• Non ci sono risultati.

TRADUZIONE CON TESTO A FRONTE

Jacquot 1: Sono belli i diamanti!

Marilou (guardando il suo piccolo orologio, nei confronti della zia): Sì, è vero, hai fatto una

follia! Non dovevi!

Zia Nique: Anche io sono stata viziata, è veramente troppo, non dovevi…

Guarda dall’altro la spilla attaccata al colletto e ci giocherella.

La zia di Rio (a Jacquot): Non mi rimprovererai anche tu, no? Jacquot 1: Oh no…io sono molto contento del mio regalo.

La zia (fuori campo, su Jacquot): Adoro… (Su di lei) …andare al casinò. La roulette mi

affascina…ho avuto certi colpi di fortuna…vincevo, vincevo. In questi casi compro regali a tutti … (fuori campo, su Jacquot, ammirato.) Anche per me.

[Inserto del film “La Baie des Anges”36 (1963) (bianco e nero)]

Marzo 1939. Ristorante / Int. notte. BIANCO E NERO. Ritorno al ristorante.

Zia Nique (fuori campo, sulla zia che sta fumando la sigaretta): Hai viaggiato sola?

76

La tante de Rio : Oui. Je vais rejoindre Bill Schustter à Münich. C’est un homme très bien.

Mais avant, j’aimerais bien aller sur la tombe de grand-père. J’étais loin quand il est parti... Quelqu’un a cassé un verre. Jacquot tourne la tête. Raymond, qui a posé un bras sur l’épaule de Marilou, dirige son regard vers fond de la salle. Un petit gitan circule parmi les tables, mendiant. La tante lui donne un gros billet. Les yeux du petit brillent. Jacquot est fasciné par lui, qui retourne porter l’argent à sa mère près de la porte. Une gitane classique avec de beaux cheveux gras et une longue jupe à fleurs multicolores. Jacquot est pensif. Il en a oublié d’écouter les conversations. Dans la salle du bout se sont installés un pianiste et une chanteuse. Celle-ci s’est allongée sur le couvercle du piano à queue. Sa robe en mousseline et son chapeau ressemblent à celles des poupées qu’on posait sur les lits. Elle chante.

La chanteuse : « J’attendrai... le jour et la nuit. (Off, sur Jacquot et Marilou.) J’attendrai

toujours... (COULEUR. Sur la chanteuse.) … ton retour... J’attendrai… (NOIR ET BLANC. Off, sur Jacquot et Marilou.) Car l’oiseau… (COULEUR. Off, sur une poupée qui ressemble à la chanteuse.) qui s’enfuit… (COULEUR. Sur la salle, la tablée de la famille de Jacquot est au premier plan.) … vient chercher l’oubli dans son nid. Le temps passe et court. En battant tristement. Dans mon cœur si lourd… »

La caméra recule, traversant la grande salle du restaurant, alors que la chanson s’étouffe peu à peu. Une autre chanson vient prendre la place… C’est Lola (scène suivante) qui chante…

Lola (off, scène suivante, chanté) : « Celle qui rit de tout cela, Qui veut plaire et s’en tenir

là… »

Fermeture au noir.

[Insert du film « Lola » (1961) (noir et blanc)]

Mars 1939. Cimetière / Ext. jour

NOIR ET BLANC. Détail des croix en métal dentelé, quelquefois flanquées de deux anges. Jacquot, endimanché, est avec la tante de Rio, qui lui tient la main. Puis il s’arrête un peu et elle le lâche. Les autres membres de la famille se regroupent autour d’une tombe.

78

La zia di Rio: Sì. Raggiungerò Bill Schustter a Monaco. È un brav’uomo. Ma prima, vorrei

andare sulla tomba del nonno. Ero lontana quando se n’è andato…

Qualcuno ha rotto un bicchiere. Jacquot gira la testa. Raymond, che ha messo un braccio sulla spalla di Marilou, dirige lo sguardo verso il fondo della sala. Un piccolo zingaro gira fra i tavoli, mendicando. La zia gli dà una bella banconota. Gli occhi del piccolo brillano. Jacquot è affascinato da lui che torna a portare i soldi alla madre vicino alla porta. Una classica zingara con bei capelli unti e una lunga gonna a fiori multicolori. Jacquot è pensieroso. Ha dimenticato di ascoltare le conversazioni. In fondo alla sala sono sistemati un pianista e una cantante. Quest’ultima è allungata sul coperchio del pianoforte a coda. Il suo vestito di mussola e il suo cappello somiglia a quelli delle bambole che si mettevano sui letti. Canta.

