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Impacts sur le paysage des mesures agro-environnementales

3.7.1 Les types de pratiques concernés

Pour ce thème, les pratiques retenues sont celles concernant selon nous le paysage (selon la typologie établie dans le premier rapport intermédiaire).

Tableau 37 : Pratiques concernant la préservation du paysage Typologie de pratiques 1. Réduction des apports d'intrants

2. Réduction des transferts d'engrais et de pesticides vers les eaux 3. Réduction des superficies irriguées et des doses d'irrigation

4. Limitation des drainages, reconversion de zones drainées ou autres pratiques en lien avec la gestion quantitative de l'eau 5. Maîtrise de l'érosion des sols

6. Maintien de la qualité des sols (maintien du taux de matière organique, lutte contre l'acidification, la salinisation, la compaction, etc.)

7. Création ou entretien d'infrastructures écologiques (haie, bosquet, taille des parcelles réduite, bande enherbée, muret, etc.) ou parcelle non exploitée (gel des terres)

8. Conservation d'habitats et d'espèces remarquables menacées sur les terres agricoles

9. Préservation des espèces animales élevées menacées et des espèces végétales cultivées menacées

10. Diversification des rotations, maintien des prairies, conversion des terres arables en prairie et extensification 11. Maintien en culture de zone en voie de déprise agricole (zone marginale, zone de montagne, etc.)

12. Autres MAE en lien avec la qualité de l'air, l'énergie, les feux de forêt, le patrimoine et autres enjeux 13. Préservation des paysages agricoles

14. Programme à caractère transversal

3.7.2 Le diagramme de la logique d'intervention

Nous produisons ci-après un diagramme logique qui montre de manière simplifiée, les liens supposés exister entre les pratiques et les effets environnementaux. Le type de flèche montre ce que nous avons pu trouver dans la bibliographie scientifique conduite lors de cette évaluation : effet montré ou pas. Ainsi nous avons fait 3 catégories :

Figure 44 : Diagramme logique des liens entre pratiques agricoles liées aux MAE et préservation des paysages agricoles

Fonctionnalité du paysage améliorée

Diversité paysagère accrue

Eléments culturels et historiques protégés,

restaurés.

Cadre de vie rural maintenu ou amélioré Création ou entretien

d'infrastructures écologiques et parcelle non exploitée – jachère

(7, 13)

Diversification des rotations, maintien des prairies, conversion des terres arables en prairie et extensification (10, 13 )

Maintien en culture de zones en voie de déprise

agricole et maintien des cultures pérennes

(11, 13)

Préservation des paysages agricoles (13) Plus de 5 études démontrent le lien

Quelques études démontrent le lien

Nous n'avons pas trouvé d'étude qui démontre le lien

3.7.3 Synthèse des résultats de l'analyse des impacts des MAE sur le paysage

Les effets sur le paysage des MAE sont montrés comme globalement positifs dans les Etats membres où des études scientifiques ont pu être réalisées. Il faut cependant noter que la caractéristique subjective propre au paysage rend la mesure des effets des MAE, délicate. Néanmoins, ces études confirment l'effet bénéfique des mesures suivantes sur l'amélioration de la qualité des paysages

- type 7 : Création ou entretien d'infrastructures écologiques ou parcelle non exploitée. En particulier l'entretien ou la création de haies ou de bosquets, sont notés comme ayant un impact positif sur la structuration des paysages. Leur rôle peut être fondamental, même avec une couverture spatiale très faible.

L'avis sur les jachères est plus nuancé, surtout dans les publications anciennes où elles étaient assimilées à des parcelles à l'abandon.

- type 10 : Diversification des rotations, maintien des prairies, conversion des terres arables en prairie et extensification. C'est surtout la conversion des terres arables en prairie qui est notée comme ayant un effet sur le paysage. L'extensification ou son maintien a également des effets dans certaines zones en maintenant des éléments fixes du paysage (ex : arbres isolés). La diversification des rotations a par nature un effet sur le paysage surtout dans les régions de monoculture.

