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Information Note on the Court’s case-law Note d’information sur la jurisprudence de la Cour

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May/Mai 2016 No./N

o

196

Information Note on the Court’s case-law

Note d’information sur la jurisprudence de la Cour

Provisional version/Version provisoire

(2)

Legal summaries published in the Case-law Information Notes are also available in HUDOC under Legal Summaries. / Les résumés juridiques publiés dans les Notes d’information sont aussi disponibles dans la base de données HUDOC sous Résumés juridiques.

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-ooOoo-

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-ooOoo-

Cette Note d’information, établie par la Division des publications et de l’information sur la jurisprudence, contient les résumés d’affaires dont le greffe de la Cour a indiqué qu’elles présentaient un intérêt particulier. Les résumés ne lient pas la Cour. Dans la version provisoire, les résumés sont en principe rédigés dans la langue de l’affaire en cause ; la version unilingue de la note paraît ultérieurement en français et en anglais et peut être téléchargée à l’adresse suivante : <www.echr.coe.int/NoteInformation/fr>. Pour toute nouvelle information relative aux publications, veuillez consulter le compte Twitter de la Cour : <twitter.com/echrpublication>

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European Court of Human Rights Cour européenne des droits de l’homme

(Council of Europe) (Conseil de l’Europe)

67075 Strasbourg Cedex 67075 Strasbourg Cedex

France France

Tel: +33 (0)3 88 41 20 18 Tél. : +33 (0)3 88 41 20 18

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www.echr.coe.int www.echr.coe.int

© Council of Europe / European Court of Human Rights – Conseil de l’Europe / Cour européenne des droits de l’homme, 2016

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3 ARTICLE 2

Positive obligations (substantive aspect)/Obligations positives (volet matériel) Positive obligations (procedural aspect)/Obligations positives (volet procédural)

• Patient allegedly deprived of access to appropriate emergency care as a result of a lack of coordination between departments of a public hospital: case referred to the Grand Chamber

• Absence d’accès aux soins d’urgence appro priés en raison d’un prétendu manque de coordination entre les services d’un hôpital public : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Lopes de Sousa Fernandes – Portugal - 56080/13 ... 9 ARTICLE 3

Inhuman or degrading treatment/Traitement inhumain ou dégradant

• Conditions of detention and of transfer of paraplegic remand prisoner: violations

• Conditions de détention et de transfèrement d’une personne paraplégique en détention provisoire : violations

Topekhin – Russia/Russie - 78774/13 ... 9 Inhuman or degrading treatment/Traitement inhumain ou dégradant

Effective investigation/Enquête effective

• Excessive use of force to disperse demon stration and lack of effective investigation: violation

• Force excessive déployée par la police pour disperser une manifestation et absence d’enquête effective : violation

Süleyman Çelebi and Others/et autres – Turkey/Turquie - 37273/10 et al. ... 10 ARTICLE 5

Article 5 § 1

Lawful arrest or detention/Arrestation ou détention régulières

• Protracted detention pending deportation of alien who refused to take necessary steps to obtain travel documents required for his return: violation

• Détention prolongée dans l’attente de l’expulsion d’un étranger ayant refusé de faire le nécessaire pour obtenir les titres de voyage requis pour son retour : violation

J.N. – United Kingdom/Royaume-Uni - 37289/12 ... 10 Article 5 § 1 (d)

Minors/Mineurs

• Placement of minor in closed boarding school owing to antisocial behaviour and risk she would engage in prostitution: no violation

• Placement d’une mineure dans un internat éducatif fermé en raison de son comportement antisocial et du danger qu’elle glisse vers la prostitution : non-violation

D.L. – Bulgaria/Bulgarie - 7472/14 ... 12 Article 5 § 1 (f)

Expulsion

• Protracted detention pending deportation of alien who refused to take necessary steps to obtain travel documents required for his return: violation

• Détention prolongée dans l’attente de l’expulsion d’un étranger ayant refusé de faire le nécessaire pour obtenir les titres de voyage requis pour son retour : violation

J.N. – United Kingdom/Royaume-Uni - 37289/12 ... 14

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European Court of Human Rights / Information Note 196 – May 2016

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Article 5 § 4

Take proceedings/Introduire un recours

Review of lawfulness of detention/Contrôle de la légalité de la détention

• Lack of direct access to periodical judicial review of placement of endangered minor in closed boarding school: violation

• Absence d’accès direct à un réexamen judiciaire périodique de la nécessité du placement d’une mineure en danger dans un internat éducatif fermé : violation

D.L. – Bulgaria/Bulgarie - 7472/14 ... 14

ARTICLE 6 Article 6 § 1 (civil)

Access to court/Accès à un tribunal

• Supreme Court ruling that civil courts had no jurisdiction to hear pastor’s claim for wrongful dismissal by church: case referred to the Grand Chamber

• Décision de la Cour suprême refusant la juridiction des cours civiles concernant la plainte d’un pasteur pour renvoi injustifié : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Károly Nagy – Hungary/Hongrie - 56665/09 ... 14 Access to court/Accès à un tribunal

Fair hearing/Procès équitable

• Absence of proper procedural safeguards in proceedings to deprive applicant suffering from mental disorders of his legal capacity: violation

• Absence de garanties procédurales adéquates dans une procédure ayant visé à retirer la capacité juridique au requérant, atteint de troubles mentaux : violation

A.N. – Lithuania/Lituanie - 17280/08 ... 15 Fair hearing/Procès équitable

Equality of arms/Égalité des armes

• Enforcement in Latvia of judgment delivered in Cyprus in the debtor’s absence: no violation

• Exécution en Lettonie d’un jugement rendu à Chypre en l’absence du débiteur : non-violation Avotiņš – Latvia/Lettonie [GC] - 17502/07 ... 16 Fair hearing/Procès équitable

• Failure by appellate courts to verify whether absent parties had received notification of hearing:

violation

• Juridictions d’appel ayant négligé de vérifier si les parties absentes avaient bien été convoquées à l’audience : violation

Gankin and Others/et autres – Russia/Russie - 2430/06 et al. ... 18 Article 6 § 1 (administrative/administratif)

Adversarial trial/Procédure contradictoire Equality of arms/Égalité des armes

• Lack of access to classified information constituting decisive evidence in judicial-review proceedings:

case referred to the Grand Chamber

• Impossibilité de prendre connaissance d’un élément de preuve déterminant, qualifié d’information confidentielle, lors du réexamen judiciaire d’une décision administrative : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Regner – Czech Republic/République tchèque - 35289/11 ... 19

(5)

5 ARTICLE 8

Respect for private life/Respect de la vie privée

• Failure to take into account the kind or degree of applicant’s mental disorder when depriving him of his legal capacity: violation

• Défaut de prise en compte du caractère ou de l’ampleur des troubles mentaux du requérant lors du retrait de sa capacité juridique : violation

A.N. – Lithuania/Lituanie - 17280/08 ... 20 Respect for family life/Respect de la vie familiale

• Permanent exclusion order against settled migrant resulting in separation from wife and children:

violation

• Interdiction définitive du territoire d’un immigré établi entraînant une séparation d’avec sa femme et ses enfants : violation

Kolonja – Greece/Grèce - 49441/12 ... 20 Respect for correspondence/Respect de la correspondance

• Blanket and indiscriminate surveillance of correspondence and telephone conversations for minors placed in closed boarding school: violation

