TRADUZIONE CON TESTO A FRONTE
Jacquot 2: Dei veri film?
Commerciante: Oh no! [(Prende una cinepresa.)] È un 9,5 millimetri per dilettanti e
debuttanti.
Jacquot 2: E funziona?
Commerciante (fuori campo): Ma certo, se si mette la pellicola dentro. Jacquot 2: È ciò che mi serve. Vorrei essere un dilettante. Non ho soldi però.
Commerciante: Non hai nemmeno niente da scambiare? Non so…dei…dei libri? [Un
binocolo?] Dei giochi?
Davanti il negozio dell’usato / Est. giorno. Jacquot lascia il negozio correndo.
Cortile del garage / Est. giorno.
Visto dalla strada. Sotto il portico. Jacquot arriva di lato ed entra come un fulmine in casa. Marilou mette benzina al signor Debuisson.
Marilou: Perché vai così veloce? Come è agitato in questo periodo! Sig. Debuisson: È l’età! Gli passerà.
Raymond (che li ha raggiunti): Buongiorno, signor Debuisson! Tutto bene?
Si stringono la mano.
Sig. Debuisson: Facciamo il pieno… Chiacchieriamo.
Raymond si appresta a rientrare a casa. Incrocia Jacquot che esce di nuovo dalla cucina. Ha tra le mani la sua scatola di costruzioni Meccano, il suo magnifico ponte trasportatore di Nantes che ha costruito svogliatamente e alcuni libri. Viene verso di noi, di faccia. Si vede Raymond dietro, un po’ infastidito.
Portico del garage / Est. giorno.
Visto dalla strada, sotto il portico. Visto di faccia, Jacquot [corre] cammina verso l’uscita. Negozio dell’usato / Int. giorno.
Attraverso la vetrina del negozio, una mano ritira la cinepresa dall’insieme degli oggetti in vetrina. Il commerciante ci posiziona il ponte costruito con il Meccano, mette una macchinina sulla navicella e ne aziona il meccanismo.
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Jacquot est assis sur les marches du passage. Il tient la caméra, [il feuillette le petit livre,] il lève les yeux, il sourit, il rêve. Il regarde [des femmes qui passent et] une statue de femme. On entend les talons des femmes qui passent.
[Insert. « Lola » (1961) (noir et blanc)]
Avril 1945. Garage / Int. jour
Gros plan du livre. Ce titre est repris en petit à la page 40 d’un petit livre que Jacquot feuillette à l’envers.
Jacques Demy (off) : Donc, quand j’ai eu cette caméra, je ne savais absolument pas m’en
servir. (On découvre d’autres petits titres comme La prise de vue - page 31, le temps de pose - page 23. Une image - page 9 et le titre du livre, « On tourne : Traité du cinéma d’amateurs ».) Et il y avait heureusement un manuel mode d’emploi. (Jacquot lit ce livre [dans son coin favori du garage, une sorte de cabane qu’il s’est aménagée vers le coin des vélos. La caméra récemment acquise est aussi près de lui, ainsi que son cartable de classe.] Il est assis sur les marches de l’escalier, dans le garage. Guy, au volant de la B.4, tire une voiture en panne.) Et je me suis précipité pour apprendre tous ces termes barbares, comme diaphragme, pellicule orthochromatique, panchro, filtre, film vierge. (Puis le client sort de cette voiture.) Dès que j’ai fini le livre, je me suis dit au fond c’est simple, je vais tourner le scénario qui est dans ce livre comme modèle, il s’appelait « L’Aventure de Solange ».
[Dans un autre angle,] on aperçoit [le porche au loin et] Marilou, plus près, qui revient du marché avec son panier plein, plus un pain dans l’autre main. Yvon marche auprès d’elle. Au premier plan, Jacquot feuillette son livre et lève à peine les yeux quand Marilou s’approche.
Marilou : Ah ! Tu es là !
Jacquot 2 [Écoute ça,] M’Man, j’ai appris tous les mots : sensibilité, diaphragme,
obturateur, ortho, panchro, profondeur de champ...
Marilou : Bravo, c’est bien... Mais tu sais, pour moi, c’est du chinois, hein !
Yvon 2 (il rejoint son frère) : Qu’est-ce que c’est ? C’est ça qu’on apprend dans ta classe ?
Cuisine / Int. jour
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Jacquot è seduto sui gradini del passage. Tiene la cinepresa in mano, [sfoglia il libricino,] alza gli occhi, sorride, sogna. Osserva [delle donne passare e] una statua femminile. Si sentono i tacchi delle donne che passano.
[Inserto. “Lola”84 (1961) (bianco e nero)]
Aprile 1945. Garage / Int. giorno.
