candide. Les impressions déroulées et distinctes, créées en maintenant le bord dentelé de coquille en position oblique à tangentielle par rapport au plan tangentiel du vase s’accordent avec la tradition décorative du Cardial à zonation horizontale, de la phase classique, documentée tant à Pendimoun (phase 2) qu’aux Arene Candide (horizon AC2B), et nous permet de placer une phase d’occupation de l’Arma dell’Aquila entre 5500 et 5400 AEC (Binder, Sénépart 2010).

Actuellement, donc, l’assemblage céramique de l’Arma dell’ Aquila peut être interprété comme le résultat d’une série d'occupations de l'abri, dont la nature reste indéterminée. Ces fréquentations se sont succédé à partir de 5700 AEC, période au cours de laquelle le site a été également utilisé comme espace funéraire (Cf. §2.9.1.1). Les dates obtenues sur les restes humains, qui ont permis d’identifier différentes phases funéraires, semblent valider l'articulation chronologique suggérée par la révision de la céramique. Cependant, l’absence d’un contexte stratigraphique fiable et détaillé ne permet pas de relier la présence de céramiques aux témoignages funéraires.

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Arma degli Zerbi (Cf. §2.10)

Fouillé par de nombreux chercheurs depuis la fin du XIXème siècle, l’Arma degli Zerbi a fait l’objet des nouvelles opérations de terrain dirigées par G. Vicino de 1998 à 2000. Dédiées à l’enlèvement des sédiments remaniés elles visaient à vérifier la présence de dépôts archéologiques encore intacts. Au cours de ces opérations, de nombreux vestiges ont été récupérés par tamisage, notamment des éléments paléolithiques, mais aussi des meules et céramiques néolithiques (Cf. §2.10.1).

Notre révision a concerné les tessons découverts lors des recherches effectuées sur le site par G.

B. Amerano, conservé au Museo di Antichità de Turin, ainsi que les tessons récupérés lors des campagnes 1998-2000, conservés au Museo Archeologico del Finale. En absence d’un contexte stratigraphique pour ces matériels, nous n’avons sélectionné que les éléments diagnostics susceptibles d’être attribués avec un certain degré de fiabilité au Complexe Impresso-Cardial (Cf.

§2.10.2.2).

L’examen des tessons de la collection Amerano (Odetti 1993) nous a permis de sélectionner une portion d'un grand vase avec un élément de préhension à perforation verticale (ZRB-002) ; parmi le matériel de campagnes 1988-2000, seule un petit fragment de paroi décorée a pu être isolé (ZRB-001).

Il montre une bande marginée par deux lignes parallèles, remplie de lignes obliques parallèles. Les lignes ont été créées par l’impression déroulée du bord dentelé d’une valve de Cardiidae ; pendant l’impression la partie active de la valve était maintenue en position légèrement oblique au plan tangentiel du vase.

On dispose bien évidement des très peu d’éléments pour permettre une attribution culturelle adéquate du corpus. Cependant, la présence d'impressions déroulées organisées en bandes marginâtes rempliées pourrait suggérer une fréquentation de la cavité dans la seconde moitié du VIème millénaire AEC.

Grotta Pollera (Cf. §2.11)

Au cours du XIXème siècle, la Grotta Pollera a été l’un des sites les plus étudiés de la Ligurie.

Plusieurs chercheurs ont en effet mené des fouilles dans cette cavité : Deo Gratias Perrando, en 1870, A. Issel et E. Celesia en 1884, le médecin AJ Wall en 1885, N. Morelli et G. Podestà, entre 1885 et 1886, G.B. Amerano en 1888 et entre 1890 et 1893, de nouveau A. Issel en 1892, N. Morelli, G. Rovereto et G.B.

Rossi à la fin du XIXe siècle et enfin G. Mantero en 1907 (Cf. §2.11.1.1).

Entre 1971 et 1974, de nouvelles campagnes de fouilles ont été effectuées sous la direction de S.

Tiné. L’adoption d’une méthode de fouille par niveaux a permis de documenter une succession stratigraphique, subdivisée en quatre phases, nommés Ia (coupes I-VIII), Ib (coupes IX-XV), II (coupes XVI-XVIII) et III (coupes XIX-XXIV). AÈ travers l’étude des matériels, notamment céramiques, les

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couches Ia et Ib ont été attribuées à la Culture des Vases à Bouche Carrée, la couche II au "style Pollera"

(Cf. Partie II, §3.1.3) et la couche III à la "Ceramica Impressa" (Cf. §2.11.1.2).