• Surveillance générale et indifférenciée de la correspondance et des conversations téléphoniques de mineurs placés dans un internat éducatif : violation

D.L. – Bulgaria/Bulgarie - 7472/14 ... 21 ARTICLE 9

Freedom of religion/Liberté de religion

• Planning restrictions making it impossible for small religious community to have a place of worship:

violation

• Règles d’urbanisme empêchant une petite communauté religieuse d’avoir un lieu de culte : violation Association for Solidarity with Jehovah’s Witnesses and Others/Association de solidarité avec les témoins de Jéhovah et autres – Turkey/Turquie - 36915/10 and/et 8606/13 ... 21 ARTICLE 10

Freedom of expression/Liberté d’expression

• Fine imposed on opposition MPs for showing billboards and using a megaphone during parlia- mentary votes: violation

• Députés de l’opposition condamnés pour avoir brandi des pancartes et utilisé un porte-voix pendant des votes parlementaires : violation

Karácsony and Others/et autres – Hungary/Hongrie [GC] - 42461/13 and/et 44357/13 ... 22

• Journalists fined for purchasing a firearm to illustrate an article they were writing on the local black market in weapons: inadmissible

• Journalistes condamnés à des amendes pour avoir acheté une arme à feu afin d’illustrer leur article en cours de rédaction sur le marché noir local des armes : irrecevable

Salihu and Others/et autres – Sweden/Suède (dec./déc.) - 33628/15 ... 25 ARTICLE 11

Freedom of peaceful assembly/Liberté de réunion pacifique

• Insufficient judicial scrutiny of use of force by police to disperse peaceful demonstrations: violation

• Insuffisances du contrôle juridictionnel en matière d’usage de la force par la police pour disperser des manifestations pacifiques : violation

Süleyman Çelebi and Others/et autres – Turkey/Turquie - 37273/10 et al. ... 25

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European Court of Human Rights / Information Note 196 – May 2016

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Freedom of association/Liberté d’association

• Alleged inability of trade union to engage in collective bargaining owing to abolition of the relevant wages council: inadmissible

• Impossibilité alléguée pour un syndicat de participer à des négociations collectives en raison de la suppression de la commission salariale concernée : irrecevable

Unite the Union – United Kingdom/Royaume-Uni (dec./déc.) - 65397/13 ... 25 ARTICLE 14

Discrimination (Article 8)

• More favourable conditions for family reunion applying to persons who had held Danish citizenship for at least 28 years: violation

• Conditions de regroupement familial plus favorables réservées aux personnes titulaires de la nationalité danoise depuis au moins 28 ans : violation

Biao – Denmark/Danemark [GC] - 38590/10 ... 26 Discrimination (Article 1 of Protocol No. 1/du Protocole n° 1)

• Difference in treatment between publicly and privately employed retirees and between various categories of civil servants as regards payment of old-age pension: case referred to the Grand Chamber

• Différence de traitement entre employés des secteurs public et privé, et entre différentes catégories de fonctionnaires, concernant le paiement de leur pension de retraite : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Fábián – Hungary/Hongrie - 78117/13 ... 28 ARTICLE 35

Article 35 § 1

Effective domestic remedy – Russia/Recours interne effectif – Russie Six-month period/Délai de six mois

• New cassation appeal procedure in criminal proceedings introduced by Federal Law no. 433-FZ did not constitute an effective remedy requiring exhaustion: inadmissible

• Le nouveau pourvoi en cassation en matière pénale introduit par la loi fédérale n° 433-FZ ne fait pas partie des recours effectifs à épuiser : irrecevable

Kashlan – Russia/Russie (dec./déc.) - 60189/15 ... 29 ARTICLE 46

Execution of judgment – General measures/Exécution de l’arrêt – Mesures générales

• Respondent State reminded that senior officials should not be excluded from scope of judicial scrutiny of use of force by security forces

• Rappel fait à l’État défendeur que les hauts fonctionnaires ne doivent pas être exclus du champ du contrôle juridictionnel de l’usage de la force par les forces de l’ordre

Süleyman Çelebi and Others/et autres – Turkey/Turquie - 37273/10 et al. ... 30

ARTICLE 1 OF PROTOCOL No. 1 / ARTICLE 1 DU PROTOCOLE N° 1 Control of the use of property/Réglementer l’usage des biens

• Order for provisional seizure of assets in criminal proceedings without an assessment of the proportionality of the measure: violation

• Saisie provisoire de biens ordonnée dans le cadre d’une procédure pénale, sans appré ciation de la proportionnalité de la mesure : violation

Džinić – Croatia/Croatie - 38359/13 ... 31

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7 REFERRAL TO THE GRAND CHAMBER / RENVOI DEVANT LA GRANDE CHAMBRE ... 32

DECISIONS OF OTHER INTERNATIONAL JURISDICTIONS / DÉCISIONS RENDUES PAR D’AUTRES JURIDICTIONS INTERNATIONALES

Inter-American Court of Human Rights / Cour interaméricaine des droits de l’homme

• Duty to protect with strict due diligence in cases of violence against women

• Obligation de protection associée à une exigence stricte de diligence raisonnable dans les cas de violence contre les femmes

Case of Velásquez Paiz et al. v. Guatemala - Series C No. 307 / Affaire Velásquez Paiz et al.

c. Guatemala - Série C n° 307 ... 32

RECENT PUBLICATIONS / PUBLICATIONS RÉCENTES ... 35 Admissibility Guide: new translations / Guide sur la recevabilité : nouvelles traductions

Quarterly activity report of the Commissioner for Human Rights / Rapport trimestriel d’activité du Commissaire aux droits de l’homme

(8)
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9 Article 2 – Article 3

ARTICLE 2

Positive obligations (substantive aspect)/

Obligations positives (volet matériel) Positive obligations (procedural aspect)/

Obligations positives (volet procédural) Patient allegedly deprived of access to appropriate emergency care as a result of a lack of coordination between departments of a public hospital: case referred to the Grand Chamber

Absence d’accès aux soins d’urgence appro­

priés en raison d’un prétendu manque de coordination entre les services d’un hôpital public : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Lopes de Sousa Fernandes – Portugal - 56080/13 Judgment/Arrêt 15.12.2015 [Section IV]

À la suite d’une opération d’extraction de polypes nasaux, l’époux de la requérante développa une méningite infectieuse qui ne fut détectée que deux jours après sa sortie de l’hôpital. Il fut hospitalisé plusieurs fois par la suite, souffrant de violentes douleurs abdominales et de diarrhées. Il décéda, trois mois après l’opération en question, des suites d’une septicémie causée par une péritonite et la perforation d’un ulcère.

L’inspecteur général de la santé ordonna l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre un des méde- cins ayant pris en charge l’époux de la requérante.

Toutefois, sa plainte devant l’Ordre des médecins fut classée sans suite au motif qu’aucune négligence médicale n’avait été mise en évidence. La plainte pénale de la requérante se solda par un non-lieu.

Le tribunal administratif et fiscal la débouta de ses prétentions au titre de dommages-intérêts, faute de preuve que son époux ait fait l’objet de traite- ments non adaptés à sa situation clinique.

Par un arrêt du 15 décembre 2015, une chambre de la Cour a conclu, par cinq voix contre deux, à la violation de l’article 2 de la Convention sous son volet matériel et, à l’unanimité, à la violation de l’article 2 sous son volet procédural.

