January/Janvier 2015 No./N
o181
Information Note on the Court’s case-law
Note d’information sur la jurisprudence de la Cour
Provisional version/Version provisoire
sous Résumés juridiques.
The Information Note, compiled by the Court’s Case-Law Information and Publications Division, contains summaries of cases examined during the month in question which the Registry considers as being of particular interest. The summaries are not binding on the Court. In the provisional version the summaries are normally drafted in the language of the case concerned, whereas the final single-language version appears in English and French respectively. The Information Note may be downloaded at <www.echr.coe.
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Cette Note d’information, établie par la Division des publications et de l’information sur la jurisprudence, contient les résumés d’affaires dont le greffe de la Cour a indiqué qu’elles présentaient un intérêt particulier. Les résumés ne lient pas la Cour. Dans la version provisoire, les résumés sont en principe rédigés dans la langue de l’affaire en cause ; la version unilingue de la note paraît ultérieurement en français et en anglais et peut être téléchargée à l’adresse suivante : <www.echr.coe.int/NoteInformation/fr>. Un abonnement annuel à la version papier comprenant un index est disponible pour 30 euros (EUR) ou 45 dollars américains (USD) en contactant <[email protected]>.
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European Court of Human Rights Cour européenne des droits de l’homme
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3 ARTICLE 2
Positive obligations (substantive aspect)/Obligations positives (volet matériel) Positive obligations (procedural aspect)/Obligations positives (volet procédural) Effective investigation/Enquête efficace
• Death of new-born baby after being refused admission to public hospitals: violation
• Décès d’un nouveau-né en raison d’un refus de prise en charge médicale d’urgence par les hôpitaux publics : violation
Asiye Genç – Turkey/Turquie - 24109/07 ... 7 ARTICLE 3
Degrading treatment/Traitement dégradant
• Emotional suffering caused by removal of tissue from the applicant’s deceased husband’s body without her knowledge or consent: violation
• Souffrance morale causée par des prélève ments de tissus sur le corps de l’époux décédé de la requérante à l’insu de celle-ci et sans son consentement : violation
Elberte – Latvia/Lettonie - 61243/08 ... 8
ARTICLE 6 Article 6 § 1 (civil)
Access to court/Accès à un tribunal
• Limitations on access to domestic courts to review recruitment procedure before European Patent Office when reasonable alternative procedure (arbitration) available: inadmissible
• Restrictions à l’accès aux juridictions natio nales pour faire contrôler une procédure de recrutement à l’Office européen des brevets lorsqu’il existe une autre voie de recours raisonnable (arbitrage) : irrecevable
Klausecker – Germany/Allemagne (dec./déc.) - 415/07 ... 9 Article 6 § 1 (constitutional/constitutionnel)
Access to court/Accès à un tribunal
• Inadmissibility of amparo appeal on grounds that it had not been shown to be of special constitutional importance: no violation
• Irrecevabilité d’un recours d’amparo pour absence de démonstration de l’importance constitutionnelle spéciale requise : non-violation
Arribas Antón – Spain/Espagne - 16563/11... 11
ARTICLE 7 Article 7 § 1
Nullum crimen sine lege
Heavier penalty/Peine plus forte
• Conviction for “continuing” offence com prising acts committed before it was introduced in the Criminal Code: no violation
• Condamnation pour une infraction « continue » comprenant des actes commis avant son introduction dans le code pénal : non-violation
Rohlena – Czech Republic/République tchèque [GC] - 59552/08 ... 12
4
ARTICLE 8
Respect for private and family life/Respect de la vie privée et familiale Positive obligations/Obligations positives
• Inability under Turkish law for adoptive mother to have her forename recorded on child’s identity papers in place of the biological mother’s forename: violation
• Lacune du droit turc concernant le rempla cement du prénom de la mère biologique par celui de la mère adoptive célibataire sur les documents personnels de l’enfant adopté : violation
Gözüm – Turkey/Turquie - 4789/10 ... 13 Respect for private and family life/Respect de la vie privée et familiale
• Refusal to register birth certificate of child born overseas under surrogacy arrangement owing to lack of genetic link with applicants: violation
• Refus de transcription d’un certificat de nais sance d’un enfant né de mère porteuse à l’étranger en l’absence de lien génétique avec les requérants : violation
Paradiso and/et Campanelli – Italy/Italie - 25358/12 ... 14 Respect for private life/Respect de la vie privée
• Lack of clarity in domestic law on consent of close relatives to tissue removal from dead body:
violation
• Manque de précision du droit national sur le consentement des parents proches à des prélèvements de tissus sur le corps d’une personne décédée : violation
Elberte – Latvia/Lettonie - 61243/08 ... 15
• Dismissal of claim for defamation of appli cant’s grandfather, the former Soviet leader Joseph Stalin:
inadmissible
• Rejet de l’action en diffamation présentée par le requérant concernant son grand-père, l’ancien dirigeant soviétique Joseph Staline : irrecevable
Dzhugashvili – Russia/Russie (dec./déc.) - 41123/10 ... 16 Respect for private life/Respect de la vie privée
Respect for correspondence/Respect de la correspondance
• Insufficient guarantees against arbitrariness of domestic secret surveillance provisions: violation
• Garanties insuffisantes contre l’arbitraire dans les dispositions internes relatives aux mesures de surveillance secrète : violation
Dragojević – Croatia/Croatie - 68955/11 ... 16 Respect for family life/Respect de la vie familiale
Positive obligations/Obligations positives
• Failure to conduct return proceedings under Brussels IIa regulation expeditiously and efficiently:
violation
• Défaut de célérité et d’efficacité dans la conduite d’une procédure de retour d’enfant fondée sur le règlement Bruxelles IIa : violation
M.A. – Austria/Autriche - 4097/13 ... 17 Positive obligations/Obligations positives
• Failure to take sufficient measures to enforce father’s contact rights: violation
• Caractère insuffisant des mesures prises pour faire respecter le droit de visite d’un père : violation Kuppinger – Germany/Allemagne - 62198/11 ... 18
5 ARTICLE 10
Freedom to receive information/Liberté de recevoir des informations
• Ban on Kurdish language newspaper in Turkish prisons: violation
• Refus des autorités pénitentiaires d’autoriser les prisonniers à recevoir un quotidien rédigé en langue kurde : violation
Mesut Yurtsever and Others/et autres – Turkey/Turquie - 14946/08 et al. ... 19 Freedom of expression/Liberté d’expression
• Refusal to grant citizenship to leader of protest movement against Government’s language policy:
Article 10 not applicable
• Refus de la demande de naturalisation présentée par le dirigeant d’un mouvement de contestation contre la politique linguistique du gouvernement : article 10 non applicable
Petropavlovskis – Latvia/Lettonie - 44230/06 ... 19
ARTICLE 11
Freedom of peaceful assembly/Liberté de réunion pacifique