- type 11 : Maintien en culture de zones en voie de déprise agricole. Le débroussaillage, le nettoyage des prairies et des friches font partie des pratiques très favorables au paysage par l'entretien qu'elles constituent et par l'ouverture qu'elles procurent. Si cela est suivi de pratiques de pâturage par du bétail, l'effet sur le paysage en est encore amélioré.

- type 13 : Préservation des paysages. Ces mesures lorsqu'elles ne sont pas déjà dans les catégories précitées, concernent surtout la protection de murets, terrasses, petits bâtis ou l'embellissement des abords des bâtiments d'exploitation.

- type 14 : Programme à caractère transversal : agriculture biologique. Sans que ce soit l'objectif essentiel de l'agriculture biologique, certaines études montrent toutefois son rôle de diversification du paysage.

D'une manière générale, la part prise par les MAE dans un territoire est fondamentale pour obtenir un effet de masse. Or, pour le paysage certaines actions concernant une très faible surface peuvent avoir un effet majeur sur le territoire (ex : arbres isolés, haies, vieux vergers, abords des bâtiments, etc.). C'est donc un domaine ou avec assez peu de moyens, on peut avoir un effet significatif.

3.7.4 Résultats détaillés des études scientifiques identifiées sur le paysage

Nous avons identifié et exploité 22 études scientifiques ou techniques qui analysent les effets des MAE (ou de pratiques reprises dans le cadre des MAE), sur la préservation des paysages. Les résultats de notre analyse sont reportés aux § suivants qui sont classés par type de mesures issu de notre typologie des MAE. Ces études proviennent de 9 EM.

3.7.4.1 Résultats pour l'ensemble des mesures au plan de la protection de la qualité des paysages (type 13)

Quelques études traitent de manière globale de l'effet des MAE sur le paysage. Ainsi en Finlande231, les mesures AE présentent des impacts significatifs sur le paysage rural, assurant le maintien de l’agriculture et la conservation des paysages ouverts. Les mesures telles que la mise en place et la gestion de tournières et bandes enherbées, et les mesures plus spécifiques liées à la création et l’entretien du paysage, augmentent la diversité des paysages ruraux, même si les secteurs concernés sont le plus souvent limités.

Les mesures les plus importantes en terme de diversité paysagère en Finlande sont la couverture du sol en l'hiver et le travail simplifié du sol. Elles fournissent de nouveaux éléments dans le paysage agricole et particulièrement dans les zones de culture céréalière du Sud. Les résultats du projet MYTVAS (2000-2003) montrent que le paysage agricole est resté intact pendant la période d'étude, en dépit de la forte intensification de l'agriculture. Cela est principalement dû aux MAE qui ont permis de maintenir des espaces ouverts autour des bâtiments agricoles ainsi que de conserver la diversité biologique dans les régions agricoles. Une autre étude menée sur les programmes AE finlandais232 avait pour objectif d’évaluer les impacts visuels des mesures des programmes GAEPS et SPS sur le paysage agricole, et de recueillir l’avis général de ces politiques sur la beauté pittoresque des paysages. Celle-ci a été évaluée par comparaisons des 68 réponses obtenues. L’étude indique que les programmes AE finlandais ont eu des impacts positifs sur la qualité visuelle des paysages. Une autre étude menée en Irlande, concernant la mise en valeur des paysages agricoles233 souligne que les exploitations agricoles participant au

231 SAVCOR, 2005. Evaluation of agri-environmental measures in Europe, National Report Finland.

232 Tahvanainen L., Ihalainen M., Hietala-Koivu R., Kolehmainen O., Tyrväinen L., Nousiainen I., Helenius J., 2002. Measures of the EU Agri-Environmental Protection Scheme (GAEPS) and their impacts on the visual acceptibility of Finnish agricultural landscapes.

Journal of Environmental Management 66, pp.213-227.

