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TRADUZIONE CON TESTO A FRONTE

Jacquot 2: Venite! Entrate! Ho preparato tutto (A Marilou.) Guarda, mamma, il proiettore.

(Yvon tocca il proiettore.) Non toccarlo, sono io il proiezionista. Papà, guarda lo schermo. Sedetevi pure sui tronchi.

Lo fanno. Sul muro, tra gli utensili, Jacquot ha attaccato uno strofinaccio da cucina. Occulta un po’ la finestra.

Yvon 2 (fuori campo): Io l’ho già visto il film.

Jacquot fa funzionare il proiettore. Dopo qualche difficoltà di avvio, il film è proiettato.

Raymond (fuori campo): Non funziona il tuo attrezzo. Jacquot 2 (fuori campo): Siate pazienti. Ora si sistema tutto.

Proiezione di “Carlot soldat”. Jacquot prende sempre più confidenza con la macchina. Il film è proiettato quasi impeccabilmente. Si vede un uomo sputare bolle, cosa che fa ridere il suo pubblico…

Marilou (fuori campo): Ma che cosa stanno mangiando? Sapone? È una zuppa di bolle!

Ridono (fuori campo). Jacquot continua a girare la manovella.

Agnès Varda (narrazione): Jacquot assaporava il piacere del suo pubblico come se fosse

stato lui a girare il film. Finiva da proiezionista entusiasta il soggiorno dallo zoccolaio.

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Près du mur de la Loire / Ext. jour

Agnès Varda (suite narration) : Et puis les bords de Loire étaient devenus dangereux, avec

les Américains sur une rive, les Allemands et les FFI sur l’autre.

Là où on peut un peu la voir entre les arbres, le sabotier scrute l’autre rive avec ses jumelles. On voit passer une traction-avant avec des F.F.I., certains debout sur le marchepied, armés. Le sabotier les salue…

Agnès Varda (suite narration) : Il était temps de rentrer à Nantes…

Place / Ext. jour

Nous retrouvons la place, sur laquelle débouche la cour des Demy. De gros tuyaux jonchent ici ou là le sol, des restes des travaux sur l’Erdre.

Agnès Varda (suite narration) : … retrouver le sable, le porche, le garage et les cours.

Août 1944. Cour Garage Demy / Ext. jour

NOIR ET BLANC. La rue est déserte. Jacquot fait fonctionner son tourne-disque qu’il a posé sur des cagettes en bois, sous la pancarte « Garage Demy ». Il pose un disque sur la platine. C’est « Le temps des cerises » de Jean-Baptiste Clément et Antoine Renard, adapté en swing en 1941 par Charles Trenet, et dont celui-ci a modifié légèrement les paroles. On l’entendra jusqu’au moment où apparaissent les cheveux de Jacques Demy. Jacquot regarde la façade de l’immeuble de Reine. La fenêtre est fermée. Il s’éloigne, ouvre la porte de derrière. Il sort, déambule dans la cour.

Charles Trenet (chanson) : « Quand nous chanterons le temps des cerises

Le gai rossignol, le merle moqueur Seront tous en fête

Les belles auront la folie en tête Et les amoureux du soleil au cœur.

Quand nous chanterons le temps des cerises Sifflera bien mieux, le merle moqueur

(La cour est vide, et exhale une nostalgie palpable. La végétation a repris ses droits. Jacquot marche à petits pas. Pensif, il observe un arbre qui a percé le mur d’enceinte pour pousser. La chanson s’enchaîne sur son rythme plus swing.)

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Accanto al muro della Loira / Est. giorno.

Agnès Varda (seguito della narrazione): E poi le sponde della Loira erano diventate

pericolose, con gli Americani su una riva, i Tedeschi e quelli delle Forze Francesi della Resistenza sull’altra.

Laddove si riesce a scorgerla un po’ tra gli alberi, lo zoccolaio scruta l’altra riva con il binocolo. Si vede passare un Traction-Avant con le Forze Francesi Interne, alcuni in piedi sulla pedana, armati. Lo zoccolaio li saluta…

Agnès Varda (seguito narrazione): Era tempo di rientrare a Nantes…

Piazza / Est. giorno.

Ritroviamo la piazza sulla quale si affaccia il cortile dei Demy. Dei tubi cospargono il pavimento qua e là, resti dei lavori sul fiume Erdre.

Agnès Varda (seguito narrazione): …e ritrovare la sabbia, il portico, il garage e la scuola.

Agosto 1944. Cortile Garage Demy / Est. giorno.

BIANCO E NERO. La strada è deserta. Jacquot fa funzionare il suo giradischi che ha appoggiato su delle gabbiette in legno, sotto il cartello “Garage Demy”. Mette un disco sul piatto. È “Le temps des cerises” di Jean-Baptiste Clément e Antoine Renard, adattato in swing nel 1941 da Charles Trenet, il quale ne modifica anche leggermente le parole. Si sentirà fino al momento in cui appaiono i capelli di Jacques Demy. Jacquot guarda la facciata dell’edificio di Reine. La finestra è chiusa. Si allontana, apre la porta sul retro. Esce, cammina nel cortile.

Charles Trenet (canzone): “Quand nous chanterons le temps des cerises

Le gai rossignol, le merle moqueur Seront tous en fête

Les belles auront la folie en tête Et les amoureux du soleil au cœur.

Quand nous chanterons le temps des cerises Sifflera bien mieux, le merle moqueur

(Il cortile è vuoto ed emana una nostalgia palpabile. La vegetazione si riprende i suoi diritti. Jacquot cammina a piccoli passi. Pensieroso, osserva un albero che ha perforato la cinta muraria per crescere. La canzone si concatena su un ritmo più swing.)