Pour cette séquence on dispose de dix dates radiométriques, obtenues dans les années 1970 à

partir des charbons. Parmi ceux-ci, trois proviennent de la couche III, qui a livré des vestiges du Complexe Impresso-Cardial, mais elles se montrent incohérentes par rapport à leur position stratigraphique. Ceci peut dépendre au moins partiellement de la nature des échantillons datés, constitués de groupes de charbons indéterminés susceptibles aussi d’être entachés d’un effet vieux- bois. L’élaboration de ces dates dans un modèle bayésien a permis d’identifier dans la période comprise entre 5970 et 5630 AEC la fourchette dans laquelle placer l’occupation du site (Cf.

§2.11.1.2.1.1).

Pour la création du corpus de ce site, nous avons traité les séries céramiques disponibles de façon différentes. Pour les céramiques provenant de collecte de surface ou de recherches non stratigraphiques (XIXème siècle), nous avons sélectionné seulement les éléments pouvant être attribués avec certitude à l’Impresso-Cardial, en raison de leurs caractéristiques décoratives. En ce qui concerne l’assemblage des fouilles 1971-1973, on a retenu toutes les céramiques de la couche III, ainsi qu’une sélection de celles provenant de la couche II ou hors de tout contexte, déjà étudiées et partiellement publiées par G. Odetti, Cela a permis d'isoler 31 individus céramiques, dont 23 provenant de la stratigraphie (Cf. §2.11.2.3).

Une première tentative d’analyser la distribution des individus entre les niveaux a mis en évidence des incohérences entre les séquences établies lors des différentes campagnes de fouilles (Cf.

§2.11.2.3.1). L’assemblage a alors traité pour l’analyse technologique comme un ensemble unique.

Toutefois, la présence d’un hiatus détecté en correspondance avec le niveau XXI de la campagne 1972, indiqué par une concentration plus faible de vestiges et par la présence de formations stalagmitiques, suggérerait la possibilité d’opérer une périodisation plus fine.

La révision conduite dans le cadre de cette étude et la comparaison des résultats avec ceux obtenus à partir de l’assemblage céramique des Arene Candide (fouilles 1997-2012) ont permis de formuler de nouvelles hypothèses à cet égard.

Les individus décorés avec le sillon d'impressions et avec des impressions distinctes rapprochées le unes des autres, réalisés avec le bord dentelé d'une valve et organisés en motifs linéaires horizontaux et verticaux parallèles peuvent être considérés en association (ensemble POL-I). Bien que ces motifs decoratifs n’aient pas été réalisés avec la même technique, leur organisation dans l’espace du vase est similaire. Si à la Pollera, la faible quantité de matériel ne permet pas d’apprécier leur répartition entre les niveaux (Tab. 93), aux Arene Candide, ces modes d’impression se retrouvent associés stratigraphiquement et distinguent l’horizon AC1A (Cf. Partie II, §4.5.5.2). Cette comparaison permet donc de placer une première phase d’occupation de la Pollera au cours des premiers siècles

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du VIème millénaire AEC, en accord avec l’intervalle chronologique indiqué par les dates disponibles, avec la prudence qui s'impose en raison de la nature des échantillons (Tab. 84).

La présence de vases à cordons décorés et avec impressions distinctes, parfois réalisés avec des gastéropodes, ou structurés en métopes (ensemble POL-II), pourrait indiquer une phase plus récente, référable aux horizons du Cardial des Arene Candide, datés de la seconde moitié du VIème millénaire AEC.

Un individu avec décors pivotantes (POL-020), significativement retrouvé dans la couche II (coupe XVIII), pourrait se référer à un moment plus avancé (POL-III?), en accord avec ce que nous avons observé aux Arene Candide, où cette technique décorative apparaı̂t dans la phase stratigraphique 9.

Caverna di Sant’Eusebio (Cf. §2.12)

La Grotta di Sant'Eusebio a été fouillée uniquement à la fin du XIXème siècle, quand diverses opérations ont révélé l’existence d’un dépôt néolithique, situé au-dessous d’un niveau superficiel et d’un niveau argileux stérile, créé par l’effondrement de la voûte de la salle principale (Cf. §.2.12.1).