La cantante: “J’attendrai... le jour et la nuit. (Fuori campo, su Jacquot e Marilou) J’attendrai

toujours... (COLORI. Sulla cantante.) … ton retour... J’attendrai… (BIANCO E NERO. Fuori campo su Jacquot e Marilou.) Car l’oiseau… (COLORI. Fuori campo, su una bambola che assomiglia alla cantante.) qui s’enfuit… (COLORI. Sulla sala, la tavolata della famiglia di Jacquot è in primo piano.) … vient chercher l’oubli dans son nid. Le temps passe et court. En battant tristement. Dans mon cœur si lourd…”37

La telecamera indietreggia, attraversando la grande sala del ristorante mentre la canzone piano piano si attutisce. Subentra un’altra canzone… È Lola (scena seguente) che canta…

Lola (fuori campo, scena seguente, cantata): “Celle qui rit de tout cela, Qui veut plaire et

s’en tenir là…”38

Chiusura in nero.

[Inserto del film “Lola” (1961) (banco e nero)]

Marzo 1939. Cimitero / Est. giorno.

BIANCO E NERO. Primissimo piano di croci in metallo seghettato, a volte affiancate da due angeli. Jacquot, agghindato, è con la zia di Rio che gli tiene la mano. Poi rimane un po’ indietro e lei lo lascia. Gli altri membri della famiglia si raggruppano introno ad una tomba.

37 “Aspetterò…il giorno e la notte. […] Aspetterò per sempre… […] … il tuo ritorno. Perché l’uccello … […]

… che fugge… […] … viene a cercare l’oblio nel suo nido. Il tempo passa e vola via. Picchiando mestamente. Nel mio cuore così pesante…” [N.d.T.]

80

Jacquot vient de découvrir une rangée de petites tombes, des tombes d’enfants. Il est ému et aussi intéressé car deux angelots en étain sont tombés ou demi décrochés d’une croix. Il les récupère. Il rejoint le groupe.

Jacquot 1 (lisant le nom sur la tombe) : Mais c’est mon nom !

Il se serre contre sa mère qui l’enlace. Elle se baisse…

Marilou : Mais oui, tu sais bien. On t’a donné le nom de ton grand-père... Mais toi, tu es

mon petit Jacquot, hein !

Sur la tombe on peut lire : « Jacques DEMY 4 novembre 1865 25 mars 1934 ». 1990. Cour, rue Daguerre

COULEUR. En gros plan, Jacques Demy, face caméra…

Jacques Demy (voix over, il regarde la caméra, mais ne desserre pas les lèvres) : Avoir vu

si jeune mon nom écrit sur une tombe, m’a donné le sens de la fragilité de cette existence. Mars 1939. Cours St-Pierre / Ext. jour

NOIR ET BLANC. Le Guignol de face parmi les arbres dénudés. Quelques adultes avec enfants emmitouflés s’avancent vite, parce qu’il fait froid. Jacquot arrive avec sa mère. Au guichet, Marilou et Jacquot font la queue. Devant eux, un homme avec ses enfants.

La femme au guichet : Merci !

Le plan s’est élargi. On commence à entendre les marionnettes dialoguer…

Le voleur (séquence suivante) : Oh, il faut dire que j’ai une sacré chance.

Guignol / Int. jour

COULEUR. Le voleur de sac à main [cache le sac derrière l’arbre.]

Le voleur : « J’ai repéré une petite vieille, je l’ai bousculée… et je lui ai fauché son sac à

main. J’ai filé. C’est pas pour rien qu’on m’appelle (Apparition éclair de Guignol.) l’anguille… »

NOIR ET BLANC. Contrechamp sur le public d’enfants.

Un enfant (off) : Guignol, il a volé un sac !

Le voleur (off) : « J’ai voulu cacher ce sac aux pieds de ce gros arbre (COULEUR. Retour

vers le guignol.) parce que j’ai aperçu un gendarme. (NOIR ET BLANC. Public. Off.) S’il vient, rien dans les mains, rien dans les poches !»

81

Jacquot ha appena scoperto una fila di altre tombe, tombe di bambini. È commosso ma anche interessato da due angioletti in peltro che sono caduti o semi staccati da una croce. Li raccoglie. Raggiunge il gruppo.