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Settecento 323 Marianne ou l’orphéline (1766) della Montesson si pro-

pone, secondo l’autrice, come la forma drammatica del romanzo di Marivaux La Vie de Marianne. Tale scelta rispecchia la tendenza, molto viva nella prima metà del secolo, di trasporre per la scena i romanzi più letti.

Per i teatri privati dell’imperatore d’Austria e del conte di Clermont, erano state composte due féeries da Françoise de Graffigny: Ziman et Zenise e Phaza (1747- 1749). Esse costituiscono un modello di nuovo teatro didattico, il cui coraggioso messaggio educativo è in- centrato sull’esigenza di una maggiore equità tra i sessi nel mondo moderno. In queste piccole opere fondate sull’etica dei rovesciamenti e del ritrovato equilibrio, si percepisce l’influenza intellettuale di Marivaux, il drammaturgo che aveva ispirato, per la tematica senti- mentale, anche la commedia psicologica di Mademoi- selle Monicault, Le Dédain affecté (Comédie-Italienne, 1724), con cui si apre l’antologia di cui diamo conto.

Sul destino delle donne nella società del Settecento si interroga in modo incisivo, non solo per lo spetta- tore di allora, Madame de Graffigny nella sua com- media Cénie (1744), modellata sulla drammaturgia

larmoyante allora in pieno sviluppo. Cénie ebbe gli

onori dell’allestimento alla Comédie-Française e un duraturo successo europeo la fece tradurre in molte lingue. L’elemento patetico che muove l’empatia del pubblico è ben presente anche nella commedia che chiude il volume, La Supercherie réciproque (1768), di Françoise-Albine Benoist, in cui traspare una vi- sione rousseauiana dell’amore in netta opposizione alle costrizioni della società. I curatori sottolineano il coraggio delle autrici, che anticipano per vari aspetti l’impegno più radicale della generazione successiva, di cui principale portavoce nella vita intellettuale francese sarà Olympe de Gouges.

[PaolaMartInuzzI]

valentIna vestronI, Jardins romanesques au xviiie

siècle, Paris, Classiques Garnier, 2016, «L’Europe des

Lumières», 216 pp.

Pendant un siècle caractérisé par un véritable «furor hortensis» (p. 7), la représentation littéraire du jardin résulte aussi récurrente qu’ambivalente et symbolique, en ce qu’elle se présente comme la «métaphore d’une vision du monde» et qu’elle fournit le «prétexte pour un débat littéraire, philosophique et même politique» (ibid.) dont l’A. évoque les enjeux à partir d’un très large corpus de textes théoriques et narratifs. Après avoir introduit en détail les implications esthétiques et philosophiques de l’évolution historico-architecturale d’un art paysager révolutionné par le passage du jardin à la française au jardin à l’anglaise, Vestroni souligne les parallélismes et les affinités existant entre essais et représentations romanesques aussi bien qu’entre jar- dinage et écriture. Notamment, au moment de l’éclat de la «question horticole» et de la querelle entre style français et style anglais, les critiques adressées au jardin régulier paraissent être les mêmes formulées à l’égard des expressions rhétoriques du discours. Dès le début du siècle, le refus romanesque d’une ancilla narratio-

nis considérée comme ennuyeuse et inutile comporte

soit l’omission de la description paysagère soit son évocation parodique – bien des auteurs ironisent sur la représentation conventionnelle et stéréotypée de «jar- dins charmants» ou de bosquets renvoyant au topos usé du locus amoenus – avant de laisser progressivement la place à l’évocation d’un espace qui cesse de (ne pas) être décrit pour être enfin narré d’après un rapport de

