da Odile Tobner nel suo libro Du racisme français, qua-
tre siècles de négrophobie (2007), rappresenta un buon
pretesto per fare della pedagogia.
Attraverso una minuziosa analisi della strate- gia argomentativa messa in atto contro gli schiavisti, la Défense de Montesquieu non lascia alcun sospetto sull’infondatezza di una lettura che confonde il pensie- ro del filosofo con le opinioni che questi invece vole- va respingere evidenziandone l’ottusità. Ma una volta svanito il sospetto di un presunto pensiero razzista, l’i- ronia conserva le sue sfumature, proprio perché l’u- so retorico di questa figura è argomentativo e intende dimostrare che la schiavitù è la conseguenza di cause economiche, antropologiche, politiche, morali e reli- giose. L’apparente apologia della schiavitù in realtà è una confutazione che esaspera l’assurdità delle pro- prie tesi: Montesquieu recita la parte di chi sostiene che senza mano d’opera schiavile lo zucchero avreb- be un prezzo eccessivo, che le caratteristiche fisiche dell’uomo nero rendono difficile la compassione nei suoi confronti, che l’intelligenza divina non consente di pensare che gli schiavi abbiano un’anima e nemme- no che sia no veramente degli uomini, e via dicendo. Il fatto che gli argomenti dello «schiavismo» di Mon- tesquieu siano a tal punto maldestri e scollegati, e so- prattutto che lo siano volutamente, dimostra che le ac- cuse contro il filosofo possono soltanto essere fondate sull’incomprensione propria di chi non coglie l’ironia. Da una parte, il libro procede con rigore e precisio- ne, attraverso una dettagliata spiegazione del testo, che esplicita il pensiero dissimulato nello stile del filosofo; dall’altra, il lettore di lavori accademici potrebbe esse- re sorpreso dal tono polemico, esplicito e diretto con cui René Pommier, armato non soltanto di erudizione, colpisce il suo bersaglio. Questi due aspetti si riflettono nelle due parti che compongono il volume: «Montes- quieu: “De l’esclavage des nègres”» (pp. 11-40) e «La bêtise noire de Mme Odile Tobner» (pp. 41-85).
Curiosamente, questi fraintendimenti hanno la par- ticolarità di amplificare gli effetti dell’ironia che risuo- na più di due secoli e mezzo dopo la pubblicazione dell’Esprit des Lois, forse perche la letteralità è pur sempre il primo tra i sensi dell’ironia. Se non riman- gono dubbi sul fatto che la maschera dello schiavista serva a Montesquieu per esprimere la sua profonda indignazione, al di là di questo libro, sulla questione della schiavitù sotto i governi dispotici, il dibattito ri- mane aperto.
[simónGalleGosGabilonDo]
volTaire, La Bible enfin expliquée, édition critique
par Bertram Eugène schWarZbach, Oxford, Voltaire
Foundation, 2012 («Œuvres complètes de Voltaire» 79A, I, II), pp. 828.
Voici dans le cadre de l’édition critique des «Œuvres complètes de Voltaire», La Bible enfin expli-
quée, l’un des trois derniers ouvrages que le patriarche
de Ferney a consacrés à un commentaire critique de la Bible. Composé de deux volumes, l’ouvrage se trouve désormais à la disposition du lecteur. Le premier vo- lume contient le texte voltairien présenté par une in- troduction d’une centaine de pages; le second déploie, sur plus de 300 pages, un appareil critique d’annota- tions dont l’ambition majeure est de situer Voltaire dans l’histoire des études bibliques. Sans aucun doute, le pari a été tenu.
Publiée en 1776, La Bible enfin expliquée n’est pas
seulement un ouvrage de polémique anti-chrétienne qui se rajoute au répertoire voltairien à l’instar de textes comme le Sermon des cinquante ou à l’Examen
important. À cette date, le philosophe avait atteint
l’apogée de sa gloire, et cet ouvrage avait d’autres aspi- rations que la publication d’un énième pamphlet anti- religieux. Dans la Bible enfin expliquée, Voltaire veut reprendre le modèle formel du Commentaire littéral de Dom Calmet. Cet ouvrage est la référence première de Voltaire qui reconnaît volontiers sa dette envers le moine bénédictin sur lequel il écrit le commentaire sui- vant: «Rien n’est plus utile que la compilation de ses recherches sur la Bible. Les faits y sont exacts, les cita- tions fidèles. Il ne pense point, mais en mettant tout dans un grand jour, il donne beaucoup à penser» (Ca-
talogue alphabétique de la plupart des écrivains français du siècle de Louis XIV). Mais le naturel voltairien re-
vient au galop, et le philosophe mécréant se détourne assez rapidement du modèle érudit. Il préfère entrete- nir une espèce de dialogue sporadique entre lui-même comme éditeur anonyme et ses créatures de fiction, les quatre «aumôniers du prince de***» qui figurent dans le titre de l’édition de Kehl. De fait, il s’agit d’un pro- jet philologique qui cherche à mettre la Bible dans son contexte historique pour mieux renverser les conclu- sions du moine bénédictin, insérer des commen- taires farfelus, proposer des traductions lacunaires, introduire des réflexions et des remarques provoca- trices, recycler un bon nombre de textes déjà publiés, construire un tissu de renvois à ces propres ouvrages comme à ceux d’autres auteurs.
