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TRADUZIONE CON TESTO A FRONTE

Jacquot 1: Buonanotte, Mamma!

Dà un bacio a Yvon, spegne la luce. Nero. Teatro Graslin / Int. sera.

COLORI. Ritorno sulla scena del teatro.

Cantante (cantando, in mezzo alla compagnia): “Et maintenant, en route ! En route ! En

route !”33

Garage. Officina sul retro / Int. giorno.

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COULEUR. Jacquot a improvisé une scène de théâtre. Il est debout, sur une planche en bois surélevée par deux bidons. Derrière lui, un tissu rouge à motifs blancs. Il a mis une serviette de toilette sur ses épaules, en guise de cape. Jacquot commence à réciter une fable de La Fontaine, « Le Laboureur et ses enfants ».

Jacquot 1 : « Un riche laboureur, sentant sa mort prochaine, Fit venir ses enfants… (Il a

oublié son texte, il se penche sur son livre.) … leur parla sans témoins. (Reprenant de plus belles, avec force mouvements des bras.) Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage Que nous ont laissé nos parents. Un trésor est caché dedans. »

1990. Bureau de Jacques Demy / Int. jour

COULEUR. Jacques Demy est assis derrière un bureau sur lequel sont éparpillées quelques feuilles de papier. Il boit une tasse de café. Un chat est venu le rejoindre. Juché sur le bureau, il lape un peu de lait dans une soucoupe.

Agnès Varda (narration) : Pour Jacques, l’enfance était un trésor, et la sienne, une source

d’inspiration pour ses films.

Jacques Demy (à son chat, qu’il repousse doucement, écartant la soucoupe) : Allez

maintenant, hop, laisse-moi écrire !

Agnès Varda (narration) : Ces temps derniers, il écrivait ses souvenirs d’enfant et il m’en

parlait beaucoup. Les anecdotes remontaient à sa mémoire… Mars 1939. Cuisine / Int. jour

NOIR ET BLANC. Nous sommes de retour dans la cuisine de Jacquot. Le garçon est en train d’écrire, assis à la table de la cuisine. On aperçoit sa mère s’affairer aux fourneaux derrière lui.

Agnès Varda (suite narration) : …des noms oubliés, des détails soudains présents. (Marilou

verse de l’eau chaude dans une cuvette posée dans l’évier.) Il parlait de cette toute petite cuisine où se passait l’essentiel de la vie de famille. (Plan rapproché de la table, en plongée, où Jacquot fait ses devoirs. Des documents concernant le garage sont étalés sur la table devant Raymond, hors champ. Yvon monte sur la chaise, et pose un pied dans la bassine. Sa mère lui savonne la jambe.) Il parlait surtout de sa mère qui en était l’âme et l’organisatrice. Le cadre s’élargit. Plan à travers la baie vitrée. On voit que Raymond est installé près de Jacquot et qu’il travaille, lui aussi.

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COLORI. Jacquot ha improvvisato una scena di teatro. È in piedi, sopra una tavola di legno appoggiata su due barili. Dietro di lui, una tela rossa con motivi bianchi. Ha messo un asciugamano sulle spalle, a mo’ di mantello.

Jacquot inizia a recitare una fiaba di La Fontaine, “Il contadino e i suoi figli”.

Jacquot 1: “Un ricco contadino, ridotto al lumicino, chiamò d’intorno i figli… (ha

dimenticato il testo, si china sul suo libro) …e a lor così parlò. (Riprendendo e muovendo ancor con più forza le braccia). Il vostro poderetto mai non vendete, o figli, perché di certo io so che v’è sotto nascosto un gran tesor…”34

1990. Studio di Jacques Demy / Int. giorno.

COLORI. Jacques Demy è seduto dietro una scrivania su cui sono sparpagliati fogli di carta. Beve una tazza di caffè. Un gatto si unisce a lui. Appollaiato sulla scrivania, lappa un po’ di latte in un piattino.

