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TRADUZIONE CON TESTO A FRONTE

Jacquot 2: Scenografie per il teatro, cinema, marionette.

Gennaio 1944. Cortile della scuola / Est. giorno.

Due bambini imbacuccati disegnano con il gesto sul suolo del cortile della scuola il ponte di Mauves e un villaggio più lontano. Alcuni bambini ci camminano sopra con gli zoccoli per passare.

Uno scolaro: Non ci si può camminare sopra! È il ponte di Mauves!

Vicino a piccole cabine di legno, un bambino sta raccogliendo dei sassi. Jacquot è salito sulla porta inferiore di una di queste cabine e salta, allungando le braccia per imitare le ali di un aereo, mani chiuse. Imita il rombo di un aereo. Jacquot e altri due ragazzi si muovono come degli aerei bombardieri. Mirano il ponte disegnato al suolo e lanciano improvvisamente il carico di sassi dalle loro mani.

Uno scolaro: Mancato!

Pont de Mauves / Est. giorno.

Jacquot e Yvon pedalano di faccia sul ponte di Mauves, dalla gabbia metallica molto particolare. Sono superati da una Citroën Traction Avant che suona il clacson. Jacquot si gira a guardarla. Si sente “Après toi je n’aurai plus d’amour” di Tino Rossi:

Tino Rossi : “Après toi…”

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COULEUR. Détail, en très gros plan, du bras de Jacques Demy, lent panoramique gauche vers sa main et son alliance. Taches sur sa peau.

Tino Rossi : « … je n’aurai plus d’amour,

Après toi mon cœur sera fermé pour toujours. Ici-bas rien ne m’attire

Que ton sourire… » Chez le sabotier / Int. jour

NOIR ET BLANC. Jacquot regarde le disque tourner sur son phonographe. Suite chanson.

Tino Rossi : « Ici-bas rien ne m’émeut Que tes grands yeux si bleus… » (Léa n’est pas loin,

son visage s’illumine d’un sourire. Puis on voit Yvon, qui mange une pomme et lit un petit livre, à côté de son frère, pensif.) Tout en moi t’appartient sans retour… »

Sur les bords de Loire / Ext. jour

Plan panoramique de Léa, qui remonte du fleuve sa brouette pleine de linge qu’elle confie à Jacquot.

Tino Rossi (suite son over) : « Après toi je n’aurai plus d’amour… » Léa : Allez, assez lu, on rentre ! On échange nos machines maintenant.

Elle monte sur son vélo. Jacquot pousse la brouette. Ils partent. On reste quelques instants sur les bords de la Loire.

Cour de l’école / Ext. jour

Les garçons jouent à « Un, deux, trois, soleil ». Les sabots claquent. Ils sont de dos.

L’enfant au mur : Un, deux, trois, soleil ! (Les enfants s’immobilisent. L’enfant au mur se

retourne, désigne un camarade qu’il a vu bouger.) Pierre ! Un, deux, trois, soleil ! (Même jeu.) Jacquot !

Printemps 1944. Salle de classe/ Int. jour

La classe est pleine de petits et de grands. C’est déjà l’été. L’institutrice, une femme d’un certain âge, en blouse, face caméra, fait son cours devant le tableau noir.

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COLORI. Dettaglio, in primissimo piano, del braccio di Jacques Demy, lenta panoramica à sinistra verso la sua mano con la fede. Macchie sulla sua pelle.

Tino Rossi: … je n’aurai plus d’amour,

Après toi mon cœur sera fermé pour toujours. Ici-bas rien ne m’attire

Que ton sourire…”75

Casa dello zoccolaio / Int. giorno.

BIANCO E NERO. Jacquot guarda il disco girare nel suo grammofono. Seguito della canzone.

Tino Rossi: “Ici-bas rien ne m’émeut Que tes grands yeux si bleus…” (Léa non è lontana,

il suo viso si illumina con un sorriso. Poi si vede Yvon, che mangia una mela e legge un libriccino, vicino al fratello, pensieroso.) Tout en moi t’appartient sans retour…”76

Riva della Loira / Est. giorno.

Panoramica su Léa che tira su dal fiume la carriola piena di biancheria che affida a Jacquot.

Tino Rossi (seguito con suono over): “Après toi je n’aurai plus d’amour…”77 Léa: Forza, abbiamo letto abbastanza, rientriamo! Ci scambiamo i mezzi adesso.

Sale sulla sua bicicletta. Jacquot spinge la carriola. Partono. Si resta per qualche istante sui bordi della Loira.

Cortile della scuola / Est. giorno.