Afin d’éclairer un peu mieux le problème des sources, B.E. schWarZbach aborde la question de
l’exégèse biblique voltairienne sous l’angle du proces- sus d’écriture de la Bible enfin expliquée. Il semble as- sez probable que le philosophe ait introduit dans cet ouvrage tardif une quantité d’écrits et de brouillons qu’il avait dans son portefeuille et qu’il n’avait jamais publié auparavant exactement sous cette forme. Mais la conjecture d’une composition systématique de mor- ceaux rédigés à des moments différents dans la vie du philosophe et conservés dans son portefeuille est fina- lement rejetée. L’hypothèse d’un travail effectué entre 1774 et 1776, qui perdrait en cours de route ses pre- mières énergies philologiques semble plus plausible. Cela expliquerait en partie le fait que l’entreprise soit loin d’être aboutie. Les déficiences révèlent sans doute la difficulté d’un écrivain et philosophe comme Vol- taire à se transformer en exégète érudit. Pour B.E. Schwarzbach, l’une des raisons de l’accueil plutôt froid des premiers lecteurs de la Bible enfin expliquée réside dans cette incohérence formelle de l’ouvrage.
À cette première incohérence se rajoutent les li- bertés prises par un philosophe enchanté de subver- tir l’autorité des sources, surtout lorsque le but est d’«écraser l’infâme». Selon B.E. Schwarzbach, la di- versité des références auctoriales que Voltaire attribue à ses multiples notes qui deviennent au fil du com- mentaire de plus en plus riches et originales sont pour la plupart fantaisistes. Voltaire exploite ces sources pour mener une critique des écritures saintes, noter les fautes, repérer les incohérences qui trahissent une fusion de sources. Mais son objectif n’est pas de révi- ser les erreurs scientifiques et éthiques qu’il a décou- vertes dans les textes bibliques à la suite de l’identifica- tion de contradictions internes. La valeur scientifique de la Bible est mise à mal par le philosophe qui s’em- ploie à identifier les contradictions, les faits invraisem- blables et les anachronismes dans les récits bibliques, pour désacraliser un texte dont il reconnait en partie
l’historicité mais dont il refuse de reconnaître l’auto- rité théologique et morale. À ce propos, les passages de l’introduction consacrés à la présentation de l’en- treprise philologique de rabbins du xvie siècle comme
Eliyahu Ashkenasi (1469-1549) qui tentent d’établir l’âge de composantes du/des texte(s) biblique(s) et les milieux dans lesquels ils avaient été rédigés à partir de manuscrits massorétiques, ainsi que la présentation des critiques et paléographes chrétiens comme Louis Cap- pel et Johann Heinrich Michaëlis (1668-1738), et tous ceux qui continuent le chemin tracé par les rabbins, ces pages jettent une lumière sur le domaine des re- cherches bibliques que les non-spécialistes fréquentent rarement; elles sont pour cette raison les bienvenues dans la mesure où elles permettent d’élargir l’horizon polémique et de le complexifier.
Les annotations de l’édition présente visent à identi- fier tous les passages bibliques ou historiques que Vol- taire commente ou résume. Leur objectif second est de suivre Voltaire dans sa lecture de Dom Calmet qui est, on l’a dit, sa source d’érudition principale. De plus, B.E. Schwarzbach, responsable de l’édition critique des Examens de la Bible de Mme du Châtelet (Honoré Champion, 2011) a mené dans cet ouvrage une ana- lyse comparée du texte de la marquise et du commen- taire de Voltaire, ce qui permet d’éclairer la question de la dépendance mutuelle de ces deux corpus qui sont parallèles mais semblent généralement indépendants. Enfin, cette édition critique élargit le champ des études bibliques en s’attachant à identifier les exégètes juifs médiévaux et les exégètes de la Contre-Réforme qui avaient posé en leur temps les mêmes questions que Voltaire poserait entre 1762 et 1776. L’effort fourni pour déplisser de manière les méandres intertextuels ténus du commentaire biblique voltairien offre au lec- teur une synthèse érudite de la littérature critique sur la religion avant la Révolution française.
[michèleboKobZaKahan]
volTaire, Saggio sulla poesia epica, traduzione e
cura di P. Gallo, prefazione di J.-M. roulin, Roma,
Aracne, 2014, pp. 225.