La chambre a jugé en particulier que le simple fait que le patient ait été soumis à une intervention chirurgicale présentant des risques de méningite infectieuse aurait mérité une intervention médicale conforme au protocole médical de surveillance postopératoire. L’absence de coordination entre le service ORL et le service des urgences au sein de

l’hôpital témoignait d’un dysfonctionnement du service public hospitalier, privant le patient de la possibilité d’accès aux soins d’urgence appropriés.

La chambre a également jugé que le système juri- dique portugais n’avait pas fonctionné de manière effective, dans la mesure où, d’une part, les durées des trois procédures internes n’avaient pas satisfait à l’exigence de promptitude et, d’autre part, aucune des procédures menées ni aucune des expertises présentées n’avait traité de façon satisfaisante la question de l’éventualité d’un lien causal entre les différentes maladies dont avait souffert le patient deux jours après avoir été soumis à son opération.

Enfin, le patient aurait dû être, avant l’opération, clairement informé par ses médecins des risques encourus.

Le 2 mai 2016, l’affaire a été renvoyée devant la Grande Chambre à la demande du Gouvernement.

ARTICLE 3

Inhuman or degrading treatment/Traitement inhumain ou dégradant

Conditions of detention and of transfer of paraplegic remand prisoner: violations

Conditions de détention et de transfèrement d’une personne paraplégique en détention provisoire : violations

Topekhin – Russia/Russie - 78774/13 Judgment/Arrêt 10.5.2016 [Section III]

Facts – In his application to the European Court, the applicant, a remand prisoner suffering from serious back injuries, paraplegia and bladder and bowel dysfunction, complained, inter alia, of the conditions of his detention and of his transfer to a correctional colony.

Law – Article 3 (substantive aspect)

(a) Conditions of detention – The applicant had received no assistance from trained staff, but was forced to rely entirely on the help of his fellow inmates. The Court had found a violation of Art- icle 3 in previous cases in which prison staff felt that they were relieved of their duty to provide security and care to more vulnerable detainees by making their cellmates responsible for providing them with daily assistance or first aid. The cir- cumstances of the applicant’s case were even more acute because his need for bedside assistance was exceptionally high and required special skills and

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European Court of Human Rights / Information Note 196 – May 2016

10 Article 3 – Article 5 § 1

knowledge. That fact was accentuated by the presence of bedsores that were noted by the in- dependent medical expert as a sign of neglect on the part of the authorities, indicating that the ap- plicant was not repositioned regularly, was forced to spend much time in bed in one position, and was not regularly bathed or kept clean. The situ- ation was further aggravated by bladder and bowel dysfunctions.

In addition, the applicant’s inevitable dependence on his fellow inmates and the need to ask for their help with intimate hygiene procedures had put him in a very uncomfortable position and adversely affected his emotional well-being, impeding his communication with the cellmates who had to perform this burdensome work involuntarily. The conditions were further exacerbated by the failure to provide him with a hospital bed or other equip- ment, such as a special pressure-relieving mattress, affording a minimum of comfort.

The conditions of the applicant’s detention in the remand prisons thus amounted to inhuman and degrading treatment.

Conclusion: violation (unanimously).

(b) Conditions of transfer – The applicant had been transported to the correctional colony in standard train carriages and prison vans with no special equipment installed to meet the needs of a bedrid- den person suffering from a serious back condition and bladder problems. The first part of the trip had taken nine hours, during which he was confined to a bunk in the train carriage. That trip had an evident detrimental effect on the applicant.

During the following part of the trip he spent at least two hours being driven in a prison van to and from a detention facility. The authorities failed to take any corrective measures to meet his needs during the transfer, treating his complaints of acute pain with indifference. The fact that he was placed directly on the floor of the van exposed him to vibrations from the road during the journey and resulted in additional pain. Given his fragile con- dition, such treatment could have had a negative impact on his back and legs.

The trip to the correctional colony was completed after a further five-hour journey by train and van in similar conditions.

In these circumstances, the cumulative effect of the material conditions of the applicant’s transfer, and the duration of the trip, were serious enough to qualify as inhuman and degrading treatment.

Conclusion: violation (unanimously).

The Court also found, unanimously, a violation of Article 5 § 4 of the Convention for failure to con- duct a speedy review of the orders for detention, but no violation of Article 3 on account of the quality of medical treatment provided to the ap- plicant in detention and no violation of Article 5

§ 3 of the Convention on account of an alleged failure of the domestic courts to provide sufficient reasons for his detention.

Article 41: EUR 19,500 in respect of non-pecuniary damage.

Inhuman or degrading treatment/Traitement inhumain ou dégradant

Effective investigation/Enquête effective Excessive use of force to disperse demon- stration and lack of effective investigation:

violation

Force excessive déployée par la police pour disperser une manifestation et absence d’enquête effective : violation

Süleyman Çelebi and Others/et autres – Turkey/Turquie - 37273/10 et al.

Judgment/Arrêt 24.5.2016 [Section II]

(See Article 46 below/Voir l’article 46 ci-dessous, page 30)

ARTICLE 5

Article 5 § 1

Lawful arrest or detention/Arrestation ou détention régulières

Protracted detention pending deportation of alien who refused to take necessary steps to obtain travel documents required for his return: violation

Détention prolongée dans l’attente de

l’expulsion d’un étranger ayant refusé de faire le nécessaire pour obtenir les titres de voyage requis pour son retour : violation

J.N. – United Kingdom/Royaume-Uni - 37289/12 Judgment/Arrêt 19.5.2016 [Section I]

Facts – The applicant arrived in the United King- dom in 2003 from Iran and made an application

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11 Article 5 § 1

for asylum, which was refused. After serving a term of imprisonment for indecent assault, he was detained on 31 March 2005 pending deportation.

The Iranian Embassy initially refused to issue a travel document allowing the applicant’s return but eventually agreed to do so provided he signed a disclaimer consenting to his return. In December 2007 the applicant was conditionally released from detention, but he returned to detention on 14 Jan- uary 2008 after refusing to sign the disclaimer that would have allowed him to travel. Thereafter the United Kingdom authorities made various attempts to engage the applicant in a voluntary return, but he refused to cooperate. The applicant made three applications for bail all of which were refused. He was eventually released on bail in December 2009 after the Administrative Court ruled that his de- tention after 14 September 2009 was unlawful owing to the authorities’ failure to act with reason- able diligence and expedition.

In the Convention proceedings, the applicant com- plained under Article 5 § 1 of the Convention that the system of immigration detention in the United Kingdom fell short of the requirements of Article 5 § 1 (f) (in particular, on account of the absence of fixed time-limits and automatic judicial review) and that the length of his detention had exceeded that reasonably required for its purpose.

Law – Article 5 § 1: The Court rejected the ap- plicant’s submission that its recent case-law should be interpreted so as to read into Article 5 § 1 (f) a requirement that detention pending deportation be subject to a fixed maximum time-limit and/or automatic judicial review. While it was clear that the existence or absence of time-limits was one of a number of factors the Court might take into consideration in its overall assessment of whether domestic law was “sufficiently accessible, precise and foreseeable”, in and of themselves they were neither necessary nor sufficient to ensure com- pliance with the requirements of Article 5 § 1 (f).

Likewise, Article 5 § 1 (f) did not require auto- matic judicial review of immigration detention, although the Court could take the effectiveness of any existing remedy into consideration in its overall assessment of whether domestic law pro- vided suf ficient procedural safeguards against arbitrariness.