Primo piano del libro. Questo titolo è ripreso in piccolo alla pagina 40 di un libretto che Jacquot sfoglia al contrario.
Jacques Demy (fuori campo): Quindi, una volta in possesso di questa cinepresa non sapevo
assolutamente come usarla. (Si scoprono altri piccoli titoli come “La prise de vue – page 31”, le temps de pose – page 23”, “Une image – page 9”, e il titolo del libro “On tourne: Traité du cinéma d’amateurs”.) Ma fortunatamente c’era un manuale di istruzioni. (Jacquot legge questo libro [nel suo angolo preferito del garage, una sorta di capanna che si è costruito nell’angolo delle biciclette. Anche la cinepresa da poco acquistata è vicino a lui, così come la cartella della scuola.] È seduto sui gradini della scalinata, nel garage. Guy, al volante della B4, traina una macchina in panne.) E avevo fretta di apprendere tutti questi termini barbari, come diaframma, pellicola ortocromatica, pancromatiche, filtro, pellicola vergine. (Poi il cliente esce da questa vettura.) Una volta finito il libro, mi sono detto che in fondo è semplice, girerò la sceneggiatura presente in questo libro come modello, si chiamava “L’Aventure de Solange”85.
[In un altro angolo,] si intravede [il portico da lontano e] Marilou, più vicino, che torna dal mercato con il paniere pieno, più il pane nell’altra mano. Yvon cammina accanto a lei. In primo piano, Jacquot sfoglia il suo libro e alza appena gli occhi quando Marilou si avvicina.
Marilou: Ah! Sei qui!
Jacquot 2 [Senti qua,] mamma, ho imparato tutte le parole: sensibilità, diaframma,
otturatore, ortocromatica, pancromatica, profondità del campo…
Marilou: Bravo, sono contenta…Ma lo sai, per me questo è cinese! Yvon 2 (raggiunge il fratello): Cos’è? Insegnano questo nella tua classe?
Cucina / Int. giorno.
Primo piano sul manuale della cinepresa.
84 Tradotto in italiano con il titolo “Lola - Donna di vita” (1961). [N.d.T.] 85 “L’avventura di Solange”. [N.d.T.]
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Jacquot 2 (off, lisant) : « L’aventure de Solange. Acteurs: [1°)] Solange, 5 ans, [2°) Un
couple,] ses parents, [ou sa mère seule. 3°)] Un rôdeur. Cour de l’école / Ext. jour
Quelques minutes avant l’entrée en classe. [L’institutrice] L’instituteur rassemble ses élèves.
L’instituteur (il claque des mains) : Allons !
Les enfants suivent en rang le maître.
Jacquot 2 (voix over, suite scène précédente, qui continue de lire son manuel) : « Sujet :
Solange, malgré la défense qui lui en est faite, va jouer dans la rue. Un rôdeur l’entraîne en lui promettant des bonbons et l’enlève. »
Jacquot attrape à un grand collégien, Jean-Luc Lorca, celui qui lui avait indiqué la décharge et les débris de film, qui s’immobilise.
Jacquot 2 : Eh, toi ! Je vais faire un film, j’ai besoin d’un grand type comme toi pour faire
le Gitan. Tu peux venir jeudi... avec ta cape ?
Jean-Luc : Où ça ?
Jacquot 2 : Au garage de l’Hôtel de Ville, tu sais, quai des Tanneurs. Jean-Luc : Oui, je sais où c’est, je viendrai.
Mai 1945. Garage / Ext. et Int. jour
Marilou et Monsieur Didier près d’une voiture.
M. Didier (lui tendant deux billets) : Voilà, Madame Demy. Marilou : Merci, Monsieur Didier.
M. Didier (entrant dans la voiture) : Je rentrerai tard, ce soir. Marilou : C’est pas grave, ce sera ouvert.
Elle range les billets dans sa poche et entre dans la cuisine où Raymond est en train de lire à haute voix le scénario du film de Jacquot.
Raymond (off) : « C’est un Gitan qui l’oblige à danser dans les foires, mais sa mère la
retrouve en reconnaissant sa médaille. (La caméra le recadre, alors que Marilou se penche par-dessus son épaule.) Ce petit film pour enfants et famille plaira plus qu’une simple bobine présentant une jeune star dans des poses diverses et sans suite. (Jacquot arrive un boa autour du cou.) C’est ça qu’on vous apprend à l’école ?
Jacquot 2 : Oh, tu me poses la même question qu’Yvon !
Marilou revient du fourneau avec une casserole de café qu’elle pose sur la table (du café d’orge sans doute).