I ragazzi giocano a “Un, due, tre, stella”. Gli zoccoli battono. Sono di spalle.

Il bambino al muro: Un, due, tre, stella! (I bambini si immobilizzano. Il bambino al muro

si gira, indica un compagno che ha visto muoversi.) Pierre! Un, due, tre, stella! (Stesso gioco.) Jacquot!

Primavera 1944. Classe / Int. giorno.

La classe è piena di piccoli e grandi. È già estate. La maestra, una donna di una certa età, col camice, di fronte alla telecamera, tiene la lezione davanti alla lavagna.

75 “Dopo di te […] non amerò più / Dopo di te il mio cuore non batterà più. / Niente quaggiù mi attira in modo

deciso / Se non il tuo sorriso…” [N.d.T.]

76 “Niente mi commuove quaggiù, se non i tuoi occhi blu. […] Possiedi tutto di me senza dare nulla in

cambio…” [N.d.T.]

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Institutrice : [Nous les plus grands !] Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir…

Vu par la maîtresse. La classe est relativement calme. Les enfants sont attentifs, certains prennent même des notes. Jacquot, lui, est complètement ailleurs.

Institutrice (off) : … s’accorde en genre et en nombre avec son complément quand celui-ci

est placé devant.

À l’extérieur, on entend le bruit d’un avion qui s’approche. L’institutrice feint l’indifférence. Inflexible pour l’instant, elle continue son cours au tableau.

Institutrice (off) : Par exemple : (Montrant au tableau.) « la bille qu’il a prise est bleue. » Il

a pris quoi ? La bille.

Depuis un moment on entend des vrombissements, mais à présent c’est un combat aérien. Les élèves sont distraits. Ils miment les bombardements. On entend le sifflement d’un avion qui tombe.

Jacquot 2 (à son voisin) : Dis donc, ça chauffe là-haut.

Institutrice : « La bille », féminin, est placée avant le verbe: on écrit donc… «prise». Jacquot 2 : On peut y aller, M’dame ?

Les enfants n’attendent pas la réponse. Ils se lèvent…

L’institutrice (aux petits de la classe) : N’ayez pas peur.

Les grands se sont précipités vers les fenêtres du côté gauche de la classe, avec leurs chaises pour pouvoir regarder dehors. Les fenêtres sont hautes. L’un est monté sur un tabouret, l’autre a poussé un petit pupitre. Ils ont grimpé. Jacquot, perché lui aussi, ouvre la vitre pour regarder.

Salle de classe / Ext. jour

Les enfants ouvrent la fenêtre (vus de l’extérieur). Au loin, un parachutiste descend [en flèche] en douceur vers un champ au bord de la Loire et [s’écrase] se pose au sol.

1990. Bureau de Jacques Demy / Int. jour

COULEUR. Jacques Demy est assis à sa table. Il écrit ses souvenirs et hésite sur un mot. Son chat noir est venu poser ses pattes sur ses notes.

Jacques Demy (de face) : Chaque fois que j’hésite sur un accord de participe passé, je revois

cette classe à l’école de Mauves et ce parachute qui vient voleter au-dessus de la Loire. Bords de Loire / Ext. jour

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Maestra: [Noi più grandi!] Il participio passato impiegato con l’ausiliare avere…

Dal punto di vista della maestra. La classe è relativamente calma. I ragazzi sono attenti, alcuni prendono addirittura degli appunti. Jacquot, invece, è completamente distratto.

Maestra (fuori campo): …si accorda in genere e numero con il suo complemento quando

quest’ultimo è messo davanti.

All’esterno si sente il rumore di un aereo che si avvicina. La maestra finge indifferenza. Inflessibile per il momento, continua la lezione alla lavagna.

Maestra (fuori campo): Per esempio: (mostrando alla lavagna) “la biglia che ha preso è blu.”

Cosa ha preso? La biglia.

Da un po’ si sentono dei rimbombi, ma adesso è proprio un combattimento aereo. Gli alunni sono distratti. Mimano i bombardamenti. Si sente lo stridio di un aereo che cade.

Jacquot 2 (al suo compagno vicino): Accidenti, la situazione si scalda lassù.

Maestra: “La biglia”, femminile, si trova davanti al verbo: si scrive quindi… “presa”. Jacquot 2: Possiamo andare a vedere, signora maestra?

I ragazzi non aspettano la risposta. Si alzano…

Maestra (ai piccoli della classe): Non abbiate paura.

I grandi si sono precipitati verso la finestra nella parte sinistra della classe, con le sedie per poter guardare di fuori. Le finestre sono alte. Qualcuno è salito su uno sgabello, qualcun altro ha spinto un piccolo banco. Sono arrampicati. Jacquot, arrampicato anche lui, apre la vetrata per guardare.