In the United Kingdom, a person in immigration detention could at any time bring an application for judicial review in order to challenge the “law- fulness” and Article 5 § 1 (f) compliance of his detention. In considering any such application, the

domestic courts had to apply a series of prin ciples of domestic law1 that were almost identical to those applied by the European Court under Article 5

§ 1 (f) of the Convention in determining whether or not detention had become “arbitrary”.

In principle, therefore, the system in the United Kingdom should not give rise to any increased risk of arbitrariness as it permitted the detainee to chal- lenge the lawfulness and Convention compliance of his ongoing detention at any time. Accordingly, it could not be said that in, the absence of fixed time-limits and automatic review of immigration detention, the domestic law was not sufficiently accessible, precise and foreseeable in its application or that there existed inadequate procedural safe- guards against arbitrariness.

Turning to the facts of the applicant’s case, the Court was prepared to accept that the applicant’s previous offending, the risk of his further offending and the fear that he would abscond were all factors which had to weigh in the balance in deciding whether or not his continued detention was “rea- sonably required” for the purpose of effecting his deportation. Nevertheless, in the light of the fact that, with the exception of a period of just under one month, the applicant had been in immigration detention since March 20052, and having particu- lar regard to the clear findings of the Administrative Court concerning the authorities’ “woeful lack of energy and impetus” from mid-2008 onwards, the Court considered that from that point onwards it could not be said that his deportation was being pursued with “due diligence”.

Conclusion: violation (unanimously).

Article 41: EUR 7,500 in respect of non-pecuniary damage; claim in respect of pecuniary damage dismissed.

1. The principles laid down in R v Governor of Durham Prison, ex parte Hardial Singh [1984] WLR 70 required that detention be for the purpose of exercising the power to deport; the period of detention must be reasonable in all the circumstances; a detainee must be released if it becomes apparent that depor- tation cannot be effected within a reasonable period; and the authorities must act with due diligence and expedition to effect removal.

2. The Court was only concerned with the period from 14 January 2008 to 14 September 2009, as the applicant’s complaint in respect of a previous period of detention from 31 March 2005 to 17 December 2007 was declared inad- missible for failure to exhaust domestic remedies.

(12)

European Court of Human Rights / Information Note 196 – May 2016

12 Article 5 § 1 (d)

Article 5 § 1 (d) Minors/Mineurs

Placement of minor in closed boarding school owing to antisocial behaviour and risk she would engage in prostitution: no violation Placement d’une mineure dans un internat éducatif fermé en raison de son comportement antisocial et du danger qu’elle glisse vers la prostitution : non-violation

D.L. – Bulgaria/Bulgarie - 7472/14 Judgment/Arrêt 19.5.2016 [Section V]

En fait – En août 2012, alors âgée de 13 ans, la requérante fut placée par les services sociaux dans un centre éducatif ouvert (la scolarisation s’effec- tuant à l’extérieur) à la demande de sa mère, qui s’inquiétait de la voir fréquenter des hommes fichés comme délinquants et s’estimait incapable de s’occuper d’elle. Inconsciente de sa situation, la requérante s’y montra agressive envers le personnel, fugua plusieurs fois et aurait glissé vers la pros- titution. Devant cet échec, un tribunal la plaça en 2013 dans un internat éducatif fermé, en applica- tion de la loi sur les comportements antisociaux des mineurs. La durée de la mesure n’était pas précisée, mais pouvait légalement aller jusqu’à trois ans. La requérante fit par la suite plusieurs tentatives de suicide, parfois en compagnie d’autres filles de l’établissement.

La requête porte, sous l’angle de l’article 5 de la Convention, sur le manque allégué de but éducatif du système mis en œuvre et l’absence de réexamen périodique de la mesure. Elle dénonce aussi, sous l’angle de l’article 8, le régime appliqué aux rela- tions avec l’extérieur dans l’internat en question : la requérante avait certes la possibilité de recevoir des visites et de rentrer dans son foyer pendant les vacances scolaires, mais la correspondance écrite et les conversations téléphoniques des pensionnaires étaient soumises à un régime d’autorisation et de surveillance indifférenciées par le personnel de l’établissement.

En droit

Article 5 § 1 a) et d) : Le placement dans ce type de centre pour mineurs s’analyse bien en une me- sure privative de liberté, compte tenu notamment du régime de surveillance permanente et d’autori- sation des sorties, et de la durée du placement1.

1. Voir A. et autres c. Bulgarie, 51776/08, 29 novembre 2011.

Le premier volet de l’article 5 § 1 d) autorise la privation de liberté d’un mineur dans son propre intérêt, indépendamment de la question de savoir si celui-ci est suspecté d’avoir commis une infrac- tion pénale ou est simplement un enfant « à risque »2. La requérante n’ayant pas atteint l’âge de la ma- jorité, la seule question qui se pose est donc ici de savoir si la mesure avait bien pour objet son

« éducation surveillée ». La conclusion à laquelle la Cour parvient ci-après la dispensera d’examiner par ailleurs si la détention pouvait se justifier au titre de l’article 5 § 1 a).

a) Légalité – En l’espèce, la décision de placement de la requérante avait été prise en application de la loi sur la lutte contre les comportements antiso- ciaux des mineurs. Les autorités internes ont justifié le besoin de placement de la requérante par le risque de la voir entraînée dans la prostitution, ainsi que par son manque de coopération, son compor- tement agressif et ses fugues.

Historiquement fondée sur une philosophie de

« punition » plus que de « protection », la loi sur la lutte contre les comportements antisociaux des mineurs semble obsolète, et ne contient pas de liste exhaustive des actes considérés comme « anti- sociaux ». Toutefois, dans la pratique judiciaire établie, la prostitution et la fugue sont considérées comme des actes antisociaux susceptibles de justi- fier des mesures éducatives, notamment le place- ment dans une institution spécialisée. La mesure était donc bien d’application prévisible.

b) Finalité éducative – Pour ce qui est de la mise en œuvre du système pédagogique et éducatif, l’État doit bénéficier d’une certaine marge d’appréciation.

En l’espèce, force est de constater que la requérante a pu poursuivre un cursus scolaire, que des efforts individuels ont été déployés à son égard pour tenter d’aplanir ses difficultés scolaires, qu’elle a obtenu une note l’autorisant à passer dans la classe supé- rieure et qu’enfin elle a pu obtenir une qualification professionnelle lui permettant d’envisager sa réin- tégration ultérieure dans la société.

Ces éléments suffisent à conclure que l’on ne peut reprocher à l’État d’avoir manqué à son obligation de donner à la mesure de placement un objectif pédagogique.

c) Proportionnalité – Lorsque la détention vise un mineur, un critère essentiel de sa proportionnalité est qu’elle ait été décidée en tant que mesure de

2. Voir récemment Blokhin c. Russie [GC], 47152/06, 23 mars 2016, Note d’information 194.

(13)

13 Article 5 § 1 (d)

dernier ressort, dans l’intérêt supérieur de l’enfant1, et qu’elle vise à prévenir des risques sérieux pour son développement.

La législation bulgare prévoit une large gamme de mesures éducatives en réponse aux comportements antisociaux de mineurs. La plus rigoureuse d’entre elles, le placement dans un internat éducatif, ne peut être appliquée qu’en dernier ressort.

