du conclave de 1823
Rémy Hême de Lacotte
Les documents dont nous proposons ci-après la transcription – pour la première fois semble-t-il – sont tirés des papiers personnels ou familiaux des cardinaux de La Fare et de Clermont-Tonnerre, et sont conservés les uns comme les autres aux Archives nationales françaises, dans la section des Archives privées (sur le site de Pier-refitte-sur-Seine). Ils se présentent sous la forme de feuillets manus-crits, vraisemblablement dictés. Le premier, «Précis historique de ce qui s’est passé au Conclave de 1823», a été abondamment corri-gé de la main du cardinal de La Fare, à la différence de la «Note sur le voyage à Rome de S. Ém. le cardinal duc de Clermont-Tonnerre pour l’élection du Pape Léon XII (départ de Paris le 28 du mois d’août 1823)», qui est une version au propre. Tous deux ont été rédigés, de toute évidence, dans les semaines ou les mois qui ont suivi l’avène-ment du cardinal Della Genga au souverain pontificat. Ce ne sont pas les seuls écrits laissés par les deux cardinaux français à ce sujet. En ce qui concerne La Fare, nous disposons aussi de sa correspondance quasi quotidienne tout au long du conclave avec l’ambassadeur de France à Rome, le duc de Laval1; néanmoins ce «Précis» est, à notre connaissance, le seul véritable récit qu’il ait composé de cet épisode, ce qui en fait, au sein du fonds La Fare, une pièce isolée. Le cardinal de Clermont-Tonnerre, à l’inverse, est revenu à de multiples reprises sur l’événement, notamment dans ses lettres à son neveu, le marquis de Clermont-Tonnerre2. On trouve également, mêlée à ces dernières, copie d’une «Note sur le conclave de 1823» remise au duc de Laval, à
1 Archives du ministère des Affaires étrangères, Correspondance politique, Rome, vol. 957.
2 Archives nationales, 359 AP 91 (544 Mi 21 et 544 Mi 22).
sa demande, par le cardinal3. Par-delà l’affection familiale, ces com-munications ont un but intéressé: ministre de la Marine, le marquis de Clermont-Tonnerre est chargé par son oncle de défendre ses inté-rêts et sa réputation au sommet de l’État, d’où la nécessité de lui com-muniquer une vision appropriée des faits.
Dans les deux cas, ces relations servent en effet avant tout à la justification de leurs auteurs. Le cardinal de La Fare, ainsi, réaffirme le bien-fondé de ses choix: son soutien constant à la candidature du cardinal Castiglioni dans le cadre d’un «parti des couronnes» recons-titué. L’échec est imputé à la seule défection, obtenue à la veille du dernier scrutin, de plusieurs cardinaux napolitains et piémontais, ainsi que de son collègue Clermont-Tonnerre. Son récit, sans sur-prise, est assez conforme, de ce point de vue, à celui des observateurs contemporains, surtout étrangers4; il est aussi un reflet assez fidèle de la position officielle de la diplomatie française (malgré les réserves de cette dernière quant à un rapprochement trop marqué avec l’Au-triche), dont témoigne le paragraphe final recherchant dans l’élection du cardinal Della Genga des motifs de satisfaction. Il confirme toute-fois la part active prise par les cardinaux français dans l’exclusion par l’Autriche du cardinal Severoli, par conviction (écarter un zelante ra-dical) comme par calcul (favoriser les chances de Castiglioni).
Le récit du cardinal de Clermont-Tonnerre, en regard, est plus ori-ginal, en tout cas beaucoup moins lisse. Il comporte d’ailleurs, dans ses versions successives, quelques distorsions, dont certaines sont imputables, il est vrai, à l’identité changeante des destinataires. À la différence de la note remise au duc de Laval, celle que nous repro-duisons n’épargne pas, ainsi, ses critiques à la diplomatie française, en même temps qu’elle valorise le rôle de Clermont-Tonnerre dans la promotion de Della Genga, dont on ne sait trop ce qu’il a exacte-ment été, sinon qu’il lui a mérité la reconnaissance du nouveau pape.