Classe / Est. giorno.

I ragazzi aprono la finestra (visti dell’esterno). In lontananza, un paracadutista scende [vertiginosamente] lentamente verso un campo sulla riva della Loira e [si schianta] si posa al suolo.

1990. Studio di Jacques Demy / Int. giorno.

COLORI. Jacques Demy è seduto alla scrivania. Scrive i suoi ricordi ed esita su una parola. Il gatto nero è venuto a mettere le zampe sugli appunti.

Jacques Demy (di faccia): Ogni volta che esito sull’accordo del participio passato, rivedo

quella classe alla scuola di Mauves e quel paracadute che volteggiava sopra la Loira. Sponde della Loira / Est. giorno.

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Maison du sabotier / Int. nuit

NOIR ET BLANC. Jacquot est assis à table devant le feu de cheminée. Il dessine au crayon le château des « Visiteurs du soir ». On entend des pas. On toque.

Le sabotier (off) : V’là un visiteur bien tard. Entrez ! Jacquot 2 : Un visiteur du soir.

La porte s’ouvre. Henri, le voisin, entre et referme la porte derrière lui.

Henri : Bonsoir !

Le sabotier (off) : V’là le voisin ! Léa (off) : Bonsoir, Henri.

Léa et le sabotier sont à leur place habituelle près du feu tandis que Jacquot continue de dessiner le château des « Visiteurs du soir ». Henri s’approche. On remarque rapidement son accent patois très prononcé.

Henri : Oui, ben y’ales Boches qui ont fait une descente au café pour ramasser des jeunes

pour le S.T.O., là. Ils ont emmené le Gaston et puis Paul. Et puis les autres jeunes, ils avaient réussi à se sauver avant.

Le sabotier : Les Allemands, ça les prend d’un coup. Henri : Et puis Gilles aussi, juste quand il arrivait au café.

Jacquot 2 (chanté, il lui coupe la parole) : « Gilles et Dominique, Dominique et Gilles... » Henri : Qu’est-ce que tu dis, toi ! Non, Dominique ! Non, ils l’ont pas emmené, Dominique.

Dominique, non, ils l’ont pas pris.

Jacquot 2 : Non, c’est dans un film : « Les Visiteurs du Soir » ! Léa (de face) : Il a que ça dans l’idée : les films qu’il a vus à Nantes…

Henri (de face) : Il faudrait que t’ailles voir les vieilles filles Gallon, là. Les anciennes

institutrices. Elles avaient un projecteur avec des petits films, des « Charlot », là, [des trucs comme ça.] Des petits films très courts.

Jacquot a posé son crayon.

Léa (de face) : C’est une idée, ça. Il s’ennuie, (Sur elle.) le gamin !

Été 1944. Maison des demoiselles Gallon / Ext. jour

Les deux institutrices à la retraite sont habillées d’une robe identique. Elles viennent de confier leur projecteur 9,5 mm à manivelle et quelques bobines à Jacquot. Elles sont sur le pas-de-porte, de face, en haut des marches. Jacquot, de dos, est dans l’escalier.

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Casa dello zoccolaio / Int. notte.

BIANCO E NERO. Jacquot è seduto a tavola davanti al fuoco del caminetto. Disegna a matita il castello di “Visiteurs du soir”78. Si sentono dei passi. Bussano.

Lo zoccolaio (fuori campo): Un visitatore a quest’ora? Entrate! Jacquot 2: Un visitatore notturno.

La porta si apre. Henri, il vicino, entra e chiude la porta dietro di lui.

Henri: Buonasera!

Lo zoccolaio (fuori campo): Ecco il vicino! Léa (fuori campo): Buonasera, Henri.

Léa e lo zoccolaio sono al loro posto abituale vicino al fuori mentre Jacquot continua a disegnare il castello di “Visiteurs du soir”. Henri si avvicina. Si nota subito il suo accento dialettale molto pronunciato.

Henri: Sì, beh ci sono i crucchi che hanno fatto irruzione al bar per catturare giovani per i

lavori forzati. Hanno preso Gaston e poi Paul. E poi invece gli altri ragazzi sono riusciti a mettersi in salvo prima.

Lo zoccolaio: I tedeschi li prendono all’improvviso. Henri: E poi anche Gilles, proprio mentre arrivava al bar.

Jacquot 2 (cantato, lo interrompe): “Gilles e Dominique, Dominique e Gilles…”

Henri: Ma che stai dicendo? No Dominique! No, non hanno preso Dominique. Dominique

non l’hanno preso.