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TRADUZIONE CON TESTO A FRONTE

René 2: Tre biglietti per “Les Visiteurs du soir”, per favore.

Maggio 1942. Salumeria a Montbert / Est. giorno.

Inquadratura sulla strada davanti la salumeria. Raymond arriva in macchina e dà un colpo di clacson. Jacquot fa segno con la mano a Luce, l’amica salumiera, che chiude la porta del negozio. Ha imballato un bel arrosto di maiale con un foglio, poi in con panno, infine con dei fogli di giornale.

Luce (a Jacquot, fuori campo): La gola è un peccato ragazzo mio, ma si fa quello che si deve

per la tua comunione. (a Raymond.) È arrosto di maiale… con crema di noci!

Raymond: Sei la nostra salvatrice, Luce!

Jacquot lo bacia. Raymond nasconde l’arrosto nel gassogeno della macchina del padre.

Luce: Oh, se lo metti nel gassogeno, sarà sicuramente cotto prima di arrivare.

Raymond: Ma no, vado a benzina. Al posto di blocco vedranno solo del fuoco altrimenti!

Andiamo! (Risalgono in macchina.) Grazie Luce!

Raymond apre lo sportello, entra con Jacquot nella macchina.

Jacquot 2 (fuori campo): A domani!

Luce: Verrò un po’ prima domani, per aiutare tua moglie.

Si vede il viso sorridente di Luce. Garage / Int. giorno.

Guy canta sulle note di “La Cucaracha”.

Guy: “Radio Paris ment, Radio Paris ment Radio Paris est allemand… Radio Paris ment,

Radio Paris ment.”

Raymond, Guy, l’apprendista e Jacquot fanno uscire i letti e i materassi dalla finestra della camera [e vanno a posarli nell’officina tra gli strumenti e gli pneumatici. E Marilou spazza dietro di loro.] [Jacquot] Yvon toglie la carta da pacchi dai vetri, grattandola con un coltello.

Marilou: Togliamo tutte le tende eh, per la festa. Guy: “Radio Paris est allemand…”

Raymond (dandogli il cambio): “Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est

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Marilou sort par la fenêtre et se met à chanter en sortant un matelas avec l’aide d’un voisin…

Marilou : « Radio Paris est allemand. »

On entend des cloches (scène suivante). Cathédrale Saint Pierre / Ext. jour

Une partie de la façade de la cathédrale. Les cloches sonnent. Chambre / Int. jour

C’est là dans la chambre complètement vidée qu’a lieu le repas de communion. La table à tréteaux, les chaises (dont des prêtées), et les invités occupent la petite pièce au point de l’emplir jusqu’aux murs. Les convives applaudissent à l’arrivée de la pièce montée que Marilou passe à Raymond.

Marilou : Alors ? Qu’est-ce que vous en pensez ?

Raymond : C’est nous qui avons apporté la farine et le sucre chez le pâtissier. Luce : Oh, elle est magnifique !

Invité : Ah, une belle pièce montée comme avant-guerre ! Autre invité : Pour une belle pièce, c’est une belle pièce ! Grand-mère : Oh, on n’a plus l’habitude.

Une invitée : Moi, j’ai plus faim ! Luce : Ah moi, si !

Raymond : Ah non, toi Luce, tu manges pas, tu chantes !

Les invités réclament une chanson de Luce, en tapant des mains sur la table.

Convives : Luce une chanson, Luce une chanson, Luce une chanson…

Luce, reste assise et se retourne vers le miroir du placard juste derrière elle, arrangeant ses cheveux.

Luce (elle entonne un air du « Faust » de Gounod) : « Je ris, de me voir si belle, en ce miroir

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Marilou esce dalla finestra e si mette a cantare mentre fa uscire un materasso con l’aiuto di un vicino…

Marilou: “Radio Paris est allemand.”66

Si sentono delle campane (scena seguente). Cattedrale Saint Pierre / Est. giorno.

Una parte della facciata della cattedrale. Le campane suonano. Camera / Int. giorno.

Il pranzo di comunione ha luogo proprio nella camera completamente svuotata. Il tavolo a cavalletto, le sedie (tra cui alcune prestate), e gli invitati occupano la piccola stanza al punto di riempirla fino ai muri. I commensali applaudiscono all’arrivo della croquembouche che Marilou passa a Raymond.

Marilou: Allora, che ne pensate?

Raymond: Abbiamo portato noi la farina e lo zucchero dal pasticcere. Luce: Oh, ma è magnifica!

Invitato: Ah, finalmente una bella torta come se ne vedevano prima della guerra. Altro invitato: Per essere bella, è bella!

Nonna: Oh, non siamo più abituati. Un altro invitato: Io non ho più fame! Luce: Ah, io sì invece!

Raymond: Eh no, Luce, tu non mangi, tu canti!

Gli invitati reclamano una canzone di Luce, battendo le mani sul tavolo.

Commensali: Canta una canzone, canta una canzone, canta una canzone…

Luce resta seduta e si gira verso lo specchio dell’armadio proprio dietro di lei, sistemandosi i capelli.

Luce (intona un’aria del “Faust” di Gounod): “Je ris, de me voir si belle, en ce miroir ! Ah,

je ris de me voir si belle en ce miroir…”67

66 “Radio Paris inganna, Radio Paris inganna, Radio Paris è tedesca…Radio Paris inganna, Radio Paris inganna.

[…] Radio Paris inganna… […] Radio Paris inganna, Radio Paris inganna, Radio Paris è tedesca… […] Radio Paris è tedesca.” [N.d.T.]