• Refusal to grant citizenship to leader of protest movement against Government’s language policy:
Article 11 not applicable
• Refus de la demande de naturalisation présentée par le dirigeant d’un mouvement de contestation contre la politique linguis tique du gouvernement : article 11 non applicable
Petropavlovskis – Latvia/Lettonie - 44230/06 ... 20
ARTICLE 13
Effective remedy/Recours effectif
• Lack of domestic remedy to expedite parental contact proceedings: violation
• Absence de recours interne permettant l’exécution rapide d’une décision concernant des droits parentaux : violation
Kuppinger – Germany/Allemagne - 62198/11 ... 20
• Lack of effective remedy in respect of con ditions of detention: violation
• Absence de recours effectif relativement à des conditions de détention : violation
Neshkov and Others/et autres – Bulgaria/Bulgarie - 36925/10 et al. ... 21
ARTICLE 46
Pilot judgment – General measures/Arrêt pilote – Mesures générales
• Respondent State required to take general measures in respect of conditions of detention and the lack of effective domestic remedies
• État défendeur tenu de prendre des mesures générales devant être prises relativement à des conditions de détention et au manque de recours effectif à cet égard
Neshkov and Others/et autres – Bulgaria/Bulgarie - 36925/10 et al. ... 22 Execution of judgment – General measures/Exécution de l’arrêt – Mesures générales
• Respondent State required to amend settle ment plan for the enforcement of final domestic judgments
• État défendeur tenu de modifier un plan de règlement en vue de l’exécution de décisions internes définitives
Đurić and Others/et autres – Bosnia and Herzegovina/Bosnie-Herzégovine -
79867/12 et al. ... 24
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ARTICLE 1 OF PROTOCOL No. 1 / ARTICLE 1 DU PROTOCOLE N° 1 Possessions/Biens
Deprivation of property/Privation de propriété
• Unlawful forced relocation of applicant and demolition of his house: violation
• Illégalité du relogement forcé du requérant et de la démolition de sa maison : violation
Akhverdiyev – Azerbaijan/Azerbaïdjan - 76254/11 ... 24 Peaceful enjoyment of possessions/Respect des biens
• Retroactive liability of French nationals residing in Monaco to wealth tax: no violation
• Assujettissement rétroactif à l’impôt sur la fortune des Français résidant à Monaco : non-violation Arnaud and Others/et autres – France - 36918/11 et al. ... 25 Control of the use of property/Réglementer l’usage des biens
• Statutory removal and non-renewal of tobacco licence without compensation: violation
• Retrait et non-renouvellement d’une licence de tabac sans indemnisation à la suite d’un changement législatif : violation
Vékony – Hungary/Hongrie - 65681/13 ... 26
COURT NEWS / DERNIÈRES NOUVELLES ... 27 Press conference / Conférence de presse
Opening of the judicial year 2015 / Ouverture de l’année judiciaire 2015 Elections / Élections
Rule 47 video clip / Clip sur l’article 47
RECENT PUBLICATIONS / PUBLICATIONS RÉCENTES ... 28 Annual Report 2014 of the Court / Rapport annuel 2014 de la Cour
Statistics for 2014 / Statistiques pour l’année 2014
Human rights factsheets by country / Fiches « droits de l’homme » par pays
Case-Law Guides: new translations / Guides sur la jurisprudence : nouvelles traductions Handbook on European non-discrimination law: Serbian translation /
Manuel de droit européen en matière de non-discrimination : traduction en serbe
7 Article 2
ARTICLE 2
Positive obligations (substantive aspect)/
Obligations positives (volet matériel) Positive obligations (procedural aspect)/
Obligations positives (volet procédural) Effective investigation/Enquête efficace Death of new-born baby after being refused admission to public hospitals: violation Décès d’un nouveau-né en raison d’un refus de prise en charge médicale d’urgence par les hôpitaux publics : violation
Asiye Genç – Turkey/Turquie - 24109/07 Judgment/Arrêt 27.1.2015 [Section II]
En fait – Le 31 mars 2005, la requérante accoucha par césarienne d’un enfant né prématurément dans un hôpital public. Le nourrisson fit une détresse respiratoire peu après sa naissance. En l’absence d’unité néonatale adaptée dans l’hôpital, les méde- cins décidèrent de transférer le nouveau-né dans un autre hôpital public situé à 110 kilomètres de distance.
Le 1er avril 2005, vers 1h15 du matin, l’hôpital public refusa l’admission de l’enfant au motif qu’il n’y avait pas de place dans l’unité de réanimation néonatale. Vers 2 heures du matin, l’enfant fut transféré dans un centre médicochirurgical et obs- tétrical. Sur place, le médecin expliqua qu’il ne disposait d’aucune couveuse pour l’enfant et invita les parents à retourner à l’hôpital public. À leur arrivée, les médecins arguèrent de l’impossibilité pour eux d’assurer l’admission du prématuré faute de place disponible dans le service de néonatologie.
L’enfant décéda dans l’ambulance pendant le voyage de retour.
Le 6 avril 2005, les époux portèrent plainte et deux instructions furent ouvertes. L’instruction pénale contre le personnel médical aboutit à un non-lieu et l’instruction administrative diligentée par le ministère de la Santé conduisit à la conclusion que le personnel n’avait commis aucune faute et que, dès lors, il n’y avait pas lieu d’engager de poursuites.
En droit – Article 2 : L’hôpital public ne pouvait ignorer le risque pour la vie du fils de la requérante en cas de refus d’admission dans un autre hôpital.
En effet ni la gravité de l’état de santé de ce dernier, ni la nécessité d’une intervention médicale d’urgence ne prêtaient à controverse. Et malgré ce risque, avant de faire le choix d’un transfert, le personnel en question n’a pas pris les mesures nécessaires pour
s’assurer que le patient serait bien pris en charge dans un autre hôpital public. Cette absence de coordination entre hôpitaux s’est prolongée lors des épisodes subséquents entre des établissements ayant refusé l’admission du bébé au motif qu’ils n’en avaient pas les moyens.
Or la défaillance de coordination entre les hôpitaux et l’absence de prise en charge du nouveau-né par l’un quelconque des médecins appelés à agir ne pouvaient être justifiées par un simple manque de place. En effet, la quantité et l’état des équipements dans les hôpitaux de la région ne pouvaient être considérés comme satisfaisants. Cela démontre que l’État n’a pas suffisamment veillé à la bonne orga- nisation et au bon fonctionnement du service pu- blic hospitalier, et plus généralement de son sys- tème de protection de la santé et que le manque de place n’était pas seulement lié à un manque de place imprévisible dû à un afflux de patients.
En conséquence de ces carences, le bébé prématuré dont le pronostic vital était engagé a fait en vain plusieurs aller-retours en ambulance dans l’attente qu’on lui prodiguât un soin approprié quelconque ou qu’on l’examinât. Et c’est ainsi qu’il a fini par décéder dans cette même ambulance.
Partant, le fils de la requérante doit être considéré comme ayant été victime d’un dysfonctionnement des services hospitaliers, en ce qu’il a été privé de tout accès à des soins d’urgence adéquats. Ainsi l’enfant est décédé parce qu’on ne lui a tout sim- plement pas offert un quelconque traitement – étant entendu que pareille situation s’apparente à un refus de prise en charge médicale de nature à mettre la vie en danger.