Les matériels provenant du site sont donc partie des collections anciennes ; ils sont conservés au Museo di Archeologia Ligure de Gênes (issus de fouilles de G. Rovereto et N. Morelli) et au Museo di Antichità de Turin (collection Amerano). En leur sein, L. Bernabò Brea avait déjà signalé la présence d’un vase du Néolithique ancien présenté à Gênes et qui sera ultérieurement rapporté à la Culture de Fiorano par B. Bagolini et P. Biagi. Dans les années 1980, dans le cadre d’une révision systématique de ces collections, G. Odetti a attribué quelques tessons au Cardial (CF. §2.12.2.1).

Notre révision doit être considérée comme partielle, car elle a s’est limitée à l'observation des céramiques exposées ; par conséquent, toutes nos considérations se fondent sur les données publiées ; elles ont permis de retenir deux individus issus des recherches menées par N. Morelli en 1893 et actuellement exposés au Museo di Archeologia Ligure (Cf. §2.12.2.2).

ESB-001 est une partie de vase fermé de forme globulaire ; le décor concerne sa partie médiane et se compose de bandes obliques composées de trois lignes parallèles qui se terminent avec des points de forme ovale (appelées "incisioni a barra e punto"). L'analyse de la pâte en lame mince a permis de reconnaı̂tre une production locale employant des terres argileuses riches en oxydes de fer auxquelles a été ajoutée da la calcite spathique finement pilée (Ferraris et al. 1996:392).

ESB-002 est une tasse ansée, avec des lobes surélevés appliqués sur le bord ; le corps est orné

d'impressions crées avec le bord dentelé d'une coquille, maintenue dans une position légèrement oblique par rapport au plan tangentiel du vase.

Pour les deux individus céramiques l'impossibilité d’une analyse directe n'a pas permis de formuler d'autres considérations autour de processus de production.

La comparaison de ces individus avec l’assemblage des Arene Candide offre néanmoins quelques remarques sur leur attribution chrono-culturelle. L’association de lobes surélevés sur le bord et

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d’impressions obtenues avec une valve à bord dentelé, structurées en une bande horizontale dans les parties supérieures du vase, trouve des parallèles avec les céramiques des phases stratigraphique 8/10 des Arene Candide. La présence de ces éléments suggérerait donc d'attribuer le vase à un moment final du cycle cardial.

Le vase ESB-001, décoré de gravures, renvoie à la tradition fioranoı̈de attestée dans le Finalese entre la fin du VIème/début du Vème millénaire AEC, en association avec les évidences de la première phase de la Culture VBQ (Bagolini, Biagi 1973:71–79).

Caverna della Mandurea (Cf. §2.13)

Découverte par hasard par les propriétaires du terrain au début du siècle dernier et signalée pour la première fois en 1924, la Caverna della Mandurea a fait l’objet de fouilles limitées entre 1930 et 1931.

En 1964, la réalisation d’un sondage a permis à C. Tozzi de mettre en évidence, au-dessous des niveaux remaniés, la présence d’une couche (4), de 30 cm d’épaisseur contenant vestiges néolithiques, dont la plupart se rapportent à la Culture VBQ, à l‘exception de quelques tessons chasséens et de quelques- uns du Complexe Impresso-Cardial (Cf. §2.13.1).

Notre étude s’est concentrée sur la série de 1964 qui est la seule pour laquelle de la céramique impresso-cardiale avaient été précédemment signalés (Cf. §2.13.2.2). On a alors tenté d’élargir le corpus en essayant à vérifier la possibilité de lire une subdivision à l’intérieur de la couche 4. Malgré

la disponibilité de la documentation originelle de fouilles, accordée par C. Tozzi, et d’une recherche exhaustive des raccords, nous n’avons pas obtenu de résultats en ce sens (Cf. §2.13.2.2.1). Le corpus se limite donc à deux tessons, se rapportant à deux individus distincts.

En dépit du petit nombre d'individus, l’examen direct de céramiques nous a permis de formuler quelques considérations autour de la caractérisation des pâtes, du montage de vases et des techniques décoratives. L'observation macroscopique n'a pas détecté l'utilisation de dégraissant. L'individu MND- 001 montre les macrotraces d’un montage par patches en spirale (au moins dans la partie supérieure), avec l'ajout d'un colombin finale pour régulariser du bord.