En l’espèce, la requérante avait déjà fait l’objet d’un encadrement éducatif par le passé, comprenant des mesures éducatives moins lourdes. Les tribunaux ont entendu toutes les parties prenantes – la mère de la requérante, présente à l’audience, n’ayant pas demandé à s’exprimer – et ont conclu qu’il n’existait plus de réelle alternative de prise en charge au placement dans un internat éducatif. Même si leur motivation peut paraître succincte, les décisions des tribunaux ont clairement reflété les déclarations des deux assistantes sociales ayant la responsabilité directe de la requérante dans le centre ouvert où elle était initialement placée. Aucun élément ne permet de remettre en question leur conclusion.

En somme, la mesure de placement en cause ne revêtait pas un but punitif mais s’inscrivait dans le cadre d’efforts durables visant à placer la requérante dans un environnement d’éducation surveillée lui permettant de poursuivre sa scolarité. Il convient ici de rappeler que protéger les mineurs et, le cas échéant, les soustraire à un milieu qui ne leur est pas favorable, constituent pour l’État des obliga- tions positives.

Conclusion : non-violation (six voix contre une).

Article 5 § 4 : Certes, il y a eu en l’espèce un con- trôle initial de la nécessité de la mesure, incorporé dans la décision judiciaire de placement. Mais la mesure litigieuse avait été décidée pour une durée non déterminée qui pouvait, selon la législation applicable, atteindre trois ans. De plus, ayant été ordonnée dans un but d’éducation surveillée afin de corriger le comportement de la requérante, jugé contraire aux normes de la société, sa nécessité pouvait dépendre de l’évolution dans le temps du- dit comportement. S’imposait donc un contrôle judiciaire périodique de la légalité du maintien de la mesure privative de liberté, effectué à des inter- valles raisonnables de manière automatique et à la demande de l’intéressée.

Or la législation applicable n’autorise pas les mi- neurs placés dans un internat éducatif fermé à s’adresser aux juridictions pour demander le réexa-

1. La Cour se réfère ici à la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations unies.

men de leur détention. Il n’existe pas non plus en droit interne de contrôle judiciaire périodique et automatique en la matière.

Quant à la possibilité de faire réviser la mesure de placement par les tribunaux sur proposition de la commission locale, on ne saurait y voir un recours

« accessible » à la requérante aux fins de l’article 5

§ 4. En effet, cette commission a le pouvoir discré- tionnaire d’évaluer la situation de l’intéressé avant de formuler ou non une demande de révision de la mesure auprès des tribunaux ; elle n’est donc pas tenue de donner suite à une demande en ce sens du mineur concerné.

Ainsi, la requérante n’a pas eu de possibilité suffi- sante de demander la révision de la mesure en fonction de l’évolution de la situation.

Conclusion : violation (unanimité).

Article 8 : La marge d’appréciation pouvant être reconnue aux autorités en matière de contrôle de la correspondance et des conversations télépho- niques de mineurs placés en établissement fermé à des fins éducatives est plus étroite que dans le domaine du contrôle des prisonniers ayant commis des infractions pénales : les restrictions doivent être le moins rigoureuses possible.

Tout doit être prévu afin que les mineurs internés aient suffisamment de contacts extérieurs car cela fait partie intégrante de leur droit d’être traité dignement et est indispensable pour les préparer à leur retour dans la société2. Cela vaut pour les visites comme pour la correspondance écrite ou les échanges téléphoniques.

Or le règlement intérieur du centre éducatif en cause accorde toute latitude aux autorités de l’éta- blissement pour exercer un contrôle de la corres- pondance des pensionnaires sans avoir égard aux catégories de destinataires, à la durée de la mesure et aux raisons pouvant la justifier. Même la corres- pondance avec un avocat ou avec des organisations non gouvernementales de protection des droits de l’enfant n’y bénéficie d’aucun régime particulier de confidentialité.

De même, le régime de surveillance imposé aux pensionnaires souhaitant s’entretenir par téléphone avec des personnes de l’extérieur ne fait aucune distinction entre, par exemple, les membres de la famille, les représentants des organisations de pro- tection des droits de l’enfant ou d’autres catégories

2. La Cour se réfère ici aux Règles des Nations unies pour la protection des mineurs privés de liberté (« Règles de La Havane »).

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European Court of Human Rights / Information Note 196 – May 2016

14 Article 5 § 1 (d) – Article 6 § 1 (civil)

de personnes, et ne s’appuie sur aucune analyse personnalisée des risques.

Pour la Cour, ce régime de contrôle automatique de la correspondance et cette surveillance des com- munications téléphoniques, excluant toute confi- dentialité sans aucune distinction quant au type d’échanges, ne peuvent passer pour nécessaires dans une société démocratique.

Conclusion : violation (unanimité).

Article 41 : 4 000 EUR pour préjudice moral.

Article 5 § 1 (f) Expulsion

Protracted detention pending deportation of alien who refused to take necessary steps to obtain travel documents required for his return: violation

Détention prolongée dans l’attente de

l’expulsion d’un étranger ayant refusé de faire le nécessaire pour obtenir les titres de voyage requis pour son retour : violation

J.N. – United Kingdom/Royaume-Uni - 37289/12 Judgment/Arrêt 19.5.2016 [Section I]

(See Article 5 § 1 above/Voir l’article 5 § 1 ci-dessus, page 10)

Article 5 § 4

Take proceedings/Introduire un recours Review of lawfulness of detention/Contrôle de la légalité de la détention

Lack of direct access to periodical judicial review of placement of endangered minor in closed boarding school: violation

Absence d’accès direct à un réexamen judiciaire périodique de la nécessité du placement d’une mineure en danger dans un internat éducatif fermé : violation

D.L. – Bulgaria/Bulgarie - 7472/14 Judgment/Arrêt 19.5.2016 [Section V]

(See Article 5 § 1 (d) above/Voir l’article 5 § 1 d) ci-dessus, page 12)

ARTICLE 6

Article 6 § 1 (civil) Access to court/Accès à un tribunal

Supreme Court ruling that civil courts had no jurisdiction to hear pastor’s claim for wrongful dismissal by church: case referred to the Grand Chamber

Décision de la Cour suprême refusant la juridiction des cours civiles concernant la plainte d’un pasteur pour renvoi injustifié : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Károly Nagy – Hungary/Hongrie - 56665/09 Judgment/Arrêt 1.12.2015 [Section II]

The applicant was a pastor in a Calvinist parish. In 2005 he was dismissed for a comment he had made in a local newspaper. He brought a compensation claim against his employer, the Hungarian Calvin- ist Church, in a labour court but the proceedings were discontinued for want of jurisdiction, since the applicant’s relationship with his employer was regulated by ecclesiastical law. The applicant sub- sequently lodged a claim in the civil courts, but this too was ultimately discontinued after the Su- preme Court ruled, following an analysis of the contractual relationship, that the civil courts had no jurisdiction either.

Before the European Court the applicant contended that the Supreme Court’s ruling that the State courts had no jurisdiction had deprived him of access to a court, in breach of Article 6 § 1 of the Convention.

In a judgment of 1 December 2015 a Chamber of the Court held, by four votes to three, that there had not been a violation of Article 6 § 1.

The Chamber found that, although the Supreme Court had held that the State courts had no juris- diction to examine the applicant’s claim, it had in fact examined the claim in the light of the relevant domestic legal principles of contract law.

The ap plicant could not, therefore, argue that he had been deprived of the right to a determination of the merits of his claim (see Information Note 191).