L’absence d’incrimination et de poursuites à l’en- contre des responsables qui n’ont pas médicalement pris en charge le fils de la requérante, pose problème au regard de l’article de la Convention. Mais au- delà cette question, il importe d’apprécier la réac- tion judiciaire donnée par l’État défendeur face aux allégations formulées eu égard à la mise en œuvre de ses services de la santé.
On pouvait légitimement escompter que les ins- tances nationales saisies de l’affaire réagissent afin de vérifier si et dans quelle mesure les manque- ments établis en l’espèce restaient compatibles avec les impératifs du service public de la santé et la réglementation hospitalière, et, le cas échéant, d’établir les responsabilités à ce titre. Or nul n’a cherché à vérifier la manière dont les protocoles applicables en matière d’accueil des nouveau-nés aux urgences ou de coordination entre les services de néonatalogie avaient été mis en œuvre, ni à
8 Article 2 – Article 3 établir les raisons du manque d’équipements essen-
tiels dans ces services – et, en particulier, du nombre de couveuses en panne.
Ainsi, la façon dont le système judiciaire a répondu au drame en cause n’a pas été adéquate pour faire la lumière sur les circonstances décisives du décès du nouveau-né. L’enquête n’a, en particulier, pas été complète, puisqu’aucun des éléments cruciaux constatés précédemment quant aux défaillances dans la gestion du service de la santé n’a fait l’objet d’une investigation quelconque.
En définitive, au vu, d’une part, des circonstances ayant conduit au défaut de fourniture des soins d’urgence indispensables et, d’autre part, de l’insuf- fisance des investigations menées sur le plan interne à cet égard, il y a lieu de considérer que l’État a manqué, dans le chef du fils de la requérante, à ses obligations découlant de l’article 2 de la Con- vention.
Conclusion : violation (unanimité).
Article 41 : 65 000 EUR pour préjudice moral.
(Voir Mehmet Şentürk et Bekir Şentürk c. Turquie, 13423/09, 9 avril 2013, Note d’information 162)
ARTICLE 3
Degrading treatment/Traitement dégradant Emotional suffering caused by removal of tissue from the applicant’s deceased husband’s body without her knowledge or consent:
violation
Souffrance morale causée par des prélève- ments de tissus sur le corps de l’époux décédé de la requérante à l’insu de celle-ci et sans son consentement : violation
Elberte – Latvia/Lettonie - 61243/08 Judgment/Arrêt 13.1.2015 [Section IV]
Facts – Following the death of the applicant’s hus- band in a car accident, tissue was removed from his body during an autopsy at a forensic centre and sent to a pharmaceutical company in Germany with a view to creating bio-implants, pursuant to a State-approved agreement. When the body was returned to the applicant after the completion of the autopsy its legs were tied together. The appli- cant only learned of the removal of the tissue two years later, in the course of a criminal investigation into allegations of wide-scale illegal removal of organs and tissues from cadavers. However, no
prosecutions were ever brought as the time-limit had expired.
Law – Article 8: The domestic authorities’ failure to secure the legal and practical conditions to enable the applicant to express her wishes con- cerning the removal of her deceased husband’s tissue constituted an interference with her right to respect for private life.
As to the lawfulness of that interference, the question was whether the domestic legislation was formulated with sufficient precision and afforded adequate legal protection against arbitrariness in the absence of relevant administrative regulation.
As to the first aspect, the domestic authorities had disagreed over the scope of the domestic legislation, with the forensic centre and security police con- sidering there existed a system of “presumed con- sent” while the investigators thought that the Lat- vian legal system relied on the concept of “informed consent” with removal permissible only with the consent of the donor (during his or her lifetime) or of the relatives. By the time the security police accepted the prosecutors’ interpretation and de- cided that the applicant’s consent had been re- quired, they were out of time to bring a criminal prosecution.
This disagreement among the authorities inevitably indicated a lack of sufficient clarity. Indeed, al- though Latvian law set out the legal framework for consenting to or refusing tissue removal, it did not clearly define the scope of the corresponding obli- gation or the discretion left to experts or other authorities in this regard. The Court noted that the relevant European and international materials on this subject attached particular importance to establishing the relatives’ views through reasonable enquiries. The principle of legality likewise required States to ensure the legal and practical conditions for implementation of their laws. However, the applicant had not been informed how and when her rights as closest relative could be exercised or provided with any explanation.
As to whether the domestic law afforded adequate legal protection against arbitrariness, it had been important, given the large number of people from whom tissue had been removed, for adequate mech- anisms to be put in place to balance the relatives’
right to express their wishes against the broad dis- cretion conferred on the experts to carry out re- movals on their own initiative, but this was not done. In the absence of any administrative or legal regulation on the matter, the applicant had been unable to foresee how to exercise her right to
9 Article 3 – Article 6 § 1 (civil)
express her wishes concerning the removal of her husband’s tissue.
Consequently, the interference with her right to respect for her private life was not in accordance with the law within the meaning of Article 8 § 2.
Conclusion: violation (unanimously).
Article 3 (substantive aspect): The applicant’s suf- fering had gone beyond that inflicted by grief following the death of a close family member. The applicant had had to face a long period of uncer- tainty, anguish and distress as to which organs or tissue had been removed, and the manner and purpose of their removal. Following the initiation of the general criminal investigation, the applicant had been left for a considerable period of time to anguish over the reasons why her husband’s legs had been tied together when his body was returned to her for burial. Indeed, she had discovered the nature and amount of tissue that had been removed only during the proceedings before the European Court.
The lack of clarity in the regulatory framework as regards the consent requirement could only have intensified her distress, regard being had to the intrusive nature of the acts carried out on her hus- band’s body and the failure of the authorities them- selves during the criminal investigation to agree on whether or not they had acted lawfully when removing tissue and organs from cadavers.
Finally, no prosecution had ever been brought for reasons of prescription and uncertainty over whether the authorities’ acts could be considered illegal. The applicant had thus been denied redress for a breach of her personal rights relating to a very sensitive aspect of her private life, namely the right to consent or object to the removal of tissue from her dead husband’s body.
In the specialised field of organ and tissue trans- plantation, it was common ground that the human body had to be treated with respect even after death. Indeed, international treaties including the Convention on Human Rights and Biomedicine and the Additional Protocol had been drafted to safeguard the rights of organ and tissue donors, living or deceased. Moreover, respect for human dignity formed part of the very essence of the European Convention. Consequently, the suffering caused to the applicant had undoubtedly amounted to degrading treatment.
Conclusion: violation (unanimously).
Article 41: EUR 16,000 in respect of non-pecuniary damage.