participation entre personnage et lieu impliquant éga- lement un changement des pratiques littéraires de sa représentation. Au fil du siècle, le jardin ne reste donc pas cantonné à des évocations stéréotypées, puisque les romanciers font écho aux rénovations d’un art horti- cole – il suffit de citer, sur toutes, l’élimination progres- sive de la clôture qui traduit le refus d’une construc- tion géométrique du regard et du réel au profit d’une appréhension de l’espace plus désordonnée, irrégulière et personnelle – conçu comme l’expression d’un sentir contemporain ouvrant à la sensibilité romantique. La littérature s’adapte là à la transformation architecturale et inaugure la représentation expressive d’une nouvelle façon de «sentir» (p. 186) un espace dont l’irrégularité paysagère traduit de plus en plus celle de l’âme: lieu du recueillement dans lequel poursuivre une nouvelle recherche de l’intériorité, le jardin désormais «cesse d’être un lieu de repos et l’inquiétude s’y installe inévi- tablement, qu’elle dépende de la symétrie et de la car- céralité du modèle formel ou au contraire de la variété et de la tortuosité du modèle paysager» (p. 137). À cet égard, textes théoriques et narratifs se répondent, et leur porosité montre comment la question horticole relève pour les paysagistes et les romanciers des mêmes enjeux esthétiques et philosophiques. Les jardins, réels ou imaginés soient-ils, reflètent ainsi la primauté nouvellement accordée à l’expérience et à la réception individuelle, révélant de la sorte une première et pro- gressive contestation de la rigueur du néoclassicisme tout aussi que la parution d’une sensibilité romantique permettant aux auteurs de «soustraire l’image du jar- din du domaine de la description, pour le rapprocher de celui de la narration» (quatrième de couverture). Au fil du siècle, leur représentation littéraire s’avère fort ambivalente, puisque le jardin est tour à tour évoqué comme un théâtre et/ou l’espace privilégié de la socia- bilité mondaine, comme un locus amoenus, comme un lieu privilégié de la passion et/ou du libertinage, de la mélancolie, de l’inquiétude, comme un espace signa- lant le pouvoir ou l’enfermement féminin – c’est le cas, notamment, de l’Elysée de La Nouvelle Héloïse. À par- tir de l’analyse d’un large corpus comprenant des textes de nature différente, l’A. présente de façon pertinente et convaincante un excursus vaste et intéressant de la représentation littéraire du jardin conçu comme une véritable «figuration du texte» (p. 70), dont elle expli- cite les différents enjeux esthétiques et philosophiques au cours du siècle.

[PaolaPerazzolo]

lInn holMBerg, The Maurists’ Unfinished

Encyclopedia, Oxford, Voltaire Foundation, 2017,

xvI+314 pp.

L’étude de Linn Holmberg – chercheuse postdoc- torale au Département de la culture et de l’esthétique de l’Université de Stockholm – jette une lumière nou- velle sur la «bataille des dictionnaires» qui eut lieu en France à l’époque des Lumières. Elle le fait notamment en focalisant son attention sur un dictionnaire inachevé des arts, des métiers et des sciences, entrepris vers le milieu du xvIIIe siècle par deux moines bénédictins de

la Congrégation de Saint-Maur. Leur projet de dic- tionnaire universel est contemporain de l’Encyclopédie de Diderot et de D’Alembert. Ces deux dictionnaires montrent bien des similitudes: ils sont localisés dans la même ville, à Paris et leurs contributeurs poursuivent un travail collectif. Mais alors que l’Encyclopédie des «philosophes» est bientôt devenue un succès éditorial,

le dictionnaire des mauristes est resté inachevé, leurs manuscrits oubliés et gardés aux archives du monas- tère, avant d’être transférés au Département des Ma- nuscrits de la Bibliothèque nationale de France. C’est par l’analyse minutieuse des manuscrits que le livre de Linn Holmberg – qui se situe dans une perspective pluridisciplinaire, celle de l’histoire de la science, des idées et aussi celle du livre – prétend éclairer la genèse et l’histoire d’une entreprise ayant échappé jusqu’ici à l’attention des chercheurs. L’ouvrage, clairement structuré, se compose de quatre parties qui sont précé- dées d’une introduction et suivies de cinq appendices, d’une bibliographie et d’un index.