On 2 May 2016 the case was referred to the Grand Chamber at the applicant’s request.

(15)

15 Article 6 § 1 (civil)

Access to court/Accès à un tribunal Fair hearing/Procès équitable

Absence of proper procedural safeguards in proceedings to deprive applicant suffering from mental disorders of his legal capacity:

violation

Absence de garanties procédurales adéquates dans une procédure ayant visé à retirer la capacité juridique au requérant, atteint de troubles mentaux : violation

A.N. – Lithuania/Lituanie - 17280/08 Judgment/Arrêt 31.5.2016 [Section IV]

Facts – The applicant had a history of mental ill- ness. In 2006 his mother asked a prosecutor to initiate proceedings in the district court for him to be declared legally incapacitated. After visiting the applicant and consulting his medical records, a medical expert appointed by the court concluded that he was suffering from schizophrenia. The dis- trict court made unsuccessful attempts to summon the applicant to the hearing of the application for a declaration of incapacitation. At the hearing, which the applicant did not attend, it declared his incapacitation on the grounds that he was unable to understand or control his actions. His mother was later appointed as his guardian and the admin- istrator of his property. On account of his con- dition, the applicant was compulsorily admitted to a psychiatric hospital for more than four months.

In order to appeal against the district court’s deci- sions he approached the Legal Aid Service, but it refused his request for legal aid as he had missed the deadline for appealing. The applicant’s ensuing complaint to the prosecutor’s office was unsuccess- ful.

Law

Article 6 § 1: The applicant had not participated in the hearing before the district court in any form.

In a number of previous cases concerning com- pulsory confinement in a psychiatric hospital the Court had confirmed that a person of unsound mind must be allowed to be heard either in person or, where necessary, through some form of rep- resentation. The outcome of the proceedings in the instant case was at least equally important for the applicant as his personal autonomy in almost all areas of his life was in issue.

Although the applicant had a history of psychiatric troubles, he appeared to have been relatively in- dependent. His attendance at the hearing was necessary, not only to enable him to present his

own case, but also to allow the judge to form a personal opinion about his mental capacity. Al- though the applicant’s mother and the prosecutor had attended, their presence did not make the proceedings truly adversarial and there had been no one at the hearing able to rebut, on the appli- cant’s behalf, their arguments or conclusions. That representative role should have been played by the social services, but they had no meaningful involve- ment in the case. The applicant’s interests had thus not been represented.1 The Court further noted that the district court had ruled exclusively on the basis of a psychiatric report (which was based on an account by the applicant’s mother) without questioning its author and that no witnesses were summoned to the hearing. Lastly, the Legal Aid Service’s decision to refuse the applicant legal aid to appeal against the ruling declaring him legally incapacitated was purely formalistic and limited to the question of time-limits the applicant had failed to observe through no fault of his own.

In sum, the regulatory framework for depriving people of their legal capacity had not provided the necessary safeguards. The applicant had been de- prived of a clear, practical and effective opportunity to have access to court in connection with the incapacitation proceedings, in particular, in respect of his request to restore his legal capacity.

Conclusion: violation (unanimously).

Article 8: The interference with the applicant’s right to respect for his private life was very serious, as it made him fully dependent on his mother as his guardian in almost all areas of his life.

Despite this, the district court had no opportunity to examine the applicant in person and relied in its decision essentially on the testimony of the mother and the psychiatric report. While the Court did not doubt the competence of the medical expert or the seriousness of the applicant’s illness, it noted that the existence of a mental disorder, even a serious one, could not be the sole reason to justify full incapacitation. By analogy with the cases concerning deprivation of liberty, in order to justify full incapacitation the mental disorder had to be

“of a kind or degree” that warranted such a measure.

However, the questions put to the medical expert

1. New legislation which entered into force in 2016 now requires social workers to issue a very specific conclusion as to the person’s capacity or incapacity to act in particular areas of life and provides for a special commission to monitor people with disabilities in order to protect their rights.

(16)

European Court of Human Rights / Information Note 196 – May 2016

16 Article 6 § 1 (civil)

by the judge had not concerned “the kind and degree” of the applicant’s mental illness. As a result, the report had not analysed the degree of his in- capacity in sufficient detail.

Indeed, the legislative framework at the time had not left the judge with any other choice, as it distinguished only between full capacity and full incapacity, without providing for any “borderline”

situation (other than for drug or alcohol addicts).1 The Court considered that where a measure of protection is necessary it should be proportionate to the degree of capacity of the person concerned and tailored to his individual circumstances and needs.2 However, the Lithuanian legislation at the time did not provide for a tailor-made response.

The Court thus found that the guardianship regime had not been geared to the applicant’s individual case but entailed restrictions automatically imposed on anyone declared incapable by a court.

Lastly, the applicant had been unable to himself request the court to lift his legal incapacity (at the time, his incapacitation could have been challenged only by his guardian, a care institution or a public prosecutor). The Court noted the trend at European level towards granting legally incapacitated indi- viduals direct access to the courts to seek restoration of their capacity and suggested that it may also be appropriate in such cases for the domestic authorities to review after a certain period whether the measure continued to be justified, particularly when the person concerned so requested.

In sum, having examined the decision-making process and the reasoning behind the domestic decisions, the Court concluded that the interference with the applicant’s right to respect for his private life was disproportionate to the legitimate aim pursued.

Conclusion: violation (unanimously).

Article 41: Finding of a violation constituted suf- ficient just satisfaction in respect of non-pecuniary damage.

1. Partial incapacity was introduced into Lithuanian legislation only in 2016.

2. Principle 6 of Recommendation No. R(99)4 of the Com- mittee of Ministers of the Council of Europe concerning the legal protection of incapable adults.

Fair hearing/Procès équitable Equality of arms/Égalité des armes

Enforcement in Latvia of judgment delivered in Cyprus in the debtor’s absence: no violation Exécution en Lettonie d’un jugement rendu à Chypre en l’absence du débiteur : non-violation Avotiņš – Latvia/Lettonie - 17502/07

Judgment/Arrêt 23.5.2016 [GC]

En fait – En mai 1999, le requérant, ressortissant letton, et une société commerciale de droit chy- priote signèrent un acte notarié de reconnaissance de dette par lequel le requérant déclarait emprunter une somme à la société et s’engageait à rembourser ce montant, avec des intérêts, avant le 30 juin de la même année. L’acte était régi par la loi chypriote et les tribunaux chypriotes étaient compétents pour connaître de tous les litiges résultant de cet acte.

En 2003, la société assigna le requérant devant un tribunal à Chypre pour non remboursement de sa dette. En mai 2004, statuant en l’absence du requérant, le tribunal le condamna à payer sa dette, assortie des intérêts. Aux termes du jugement, le requérant avait été dûment informé de la tenue de l’audience mais n’avait pas comparu.

En février 2006, à la demande de la société, un tribunal letton ordonna la reconnaissance et l’exé- cution du jugement chypriote, ainsi que l’inscrip- tion au livre foncier d’une hypothèque conservatoire grevant les biens du requérant.

Le requérant affirme avoir appris par hasard en juin 2006, l’existence tant du jugement chypriote que de l’ordonnance d’exécution du tribunal letton. Il ne tenta pas de contester le jugement devant les instances chypriotes, mais il saisit un tribunal let- ton d’un recours contre l’ordonnance d’exécution du tribunal letton.