(See also Petrova v. Latvia, 4605/05, 24 June 2014, Information Note 175; Svinarenko and Slyadnev v. Russia [GC], 32541/08 and 43441/08, 17 July 2014, Information Note 176; Salakhov and Islyamova v. Ukraine, 28005/08, 14 March 2013, Information Note 161; and the Factsheet on Health)
ARTICLE 6
Article 6 § 1 (civil) Access to court/Accès à un tribunal Limitations on access to domestic courts to review recruitment procedure before European Patent Office when reasonable alternative procedure (arbitration) available:inadmissible
Restrictions à l’accès aux juridictions natio- nales pour faire contrôler une procédure de recrutement à l’Office européen des brevets lorsqu’il existe une autre voie de recours raisonnable (arbitrage) : irrecevable
Klausecker – Germany/Allemagne - 415/07 Decision/Décision 6.1.2015 [Section V]
Facts – The applicant, who is disabled, applied for a post as a patent examiner at the European Patent Office (EPO) in Munich. Although he passed the professional tests, he was not offered employment as he did not meet the physical requirements for the post. His internal appeal against that decision was declared inadmissible as he was not a staff member. The German Federal Constitutional Court declined to consider his constitutional complaint, inter alia, on the ground that the EPO enjoyed immunity from the jurisdiction of the German courts. A further complaint by the applicant to the Administrative Tribunal of the International Labour Organization (ILO) was also dismissed on the grounds that it had no jurisdiction in respect of external candidates for employment and no authority to order the EPO to waive its immunity.
The Tribunal noted, however, that its judgment created a legal vacuum and indicated that it was highly desirable that the EPO should seek a so- lution affording the applicant access to a court, either by waiving its immunity or by submitting the dispute to arbitration. The EPO subsequently informed the applicant that it was willing to go to arbitration, but the applicant ultimately did not take up the offer.
10 Article 6 § 1 (civil) In his application to the European Court, the ap-
plicant complained that Germany had failed to ensure that he had access to a tribunal in order to protect his right not to be discriminated against on grounds of disability and that Germany was also to be held responsible for the allegedly deficient appeal procedures before the EPO.
Law – Article 6
(a) Procedure before the German courts – In so far as the applicant complained of a lack of access to the German Federal Constitutional Court to have his complaint about the EPO’s decision not to offer him employment examined on the merits, he fell within the “jurisdiction” of the German State for the purposes of Article 1. The Court considered it unnecessary to determine whether Article 6 § 1 was applicable in the applicant’s case as the com- plaint was in any event manifestly ill-founded.
The applicant’s access to the German courts was limited to access to the Federal Constitutional Court to argue the preliminary issue of the extent of the EPO’s immunity. The immunity had a le- gitimate objective, namely guaranteeing the proper functioning of that international organisation free from unilateral interference by individual gov- ernments.
As regards proportionality, the applicant was not only refused an examination of the merits of his complaint by the Federal Constitutional Court: as a candidate for a post rather than a staff member he was also found not to have standing to lodge an internal appeal within the EPO. Accordingly, his complaint about the EPO’s decision was not re- viewed on the merits by any tribunal or other body.
However, in response to the ILO Administrative Tribunal’s finding that it was highly desirable that the applicant should have access to a court, the EPO had made concrete proposals for private arbitration under the rules which would have been applicable had the applicant become a staff mem- ber. Noting (a) that the proportionality test could not be applied in such a way as to compel an inter- national organisation to submit to national liti- gation in relation to employment conditions pre- scribed under national labour law and (b) that the absence of an oral hearing in public did not of itself make the arbitration procedure unreasonable, the Court considered that the arbitral procedure that had been offered constituted a reasonable alter- native means to protect the applicant’s Convention rights effectively. The limitations on his access to the German courts had thus been proportionate.
Conclusion: inadmissible (manifestly ill-founded).
(See also Waite and Kennedy v. Germany [GC], 26083/94, and Beer and Regan v. Germany [GC], 28934/95, both 18 February 1999, summarised in Information Note 3)
(b) Procedure before EPO and the Administrative Tribunal of the ILO – Applying its earlier case- law, the Court found that the mere fact that the EPO’s decision was taken at its seat on German ter- ritory did not bring the act within Germany’s jurisdiction for the purposes of Article 1 of the Con- vention.
As to whether any other grounds for Germany assuming “jurisdiction” existed, the Court noted that the German authorities had not directly or indirectly intervened in the proceedings before either the EPO or the ILO Administrative Tribu- nal, so jurisdiction could not arise on that account.
There was no reason to consider that the EPO, to which Germany had transferred part of its sover- eign powers, did not afford “equivalent protection”
to that secured by the Convention system. In par- ticular, the Convention did not require in all cir- cumstances full access to a tribunal in respect of complaints concerning the refusal of a person’s recruitment to civil service and the ILO Admin- istrative Tribunal had referred to the need to pro- tect fundamental rights – which entailed a right not to be discriminated on grounds of disability – in its case-law.
Nor could the protection of fundamental rights offered by the EPO in the present case be said to have been “manifestly deficient”. The Convention itself permitted restrictions on access to a tribunal in relation to measures concerning an applicant’s recruitment to civil service and indeed an issue as regards the applicability of Article 6 had arisen in the applicant’s case (see (a) above). Further, the Court had already found the EPO’s offer of arbi- tration constituted a reasonable alternative means to have his complaint about the EPO’s decision examined on the merits. Accordingly, the fact that the applicant was denied access to the review procedures set up by the EPO in relation to the decision not to recruit him but was offered an arbitration procedure instead did not disclose a manifestly deficient protection of fundamental rights within the EPO.
Conclusion: inadmissible (manifestly ill-founded).
(See also Bosphorus Hava Yolları Turizm ve Ticaret Anonim Şirketi v. Ireland [GC], 45036/98, 30 June 2005, Information Note 76; and Gasparini v. Italy and Belgium (dec.), 10750/03, 12 May 2009, Infor mation Note 119)
11 Article 6 § 1 (constitutional/constitutionnel)
Article 6 § 1 (constitutional/
constitutionnel) Access to court/Accès à un tribunal
Inadmissibility of amparo appeal on grounds that it had not been shown to be of special constitutional importance: no violation Irrecevabilité d’un recours d’amparo pour absence de démonstration de l’importance constitutionnelle spéciale requise : non- violation
Arribas Antón – Spain/Espagne - 16563/11 Judgment/Arrêt 20.1.2015 [Section III]
En fait – En juillet 2002, le requérant, aide- soignant dans un hôpital psychiatrique, fut sanc- tionné pour une faute disciplinaire très grave et fut interdit de travailler au sein des hôpitaux psy- chiatriques pour une durée d’un an. Il intenta dès lors un recours administratif qui fut rejeté. Il saisit alors le juge du contentieux administratif qui annula la sanction qui lui avait été infligée. Le service de santé fit appel. Le Tribunal supérieur de justice prononça la sanction initiale à l’encontre du requé- rant. Les recours de ce dernier contre cette nouvelle sanction furent tous rejetés.
En juillet 2010, le requérant saisit le Tribunal constitutionnel d’un recours d’amparo, lequel fut déclaré irrecevable au motif que le requérant n’avait pas satisfait à l’obligation de démontrer que son recours revêtait une « importance constitutionnelle spéciale ».
En droit – Article 6 § 1 : Le requérant soutient avoir été privé de son droit d’accès au Tribunal consti- tutionnel en raison d’un motif d’irrecevabilité, introduit par la Loi organique no 6/2007 du 24 mai 2007, portant sur l’obligation incombant à tout auteur d’un recours d’amparo de démontrer que celui-ci revêt une importance constitutionnelle spéciale, motif que l’intéressé estime excessivement formel.