Pubblicato per la prima volta in lingua inglese nel 1727 (un anno prima della Henriade), tradotto e ri- maneggiato dallo stesso autore nel 1733, l’Essai sur
la poésie épique si distingue sotto diversi aspetti dal-
le numerose opere analoghe che lo hanno preceduto. Come sottolinea molto bene Jean-Marie roulin nella
sua densa prefazione (pp. 9-28), Voltaire respinge ogni pretesa normativa fondata deduttivamente sui modelli dell’antichità classica, optando per un approccio de- scrittivo e, modernamente, comparatistico. In altri ter- mini, l’Essai non è un’arte poetica, ma una sorta di sto- ria sintetica dell’epopea occidentale che, partendo da Omero, giunge fino a Milton attraverso alcune tappe rappresentate da poeti latini (Virgilio e Lucano), ita- liani (Trissino e Tasso), iberici (Camõens e Alonso de Ercilla). Ogni autore viene inserito nel contesto storico e culturale in cui visse e operò; in certi casi non sono trascurate le condizioni materiali della sua esistenza, con una sottolineatura (quasi «romantica», se così si può dire) dell’indigenza e dell’emarginazione di alcu- ni grandi poeti. Il dato più interessante, però, è che il giudizio sulle opere si ispira a una sorta di relativismo estetico: di ognuno dei poemi presi in considerazione (non esclusi quelli di Omero e Virgilio) sono messi in luce pregi e difetti, senza che a nessuno di essi venga
attribuito il titolo di modello insuperabile. Ogni epo- pea è, per Voltaire, un prodotto caratteristico della sua epoca, anche se permane l’idea (ereditata dai Modernes del xvii secolo) di un progresso nella creazione lettera-
ria: se l’Iliade è inimitabile, la Gerusalemme liberata le è, da molti punti di vista, superiore.
Tra le opere prese in considerazione da Voltaire non compaiono, se non citati brevemente e in modo criti- co, i poemi epici composti in Francia: né le chansons de
geste (sulle quale pesava ancora il pregiudizio, condi-
viso dal philosophe, verso il «barbaro» medioevo), né i poemi secenteschi ascrivibili al genere del merveilleux
chrétien (quelli, per esempio, di Desmarets de Saint-
Sorlin, di Scudéry, di Chapelain). Voltaire affronta, nel capitolo dedicato al Paradise Lost di Milton, l’annosa questione della mancanza di un’epopea nazionale fran- cese e ne individua le cause principali nell’eccessiva ra- zionalità e nella scarsa immaginazione dei suoi compa- trioti (almeno in confronto ad altre nazioni europee). Nello stesso tempo, però, vengono rivendicati come valori di una possibile epica moderna la verosimiglian- za e la storicità della Henriade: Voltaire, in definitiva, è convinto di riuscire laddove altri autori prima di lui hanno fallito.
Nell’accurata traduzione di Pierino Gallo è stata
conservata, in gran parte, la punteggiatura dell’origi- nale francese. Il testo è seguito da numerose note espli- cative (pp. 189-213) e da una bibliografia (pp. 215- 225), suddivisa in alcune sezioni: edizioni e traduzioni dell’Essai, opere teoriche sul genere epico, saggi critici su Voltaire e sull’Essai.
[viTTorioForTunaTi]
maDameDu châTeleT, Examens de la Bible, édités
et annotés par Bertram Eugène schWarZbach, Paris,
Champion, 2011, pp. 1071.
L’importance du texte que nous allons présenter justifie, croyons-nous, le grave retard avec lequel nous le portons à l’attention des lecteurs des «Studi France- si». Voici en effet la première édition d’un commen- taire sur l’Ancien et le Nouveau Testament que Mme du Châtelet rédigea mais préféra laisser inédit. C’est un texte, long de quelque neuf cents pages, qui révèle au lecteur d’aujourd’hui l’audace et l’autonomie de la pensée intellectuelle et morale d’une des femmes les plus exceptionnelles des Lumières. À bien des égards, les commentaires de la marquise dépassent les idées radicales d’un Richard Simon, auteur de l’Histoire cri-
tique de l’Ancien Testament, dans lequel l’oratorien
met en doute l’idée de l’inerrance de la Bible en sou- mettant le texte biblique à une lecture critique histo- rique et textuelle. La marquise va également plus loin que Spinoza qui dans le Tractatus Theologico-politicus, invoque certes la science naturelle comme contrôle de la vérité et de la vraisemblance de la révélation, mais ne procède pas à un examen en détail comme le fait Mme du Châtelet. C’est donc à la fois la face inavouée d’une grande dame savante des Lumières que les non- spécialistes d’aujourd’hui connaissent plus pour avoir été la maîtresse de Voltaire et un versant original de l’esprit critique anti-ecclésiastique du xviiie siècle, que
nous offre Bertram Eugène Schwarzbach grâce à une édition impeccable et à une préface d’une érudition remarquable.
L’édition s’appuie sur trois manuscrits dont l’ori- gine première demeure inconnue, mystère qui ne per- met pas de les associer directement et de manière cer- taine avec Mme du Châtelet. Leur histoire ne peut être