Par un arrêt définitif de janvier 2007, le sénat de la Cour suprême lettone fit droit à la demande de la société, ordonna la reconnaissance et l’exécution du jugement chypriote ainsi que l’inscription au livre foncier d’une hypothèque conservatoire au regard des biens immobiliers du requérant. Sur la base de cet arrêt, un tribunal délivra un titre exécutoire et le requérant déféra au jugement. L’hy- pothèque sur ses biens fut levée peu de temps après.

Dans sa requête devant la Cour européenne, le requérant se plaignait qu’en rendant exécutoire le jugement du tribunal chypriote, entaché selon lui d’un vice évident car rendu au mépris de son droit à la défense, les juridictions lettones n’avaient pas

(17)

17 Article 6 § 1 (civil)

respecté l’article 6 § 1 de la Convention. Il avait soutenu devant les juridictions lettones que la cita- tion à comparaître devant le tribunal à Chypre et la demande de la société ne lui avaient pas été correctement communiquées en temps utile, de sorte qu’il n’avait pu se défendre. Par conséquent, les juridictions lettones auraient dû refuser l’exécu- tion de ce jugement chypriote.

Par un arrêt du 25 février 2014 (voir la Note d’in- formation 177), une chambre de la Cour a conclu à l’unanimité à l’absence de violation de l’article 6

§ 1. Le 8 septembre 2014, l’affaire a été renvoyée devant la Grande Chambre à la demande du re- quérant.

En droit – Article 6 § 1

a) Applicabilité – Le jugement par lequel le tribunal chypriote a condamné le requérant au paiement d’une dette contractuelle avait pour objet la sub- stance d’une obligation « de caractère civil » incom- bant à l’intéressé. L’article 6 § 1 trouve donc à s’appliquer.

b) Sur la présomption de protection équivalente (présomption Bosphorus) – L’application de la pré- somption de protection équivalente dans l’ordre juridique de l’Union européenne est soumise à deux conditions : l’absence de marge de manœuvre pour les autorités nationales et le déploiement de l’intégralité des potentialités du mécanisme de con- trôle prévu par le droit de l’Union européenne.

Pour ce qui est de la première condition, la dis- position mise en œuvre par le sénat de la Cour suprême figurait dans un règlement Bruxelles I, directement applicable dans les États membres en tous ses éléments, et non dans une directive, qui aurait lié l’État quant au résultat à atteindre mais lui aurait laissé le choix des moyens et de la forme.

Cette disposition ne permettait le refus de la recon- naissance et de l’exequatur d’un jugement étranger que dans des limites très précises et sous réserve que soient remplies certaines conditions préalables.

Il ressort de l’interprétation donnée par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) que cette disposition ne conférait pas de pouvoir d’appré- ciation au juge saisi de la demande d’exequatur. La Cour conclut donc que le sénat de la Cour suprême lettonne ne disposait ici d’aucune marge de ma- nœuvre.

En ce qui concerne la seconde condition, à savoir le déploiement de l’intégralité des potentialités du mécanisme de contrôle prévu par le droit de l’Union européenne, le sénat de la Cour suprême n’a pas saisi la CJUE d’un renvoi préjudiciel con- cernant l’interprétation et l’application de l’article

du règlement. Toutefois, cette seconde condition doit être appliquée sans formalisme excessif et en tenant compte des particularités du mécanisme de contrôle en cause.

Aussi le requérant n’a avancé aucun point précis lié à l’interprétation de la disposition du règlement et à sa compatibilité avec les droits fondamentaux qui permettrait de considérer qu’il aurait été né- cessaire de procéder à un renvoi préjudiciel devant la CJUE, et n’a présenté au sénat de la Cour suprême de Lettonie aucune demande de renvoi préjudiciel. Ainsi, l’absence de renvoi préjudiciel n’est pas un facteur déterminant en l’espèce. La seconde condition d’application de la présomption Bosphorus doit donc être considérée comme remplie.

Eu égard à ce qui précède, la présomption de pro- tection équivalente s’applique en l’espèce, le sénat de la Cour suprême n’ayant fait qu’exécuter les obligations juridiques découlant pour la Lettonie de sa qualité de membre de l’Union européenne.

c) Sur l’allégation d’insuffisance manifeste de pro- tection des droits garantis par la Convention – La Cour recherche si la protection des droits fonda- mentaux opérée par le sénat de la Cour suprême lettonne est entachée en l’espèce d’une insuffisance manifeste susceptible de renverser la présomption de protection équivalente, en ce qui concerne tant la disposition du droit de l’Union européenne appliquée en l’occurrence que sa mise en œuvre dans le cas particulier du requérant.

L’obligation d’épuisement des voies de recours posée par le mécanisme instauré par la disposition du règlement telle qu’interprétée par la CJUE n’est pas en elle-même problématique au regard des garanties de l’article 6 § 1 de la Convention.

Devant le sénat de la Cour suprême, le requérant avait invoqué l’absence de citation et l’absence de notification du jugement chypriote. Il se fondait donc sur le cas de non-reconnaissance prévu par la disposition du règlement. Or cette disposition énonce expressément que l’on ne peut invoquer un tel cas qu’à condition d’avoir exercé au préalable un recours à l’encontre de la décision en question, pour autant qu’un tel recours ait été possible. Dès lors que le requérant se fondait sur cette disposition sans avoir exercé le recours exigé, la question de la disponibilité à Chypre de cette voie de droit dans les circonstances de l’espèce se posait nécessaire- ment. Dans ces conditions, le sénat ne pouvait pas, comme il l’a fait dans son arrêt de janvier 2007, se contenter de reprocher au requérant de ne pas avoir contesté la décision litigieuse, tout en restant silencieux sur la question de la charge de la preuve de l’existence et de la disponibilité d’un recours

(18)

European Court of Human Rights / Information Note 196 – May 2016

18 Article 6 § 1 (civil)

dans l’État d’origine, alors que l’article 6 § 1 de la Convention, comme le libellé de la disposition du règlement, lui faisait obligation de vérifier qu’était remplie cette condition sans laquelle il ne pouvait refuser d’examiner le grief soulevé par le requérant.

La détermination de la charge de la preuve, qui, comme la Commission européenne le souligne, n’est pas régie par le droit de l’Union européenne, était donc décisive en l’espèce. Ce point devait donc être examiné dans le cadre d’un débat contra- dictoire aboutissant à une conclusion motivée. Or la Cour suprême a tacitement présumé soit que cette charge pesait sur le requérant, soit que le requérant avait effectivement disposé d’un tel recours. Cette attitude, qui traduit une application littérale et automatique de la disposition du rè- glement, pourrait en théorie constituer une in- suffisance manifeste susceptible de renverser la présomption de protection équivalente des droits de la défense protégés par l’article 6 § 1. Toutefois, dans les circonstances particulières de la présente affaire, la Cour considère que tel n’est pas le cas, même si cette défaillance est regrettable.

Le droit chypriote offrait au requérant après qu’il eut appris l’existence du jugement une possibilité tout à fait réaliste de recours malgré le temps écoulé depuis le prononcé de ce jugement. En vertu du droit et de la jurisprudence chypriotes, lorsque le défendeur contre lequel un jugement a été rendu par défaut forme une opposition contre ce juge- ment et soutient, de manière défendable, qu’il n’a pas été correctement cité devant le juge du fond, la juridiction saisie a l’obligation – et non pas seulement le droit – d’annuler le jugement rendu par défaut. Le requérant a disposé d’un temps suf- fisant entre juin 2006 (date à laquelle il a eu accès à l’intégralité du dossier de l’affaire dans les locaux du tribunal de première instance et a pu prendre connaissance de la teneur du jugement chypriote) et janvier 2007 (date de l’audience du sénat de la Cour suprême) pour exercer un recours devant les instances chypriotes. Or, pour des raisons connues de lui seul, il n’a pas même tenté de le faire.