233 O'Leary T., McCormack A., Hutchinson G., Campbell D., Scarpa R., Riordan B., 2004. Putting a value on the Farm Landscapes, National REPS Conference – REPS 3 Enhancing Biodiversity, pp.9-31.

programme REPS présentaient une meilleure qualité paysagère que celles qui n’y adhéraient pas. La distinction est particulièrement visible par la mise en œuvre des mesures du type : entretien des haies, maintien des prairies et entretien des cours d'eau. Les agriculteurs ayant participé au programme REPS ont donc apporté une contribution substantielle à la préservation, à l’augmentation et à la diversification des caractéristiques locales du paysage. Ils ont ainsi ralenti le processus de l'homogénéisation de la campagne irlandaise. Une étude plus générale, sur les politiques européennes dans les zones de montagne (Euromontana, 1998) conclut que les exploitations multifonctionnelles et de petite taille ne reçoivent pas suffisamment d'aides pour compenser les handicaps naturels et que les MAE peuvent retarder des évolutions défavorables et réparer quelques dommages mais il est "hautement improbable" que les systèmes productivistes puissent être réorientés234.

En Autriche, les principaux résultats d'un modèle de paysage, créé dans le cadre d'une étude sur les impacts paysagers du programme ÖPUL235 indiquent que l'utilisation des terres est adaptée au paysage local, que la variété des structures n'a pas changé de façon substantielle au cours du temps, bien que les zones testées présentent de grandes différences. D'autre part, les changements observés dans les éléments existants ne sont pas significatifs, deux tendances sont toutefois mises en évidence : la stabilisation des cultures de fruits à noyau en surface et en nombre, et la chute du nombre d'arbres isolés. Cependant, l'étude montre aussi qu'il est impossible d'attribuer au programme ÖPUL l'origine de ces changements avec la méthode utilisée. Une autre étude comparative autrichienne sur la biodiversité236 montre que dans les régions de cultures arables, les zones les moins intensives tendent à disparaître alors que dans les régions de prairies, les zones les moins intensives s'étendent.

Comme on peut le voir les MAE n'ont pas réglé tous les problèmes de paysage, mais là où elles ont été utilisées, elles ont pu avoir un effet positif significatif.

3.7.4.2 Résultats des mesures de type 7 (Création ou entretien d'infrastructures écologiques ou parcelles non exploitées - jachères) au plan de la protection de la qualité des paysages

Les infrastructures paysagères (ex : arbres, haies, murs, bâtiments, etc.) sont des éléments souvent majeurs du paysage. D'une manière générale elles participent à la structuration et à l'embellissement du paysage.

Seule la jachère ne fait pas l'unanimité parmi ces pratiques.

Ainsi en France, dans une étude menée sur les effets environnementaux de la jachère PAC237, il a été montré comment la jachère peut devenir un outil de diversification du paysage dans les espaces de grandes cultures. Avec 2 ou 3 % de la surface totale prise sur la jachère, il peut y avoir un projet de paysage ayant un impact visuel. L'étude montre également que la jachère peut venir compléter efficacement des dispositifs paysagers existants comme les bois, vergers, plantations d'arbres de bord de routes. Selon une autre étude menée en France, la jachère n'a pas de conséquence esthétique négative sur le paysage rural français.