Agnès Varda (narrazione): Per Jacques, l’infanzia era un tesoro, e la sua, una fonte

d’ispirazione per i suoi film.

Jacques Demy (al suo gatto, che respinge delicatamente, allontanando il piattino): Su

adesso, lasciami scrivere!

Agnès Varda (narrazione): In questi ultimi tempi, scriveva i suoi ricordi d’infanzia e me ne

parlava molto. Gli aneddoti gli ritornavano in mente… Marzo 1939. Cucina / Int. giorno.

BIANCO E NERO. Torniamo nella cucina di Jacquot. Il ragazzo sta scrivendo, seduto al tavolo della cucina. Dietro di lui Si intravede sua madre, indaffarata ai fornelli.

Agnès Varda (seguito narrazione): … nomi dimenticati, dettagli improvvisamente presenti.

(Marilou versa dell’acqua calda in una bacinella poggiata sul lavandino). Parlava di questa cucina così piccola in cui la famiglia passava la maggior parte del suo tempo. (Primo piano del tavolo, dall’alto, dove Jacquot fa i compiti. Alcuni documenti riguardanti il garage sono sparsi sul tavolo davanti a Raymond, fuori dal campo visivo. Yvon sale sulla sedia, e poggia un piede nella bacinella. La madre gli insapona la gamba). Parlava soprattutto di sua madre, che ne era l’anima e l’organizzatrice.

L’inquadratura si allarga. Piano generale attraverso la vetrata. Si vede che Raymond è messo vicino a Jacquot e che, anche lui, sta lavorando.

34 Traduzione di Emilio De Marchi, in J. de La Fontaine, Favole, Newton Compton editori S.r.l., Roma,

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Marilou essuie les jambes d’Yvon. Le gamin en profite pour pousser la chansonnette, « Le Tango de Marilou », une chanson de Tino Rossi.

Yvon 1 : « Marilou, Marilou Souviens-toi du dernier rendez-vous. Marilou, Marilou… »

Son père l’accompagne, finissant sa chanson par des la la la… Quais / Ext. jour

La famille Demy fait du vélo sur les quais mouillés. Marilou est seule sur le sien. Raymond conduit un tandem. Derrière lui, Jacquot tient le second guidon. Yvon est sur le porte- bagages. Il se tient à son frère par la taille.

Agnès Varda (narration) : Il aimait évoquer les dimanches où l’on sortait, et ceux où le

temps passait doucement. Il avait vécu ce qu’il appelait « une enfance heureuse ». Départ musique.

Garage / Ext. Jour

Sur « Jésus, que ma joie demeure » de Bach, joué au piano, la neige tombe dans la cour du garage. Une voiture est garée. Jacquot regarde par la fenêtre, du scotch collé en croix sur les carreaux.

1990. Fenêtre / Ext. jour

COULEUR. Contrechamp sur un mur décrépi. La neige continue à tomber. Insert. Très gros plan sur un œil de Jacques Demy, qui s’ouvre en grand tout à coup… Fin musique.

Mars 1939. Garage / Ext. jour

NOIR ET BLANC. On voit arriver un taxi qui entre jusque dans la cour.

Agnès Varda (narration) : C’est en souriant que Jacques évoquait l’arrivée au garage d’une

parente de son père. Une cousine de La Chapelle-sur-mer qu’un industriel brésilien avait transformée en poule de luxe.

Une femme en sort, très élégamment habillée, un superbe chapeau sur la tête. La tante de Jacquot…

La tante (au chauffeur) : Vous m’attendez ! (Jacquot, qui était par là, se trouve être son

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Marilou asciuga le gambe d’Yvon. Il bambino ne approfitta per intonare la canzoncina “Le Tango de Marilou”, una canzone di Tino Rossi.