Même embelli a posteriori, le propos de l’auteur n’en reste pas moins
3 Ibidem (544 Mi 21), “Note sur le conclave de 1823 remise au duc de Laval, sur sa demande, par le Cardinal de Cl. Tre ”.
4 Voir celui du premier secrétaire de l’ambassade de France, A.-F. Artaud de Mon-tor, Histoire du pape Léon XII, Le Clère, Paris 1843, t. I, pp. 30-74.
cohérent sur le fond. Répondant implicitement aux reproches qui lui sont faits d’avoir trahi ses instructions, il fait l’éloge de sa supposée clairvoyance, opposée à l’aveuglement de La Fare (et de Laval), accu-sés d’avoir méconnu les véritables intérêts de la France en s’alignant trop étroitement sur l’Autriche. Comme La Fare, il accorde une place centrale à l’exclusion de Severoli, mais il en dramatise les enjeux, la présentant comme littéralement arrachée au cardinal Albani, ce qui n’est nullement certain. Plus problématique encore est l’attribution de l’échec de Castiglioni à une basse manœuvre de Consalvi, que Cler-mont-Tonnerre est le seul à rapporter; les votes émis par l’ancien se-crétaire d’État en faveur du futur Pie VIII étaient du reste suffisam-ment connus pour susciter à eux seuls des résistances à son élection5. Si contestable soit-elle à bien des égards, sa relation offre pour autant une clé importante pour la compréhension de la tournure prise par le conclave. Elle souligne les apories de la stratégie française, partagée entre la défense (intéressée) de l’indépendance du Sacré Collège et le nécessaire contrôle de ses choix, qui lui impose de s’entendre avec les autres puissances. Elle suggère aussi le pouvoir d’attraction de la mouvance zelante, nourri par le rejet de l’héritage consalvien, auquel le cardinal de Clermont-Tonnerre, homme d’Ancien Régime, semble ne pas avoir été complètement insensible.
Les textes transcrits ont été modernisés, afin d’assurer une meil-leure commodité de la lecture sans altérer leur sens. Les archaïsmes orthographiques hérités du XVIIIe siècle ont été convertis selon les graphies actuellement en vigueur et l’emploi des majuscules et des minuscules harmonisé. On a rectifié, dans le même esprit, les co-quilles et écrit in extenso les abréviations, hormis celles consacrées par l’usage. A en revanche été conservée l’orthographe originale des noms propres.
5 Cfr. R. Colapietra, Il Diario Brunelli del Conclave del 1823, «Archivio storico ita-liano», CXX, 1962, pp. 76-146, p. 123.
Relation du cardinal de La Fare (Archives nationales, 198 AP 10, doss. 6)
Précis historique de ce qui s’est passé au conclave de 1823
Le conclave, qui devait élire le successeur du souverain pontife Pie VII, s’était ouvert à Rome le 2 septembre 1823. Déjà quarante et un cardinaux y étaient réunis lorsque le 13 septembre 1823 les deux cardinaux français (M.M. de Clermont-Tonnerre et de La Fare) y en-trèrent. À cette époque les suffrages partagés jusqu’alors entre divers cardinaux s’étaient concentrés particulièrement sur les cardinaux Castiglioni et Severoli. Comme le premier était celui sur lequel s’était arrêté la désignation du Roi, les cardinaux français n’eurent point à choisir entre les deux concurrents et durent porter leurs voix sur ce cardinal. Ce fut la marche que jusqu’au jour de l’élection suivit fidèle-ment le cardinal de La Fare. Il ne se permit de voter pour aucun autre et fit toujours tout ce qui était en son pouvoir pour entretenir avec M. l’ambassadeur de France et M. le cardinal de Clermont-Tonnerre une parfaite harmonie. Cette marche des cardinaux français était ré-glée d’avance par les intentions connues du Roi mais elle leur était aus-si commandée politiquement par la certitude, qu’ils avaient acquise pendant et après leur entrée au conclave, que le cardinal Severoli se-rait écarté par l’exclusion de la cour de Vienne. C’est à tort que les par-tisans du cardinal Severoli ont attribué la mesure de la cour d’Autriche à une dissidence d’opinion de ce nonce à Vienne lors du mariage de l’archiduchesse Marie-Louise. Il est avéré que cette mesure n’a eu spé-cialement pour motif que la crainte de voir élever sur le trône pontifi-cal ceux des cardinaux dont le zèle et la rigidité des principes ne lui pa-raissaient pas suffisamment tempérés par la sagesse et la modération que les conjonctures exigeaient. Aussi l’exclusion de la part de l’Au-triche n’était point particulière au cardinal Severoli mais elle devait être prononcée contre tout autre cardinal qui pouvait faire craindre les mêmes dispositions. En cela les intentions de la cour de Vienne étaient conformes à celles qui devaient diriger les cardinaux français.