Selon les pratiques culturales ou les types de désherbage dans les jachères, celles-ci peuvent devenir invisibles pour le citadin. Les jachères participent même à la diversification des paysages en offrant "un visage variable selon les saisons" tout en respectant l'image du paysage campagnard238. Selon une autre étude, en termes paysager et d'équilibre des systèmes agraires, la jachère offre l'opportunité de réintroduire des éléments de diversité garant d'un développement durable. La reconstitution de haies et de bosquets peut compenser la perte de 350 000 ha de boisement linéaire constaté entre1960 et 1990239. Une étude au Pays de Galles, d'évaluation de l'AAPS (arable area payment scheme) confirme que les jachères donnent une opportunité de rétablir les haies qui avaient disparu dans les campagnes à cause de l'intensification de l'agriculture. Mais cet objectif ne semble pas prioritaire pour les agriculteurs (seulement 4 % des agriculteurs ont choisi un schéma de jachère garanti, qui pourrait être bénéfique pour le paysage). Seulement 4 % des agriculteurs considèrent que les jachères sont un bon moyen pour protéger les caractéristiques environnementales comme les haies ou les murets de pierres, tandis que 16 % d'entre eux trouvent que les terres gelées font sale. La principale raison de ce défaut est le fait que 72 % d'entre eux, ont choisi la repousse spontanée sur les terres gelées. Un moyen d'améliorer les caractéristiques paysagères

234 EEA, 1999. "Mountain areas", Environment and the European Union at the turn of the 21th century, EEA, pp.377-396.

235 Bogner & Golob KEG, Klagenfurt Wirkung des ÖPUL auf die österreichische Kulturlandschaft in ausgewählten Regionen mit Hilfe eines Landschaftsmodells

236 Zethner G.,2002. Schutzbedarf der Kulturlandschaften zur Erhaltung der Biodiversität, Wien.

237 Oréade-Brèche, 2003. Effets environnementaux de la jachère PAC : bilan et propositions, étude commandée par le Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales, 79p.+annexes.

238 Donadieu P.,.1994. La jachère : hypothèses pour un exorcisme, Les dossiers de l'Environnement de l'INRA n° 9, pp 67-70.

239 Havet P., Granval P., 1994. Jachère et faune sauvage, pour augmenter la diversité biologique et la fertilité des sols, Les dossiers de l'Environnement de l'INRA n° 9, pp 143-149.

d'une jachère est de semer un couvert approprié, mais cette pratique de gestion n'est adoptée que par 28 % des agriculteurs240.

Toutefois dans d'autres études généralement plus anciennes, il est dit que l'impact de la jachère sur le paysage est très mal perçu par les agriculteurs et le grand public. Elle était depuis des décennies, la marque incontestable de la négligence et de l'absence d'entretien. Les deux premières années d'application, où le gel à couvert spontané a souvent été pratiqué, n'ont pas dissipé ces craintes241. Une autre étude italienne cette fois-ci, montre que la jachère peut avoir des effets négatifs sur l'environnement, notamment sur le paysage. En Italie, 36 % des jachères sont volontaires et leur concentration dans les collines du centre du pays a un impact négatif sur l'environnement; elles contribuent au déclin des terres arables, à la perte de traditions culturales, à la diminution de la variété paysagère (terres arables, prairies, forêts,…). Bordin et al.,1998. Enfin d'après un rapport de l'OCDE, en ce qui concerne les paysages, les effets de la mise hors culture sont jugés extrêmement défavorables, surtout lorsqu'on s'en remet à la repousse naturelle (Council for the Protection of Rural England, 1994, 1995). Les avis sur la jachère sont donc très partagés, mais avec le temps, cette pratique choque résolument moins maintenant qu'elle n'a pu le faire en 1992 lors de la réforme de la PAC qui a imposé le gel des terres.

3.7.4.3 Résultats des mesures de type 10 (Diversification des rotations, maintien des prairies, conversion des terres arables en prairie et extensification) au plan de la protection de la qualité des paysages

Quelques études existent dans ce domaine. Elles concernent surtout la prairie. Ainsi au Royaume-uni, l’étude concernant l'évaluation du succès du programme AE ESA242 montre que la qualité du paysage a été améliorée par la mise en œuvre de la conversion des terres arables en prairie. Il est dit dans une autre étude que la disparition de prairies temporaires provoque des impacts négatifs sur le paysage et augmente les problèmes environnementaux liés aux applications de pesticides et de fertilisants243. Par ailleurs, en Allemagne, les entretiens avec les agriculteurs réalisés dans le cadre de l'évaluation à mi-parcours du RDR de la région Brandenburg, montrent que 20 % des prairies qui participent à un programme AE ne seraient plus cultivés en l'absence des primes AE. Ce taux est encore plus élevé en agriculture biologique. Les MAE contribuent donc au maintien des prairies.