Yvon 1: “Marilou, Marilou Souviens-toi du dernier rendez-vous. Marilou, Marilou…”35

Suo padre lo accompagna, finendo la canzone con dei la la la… Molo / Est. giorno.

La famiglia Demy va in bicicletta sul molo bagnato. Marilou ha la sua bici. Raymond guida un tandem. Dietro di lui, Jacquot tiene il secondo manubrio. Yvon è sul portapacchi. Si tiene alla vita del fratello.

Agnès Varda (narrazione): Gli piaceva evocare le domeniche in cui si usciva, e quelle in

cui il tempo passava lentamente. Aveva vissuto quella che lui chiamava “un’infanzia felice”. Inizio della musica.

Garage / Est. giorno.

Sulle note di “Jésus, que ma joie demeure” di Bach, suonata al piano, la neve cade nel cortile del garage. Una macchina è parcheggiata. Jacquot guarda dalla finestra, dello scotch attaccato a croce sui vetri.

1990. Finestra / Est. giorno.

COLORI. Controcampo su una parete scrostata. La neve continua a cadere. Inserto. Primissimo piano su un occhio di Jacques Demy, che si spalanca improvvisamente… Fine della musica.

Marzo 1939. Garage / Est. giorno.

BIANCO E NERO. Si vede arrivare un taxi che entra fino al cortile.

Agnès Varda (narrazione): Ed è sorridendo che Jacques evocava l’arrivo al garage di una

parente di suo padre. Una cugina di La Chapelle-sur-mer che un industriale brasiliano aveva trasformato in una ricca mantenuta.

Ne esce una donna vestita molto elegantemente, con uno splendido cappello sulla testa. La zia di Jacquot…

La zia (al conducente): Mi aspetti qui! (Jacquot, che era lì, si ritrova ad essere il suo primo

interlocutore.) Dimmi, bel giovanotto, è qui il garage di Raymond?

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Jacquot est dans la cour, en train de jouer avec une automobile miniature fabriquée avec du carton, juchée sur une caisse en bois.

Jacquot 1 : Raymond, c’est mon père. Vous lui voulez quoi ? La tante : Du bien, mon petit cœur. Tu ne me connais pas…

COULEUR. Sur la tante, dans sa belle robe blanche décorée de roses rouges.

La tante : ... mais je suis la tante de Rio !

NOIR ET BLANC. Sur Jacquot.

Jacquot 1 (appelant) : Papa !

Employé (off) : Patron, y a quelqu’un !

Raymond arrive hors champ. Jacquot regarde avec admiration sa « tante de Rio ».

La tante (off) : Ah, le voilà ! Raymond (off) : Ah, c’est toi ! La tante (off) : Mais oui !

Raymond (off) : Tu sais que t’es épatante comme ça ?

Embrassades.

Raymond : Viens ! Je vais te présenter ma femme. (Il appelle.) Marilou !

Marilou apparaît sur le pas de la porte avec Yvon dans ses bras.

Raymond : C’est la fameuse cousine dont je t’ai souvent parlé, celle qui était partie au Brésil

avec un industriel.

Marilou : Bonjour, cousine. La tante : Oui, c’est moi !

Yvon tend le bras pour tâter le grand chapeau de sa tante.

Marilou : Touche pas, c’est de l’organza…

La tante : Enfin, je connais toute ta famille... Bon, Puisque c’est comme ça je vous emmène

tous au restaurant La Cigale ce soir. (Elle fait quelques pas vers Jacquot, qui était resté à l’écart.) Ne reste pas là, toi, tu es invité aussi… (Se penchant vers lui.) On s’embrasse maintenant qu’on se connaît, [mon petit chaton.] Oh ! Je t’ai mis du rouge. [C’est qu’avec toi, j’fais pas semblant.]

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Jacquot è nel cortile, giocando con un’automobile in miniatura fabbricata con del cartone, accovacciato su una cassa di legno.

Jacquot 1: Raymond è mio padre. Cosa vuole da lui?