Quoi qu’il en soit, cette détermination de la cour de Vienne à l’égard du cardinal Severoli et de quelques autres du même bord
favo-risait évidemment le cardinal Castiglioni, en écartant des compéti-teurs dangereux, pour que les cardinaux français n’y vissent pas une chance dont ils devaient profiter.
À leur départ de Paris, Son Excellence le ministre des Affaires étrangères et à leur arrivée à Rome M. l’ambassadeur de France qui avait tout préparé avec autant de zèle que d’habileté pour la tenue du conclave, leur avaient annoncé que les rois de Naples et de Sardaigne avaient fait connaître aux cardinaux de leurs États respectifs leur dé-sir qu’ils se concertassent et s’entendissent avec les cardinaux fran-çais. Mais d’un autre côté, ces deux souverains avaient demandé à ces cardinaux la même condescendance vis-à-vis du cardinal Albani que la cour de Vienne avait nommé son ambassadeur auprès du Sacré Collège, de manière que déjà, avant l’entrée des cardinaux français, il s’était formé une coalition de quelques cardinaux autrichiens, napo-litains, piémontais que l’on pouvait regarder comme le parti des Cou-ronnes. Il s’y était joint quelques cardinaux romains.
Dans ce parti se trouvait le plus grand nombre des partisans du cardinal Castiglioni, de sorte qu’en s’y attachant les cardinaux fran-çais avaient le double avantage d’augmenter et d’assurer les suffrages à leur candidat, et de pouvoir lui ramener et fixer quelques voix de ce parti indécises et divergentes.
C’était, dans le premier moment, ce qu’il était possible de faire de mieux. Si l’on ne pouvait encore se flatter de déterminer l’élection du cardinal Castiglioni, on pouvait du moins empêcher ou retarder toute autre élection et attendre les chances éventuelles.
Tel était l’état des choses, lorsque le dimanche 21 septembre le scrutin de la matinée procura au cardinal Severoli vingt-six suffrages, de manière que pour être élu il ne lui en manquait que sept. Le cardi-nal Albani, porteur des ordres de la cour de Vienne, jugea que le mo-ment de les remplir était arrivé. Il s’empressa d’inviter plusieurs car-dinaux appartenant à la France, à Naples et au Piémont de se réunir avant le scrutin du soir chez le cardinal de La Fare, alors indisposé et dont l’appartement était le plus central afin d’entendre une commu-nication qu’il avait à leur faire. La réunion eut lieu dans l’après-mi-di. Le cardinal de Clermont-Tonnerre demanda au cardinal Albani s’il était en effet chargé par la cour de Vienne d’un ordre d’exclusion pour
le cardinal Severoli. Celui-ci l’ayant affirmé, le cardinal de Clermont-Tonnerre lui dit que, dans ce cas, il n’avait pas de temps à perdre pour le notifier parce qu’il savait de manière certaine que, dans le scrutin même du soir, le cardinal Severoli aurait le nombre des suffrages né-cessaires pour être élu. Le cardinal Albani déclara que c’était parce que lui-même avait cette certitude et qu’il était résolu de prononcer sans délai l’exclusion qu’il avait demandé la réunion des cardinaux présents, afin de les en prévenir et de s’entendre avec eux sur le mode qui devait être employé en pareil cas. On convint de ce mode et on se sépara.