Le but poursuivi par le changement législatif de 2007 est légitime car il vise à améliorer le fonc- tionnement du Tribunal constitutionnel et à ren- forcer la sauvegarde des droits fondamentaux, et ce pour éviter un encombrement excessif du rôle du Tribunal constitutionnel par des affaires de moindre importance.
Eu égard à la spécificité du rôle que joue le Tribunal constitutionnel en tant que juridiction de pro- tection ultime des droits fondamentaux, on peut
admettre que la procédure suivie devant ledit tri- bunal soit assortie davantage de formalisme. Par ailleurs, le fait de subordonner la recevabilité d’un recours d’amparo à l’existence de circonstances objectives et à leur justification par l’auteur du recours, qui sont des critères prévus par la loi et interprétés par la jurisprudence constitutionnelle, n’est pas, en tant que tel, disproportionné ou bien contraire au droit d’accès au Tribunal constitu- tionnel.
Le Tribunal constitutionnel a appliqué les critères en question en tenant compte de la date d’intro- duction du recours d’amparo le 9 juillet 2010 par rapport au prononcé de son arrêt no 155/2009 du 25 juin 2009 qui énumérait de façon non exhaustive des situations susceptibles d’être consi- dérées comme revêtant une importance consti- tutionnelle spéciale. Les critères objectifs, que le Tribunal constitutionnel doit préciser et appliquer dans sa jurisprudence, étaient néanmoins déjà men- tionnés dans l’exposé des motifs de la Loi organique no 6/2007 entrée en vigueur dès le 25 mai 2007.
Par ailleurs, la procédure en l’espèce devant le Tri- bunal constitutionnel succédait à l’examen de la cause du requérant par deux instances judiciaires devant lesquelles il a pu se défendre et qui se sont prononcées par des décisions motivées et non arbi- traires en première instance et en appel.
Enfin, même si le Tribunal constitutionnel a déclaré un recours d’amparo irrecevable au motif qu’il ne revêtait pas l’importance constitutionnelle spéciale requise ou, le cas échéant, que son auteur n’avait pas démontré l’existence de pareille importance, cela n’empêche pas la Cour de se prononcer sur la recevabilité et le fond d’une requête dont elle serait saisie à ce sujet.
À la lumière de qui précède, le requérant n’a pas été privé de la substance de son droit d’accès à un tribunal. En outre, les limitations appliquées pour- suivaient un but légitime. L’application des limita- tions en cause n’a pas porté atteinte au caractère raisonnable du rapport entre les moyens employés et le but visé. Pour ces raisons, le requérant n’a pas subi d’entrave disproportionnée à son droit d’accès à un tribunal garanti par l’article 6 § 1 de la Con- vention.
Conclusion : non-violation (unanimité).
12 Article 7 § 1
ARTICLE 7
Article 7 § 1 Nullum crimen sine legeHeavier penalty/Peine plus forte
Conviction for “continuing” offence com- prising acts committed before it was
introduced in the Criminal Code: no violation Condamnation pour une infraction
« continue » comprenant des actes commis avant son introduction dans le code pénal : non-violation
Rohlena – Czech Republic/
République tchèque - 59552/08 Judgment/Arrêt 27.1.2015 [GC]
Facts – The applicant was charged with repeatedly physically and mentally abusing his wife between 2000 and February 2006. In 2007 the trial court found him guilty of the continuing offence of abusing a person living under the same roof as defined in Article 215a of the Criminal Code as worded since 1 June 2004. It considered that that definition extended to acts perpetrated prior to that date to the extent that at the time they had amounted to another offence, which was the case here. The conviction was upheld by the appeal court and the Supreme Court.
Referring to its case-law, the Supreme Court ob- served that where the offence was a continuing one that was regarded as a single act, the criminal nature of that act had to be assessed under the law in force at the time of the last act constituting the offence. That law also applied to the preceding acts on condition that these would have been criminal acts under the preceding law. In the present case the applicant’s acts prior to the amendment of the Criminal Code of 1 June 2004 had amounted to violence against an individual or group of indi- viduals within the meaning of Article 197a of the Criminal Code and assault within the meaning of Article 221 of that Code.
In 2008 the Constitutional Court dismissed as manifestly ill-founded a constitutional appeal lodged by the applicant, considering that the courts’ deci- sions in his case had not been of a retrospective effect prohibited by the Constitution.
In a judgment of 18 April 2013 (see Information Note 162), a Chamber of the European Court held
unanimously that the domestic courts’ decision had not violated Article 7 of the Convention.
Law – Article 7: The applicant had been convicted of a criminal offence under Article 215a of the Criminal Code which had been introduced by virtue of 2004 amendments to that Code also in respect of acts committed before that date. The domestic courts found that a continuous criminal offence was to be considered a single act whose legal classification had to be assessed under the law in force at the time of the completion of the last occurrence of the offence, provided that the acts committed under any previous law would also have been punishable under that law. Thus, Article 215a also applied to the assaults committed by the appli- cant before 2004 as they had amounted to criminal conduct under the previous law. In interpreting the domestic law, the domestic courts had referred to the concept of a continuing criminal offence, which consisted of individual acts driven by the same purpose, constituting the same offence and linked by virtue of being carried out in an identical or similar manner, which occurred close together in time and pursued the same object. The appli- cant’s conduct before 1 June 2004 had amounted to punishable criminal offences under domestic law in force at that time and had thus comprised the constituent elements of the Article 215a of- fence. Thus, holding the applicant liable under that provision also in respect of acts committed before that date had not constituted retroactive applica- tion of more detrimental criminal law as prohibited by the Convention.
In these circumstances, and considering also the clarity with which the relevant domestic provisions were formulated and interpreted by the national courts, the applicant had been in a position to foresee that he could be held criminally liable for a continuous offence also as regards the period before 2004, and to regulate his conduct accord- ingly. Therefore, the offence of which the applicant had been convicted had a basis in the relevant
“national ... law at the time when it was committed”, which in turn had defined the offence sufficiently clearly to meet the quality requirement of fore- seeability under Article 7 of the Convention.
Finally, the Court rejected the applicant’s argument that the imposition of a penalty under the 2004 had resulted in a more severe penalty than would have otherwise been the case. In fact, nothing indi- cated that the domestic courts’ approach had had the adverse effect of increasing the severity of the applicant’s punishment. On the contrary, had the acts perpetrated by him prior to 1 June 2004 been
13 Article 7 § 1 – Article 8
assessed separately from those he committed after- wards, the applicant could have received at least the same sentence as the one actually imposed, or even a harsher one.
Conclusion: no violation (unanimously).