MND-001 est représenté par une petite portion d’une coupe décorée de sillons impressions : MND- 002 porte un décor constitué d'au moins 3 bandes, parallèles entre elles, formées par des impressions distinctes, réalisées avec la marge dentelée d'une coquille.

Les éléments sont peu nombreux pour permettre une attribution culturelle adéquate du corpus, cependant, la présence des impressions à sillon d’impressions plaide pour la fréquentation de la cavité ou moins dans la première moitié du VIème millénaire AEC.

Torre Bastia (Cf. §2.14)

Il y a environ dix ans, un fragment céramique néolithique (TOB-001) a été fortuitement retrouvé à

l'intérieur d'une fissure d’une roche, située à côté d’une tour d'observation du XVème siècle. Cet

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édifice se dresse au lieudit Torre Bastia, au sommet d'une colline sur la limite occidentale de la Rocca dell'Orera.

Le tesson s’ajoute à plusieurs céramiques néolithiques découvertes sporadiquement sur le territoire de Borgio Verezzi, parmi lesquelles on signale la présence d’un fragment “avec décoration cardiale" récupéré en 2002, à l’occasion de la surveillance de travaux municipaux au lieudit Crosa.

Les dimensions réduites du tesson et le mauvais état de conservation des surfaces, plutôt corrodées, ont fortement limité sa lecture technologique. L'observation à la binoculaire de la pâte n’a pas détecté la présence d'inclusions anthropiques, mais les observations doivent certainement être vérifiées par des analyses plus approfondies. La décoration est obtenue par des impressions déroulées du bord d'une valve de Cardiidae ; les lignés dentelés composent au moins deux bandes, remplies de lignes obliques et parallèles. Ces caractéristiques, tant à niveau technique que dans l’organisation des éléments décoratifs, rappellent le Cardial géométrique de la région tyrrhénienne.

La comparaison avec l’assemblage céramique des Arene Candide nous permet de proposer que la zone peut avoir été fréquentée au cours des siècles centraux du VIème millénaire AEC.

La Val Maremola

Grotta di Ponte di Vara (Cf. §3.1)

La grotte du Ponte di Vara, située près de la confluence des torrents Giustenice et Maremola, a fait l’objet de recherches systématiques menées par l’Université de Gênes entre 1981 et 1986. Ces opérations ont permis d’identifier et de documenter les témoignages d’occupations et d’utilisations funéraires de la cavité en différentes périodes, du début du Néolithique à l'époque romaine impériale.

Les céramiques impresso-cardiales proviennent du sédiment remanié (Cf. §3.1.1).

Une partie de la série étant encore en cours d’étude, nous avons examiné uniquement les céramiques non diagnostiques, stockées dans les entrepôts de la Surintendance à Gênes, en confirmant leur attribution préférentielle à la Culture VBQ.

Notre étude des céramiques du site ne se fonde donc que sur les données publiées, sans possibilité

de caractérisation technologique (Cf. §3.1.2.2). Deux individus appartenant à des formes fermées décorées, peuvent être identifiés : PDV001 montre des probable impressions déroulées qui composent des faisceaux de lignes dentelées et bandes remplies avec des lignes dentelées ; pour PDV-002, nous ne sont pas réussi à détailler le motif décoratif (impressions distinctes tangentielles ?), mais on peut relever que la décoration se développe dans une bande continue qui affecte les portions supérieure et (partiellement ?) médiane du vase. Ces éléments décoratifs – impressions déroulées et tangentielles structurées horizontalement sur la moitié supérieure du vase - renvoient aux horizons du Cardial des Arene Candide et suggèrent la fréquentation de la cavité à partir du milieu du VIème millénaire AEC.

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Grotta dell’Edera (Cf. §3.2)

La Grotta dell'Edera a fait l’objet de deux campagne de fouilles, effectuées entre 1976 et 1977 par l’Université de Gênes et dirigées par G. Odetti. Ces recherches ont permis de constater que le dépôt archéologique avait été presque complètement enlevé pour être utilisées par les paysans dans les terrasses en proximité de la grotte. Deux sondages ont permis de recouper des lambeaux de dépôt conservés, des structures et des vestiges qui suggèrent plusieurs périodes d’occupation du site, allant du Paléolithique à l'âge du Fer.