Avant que le scrutin du soir ne commençât, l’exclusion donnée par la cour d’Autriche au cardinal Severoli fut notifiée par le cardinal Al-bani. Dès lors les suffrages quitteront le cardinal exclu pour se diviser sur divers cardinaux; quelques-uns passèrent au cardinal Castiglioni.
Depuis ce jour jusqu’au dimanche 28, jour de l’élection du Pape, les suffrages se partagèrent entre les cardinaux Castiglioni, La Gen-ga, Cavalchini, La Somaglia, de Gregorio, Arezzo, mais dans la plu-part des scrutins le cardinal Castiglioni conservait la supériorité du nombre des suffrages. Le samedi 27, veille de l’élection, il eut dans le scrutin du matin 15 suffrages, et le cardinal de La Genga 12 seule-ment. Dans celui du soir, l’un et l’autre en avaient obtenu treize. Mais la même journée et même très avant dans la nuit on travailla vive-ment et on parvint à détacher du cardinal Castiglioni le cardinal de Clermont-Tonnerre et plusieurs des cardinaux napolitains, piémon-tais, italiens qui votaient pour lui et on assura leurs suffrages au car-dinal de La Genga. On avait fait promettre au carcar-dinal de Clermont-Tonnerre de ne donner au cardinal de La Fare aucun avis de son chan-gement. Le lendemain 28, le cardinal Castiglioni perdit la moitié des suffrages qu’il avait encore la veille. Le cardinal de La Genga fut élu à la majorité et prit le nom de Léon XII.
Ce nouveau Pape joint, à toutes les vertus que demande la Chaire de Saint Pierre, toutes les qualités religieuses, morales et politiques qui font la gloire d’un souverain pontife. Il professe un grand dévoue-ment pour le Roi et pour la famille royale, il estime le clergé français et il aime la France. Son pontificat doit être mémorable dans l’his-toire de l’Église.
Relation du cardinal de Clermont-Tonnerre (Archives nationales, 359 AP 65, 543 Mi 18)
Note sur le voyage à Rome de S. Ém. le cardinal duc de Clermont-Ton-nerre pour l’élection du pape Léon XII (départ de Paris le 28 du mois d’août 1823)
J’arrivai à Rome le 10 septembre, deux jours avant le cardinal de la Fare, et je descendis chez M. l’ambassadeur de France, le duc de Montmorency-Laval, comme il nous y avait engagés. Rien n’a manqué à toutes les formes pleines de grâce, de noblesse, et d’amabi-lité de la part de cet ambassadeur. Nous causâmes sur l’objet de notre mission avant l’arrivée de Son Ém. le cardinal de la Fare, parce qu’il me demanda de l’attendre, pour nous communiquer à tous les deux en même temps les instructions qu’il avait à nous donner; ce qui était très convenable… Nous eûmes donc ensuite plusieurs conversations, dont nous ne tirâmes pas de grandes lumières. Le cardinal de la Fare fut le premier à m’en faire l’observation, et nous convînmes que nous étudierions notre monde et que nous nous concerterions.
Je ne tardai pas à voir que notre jeune ambassadeur avait des rap-ports particuliers avec Son Ém. le cardinal de la Fare, qu’il venait lui parler en cachette par le tour du conclave, qu’il lui donnait toute sa confiance et que mon collègue ne me faisait que des demi ouvertures sur les confidences qu’il en recevait. Voulant maintenir la bonne in-telligence, je fis semblant de rien, et je dissimulai le petit méconten-tement que j’en éprouvais.