Dans l’introduction, l’auteure rend compte de la découverte des manuscrits, ainsi que des recherches antérieures portant sur ce sujet. Elle évoque les dif- ficultés auxquelles elle a été confrontée lors de son travail, à commencer par le fait que le matériel du dic- tionnaire n’est pas un produit fixe; de plus, les 1400 folios contenant les 7000 articles ne comportent pas de préface qui puisse éclairer les intentions des auteurs, ni d’informations sur l’identité des contributeurs, ni non plus d’indication concernant la collaboration avec un éventuel libraire. La première partie aborde les aspects matériels de la collection manuscrite: elle vise à déterminer le nombre des collaborateurs ainsi que la nature de leurs contributions. Linn Holmberg démontre que l’ensemble du projet de dictionnaire ne provient pas du seul Antoine-Joseph Pernety à qui il a été attribué auparavant: même si parmi les collabora- teurs, au nombre de neuf, Pernety était le rédacteur en chef, un rôle important incombe également à François de Brézillac. La seconde partie éclaire l’histoire du dic- tionnaire. Étudiant l’environnement monastique de la congrégation de Saint-Maur, l’auteure nuance l’image de Dom Pernety, cet érudit mauriste atypique ayant participé à la vie des sociétés savantes de son temps. Elle dévoile que la phase préparatoire de la rédaction du dictionnaire a été la traduction du Vollständiges

Mathematisches Lexicon du disciple de Leibniz, Chris-

tian Wolff, par Brézillac. L’autre source importante a été le Dictionnaire de Trévoux dont les moines ont fait un usage sélectif: plutôt que sur la perspective linguistique, typique du dictionnaire des Jésuites, les mauristes mettent l’accent sur les sciences de la nature. Le tournant dans l’histoire du projet de dictionnaire mauriste se situe, selon l’auteure, aux alentours de 1747; c’est en effet à cette date que le manuscrit a été interrompu. La cause en fut, Linn Holmberg en est convaincue, la concurrence que lui fit l’Encyclopédie.

La troisième partie compare le manuscrit des mau- ristes avec celui du Dictionnaire de Trévoux et de l’En-

cyclopédie. L’auteure souligne que si les encyclopédistes

et les mauristes puisent également dans le dictionnaire des Jésuites pour établir leur propre nomenclature, à la différence des «philosophes», les moines écartent entièrement certains domaines de connaissance dont la religion et la politique. Leur dictionnaire projeté aurait pris alors une orientation pragmatique, contrairement à la perspective critique de l’Encyclopédie. Linn Holm- berg insiste sur le système des références croisées et sur les principes de l’organisation des connaissances par les mauristes qui suit un ordre à la fois alphabétique et thématique. Passant en revue les principaux domaines de savoir censés figurer dans le dictionnaire projeté – les arts mécaniques, l’histoire naturelle, la médecine et les mathématiques –, elle démontre avec brio que les encyclopédistes et les bénédictins ont en effet utilisé les mêmes sources pour leurs compilations et illustrations. La dernière partie est consacrée au rôle des mauristes

en rapport avec les courants de pensée des Lumières. À ce propos, l’auteure remarque que le dictionnaire ina- chevé des mauristes, écrit dans un langage de «christia- nisme raisonné», aurait certes pu être une alternative à l’Encyclopédie, mais il est peu probable qu’il aurait exercé une influence sur la réflexion de son temps car il aurait sûrement été éclipsé par l’ouvrage des «phi- losophes». Les remarques finales sur l’ensemble du projet, replacé dans le climat intellectuel des Lumières, sont intégrées dans la conclusion de la dernière partie.

L’intérêt majeur des recherches portant sur ce projet encyclopédique non-abouti réside dans le fait qu’elles informent le lecteur des courants de pensée en plein mouvement au milieu du xvIIIe siècle. Elles

permettent également de modifier l’idée reçue selon laquelle dans la pensée des Lumières, la réflexion scientifique et la religion sont irréconciliables. Linn Holmberg traite ce sujet inhabituel avec la plus grande rigueur scientifique, et parvient ainsi à offrir une image fidèle d’une entreprise totalisante mais res- tée fragmentaire, qui exerce une fascination même sur le lecteur de nos jours.

[katalInBartha-kovacs]

Voltaire philosophe, regards croisés. Textes réunis par

Sébastien charles et Stéphane Pujol, Ferney-Voltaire,

Centre International d’Études du xvIIIe Siècle, 2017,

294 pp.

Ce recueil d’études, issu d’un colloque international, cherche à mettre en lumière les rapports complexes que Voltaire eut tant avec la philosophie ancienne qu’avec celle qui lui était contemporaine, sa concep- tion de ce que signifie philosopher et être philosophe, ainsi que l’évaluation de sa philosophie du xvIIIe siècle

à nos jours. Vingt-quatre contributeurs de sept pays différents expriment leur avis sur les questions posées, à un moment où l’édition critique de ses Œuvres com-

plètes est avancée et permet l’accès aux textes fiables et

fidèles, basés sur des recherches approfondies, accom- pagnées par les variantes et les sources de références de l’auteur.