67 “Rido, nel vedermi così’ bella in questo specchio. Ah, rido nel vedermi così’ bella in questo specchio”

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COULEUR. Détail de la pièce montée, surmontée de sa petite figurine de communiant, puis plan en couleur sur le phonographe que Jacquot a reçu comme cadeau, dans sa belle boîte rouge.

Luce (chanté, off) : « Est-ce toi, Marguerite ? »

NOIR ET BLANC. Jacquot, dans son beau costume, se lève. Il a l’air un peu absent.

Convive (off) : On va changer de registre. Allez, « La petite Lison » !

Chanteurs (chanté, sur l’air de « Cadet Rousselle ») : « La p’tite Lison n’avait pas quinze

ans, la p’tite Lison n’avait pas quinze ans ! Elle levait l’cul comme sa maman, elle levait l’cul comme sa maman. Elle levait le cul du verre... »

Chanteurs (chanté, off) : « ... mais pas du ver luisant !»

Jacquot sort dans la cour en enjambant la fenêtre [sans croisillons, mais on voit le petit rideau de satinette noire ramassé sur le côté. Le haut des fenêtres reste peint en bleu.]

Chanteurs : « Elle levait le cul du verre, avec du vin dedans ! »

Fenêtre de Reine / Ext. jour

Jacquot est sorti, il se dirige vers le garage.

Reine 2 (off, depuis sa fenêtre) : Hé ! Ho ! T’es beau comme un prince ! (Jacquot se

retourne ; Sur elle.) Qu’est-ce que tu as eu comme cadeau ?

Jacquot 2 (déjà vers le garage) : Un phonographe ! Reine 2 : T’as des disques ?

Jacquot 2 (off) : Deux.

Reine 2 : Je t’en prêterai si tu veux !

Jacquot reprend son chemin vers l’atelier.

Luce (off, depuis la fête) : Un peu d’eau, ça va faire du bien je crois, hein ?

Chambre / Int. jour

La fête bat son plein, les invités sont un peu ivres.

Convives : Pas d’eau ! Pas d’eau ! Pas d’eau ! Marilou (au cousin Joël) : Il est où, mon fils ?

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COLORI. Dettaglio della torta a più piani, con in cima una statuetta da comunione, poi inquadratura a colori sul grammofono che Jacquot ha ricevuto come regalo, in una bella scatola rossa.

Luce (cantato, fuori campo): “Est-ce toi, Marguerite?”68

BIANCO E NERO. Jacquot, nel suo bel vestito, si alza. Ha l’aria un po’ assente.

Commensale (fuori campo): Cambiamo registro. Dai, “La piccola Lison”!

Cantanti (cantato, sulle note dell’aria “Cadet Rouselle”): “La p’tite Lison n’avait pas quinze

ans, la p’tite Lison n’avait pas quinze ans ! Elle levait l’cul comme sa maman, elle levait l’cul comme sa maman. Elle levait le cul du verre...”

Cantanti (cantato, off): “…ma non del cocchiere!”

Jacquot esce dal cortile scavalcando la finestra [senza sostegni, ma si vede la piccola tenda di rasatello nero raccolto da un lato. La parte superiore della finestra resta verniciata di blu.]

Cantanti: “Elle levait le cul du verre, avec du vin dedans!” 69

Finestra di Reine / Est. giorno.

Jacquot è uscito, si dirige verso il garage.

Reine 2 (fuori campo, dalla sua finestra): Ehilà! Sei bello come un principe! (Jacquot si

volta. Su di lei.) Che cosa hai ricevuto come regalo?

Jacquot 2 (ormai verso il garage): Un grammofono! Reine 2: Ce li hai i dischi?

Jacquot 2 (fuori campo): Ne ho due. Reine 2: Te ne presto altri se vuoi!

Jacquot riprende il cammino verso l’officina.

Luce (fuori campo, dalla finestra): Credo che un po’ d’acqua ci farà bene, eh?

Camera / Int. giorno.

La festa è al culmine, gli invitati sono un po’ ubriachi.

Commensali: Niente acqua! Niente acqua! Niente acqua! Marilou (al cugino Joël): Dov’è mio figlio?

Il cugino le indica l’esterno.

68 “Sei tu, Marguerite?” [N.d.T.]

69 “La piccola Lison non aveva quindici anni, la piccola Lison non aveva quindici anni! Alzava il culo come

sua mamma, alzava il culo come sua mamma. Alza il culo del bicchiere… […] ma non della lucciola! […] Alzava il culo del bicchiere, con il vino dentro!” [N.d.T.]

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Raymond : Les buveurs d’eau, c’est des méchants, c’est prouvé…

Atelier / Int. jour

Jacquot est grimpé sur son trapèze et s’apprête, comme il l’a vu faire au cirque, à sauter sur un second trapèze. Le tout n’est pas bien haut, certes, mais il manque son coup. Comme par hasard, il y a, juste là où il tombe, une flaque d’huile. Il est tombé, il glisse, son beau brassard de satin est tout gras.

Septembre 1942. Garage / Int. jour

Jacquot a enfin son phonographe neuf. Très gros plan sur l’étiquette centrale du disque- vinyle qu’il met en marche. « Boum !!... du film “La Route enchantée” Paroles et musique de Charles Trenet. Charles Trenet, avec accompagnement d’Orchestre ». Le phono se met à tourner…

Jacquot 2 (off) : Guy, écoute-moi ça.

Jacquot sourit.

Guy (off) : Ah, musique ? Toujours d’accord !

On entend la musique d’introduction de « Boum !!... ». Guy est en train de réparer un moteur. Ils chantent et dansent. Jacquot est au premier plan. Guy, au second.