(See also Del Río Prada v. Spain [GC], 42750/09, 21 October 2013, Information Note 167; and Maktouf and Damjanović v. Bosnia and Herzegovina [GC], 2312/08 and 34179/08, 18 July 2013, Infor- mation Note 165)
ARTICLE 8
Respect for private and family life/Respect de la vie privée et familiale
Positive obligations/Obligations positives Inability under Turkish law for adoptive mother to have her forename recorded on child’s identity papers in place of the biological mother’s forename: violation Lacune du droit turc concernant le rempla- cement du prénom de la mère biologique par celui de la mère adoptive célibataire sur les documents personnels de l’enfant adopté : violation
Gözüm – Turkey/Turquie - 4789/10 Judgment/Arrêt 20.1.2015 [Section II]
En fait – En mai 2007 la requérante, mère adoptive célibataire, n’a pu faire enregistrer son prénom à la place de celui de la mère biologique sur les docu- ments administratifs de son enfant.
En novembre 2007, le tribunal d’instance la dé- bouta de son action au motif entre autres que sa demande était dépourvue de base légale. Elle se pourvut en cassation. En mars 2009, alors que son pourvoi était pendant, une réforme législative ouvrit la possibilité à une mère célibataire adoptive de faire inscrire son prénom à la place de celui de la mère biologique. En novembre 2009, la Cour de cassation confirma néanmoins le jugement de première instance par un arrêt qui resta muet sur cette réforme.
En novembre 2010, la requérante obtenu l’offi- cialisation de son prénom en tant que celui de la mère de l’enfant.
En droit – Article 8 : La présente affaire a pour objet un aspect des problèmes que peuvent rencontrer les personnes désireuses de réaliser une adoption
monoparentale et, au vu de la réaction judiciaire donnée face à ce problème, la Cour juge approprié de l’analyser comme une affaire concernant les obligations positives de l’État de garantir le respect effectif de la vie privée et familiale par l’intermé- diaire de ses autorités législatives, exécutives et judiciaires.
À l’époque pertinente, le droit civil turc recon- naissait à ces personnes le droit de donner leur patronyme à leur enfant adoptif, mais ne prévoyait aucun cadre normatif quant à la reconnaissance du prénom du parent adoptif en tant que celui du parent naturel.
Dans la recherche de l’équilibre entre les différents intérêts de la mère biologique, de l’enfant et de la famille d’adoption, et l’intérêt général, l’État jouit d’une certaine marge d’appréciation, mais dans toutes les hypothèses, l’intérêt supérieur de l’enfant doit primer. La marge d’appréciation coïncide avec le pouvoir discrétionnaire qui se trouvait préten- dument conféré aux juridictions civiles en matière de la réconciliation des différents intérêts personnels sous-jacents aux adoptions monoparentales. Mais ni les juges de première instance ni ceux de cassa- tion n’ont ne serait-ce que pris acte du moyen que la requérante avait tiré des normes interprétatives découlant de l’article 1er du code civil, lesquelles leur commandait de combler la défaillance observée dans la loi, fût-il, de manière à protéger les intérêts concurrents liés à l’adoption de l’enfant. En outre, il n’y a dans les décisions litigieuses aucun élément qui puisse convaincre qu’en l’occurrence lesdits juges se soient employés à procéder d’une apprécia- tion axée sur les circonstances particulières du cas présent, encore moins, soucieuse de la sauvegarde des intérêts supérieurs de l’enfant en question.
L’équilibre que le législateur turc aurait entendu ménager exigeait que l’on accordât une importance toute particulière aux obligations positives décou- lant de l’article 8. À cette fin, pour être effective, il aurait fallu que la protection visée soit inscrite dans un cadre clairement établi dans l’ordre juridique interne, afin de permettre d’apprécier la propor- tionnalité des restrictions apportées aux droits fon- damentaux ou d’ordre « intime » qui étaient recon- nus à la requérante par l’article 8, sachant que le caractère incomplet et non-motivé de l’apprécia- tion des juridictions internes sur l’exercice de ces droits – comme en l’espèce –, ne pouvait relever d’une marge d’appréciation acceptable.
Ainsi en matière d’adoptions monoparentales, le droit civil turc présentait une lacune légale qui touchait les personnes se trouvant dans la situation de la requérante, dont la demande relevait d’une
Article 8 14
sphère juridique que le législateur turc n’avait assu- rément pas prévue et encadrée de manière à mé- nager un juste équilibre entre l’intérêt général et les intérêts concurrents des individus.
Dès lors la protection de droit civil, telle qu’elle avait été conçue à l’époque pertinente, ne pouvait passer pour suffisante au regard des obligations positives mises à la charge de l’État défendeur par l’article 8 de la Convention.
Conclusion : violation (unanimité).
Article 41 : 2 500 EUR pour préjudice moral.
Respect for private and family life/Respect de la vie privée et familiale
Refusal to register birth certificate of child born overseas under surrogacy arrangement owing to lack of genetic link with applicants:
violation
Refus de transcription d’un certificat de nais sance d’un enfant né de mère porteuse à l’étranger en l’absence de lien génétique avec les requérants : violation
Paradiso and/et Campanelli – Italy/Italie - 25358/12 Judgment/Arrêt 27.1.2015 [Section II]
En fait – Les requérants sont un couple marié.
Ils avaient obtenu, en 2006, un agrément à l’adop- tion. Après avoir vainement fait des tentatives de fécondation in vitro, ils décidèrent de recourir à la gestation pour autrui pour devenir parents. Ils contactèrent à cette fin une clinique basée à Moscou, spécialisée dans les techniques de reproduction assistée et conclurent une convention de gestation pour autrui avec une société russe. Après une fécon- dation in vitro réussie en mai 2010 – supposément réalisée avec du sperme du requérant – deux em- bryons « leur appartenant » furent implantés dans l’utérus d’une mère porteuse. Le bébé naquit en février 2011. La mère porteuse donna son con- sentement écrit pour que l’enfant soit enregistré comme fils des requérants. Conformément au droit russe, les requérants furent enregistrés comme pa- rents du nouveau-né. Ne mentionnant pas la gesta- tion pour autrui, le certificat de naissance russe fut apostillé selon les dispositions de la Convention de La Haye du 5 octobre 1961 supprimant l’exigence de la légalisation des actes publics étrangers (la Convention de la Haye).
En mai 2011, ayant demandé l’enregistrement du certificat de naissance par les autorités italiennes,
les requérants furent mis en examen pour « altéra- tion d’état civil » et infraction à la loi sur l’adoption car ils avaient amené l’enfant sans respecter la loi et avaient contourné les limites posées dans l’agrément à l’adoption qui excluait qu’ils puissent adop ter un enfant en si bas âge. Le même jour, le ministère public demanda l’ouverture d’une pro- cédure d’adoptabilité, car l’enfant devait être con- sidéré comme étant dans un état d’abandon. En août 2011, un test ADN fut pratiqué à la demande du tribunal. Il montra que, contrairement à ce qu’avaient déclaré les requérants, il n’existait aucun lien génétique entre le requérant et l’enfant. En octobre 2011, le tribunal pour mineurs décida d’éloigner l’enfant des requérants. Les contacts entre les requérants et l’enfant furent interdits. En avril 2013, le tribunal estima légitime de refuser la transcription du certificat de naissance russe et ordonna la délivrance d’un nouvel acte de naissance dans lequel il serait indiqué que l’enfant était fils de parents inconnus et un nouveau nom lui serait donné. La procédure d’adoption de l’enfant est actuellement pendante. Le tribunal a estimé que les requérants n’avaient plus la qualité pour y agir.