L’Introduction de Sébastien charles et de Stéphane

Pujol souligne la difficulté et l’importance de la ré-

flexion sur Voltaire, en tenant compte de ses ouvrages de genres divers (poésie, dialogue, roman, théâtre, phi- losophie), ainsi que des particularités de son attitude philosophique militante qui se donne pour finalité l’utilité publique (pp. 5-10). Le volume se divise en quatre parties, reliées par maints fils.

Dans la première partie intitulée «Voltaire historien de la philosophie: de l’Antiquité au Grand Siècle» (pp. 11-101), six études découvrent les rapports de sa philosophie avec le Grand Siècle et une seule se penche en particulier sur la philosophie antique. Renan larue recherche les causes de l’admiration

de Voltaire à l’égard de Porphyre, philosophe païen, martyr de sa philosophie qui refuse l’idée d’un uni- vers anthropocentrique au nom de la continuité des espèces humaines et animales (Porphyre de Tyr, héros

voltairien, pp. 13-20). Marc-André nadeau présente

comment Voltaire utilise Montaigne contre Pascal à travers une analyse détaillée des textes des trois auteurs, et prouve que le «scepticisme existentiel» de Montaigne, qu’il refuse pareillement à Pascal, contri- bue à l’émergence d’une nouvelle forme de scepticisme (Défense et critique de Montaigne dans les “Lettres phi-

losophiques”, pp. 21-33). Véronique le ru démontre

Settecento 325

s’amenuisent dans son «testament» Le Philosophe

ignorant en faveur d’une admiration à l’égard de son

style de vie, se désignant l’obligation de philosopher (Voltaire, lecteur de Descartes, pp. 35-43). La démons- tration complexe de Gerhardt stenger prouve que le

déiste Voltaire cherche, dès sa jeunesse, une concep- tion de Dieu, lisant et interprétant les philosophes du Grand siècle (Newton, Malebranche et Spinoza), afin de résoudre la question du mal et celle du rap- port entre Dieu et le monde, et pour pouvoir lutter à la fois contre l’athéisme, l’Église et les théologiens. Refusant d’accepter une conception anthropomor- phiste qui implique un Dieu borné, sa quête aboutit à une solution supposant une «intelligence suprême», un «principe d’action» dont le monde est émané (Un phi-

losophe peut en cacher un autre: Malebranche et Spinoza dans “Tout en Dieu”, pp. 45-56). L’étude de Lorenzo

BIanchI montre l’influence capitale de Pierre Bayle sur

Voltaire, dans quatre thèmes décisifs de sa philosophie (le déisme, la question du mal, la tolérance et l’utilité sociale de la religion), ainsi que dans sa méthode «asys- tématique», pendant qu’il mène ses débats ou quand il conçoit ses dictionnaires et sa philosophie de l’his- toire (Voltaire lecteur et critique de Bayle, pp. 57-69). À travers une analyse fondée sur les différentes versions de Sur Mr Locke, Miguel B

enítez présente la lecture

que Voltaire donne de la nature et de l’immortalité de l’âme du philosophe anglais (Locke, Voltaire et la

matière pensante, pp. 71-88). Claire Fauvergue révèle

que Voltaire, par la notion d’automate, s’inscrit dans la lignée de Leibniz et de Locke, en témoignant d’un matérialisme déterministe (Voltaire et l’idée d’auto-

mate, pp. 89-101).

Six études traitent du rapport et des débats de Vol- taire avec les philosophes contemporains («Voltaire et la philosophie des Lumières», pp. 103-177). Debora sIcco recherche les raisons multiples qui expliquent

le fait que Voltaire donne la préférence à la Félicité

publique de Chastellux plutôt qu’à l’Esprit des Lois de

Montesquieu quand il élabore sa méthode historique ou accomplit sa vocation réformatrice et pratique (Voltaire champion de Chastellux contre Montesquieu, pp. 105-115). Marie leca-tsIoMIs analyse finement les