Deux structures superposées, mais séparées par une mince couche stérile et entourées de pierres, trouvées au centre de la salle principale, ont été interprétées comme des foyers. Les dates radiométriques obtenues au Laboratoire de Monaco sur des échantillons de charbons indéterminés prélevés dans les structures (5600 -5290 AEC, Tab. 99) peuvent être considérées comme des terminus post quem pour encadrer chronologiquement des possibles fréquentations néolithiques du site (Cf.

§3.2.1).

Cependant, l’étude des céramiques, principalement issus des sédiments remanies, menée par G.

Odetti n’a pas conduit à l’identification d’éléments se rattachant au Complexe Impresso-Cardial.

La Val Varatella

Grotta di Santa Lucia Superiore (Cf. §4.1)

La Grotta di Santa Lucia Superiore s'ouvre dans le versant occidental du Monte San Pietro, sur la rive gauche du Vero, un affluent du torrent Varatella. La cavité est formée par un long couloir rectiligne, occupé dans la portion antérieure par un sanctuaire dédié à Sainte Lucie.

AÈ la suite de la découverte de tessons préhistoriques au cours des travaux pour la réalisation du tunnel en direction de la grotte de Basùra, une campagne de fouilles a été planifiée et dirigée par C.

Tozzi. Un sondage à l'arrière de l'abside a permis de mettre en évidence un dépôt quaternaire en place avec une industrie lithique moustérienne (niveaux de B à E) sous un niveau superficiel remanié (A).

Ce dernier contenait des tessons décorés à impressions en association avec des éléments plus récents, faune domestique et gravats.

En 1970, lors des travaux d’aménagement de l’aire située face à la grotte, constituée au XVIIIème siècle avec des matériaux extraits de la cavité, d'autres tesson décorés à impression ont été récupérés (Cf. §4.1.1).

L'examen direct de l’ensemble des céramiques trouvées sur le site a permis de sélectionner 10 individus appartenant au Complexe Impresso-Cardial et de les inclure dans cette étude (Cf. §4.1.2.2).

Leur lecture technologique a montré que le corpus, bien que petit, s’avère plutôt homogène. Les individus ont été fabriqués avec la Spiralled Patchwork Technology, en utilisant des terres locales, auxquelles a été ajoutée de la chamotte. Les décors sont essentiellement représentés par des

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impressions réalisées en employant des coquillages appartenant à la famille des Cardiidae selon deux techniques différentes : impression simple et déroulée. Successivement à la décoration, les surfaces internes et externes des vases ont été brunies.

La comparaison avec l’assemblage des Arene Candide (fouilles 1997-2012) nous a permis de cadrer la série de la Grotta di Santa Lucia Superiore dans l'horizon culturel AC2B, et donc d’avancer l'hypothèse que le site ait été occupé entre 5550 et 5300 AEC.

La Val Pennavaira Arma di Nasino (Cf. §5.1)

Aujourd'hui irrémédiablement dénaturé parce que transformé en entrepôt de matières fertilisantes, l’abri dénommé Arma di Nasino a fait l'objet de recherches depuis 1961.

De 1962 à 1970 et de 1973 à 1974, M. Leale Anfossi suivie par V. Fusco de l’Université de Milan ont dirigés des opérations systématiques qui ont conduit à la fouille quasi-intégrale du site. Elles ont mis en évidence une succession stratigraphique, d'une puissance de 6 m, composé de quinze couches d'épaisseurs diverses, comprises chronologiquement entre la période romaine et le Paléolithique supérieur. Au cours des différentes campagnes, la zone a été divisée en secteurs de dimensions hétérogènes qui ont été fouillés indépendamment, à travers des niveaux artificiels d’une épaisseur prédéterminée. La même séquence stratigraphique a été reconnue sur l'ensemble de la zone étudiée.

Trois sépultures ont été trouvées dans la strate IX et attribuées au Néolithique (Cf. §5.1.1.1).

Il y une vingtaine d’années, une révision de la documentation de fouille originelle (journaux de fouille, documentation graphique et photographique) a permis à G. Scotti de localiser et de délimiter les zones étudiées au cours de chaque campagne et d'observer les progrès dans la fouille de chaque couche grâce au développement de différents modèles numériques de terrain. Cela lui a permis de mettre en évidence certaines anomalies provenant probablement de la méthodologie de fouille (Cf.