3.7.4.4 Résultats des mesures de type 11 (Maintien en culture de zones en voie de déprise agricole) au plan de la protection de la qualité des paysages

Ces mesures sont en lien très direct avec le paysage, même si c'est rarement leur objectif premier. L’étude menée par le Cemagref en France, sur le suivi des effets de l’application de l’article 19 en zones de déprise, aboutit au constat suivant : l’opération "Margeride-Est et Mont-Lozère" qui avait pour objectif, le redéploiement pastoral au sein des exploitations, n’était orientée ni vers la biodiversité, ni vers le paysage.

Les enjeux ont été définis sommairement, sans objectif écologique précis. De plus, le paysage n’apparaissait qu’en terme de fermeture des milieux. Il s’avère cependant que des effets non négligeables soient mis en évidence. Le défrichement aléatoire au sein de la lande à genêt a permis le maintien d’une mosaïque de milieux, intéressant du point de la biodiversité et des paysages244. Dans une étude concernant le suivi des opérations AE245, l’opération destinée à lutter contre la déprise par l’entretien d’espaces en voie de fermeture a eu un impact visuel fort sur le paysage. Concernant l'opération de lutte contre l’embroussaillement en Margeride-est et Mont Lozère, le suivi confirme l’excellente intégration des pratiques préconisées dans les systèmes d’exploitation et l’opération se traduit par un maintien, voire une augmentation, du revenu des agriculteurs. Les mesures ont une incidence sur le paysage (maintien de la mosaïque des milieux) mais la localisation aléatoire des contrats ne permet pas de la maîtriser.

D'autres études montrent certaines difficultés rencontrées. Ainsi, d'après une étude sur la conservation des pelouses sèches en Seine-Maritime (France), il est dit que les MAE sont en phase avec les priorités de conservation biologique dans les deux "territoires" où elles ont été implantées. Il y a adéquation entre les systèmes d'exploitation et les objectifs de conservation, au travers de périodes sans pâture favorables à la floraison de nombreuses espèces et prophylactiques, ou au travers d'une maîtrise de l'embroussaillement.

240 Andersons Farm Business Consultants, University of Reading, 1997. Economic Evaluation of the Arable Area Payments Scheme, Final Report to Ministry of Agriculture Fisheries and Food, Welsh Office Agriculture Department.

241 Vercherand J., 1996. La jachère, une maîtrise de la production coûteuse, Economie rurale 232, pp.35-43.

242 Hanley N., Whitby M., Simpson I., 1999. Assessing the success of agri-environmental policy in the UK, Land Use Policy vol. 16, no.

2, pp. 67-80(14).

243 Winter M., 2000. Chapitre II.8. "The arable Crops Regime end the Countryside Implications", in Brouwer F., Lowe P.(eds.), CAP Regimes and the European Countryside, CABI Publishing, Wallingford, 352p.

244 Cemagref, 1999. Suivi de l’article 19 en zones de déprise, Résumé. 10 pages.

245 Véron F., Dobremez L., 2002. Suivi d’opérations agro-environnementales : effets sur l’environnement et les exploitations, Ingéniéries n°32, pp 41-50.

(Dutoit T. et Alard D., 1995). Les mesures s'avèrent très bien adaptées pour le maintien d'activités d'élevage dans des régions où ce type d'exploitation est dominant. En revanche, les primes offertes sont insuffisantes pour la reconquête de prairies abandonnées depuis longtemps (Dutoit T., 1994). Elles ne permettent pas non plus de compenser les pertes de production consécutives à une conversion du système d'élevage vers l'extensif246.