composants de la «figure tutélaire» de Voltaire dans l’œuvre de Diderot, dévoilant les parallélismes des deux auteurs dans la responsabilité philosophique, la réflexion cohérente et l’harmonie entre le penser et l’agir (Voltaire, philosophe selon Diderot, pp. 117-124). Sévérine denIeul prouve que l’influence des œuvres

de Voltaire chez Casanova – qu’il lit, critique et com- pile – ne se limite pas à son mémoire, elle est présente aussi dans ses dialogues et écrits philosophiques (Casa-

nova lecteur et critique de Voltaire, pp. 125-139). Alain

sandrIer examine le déisme extrêmement hétérogène

de Voltaire: la duplicité de sa doctrine, qui laisse coexister déisme et athéisme (l’un pour le philosophe et l’autre pour le peuple, l’un pour le cœur et l’autre pour la raison), mise en relief déjà par les philosophes contemporains athées comme d’Holbach ou de Nai- geon (Lectures athées de Voltaire: la duplicité du phi-

losophe, pp. 142-150). Rodrigo Brandão recherche les

points essentiels communs dans la position de Voltaire et de Kant concernant la figure emblématique de Job, symbole de l’expérience individuelle du mal (Job, Vol-

taire et Kant ou deux perspectives sur la souffrance et le

mal, pp. 151-160). Linda gIl examine les valeurs que

l’œuvre de Voltaire signifient à Condorcet (laïcité, tolé- rance, justice, égalité) dans le miroir de l’analyse de sa

Vie de Voltaire, et de ses annotations qui accompagnent

l’édition en 70 volumes de ses œuvres complètes: sa

volonté de réhabiliter le philosophe engagé, de recueil- lir et classer ses écrits dispersés, de mettre l’accent sur l’originalité de l’historien de l’esprit humain, du savant défenseur de Newton, et son combat pour les droits de l’homme (Condorcet éditeur de Voltaire: une lecture

dialogique dans les “Œuvres complètes”, pp. 161-177).

Les analyses recueillies sous le titre «Voltaire phi- losophe: histoire, morale et politique» (pp. 179-232) sont centrées sur les œuvres de Voltaire. Dans Déisme

et récits voltairiens Jean goldzInk distingue deux

types de textes voltairiens fondamentalement narratifs (historique et strictement fictionnels) afin de montrer le double germe de son déisme, lié aux maux physiques et produit par la raison. Il démontre que l’historien, qui refuse des mythes et ramène tout à l’homme, sup- pose obligatoirement un dieu déiste et choisit comme exemple le dernier conte en prose pour montrer com- ment Voltaire s’y attaque à l’athéisme avec succès et donne des réponses nuancées à la question du bien et du mal et de l’existence de Dieu (pp. 181-193). Maria das graçasde souza analyse les principes essentiels

de l’histoire universelle de Voltaire (Voltaire philosophe

de l’histoire: autour de l’“Essai sur les mœurs”, pp. 195-

200). Dans la pensée morale de Voltaire c’est la respon- sabilité de l’homme qui est mise au centre, étant donné que le mal moral peut être atténué par les bonnes lois et que la seule valeur admissible est la bienveillance, démontre Vladimir de olIva Mota (Les fondements

transcendants de la morale chez Voltaire, pp. 201-

206). Maria Laura lanzIllo recherche les facteurs de

l’ambiguïté de la pensée politique de Voltaire qui sou- tient d’une part la monarchie française et d’autre part défend les idées républicaines. Elle constate que son éclectisme suppose une superposition entre économie (développement des arts et du commerce), éthique (utilité publique), politique (obéissance aux lois) et une conception de la société où la loi est souveraine (La philosophie politique de Voltaire. De sa théorie de

l’État à sa conception de la tolérance, pp. 207-220).

Baldine saInt gIrons réfléchit sur la question fonda-

mentale pour le recueil entier s’il existe une «définition univoque de la philosophie». L’auteur met en valeur les particularités de la méthode de Voltaire: «histrion- ner» qui signifie se servir de tous les genres, utiliser les masques, s’identifier avec les personnages de ses ouvrages fictifs. Un sujet primordial de l’œuvre est développé plus amplement, lié à l’idée que Voltaire a formulé le premier: «osez penser par vous-même», et à son principe de l’art de vivre qui consiste à accepter sa mortalité, tout en luttant jusqu’au bout (Voltaire et