§5.1.1.2). Ces problèmes pourraient être au moins en partie responsables également de l’incohérence que l’on observe entre les mesures radiométriques en regard des différents niveaux identifiés dans la stratigraphie (Cf. §5.1.1.3).

La révision a impliqué l’examen direct de toutes les céramiques provenant des niveaux VIII, IX et X, conservées au Museo Navale Romano de Albenga. Comme ces couches comprenaient matériels des différentes phases du Néolithiques, on a sélectionnés seuls les individus, qui, sur la base de la décoration, peuvent être attribué avec certitude au Complexe culturel Impresso-Cardial.

Les tessons, précédemment déjà étudiés par plusieurs auteurs (Cf. §5.1.2.1), ont été analysé ex-novo selon les critères d'analyse retenues dans cette étude, afin de mettre en évidence les éléments liés à

la technologie de production céramique (Cf. §5.1.2.2). Leur lecture technologique a intégré également les résultats des analyses de caractérisation de pâtes, conduites sur quelques échantillons (Capelli et

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al. 2017; com. pers. E. Starnini). Grâce à la comparaison avec l’assemblage céramique des Arene Candide, nous pouvons proposer une attribution chrono-culturelle de ces documents.

La présence de décors pincés obtenus avec un instrument d'extrémité bifide organisé en bandes horizontales et verticales renvoie aux phases 4A à 5B des Arene Candide. En plus, l’association de décors pincés aux impressions obtenues avec un instrument bifide sur le même individu (NAS-003) confirme l’hypothèse de la coexistence de ces deux modes d’impression, préalablement avancée dans le site-clé sur la base de la distribution stratigraphique des vases ainsi décorés et du partage du même schéma décoratif pour les deux techniques. Ces éléments permettent donc d’attribuer une partie de l’assemblage de l'Arma di Nasino (ensemble NAS-I) à l'horizon culturel AC1B, pour lequel les affinités avec la phase Impressa de Pendimoun 1 identifiées dans le secteur sud ont déjà été mises en évidence (Binder et al. 1993; Binder, Sénépart 2010). Cette correspondance permettrait de cadrer chronologiquement une phase d'occupation de l'Arma di Nasino entre 5700 et 5600 AEC, sur la base des dates disponibles pour le site provençal (Binder, Lanos, et al. 2017). AÈ cette phase pourrait également être attribué l'individu NAS-006, dans lequel les sillons d'impressions composent un schéma décoratif qui se différencie des standards rigides que l’on relève dans l'horizon AC1A.

La tendance à la structuration horizontale des décors, obtenue par impression simple ou déroulée tangentielle, ainsi que la fréquence des cordons imprimés rappellent les phases stratigraphiques les plus récentes (5B/8) des Arene Candide, attribuées à l’horizon AC2B, qui se référant au Cardial a zonation horizontal de tradition provençale. Sur la base des dates disponibles pour cet horizon, une phase d'occupation de l’Arma di Nasino dans la seconde moitié du VIème millénaire AEC est également envisageable, en accord avec l’élaboration par modélisation bayésienne des dates disponibles pour le site (Tab. 106) (Pearce 2013:63–71).

Arma dello Stefanin (Cf. §5.2)

AÈ la suite d’une inspection effectuée en 1952 avec V.G. Chiappella, l’Arma dello Stefanin a fait l’objet des plusieurs campagnes de terrain, dirigés par M. Leale Anfossi entre 1953 et 1962. Ces fouilles ont montré qu’au-dessous de niveaux stériles superficiels (I et II), il y avait une couche (III) de 5-8 cm d'épaisseur, avec d’abondants vestiges du Néolithique à l'âge du Fer, parmi lesquelles également des tessons de l’Impresso-Cardial. Les couches sous-jacentes (à partir de IV) ont livré une industrie lithique épigravettienne (Cf. §5.2.1.1).

Entre 1982 et 1984, de nouvelles fouilles sur le site, visant notamment à obtenir des données paléo- environnementales, ont été coordonnées par P. Biagi et R. Maggi. La réalisation d’un sondage a permis d’identifier une succession stratigraphique avec des évidences d’occupations se rapportant au Complexe Impresso-Cardial (couche 2) et à l’EÉpigravettien final (couches de 4 à 6a), séparées par d’épais niveaux stalagmitiques (couche 3) (Cf. §5.2.1.2).

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