Le fait que les voies de recours disponibles n’aient pas été mentionnées dans le jugement chypriote est sans incidence. Il est vrai que la loi lettonne sur la procédure civile oblige les tribunaux à indiquer dans les décisions qu’ils rendent les modalités et les délais de recours contre ces décisions. Toutefois, l’existence de cette obligation, dont on ne peut que se féliciter puisqu’elle apporte une garantie supplé- mentaire facilitant l’exercice des droits des justi- ciables, ne peut pas être déduite de l’article 6 § 1 de la Convention. Il incombait donc au requérant après qu’il eut pris connaissance du jugement liti-

gieux de s’enquérir lui-même, en s’entourant au besoin de conseils éclairés, des recours disponibles à Chypre.

Sur ce point, le requérant, qui exerçait la profession de consultant en investissement, aurait dû être conscient des conséquences juridiques de l’acte de reconnaissance de dette qu’il avait signé. Cet acte était régi par la loi chypriote, il concernait une somme d’argent empruntée par le requérant à une société chypriote et il contenait une clause de choix du for en faveur des tribunaux chypriotes. Dès lors, le requérant aurait dû veiller à connaître les mo- dalités d’une éventuelle procédure devant les juri- dictions chypriotes. Ne s’étant pas informé à ce sujet, il a, par son inaction et son manque de dili- gence, largement contribué à créer la situation dont il se plaint devant la Cour, situation qu’il aurait pu éviter de manière à ne subir aucun préjudice.

Ainsi, dans les circonstances particulières de la cause, la Cour ne constate pas d’insuffisance mani- feste de protection des droits fondamentaux de nature à renverser la présomption de protection équivalente.

Enfin, pour ce qui est du reste des griefs que le requérant tire de l’article 6 § 1, et dans la mesure où elle est compétente pour en connaître, elle ne décèle aucune apparence de violation des droits garantis par cette disposition.

Conclusion : non-violation (seize voix contre une).

(Voir Bosphorus Hava Yolları Turizm ve Ticaret Anonim Şirketi c. Irlande [GC], 45036/98, 30 juin 2005, Note d’information 76 ; M.S.S. c. Belgique et Grèce [GC], 30696/09, 21 janvier 2011, Note d’information 137 ; Michaud c. France, 12323/11, 6 décembre 2012, Note d’information 158) Fair hearing/Procès équitable

Failure by appellate courts to verify whether absent parties had received notification of hearing: violation

Juridictions d’appel ayant négligé de vérifier si les parties absentes avaient bien été

convoquées à l’audience : violation

Gankin and Others/et autres – Russia/Russie - 2430/06 et al.

Judgment/Arrêt 31.5.2016 [Section III]

Facts – All four applicants were parties to civil proceedings which went to appeal. In each case, the appellate court dismissed the applicants’ claims in their absence, without examining whether they

(19)

19 Article 6 § 1 (civil) – Article 6 § 1 (administrative/administratif)

had in fact received notification of the hearing. In the Convention proceedings, the applicants com- plained under Article 6 § 1 of the Convention of a violation of their right to a fair hearing.

Law – Article 6 § 1: The rules of Russian civil procedure required the domestic courts to hold an oral hearing in all categories of cases. Whenever an oral hearing was to be held, the parties had the right to attend and make oral submissions, to choose another way of participating in the proceed- ings (for example by appointing a representative) or to ask for an adjournment. For the effective exercise of those rights, the parties had to be in- formed of the date and place of the hearing suffi- ciently in advance to have adequate time to make arrangements.

National courts were required to identify any defect in notification prior to embarking on the merits of the case. The analysis the Court expected to find in domestic decisions had to go beyond a reference to a dispatch of judicial summons and make the most of the available evidence in order to ascertain whether an absent party had in fact been informed of the hearing sufficiently in ad- vance. A domestic court’s failure to ascertain whether an absent party had received the summons in due time and, if he had not, whether the hearing should be adjourned, was in itself incompatible with genuine respect for the principle of a fair hearing and could lead the Court to finding a violation of Article 6 § 1.

The Russian Code of Civil Procedure, as worded at the material time, provided for oral hearings before appellate courts and that the scope of review by such courts was not limited to matters of law but also extended to factual issues. The appellate courts were empowered to carry out a full review of the case and to consider additional evidence and arguments which had not been examined at first instance. In these circumstances, by proceeding to consider the merits of the appeals without at- tempting to ascertain whether the applicants had or should have been aware of the date and time of the hearings, the domestic courts had deprived them of the opportunity to present their cases effectively.

Conclusion: violation (unanimously).

Article 41: EUR 1,500 each in respect of non- pecuniary damage; claim in respect of pecuniary damage dismissed. The Court noted that a finding of a violation was a ground for reopening civil proceedings under Article 392 §§ 2(2) and 4(4) of the Russian Code of Civil Procedure.

Article 6 § 1 (administrative/

administratif)

Adversarial trial/Procédure contradictoire Equality of arms/Égalité des armes Lack of access to classified information constituting decisive evidence in judicial- review proceedings: case referred to the Grand Chamber

Impossibilité de prendre connaissance d’un élément de preuve déterminant, qualifié d’information confidentielle, lors du réexamen judiciaire d’une décision administrative : affaire renvoyée devant la Grande Chambre

Regner – Czech Republic/

République tchèque - 35289/11 Judgment/Arrêt 26.11.2015 [Section V]

En septembre 2006, l’Office national de la sécurité décida de mettre fin à la validité d’une attestation de sécurité, délivrée au requérant pour lui permettre d’occuper la fonction d’adjoint d’un vice-ministre de la Défense, au motif que l’intéressé présentait un risque pour la sécurité nationale. La décision ne mentionnait toutefois pas les informations con- fidentielles sur lesquelles elle se basait ; celles-ci étant classées dans la catégorie « réservé », la loi n’en permettait pas la divulgation à l’intéressé.

Sur recours du requérant, le président de l’Office confirma l’existence du risque. La demande en annulation du requérant fut ensuite rejetée par le tribunal municipal auquel les documents en ques- tion avaient été transmis par l’Office. Le requérant et son avocat ne furent pas autorisés à les consulter.

La Cour administrative suprême rejeta également son recours, estimant que la divulgation de ces informations aurait pour conséquence de dévoiler les méthodes de travail du service des renseigne- ments, de révéler les sources d’informations ou de tenter l’intéressé d’influencer d’éventuels témoins.

Se plaignant alors de l’iniquité de la procédure, le requérant introduisit un recours devant la Cour constitutionnelle. Cette dernière rejeta le recours, considérant qu’il n’est pas toujours possible d’ap- pliquer toutes les garanties procédurales de l’équité lorsqu’il s’agit d’informations confidentielles rela- tives à la sécurité nationale.

Invoquant l’article 6 § 1 de la Convention, le requé- rant se plaignait de l’iniquité de la procédure admi- nistrative en raison de l’impossibilité de prendre connaissance d’un élément de preuve déterminant,

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