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Où l’on s’en va deux cueillir en rêvant Des pendants d’oreilles

Cerises d’amour aux robes vermeilles Tombant sous la mousse en gouttes de sang Mais il est bien court le temps des cerises Pendant de corail qu’on cueille en rêvant… »

Les herbes folles mènent aux cheveux de Jacques Demy… 1990. Plage / Ext. jour

COULEUR. La chanson a disparu. Silence. Détail en très gros plan des cheveux, la caméra vient cadrer doucement l’œil de Jacques Demy, puis cadre la mer. Bruit des vagues qui viennent mourir sur le sable. Cris des mouettes.

12 août 1944. Porche du garage / Ext. jour

COULEUR. Vu de la cour. Les Américains passent dans leurs jeeps et leurs camions. La foule est en liesse.

Marilou : Voilà les Américains ! Raymond !

Les enfants sautillent sous le porche, agitant des petits drapeaux.

Marilou : Du Muscadet pour tout le monde, Raymond ! Du Muscadet, Raymond !!

Raymond offre à boire aux soldats. Marilou embrasse un soldat noir.

Un homme dans la foule : À votre santé !

Comme sur les photos de l’époque, des filles aux cheveux en coque sourient à des Américains qui leur offrent des chewing-gums. Reine embrasse un G.I. NOIR ET BLANC. Jacquot n’a pas l’air content. Un garçon à béret basque, à ses côtés, sourit.

Le soldat (off): What’s your name? Reine (off): Reine.

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Où l’on s’en va deux cueillir en rêvant Des pendants d’oreilles

Cerises d’amour aux robes vermeilles Tombant sous la mousse en gouttes de sang Mais il est bien court le temps des cerises Pendant de corail qu’on cueille en rêvant…”80 L’erba selvatica porta ai capelli di Jacques Demy… 1990. Spiaggia / Est. giorno.

COLORI. La canzone è sparita. Silenzio. Dettaglio in primissimo piano dei capelli, la telecamera inquadra lentamente l’occhio di Jacques Demy, poi inquadra il mare. Rumore delle onde che sono appena scomparse sulla sabbia. Versi di gabbiani.

12 agosto 1944. Portico del garage / Est. giorno.

COLORI. Vista della corte. Gli Americani passano nelle loro jeeps e camion. La folla è in tripudio.

Marilou: Ecco gli Americani! Raymond!

I bambini saltellano sotto il portico, agitando delle bandierine.

Marilou: Prendi il vino per tutti, Raymond! Il Muscadet, Raymond!

Raymond offre da bere ai soldati. Marilou abbraccia un soldato di colore.

Un uomo nella folla: Alla vostra salute!

Come nelle foto dell’epoca, alcune ragazze con i capelli acconciati sorridono ad alcuni Americani che offrono loro gomme da masticare. Reine bacia un G.I. BIANCO E NERO. Jacquot non ha l’aria felice. Un ragazzo col basco, vicino a lui, sorride.

Il soldato (fuori campo): What’s your name?81 Reine (fuori campo): Reine.

Il soldato (fuori campo): Reine eh? Well, that’s a pretty name!82

80 “Quando canteremo la stagione delle ciliegie / E l’allegro usignolo, il merlo scherzoso / Saranno tutti in festa

/ Le belle avranno la follia in testa / E gli innamorati il sole nel cuore. / Quando canteremo la stagione delle ciliegie / Fischierà ancor meglio il merlo scherzoso! […] Ma è molto corta, la stagione delle ciliegie / quando si va in due, a coglier sognando / Degli orecchini / Ciliegie d’amore in abiti vermigli / cadono sotto al muschio come gocce di sangue / Ma è molto corta, la stagione delle ciliegie / Pendenti di corallo che cogliamo sognando…” [N.d.T.]

81 Traduzione: “Come ti chiami?” [N.d.T.] 82 Traduzione: “Reine? È un bel nome!” [N.d.T.]

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École de garçons / Ext. jour

COULEUR. Sur la façade de l’école, le drapeau français est bien visible. Sur le mur, des affiches de biscuits « Lu ».

Sous le porche / Ext. jour

NOIR ET BLANC. Jacquot mâche du chewing-gum, les mains dans ses poches. Il forme une très grosse bulle…On voit arriver Yvon qui rentre de l’école.

Yvon 2 : On y va ?

Bistro / Int. jour

COULEUR. Un tableau représentant un quai de Nantes et le pont transbordeur (détruit en 1958), sur un air de saxophone. NOIR ET BLANC. Un homme joue du saxophone. Un autre sort du bistro. Jacquot et son cousin Joël sont attablés. Un client s’est endormi sur la table.

Joël : C’est du Chopin, j’avais reconnu. Jacquot 2 : Ah, c’est bien ici !

Joël : Pauvre Chopin… Il est à toutes les sauces.

Détail du saxophone.

Jacquot 2 : Pourtant, c’est beau !

Joël (off) : Oui, mais, c’est écrit pour le piano !

Automne 1944. Rue en pente / Ext. jour

Jacquot et son cousin Joël sont sur les marches de la maison de tante Nique. Jacquot tient dans les mains un petit projecteur 9,5 mm.

Jacquot 2 : Merci, hein. Bah, je l’emmène. Joël : D’accord.

Les deux garçons descendent les marches en discutant.

Jacquot 2 : C’est drôle, ça fait comme une scène qui se répète. À part que les demoiselles

Gallon me l’avaient prêté et que toi, tu me le donnes.

Joël : Oh, tu sais, j’ai pas trop de mérite, ça vaut rien ça. Mes parents m’en ont acheté un

mieux, un électrique.