Comme les Italiens sont fins, tous les cardinaux épiaient nos dé-marches; ils surent bientôt les visites, les pourparlers et la corres-pondance particulière de M. l’ambassadeur avec mon collègue; ils surent aussi que je n’y avais aucune part, ce qui les étonna d’autant plus que j’étais le doyen de M. le cardinal de la Fare. Leur méfiance naturelle s’éveilla, en voyant mon collègue s’agiter beaucoup, aller d’un cardinal à l’autre, et que le point de ralliement de son petit par-ti était chez M. le cardinal Consalvi, avec le cardinal Albani et le car-dinal Ruffo. Ils n’avaient pas moins remarqué que pendant ces réu-nions chez le cardinal Consalvi, formant le parti autrichien, je n’y
étais point admis, et que je restais tranquillement chez moi. Cette mesure de prudence m’attira la visite des cardinaux les plus impor-tants et les mieux formés. Ils me questionnèrent sur le vœu de la France; je leur dis de bonne foi que les ordres que nous avions reçu du Roi étaient de concourir à l’élection d’un souverain pontife qui fût un homme de paix, instruit, qui protégeât la Religion et fût attaché aux intérêts de la France, que d’ailleurs S.M. s’en rapportait à notre conscience; j’ajoutais que je serais fidèle à remplir les intentions de mon Maître, que je ne voulais que le bien de la Religion, de l’Italie, de la France et de l’Europe, et que je ne m’écarterais en rien de la ligne de mon devoir. Cette déclaration m’acquit la considération, l’estime et la confiance du Sacré Collège. La majeure partie des cardinaux, surtout les mieux pensant, voulaient élire le cardinal Sévéroli, prélat d’un grand mérite, d’une grande vertu et fort dévoué à la France. On vint m’en parler, j’applaudis à ce choix, mais j’observai qu’il s’était répandu que l’Autriche lui donnait l’exclusion; on en convint, mais comme le cardinal Albani qui en était porteur ne l’avait pas notifiée au conclave, on était d’avis de le prendre de vitesse. Je m’y opposai et je fis sentir les inconvénients et les dangers de cette surprise pour l’Italie, sur-tout d’après le discours de M. l’ambassadeur d’Autriche à l’ouverture du conclave. S. Ém. le cardinal Sévéroli qui fut instruit de cette me-sure vint m’en exprimer sa vive reconnaissance; cependant le cardi-nal Sévéroli gagnait toujours des voix à chaque scrutin; il n’en fallait que 33 et il en avait déjà 27. Je me déterminai alors à faire expliquer M. le cardinal Albani; je le priai de se rendre chez S. Ém. le cardinal de la Fare, et en même temps je fis appeler les cardinaux milanais, napolitains, bavarois et piémontais; tous réunis, j’interpellai S. Ém.
le cardinal Albani, pour savoir s’il avait ou n’avait pas l’ordre de son souverain d’exclure S. Ém. le cardinal Sévéroli; m’ayant répondu affir-mativement, je lui demandai pourquoi il ne le faisait pas connaître au conclave; il me dit qu’il avait encore assez de temps pour faire cette notification. Je lui observai qu’il ne fallait plus que 6 voix pour l’élec-tion du cardinal Sévéroli, et que j’avais des raisons pour craindre qu’il ne les eût au premier scrutin, j’ajoutai que si cela arrivait sa cour au-rait lieu de se plaindre d’une surprise, que la France étant alliée de l’Autriche, je lui sommais au nom de ma cour de faire sa notification
au conclave le jour même. Il s’en défendit toujours m’alléguant qu’il n’y avait point periculum in mora, et que d’ailleurs il ne pouvait pas se décider à faire une démarche aussi désagréable; je lui observai qu’elle ne lui était point personnelle, qu’il exécutait les ordres de sa cour, et j’insistai fortement, en lui déclarant que je le rendais responsable de l’élection, si elle avait lieu contre le vœu de son souverain. M. le car-dinal de la Fare espérant le tirer d’embarras, proposa d’aller aux voix;
j’exposai alors le point de la décision, et tous les cardinaux furent de mon avis. On convint alors de la manière dont cette notification se-rait faite: il fut décidé qu’elle sese-rait transmise au cardinal doyen pour
j’exposai alors le point de la décision, et tous les cardinaux furent de mon avis. On convint alors de la manière dont cette notification se-rait faite: il fut décidé qu’elle sese-rait transmise au cardinal doyen pour