En droit – Article 8 : Même si le droit d’obtenir la transcription d’un certificat de naissance étranger ne figure pas en tant que tel parmi les droits garan- tis par la Convention, la Cour a examiné la requête sous l’angle de la Convention dans le contexte des autres traités internationaux pertinents.
Le refus de la reconnaissance de la filiation établie à l’étranger, l’éloignement et la prise en charge de l’enfant ont constitué une ingérence dans le droit des requérants au respect de leur vie privée et fa- miliale. Cette ingérence – fondée en particulier sur les articles pertinents de la loi sur le droit inter- national privé et de la loi sur l’adoption inter- nationale – était prévue par la loi. Par ailleurs, les mesures prises à l’égard de l’enfant tendaient à la défense de l’ordre, dans la mesure où la conduite des requérants se heurtait à la loi sur l’adoption internationale et le recours aux techniques de re- production assistée hétérologue était, à l’époque des faits, interdit. En outre, les mesures en ques- tion visaient la protection des droits et libertés de l’enfant.
Il n’est pas nécessaire de comparer la législation des États membres afin de voir si, en matière de gesta- tion pour autrui, la situation se trouve à un stade avancé d’harmonisation en Europe. En effet, dans le cas d’espèce, une société russe – pour laquelle travaille l’avocat qui représente les requérants à Strasbourg – a encaissé une somme d’argent des requérants, a acheté des gamètes de donneurs incon-
Article 8 15 nus, a trouvé une mère porteuse et lui a fait im-
planter les embryons, a remis l’enfant aux requé- rants et les a aidés à obtenir le certificat de naissance.
Pour mieux expliquer ce processus, l’avocat en question a indiqué qu’il était tout à fait possible de contourner l’exigence d’avoir un lien génétique avec un des futurs parents en achetant les embryons, qui deviennent ainsi « ses » embryons. Indépendam- ment de toute considération éthique quant aux agissements de la société en question, les consé- quences de ces agissements ont été très lourdes pour les requérants, surtout si l’on prend en compte le fait que le requérant était certain d’être le père biologique de l’enfant et qu’à ce jour il n’a pas été démontré qu’il n’était pas de bonne foi. En faisant une application stricte du droit national pour déterminer la filiation et en passant outre le statut juridique créé à l’étranger, les juges nationaux n’ont pas pris une décision déraisonnable. Reste néan- moins à savoir si, les mesures prises à l’égard de l’enfant – notamment son éloignement et sa mise sous tutelle – peuvent passer pour des mesures proportionnées, à savoir si l’intérêt de l’enfant a été pris en compte de manière suffisante.
La perspective suivie par les juridictions nationales répondait manifestement au besoin de mettre un terme à une situation d’illégalité. Cependant, les conditions pouvant justifier le recours aux mesures litigieuses n’étaient pas remplies, et ce pour les raisons suivantes. Tout d’abord, le seul fait que l’enfant aurait développé un lien affectif plus fort vis-à-vis de ses parents d’intention pour le cas où il serait resté auprès d’eux ne suffit pas pour justifier son éloignement. Ensuite, s’agissant de la procé- dure pénale ouverte à l’encontre des requérants, les juridictions avaient estimé qu’il n’était pas néces- saire d’en attendre l’issue car la responsabilité pénale des intéressés ne jouait aucun rôle. Or les soupçons pesant sur les intéressés ne suffisent pas non plus pour justifier les mesures litigieuses. En tout état de cause, il n’est pas possible de spéculer sur l’issue de la procédure pénale. En outre, seulement en cas de condamnation pour l’infraction à la loi sur l’adoption les requérants seraient devenus légale- ment incapables d’adopter ou accueillir l’enfant en placement. À cet égard, les requérants, jugés aptes à adopter en 2006, ont été jugés incapables d’édu- quer et aimer l’enfant au seul motif qu’ils avaient contourné la loi sur l’adoption, sans qu’une exper- tise ait été ordonnée par les tribunaux. Enfin, l’en- fant a reçu une nouvelle identité seulement en avril 2013, ce qui signifie qu’il a été inexistant pendant plus de deux ans. Or il est nécessaire qu’un enfant ne soit pas désavantagé du fait qu’il a été mis au monde par une mère porteuse, à commencer par
la citoyenneté ou l’identité qui revêtent une impor- tance primordiale. Par conséquent, la Cour n’est pas convaincue du caractère adéquat des éléments sur lesquels les autorités se sont appuyées pour conclure que l’enfant devait être pris en charge par les services sociaux. Il en découle que les auto- rités italiennes n’ont pas préservé le juste équilibre devant régner entre les intérêts en jeu.
Toutefois, compte tenu de ce que l’enfant a certai- nement développé des liens affectifs avec la famille d’accueil chez laquelle il a été placé début 2013, le constat de violation prononcé dans la cause des requérants ne saurait être compris comme obligeant l’État à remettre le mineur aux requérants.
Conclusion : violation (cinq voix contre deux).
Article 41 : 20 000 EUR pour préjudice moral.
(Voir aussi Pontes c. Portugal, 19554/09, 10 avril 2012, et Zhou c. Italie, 33773/11, 21 janvier 2014, Note d’information 170 ; voir, sur la gestation pour autrui, Mennesson et autres c. France, 65192/11, 26 juin 2014, Note d’information 175, et D. et autres c. Belgique (déc.), 29176/13, 8 juillet 2014, Note d’information 177 ; enfin, de manière plus générale, voir la fiche thématique sur les droits en matière de procréation)
Respect for private life/Respect de la vie privée
Lack of clarity in domestic law on consent of close relatives to tissue removal from dead body: violation
Manque de précision du droit national sur le consentement des parents proches à des prélèvements de tissus sur le corps d’une personne décédée : violation
Elberte – Latvia/Lettonie - 61243/08 Judgment/Arrêt 13.1.2015 [Section IV]
(See Article 3 above/Voir l’article 3 ci-dessus, page 8)
Article 8 16
Dismissal of claim for defamation of appli- cant’s grandfather, the former Soviet leader Joseph Stalin: inadmissible
Rejet de l’action en diffamation présentée par le requérant concernant son grand-père, l’ancien dirigeant soviétique Joseph Staline : irrecevable
Dzhugashvili – Russia/Russie - 41123/10 Decision/Décision 9.12.2014 [Section I]
Facts – The applicant is the grandson of the former Soviet leader, Joseph Stalin. In 2009 he sued the Novaya Gazeta newspaper for defamation after it published an article accusing leaders of the Soviet Politburo, including Stalin, of being “bound by much blood” in the order to execute Polish pris- oners of war at Katyń in 1940. The article described Stalin as a “bloodthirsty cannibal” and also alleged that the Soviet leaders had “evaded moral respon- sibility for the extremely serious crime”. The District Court dismissed the claim after finding that the article contributed to a factual debate on a question of profound historical discussion and that Stalin’s role as a world-famous figure called for a higher degree of tolerance to public scrutiny and criticism.