Enfin, il arrive aussi que les MAE concernent le maintien de pratiques et qu'il n'y ait donc pas de changement visible. Ainsi au Portugal, l’étude des MAE de la région de Trás-os-Montes247, indique que les mesures

« extensification et maintien des systèmes agricoles traditionnels » ont connu un succès important auprès des agriculteurs, et particulièrement "Systèmes Polyculturels Traditionnels du Nord et du Centre", "Prairies",

"Oliveraies Traditionnelles", "Amandiers Traditionnels à terrain sec". Mais l'adhésion à ces mesures n'a abouti à aucun résultat visible par rapport à l'environnement parce que les pratiques adoptées ne sont pas différentes des pratiques préexistantes.

3.7.4.5 Résultats de l'agriculture biologique (programme transversal de type 14) sur la qualité des paysages

Nous n'avons trouvé qu'une référence sur ce point. En Grèce, l’étude "l’agriculture biologique comme composantes du paysage"248 a prouvé que l’agriculture biologique contribue à la qualité de paysage de Crète par sa gestion écologique et sociale. Elle permet, entre autres, de limiter l’érosion des sols, d’améliorer la biodiversité faunistique et floristique, d’introduire des rotations de cultures et de diversifier le paysage.

3.7.5 Récapitulatif des résultats de l'analyse par type de pratiques

Le tableau ci-dessous fournit la synthèse de l'analyse faite aux § précédents :

Tableau 38 : Synthèse des types de pratiques dont les effets sur le paysage ont été démontrés dans les études scientifiques identifiées

Typologie des pratiques

Pratiques analysées Effets mis en évidence (+) positifs (0) pas d'effet ou (-) négatifs249

- Haies - Tournières - Bandes enherbées

- Entretien des bords de cours d'eau

- Accroissement de la diversité paysagère (+) - Ralentissement de l'homogénéisation du paysage (+) Type 7 : Création ou entretien

d'infrastructures écologiques et parcelle non exploitée – jachère

- Jachère Effet sur le paysage très variable selon les auteurs et le type d'entretien (de - à +)

Type 10 : Diversification des rotations, maintien des prairies, conversion des terres arables en prairie et extensification

- Couverture du sol en hiver

- Conversion des terres arables en prairie

- Diversification du paysage dans les espaces de grandes cultures.(+)

- Accroissement de la diversité paysagère (+) - Amélioration de la qualité du paysage (+)

Type 11 : Maintien en culture de zones en voie de déprise agricole

- Défrichement de prairies par le pâturage

- Entretien d'espaces en voie de fermeture

- Lutte contre l'embroussaillement

- Maintien d'une mosaïque de milieux (+) - Maîtrise de l'embroussaillement (+)

- Disposition aléatoire des zones débroussaillées rend difficile leur maîtrise.(0 à +)

- Maintien d'espaces ouverts autour des bâtiments agricoles (+)

- Gestion durable des espaces (-) - Maintien des exploitations (de + à -)

Type 13 : Préservation des

paysages agricoles - Toutes mesures

- Diversification des paysages ruraux (+) - Qualité visuelle des paysages (+) - Maintien du paysage (+) - Ouverture des paysages (+)

- Ralentissement de l'homogénéisation de la campagne (+) Type 14 : Programme à

caractère transversal - Agriculture biologique - Diversification des paysages (+)

246 Dutoit T, Alard D., 1996. Mesures agri-environnementales et conservation des pelouses sèches : Premier bilan en Seine-Maritime. Le Courrier de l'Environnement INRA n° 25, 63-70.

247 Poeta M.I., Matra A.A., Poeta A.M., Silva M.C., 2000. Les mesures agro-environnementales au Portugal : le cas de Trás-os-Montes, Méditerranée n°3.

248 Stobbelaar D.J., Kuiper J., Mansvelt J.D., Kabourakis E., 2000. The landscape quality on organic farms in the Messara Valley, Crete.

Organic farms as components in the landscape. Agriculture, Ecosystems and Environment 77, pp 79-93.

249 Au moins une étude scientifique démontre cet effet.