The newspaper subsequently published a further article giving the background to the defamation proceedings. The applicant again sued, but his claim was dismissed on the grounds that the article constituted an expression of the author’s view of the initial defamation proceedings.
Law – Article 8: The Court reaffirmed the principle that publications concerning the reputation of a deceased member of a person’s family might, in certain circumstances, affect that person’s private life and identity and thus come within the scope of Article 8 (see Putistin v. Ukraine, 16882/03, 21 November 2013, Information Note 168). How- ever, it distinguished between defamation of a pri- vate individual (as in Putistin), whose reputation as part and parcel of their families’ reputation re- mains within the scope of Article 8, and legitimate criticism of public figures who, by taking up leader- ship roles, expose themselves to outside scrutiny.
In the applicant’s case, the newspaper’s publication of the first article had contributed to a historical debate of public importance, concerning Joseph Stalin and his alleged role in the Katyń shootings.
The second article concerned the author’s inter- pretation of the domestic court’s findings and could therefore be seen as a continuation of the same discussion. Furthermore, the Katyń tragedy and the related historical figures’ alleged roles and re-
sponsibilities inevitably remained open to public scrutiny and criticism, as they presented a matter of general interest for society. Given that cases such as the present one required the right to respect for private life to be balanced against the right to free- dom of expression, the Court reiterated that it was an integral part of freedom of expression, guaran- teed under Article 10 of the Convention, to seek historical truth.
In conformity with the principles laid down in the Court’s case-law, the national courts had con- sidered that the articles contributed to a factual debate on events of exceptional public interest and importance, had found that Stalin’s historic role called for a high degree of tolerance to public scru- tiny and criticism of his personality and actions, and had taken the highly emotional presentation of the opinions outlined within the articles into consideration, finding that they fell within the limits of acceptable criticism.
The national courts had thus struck a fair balance between the applicant’s privacy rights and journal- istic freedom of expression.
Conclusion: inadmissible (manifestly ill-founded).
Respect for private life/Respect de la vie privée Respect for correspondence/Respect de la correspondance
Insufficient guarantees against arbitrariness of domestic secret surveillance provisions:
violation
Garanties insuffisantes contre l’arbitraire dans les dispositions internes relatives aux mesures de surveillance secrète : violation
Dragojević – Croatia/Croatie - 68955/11 Judgment/Arrêt 15.1.2015 [Section I]
Facts – In 2007 the applicant was suspected of involvement in drug-trafficking. At the request of the prosecuting authorities, the investigating judge authorised the use of secret surveillance measures to covertly monitor the applicant’s telephone. In 2009 the applicant was found guilty of drug- trafficking and money laundering and sentenced to nine years’ imprisonment. His conviction was upheld by the Supreme Court in 2010 and his constitutional complaint was dismissed in 2011.
Law – Article 8: Tapping the applicant’s telephone constituted an interference with his rights to re- spect for his “private life” and “correspondence”.
Under domestic law, the use of secret surveillance was subject to prior authorisation. However, in the
Article 8 17 applicant’s case the orders issued by the investigat-
ing judge were based only on a statement referring to the prosecuting authorities’ request and the assertion that “the investigation could not be con- ducted by other means”, without any information as to whether less intrusive means were available.
That approach was endorsed by the Supreme Court and the Constitutional Court. In an area as sensi- tive as the use of secret surveillance the Court had difficulties accepting such interpretation of the domestic law, which envisaged prior detailed judicial scrutiny of the proportionality of the use of secret surveillance measures. The domestic courts’
circumvention of this requirement by retrospective justification opened the door to arbitrariness and could not provide adequate and sufficient safeguards against potential abuse.
In the applicant’s case, the criminal courts had limited their assessment of the use of secret sur- veillance to the extent relevant to the admissibility of the evidence thus obtained, without going into the substance of the Convention requirements concerning the allegations of arbitrary interference with the applicant’s Article 8 rights. The Gov- ernment had not provided any information on remedies which could be available to a person in the applicant’s situation. Therefore, the relevant domestic law, as interpreted and applied by the domestic courts, was not sufficiently clear as to the scope and manner of exercise of the discretion conferred on the public authorities, and did not secure adequate safeguards against possible abuse.
Accordingly, the procedure for ordering and super- vising the implementation of the interception of the applicant’s telephone had not complied with the requirements of lawfulness, nor was it adequate to keep the interference with the applicant’s right to respect for his private life and correspondence to what was “necessary in a democratic society”.
Conclusion: violation (unanimously).
The Court found no violation of Article 6 § 1 in respect of the alleged lack of impartiality of the trial bench and the use of evidence obtained by secret surveillance.
Article 41: EUR 7,500 in respect of non-pecuniary damage.
(See also Kopp v. Switzerland, 23224/94, 25 March 1998; Khan v. the United Kingdom, 35394/97, 12 May 2000; P.G. and J.H. v. the United Kingdom, 44787/98, 25 September 2001, Information Note 34; Kvasnica v. Slovakia, 72094/01, 9 June 2009;
and Goranova-Karaeneva v. Bulgaria, 12739/05, 8 March 2011)
Respect for family life/Respect de la vie familiale
Positive obligations/Obligations positives Failure to conduct return proceedings under Brussels IIa regulation expeditiously and efficiently: violation
Défaut de célérité et d’efficacité dans la conduite d’une procédure de retour d’enfant fondée sur le règlement Bruxelles IIa : violation
M.A. – Austria/Autriche - 4097/13 Judgment/Arrêt 15.1.2015 [Section I]
Facts – The applicant is an Italian national whose partner (the first applicant in the case of Povse v. Austria)1 removed their daughter from Italy, where the family lived, to Austria in February 2008. In July 2009, following an application by the applicant under the Brussels IIa Regulation,2 an Italian court ordered the child’s return to Italy and issued a certificate of enforceability. The Austrian district court which was asked to enforce that order refused on the grounds that a return without the mother would entail a grave risk of harm for the child.
The matter ultimately came before the Austrian Supreme Court, which after obtaining a prelimin- ary ruling from the Court of Justice of the Euro- pean Union directed the district court to enforce the return order on receipt of evidence that suitable accommodation would be available for the mother and child in Italy. The district court wrote to the applicant requesting such evidence in February 2011.
In November 2011 the Italian court awarded the applicant sole custody and ordered the child’s return to Italy to reside with the applicant after noting that the child had been unlawfully removed
1. Povse v. Austria (dec.), 3890/11, 18 June 2013, Information Note 164.
2. Under the Brussels IIa Regulation (Council Regulation (EC) No. 2201/2003 of 27 November 2003 concerning juris- diction and the recognition and enforcement of judgments in matrimonial matters and the matters of parental responsi- bility), which applies to EU member States, the State to which a child is wrongfully removed can oppose return in justified cases. However, the State in which the child had its habitual residence prior to the wrongful removal can override a decision refusing return pursuant to Article 13 of the Hague Con- vention on the Civil Aspects of International Child Abduction.
If such a decision is accompanied by a certificate of enforce- ability pursuant to Article 42 of the Regulation, the requested State has to enforce it.